HISTOIRE

« POUR LA FRANCE, AGIR EN EUROPE ! »

Drapeaux européens

Déclaration des têtes de listes régionales de l'UMP.

 

Parce que nous sommes patriotes, nous voulons transformer l’Europe

Dans moins de six semaines les Français seront appelés aux urnes afin d’élire leurs 74 députés au Parlement européen. Ce 25 mai, pour beaucoup de Français, ce sera l’occasion de sanctionner, à nouveau, la gauche au pouvoir. Après son revers cinglant aux municipales, François Hollande a gardé la même équipe et la même ligne politique. Puisque le premier avertissement adressé par les électeurs en mars a été méprisé, seul un second désaveu en mai pourra le contraindre à sortir de l’impasse dans laquelle il enferme la France.

Mais au-delà du vote sanction, ce scrutin conduira les Français à choisir entre une Europe immobile et une Europe qui agit. Acceptons-nous une Europe qui subit, une Europe qui reste léthargique face aux grands défis de la mondialisation ? Ou bien voulons-nous une Europe opérationnelle, qui passe à l’action et apporte des solutions concrètes aux attentes des Français ?

Le choix de l’immobilisme est celui du Parti socialiste.

Oui, les listes soutenues par François Hollande incarnent la faiblesse et le renoncement. Comment la gauche française pourrait-elle transformer l’Europe et relancer le couple franco-allemand alors qu’elle conduit la France sur la voie du déclin et qu’elle est incapable de tenir le moindre de ses engagements européens ? Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont su donner corps à un modèle de leadership européen. François Hollande, lui, porte une grave responsabilité dans l’absence totale d’initiatives européennes depuis son élection. Il fait décrocher la France en Europe. Il faut le sanctionner.

Le Front national veut casser l’Europe.

Le Front national, quant à lui, menace les Français en voulant casser l’Europe. Derrière les sorties grandiloquentes de la famille Le Pen contre l’Europe, qu’apportent les candidats de l’extrême-droite au Parlement de Strasbourg ? Rien ! Depuis des années qu’ils sont élus, les parlementaires FN sont les champions de l’absentéisme et des votes incohérents. Ils ne proposent aucune réponse crédible pour réformer concrètement l’Europe. Le projet du Front national est une menace directe contre l’intérêt des Français et de la France. Qui peut croire qu’une sortie de l’euro renforcerait la France alors même qu’elle ruinerait les salariés, les épargnants et les retraités ? Qui peut-croire que le rétablissement de tarifs douaniers avec nos voisins ou la fin de la Politique Agricole Commune seraient bénéfiques pour nos industries exportatrices et notre agriculture ? Qui ne voit que Madame Le Pen, après avoir fait élire François Hollande à l’Elysée, est plus que jamais l’alliée objective du Parti socialiste, à Paris comme à Bruxelles ? Voter FN aux européennes, ce serait peut-être exprimer une colère dans l’urne quelques minutes, mais ce serait surtout se priver des moyens de changer concrètement l’Europe pendant cinq longues années.

L’UMP choisit le réalisme responsable.

Au sein de l’UMP, nous faisons le seul choix réaliste, le seul choix conforme aux intérêts de la France et des Français : celui d’une Europe qui ose se transformer, une Europe qui passe à l’action.
Les batailles entre souverainistes et fédéralistes appartiennent au siècle passé. De même que nous refusons de sacrifier la Nation sur l’autel d’une utopie fédéraliste, personne ne pense que la France doit rester isolée. Pour nous, la construction européenne n’est pas une fin en soi, elle trouve sa légitimité dans son efficacité au service des Français. Là où elle fait ses preuves, nous voulons aller plus loin. Là où elle ne marche pas, nous voulons la corriger, quitte à réaffirmer les prérogatives nationales. Nous avons la conviction que l’Europe peut servir la paix et la prospérité des Européens, à condition de renouer avec ses principes fondamentaux : partager des compétences, non pour se lier les mains, mais pour peser ensemble et garder la maîtrise de notre destin, face aux autres géants planétaires.

Une Europe qui protège.

Concrètement, l’Europe que nous défendrons au Parlement européen, c’est une Europe qui assume son identité, qui stoppe l’élargissement sans fin et qui refuse l’entrée de la Turquie.
Une Europe qui fait respecter ses frontières, réforme Schengen de fond en comble, refuse l’immigration subie, réduit le regroupement familial et organise une immigration choisie.
Une Europe à géométrie variable, où les nations s’organisent en différents cercles pour pouvoir avancer, coopérer en fonction de leur capacité et de leur volonté.

Une Europe qui avance.

Une Europe plus efficace, qui lutte contre la bureaucratie, qui cesse de s’occuper de ce qui ne la concerne pas, qui n’intervient pas dans les politiques familiales et les questions de société.
Une Europe plus offensive, plus active, plus conquérante, au cœur de la mondialisation, qui exige la réciprocité des échanges, qui défend nos entreprises, nos industries, nos agriculteurs, qui offre des perspectives à toutes celles et tous ceux qui veulent créer, qui veulent se former, qui veulent travailler, qui veulent avancer, qui veulent progresser.
Une Europe qui encourage les producteurs et permet de créer plus d’emplois, en mettant fin à la concurrence déloyale, en renforçant la convergence fiscale et sociale entre les Etats. 
Une Europe innovante, qui promeut la recherche et sait bâtir, avec ambition, de grands projets industriels, énergétiques, numériques, spatiaux.

Une Europe qui compte.

Une Europe solide et respectée, qui assume enfin ses responsabilités internationales et militaires, pour défendre la paix et nos intérêts dans un monde incertain, à l’Est comme au Sud.
Une Europe qui sait faire entendre sa voix dans le monde, par une politique diplomatique et de défense digne de ce nom – alors que, en l’absence de toute initiative de François Hollande, l’Union européenne reste tragiquement absente de la crise ukrainienne.

L’UMP est le premier parti de France.

Nous sommes les seuls à dire stop au socialisme de François Hollande qui fait décrocher la France en Europe. Nous sommes les seuls à  contrer le FN qui nuit aux Français en proposant l’explosion de l’Europe. Nous sommes les seuls à vouloir et pouvoir transformer l’Europe, pour apporter des solutions concrètes aux attentes des Français. 

Michèle ALLIOT-MARIE, Jean-Pierre AUDY, Alain CADEC, Arnaud DANJEAN, Rachida DATI, Angélique DELAHAYE, Françoise GROSSETETE, Brice HORTEFEUX, Alain LAMASSOURE, Jérôme LAVRILLEUX, Nadine MORANO, Elisabeth MORIN-CHARTIER, Renaud MUSELIER, Franck PROUST, Tokia SAIFI.

 


AU NOM DE LA JUSTICE !

 

  Contribuable détroussé

Quand la gauche gouverne, pas une mesure qui ne soit « juste ». Sauf que le ras-le-bol manifesté par les Français les 23 et 30 mars, c’était une manière de dire : « on en crève de votre justice ! ». Le message a-t-il été entendu ? Eh bien non ! La gauche, c’est bien connu, est hémiplégique. Pire, elle entend même les muets, c’est-à-dire tous ces déçus qui ne se sont pas déplacés et dont l’absentéisme électoral est interprété comme une invitation à donner un coup de barre à gauche. Tant pis pour ceux qui ont dit « Stop ! ».

Le nouveau gouvernement doit donc faire des économies, d’autant plus que nos partenaires de l’Union ont sèchement fait savoir que la France ne pouvait bénéficier de nouveaux délais pour réduire son déficit à 3% : ce sera fin 2015 ! Camouflet que notre Sapin de service transforme aussitôt en volontarisme assumé : la France y parviendra. Bizarre, parce que dans les jours précédents, on espérait bien gagner du temps devant l’énormité de l’effort à réaliser.

Cela veut donc dire que le discours de politique générale de Manuel Valls est déjà caduc, puisqu’il va bien être obligé de faire passer à la trappe le « pacte de solidarité » faute de moyens, ou alors il faut craindre le pire : mettre la pression sur ceux qui ont encore un peu de pouvoir d’achat pour financer –à crédit- des mesures démagogiques et homéopathiques dites de « justice sociale ». Quand il faut trouver 50 milliards d’économies, commençons par ne pas augmenter les dépenses, cela parait pourtant simple !

Et voilà qu’on commence à y voir un peu plus clair. Sont à l’étude des mesures d’économies sur les deux cibles privilégiées du pouvoir : les familles et les retraités dont les prestations évolueraient moins vite que l’inflation. Après le matraquage fiscal, qui perdure, l’assommoir social. Il faudra donc qu’on en remette une deuxième couche le 25 mai prochain. Un seul moyen, aller voter pour l’opposition « responsable ».

Le gouvernement n’aura pas la tâche facile, même en changeant « démocratiquement » de premier secrétaire du PS par « désignation d’office parmi les volontaires susceptibles de ne pas refuser ». Car à gauche on veut « l’autre politique », celle promise en 2012 et que les louvoiements hollandais ont mise à mal. Car, que veulent l’aile gauche du PS, Mélenchon, les syndicats antiréformistes, sans oublier le Front national qui campe maintenant dans ce camp-là, si ce n’est distribuer l’argent public encore et toujours comme s’il n’avait pas été dilapidé bien au-delà des capacités du pays ? Cela promet de beaux débats à chaque proposition de loi à l’Assemblée nationale.

Le virage social démocrate n’est même pas digéré qu’il faut prendre une ligne sociale libérale, qui met l’accent sur la politique de l’offre, c’est-à-dire le soutien à la production, par une restauration de la compétitivité de nos entreprises qui nécessiterait des mesures bien plus énergiques que les usines à gaz que sont le CICE et le pacte de responsabilité.

Et quand on voit la composition du gouvernement, on peut douter de la capacité à mener un tel changement de pied. Avec Montebourg le « dirigiste démondialisateur » à l’économie, Eckert au budget, ce président de la commission des finances de l’AN qui était surtout réputé pour son inventivité en taxes et impôts en tout genre, Hamon à l’Education, un idéologue borné et sectaire (ça, c’est une totologie), là où il aurait fallu faire entrer un grand courant d’air rénovateur, Royal à l’écologie, capable de dire n’importe quoi pourvu que ça mousse sans se soucier des conséquences financières, Désir à l’Europe, le monsieur « échec » du PS le moins crédible pour aller parler du sujet avec nos partenaires vu le temps de présence qu’il a accordé à son mandat au Parlement européen… Même le ministère de la famille fait l’objet d’une désignation inadaptée avec un « Rossignol » capable de chanter que « les enfants n’appartiennent pas aux parents » ! Le petit catalan n’a pas fini de donner des coups de menton rageurs !

Des sacrifices, les Français veulent bien en faire, mais qu’on commence par les écouter vraiment. Entre les riches qui sont partis sous d’autres cieux et les « intouchables » à qui il faut donner sans cesse, les classes moyennes en ont marre d’être en première ligne. Elles demandent que la répartition des efforts ne soit pas juste, mais équitable !!!

 


LE BLUES DU PRESIDENT

Hollande 14


Ce qui est étonnant dans la distorsion du niveau de popularité de Hollande et de Valls traduite par les chiffres du baromètre Ifop, c’est que personne n’a su en traduire la signification. Pour le locataire de l’Elysée, bien entendu. On peut gloser autant qu’on veut sur l’aspect historique d’une situation inédite mesurée par 40 points d’écart en faveur de Matignon, les tensions supposées que cela peut créer, l’avantage que pourrait en tirer le Premier Ministre…. Personne n’a osé dire la vérité : avec un tel désaveu de l’opinion publique, et une courbe, qui comme celle du chômage refuse de s’inverser, les Français signifient à l’intéressé qu’ils ne veulent plus de lui ! Et qu’il serait bien inspiré d’en tirer les conséquences.

Jusqu’où ira-t-il pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

La nomination de Manuel Valls sent le Joker pour un Président en survie. Le gouvernement de combat qu’il a nommé, apparait surtout constitué de soldats en ordre de bataille pour combattre… le Premier Ministre.

Autre détail inquiétant : l’équipe gouvernementale souffre du syndrome de Stockolm. Avez-vous remarqué, depuis la débâcle des municipales et la déferlante bleue, comme le bleu est à l’honneur chez les ministres : robes, cravates, chemises…. Au point que les électeurs vont en perdre leur latin. Il n’y a guère que Sapin qui a résisté avec ses chaussettes … roses, mais on ne les voit pas. A croire que le rose et le rouge, autrefois si prisés à gauche sont devenues des couleurs porteuses de poisse. 

Il en faudra plus pour redresser le pays.

Justement, trois économistes réputés proches de la gauche viennent de publier un bouquin qui s’intitule : « changer de modèle ». C’est peut-être ça l’explication de la couleur des cravates.  Le portrait qu’ils font de la situation de la France est alarmant : baisse du PIB par habitant de 5 points, de notre balance courante de 2 points de PIB, taux de marge des entreprises, taux d’emploi, … tout y passe avec cette conclusion alarmante : « La France apparaît donc comme un des pays les moins capables de contrôler la dynamique de sa dette publique, malgré un niveau de prélèvement parmi les plus élevés, sinon désormais le plus élevé ! »

Tout ça on le savait. Ce qui est original, pour des économistes de gauche, c’est qu’ils font ensuite un procès en règle du « keynésianisme » qui constitue le bréviaire de la « gauche gestionnaire ». C’est Montebourg, pourtant notre ministre de l’Economie qui en prend plein son kilt ! La cause de nos maux c’est cette croyance dans l’intervention de l’Etat pour relancer la demande par l’accroissement des dépenses publiques, et la préférence pour la réduction des déficits par l’impôt plutôt que par des économies. Ils détruisent aussi l’idée fétiche de notre gauche française que la fiscalité est la seule arme pour combattre les inégalités et ce théorème sorti de nulle part selon lequel le capital productif devait être imposé comme le travail.

Leur stratégie alternative, plus en accord avec l’état économique du monde contemporain  va à l’encontre de ces idées fausses et repose sur l’économie de l’offre avec laquelle tant de nos socialistes ont un blocage. Tout est clair : concurrence, mobilité sur le marché du travail, développement de l’économie du savoir, réduction des déficits et de la dette publique. Mais aussi : réforme de l’Etat, allègement des effectifs de fonctionnaires, formation professionnelle efficace, code du travail revu,  et, cerise sur le gâteau : transfert des charges sociales sur la TVA ! Crise d’urticaire garantie et pour le coup, la rougeur avec.

Il faudra bien y venir. Les « pactes » hollandais ne sont que l’amorce de ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi l’Europe serait bien inspirée de refuser à la France de nouveaux délais pour rentrer dans les clous de l’Euro. Ce serait autoriser une nouvelle fuite en avant dans les dépenses, qui transparaît dans le « pacte de solidarité ». De l’argent à crédit distribué en pure perte. Seule la contrainte obligera nos gouvernants à entreprendre les réformes nécessaires. Car notre pays est désormais le plus exposé et le plus vulnérable à une attaque sur sa dette qui relancerait la crise de la zone euro, car son montant de 1925 milliards d’euros excède les capacités du mécanisme européen de solidarité (950 milliards, dont 450 déjà engagés). D’ailleurs, le « risque français » est le principal frein à une stratégie européenne plus favorable à la croissance et à l’emploi.

Mais ceux qui sont au pouvoir sont-ils les mieux placés pour mener une telle politique, qui heurte tant leurs convictions ? Bah, ils se sont bien habitués aux cravates bleues …

 


ENFIN, UNE BONNE NOUVELLE : FINKIE CHEZ LES SAGES !

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut a été élu membre de l’Académie française dès le premier tour. Une récompense méritée pour l’auteur de « la défaite de la pensée ». Son succès est un pied de nez à tous ceux qui ont alimenté la cabale de pseudos intellectuels, ces donneurs de leçon de la gauche morale qui, après l’avoir agoni d’injures pendant plusieurs années, ont tenté de lui interdire l’accès à l’immortalité. Ils voulaient en faire une victime expiatoire pour ses prises de positions relatives à l’éducation et à l’identité française qui lui ont valu le qualificatif de réactionnaire et, parfois, de néo-fasciste. Des attaques auxquelles la majorité des sages n’ont pas attaché d’intérêt préférant sûrement se référer à son talent et à son intelligence.

C’est un intellectuel fébrile et souvent impatient qui arrive sous la coupole. Tout le monde l’a vu un jour à la télévision, dans des débats, utilisant parfois des termes philosophiques que d’aucun aura eu du mal à comprendre. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « la Défaite de la pensée » et « l’Identité malheureuse » dans lesquels il pose un regard consterné et inquiet sur les dérives de la modernité et l’échec de l’intégration. S’il fait preuve de pessimisme c’est parce qu’il ne voit pas d’horizon dans les dérives qu’il observe : Il dénonce notamment les failles d’un enseignement qui s’est dégradé à la fois parce que les pouvoirs publics ont transformé en lauréats des élèves ou étudiants qui ne le méritaient pas, et parce que, loin d’avoir assimilé les générations issues de l’immigration, nous les laissons trop souvent adopter des idées et des comportements qui trahissent Jules Ferry et la République.

Pour ses détracteurs, c’est un « réactionnaire » qui, venu de la gauche, serait tombé dans la droite extrême. Comme Alain Finkielkraut se déclare sioniste et qu’il est juif de surcroît, ce qui fait beaucoup de défauts aux yeux d’une société moins tolérante qu’on le croit, il est devenu l’épouvantail idéal de la gauche bien-pensante, qui ne regarde que son nombril comme centre du monde intellectuel.

Doit-on reprocher à cet intellectuel de haut vol, amoureux de la langue et des textes, d’exprimer l’effroi que lui inspirent l’évolution inquiétante du langage, l’inversion des valeurs qui décrit le mieux la crise nationale, et le danger d’une modernité fourre-tout qui fait de nos jeunes des communicants très rapides mais incapables de s’exprimer correctement. On en vient à lui pardonner d’avoir osé vivre jusqu’à peu de temps encore sans même une carte bancaire et de ne connaître rien à Internet. Sans doute ses adversaires se servent-ils de ces refus de modernité pour dénoncer son inadéquation à la société contemporaine.

Sans doute est-ce pour cela qu’il lui arrive de perdre le sens de l’humour et de manifester dans les débats un agacement et une intransigeance qui laisse peu de place au débat. Il n’en reste pas moins que l’ensemble de ses qualités, la puissance de son savoir, sa personnalité rayonnante ont leur place à l’Académie française où il pourra défendre encore plus la République et la langue française, avec l’exigence qu’on lui connait.

La cabale a échoué. Elle était tellement basse que même Jean d’Ormesson s’en est ému au point d’annoncer, avec d’autres immortels, qu’ils démissionneraient si Alain Finkielkraut n’était pas élu. La tentative de « mise à l’index » par cette gauche intolérante et imbue d’elle-même n’a pas fonctionné : le « réac » triomphe !  Et c’est tant mieux.

 


REFONDATION… SUR DU SABLE

 

Flanby découragé


Le président de la République ne s’est pas contenté de changer de Premier Ministre, il a chamboulé tout son dispositif : secrétaire Général de l’Elysée, Premier secrétaire du PS… Souvent en changeant un proche pour un autre proche, par un tour de passe-passe auquel personne ne trouve rien de choquant comme l’atterrissage de Pierre André Le Mas à la Caisse des Dépôts… « Moi, Président… ». Au PS, l’exfiltration  du laquais Désir et son remplacement quasi d’autorité par J-C. Cambadelis ne fait pas l’unanimité dans un parti attaché à ses traditions démocratiques. Mais qu’importe. C’est le prix à payer pour un nouveau départ du quinquennat : faire oublier deux années calamiteuses !

Une réponse plus politique qu’économique et sociale au vote des municipales. L’exécutif a-t-il entendu le message ? Encore une fois il semble taper à côté du clou, mais en fait, il vient de mettre en place un dispositif de survie. Avec Valls, Hollande joue son va-tout. Le gouvernement, à peine resserré, apparaît pour ce qu’il est : un lièvre cerné par une cohorte de serviteurs zélés de l’Elysée.

Le dispositif ainsi configuré a-t-il une chance de réussir ? Pour cela, Il va falloir surmonter des obstacles himalayens. Il y a gros à parier que la grave insuffisance de notre compétitivité ne sera pas comblée par l’usine à gaz technocratique sous-dimensionnée du « pacte de responsabilité ». De même que la montée des déficits et la hausse des impôts continueront de procéder logiquement de l’aggravation des dépenses publiques dont la part atteindra 56,8% du PIB en 2014. Comment peut-on imaginer baisser le chômage et redresser l’économie dans ces conditions ?

Du coup, on ne peut pas s’attendre à la croissance forte dont on aurait besoin pour faire rentrer de l’argent frais. Même les 50 milliards d’économies d’ici 2017, déjà notoirement insuffisants pour retrouver une situation comparable à celle de nos voisins, et que Valls promet de réaliser, paraissent hors d’atteinte en l’état actuel. Le Premier Ministre va aussi trouver en face de lui un mille-feuille administratif aux centaines de milliers de fonctionnaires prêts à tout pour défendre leur existence, quand ce ne sont pas les élus eux-mêmes. Alors son big-bang ….

Et à cela s’ajoutent les résultats dérisoires du « choc de simplification ». La prolifération des lois et des réglementations qui ne se dément pas, constituent un frein supplémentaire au déploiement de l’économie de notre pays par les entraves qu’elles mettent à l’action des entreprises, et l’on ne voit pas le gouvernement actuel s’atteler à la nécessaire tâche de décodification que les syndicats combattraient immanquablement.

S’il restait encore quelque chance à un courageux chef de gouvernement, le gaspillage incurable de la protection sociale viendrait la lui anéantir. Car personne n’a encore réussi à maîtriser durablement ce gouffre que l’entrée massive d’immigrés attirés par un dispositif généreux plombe chaque année un peu plus…

Bref, avec une population dont la part des actifs va décroissant, par l’effet additionné du vieillissement et de la préférence sociale pour le chômage, il faudrait être magicien pour avoir une production de richesse en augmentation. Alors que, dans le même temps, les dépenses qui concernent toute la population continuent de galoper. A moins de reculer progressivement l’âge de la retraite, de supprimer le SMIC comme le propose Pascal Lamy, toutes choses aux antipodes de la vision socialiste.

La fiscalité qu’on nous promet de diminuer continue de peser lourdement sur les entreprises au lieu de s’attaquer aux prédateurs financiers et nos jeunes cerveaux fuient à l’étranger.

Vous l’avez compris, le désastre est annoncé, mais vous n’êtes pas obligé d’y croire.

Ah ! J’ai oublié de vous dire : les sables sont … mouvants !

 


CHANGEMENT DE TON MAIS PAS DE FOND !

Hollande 14  Valls 2
 

Il faut toujours trouver 85 milliards d’ici 2017. 30 milliards pour le pacte de compétitivité, 5 milliards pour le pacte de solidarité, 50 milliards d’économies, sans parler des dérapages budgétaires qu’il faut compenser. On voit bien le détail des dépenses nouvelles. Pour leur financement, c’est toujours aussi flou. Le chiffrage n’est pas détaillé et il manque 11 milliards à l’appel, pour le moins.

La valse est plus rythmée, mais la musique est la même !

Le nouveau premier ministre a obtenu 306 voix, 4 de plus que son prédécesseur. Ce n’est pas une surprise. A moins d’être suicidaires, les députés socialistes ne pouvaient que voter la confiance. Les Verts se sont divisés et la gauche Méluche se place clairement dans l’opposition. Rien d’extraordinaire. Hollande a quitté le pilotage automatique façon sombre Ayrault (celui qui porte le chapeau) en pilotage « Manuel », plus risqué mais il n’avait pas le choix : sur terrain électoral très glissant, la boîte automatique n’est pas efficace. Avec le bouillant Catalan, ça va être plutôt « sport » entre l’Elysée et Matignon.

Le pouvoir a-t-il tenu compte du vote des municipales ?

Pas vraiment, même si l’habillage tente de le faire croire. On notera au passage que l’hommage au prédécesseur s’est mué en un véritable assassinat de sa politique, résumé en deux expressions : « trop de souffrance, pas assez d’espérance ». Le ton se voulait martial, mais est resté laborieux pour décliner une feuille de route qui n’était pas la sienne. On a pu faire la différence quand, à la conclusion, Manuel Valls s’est libéré, avec des accents patriotiques à faire pleurer d’émotion un buste de Marianne. La déclaration de politique générale était importante pour vérifier la volonté d’entendre les citoyens. Ils ont voté contre le matraquage fiscal et des lois sociétales dont ils ne veulent pas, on leur répond qu’on continue la même politique en distribuant au passage, à minima, de l’argent qu’on n’a pas, pour calmer la frange marxo-gaucho.

Le retour de « l’arrogance française ».

Le discours sur l’Europe est plus inquiétant. A la tête de l’Etat on ne se rend même pas compte de l’inquiétude que suscite l’attitude française : en gros, refus de l’austérité et bras de fer avec nos partenaires sur les objectifs de réduction des déficits qui ne seront pas tenus. Notre pays est-il en mesure de faire entendre sa voix, et surtout d’être écouté. Faute des ajustements nécessaires toujours remis aux calendes grecques, la France peine à retrouver la croissance et plombe l’ensemble de l’union européenne. C’est pour cette raison qu’on lui accordera probablement un nouveau délai pour rentrer dans les clous. Mais comment réagiront les marchés ? C’est une autre affaire. L’épée de Damoclès qu’ils tiennent au-dessus de nos finances est bien réelle. A cet égard, le collectif budgétaire prévu début juin (après les élections pour les mauvaises nouvelles) sera décisif. En attendant le message envoyé aux Français et aux autres états n’est pas de nature à donner envie de voter le 25 mai. Déplorable ! L’Europe n’est pas un problème, elle est la solution !

Un curieux tandem !

D’un côté le brio, le goût de l’action, la volonté d’avancer vite. Les Français peuvent-être séduits par le style. Mais ne nous y trompons pas. Le gouvernement est fait de telle façon que le Premier Ministre est cerné par les hommes de l’Elysée. On a déjà entendu une dissonance entre Montebourg et Sapin à propos des efforts budgétaires, et à Berlin. Il faudra gérer la buse du Poitou, qui se permet un 20H avant même que son patron s’exprime et faire comprendre à Hamon que l’embauche des enseignants s’arrêtera aux 16 000 postes déjà créés, sans parler de la réforme des rythmes scolaires qu’il faudrait mieux mettre sous le tapis. Il aura à faire avaler à sa garde des sceaux la remise à plus tard du vote de sa réforme pénale…

De l’autre, Machiavel est à la manœuvre. On peut compter sur lui pour ramasser les points que son chef de gouvernement pourrait gagner et le « cravater » quand il jugera que son maintien est dangereux pour sa survie. Acculé, il n’a pas pu faire un autre choix. Il pense avoir pris toutes les précautions. C’est sans compter avec l’ambition de l’hôte de Matignon, qui, le moment venu, n’aura pas de scrupules à jouer les « Brutus ».

Ces deux-là ne peuvent que s’entre-dévorer. Le fait qu’ils appartiennent à la même famille n’y change rien. Au contraire !

 


A QUOI SERVENT LES VERTS ? A RIEN !

Cecile-duflot

Les Ecologistes ont quitté le gouvernement et c’est tant mieux.

Qu’ont-ils réalisés ? Qu’ont-ils fait qui soit digne d’éloge ? Le bilan de Cécile Duflot au Logement est calamiteux. Elle aura réussi à faire reculer la construction de logements comme jamais (335 000 l’an passé au lieu des 500 000 prévus), et avec deux lois idéologiques, à faire fuir les investisseurs et à faire peur aux prétendants à la propriété. Si bien que c’est un « ouf ! » de soulagement des acteurs de la construction qui a salué son départ.

Et le bilan de Pascal Canfin ? Savez-vous seulement quel était son poste ? Ministre délégué au développement (nouveau nom donné à la « coopération »), auprès du Ministre des affaires étrangères, son fait d’arme aura été de refuser de monter dans un avion qui se rendait au Mali parce que s’y trouvait un ressortissant qu’on expulsait !

Quant au ministère de l’Ecologie, il a changé trois fois de titulaire et la « cause » n’a guère avancé sous leur égide. Les émissions de CO2 n’ont pas été réduites depuis 1990, les ménages n’ont cessé d’allonger leurs parcours en voiture, les logements se sont agrandis… Aucun des objectifs n’ont été atteints : les surfaces agricoles « bio » à 3,7% au lieu de 6%, le fret ferroviaire a reculé de 25% au lieu de croître dans le même proportion, les énergies renouvelables sont en panne et devraient représenter 23% en 2020 mais pour cela il faudrait investir 40 milliards d’euros ce qui n’est pas soutenable. Ils ont fait du « Grenelle de l’environnement » un enfer bureaucratique avec  deux lois, des piles de règlements et de normes supplémentaires. Leur échec est global. Il n’est pas nouveau. L’écologie n’a jamais avancé quand les Verts sont au gouvernement.

Ils vont contribuer à faire battre la liste socialiste aux européennes, et on ne va pas pleurer.

Experts en manœuvres et tactiques en tout genre, leur refus de participer au gouvernement Valls est à la fois idéologique et intéressé. Refus idéologique, parce que nos écolos se sont éloignés de leurs thèses environnementales pour investir le plan social où ils font surenchère à la gauche. Ils ont peint en vert le gauchisme d’où ils viennent. Ce qui explique leur goût pour la posture et les combats activistes comme à Notre-Dame des Landes qui présente une vitrine caricaturale de leur militantisme rétrograde. Refus intéressé parce qu’ils espèrent ainsi récupérer les voix des mécontents de gauche en servant de vote exutoire à l’électorat socialiste, comme en 2009. Ils vont se refaire une santé sur le dos de ceux qui leur ont si complaisamment offert un groupe à l'Assemblée Nationale : quelle gratitude ! Le scrutin proportionnel des européennes est celui qui leur réussit le mieux avec celui des Régionales. Dans les autres élections, au scrutin majoritaire à deux tours, ils ne représentent rien : Eva Joly, 2% !

Ils ont transformé un bel idéal en punition collective.

En réalité, l’écologie est, sur le plan politique, une véritable innovation de ces trente dernières années. Quoi de plus noble que de vouloir une société respectueuse des équilibres naturels, qui vise la qualité plutôt que la quantité consommée, qui vise loin pour durer. La tâche des écologistes est de promouvoir une évolution progressive de nos modes de vie et la période de crises successives que nous venons de vivre aurait pu être mise à profit pour accélérer des conversions.

Mais ils ont fait de la cause écologique un instrument de lutte contre le progrès. Et c’est bien là le drame ! Ils opposent toujours le PIB et l’environnement. Leurs solutions ne passent que par une économie en recul : la décroissance et le refus du « productivisme », en utilisant la contrainte et la bureaucratie. Leur combat contre les infrastructures est contre-productif à tous égards. Ils devraient défendre la recherche et les inventions rentables au lieu de multiplier les exactions contre tout ce qui est expérimental. Ils sont fâchés avec la science et avec l’économie. Ils seront les premiers à dénoncer demain le marasme et le chômage qu’ils auront été les premiers à provoquer par leurs actions d’aujourd’hui.

A l’examen de leurs résultats et de leur action, on s’aperçoit qu’ils n’ont qu’un pouvoir de nuisance. Conséquence d’un comportement infantile. 


ET MAINTENANT, L’EUROPE !

Drapeaux européens


Dans sept semaines exactement, nous serons appelés à voter pour élire nos représentants au Parlement Européen. Quoi qu’on en pense, c’est une élection plus importante qu’il n’y parait. D’abord parce que le Parlement européen voit ses prérogatives élargies, ensuite parce que, nous ne le savons pas toujours, l’Europe intervient plus qu’on ne l’imagine dans notre vie quotidienne.

Vaincre l’euroscepticisme

Il y a toujours eu parmi les Français un bon tiers d’europhobes ou d’eurosceptiques. Mais les études d’opinion montrent que deux sur trois, à gauche comme à droite sont attachés à la monnaie unique, même s’ils ont des griefs contre l’Europe. Ils sont donc convaincus qu’il nous faut vivre avec nos partenaires, ayant confusément conscience que l’Union est tout de même un bouclier qui nous protège de la mondialisation. Ce qu’ils perçoivent moins c’est que la solidité de l’Euro en fait aussi un glaive pour conquérir des marchés extérieurs, pour peu qu’on veuille s’en donner la peine, la preuve en est avec les 1503 Airbus vendus en 2013, deux fois plus que de Boeing !

L’Europe avance

Malgré son système imparfait et ses institutions critiquables, l’Europe finit toujours par résoudre ses problèmes. C’est ce qui s’est produit la semaine dernière. Trois bonnes nouvelles européennes d’un coup, ça s’arrose : la Grèce est parvenue à un accord avec ses créanciers de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ; la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a donné son feu vert définitif à la création du mécanisme européen de sauvetage des pays de la zone euro en crise financière ; enfin, les Etats de l’Union et le Parlement européen se sont entendus sur les modalités de « l’union bancaire », ce nouvel organisme qui doit prévenir les crises bancaires et éviter qu’elles ne soient payées par les contribuables. Comme toujours depuis soixante ans, l’Europe avance dans des crises qui la forcent à passer une nouvelle étape de son intégration.

Et, cerise sur le gâteau, les incertitudes s’éloignent : après l’Irlande, les pays les plus en crise sortent maintenant de la récession. C’est ainsi que la Grèce devrait retrouver une croissance de son PIB de 0,6 % cette année, le Portugal de 0,8 %, l’Italie de 0,6 %, l’Espagne de 1 %. Au total, la zone euro atteindra une croissance de 1,2 %, certes fragile, souligne la Commission, mais qui est sur le chemin de la consolidation.

Combattre le dénigrement

La campagne des élections européennes va voir déferler les critiques de tous côtés, les déclarations les plus démagogiques, la plupart des partis politiques rivaliser dans les vociférations contre une Europe « en échec » et une Europe « qui se moque des citoyens ». Pourtant les faits disent l’inverse : les Européens s’entendent, l’euro n’est pas mort ; l’Europe est toujours là. Mieux, elle reste un idéal de démocratie pour d’autres peuples, regardez l’Ukraine, regardez la queue qui s’allonge pour y entrer. Enfin, aucun pays ne désire la quitter. Elle se construit difficilement, mais ce n’est pas nouveau et si elle a 12 % de chômeurs, un dynamisme insuffisant, elle réussit toujours par résoudre ses problèmes. Son système est imparfait, critiquable, mais lui permet quand même de trouver les moyens de sortir des ornières.

L’Europe fait mieux que les autres continents

Quand on regarde les crises des autres continents, on s’aperçoit que la vieille Europe réussit  malgré tous les discours pessimistes, à faire mieux que l’Inde, que la Chine, que les Etats-Unis, que les grands émergents. Regardez l’Inde qui s’enferre dans ses archaïsmes, la Chine qui suit une ligne de crête de plus en plus périlleuse entre son despotisme politique et sa liberté économique, les Etats-Unis où la lutte politique républicains-démocrates est devenue sans issue entre une élite qui capte les richesses et une classe moyenne qui s’appauvrit et s’atrophie, les pays comme le Brésil qui se débattent avec une inflation galopante pourvoyeuse de tensions sociales intenses et d’inégalités sociales criantes. Le modèle européen n’est pas dépassé et apparaît alors comme le plus enviable.

L’Europe nous protège

Sa force est dans la nature même de sa construction : la négociation. Si l’Europe a aggravé ses blessures avec une politique d’austérité en pleine récession, dont les promoteurs avaient sous-estimé les effets fortement négatifs, elle accepte aujourd’hui d’affecter une partie du surplus « primaire » dégagé à des dépenses sociales. L’Europe a compris que la politique de rigueur n’est bonne que couplée à une politique de croissance, tous les efforts doivent maintenant porter sur cette dernière. L’Allemagne y est prête. Vertu de l’austérité : la Grèce, comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ont été contraints de changer de modèle de croissance pour ne plus dépendre, comme hier, que des facilités de l’euro. Ça a été fait avec beaucoup de douleurs mais c’est fait : ces pays sont sur un chemin qui les conduira à trouver une place à la fois en Europe et dans la mondialisation. Il reste à l’Italie et à la France à construire la leur.

Un nouvel équilibre des pouvoirs

L’accord sur l’union bancaire dégage la route de la croissance ; la confiance dans des banques saines était un préalable. Mais au-delà, il est le fruit d’un engagement fort des parlementaires de Strasbourg sur le fond des textes. Ainsi se dessine sous nos yeux une nouvelle répartition des pouvoirs entre les trois autorités : le Conseil, la Commission et le Parlement. Cela démontre, s’il en était besoin, aux Européens tentés par l’abstention, l’importance du vote à venir. L’Europe sort bien vivante de sa première crise existentielle. Et elle repart de plus belle.

Une Europe qui avance, une Europe qui protège : voilà les deux axes sur lesquels nous devons faire campagne en fixant les nouvelles frontières des souverainetés partagées et en progressant dans les convergences nécessaires pour éviter à nos économies toutes les formes de concurrences déloyales d’origine intra ou extra européennes.

 

 


NOUVEAU GOUVERNEMENT : LE FLOP !

Flanby découragé

Un fiasco.

A en croire la presse unanime, le « remaniement » débouche sur un fiasco. Thème général : on prend les mêmes et on recommence. Comment le bon peuple pourrait-il croire que le message de mécontentement exprimé par les récentes élections ait été entendu si on ne change pas une équipe qui perd ? L’arrivée brocardée de Ségolène Royal est tempérée aujourd’hui par l’annonce de l’abandon de sa présidence régionale et de son mandat à la BPI qui posaient un grave problème déontologique. Mais il aura fallu mettre la pression, comme on dit ! Les deux « Dalton » de Bercy ont dû assurer qu’ils parleraient d’une seule voix. Le seul fait qu’ils soient obligés de le confirmer indique bien qu’ils ne sont d’accord sur rien !  Si encore l’exécutif avait osé un Didier Migaud aux Finances et un Pascal Lamy à l’Economie, voilà qui aurait pu changer un peu la donne et redonner un poil de confiance aux Français. Mais tant qu’on ne changera pas le logiciel … Enfin, il y a bien un point sur lequel les Verts devraient être d’accord avec le nouveau Premier Ministre, c’est sur son art du « recyclage ».

Ceux-là n’ont pas attendu. Aussitôt libérés de la contrainte de solidarité gouvernementale, la Duflot s’est lâchée sur l’incapacité de Hollande à « changer de cap » ! Et ça promet pour la suite. Elle veut plus de « vert » et plus de gauche. Mais est-ce bien ce qui est demandé par les Français ? Est-ce comme cela qu’on répondra aux deux défis qu’il faut relever d’urgence pour sortir le pays de l’ornière : entamer un programme drastique de sévères économies pour réduire les dépenses, redonner de la compétitivité à nos entreprises pour qu’elles puissent dès que possible embaucher !

Le malentendu.

Je crains que l’interprétation du vote des municipales n’ait entrainé un grand malentendu. La leçon  de cette déroute est difficile à tirer pour François Hollande et son gouvernement. Les abstentionnistes, grands vainqueurs du scrutin, disent qu’ils ne croient pas à la gauche, pas davantage à la droite et pas non plus au Front National. À quoi s’ajoute un malentendu que l’UMP a déjà compris, ce qui explique l’absence chez elle de tout triomphalisme : les Français ne demandent pas l’application d’une doctrine européenne et libérale ou la mise en œuvre d’une sociale-démocratie moderne, mais une baisse des impôts, une hausse du pouvoir d’achat, des emplois. Du concret ! Les Verts, le Front de gauche, l’aile gauche du PS plaident dans ce sens quel qu’en soit le prix en termes de déficit et de dette. Julien Dray a déjà réclamé l’abandon immédiat du pacte de stabilité, clé de voûte du dispositif de François Hollande dans sa lutte contre le chômage. Alors qu’il faudrait faire ce que les Espagnols ou les Portugais ont réalisé : assainir les comptes afin de repartir d’un meilleur pied. Cela passe inévitablement par la « rigueur » et les efforts que les gouvernants actuels repoussent toujours.

La tentation est donc grande, pour le chef de l’État, de tenter d’améliorer sa popularité en satisfaisant d’abord, avec un « pacte de solidarité », les revendications populaires au mépris des fondamentaux économiques et alors qu’à 4,3%, le déficit public pour 2013 est supérieur de 0,2% à l’objectif et que la dette nationale, pendant la même année, est passée de 90,6 % du produit intérieur brut à 93,4 %. Ces résultats sont tout aussi inquiétants que l’abstentionnisme et le rejet des processus démocratiques qu’il implique. Ils annoncent que nous allons continuer à emprunter et que le service de la dette va nous priver de ressources nécessaires à l’investissement. On comprend que l’Union européenne soit inquiète de tels résultats : ils mettent en danger l’assainissement général des finances du continent.

La gauche a payé aussi ses excès sociétaux qui ont fortement clivé la société sur le mariage des homosexuels et l’introduction plus ou moins interprétée de la théorie du genre dans l’éducation. Mais le grand absent des réflexions de la gauche c’est le ras-le-bol fiscal. Les leaders de la droite et du centre insistent tous sur un point au moins : la baisse des impôts. Mais elle doit être impérativement compensée par des économies dans la dépense publique. Si les socialistes rencontrent autant de difficultés pour mettre au régime sec l’État obèse, c’est parce que c’est un travail de Sisyphe, générateur dans un premier temps de pertes d’emplois. Il ne sert à rien aux ténors de la gauche d’expliquer leur échec par l’héritage que leur a laissé Nicolas Sarkozy. Ils n’ont toujours pas compris  que la crise fut si violente en 2008 qu’il n’y avait pas d’autre moyen que de nouveaux emprunts pour soigner l’endettement et que, en 2012, il fallait commencer par désendetter le pays.

L'immobilisme.

Le problème de ce gouvernement composé essentiellement de « Hollandais », c’est que l’apport de nouveauté que représentait Manuel Valls, qui a su dans le passé « déplacer les lignes », afficher son indépendance d’esprit et s’affranchir des tabous sur les 35 heures ou la TVA sociale est annihilé par un entourage figé qui lui retire toute liberté de manœuvre. D’où sa prestation tétanisée à la télé. Le voilà même condamné à donner des gages inverses de ce qu’il pense réellement pour espérer obtenir la confiance et ensuite faire voter un pacte de responsabilité qui devrait sortir de l’épreuve parlementaire singulièrement édulcoré si l’on en croit les réticences du groupe PS. Aux entreprises, le Président promet la compétitivité ; à la gauche inquiète, il promet de mettre la pédale douce sur les économies dans les dépenses. Le problème est que renoncer aux efforts que la France n’a jamais faits avant même d’avoir commencé à les accomplir est le plus sûr moyen de n’en mener aucun !

Voilà pourquoi ce gouvernement est condamné à l’échec et la gauche à une nouvelle raclée aux Européennes !

 


UN GOUVERNEMENT DE DEROUTE

Valls-Montebourg-Champs-Elysee bis


Hollande avait nommé Manuel Valls en promettant « un gouvernement de combat ». Avec le casting qui est sorti, on peut s’atteler à l’écriture d’une déroute annoncée. La seule bonne idée c’est peut-être d’arrimer le commerce extérieur aux affaires étrangères avec Laurent Fabius comme cornak. Pour le reste entre statu-quo et nominations aberrantes, le nouveau gouvernement fait penser à une armée mexicaine.

Le Général Valls n’a aucune marge de manœuvre : on s’en est aperçu hier soir au vingt heures. Il était plus préoccupé de convaincre le Président que les Français de sa capacité à affronter le destin de la France. Il devra compter avec la baronne du Poitou qui occupe un poste de premier plan et qui ne se privera pas de le court-circuiter avec son « ex ». Déjà il semble que celui-ci ait cédé à sa double exigence de rester la présidente de Poitou-Charentes et de garder son poste à la BCI. En cette période où l’on crie haro sur le cumul ça fait pour le moins désordre. Le duo de Bercy est une de ces bizarreries qui devrait pas mal amuser l’opposition. Entre Sapin le démocrate-socialiste européen et Montebourg, l’apôtre de la démondialisation, le moins qu’on puisse dire c’est que le nouveau Premier Ministre n’a pas peur du paradoxe. Si Sapin réussit dans sa quête des économies aussi bien que dans ses efforts pour inverser la courbe du chômage, ce qu’il y a tout lieu de craindre, notre pays n’a pas fini de s’enfoncer. D’autant plus qu’il aura à financer la nouveauté du début de la semaine : le « pacte de solidarité » de l’Elysée qui doit s’ajouter aux contreparties exigées en face du « pacte de responsabilité »… Quant au ministre de l’Economie, on se demande bien comment il va pouvoir obtenir des résultats en étant complètement à contre-courant de la globalisation et de l’intégration européenne. Echec inévitable en vue. La nomination de Benoit Hamon à l’Education n’est pas non plus un signe encourageant. On peut espérer qu’il mette fin à la calamiteuse réforme des rythmes scolaires, scorie encombrante d’une « refondation » à peine ébauchée. Avec un bon idéologue de gauche à la barre, le bénéfice attendu c’est que le monde enseignant rentre sa grogne en maintenant tous les archaïsmes d’un système à bout de souffle, au détriment de la modernité qu’il faudrait rechercher et insuffler.

Pour l’aspect bricolage, nous sommes aussi servis. C’est ainsi que nous héritons d’une ministre « Pot-au-feu ». La vipérine Vallaud-Belkacem se retrouve à la tête d’un ministère de bric et de broc où l’on a entassé pêle-mêle les droits des femmes, les sports, la jeunesse et la ville ! Un peu comme on met des carottes, des poireaux, des patates, du chou, des navets…

L’arrivée de François Rebsamen au travail vient conforter le clan hollandais tout comme le porte-parolat confié au cerbère Le Foll. La nomination à l’Intérieur du dévoué Cazeneuve confirme l’encerclement, comme si au « château » on avait pris bien soin d’établir un cordon sanitaire autour du remuant Manuel. On voudrait le « cramer » qu’on ne s’y prendrait pas mieux. La manœuvre mitterrandienne est évidente.

Pour le reste, peu de changement, les titulaires gardent leur poste. Le comble étant le maintien de C. Taubira à la Justice : une honte ! Si bien qu’entre chaises musicales, promotions dictées par le « dosage des courants » et confirmation de place, le nouveau gouvernement n’apporte pas le renouvellement souhaité et je parie que les nominations des secrétaires d’état la semaine prochaine mettront un terme au « resserrement » qui relève plus de l’affichage et de l’enfumage que d’une réalité tenable.

Le départ des Verts est une bonne nouvelle pour la France. Pas pour le PS. Les « Duflot & Cosse » pensent toujours à leur intérêt électoral bien compris. En l’occurrence, il s’agit de capter les voix de l’électorat de gauche mécontent à l’occasion des élections européennes afin de faire un bon score au détriment de la liste du PS. Etre à l’extérieur du gouvernement sera infiniment plus confortable pour manoeuvrer. Merci les coucous !

Les défis qui attendent le nouveau gouvernement sont titanesques. D’abord, il ne répond en rien à la sanction exprimée par le vote des Français aux élections municipales et vous aurez remarqué comme moi que le ras-le-bol fiscal qui en a été l’un des moteurs a complètement disparu du paysage. Ensuite, il n’est pas certain que le parcours législatif du mois d’avril qui va voir arriver au parlement le « pacte de responsabilité » soit un lit de roses car la gauche du PS a bien l’intention de faire entendre sa voix. Enfin ce qui en sortira ne sera de toute façon pas à la hauteur pour redonner à notre économie les couleurs dont elle aurait besoin et donc il faut s’attendre à ce que la hausse du chômage et des déficits continuent…

La « chronique de la France qui coule » n’a pas fini de s’enrichir de nouvelles pages et de nouveaux « pactes » !


IL ARRIVE QU’IZNOGOUD GAGNE !

Mairie st bart

La loyauté et la compétence n’ont pas été récompensées. Géraldine Guyon n’a pas été élue Maire, mais siégera au conseil Municipal et à l’Agglo. Elle a dû faire face à un concurrent qui n’a pas hésité à utiliser le mensonge et la manipulation pour parvenir à ses fins. A quoi il faut ajouter l’hypocrisie du maire sortant.

Mensonge et manipulation : depuis qu’une lettre anonyme envoyée à Gilbert Henri attribuait le soutien de l’UMP à Géraldine Guyon, avec la « famille Houlle » à la manœuvre, il a été constamment sous-entendu et réitéré dans les propos et les documents de « St-Barth avec vous ». Il s’avère que nous avons effectivement appelé à voter pour SBRE mais que ni de près, ni de loin nous n’avons été associés à la décision de la tête de liste, encore moins à sa campagne électorale. Quant à la présence  de quelques candidats proches de l’UMP, ce sont des sortants : il était temps de s’en apercevoir !

Cette campagne aura aussi montré combien l’expression politique peut être dénaturée par le glissement du discours vers la communication : pour certain candidat le slogan remplace le contenu ; le sous-entendu, l’argument ; la formule, la pensée ; l’image, la démonstration. A cela il faut ajouter le pompage des arguments chez le concurrent qui a consisté à envoyer systématiquement un « observateur » aux réunions de la liste SBRE pour y trouver des billes qui ont alimenté une équipe qui semblait en manquer, tellement ses premiers documents se cantonnaient dans le « verbal ».  Le plus bel exemple : le financement et la programmation des projets. Il est vrai qu’avec son équipe, Géraldine Guyon avait toutes les clés pour assumer la gestion des six prochaines années.

L’hypocrisie du maire sortant vient entacher sa sortie. On sait maintenant qu’il a soutenu depuis le début celui qui apparait aujourd’hui comme son dauphin et que le groupe SBRE avait rejeté. Sans ce soutien, il n’y aurait pas eu deux listes.  Il a entretenu ensuite la « fiction » d’une neutralité alors qu’en sous-main il faisait campagne. Sa demande de retrait de la liste Guyon pour le 2ème tour a montré au grand jour ce qu’il était. Ce faisant il n’a pas respecté les 32% d’électeurs du 1er tour qui avaient été aussi les siens. Il devra raser les murs pendant quelques temps parce que je connais des mécontents qui ont bien l’intention de lui dire leur façon de penser. Dommage de rater ainsi la sortie après huit années de gestion sereine. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire c’est d’avoir laissé construire un urbanisme peu en rapport avec l’image bartholoméenne. Mais il n’est pas le seul maire dans ce cas-là. Heureusement, l’agglo va changer de doctrine et abandonner le concept de « densification ».

Reste à trouver une explication rationnelle à l’effondrement de l’électorat du candidat socialiste qui a fait le bonheur de « St-Barth avec vous ». Le contexte national, le profil du candidat ont probablement pesé, mais le transfert des voix est trop important pour que ce soit les seuls paramètres à prendre en compte. Car sans ce renfort inattendu… Mais c’est une autre histoire.

Espérons que les Bartholoméens n’auront pas trop à souffrir de ce choix. On sait déjà qu’on peut compter sur l’esprit constructif et le sens des responsabilités de Géraldine Guyon !




LA BELLE VICTOIRE DE CHRISTOPHE BECHU

 

Bechu victoire

A la tienne, Christophe !

A Angers, on attendait ça depuis 37 ans. Depuis que Jean Turc avait renoncé à faire une liste contre son 1er adjoint, et du coup la mairie était passée à gauche. Nous avions perdu « faute de Turc » : plus de 2000 bulletins rayés avec le nom de l’ancien maire écrit en lieu et place de celui du candidat avaient fait pencher la balance en faveur de Jean Monnier. Depuis toutes les tentatives pour reprendre la mairie étaient restées vaines. Cette fois-ci, clin d’œil de l’histoire, un « Turc » figurait sur la liste : le petit-fils de l’ancien maire. Heureux présage puisque la victoire a enfin été au rendez-vous. Il y a parfois de ces coïncidences… je vous jure !

Nette et sans bavure.

Cette belle victoire par 54,36% contre 45,64% est sans appel : 4 500 voix séparent les deux protagonistes. Christophe Béchu est allée la chercher autant avec ses tripes qu’avec son talent. Elle lui avait échappé de peu il y a six ans. Depuis, il avait soigneusement préparé sa revanche : une campagne au millimètre, tirée au cordeau, soutenue par une nuée de bénévoles disponibles et corvéables à merci, dans laquelle il s’est investi corps et âmes (sans jeu de mot). Une direction de campagne remarquable, calme, sereine, efficace. Une cohésion de l’équipe savamment recherchée, orchestrée et obtenue. C’est donc une victoire collective.

Il faut dire que le moment était propice. Quand on frôle le succès en remontant le vent, on peut s’attendre à le rencontrer quand on navigue sous spi avec vent arrière. Ce serait trop facile d’expliquer le résultat de dimanche soir par le contexte national uniquement. Car je veux en témoigner, au-delà du travail de tous, c’est d’abord la victoire d’un homme, pétri d’intelligence, redoutable stratège, à l’empathie naturelle, mais aussi capable de s’imposer un train d’enfer,  de donner de lui-même parfois au-delà du raisonnable.

« On ne fait rien de bien sans passion ! ».

Comment ne pas appliquer cette maxime au nouveau maire d’Angers. Il a de l’ambition, évidemment. Mais qui a suivi ses pas dans les rues de la ville, examiné son projet, observé les femmes et les hommes qu’il a choisis, s’aperçoit que tout entre en résonnance. Il y a un ressort commun : la passion de la ville qui l’anime et qu’il insuffle. Qui fait qu’il peut parler sans papier pendant une heure pour évoquer ce qu’il veut faire, les objectifs qu’il veut atteindre, nous émouvoir de ses rencontres ou de ses coups de cœur. Quel angevin ne connait pas le « bout du monde », le parc de Balzac, la place de l’Europe et son marché mythique…  cette ville  qu’il s’est appropriée et qu’il sait si bien partager.

La ville va connaitre un nouveau souffle, une nouvelle vision, un nouveau rythme de gestion avec en ligne de mire le développement économique, un urbanisme raisonnable, un humanisme qui renoue avec l’Anjou et Jean Bodin : il n’est de richesse que d’hommes, tout le contraire de l’assistanat qui maintient dans les trappes à pauvreté.

La ville avait bien besoin de ce renouveau !

Bonne chance Christophe, bonne chance à ton équipe !  Merci pour cette victoire, tu la mérites et nous avons confiance en toi !


LA DEFERLANTE BLEUE

Vague bleue


Electorat radicalisé à bloc à 90% à droite, complètement démoralisé et démobilisé à gauche : résultat une déferlante historique comme seule la France a le secret. Le second tour a amplifié la gifle du 1er tour à Hollande et s’est transformé en « coup de pied au cul ». Il l’a bien mérité. Voilà ce qui arrive quand on fait des promesses intenables et qu’on ne veut jamais être responsable de ses actes. Il peut dire au moins une fois de plus : « C’est encore la faute à Sarkozy ». Mais là, on est « mdr » -je traduis : mort de rire !- et pour tout dire j’ai bien aimé voir hier soir la tête de la Khmère rose Vallaud Belkacem. Les fessées, ça rend humble !

Que la victoire est belle.

Qu’on en juge : toute la nuit les résultats n’ont cessé de tomber en une litanie de villes qui basculent à droite : au total, ce sont 155 de plus de 9 000 habitants et 68 de plus de 30 000 habitants que l’UMP et l’UDI engrangent. Parmi elles, 10  villes de plus de 100 000 habitants. La droite renoue avec la gestion locale dont elle avait fini par être exclue, scrutin après scrutin depuis 1983. Des bastions historiques ont changé de camp : Limoges détenu par la gauche depuis 1912, Blanc-Mesnil depuis 1915.

Parmi les victoires symboliques, celle de Jean-Claude Gaudin à Marseille mériterait d’entrer dans les mémoires de Marcel Pagnol. Cette ville que le gouvernement a tout fait pour gagner, avec des primaires socialistes pour mettre en piste « démocratiquement » celui qui devait renverser la table, avec un défilé de ministres venant à tour de rôle apporter un soutien avec espèces trébuchantes à l’appui au mépris de toute neutralité électorale,  non seulement reste entre les mains de son titulaire, mais avec une majorité comme jamais il en a eue. Menucci humilié, Mennucci martyrisé, Menucci écrasé ; les socialistes n’auront réussi qu’à faire élire un FN !

Le palmarès de la France bleue est impressionnant : dans l’ouest, la droite reconquiert Angers et La Roche sur Yon perdues depuis 1977, mais aussi Quimper, Laval ; dans le nord, Roubaix, Tourcoing, Maubeuge ; dans l’est : Florange, Bar le Duc, Belfort, Montbéliard ; dans le sud : Pau, Toulouse, Carcassonne, Narbonne… ; la région parisienne apporte son lot de satisfactions  qui font basculer le Grand Paris et la région Ile-de-France à droite : Asnières, Bobigny, Chelles, Colombes, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil fief de MG Buffet, Clamart, Conflant Sainte Honorine, Saint-Ouen, Villejuif … on n’en finit pas.

A gauche, les gains sont maigres en face de pertes béantes.

Face à ce tsunami électoral, la gauche n’a qu’un maigre tribu à offrir. Grenoble gagnée par les Verts, Strasbourg sauvée par le maintien du FN, Avignon, Douai et Lourdes. A Lyon, Colomb est réélu de justesse. Le trophée qu’elle pourra brandir, c’est Paris. NKM n’a pas réussi. Il faut dire que ses « petits amis » se sont bien employés pour la faire perdre. Mais c’est une Anne Hidalgo malgré tout affaiblie qui va gouverner la capitale dans un environnement politique majoritairement hostile au sein de la métropole.

Le FN au pied du mur.

De son côté le FN peut pavoiser. Marine Le Pen peut s’enorgueillir d’avoir réussi là où son père avait toujours échoué : avec 15 villes gagnées, elle fait un score jamais atteint. Mais déjà Robert Ménard qui a conquis Béziers prend ses distances, et les principaux leaders du mouvement ont été battus. Si Marine Le Pen entend faire des villes « frontistes » des vitrines de vertu électoral, elle doit aussi s’attendre à mesure qu’elle se « dédiabolise » et gagne des voix, à ce que son parti qui accède à des responsabilités s’expose fatalement à la critique. En rejoignant les partis de gestion, le FN en essuiera les servitudes : multiplication des mécontents, vulnérabilité à l’incompétence ou aux « affaires ». Marine le Pen doit s’attendre à le voir glisser vers le pilori commun promis aux incapables, aux « pourris » et à l’establishment. Une des manières aussi de se banaliser et qui nous évitera à l’avenir les « cours de vertu » gratuits. En attendant, celle qui avait parié qu’elle ferait exploser l’UMP en est pour ses frais. L’électorat de la droite républicaine est resté très fidèle. Les gains du FN viennent surtout de l’électorat populaire transfuge de la gauche.

L’UMP révigorée.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jean-François Copé a gagné son pari au-delà de toute espérance. L’union a payé, elle doit continuer. Les « affaires » ne lui ont pas nui. La lettre de Nicolas Sarkozy est venue au bon moment redonner le moral à des troupes qui commençaient à douter. Le Président de l’UMP sort conforté par un succès beaucoup plus large que celui qu’il appelait de ses vœux. Les personnalités du parti ont toutes été réélues brillamment. La nouvelle génération a marqué des points. Mais déjà s’annonce l’épreuve suivante qu’il faut aussi remporter : l’élection de nos représentants au parlement européen. Il est important de montrer par une victoire, notamment sur le FN, que la droite et le centre sont bien le chemin de l’avenir pour l’alternance dans notre pays. Il importe donc de trouver le bon discours entre souverainistes et européistes qui permette de garder la cohésion, essentielle pour gagner. Les gains engrangés permettent d’envisager plus sereinement les cantonales et les régionales, sans parler de la reprise programmée du Sénat en septembre. Il sera alors temps de penser à la suite, mais pas avant !

Une victoire qui oblige tout le monde.

La droite a gagné largement. Elle a raison d’être modeste. Sa victoire ne doit pas nous cacher une abstention record à 36,4% qu’il ne faut pas prendre à la légère. La déception de la gauche lui a facilité la tâche, mais elle a aussi alimenté la montée du FN et du populisme. Tant que les partis de gouvernement ne seront pas capables de réunir des majorités au-delà de 50% des inscrits, toute victoire ne pourra être que relative. Il est urgent que le « politique » redevienne crédible. Pour cela il importe que la parole des élus soit suivie d’effets. Mais pour cela, il est impératif de prendre en compte la réalité : réalité de la France endettée et suradministrée, réalité de l’Europe, réalité du monde globalisé que la visite du président chinois est venu nous rappeler fort à propos.  Je ne suis pas certain que le Parti socialiste soit en mesure de le comprendre quand on voit se dessiner la tentation de la « gauchisation » de la politique du gouvernement. Ce serait oublier qu’un des principaux motifs de la défaite c’est le ras-le-bol fiscal !

Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, l'annonce du déficit 2013 plus fort que prévu à 4,3% au lieu de 4,1% réduit un peu plus la marge de manoeuvre du président. Une nouvelle qui concerne tout le monde, malheureusement.

 

 


HUMEUR

Mairie st bart

A Saint-Barthélemy, la fin de campagne n’est pas réjouissante. L’heure n’est pas à la polémique. Mais en plantant un poignard dans le dos de sa 1ère adjointe, Jean-François Jeanneteau rate magistralement sa sortie. Lui qui avait su rassembler les Bartholoméens les divise aujourd’hui. Il suffit d’entendre les commentaires ici ou là. Comme un enfant gâté qui casse son jouet quand il n’en a plus besoin !

Espérons que les électeurs ne seront pas dupes et qu’ils récompenseront la loyauté, la dignité et qu’ils choisiront la compétence et le pluralisme qu’incarne Géraldine Guyon.

Je salue au passage le courage de Dominique Provost. On peut ne pas aimer le personnage, on peut combattre ses idées, mais repartir affronter le suffrage universel après un tel désaveu mérite un hommage. Il fait preuve d’une grande humilité et c’est tout à son honneur. Combien auraient déserté en étant à sa place !

 


CHRONIQUE DE LA FRANCE QUI COULE

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(source Union Républicaine)

Sale temps pour la gauche !

Après le premier coup de pied au derrière de dimanche dernier et en attendant le second dimanche prochain, elle doit faire face à la publication de chiffres calamiteux du chômage en février : 32 000 chômeurs de plus pour le mois le plus court de l’année. Plus de mille par jour !! Voilà qui consacre définitivement l’échec d’une politique qu’Alain Juppé qualifie « de gribouille ». Impensable que cela ne pèse pas sur le deuxième tour.

Mais en même temps, on apprend que le « travail noir » à lui aussi explosé, résultat de la diminution des avantages fiscaux en faveur des emplois de services à la personne ou de garde d’enfants. Jean-Louis Borloo avait à l’époque supplié le chef de l’Etat d’y renoncer, redoutant une chute importante des embauches et des emplois déclarés. Le résultat est là !

Le commentaire de Michel Sapin est à côté de la plaque : « les chiffres sont mauvais ! ». Pas difficile à constater, mais ce n’est pas le sujet. C’est la politique qui est mauvaise ! Et de cela il ne convient pas puisque le gouvernement propose en guise de remède de maintenir le cap, c’est-à-dire d’utiliser la vieille recette des emplois aidés dont on voit bien que son effet sur la courbe du chômage n’aura été qu’un coûteux –trop coûteux- feu de paille.

Comparaison utile !

Quand on compare les 22 derniers mois du mandat de Nicolas Sarkozy aux 22 premiers mois de l’ère Hollande, il n’y a pas photo. Le graphique ci-dessus montre toute l’ampleur du désastre de la politique socialiste. Quelle différence y a-t-il entre les résultats obtenus par un gouvernement confrontés à des crises successives de forte ampleur et un gouvernement qui n’a comme seul inconvénient qu’à gérer la parité d’un euro un peu surévalué : 250 000 chômeurs de plus ! C’est le résultat du plantage de notre économie à leur arrivée au pouvoir, avec le choc fiscal et la multiplication des contraintes pour les entreprises.

La politique de l'offre dans le brouillard !

Tant qu’il ne comprendra pas que c’est la politique de l’offre qu’il faut renforcer, celle qui consiste à rendre les plus  compétitives possibles nos entreprises grandes, moyennes et petites, en levant tous les freins qui pèsent sur l’embauche à commencer par les impôts et les charges, la France continuera sur le chemin  de la préférence pour le chômage ;

Sauf que les politiques de soutien à l’emploi sont dévoratrices de fonds publics pour pas grand-chose, n’apportent que des solutions artificielles et limitées dans le temps, consomment de l’argent qui sort de la poche des contribuables ce qui réduit la demande en diminuant le pouvoir d’achat ou qui provient du crédit ce qui alourdit les déficits et la dette.

Le « pacte de responsabilité » n’en finit pas d’accoucher et on sait déjà que les allègements qu’il offrira sont déjà dépassés et très insuffisants, surtout s’il se présente sous la forme d’une nouvelle usine à gaz administrative. Le CICE tape à côté du clou et profite aux entreprises qui pourraient s’en passer parce qu’elles ne sont pas confrontées à la concurrence internationale. On ne s’étonnera donc pas que notre pays soit le seul en Europe où la croissance se traîne et où le moral des ménages vire au noir avec en conséquence une consommation atone.

Le Président est impuissant, sauf quand il s’agit de sauter ses maîtresses.

Chaque jour qui passe est un jour de perdu et la France continue de s’enfoncer.


ANGERS : LA VICTOIRE SE PROFILE

Béchu municipales

« J’attendais mieux ! » confiait un vieux militant en prenant connaissance des 36% réalisés par Christophe Béchu au 1er tour. Il faisait référence certainement au score  qui dépassait les 40% au 1er tour de 2008. Mais il n’y avait pas de liste centriste concurrente et quelques monniéristes l’accompagnaient alors.

Si on procède à une addition des voix, sans tenir compte de l’alchimie humaine, le 2nd tour serait serré. Et il vaut mieux partir sur cette hypothèse-là. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Nombreux pourtant sont les éléments qui plaident pour une belle victoire de notre sénateur.

D’abord le résultat du maire sortant qui avec 26% des suffrages connait manifestement un rejet du corps électoral. La raison peut tout simplement se trouver dans la manière dont il a pris le pouvoir et refusé une primaire à Jean-Luc Rotureau. Ce dernier qui a fait une liste dissidente et est arrivé derrière son concurrent de la mairie s’est retiré sans donner de consignes de vote, ce qui laisse une liberté relative à ceux qui ont voté pour lui. Distancé de 10 points, il aura du mal à refaire son retard, d'autant plus que sa liste est déjà une liste d'union PS-EELV-PC.

A droite, le Front National avec moins de 7% n’est pas vraiment en mesure de peser sur le second tour, mais une bonne partie de ses voix devraient aller à droite plutôt qu’à gauche. Il en est de même pour celles de Laurent Gérault qui, quoi qu’il n’ait pas voulu appeler à voter Béchu, ne lui appartiennent pas. Il serait étonnant que des centristes votent Béatse.

Au total, les transferts convergent davantage vers le candidat de la droite et du centre plutôt que vers celui du PS. Une belle victoire, si elle n’est pas certaine, est néanmoins envisageable. Car il faudrait un sursaut énorme du corps électoral de la gauche d’ici dimanche et il est très improbable. Ce ne sont pas les quelques promesses que va lancer Hollande avant le 2ème tour pour amadouer les gogos qui vont changer grand-chose.

Les encouragements de Juppé : ils me font grand plaisir. J’ai pour le maire de Bordeaux, dont j’ai été le secrétaire départemental quand il présidait l’UMP, une grande admiration et un profond respect. Ils ne peuvent que porter bonheur à notre candidat.

Bon, on croise les doigts et on ne lâche rien jusqu’à la dernière minute. N’avoir rien à se reprocher. Avoir tout fait. La récompense n’en sera que plus belle !

 


SAINT-BARTHELEMY : LE PS ATOMISE

 

Mairie st bart

C’est l’enseignement majeur de ce 1er tour de scrutin : la liste du PS réduite à un score de 20%, alors que son poids électoral habituel tourne autour de 55%. Ma première réaction a été : « Quand on a vu ça à St-Barth, on peut mourir en paix ! ». Je plaisante. Le bon score de la liste communiste à 8,5% est loin d’expliquer, à lui seul, cette Bérézina. Il faut y ajouter la part du vote sanction qui était prévisible, d’électeurs qui ne sont pas satisfaits de la politique nationale. Un mécontentement qui a pu se traduire aussi par une abstention. Il faut peut-être y voir encore la contestation du choix de la tête de liste, aggravé par une entrée tardive en campagne. Ce qui est bizarre, c’est que cet effondrement se soit accompagné du transfert d’au moins 20% des voix sur la liste de Dominique Brégeon. Bizarre mais pas surprenant : ça confirme son ancrage à gauche qui ne m’avait pas échappé. Est-ce la grande prêtresse de  cette liste, Agnès Tinchon, bien en cour chez les socialistes Bartholoméens et groupie du député socialiste Belot, qui a réussi son pari, car, en effet, sans cet appoint, la liste aurait été cantonnée à la troisième place avec environ 15% des suffrages. On peut dire que Dominique Brégeon a sauvé son premier tour grâce aux voix socialistes : décidément on ne peut plus compter sur eux pour faire le job !  Quant à D. Brégeon, il a fermé la porte à toute négociation dès la connaissance des résultats, fidèle à sa conception de l'union.

Dans ce contexte, la liste de Géraldine Guyon est loin d’avoir démérité. Elle a dû faire face à la coalition du petit microcosme politique local qui avait l’habitude de faire et de défaire les élections en accordant « soutiens » et « bénédictions ». Elle a décidé de se maintenir et à juste titre. Elle mène la seule liste qui respecte l’esprit de départ de SBRE : rassembler toutes les sensibilités d’opinions présentes sur la commune, de droite, du centre et de gauche. C’est ce qui a permis de gagner en 2006 dans un contexte passionnel, et en 2008. Chaque fois, Jean-François Jeanneteau, qui n’avait pas hésité à faire appel à mes services (« Un seul parti : Saint-Barthélemy » c’est moi), a pleinement bénéficié de l’apport des voix de la droite et du centre sans lesquelles le succès n’aurait pas été au rendez-vous. Si elle poursuit jusqu’au bout, elle le doit aussi pour honorer la désignation démocratique dont elle a fait l’objet et dont certains tentent de faire croire que le vote n’était pas valable pour imposer un candidat que le groupe avait rejeté. A ce sujet, il y a une grossière manipulation sur le site de « St-Barth avec vous ». Mais, on le sait, Géraldine Guyon a décidé de ne pas polémiquer là-dessus. Si besoin était, « d’autres » pourraient s’en charger. Et le Maire serait bien inspiré de garder sa neutralité.

Que va-t-il se passer au second tour ?

Il peut y avoir une tentative de rapprochement entre les deux listes de gauche, mais avec un total de 28,5% des voix, la course paraît définitivement perdue. On peut s’attendre toutefois à une campagne rageuse dénonçant l’amateurisme de la tête de liste arrivée en tête. Quant à « St-Barth avec vous », on peut estimer qu’elle a fait le plein de ses voix. Reste à Géraldine Guyon de remporter son pari en comblant le déficit de voix qui lui manquent pour coiffer son rival. Ses atouts ne manquent pas. A elle de faire découvrir aux Bartholoméens qu’elle serait, avec sa liste, le meilleur choix pour une gestion efficace, humaine et sereine. Les choses peuvent bouger. 2500 électeurs ne se sont pas exprimés au 1er tour. Et elle n’a pas fait le plein, c’est certain.

 


MUNICIPALES : QUAND LA GAUCHE N’Y VOIT QUE DU BLEU !

Municipales 2014
La vague bleue est là et bien là, même si elle a des reflets bleu-marine. Le pouvoir et les médias ont beau mettre l’accent sur les percées –réelles mais limitées- du FN comme cache-sexe de leur défaite, c’est bien l’UMP et ses alliés qui sort gagnante de ce 1er tour.

A Marseille, où l’on nous promettait « la vie en rose », Menucci n’arrive qu’en 3ème position, humilié par Jean-Claude Gaudin –resplendissant- et même par le FN. 

Certes l’abstention est la grande gagnante du scrutin. Avec un taux d’abstention de 38,72 %, ces municipales battent un record.  Il n’y a rien là qui n’ait été prévu : la crise économique et sociale, l’impuissance du gouvernement à relancer la machine, le climat politique délétère que la gauche a installé depuis quelques semaines devaient nécessairement aboutir à un nombre très élevé d’abstentionnistes et aussi de suffrages en faveur du FN.

Les électeurs de droite doivent rester mobilisés.

Mais les jeux ne sont pas totalement faits : face à la percée du Front National, l’électorat de gauche, qui s’est beaucoup abstenu au premier tour, pourrait se réveiller au second. Hypothèse improbable : il y a peu de chances qu’elle se réalise avec l’appel calamiteux et désabusé du sombre Ayrault hier soir.

La gauche au pouvoir enregistre un échec particulièrement cuisant : le score accablant qu’elle a fait dans de nombreuses villes est annonciateur d’une victoire de la droite qui la privera de sa domination actuelle. Même à Lyon, elle n’est pas absolument certaine de rester à la tête de la mairie. À Paris, où Nathalie Kosciusko-Morizet recueille le plus grand nombre de voix, elle (la gauche) n’est pas sure de l’emporter.

Le FN nuit à la gauche.

La majorité socialiste découvre, avec stupeur et inquiétude, que le Front peut lui nuire bien plus qu’à la droite et elle ne peut plus nier que l’abstention et le déplacement des voix ouvrières du PS au FN expliquent ce phénomène. Voilà ce qui arrive quand on joue avec le feu. Il ne resterait plus qu’à passer à la proportionnelle pour rendre  la France ingouvernable, projet auquel elle est en train de s’activer au cas où une dissolution interviendrait. C’est tout ce qu’elle a trouvé pour empêcher le retour de la droite au gouvernement. En attendant, dans bien des triangulaires, c’est la gauche qui doit s’y coller pour faire fonctionner le « Front Républicain » auquel elle tient tant. Mais les intéressés rechignent à se désister.

Une belle victoire devrait se concrétiser au second tour.

En nombre total de voix, la droite établit un excellent score. Le ministère de l’Intérieur accorde 46,50 % des suffrages à la droite contre 37,74 % à la gauche, et pas plus de 4,65 % au FN, présent seulement dans un millier de communes. Le second tour est capital, car les scores respectifs des partis permettront d’évaluer la réalité du rapport de forces pour les prochains rendez-vous électoraux, en particulier ceux de 2017. Si le FN est appelé à faire un bon résultat aux européennes, car il sera présent dans les huit circonscriptions, encore que l'UMP n'ait pas dit son dernier mot, l’état électoral des lieux tel qu’il est décrit par les municipales montre que la gauche est redevenue largement minoritaire.

 


EN MARGE DES ELECTIONS

 

SFR: le scandale d'Etat !

L'intervention de l'État, sous toutes ses formes et dans toutes ces expressions, alliée à l'establishment français, pour favoriser la candidature de Bouygues Telecom dans le dossier SFR devient un scandale d'État. Les motivations sont incompréhensibles, les alliances contre nature et la France se ridiculise une fois de plus devant la communauté des investisseurs internationaux.

Assurance-chômage : un accord au forceps

Il permettra au final de réaliser 400 millions d’économies par an.Les cadres et les seniors seront mis à contribution : allocations rognées, jusqu’à six mois de carence après un « chèque de départ », les intérimaires réintègrent en partie les règles générales et les salariés de plus de 65 ans devront cotiser. La CFDT, FO et la CFTC devraient signer le texte patronal, mais pas la CGC.

Livret A en baisse

Les épargnants commencent à comprendre que le livret A ne doit servir qu'à l'épargne de précaution. 210 millions de décollecte en février. Ce n'est pas encore massif mais c'est un début. Pour certains cette décollecte est aussi le signe d'une baisse du pouvoir d'achat de certains ménages.

Le RSA

Sa progression continue. 2.3 millions de foyers touchaient le RSA en 2013. Une hausse de 7.2%. L'assistanat n'aide pas l'emploi.

Défaillances d’entreprises

Elles battent de nouveaux records : + 3,7% en janvier et février, sous le feu croisé de l’envol des impôts et des charges et de la dérive des délais de paiement.

L’apprentissage :

Il recule de 20,6% en janvier du fait de la remise en cause de son statut.

Plus ça change plus ça coule !

 


PERTE DE CONTROLE

Flanby découragé

23 mars : jour fatidique pour le gouvernement. En attendant les résultats des élections qui devraient consacrer le désaveu, penchons-nous sur la situation de la France, que les événements des dernières semaines auraient voulu nous faire oublier.

Perte de contrôle des finances publiques.

Le gouvernement est en passe de perdre le contrôle des finances publiques. Le budget 2014 est mort-né car il repose sur des bases faussées par le dérapage des comptes publics qui se poursuit. Le déficit est estimé à 4% du PIB par Bruxelles cette année et 3,9% en 2015, ce qui réduit à néant l’engagement de retour au seuil de 3% du PIB qui avait permis d’obtenir le sursis de 2 ans accordé à la France dans sa trajectoire de retour à l’équilibre.

La dette dépassera cette année les 2 000 milliards d’euros pour atteindre 97,3% du PIB en 2015 ! Cette dérive s’explique essentiellement par la surévaluation des recettes et l’absence de maîtrise des dépenses. La France est enfermée dans une croissance zéro et l’assomoir fiscal a provoqué une fuite massive devant l’impôt : les moins-values fiscales ont atteint 11,2 milliards en 2013 et seront d’au moins 6 milliards en 2014.

Le déficit structurel se creuse lui aussi à 2,6% du PIB. Trois décisions pèsent très lourdement sur les comptes publics : l’arrêt du non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite se traduit par une hausse de leur nombre à 5,3 millions ; le retour de fait à la retraite à 60 ans a entraîné la baisse de l’âge de départ et une hausse de 17% des nouveaux retraités ; enfin, les nouvelles mesures sociales représentent plus de 12 milliards d’euros en année pleine auquel il faudra ajouter le projet ruineux de généralisation du tiers payant dans l’assurance-santé.

La France en panne de croissance.

Dans la zone euro, la France reste à la traîne : elle cumule une croissance inférieure à la moyenne, une montée du chômage qui va toucher 11% de la population active, un profond déséquilibre de ses comptes extérieurs (61 milliards) qui consacrent la perte de contrôle de ses finances. Evitons la comparaison avec l’Allemagne qui nous donnerait le bourdon. Mais que dire de notre situation face à celle de l’Europe du Sud qui, à l’image de l’Espagne et de l’Italie ou du Portugal, renouent avec la croissance, les créations d’emplois et les excédents commerciaux…

Notre richesse est à peine revenue au niveau de ce qu’elle était en 2007, mais avec un PIB/hab réduit de 2% par la hausse de la population et inférieur de 12,5% au niveau allemand.

La croissance molle, le chômage structurel, le double déficit des comptes extérieurs et publics rendent inévitable un choc financier sur la dette, qui, par contre coup, relancerait la crise de l’euro. La priorité des priorités reste donc l’inversion de la courbe des dépenses publiques. Voilà pourquoi, il est absolument indispensable de passer aux actes en baissant les dépenses publiques de 50 milliards d’euros et pas seulement en paroles ! Démanteler la fiscalité confiscatoire sur le capital  et sur le travail qui tue la croissance et les créations d’emplois est une autre nécessité. Mais sur ce point-là, le gouvernement est autiste.

Une politique en échec total.

Pourtant, entre 2012 et 2013, 33 milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires n’ont finalement réduit le déficit que de 13 milliards d’euros. Ce mauvais rendement est une preuve que le choc fiscal conduit à une impasse. Aussi, la stratégie nouvelle de baisse des dépenses est-elle bienvenue. Encore faut-il être crédible : est-ce que ce qui sera annoncé sera effectivement appliqué ? Les acteurs économiques, échaudés, ont des raisons d’être sceptiques. Les économies de 15 milliards pour cette année ne sont toujours pas précisées. Le pari sur la baisse du chômage à coup d’interventions publiques a été perdu.

Sans réforme fiscale qui lèverait les freins sur la croissance, il n’y aura pas de vraie reprise économique par l’investissement, car les modalités du choc fiscal ont été un contresens pour l’investissement et la croissance : l’alignement des barèmes d’imposition des revenus du capital et du travail est une erreur économique monumentale. D’autant plus que l’imposition a taux croissant sur le stock d’épargne (ISF) conduit à des prélèvements de plus de 100% du revenu du capital.  Il n’y a pas plus fort repoussoir de l’épargne productive. Même les investisseurs étrangers se sont massivement retirés !

Enfin, il faut aller plus loin dans la baisse des coûts en diminuant les impôts sur la production qui créent un différentiel de 65 milliards d’euros de plus avec l’Allemagne.

Comment peut-on imaginer que le gouvernement actuel, même relooké, puisse mettre en œuvre ce remède. Pourtant, il faudrait une nouvelle loi de finances pour 2014.

En attendant, la glissade vers le gouffre continue.


FURIA HYSTERICA

Archibald en colère

La gauche, et particulièrement celle qui gouverne, n’a toujours pas compris la leçon. La surenchère hystérique à laquelle on assiste après la publication de la mise au point de Nicolas Sarkozy, montre bien que son argumentaire a fait mouche. Rien ne sert de se retrancher derrière des grands mots –qu’ils ont vidés de leur sens- leur noir dessein n’en ressort que davantage.

Par contre les Français ont tout compris, et particulièrement les électeurs de la droite et du centre. En témoignent les indications de vote données par les dernières études d’opinion : si l’abstention reste forte, la gauche recule à un niveau qui annonce la catastrophe prévisible encore plus ample, le FN recule aussi et la droite frôle les 50% ! Cela situe les résultats à peu près au niveau de ceux de 1983… Autrement dit une vraie déroute. Voilà ce qui arrive quand on crache en l’air : ça vous retombe toujours dessus !

Au palmarès de l’hystérie, la palme revient au président, qui se drapant dans sa tunique de 1er magistrat juge la comparaison avec la « stasi » … « insupportable ». Au niveau de popularité où il se trouve, ce serait plutôt lui que les Français jugent « insupportable ». Viennent ensuite les porte-flingue du gouvernement et du PS, chacun se sentant obligé de monter au créneau avec une réelle concurrence pour trouver la formule la plus violente. Car la violence, qu’ils attribuent à Sarkozy, est d’abord chez eux et depuis des mois. Leurs commentaires exacerbés seraient plus crédibles s’ils avaient été précédés de prises de positions pour condamner le viol du secret de l’instruction. Ils ont préféré exploiter les documents publiés : malhonnêteté intellectuelle évidente !

Harlem Désir est servi lui qui demandait à l’ancien président de s’expliquer. Il y voit une « attaque inouïe contre les institutions ». Son commentaire est aussi crédible qu’une péripatéticienne qui voudrait faire croire à sa virginité. Dans le palmarès des surenchères verbales, Valls se classe dans les premiers rangs, lui qui promet par ailleurs des bonnes surprises pour la gauche dimanche soir. Il doit aimer le bitter. Il confond « la rage de l’ancien président qui veut tout casser, tout détruire » avec la sienne et en matière de perte de sang-froid, il ne peut guère donner de leçons. Mais le plus pathétique c’est le sombre Ayrault qui ose parler de « grave faute morale » : comment peut-il en juger lui qui, semble-t-il, n’en a guère ! Il devrait avoir honte de se poser ainsi en parangon de vertu quand on affiche un aussi triste bilan au bout de deux ans d’exercice. Les Verts « pris de stupeur » ne sont pas en reste et évoquent « une attitude pyromane » -un comble- pour des idéologues sectaires à œillères étroites, le briquet toujours à la main.

Bref ! Les inquisiteurs n’aiment pas qu’on leur dise leur fait.

Le tam-tam des médias de ce jour répercute à qui mieux-mieux les commentaires de la gauche outragée. Ils ne feront qu’amplifier la victoire de la droite après-demain. Ils sont devenus autistes. C’est incurable. Tant pis pour eux ! Les urnes vont parler. Les « bonnes surprises » seront à droite et dès le 1er tour !

 


C'EST LE PRINTEMPS !

 

Avec l'arrivée du printemps, nouvel habillage pour le bloc-notes !

"Le printemps est arrivé, sors de ta maison
Le printemps est arrivé, la belle saison!
L´amour et la joie sont revenus chez toi
Vive la vie et vive le vent, vive les filles en tablier blanc!
Vive la vie et vive le vent et vive le printemps!
Dépêche-toi, dépêche-toi, ne perds pas de temps
Taille ton arbre et sème ton champ, gagne ton pain blanc
L´hirondelle et la fauvette, c´est la forêt qui me l´a dit
L´hirondelle et la fauvette, ont déjà fait leur nid
Y a le printemps qui te réveille, t´as le bonjour du printemps {x2}
Y a le printemps qui t´ensoleille, oh, le coquin de printemps {x2}

Le printemps nous a donné le joli lilas
Le printemps nous a donné du rire en éclats
Et plein de bonheur pour nous chauffer le cœur
Vive la vie et vive le vent, vive les filles en tablier blanc!
Vive la vie et vive le vent et vive le printemps
Dépêche-toi, dépêche-toi, ne perds pas de temps
Donne ta sève et donne ton sang pour faire un enfant
L´hirondelle et la fauvette, c´est la forêt qui me l´a dit
L´hirondelle et la fauvette, ont déjà des petits.

Y a le printemps qui te réveille, t´as le bonjour du printemps {x2}
Y a le printemps qui t´ensoleille, oh, le coquin de printemps {x2}
Y a le printemps qui te réveille, t´as le bonjour du printemps"

                                            Michel Fugain.

 


NICOLAS SARKOZY



Sarko barbu 2"CE QUE JE VEUX DIRE AUX FRANCAIS"

 

"J'ai longuement hésité avant de prendre la parole. D'abord parce que je sais qu'il existe des sujets prioritaires pour nos compatriotes, à commencer par l'explosion du chômage. Ensuite, parce que, depuis deux ans, je me suis tenu à la décision de silence et de retrait que j'avais annoncée au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012. Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays. Je ne suis animé par aucune velléité de revanche et ne ressens nulle amertume à l'endroit des Français qui m'ont fait l'immense honneur de me confier, durant cinq ans, les rênes de notre pays. J'ai par ailleurs trop conscience des peines, des souffrances et des inquiétudes qu'endurent chaque jour tant de nos compatriotes pour ne pas mesurer la chance qui m'a si souvent accompagné tout au long de ma vie. Cette réalité mêlée à mon tempérament fait qu'aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais aimé me plaindre. À 59 ans, il est sans doute trop tard pour changer. En tout cas, sur ce point…

Et pourtant, je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent. Si je le fais par le moyen de l'écrit et non celui de l'image, c'est parce que je veux susciter la réflexion et non l'émotion.

Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée? La calomnie érigée en méthode de gouvernement? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées?

Que chacun réfléchisse à ce bref inventaire car demain il pourra, à son tour, être concerné. C'est de moi qu'il s'agit aujourd'hui. Je ne suis pas une victime. Je peux me défendre. Je peux en appeler au bon sens des Français, de gauche comme de droite. Tous n'auront pas et n'ont pas cette chance.

Ancien président de la République, je suis devenu un citoyen comme les autres. C'est la règle démocratique. Qui d'ailleurs pourrait prétendre que je l'ai, si peu que cela soit, enfreinte? En vingt mois, j'ai subi quatre perquisitions qui ont mobilisé trois juges et quatorze policiers. J'ai été interrogé durant vingt-trois heures parce que l'on me suspectait d'avoir profité de la faiblesse d'une vieille dame! Des milliers d'articles rédigés à charge ont été publiés. Sur le sujet, que reste-t-il de cette boue complaisamment répandue? Rien, si ce n'est une décision de non-lieu après que toutes les investigations possibles ont été engagées. J'ai eu envie de crier: «Tout cela pour cela.» Mais je n'ai rien dit au nom du devoir que me créent les responsabilités qui furent les miennes. J'ai tout accepté, confiant dans la justice et surtout dans la vérité.

Et que dire de la prétendue affaire Karachi où, après des années d'enquête, les magistrats ont fini par découvrir que je n'y avais, au final, assumé aucune responsabilité. Là aussi, cela n'a pas empêché des centaines d'articles à charge.

Puis l'on s'est aperçu que j'avais été le seul de tous les candidats à avoir dépassé, durant la campagne présidentielle de 2012, les montants de dépenses autorisés! De ce fait, je fus reconnu fautif d'un dépassement de 2,1 %. La sanction fut, pour la première fois dans l'histoire de la République, la suppression de 100 % des financements publics. Le 9 juillet 2013, il nous a fallu rembourser 11,3 millions d'euros, dont j'étais caution à titre personnel. Grâce aux soutiens de 137.000 Français et à la mobilisation de ma famille politique, ce fut réalisé en deux mois. Comment leur dire mon immense reconnaissance? Cette fois encore, je n'ai rien dit. J'ai tout accepté.

Sans l'ombre d'une preuve et contre toute évidence, me voici accusé d'avoir fait financer ma campagne de 2007 par M. Kadhafi. On a parlé d'un virement de 50 millions d'euros! Un détail… Après des mois d'enquête, des dizaines de commissions rogatoires, la justice n'a trouvé ni virement, ni banque de départ, ni banque d'arrivée. Toute l'accusation repose sur les témoignages «crédibles» du fils de M. Kadhafi et de son entourage, sans doute une référence morale, et de celui de M. Takieddine, dont on connaît aujourd'hui le passif judiciaire.

J'ai déposé plainte contre Mediapart pour faux et usage de faux à la suite de la publication d'un faux grossier. Ma plainte a paru suffisamment crédible pour que ses dirigeants soient placés par la justice sous statut de témoin assisté.

Le simple bon sens devrait amener à considérer que la guerre que nous avons conduite en Libye a duré dix mois. Durant cette période, si M. Kadhafi avait eu le moindre document à utiliser contre moi, pourquoi ne l'a-t-il pas fait, alors même que j'étais le chef de la coalition contre lui?

Or voici que j'apprends par la presse que tous mes téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois. Les policiers n'ignorent donc rien de mes conversations intimes avec ma femme, mes enfants, mes proches. Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires!

Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. Qui a donné ces documents alors même qu'aucun avocat n'a accès à la procédure? Les seuls détenteurs en sont les juges ou les policiers… Sont-ils au-dessus des lois sur le secret de l'instruction?

On me met sur écoute en septembre 2013 pour des faits supposés de corruption qui auraient été commis en 2007! On le fait, non parce que l'on dispose d'indices, mais parce que l'on espère en trouver. Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France.

Suis-je en droit de m'interroger sur ce qui est fait de la retranscription de mes conversations? Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé…

Heureusement, des milliers d'avocats, quelles que soient leurs sensibilités, ont décidé que trop, c'était trop. Avec le bâtonnier à leur tête, ils veulent faire entendre cette vérité qu'un avocat dans l'exercice de ses fonctions doit être protégé de la même manière qu'un journaliste. Dans la République, on n'écoute pas les journalistes, pas davantage que les avocats dans l'exercice de leurs fonctions!

Mais cela n'est pas tout. Mon propre avocat se trouve accusé d'avoir abusé de son influence auprès de notre juridiction suprême. Cette fois, fini de rire, car c'est à pleurer d'indignation. Son «crime»: être l'ami depuis trente ans d'un avocat général à la Cour de cassation, un des plus fameux juristes de France, à qui il a demandé des avis sur la meilleure stratégie de défense pour son client. Le problème, c'est que le client, c'est moi. Alors «le conseil» devient un «trafic d'influence» supposé. Peu importe que ce magistrat ne puisse exercer la moindre influence sur une chambre criminelle dans laquelle il ne siège pas. Détail, encore, que le gouvernement monégasque ait solennellement déclaré qu'il n'y avait jamais eu la moindre intervention. Dérisoire, le fait que le poste, auquel ce magistrat postulait pour après sa retraite, ait été pourvu un mois avant qu'il ait pensé à en signaler l'existence à mon avocat.

Tout ceci ne résiste pas à l'évidence. Eh bien, cela n'a pas empêché trois juges et vingt policiers de multiplier les perquisitions aux domiciles et au bureau de mon avocat, quatorze heures durant! Après avoir démonté sa machine à laver et exigé, qu'au moment de sa douche, à 6 h 30 du matin, il laissât la porte ouverte. La juge en charge est repartie avec ses téléphones. Dois-je considérer comme une anecdote le fait que cette magistrate soit membre du Syndicat de la magistrature? Ce syndicat désormais célèbre pour avoir affiché dans ses locaux le tristement fameux «mur des cons», où j'occupe une place de choix! Dois-je considérer qu'il s'agit d'un exercice serein et impartial de la justice? Augmenterai-je la gravité de mon cas en informant mes lecteurs que l'un des juges qui enquêtent sur le prétendu financement Kadhafi est celui-là même qui a signé, en juin 2012, l'appel des quatre-vingt-deux juges d'instruction, dont le ciblage de ma personne et de ma politique est transparent? Au moins dois-je être tranquillisé sur la clarté des opinions politiques d'un magistrat dont le devoir est pourtant d'enquêter à charge et à décharge. Pour la charge, je crois que l'on peut être confiant, mais pour la décharge… Quel justiciable voudrait connaître une situation semblable?

Et pourtant, envers et contre tout, je garde confiance dans l'institution judiciaire, dans l'impartialité de l'immense majorité des juges, dans la capacité de la justice à ne pas se laisser instrumentaliser.

Mon propos n'est pas de me plaindre. Je ne demande à personne de s'apitoyer sur mon sort. Ce texte est un appel à la conscience, aux convictions, aux principes de tous ceux qui croient en la République.

Aux Français qui n'ont pas voté pour moi, je demande d'oublier mon cas personnel et de penser à la République et à la France. Au nom de leurs propres convictions, peuvent-ils accepter ces violations répétées de nos principes les plus chers?

À ceux qui me sont attachés, je veux dire que je n'ai jamais trahi leur confiance. J'accepte tous les combats à condition qu'ils soient loyaux. Je refuse que la vie politique française ne fasse place qu'aux coups tordus et aux manipulations grossières.

Je veux affirmer que je n'ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d'être en dessous de celles-ci.
Enfin, à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond, comme un citoyen «normal » ! "


SAINT-BARTHELEMY : LE DEBAT

 

Débat s B

Un débat organisé par « Angers Télé » rassemblait mardi soir les quatre têtes de liste qui se présentent à Saint-Barthélemy. C’était pour chacune une première. C’est toujours redoutable une première audio-visuelle sous les feux de la rampe. Enfin, visiblement pas pour tous.

Je ne m’attarderais pas à commenter le contenu. Les programmes sont limités par la crise des finances publiques et se ressemblent en contenu pour différer en priorités. Mais on retrouve peu ou prou les mêmes projets à réaliser. Tout le monde est conscient de la crise aussi du « politique » et met à toutes les sauces la « proximité ».

L’intérêt d’un tel débat ce sont les personnalités qui s’expriment avec la capacité à surmonter le trac ou le stress créé par la situation. Nous ne sommes pas tous égaux. Car la capacité à développer ses idées en restant concis et clair, sans trop utiliser les béquilles verbales telles que « c’est vrai que » ou « en tout cas », etc… est primordiale pour se distinguer. Le défaut qu’il faut absolument éviter c’est de lire son document : rédhibitoire à l’image. Les personnes entrainées s’expriment naturellement et disent ce qu’elles pensent avec l’apparence la plus naturelle.

A ce petit jeu, c’est Laurent Lelièvre qui remporte la palme. Il sait rester sympathique et cultiver son empathie naturelle. L’école du parti est toujours aussi efficace. Il n’a pas son pareil pour raccrocher sa rhétorique de parti à l’élection locale, rebondissant sur l’exemple concret bien bartholoméen pour vendre le thème national. Exemple : c’est à l’Etat de financer intégralement les rythmes scolaires, au nom des grands principes ! Son collègue Dominique Provost s’est pas mal débrouillé non plus dans le genre « dominateur et sûr de lui ». Il n’a pas toutes les billes mais présente habilement ses différences. Géraldine Guyon est celle qui se sera le plus affranchi de ses papiers. Elle manque un peu d’aisance d’élocution, mais au moins elle est naturelle. Par contre, elle est trop courtoise, elle a un côté un peu « fleur bleue », défaut qui apporte une note de fraîcheur. On attendrait de sa part une attitude plus dynamique parce que pour les aspects techniques, elle est la plus au point. On n'est pas première adjointe pour rien ! Enfin, Dominique Bréjeon est passé complètement à côté de l’épreuve : raide comme un passe lacet, trop assujetti à ses fiches, trop stressé au point de perdre le fil de sa pensée, un vocabulaire souvent ampoulé, notamment dans sa conclusion dont on ne retiendra rien à vouloir trop dire. Ce qui ne fut pas le cas pour chacun des autres candidats dont on aura retenu au moins une idée.

Est-ce que ça peut changer leur destin : je ne le pense pas.  Ce genre de prestation est trop convenue pour faire changer d’avis qui que ce soit. Intéressant quand même. Pour le reste, on verra dimanche soir.

 


SARKOZY ET HERZOG CONTRE-ATTAQUENT !

 http://www.lepoint.fr/politique/exclusif-ecoutes-nicolas-sarkozy-et-thierry-herzog-contre-attaquent-19-03-2014-1803164_20.php

Non, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog n'ont pas bénéficié des informations d'une taupe au sein de la Cour de cassation. C'est le sens du courrier qu'a adressé aujourd'hui l'avocat de l'ancien président à François Molins, procureur de la République. Le Point.fr a pu consulter cette lettre et vous en livre quelques extraits. 

Me Herzog conteste la légalité même des écoutes et retranscriptions pratiquées sur sa ligne et celle de Nicolas Sarkozy, car le motif de celles-ci est infondé. Les deux hommes avaient déjà reçu officiellement le document qu'ils étaient censés s'être procuré frauduleusement. "Je suis en mesure de vous apporter la preuve que, dès le 27 janvier 2014 à 16 h 6, ce rapport m'avait été adressé, par courriel, par mon avocat au conseil, maître Patrice Spinosi." 

Plus loin, Thierry Herzog contre-attaque : "Ainsi, tant pour justifier la transcription de conversations couvertes par le secret professionnel que pour nuire à mon honneur et à ma réputation, à l'occasion de violations ciblées du secret de l'instruction, on met sciemment en avant des faits inexacts."

Inutilisables par la justice

En clair, les retranscriptions des conversations tenues le 28 janvier 2014 par les deux hommes seraient illégales puisque le fait qui les justifierait serait inexistant. Si cela est avéré, l'ensemble de ces retranscriptions serait inutilisable devant la justice. Idem pour celles portant sur l'avis de l'avocat général dont Me Herzog a obtenu transmission par e-mail le 30 janvier à 9 h 25. Afin qu'il n'y ait aucun doute, l'avocat demande que l'on rende publics "ces éléments désormais contenus à la procédure qui font litière de ces allégations mensongères". "Je n'ai donc bénéficié d'aucun avantage particulier en la matière", estime Me Herzog qui poursuit en affirmant que "en conséquence, la retranscription de ces écoutes" entre lui et Nicolas Sarkozy "est totalement illégale et irrégulière". 

Thierry Herzog rappelle enfin opportunément que dans l'affaire dite du financement libyen, "Edwy Plenel, Fabrice Arfi et Karl Laske ont été placés sous le statut de témoin assisté, des chefs de faux et usage de faux, recel de ces infractions, et publication de fausses nouvelles".

 

La communication officielle et dans les règles des informations issues de la Cour de cassation réduirait à néant les accusations de trafic d'influence dont sont soupçonnés Nicolas Sarkozy et Me Herzog.

Le Point.fr

Comme quoi j'avais raison dans mon article sur les affaires ! 


LES AFFAIRES, QUELLES AFFAIRES ?

 

Sarko barbu


On n’en finit pas. Médiapart publie les « écoutes ». Mr Plenel qui reprochait l’autre soir sur un plateau de télé, à Nicolas Sarkozy des manœuvres qui violent le secret de l’instruction ne fait pas mieux ! La publication des écoutes constituent bien un viol et on se demande qui les lui a procurées. Enfin, non, on sait bien qu’il existe une porosité entre certains juges et les médias.

Tout cela pour accréditer que l’ancien président est un type pourri qui n’en finit pas d’être poursuivi par les affaires. Justement parlons-en !

L’affaire Bettencourt : elle était au départ un différend uniquement familial. C’est à la suite des enregistrements clandestins du majordome qu’incidemment on a fait entrer Nicolas Sarkozy dans la ronde en le suspectant de financement occulte de la campagne de 2007. « Abus de faiblesse » sur Mme Bettencourt a conclu le juge d’instruction (uniquement à charge), alors qu’à l’époque André Bettencourt vivait encore ! Finalement un non-lieu. Mais on se souvient du cirque mené par les élus PS à l’Assemblée Nationale et finalement la démission d’Eric Woerth. Tourmente largement relayée par des médias enragés.

L’affaire Karachi : du nom de l’attentat qui a coûté la vie à des membres français de la DCN, dans laquelle sont impliqués Edouard Balladur et François Léotard pour le financement de la campagne de 1995. Malgré tous leurs efforts, les juges n’ont pas réussi à impliquer Nicolas Sarkozy. Mais ils essaient encore par le biais de l’affaire Takiedine. Qui instrumente ? Les mêmes juges.

L’affaire des sondages de l’Elysée : elle est instruite à la suite d’une plainte d’Anticor, association de gauche à laquelle adhère… Mme Taubira. Rappelons qu’aucun texte ne régissait à l’époque le financement des sondages présidentiels et que c’est Nicolas Sarkozy qui a mis le budget de l’Elysée sur le contrôle du Parlement.

L’affaire Tapie : une belle embrouille dans laquelle Tapie a été la victime du PS. L’arbitrage dont il a bénéficié est attaqué et la procédure n’est pas terminée. Mais tout a été fait pour tenter de « mouiller » Nicolas Sarkozy sans y parvenir jusqu’à maintenant, d’où l’intérêt de garder la main sur les fameux agendas (illégalement ?).

L’affaire du financement lybien : encore de l’argent pour la campagne de 2007. Décidément, elle aurait coûté vraiment cher cette campagne. On se demande même à quoi sert la commission de contrôle des comptes, pourtant réputée tâtillonne. Ces comptes ont déjà été passés deux fois à la loupe sans rien trouver ! Oui, mais Médiapart à des « sources ». Dommage que les juges n’interrogent pas les bonnes personnes. Qui instrumente ? Toujours les mêmes !

Et maintenant, l’affaire du « trafic d’influence » : L’affaire Bettencourt étant soldée, les autres étant fumeuses, il fallait bien trouver quelque chose de neuf. Sauf que ces écoutes ont toutes les chances d’être jugées irrégulières et donc toute la procédure qui va avec serait annulée. Alors on « publie » pour tenter d’empêcher le droit de s’appliquer !  La boucle est bouclée. Qui est encore à la manœuvre ? Les mêmes acteurs.

Trop c’est trop. La chasse à l’homme doit finir. "Les affaires, je ne les invente pas !"  clame le sombre Ayrault. Ah non ? C'est le PS qui les fabrique ! La gauche ne se rend même pas compte que tout cela révulse les Français de droite et les radicalise. En attendant, on va se défouler dans les urnes !

 


JUSTICE : LA GRANDE DEFIANCE

Justice
La Justice

 

Un pays où les citoyens n’ont plus confiance dans leur justice n’est plus vraiment une démocratie, car cela veut dire que l’équilibre institutionnel entre les pouvoirs n’est plus respecté ou perçu comme tel, ce qui revient au même. Et comment les Français pourraient-ils avoir confiance ?

Pourquoi nier l’évidence ?

Quand le sombre Ayrault reconnait à la télévision que son gouvernement était au courant des poursuites dont Nicolas Sarkozy faisait l’objet pour trafic d’influence, il met au jour ce qui était une évidence pour tout le monde et « Le Canard enchaîné » ne s’est pas privé de révéler que le parquet avait transmis à la garde des Sceaux, une note datée du 26 février l’informant de l’évolution de l’affaire et des écoutes téléphoniques qui ont déclenché l’enquête. Mme Taubira a donc été prise en flagrant délit de mensonge. Elle s’en est défendu en affirmant qu’elle ignorait tout du contenu des écoutes, nouveau mensonge comme en témoigne les documents qu’elle brandissait ! Le « Canard » affirme en outre que le ministre de l’Intérieur était informé par ses services depuis longtemps, ce que Manuel Valls a nié. Dans ces conditions, on ne voit pas comment le président de la République lui-même aurait été tenu dans l’ignorance.

Connivence !

Pour le gouvernement, l’ennui est qu’il a toujours nié avoir été informé  de la procédure jusqu’au 11 mars au soir, quand M. Ayrault est passé aux aveux sous une forme particulièrement alambiquée. Cette volonté de nier la réalité du fonctionnement normal de nos institutions sous couvert de vouloir paraître plus propre qu’il n’est besoin, est malsaine et cache une autre réalité plausible : celle de la connivence entre le pouvoir actuel et une justice politique qui a soif d’aller dans son sens. Les ministres savaient forcément. Cela veut dire au moins qu’ils ont laissé les juges et les policiers placer des écoutes, ce qui est tout à fait légal, mais sans précédent, s’agissant d’un avocat et de son client ou d’un ancien président.

La justice va trop loin.

Les informations livrées par le « Canard » alimentent la thèse de l’acharnement de la justice. Dans tous les médias, on parle de « pêche au chalut » : pas moins de 10 juges enquêtent sur l’ancien président et fouillent dans ses actions présentes et passées pour y trouver le délit qui le ferait tomber. Ils n’ont pas d’idée préconçue sur la faute commise : n’importe laquelle fera l’affaire, comme cette histoire de pseudo trafic d’influence impliquant un juge très important, Gilbert Azibert. On constate que la justice, sans doute déçue du non-lieu dans l’affaire Bettencourt, cherche frénétiquement un nouveau chef d’accusation. Ce déploiement de forces judiciaires très coûteux pour le contribuable doit entretenir le soupçon permanent sur les manquements au droit éventuels que l’on pourrait reprocher à Nicolas Sarkozy. Pour beaucoup de gens, le zèle de la justice semble excessif et le gouvernement joue un rôle trouble, ce qui fait que le climat politique est délétère.

Cour de cassation : où est le courage ? 

Dans l’affaire Bettencourt, la Cour de cassation s’est déclarée incapable de dire si les agendas de M. Sarkozy, dont la justice a gardé la copie, doivent lui être restitués. Cette non-décision est honteuse et n’a pas amélioré l’image de la justice française. Le tribunal suprême a pour tâche de trancher quand une affaire n’a pas été résolue aux niveaux judiciaires moins élevés. Résultat : les agendas ne sont pas rendus à l’ancien président, bien que l’affaire qui a motivé leur saisie se soit terminée par un non-lieu ! Ils pourront donc être utilisés, sans qu’on sache si la constitution est respectée, dans d’autres dossiers : Tapie, Kadhafi ou sondages de l’Élysée, toutes affaires inventées par la gauche ou instrumentalisées par ses satellites. Et ce ne serait pas de l’acharnement ?

La revanche des juges.

L’animosité de la profession judiciaire à l’encontre de l’ancien président n’est un secret pour personne. C’est vrai qu’il n’aimait pas les juges, le leur a fait savoir en les comparants à des « petits pois », et leur a infligé une réforme qu’ils ont combattue. Ce sont des hommes et des femmes de conviction, souvent d’opinion « orientée », comme en témoigne l’existence du Syndicat de la magistrature, qui n’a jamais caché sa très forte orientation à gauche, au point d’avoir couvert un mur,  qu’il a lui-même appelé le « mur des cons », des photos de toutes les personnalités, pour la plupart de droite, qu’il juge ainsi sans procès. Ils veulent prendre leur revanche, alors ne nous étonnons pas que la justice soit bancale. La mise en examen (récente) de la présidente jugée responsable de ce "mur des cons" à la suite d'une douzaine de plaintes est une maigre consolation et peut-être un contre-feu pour donner le change. Mais quel média en parle ?

Pour le moment, tout le monde a perdu, la justice parce qu’elle va trop loin tout en s’abritant hypocritement sous un juridisme formel, le gouvernement parce qu’il ment, le Président parce qu’il apparaît de moins en moins comme l’homme aux vertus inaltérables et de plus en plus comme un politicien retors sinon pervers, et Nicolas Sarkozy parce que, décidément, on ne cesse de lui accrocher d’innombrables casseroles. Inutile de nommer ceux qui gagnent : l’extrême droite, mais cela fait partie des buts recherchés, et l’abstention.

 

 


SAINT-BARTHELEMY : LES LISTES ISSUES DE LA MAJORITE SORTANTE

Mairie st bart

Il y a beaucoup à dire sur les raisons qui ont abouti à la constitution de deux listes issues d’un groupe qui avait l’air de bien fonctionner sous la houlette de Jean-François Jeanneteau. D’ailleurs celui-ci aurait dû taper du poing sur la table. Ce n’est pas dans sa nature. J’aurai peut-être l’occasion d’y revenir. Il y a donc deux listes.

La liste de Géraldine Guyon, première adjointe et celle de Dominique Bréjeon, adjoint à la communication. L’enjeu : arriver en tête en captant le plus de voix à droite, au centre et si possible à gauche. Cela suppose une martingale qui présente la meilleure combinaison d’ingrédients variés tels que composition de la liste, éléments de programme, participation des électeurs, aptitude à la sérénité… Une alchimie qui avait bien réussi au maire sortant.

Les têtes de liste et le positionnement :

Géraldine Guyon : « légitime », elle l’est doublement par le poste qu’elle occupe au Conseil Municipal et démocratiquement par sa désignation. Choisie par 17 voix contre 10 au sein du groupe SBRE, à 51 ans, elle est la benjamine des candidats, mais la plus compétente par son cursus et ses diplômes. 1èreadjointe chargée de l’urbanisme, elle a pu acquérir une bonne expérience des dossiers importants de la commune et professionnellement  elle a été amenée à mettre en œuvre des politiques publiques dans les domaines variés de l’emploi, de la sécurité, de l’éducation et s’occupe actuellement au Conseil Général de politiques de l’habitat. Des atouts non négligeables. Son mari est agriculteur : voilà des gens ancrés dans la réalité.

La liste revendique une représentation de toutes les sensibilités politiques de la commune, dans la tradition de Saint-Barthélemy Réussir Ensemble (SBRE) depuis 2006. On y trouve donc des candidats de droite, mais ce sont les mêmes qui étaient sur la liste Jeanneteau. Il y a bien aussi des gens de sensibilité de gauche et chacun les reconnaitra.

Dominique Bréjeon : le « Dissident ». Il n’a pas admis sa défaite au sein du groupe SBRE et il a claqué la porte.  Alors que sa concurrente s’était engagée à se retirer si elle n’était pas désignée, lui, il a décidé de faire sa liste quand même. Si l’entente n’a pas pu se faire, il en est  responsable. A 62 ans, il rêve d’être maire pour occuper sa retraite d’enseignant.

La liste annonce le « rassemblement et la diversité » et se veut apolitique. Une fiction. L’annonce ne correspond pas à la réalité. Elle est largement dominée par des personnes de gauche, à commencer par la tête de liste. Elle n’hésite d’ailleurs pas à afficher sur le site une photo du député socialiste de la circonscription : un aveu. C’est une liste de gauche qui avance à peine camouflée pour tenter de capter des voix à droite, les places à gauche étant occupées.

Composition des listes :

SBRE 2014 : une liste solide, qui s’appuie sur les poids lourds du Conseil Municipal, tels l’adjoint aux finances, l’adjoint aux sports ou l’adjoint à la démocratie participative, et des conseillers ayant siégé depuis 8 ans, mais qui s’est largement renouvelée avec des recrues de bon niveau. Bouclée la première, elle couvre l’ensemble des quartiers de la commune. Moyenne d’âge : 51 ans, comme la « patronne ». Les compétences qu’elle rassemble sont aussi impressionnantes que variées.

St-Barth avec vous : Moyenne d’âge 51 ans. Une liste qui a peiné à se boucler avec un petit air de remplissage artificiel. Elle réussit néanmoins à couvrir tous les quartiers de la ville sauf les Banchais.

Slogans de campagne :

SBRE 2014 : La reprise de l’appellation SBRE pose la liste dans la continuité d’une action menée avec succès depuis 8 ans. L’accroche « Projet de ville, Projets de vies… » annonce des projets concrets tournés vers la qualité de vie et le service aux habitants. En bref la ville pour faciliter la vie de chacun. Original et parlant.

St-Barth avec vous :  une appellation somme toute banale très utilisée un peu partout. Le slogan « fier de ma ville » exprime une sorte de vanité du candidat. On pense aussitôt « fier de moi ». Une fierté identitaire que partageraient tous les habitants et qu’on lui devrait ? « Fiers de notre ville » eût été plus judicieux.

Documents de campagne :

SBRE 2014 : en toute logique, les documents reprennent les couleurs vertes et bleues du groupe depuis 2006. Ils mettent en scène l’équipe à égalité avec la tête de liste pour valoriser le « collectif ». L’affiche correspond à cette double préoccupation. La communication est homogène et progressive sur la base de recto-versos 23/29,7 bien utilisés : présentation de la liste et des grandes lignes, accent mis sur la candidate et au verso sur les futurs adjoints et enfin le « 4 pages » sur le programme.

St-Barth avec vous en cultive le mimétisme. Mêmes couleurs que la liste adverse, même disposition de l’affiche officielle, alors que le premier document ne mettait en scène que la tête de liste. La communication n’est pas homogène : un document recto, un demi-format avec les têtes des candidats en format timbre-poste, un troisième en 23/29,7 à la présentation confuse avec des bandes colorées d’un côté et des pastilles de l’autre, ce qui n’aide pas à rendre claire l’organisation proposée pour la répartition des rôles : de la démocratie participative à la Ségolène Royal. La liste pratique aussi l’art du pompage des idées. On a vu un de ses soutiens enregistrer Géraldine Guyon avec son smartphone, à l’une des premières réunions. C’est à la mode ! Elle n’hésite pas à utiliser aussi la perfidie en sous-entendant que sa concurrente était soutenue par un appareil politique de droite. Devinez lequel ! Un mensonge pour jeter le soupçon.

Stratégie de campagne :

SBRE 2014 : l’imagination est au pouvoir. Deux opérations originales ont été menées : les premières réunions dites « d’écoute » en forme de cafés citoyens qui ont permis aux habitants de s’exprimer et ainsi recueillir des préoccupations, la journée de la femme que la liste a marquée par la distribution de « pensées » offertes à la sortie du supermarché et bien appréciée. Joli clin d’oeil aux femmes ! Les réunions publiques sont plus traditionnelles mais bien cadencées, jusqu’à celle du 2ème tour, déjà annoncée… Aucun soutien ni renfort de qui que ce soit n’est sollicité. C’est le côté « affranchie » de Géraldine Guyon qui tient à sa ligne d’indépendance. Refus du porte-à-porte et dosage de la présence pour éviter d’importuner. Un site régulièrement mis à jour qui propose de répondre à des enquêtes hebdomadaires et qui décline bien le programme et la personnalité des candidats.

St-Barth avec vous : Une campagne classique à base de réunions publiques. La liste a repris l’idée du bureau mobile sous la forme d’un camping-car « habillé » du candidat, qui se promène dans les rues de la ville ou se positionne sur le parking du super U les jours de marché. La foule ne s’y presse pas. Pour compenser son absence de vraie légitimité, la liste recherche les soutiens comme celui de Jean Monnier, voisin immédiat de Dominique Bréjeon, ou de Guy Burgevin, le battu de 2001, et se prévaut de la « bienveillance » de feu Jean Gilles qui m’avait dit, à moi, qu’il ne soutiendrait personne, ulcéré qu’il était de la situation. On appuie fortement aussi sur la filiation avec Jean-François Jeanneteau… C’est de bonne guerre, mais montre une peine à exister tout seul. Certains laissent même entendre que la liste aurait reçu l’aval de … Christophe Béchu !!!   Enfin, un site permet de suivre la campagne, alimenté comme il se doit, de beaucoup de photos.

Conclusion : Il n’y a pas photo, justement. La liste de Géraldine Guyon est dans le droit fil de la majorité sortante, elle est la plus aboutie, elle rassemble le plus de compétences sans parler de celles de la tête de liste. Si vous n’êtes pas convaincu, il y a encore la réunion du 20 mars. Allez assister à la démonstration de l’adjoint aux finances !

Pour un électeur de droite, comme moi, c’est la seule possible même si elle est « arc-en-ciel », toutes les autres étant de gauche.

 


LA PREUVE PAR L'EXEMPLE

 

Si l'on veut une preuve de la collusion entre l'exécutif et la justice, en voilà une : un lapsus de Michel Sapin qui annonce l'enquête sur l'UMP avant qu'elle ne soit rendue publique !  Et cet aveu du même : "les enquêtes sur Sarkozy, on va s'en occuper !". Vous en voulez une autre ? pourquoi donc les magistrats de la Cour de Cassation ont-ils botté en touche et n'ont pas suivi les réquisitions du Procureur général sur l'inconstitutionnalité de la saisie des agendas de Sarkozy ? Pressions du pouvoir ? Tout le monde s'interroge et certains jugent même honteux ce défaussement. 

La chasse à l'homme va donc pouvoir continuer. Objectif : faire monter le vote Front National le plus haut possible pour assurer la réélection du pingouin.

Et l'intérêt du pays ? Mais de quoi parlez-vous ?