HISTOIRE

« VOUS N’Y PENSEZ PAS, MONSIEUR LE MINISTRE ! »

Archibald en colère

 

Cette phrase combien de Ministres de nos gouvernements divers et variés, qui avaient une idée  novatrice en tête, l’ont entendue de  leurs conseillers ou de leur directeur de cabinet…

Le joug des technocrates.

Depuis bien longtemps, notre pays vit sous le  joug de ces technocrates, généralement issus de l’ENA, et formatés à souhait.  « Confiez l’administration du  Sahara à un énarque  et  il ne mettra pas un an à y importer du sable, argumentaire à l’appui » plaisantait-on déjà sous Giscard. Depuis le mal  ne s’est guère arrangé. L’énarchie sévit partout, dans tous les  Ministères, particulièrement à Bercy, et jusqu’à la  Cours des Comptes où l’on toise ceux qui ne sont pas issus de la grande école,  car ils ne sont pas « de sang pur ». La  France est une démocratie. On peut disserter sur l’équilibre des pouvoirs à l’infini,  mais on n’évoque jamais celui, très occulte mais très réel, des  hauts  fonctionnaires, qui font la loi, et fournissent les  bonnes questions et les réponses qui vont bien aux parlementaires  de la  majorité. Au fil du temps,  la  France  est devenue une « technocrature » de gauche, c’est-à-dire une sorte de « dictature de  la technocratie », qui veut conduire le pays et son économie par  la taxe, l’impôt et le règlement, et plus que jamais sous le gouvernement actuel, avec un Président qui en est le pur produit. Aussi avant d’accuser Bruxelles, balayons devant notre  porte.

La France suradministrée.

On ne s’étonnera donc pas de la difficulté à s’attaquer à la dette publique, dont les fonctionnaires sont les premiers à en vivre. Ils sont près de 6 millions, soit le quart de la population active occupée. Notre pays est donc l’un des plus administrés au monde. Mais le  mal est amplifié par le carcan que cette administration a généré au fil des décennies, en réglementations, procédures, mises sous conditions diverses qui étouffent les initiatives et freinent l’économie. Le bilan en est bien sombre : lourd chômage structurel, inertie de la production de richesses, dette approchant les 100% du PIB. Les effets pervers du système sont tels que la  France est le seul pays d’Europe où toute une partie de la  population active préfère vivre d’allocations plutôt que d’un emploi.

Des technocrates ignorants de l’entreprise.

Inutile alors de s’étonner, comme le fait Monsieur Pisani-Ferry, du peu d’effet sur l’emploi de  la réforme du code du travail,  malgré un rebond significatif de la croissance. Il met la difficulté sur le dos du système de formation, ce qui n’est pas faux, mais il n’a rien compris aux causes profondes : nos jeunes sont de  plus en plus nombreux à ne plus avoir envie de travailler même quand ils sont formés et ce phénomène perdurera tant que le dispositif de prestations auxquelles ils peuvent prétendre sera concurrentiel avec les revenus d’un travail. Et il va avoir beau jeu de dire : « Regardez, on assouplit la loi, et aussitôt PSA, Pimkie, suppriment des  emplois », sans se poser d’autres questions.

La main sur les réformes.

Cela n’empêche pas qu’il faille réformer la formation professionnelle et l’apprentissage. Sauf que le chemin que la réforme est en train de prendre est le pire : confier l’apprentissage aux branches professionnelles, je suis bien placé pour le savoir, débouchera sur la gabegie et le gaspillage, parce qu’elles seront alors juges et parties, et fera l’impasse sur les milliers d’apprentis formés par  les autres réseaux tels ceux des Chambres de Commerce, des Chambres de Métiers et des centres de formation des Familles Rurales.  C’est au contraire aux Régions qu’il faudrait confier la manne de la taxe d’apprentissage,  car elles sont les mieux placées pour juger de l’opportunité de son utilisation, elles ont l’expertise des bassins d’emplois et l’expérience du dialogue avec les acteurs concernés. Pourquoi alors ce choix ? Tout simplement parce que la technocratie n’aime pas que le politique se mêle de prendre des décisions et elle préfère bien mieux avoir les branches professionnelles sous sa tutelle. Je serais curieux de savoir qui a soufflé cette  mauvaise solution à Murielle Pénicaud.

L’économie dirigée.

La France vit donc avec une économie administrée, donc dirigée. Si Monsieur Pisani-Ferry ne croit pas à la « théorie du ruissellement », selon laquelle l’enrichissement des riches profite à l’activité et donc aux pauvres en leur fournissant un emploi, c’est qu’il a une préférence pour l’impôt et la taxe. Ainsi, celui qui a inspiré Hollande, avec les résultats que l’on sait,  puis le programme de Macron, appelle-t-il le gouvernement à se montrer très ferme en matière de taxation des contrats courts.  Comme si l’augmentation d’une taxe pouvait inciter un chef d’entreprise à une embauche sur une plus longue durée : c’est ne rien comprendre au fonctionnement de l’entreprise et au risque financier que constitue le financement d’un emploi quand la séparation avant la fin d’un contrat est un parcours du combattant. Après on s’étonne de la réticence à créer des emplois quand il est préférable de freiner son activité. Ainsi, si l’économie française ne croît pas au même rythme que celle de ses voisins, c’est parce qu’elle ne le peut pas : elle est bridée par toutes les rigidités que l’Etat lui impose et par ses capacités de production devenues insuffisantes. Le résultat, c’est que la croissance contribue à augmenter nos importations creusant du même coup notre déficit extérieur.

La préférence pour la  taxe et l’impôt.

La France est donc ce pays merveilleux où la préférence pour la taxe touche tous les domaines.  Il  suffit de consulter la liste des augmentations qui s’appliquent en ce premier janvier. En voici un inventaire à la Prévert : prix du timbre-poste, tarifs bancaires, tarifs du velib’, hausse du gaz et des carburants, prix des transports, forfait hospitalier, montant des amendes, et évidemment augmentation de la CSG. Ce qui a été calculé par l’Insee comme une hausse de près de 5 milliards prélevés sur les ménages, malgré les baisses de charges sur les salaires. Parallèlement comme l’Etat se mêle de tout, la prestation d’accueil du jeune enfant sera baissée à compter du 1er avril. Le SMIC va frôler les 1500 euros grâce à  une revalorisation de 1,24% dès ce  1er janvier, mais c’est une mauvaise mesure, typiquement de gauche, qui privilégie l’augmentation collective qui ne laisse du coup que très peu de  marge de manœuvre aux chefs d’entreprises pour procéder à des augmentations de salaires individuelles au mérite. Il a l’air malin le Darmanin et son budget de continuité démocrate-socialiste. Ainsi, au nom de la justice fiscale sans doute, ce sont les ménages ruraux et périurbains modestes qui vont subir de plein fouet le relèvement massif de la fiscalité sur  les carburants et le chauffage, une hausse non compensée par le « chèque énergie » que vient de créer le gouvernement. Hulot n’a pas de prix pour Macron,  mais il a un coût pour les Français modestes de la France périphérique. Un budget 2018 qui ressemble  donc  aux précédents, malgré quelques inflexions :  302 milliards de recettes, 386,3 milliards de dépenses … Cherchez l’erreur !

 


WAUQUIEZ REUSSIRA SI…

Laurent Wauquiez     Logo Les républicains

 

Macron a compris que son seul  adversaire crédible est désormais Laurent Wauquiez. C’est pourquoi il s’attache à empiéter par le verbe sur tous les sujets dont le nouveau patron des Républicains pourrait s’emparer pour ne lui laisser aucun espace. Mais un discours de droite ne suffit pas à cacher une politique technocratique de gauche. J’aurais l’occasion d’y revenir. Aussi  Wauquiez a-t-il d’autres sujets sur lesquels il peut espérer faire prospérer une droite rajeunie, car il est le seul à pouvoir, avec Les Républicains, proposer une alternative plausible le moment venu. A lui d’imposer son tempo et ses thèmes en déléguant à son équipe le soin de contester l’exécutif actuel.

Et d’abord incarner un renouveau politique.

On croit la droite éparpillée et éclatée, mais c’est une vision anecdotique entretenue par les médias à la solde du pouvoir. Laurent Wauquiez n’aura pas de mal à réunifier son camp d’autant plus que les quelques défections auxquelles on a assisté étaient aussi médiatiques qu’insignifiantes. Le rajeunissement de l’équipe dirigeante des Républicains et le talent des personnes choisies est un premier signe positif. Il était nécessaire, mais il n’est pas suffisant.

Laurent Wauquiez doit imposer un nouveau style de gouvernance qui renonce au culte si contemporain de la personnalité. Premier devoir : renoncer au mythe du chef tout puissant qui ne semble motivé que pour assurer son propre destin.  C’est probablement ce que les  Français méprisent le plus aujourd’hui. A l’heure actuelle, la vérité sur l’état de la  France et le rejet de  la démagogie s’imposent comme les fondements de toute rénovation politique, ce qui oblige à privilégier l’intérêt général sur les préoccupations individuelles, matérielles ou d’égo. C’est à mon sens la première clé pour retrouver la  confiance populaire.

Nous attendons donc de lui qu’il propose une aventure collective en faisant des « Républicains » le  parti de tous les Français, où l’on privilégie le débat sur tous les sujets, en profitant de la richesse apportée par les multiples sensibilités qui le traversent : gaulliste, libérale, humaniste, territoriale… C’est aussi un bon moyen pour éviter que l’expression des différences se fasse à l’extérieur en jouant contre son camp. Encore faut-il que cette aventure collective parle aux Français.  Réconcilier la vie politique avec le monde des réalités n’est pas une mince affaire. Il lui faudra donc éviter l’écueil de la politique spectacle et aborder les tourments de la vie réelle qui touchent la « France d’en bas » tels que la désindustrialisation, le chômage, la dette, les  prélèvements records, les déficits, la violence, l’exclusion,  les zones de non droit, l’échec scolaire, les territoires  en déshérence... S’adresser aussi à cette France de l’insécurité professionnelle dont les emplois sont menacés par les innovations foudroyantes de la révolution numérique, cette troisième révolution industrielle dont si peu de politiques ont pris la mesure. Son franc parler devrait être un atout pour lui. Ce sera une façon concrète de parler du rôle de l’Etat, en le  présentant comme le lieu où la nation tout entière, et pas seulement les élites, communie dans un sentiment d’appartenance.

Une nouvelle donne c’est aussi faire voir de nouvelles perspectives.

Combattre les lieux communs de la politique sur lesquels le chef de l’Etat campe aujourd’hui à coups de discours creux ne sera pas bien difficile. Mais faire sortir la France du carcan administratif qui l’étouffe, imposé par l’actuelle technocrature (dictature technocratique) est le vrai défi. Là est la difficulté car il faudra panser en même temps les plaies qui gâchent la vie des Français mais dans lesquelles ils se complaisent trop souvent : le  culte de la médiocrité qui imprègne les esprits dès l’école, l’indiscipline qui commence à  l’école et se prolonge dans l’incivilité et la criminalité routière, l’ignorance qui ouvre la  porte à tous les obscurantismes, les incivilités urbaines, le mépris de la personne dont le matraquage fiscal et les procédures bureaucratiques sont les fers de lance. Tout cet ensemble constitue une quasi-culture de l’irresponsabilité collective qui débouche sur  le pessimisme qui ronge notre pays. Ces handicaps n’ont rien à voir  avec la fracture entre les élites et le peuple.  Encore que l’on pourrait être  très sévère avec les « petits pois » qui sortent chaque année en rangs serrés de l’ENA et vont peupler ensuite les cabinets  ministériels. Cette homogénéité des décideurs, dépourvus de culture scientifique serait  à l’origine de beaucoup de nos insuffisances et des déboires que notre pays connait.

Une nouvelle donne politique commence par la promotion d’un Etat exigeant et impartial, fondé sur un régime qui abandonne le mythe du chef tout puissant et répartit les pouvoirs en les respectant. La « République exemplaire » que prônait Nicolas  Sarkozy  n’est pas démodée ! Cette nouvelle donne se poursuit par la défense de la  culture française dont Macron a été jusqu’à nier l’existence. Ce qui suppose que l’on réfléchisse sérieusement à la  place de l’Islam dans la République,  en ne niant pas sa prédisposition théocratique. Elle ne fait pas l’impasse non plus sur l’Europe, qui sera bientôt  à l’ordre du jour avec l’élection au parlement européen. L’Europe est  vitale  pour nous, mais il faudra se frayer un chemin entre  le fédéralisme à tout crin prôné par les centristes et par Macron et sa négation qui est le cheval de bataille des souverainistes. Une belle occasion pour les Républicains d’offrir une ligne équilibrée proche de la sensibilité majoritaire des français.

Voilà un chemin dont chaque pavé est une épine.  Il est possible de  mettre fin à la fracture démocratique et de rassembler à nouveau les  Français dans une grande aventure collective. Il suffit de sortir du culte de la personnalité, de soigner les plaies qui affaiblissent le pays et de parler directement au peuple en abandonnant les postures au profit d’un langage de vérité.

Y a qu’à… comme on dit !

 


QUE NOUS RESERVE 2018 ?

Année 2018

 

Nous voici à l’aube d’une nouvelle année.

Après 2017, qui aura vu la  fin d’un mandat  présidentiel calamiteux mais aussi la  catastrophe  électorale pour la droite et plus encore pour la gauche traditionnelle, la nouvelle année semble démarrer dans un climat plus porteur au moins sur le plan économique, grâce à une bonne croissance mondiale et européenne, dont la  France a fini par profiter. Cela n’empêche pas les défis à relever d’être nombreux, aussi bien internationaux que nationaux.

Le contexte économique international reste instable.

Le volet économique avec une reprise synchronisée de la  croissance, sans inflation et dopée par  une politique monétaire accommodante, a débouché sur une année exceptionnelle pour les  marchés financiers, générant embellie et euphorie. Mais c’est peut-être l’arbre qui cache la forêt. L’économie américaine se porte bien, mais le pays a  perdu son leadership  au profit de la Chine de Xi Jinping. Avec la réforme  fiscale qui devrait générer 140 à 150 milliards de dollars de baisses d’impôts par an pour les entreprises  les  plus riches, Trump  achète de  la croissance et des profits à  crédit au prix d’un gonflement supplémentaire de la dette, des bulles et des inégalités.

Avec 2018 s’ouvre  un nouveau cycle économique qui sera inévitablement marqué par le plafonnement des gains de productivité, la résurgence de l’inflation et la remontée, cette fois-ci  imparable, des taux d’intérêt avec la sortie progressive des stratégies d’assouplissement monétaire. Le risque de secousse financière s’accroît avec des effets potentiellement dévastateurs en raison d’un stock de dettes qui culmine à plus de 200 000 milliards de dollars, sans possibilité de réassurance du fait de l’épuisement des politiques budgétaires et monétaires.

Le contexte géostratégique ne vaut guère mieux.

Le  monde de 2017 laisse un paysage cahotique. La présidence Trump est désormais suspendue à un cartel de généraux qui s’efforcent de  limiter les dégâts d’un bateau ivre au gré des tweets et des procédures judiciaires. Le leadership américain est ruiné.

La Chine en a profité pour asseoir sa domination sur l’Asie-Pacifique,  et assume sa volonté de conquérir le leadership mondial, accentuant la  menace que font peser les démocratures (dictatures « démocratiques ») sur les  démocraties.

En Europe, le Royaume-Uni se réveille avec la découverte de la facture exorbitante du Brexit qui se traduit par une chute de la croissance, de la Livre, des revenus laminés par l’inflation, et par la  marginalisation du rôle de la City ; sans parler des  tensions avec l’Ecosse et l’Irlande. La percée des populistes en Allemagne, leur victoire en Autriche et en République tchèque, et les poussées nationalistes de Catalogne et de Corse, à quoi on peut ajouter l’évolution antidémocratique de la Pologne, mettent en grand danger la pérennité de l’Union.

La défaite militaire de l’Etat islamique n’annihile pas pour autant la menace djihadiste qui bascule vers l’Afrique et l’Asie tout en se redéployant sous la forme d’un réseau invisible dans les pays développés, faisant vivre ces derniers sous la crainte  permanente d’attentats meurtriers.

Enfin, le risque nucléaire est réactivé par le régime nord-coréen et les tweets hystériques du Président américains. Le tableau sera complet si on ajoute la dernière touche apporté par les périls issus du cyber monde qui a connu  plusieurs attaques majeures. Le développement des bulles financières sur les monnaies cryptées du type Bitcoin  doivent aussi nous interroger sur le devenir d’une planète dont les nations seraient privées du contrôle de leur monnaie avec  la perte de souveraineté qui en découlerait.

La France a ses propres défis à relever.

Macron a eu beaucoup de chance : il a  pu profiter d’un contexte inédit pour se  faire élire, et surfe sur une croissance dont il n’est en rien responsable, pas plus que son prédécesseur. Mais pourra-t-il durablement gouverner avec sa  posture de Janus : un discours qui s’adresse à la droite et une politique typiquement de gauche comme en témoigne le  budget 2018 ? Il a repoussé  les efforts sur les déficits et la dette à la fin de son quinquennat, sans savoir si la conjoncture restera aussi porteuse. Un pari risqué, d’autant plus qu’entre-temps la droite et la  gauche ne manqueront pas de se reconstruire, ce qu’il faut espérer pour l’équilibre de notre démocratie et de nos institutions. On va voir avec Notre-Dame des Landes « s’il en a », comme on dit.

Ses grands discours soviétiformes sur l’Europe et sur la lutte contre le réchauffement climatique se heurtent au mur des réalités et restent en apesanteur. Au moment où les Etats-Unis et le Royaume-Uni vacillent, la France devrait impérativement engager son redressement dans les  plus brefs délais, si elle veut réellement, comme son  président le proclame, promouvoir la communauté de valeur et de destin du monde libre, tout en assumant son  leadership intellectuel en matière de défense de la liberté.

 


MICRO PARTIS, PETITS CALCULS, DISRUPTION ET FOLLES DEPENSES…

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La  politique française dans tous ses états !

 

A droite, c’est la « commedia dell’arte » !

Tout le monde avait beau s’y préparer, beaucoup font aujourd’hui la gueule : Laurent Wauquiez a été élu à la tête du parti Les Républicains, mais avec une participation et un score qui le rendent incontestable.  Alors, il y a ceux qui  partent ou qui veulent rester marginaux… Ils  seront marginalisés. Car  les  médias  ne nous disent pas  tout. D’abord, s’ils n’avaient pas contribué à  l’ostraciser comme ils l’on fait, il  n’y aurait peut-être  pas eu une mobilisation aussi forte.  Il arrive  un moment où  trop c’est  trop ! Et l’effet continue si l’on en croit  le flux d’adhésions  et de renouvellements de cartes depuis  le 10 décembre. Et, autre  bonne nouvelle : le  renouvellement est « en marche » avec la nouvelle  équipe dirigeante.  Alors, tous ces peines  à  jouir qui se réfugient dans leur petit coin,  leur  micro parti, comme  Pécresse avec  « Libres » dont on ne connait même pas le nombre d’adhérents, ou comme  Raffarin qui se permet le ridicule de mettre le nouveau président des Républicains « sous surveillance »,  accordant sa « bienveillance » plutôt au Président de la République –on  se demande sur quels  critères-, ou  encore comme Xavier Bertrand qui n’attend même  pas  de  voir  pour aussitôt annoncer son départ alors qu’il ne paie  plus sa cotisation  depuis le printemps… Et Baroin qui joue les Ponce Pilate, Estrosi qui est dans on meilleur rôle,  la « danseuse ». Ils sont tous davantage préoccupés par leur petite carrière ou leurs ambitions personnelles  : une réélection à leur Région,  la prochaine présidentielle, un poste en vue… C’est ce que De Gaulle  aurait appelé « faire sa  petite cuisine, dans son petit coin, sur son petit feu » ! A l’heure de la soupe, ils risquent d’arriver trop  tard. 

Macron et la disruption.

La  disruption, c’est  l’art d’empiéter sur le terrain de son adversaire, à la manière de coups de  mains, comme autrefois les razzias des touaregs.  On sait qu’il  veut  dézinguer la droite.  Comme toutes ses manœuvres ont échoué jusqu’à maintenant,  y compris la  diabolisation de Wauquiez, pour laquelle tout son état-major de porte-flingues s’était mobilisé, Macron a décidé de préempter tous les thèmes de prédilection de celui qu’il juge comme un adversaire dangereux.  Il sait que la France des Territoires ne lui est pas  favorable : il envoie Edouard Philippe tenir conseil  à Cahors et s’activer sur la fracture  numérique.  Bon,  les moyens sont dérisoires, mais la mousse médiatique y suppléera.  Il sait que la France périphérique est inquiète de l’invasion migratoire : aussitôt, tel le chevalier Ajax, le voilà parti récurer les centres de réfugiés pour annoncer un durcissement des contrôles : un discours raide pour cacher une réalité toute autre sur les reconduites. Mais là encore, la publicité remplace l’action. Macron s’active  aussi sur un deuxième front : l’élection  au parlement européen en 2019. Il a déjà changé le mode d’élection en revenant, par un superbe salto arrière, aux listes nationales  tant décriées naguère. Le monde nouveau va chercher le très ancien à la rescousse. Il pense que ce sera plus facile pour lui d’imposer une liste à sa main. Il développe donc  tout son activisme pour rassembler un  maximum sur le centre-droit, afin de fermer  l’espace aux Républicains. Il saute comme un cabri en criant « Europe, Europe,  Europe » dans un paysage figé par la crise allemande, où rien ne bouge, excepté son agitation. Chapeau l’artiste !  Mais tout ça, c’est de la comédie.

Les  folles dépenses.

350 000 euros pour revenir de Nouvelle Calédonie.  Il  parait que c’est normal. Autrefois on aurait eu aussitôt la transcription en nombre de smics. L’excuse : Valls avait payé plus cher ! C’est tout ?  Ah si,  le  Premier Ministre « assume » totalement (langue de  bois  macronienne dès qu’on est pris en défaut). Et que dire de sa Majesté qui s’en vient faire la  fête à Chambord ?  Comme message envoyé au smicard qu’on va augmenter de quelques euros au 1er janvier, c’est plutôt sympa, non ?  A vrai dire de tout ça, on s’en fout « royalement ». Simplement, on n’ose même  pas imaginer le déluge  médiatique qui se serait abattu sur le Président et son Premier Ministre si c’était arrivé du temps de… Sarkozy. Chambord, comme symbole, c’est moins « petit bourgeois parvenu » que le Fouquet’s, on est bien d’accord.  Allez, une dernière pour la route : vous savez qui est l’un des patrons de Kantar, l’institut de sondage qui a racheté TNS Sofres ? - Le beau-fils de Macron ! Voilà pourquoi quand on est sondé, on  a  un peu mal au cul ! (Pardon, j’aurais pas dû)

 

 


LANTERNES ROUGES

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Notre Président est un as de la diversion. Pendant qu’il fête  son anniversaire ou Noël, on ne sait pas très bien, à Chambord, ce qui ne manque pas de faire jaser, et qu’il reçoit  Delahousse avec sa brosse à reluire, à  l’Elysée,  pour parler de la pluie et du beau temps –le climat-, les Français ne s’intéressent pas à ce qui fait l’essentiel de leur vie quotidienne.

Toujours plus de chômeurs que les autres.

Ainsi, Nous avons appris cette semaine que, pour la première fois depuis dix ans, les principaux pays développés ont retrouvé un niveau de chômage inférieur à ce qu’il était avant la grande crise de 2007. Evidemment, il s’agit d’une moyenne mais on constate que parmi la poignée de « mauvais élèves de l’emploi », se trouve la France.  Et loin derrière : celle-ci compte, en proportion, près d’un quart de chômeurs en plus. Et pour 2018, on espère une « stabilisation »… pas mieux. Pourtant ça n’émeut personne ! Ce désastre s’explique pourtant logiquement. Les réponses se trouvent dans les « performances » économique et budgétaire pour lesquelles nous battons des records et cumulons les cuillers en bois. 

Championne d’Europe des prélèvements obligatoires

La France est championne d’Europe des prélèvements obligatoires, tous impôts et taxes confondus. Les prélèvements fiscaux et sociaux représentent 47.6% du PIB en 2016, contre 47.3% au Danemark et 46.8% en Belgique. La première place française  s’explique surtout par  le haut niveau de cotisations sociales nettes, reflet de son vieux modèle social : elles représentent près de 19% du PIB contre une moyenne de 13,3% dans toute l’U.E. Le modèle nordique est différent : les cotisations sociales en Suède ne représentent que 3,3% du PIB, ce sont les impôts qui sont très élevés.  En décidant d’une hausse de la CSG  pour compenser la baisse  des cotisations sociales, Macron fait un pas en direction du modèle nordique. Ce  qu’on risque avec nos pouvoirs publics  et leur addiction à  la dépense publique, c’est d’avoir un cumul des deux. Alors que le pourcentage des prélèvements baisse un peu partout, en 2016 il n'a fait que stagner en France. Voilà une première place dont on se passerait bien.

Championne de la zone euro du déficit

La France est championne pour la zone euro de l’impasse budgétaire et laisse en outre dériver ce déficit qui dépassera l’an prochain les 85 milliards d’euros. Nos dépenses publiques représentent 56% du PIB, 10 point au-dessus la moyenne de la zone euro à 46%. La rupture  sur les dépenses publiques n’a pas eu lieu.  L’Etat  se contente toujours de coups de rabots qui  ne corrigent pas les dépenses structurelles. Elles  vont progresser encore de 1%  l’an prochain. En 2019, ça ne sera guère mieux, car, sous l’effet de la transformation du CICE  en baisse de  charges sociales (coût : 20 milliards), le déficit de l’Etat augmentera encore fortement. Malvenu, car  en même temps le volume de remboursement de la dette restera très élevé.

Championne des emprunts

Pour financer ces trous dans les comptes du pays, il faut emprunter. Toujours plus. Quelque 195 milliards d’euros en 2018, soit 10 milliards de plus que cette année. Jamais notre pays n’avait été à ce point dans la main de ses créanciers. C’est qu’en plus du déficit budgétaire, il faut financer116, 6 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme arrivant à échéance. En face, il n’est prévu qu’un petit milliard de cessions de participations dans des entreprises affecté  au désendettement… Les  montants à rembourser sont colossaux : il  s’agit des titres émis à dix  ans pendant la  crise financière. Il  faudra le  même effort  en 2019. Ils restent supportables tant que les taux d’intérêt restent faibles. Mais une progression est entamée et l’agence France Trésor sera obligée de faire une actualisation en mars prochain, en fonction des évolutions constatées.

Etrangement, l’opinion publique n’a toujours pas fait le lien entre l’assommoir fiscal et la dégradation de l’emploi, entre le poids des dépenses publiques et la difficulté du pays à lutter contre le chômage. Il est vrai que les Français sont nuls en économie et la France a été tellement habituée à aligner les contre-performances économiques, budgétaires ou sociales, que plus personne ne semble s’en émouvoir. Même nos représentants n’en ont cure : pour les  budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale plus de 1 700 amendements ont été déposés, dont une grande partie pour empêcher des suppressions d’impôts, les réduire ou créer de nouvelles taxes !!! On a les élus qu’on mérite.

 

 


LES SALOMONS ET LA ZAD…

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Le gouvernement a reçu le rapport des trois médiateurs chargés de proposer des pistes, c’est le cas de le dire, pour résoudre l’incroyable imbroglio qui, depuis plus de 50 ans, empêche l’État de prendre une décision au sujet de la construction d’un nouvel aéroport près de Nantes. Rappelons  toutefois, que si les premières  démarches  sont très anciennes,  c’est  parce que le département de  Loire-Atlantique avait  pris très tôt  la décision de constituer une réserve foncière en vue d’une réalisation jugée inévitable à terme. En réalité, la décision de construire l’aéroport, qui appartient à l’Etat, remonte  au gouvernement Jospin, au début  des  années 2000, ce qui n’est pas si loin que ça. Rappelons  aussi que nous sommes au terme d’une longue série de  procédures  toutes gagnées et même validée magistralement par un referendum,  que « courageusement » Hollande,  ce faux-cul, n’a pas appliqué. Rappelons enfin que toutes  les collectivités concernées, toutes  couleurs confondues,  y compris les écolos un temps, ont approuvé et approuvent encore le  projet de délocalisation. Quant à l’avis de De Villiers, dont on se demande ce qu’il vient faire ici, on  peut penser qu’il est plus motivé par la  rancœur à l’égard de Bruno Retailleau que par l’impact sur le  Puy du Fou.

Un rapport qui enfonce les portes ouvertes.

Le dernier rapport, qui est le énième,  continue de cultiver l’ambiguïté : au lieu de répondre oui ou non à la construction, il dit que celle-ci est envisageable et que, si la décision est impossible à prendre pour diverses raisons psychologiques et politiques, le gouvernement peut accepter de développer l’aéroport actuel de Nantes. Cette dernière option ne tient curieusement pas compte du fait que l’actuel aéroport  est  classé comme  dangereux par l’aviation civile et ne peut fonctionner que grâce à  une dérogation en attente de sa délocalisation ! Ce n’est   pas étonnant  étant donné la composition de cette commission d’enquête, nommée  par  Hulot. Les auteurs du document insistent aussi sur le fait qu’il appartient à la force publique d’évacuer complètement et définitivement la fameuse ZAD, la « zone à défendre », expression utilisée par la poignée de gauchistes activistes qui occupent l’emplacement du futur aéroport, au mépris de toutes les lois, et jurent qu’il faudra passer sur leurs corps avant de les transférer ailleurs.

C’est  la démocratie qu’on bafoue.

Face à cette poignée de fanatiques , le référendum qui a été organisé par François Hollande,  en échange de l’entrée de quelques écolos au gouvernement,  a permis aux électeurs de Loire-Atlantique,  mobilisés  à plus de 50%, de se prononcer à 55 %, en faveur de la construction d’un nouvel aéroport. François Hollande n’a pas donné suite au résultat du scrutin, qu’il  avait  lui-même prescrit, déçu que le « oui » l’ait emporté, au prétexte que les contestataires protestaient que l’on ne s’était pas adressé aux citoyens d’une aire plus large et même de tout le pays,  ce qui est un comble. Sachons tout de même que le choix de l’aire départementale correspondait  à des arguments juridiques, à savoir qu’il s’agissait de garder le même périmètre que celui de l’enquête publique. Et on ne voit pas  ce que l’habitant de Perpignan ou de Colmar aurait eu à voir avec ce projet. Ce qui est certain, c’est que l’inertie de l’exécutif a laissé tout le temps aux zadistes de renforcer leur présence sur les lieux, d’y construire sans permis diverses constructions, d’en faire  un camp retranché et de défier l’État,  brûlant  une voiture de  gendarmerie, agressant  des chercheurs, commettant des exactions sur les riverains, avec un mépris absolu pour la consultation. De l’autre côté, des élus en grand nombre, dont Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et ancien maire de Nantes, qui exige l’aboutissement du projet pour lequel le constructeur Vinci est prêt. Le chantier pourrait démarrer dès février. Ce sont deux mondes qui s’opposent : le premier, composé d’anarchistes qui défendent l’environnement jusqu’à la violence, n’éprouve aucun respect pour les institutions et le fonctionnement de la démocratie. Le second croit encore au pouvoir de la majorité et  exige que l’Etat remplisse son devoir: un gouvernement doit recourir à la force contre des énergumènes armés. Sinon,  dans quel  pays vit-on ? Le nouvel aéroport de Nantes sera un bon test si l’on veut renforcer l’autorité  de l’Etat,  car  on ne me fera pas croire que celui-ci n’a pas les moyens de faire évacuer la zone.  Quand la démocratie est  bafouée, c’est à l’exécutif de la défendre !

Une question d’autorité.

Le gouvernement est dans la nasse. D’abord, Emmanuel Macron veut garder Nicolas Hulot comme ministre de l’Environnement alors que celui-ci a déjà annoncé que, si l’on donnait suite au projet, il démissionnerait. La  Terre continuera de  tourner sans cet hurluberlu au gouvernement. Ensuite, le président, s’il  veut  montrer qu’il ne plaisante pas avec les institutions, doit confirmer que l’état de droit est toujours en vigueur en France, ce qui signifie que, quoi qu’il décide, il devra évacuer la zone promptement, acte éminemment dangereux. Il peut imaginer de l’évacuer en donnant satisfaction, au moins partiellement, aux écologistes. Il s’agirait alors de faire au moins une concession qui permettrait aux écologistes politiques de cesser de soutenir ceux qui occupent la ZAD. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est une impasse : le développement et le réaménagement de l’aéroport actuel coûterait bien plus cher que la construction d’une infrastructure toute neuve, ne serait-ce que parce qu’il faut indemniser Vinci (plus de 300 millions d’euros). Personne ne sous-estime la détermination des zadistes qui saisiront n’importe quel prétexte pour rester. Mais le choix de l’amélioration de l’ancienne infrastructure sera perçue comme un recul de l’État, et ne prend pas  en compte toute une procédure à refaire et tous les recours qu’elle produira,  car il existe pour le coup, de graves nuisances qui ne feraient que s’amplifier avec le développement du trafic aérien. Ce serait une fuite en avant d’un statu quo inadmissible, qui fait fi des impératifs d’équipement voulu par toute une région, voire de deux, avec l’étouffement  aérien rapide du grand ouest et l’épée de Damoclès d’un avion  qui tomberait sur la tour Bretagne ! Si Macron a du bon sens,  il n’a guère le choix.

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a déclaré que le gouvernement prendrait sa décision en janvier. On lui souhaite le courage du bon sens. Il hérite d’une situation qui n’a cessé de s’aggraver, d’une crise qui ridiculise la France et les hésitations de ses gouvernants, d’un mélodrame où l’irrédentisme des écologistes n’a cessé de croître, pour un enjeu finalement mineur,  mais qui restera dans la mémoire comme l’un des plus graves dysfonctionnements de notre démocratie. Il se grandirait en choisissant l’avenir contre les partisans de la lampe à huile !

 


IL NE SUFFIT PAS DE PRENDRE BALZAC A TEMOIN… LES COUPS BAS DE LAINE !

Honore-de-balzac

 

Mathieu Laine, ce penseur libéral  tombé amoureux de Macron nous gratifie d’une tribune dans Le  Figaro qui vaut son pesant de caramels. Qu’il ait une connaissance approfondie de l’œuvre de Balzac, on n’en doutera pas en le lisant, par contre, il  ne sait apparemment pas grand’ chose de  la vie interne du parti dont Laurent Wauquier vient de prendre la présidence, ce qui le conduit à dire des inepties. L’amour macronien rend aveugle.

Comme tous ceux qui font le procès actuel  au nouveau patron des Républicain jusqu’à l’accuser d’avoir triché pour obtenir son résultat, le discours de Mathieu Laine est construit sur des bases erronées. Je tiens à préciser qu’ayant été cadre de l’UDF et fondateur de l’UMP, je sais de quoi je parle. D’abord, la « Droite de Wauquiez »,  comme il dit,  ne « réinvite pas le religieux en politique ». La mode est de s’en prendre à « Sens commun » et d’en grossir l’influence, alors que  le mouvement issu de la Manif’  pour tous pèse autour de 20% dans le parti et est donc largement minoritaire. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas toute sa place, et pour ma part ça ne me gêne pas. Même  chose quand il  affirme que « Wauquiez tourne le dos  à la pensée libérale »,  alors  que c’est  tout le contraire, puisque les « libéraux », les  vrais, pas ceux qui s’accommodent de  l’économie administrée et fiscalisée de Macron, sont aux avant-postes de la nouvelle équipe dirigeante, avec  Virginie Calmels comme 1ère Vice-présidente. Je trouve d’ailleurs curieux que Mathieu Laine qui se  dit « libéral » soutienne un pouvoir qui passe son temps à renforcer l’Etat  au détriment des collectivités territoriales, des partenaires sociaux et des entreprises.

Mathieu Laine se trompe encore quand il fustige la volonté de défendre la culture française dans ce qui  fait notre identité, la dénonciation de l’assistance généralisée qui pèse sur les classes  moyennes  -il suffit de faire la liste de tout ce qui est sous condition de ressources-, le retour de l’ascenseur social pour lutter contre les inégalités, car toute une France est en attente, que la gauche et le  pouvoir actuel  ont trompé et  laissé sur le  bord du chemin. Il se trompe encore en classant Les Républicains dans les « conservateurs » alors que ce sont, dans la tradition giscardo-gaulliste, profondément des « réformateurs ». Certes, ils ne sont ni « progressistes » ni « libertaires ». En bon intellectuel parisien, asservi à la pensée dominante de l’intelligentsia germanopratine, il dénonce ce qui est pourtant la triste réalité : oui la province, la  France des territoires, est abandonnée au profit des métropoles, oui le travail de nos paysans n’est pas pris en compte par le monde globalisé dont Macron est le représentant, oui les classes moyennes n’en peuvent plus de cette politique qui conduit à toujours plus d’impôts sur leur dos pour acheter de la croissance à crédit et finalement continuer d’endetter le  pays au plus grand bénéfice des banques anglo-saxones.

Il est évident que la France a besoin d‘une opposition. Celle des Républicains sera,  comme elle l’a toujours été, constructive chaque fois que les décisions lui paraîtront aller dans le bons sens, mais vigilante et déterminée. Il ne s’agit  pas  de s’opposer pour s’opposer, mais de contrôler et de montrer qu’une alternative est possible. La démocratie y gagnera.  Mais de grâce, y en a marre de ce procès d’intention perpétuel en tentation d’alliance avec l’extrême-droite. Surtout que si on écoutait  Mathieu Laine, en nous fondant dans le magma informe de la Macronie, nous laisserions le champ libre au FN pour se reconstruire. Et comme la  politique keynésienne est à bout de souffle,  en 2022 ce n’est pas 35% que fera le successeur de Marine Le Pen, mais bien plus. Là est le vrai danger. Et  puis, pour en terminer, il reste encore à démontrer que « les constructifs » servent à quelque chose. Une remarque au passage : l’exemple de Le Maire et de Darmanin ne vaut pas tripette, affairés qu’ils sont à mener une politique inverse à celle qu’ils prônaient naguère. Seules les décisions de Blanquer peuvent être saluées, mais ce sont bien les seules. Il n’a guère le choix, car notre système éducatif a bien besoin de mesures conservatoires pour le restaurer et il est vrai que le ministre de l’Education est classé comme « conservateur »,  ce que Mathieu Laine devrait dénoncer !

Les  Républicains aspirent à une droite qui renouvelle son idéal,  en renouant avec sa vocation : d’une part défendre l’idée que la France peut persévérer dans le respect  de son histoire tout en se projetant dans le futur et en prenant en compte la réalité européenne, et le faire sans complexe, d’autre part offrir un autre  projet de société où la liberté retrouverait toute sa place, du citoyen à  l’entreprise, associée à une autre conception du développement économique libéré de toute tutelle étatique autre que la régalienne. C’est un autre chemin dont les censeurs de gauche, qui font la loi médiatique et décident de ce qui est respectable et ne l’est pas, pour qui le  libéralisme ne peut être qu’ « ultra », qui invente la « droite dure » pour nous obliger à culpabiliser et faire peur, ne veulent pas entendre parler. Voilà pourquoi ils craignent plus que tout l’OPA de Laurent Wauquiez. Mais ils n’ont pas mesuré l’impatience  d’une majorité de Français à renouer avec  leur enracinement associé à  leur soif identitaire. Ce n’est pas  être extrémiste que d’aller à  leur rencontre. Et pour le faire, on se passera de la tutelle idéologique de la gauche et de ses sicaires constructifs… Et des commentaires d’un Mathieu Laine !

 


METS TES DEUX PIEDS EN CANARD, C’EST LA CHENILLE QUI REDEMARRE…

Laurent Wauquiez
 

Le titre évidemment c'est de l'humour. Les Républicains redémarrent, et c'est ça le plus important. Et comme pour la chenille, le collectif va compter. 

Avec plus de 74 % des suffrages, Laurent Wauquiez a été très largement élu président des Républicains. Aucun suspense donc : il était annoncé  gagnant dès le début de la campagne et il a gagné son pari après une campagne de terrain très active. Florence Portelli, qui n’avait jamais cessé de répéter qu’elle était « absolument certaine » de l’emporter, arrive loin derrière lui, avec 16 % et Maël de Calan (juppéiste) encore plus loin avec 9 %. Avec 100 000 votants, alors que le  parti est au creux de la vague, c’est un bon échantillon des  forces qui le traversent.

Premier constat : personne ne lui contestera le titre qu’il vient d’acquérir. On aurait aimé que d’autres  comme  Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand aient le courage de  participer à cette désignation. Leur défaut  ne retire  donc rien au triomphe du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : les absents ont toujours tort. Nous allons donc avoir droit maintenant aux analyses   convenues des commentateurs qui ne veulent voir en lui qu’un conservateur qui préparerait le retour au bonapartisme d’une droite qui aurait toujours besoin de se trouver un chef avant de repartir à la bataille.

Deuxième constat : son score lui permet d’ouvrir les bras à  tous ceux qui veulent travailler. Rien n’est  plus sommaire comme analyse,  parce que Laurent Wauquiez a bénéficié de soutiens  bien plus larges que ce que l’on veut faire croire  à l’opinion  publique et il  en aura d’autant moins de  mal à rassembler, du centriste Marc-Philippe Daubresse au gaulliste social Daniel  Fasquelle en passant par  la  libérale Virginie Calmels et le filloniste Bruno Retailleau  qui se déclare  prêt à travailler  avec lui à la  reconstruction.

Troisième constat : il a un espace  politique suffisamment large  à occuper entre LREM et le FN.  La politique de Macron, qu’on se complait à nous présenter comme celle que la droite aurait voulu faire,  n’est rien d’autre que la prolongation de celle de Hollande : fiscalité et achat de la croissance à crédit  avec au bout la France qui s’enfonce un peu plus. Les quelques aménagements qu’on nous présente ne compromettent en rien la réalité d’une économie administrée qui dépend du bon vouloir de l’Etat. Avec  Laurent Wauquiez, la droite va pouvoir à nouveau exposer aux Français sa  vision d’une société dans laquelle le  mot  « liberté » prend tout son sens, ce qui n’empêche pas  un Etat fort dans ses fonctions régaliennes. Pour cela, il a une feuille de route sortie des « ateliers de la refondation » et nous ne partons pas de rien.  Le projet de François Fillon reste un socle validé  par des  millions de Français.

L’Europe, premier chantier électoral.

Laurent Wauquiez n’est pas, au demeurant, un président d’opérette et il faut le prendre au sérieux. Son parcours est remarquable, car il n’a pratiquement subi aucun échec. Agé de 42 ans, énarque et normalien à la fois, député à 29 ans, plusieurs fois secrétaire d’Etat ou ministre, il a déjà accompli un parcours particulièrement brillant. Il est trop intelligent et tacticien pour ignorer qu’il lui faut rassembler « le peuple de droite » au-delà des militants de Sens commun,  ce qui n’est pas  bien difficile. Il ne craint pas d’incarner une droite qui affirme clairement ses valeurs et qui n’hésite pas à s’adresser à tous les Français, particulièrement à ceux des territoires qui peuvent se sentir sur le côté du chemin, en se faisant le défenseur de notre culture et en prônant le retour de l’ascenseur social. Et  contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’est pas eurosceptique. Son article dans le  Figaro est très éclairant et pétri de réalisme. Qui ne voit où le refus de réguler la crise migratoire a mené Angela Merkel et l’Allemagne ? Alors  crier Europe, Europe, Europe comme  le fait Emmanuel Macron,  c’est un peu risible. D’ailleurs depuis son grand discours d’Athènes, est-ce que quelque chose a  bougé ? Rien ! Là  encore un espace politique existe que Les  Républicains vont pouvoir exploiter dans le sens d’une Europe des réalités  et  non rêvée.

 

En Maine et Loire résultats à la présidence LR :

Participation : 43,29%

Vauquiez : 70,74%
Portelli : 21,12%
De Calan : 8, 14%


REPUBLICAINS, AUX URNES !

Logo Les républicains

 

Je m’adresse ce soir à mes amis Républicains.  J’ai trois sujets :  j’ai envie de pousser  un coup de gueule,  de délivrer  un satisfecit et de donner une recommandation. Mon ancienneté dans la maison et mes états  de service m’y autorisent.

Ne nous faisons pas avoir !

D’abord  le coup de gueule pour dénoncer  la coalition des petits et grands intérêts  pour discréditer le favori de  l’élection de dimanche en le faisant passer  pour ce qu’il n’est pas. Que les gens de Macron jouent ce jeu-là,  rien à  dire,  c’est leur jeu ;   mais que nos amis de  la  maison s’y mettent,  c’est insupportable ;  car en tirant sur l’un d’entre eux   ils  donnent de  notre  parti  l’image  d’une pétaudière, et  c’est peut-être ce  qu’ils souhaitent  pour démobiliser les  adhérents et les  dissuader d’aller  voter. C’est le parti tout entier qu’ils tirent vers le bas. Nous avons la chance d’avoir trois candidats qui expriment  des sensibilités propres à donner  à chacun  une raison de participer à l’élection. Mais de grâce,  qu’on arrête  de jeter des  anathèmes  et de proclamer des exclusives, car  elles ne grandissent pas ceux (ou celles)  qui les profèrent. D’autant plus que,  programme  à  l’appui, ils ont quasiment les mêmes  propositions sur les sujets « sensibles ». Enfin quand j’entends M.  Lagarde dire qu’il ne s’alliera plus jamais avec  les Républicains si Laurent Wauquiez  était élu, je ne sais pas pourquoi mais j’ai encore  dans l’oreille  son discours d’Andard, aux côtés de Nicolas Sarkozy, où il proclamait : « Notre alliance n’est pas de pacotille »  ce qui faisait plutôt  sourire quand on sait  de combien de candidats centristes sur les listes LR la pacotille fut payée. M. Lagarde  ne meurt jamais mais se rend toujours au dernier moment ! Aussi son admonestation oscille-t-elle  entre  le grotesque et le  ridicule.

Merci à Bernard !

Au moment où il  va rendre son tablier, je crois qu’on peut dire un grand merci à Bernard Accoyer. Mis en place  pour gérer les  affaires  courantes pendant la campagne présidentielle, il a hérité de la difficile mission de  gardien du temple  après le double échec de mai et juin. Non seulement il a continué à assurer l’intendance, mais il a eu la bonne idée de mener à bien une  étape importante de la reconstruction : « les  ateliers de la  refondation » ont été un succès et surtout vont montrer leur utilité dès que le  parti sera à nouveau en ordre de bataille. Ce n’est pas une mince tâche qui a  été   effectuée. Il faut que justice lui soit rendue. le  Militant de base que je suis lui  est reconnaissant d’avoir tenu fermement la barre : il a fait honneur  à notre famille politique. IL fallait que ce  soit dit !

Il faut voter dimanche !

Et maintenant la recommandation : Républicains, vous n’avez pas  d’excuses si vous ne votez pas. Il  ne faudra pas venir ensuite vous plaindre du résultat. Comme on dit, les absents ont toujours tort. Une élection n’est jamais jouée d’avance.   Je sais  pour qui je vais voter,  mais c’est  mon affaire  personnelle  et  je me garderai ici de vous le dire.  Chacun est assez grand pour savoir ce qu’il  a à faire. Il ne s’agit pas que de l’image de notre  parti. Il importe que le  plus grand nombre  d’entre nous s’exprime.  Tout simplement parce  que le nombre de votants sera un bon indicateur pour  la reconstruction de notre  parti.  Il importe que dans notre  pays, il y ait à droite une opposition démocratique et républicaine : c’est cela l’enjeu !

Pour vous aider dans votre  choix, vous trouverez ci-dessous une présentation succincte des candidats.

Maël de Calan :  37 ans, élu municipal  à Roscoff, Président de la Fédération du Finistère et conseiller départemental. Il ne cache pas qu’il est « juppéiste » et veut une droite ouverte à ses alliés au centre. Il proclame sa fidélité aux valeurs de la droite tout en se déclarant prêt à travailler au-delà des frontières partisanes. A  l’intérieur du parti, il veut défendre les idées européennes  libérales et sociales et reste très attaché à l’union de la droite et du centre. Il souhaite que Les  Républicains soient un parti d’opposition ouvert : qui approuve quand la majorité va dans le bon sens et qui sanctionne les décisions qui vont dans le mauvais sens comme la dépense publique, la CSG ou l’absence de politique migratoire. Il ne souhaite pas une confusion électorale pour les élections européennes. Le clivage droite-gauche existe ! Il préconise un code éthique pour le choix de nos représentants, un Etat plus fort pour répondre à l’insécurité identitaire, l’instauration d’un « serment républicain » pour tous les  Français à 18 ans… La  France a besoin de partis politiques forts pour structurer le débat.

Florence Portelli : 39 ans, Ex porte-parole de François Fillon, Conseillère régionale d’Ile-de-France, maire de Taverny (Val d’Oise). Elle s’inscrit dans le droit fil du projet défendu par François Fillon. Elle veut être la représentante des classes moyennes à qui la droite doit parler en priorité et redonner espoir. Sur le plan interne elle est sévère avec ceux qui ont « trahi » leur parti. Elle veut s’appuyer sur son expérience d’élue local, comme vice-présidente  de la  plus grosse agglomération du Val d’Oise chargée de la sécurité, et de vice-présidente du groupe Les Républicains dans la première Région d’Europe : de quoi comprendre  les enjeux qui concernent la France et les Français. Elle veut moderniser le parti : remettre la méritocratie au cœur de son fonctionnement en consultant par exemple les adhérents pour les investitures, former  les militants et les élus locaux, et donner plus de pouvoirs aux territoires. Dans son projet politique on retrouve la nécessité de réduire le nombre des fonctionnaires, un système de bonus sur la dotation globale de fonctionnement pour encourager la bonne gestion des finances locales. Elle se dit très attachée à la politique culturelle, à une écologie de droite et à la résorption des fractures sociales et territoriales.  La  droite doit défendre l’équité. Elle veut introduire le « service minimum » dans la constitution, tout comme la « règle d’or » budgétaire. Trois mots d’ordre en résumé : réformer le parti, insuffler de la méritocratie et redonner la parole aux militants et aux territoires.

Laurent Wauquiez : 42 ans, ancien Ministre, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa priorité : faire entendre la voix de la droite pour clarifier son avenir. Pour lui,  les militants sont le reflet de la France. Il assume son positionnement « vraiment de droite »  tout en intégrant « le centre » dans son périmètre. Il veut dépasser le conservatisme sociétal pour réinstaller la droite dans sa vocation sociale. Une droite ouverte et moderne est celle qui brise les chaînes du déterminisme social en réinstaurant l’ascenseur social, en permettant à chacun de s’émanciper. Il n’est pas contre  les  satisfecits accordés à la majorité quand les réformes sont bonnes, mais il souhaite rappeler en permanence que la droite ferait autrement et davantage. Il veut une droite qui soit elle-même : lutter contre la désertification des provinces, l’immigration incontrôlée, la dépense  publique non maîtrisée ; une droite qui veut rétablir l'autorité de l'Etat, l'autorité de la loi et la nécessité de l'ordre. La sécurité doit être une priorité, avec des forces de l'ordre modernisées et plus nombreuses, une justice ferme et rapide, la construction de nouvelles places de prison et le rétablissement des peines-plancher pour les multirécidivistes. La droite n'est pas la droite quand elle n'est pas rassemblée, mais le rassemblement est d'autant plus fort que nos convictions sont fièrement assumées. Personne ne se rallie à un drapeau en berne. Il veut faire des Républicains un vaste rassemblement qui fasse la preuve que nos idées sont capables de fédérer précisément parce qu'elles sont franches et sincères.

S’il est facile de voir à travers ces résumés ce qui nous unis, les sensibilités exprimées et les priorités différentes vous offrent la  possibilité d’exprimer votre sensibilité. Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site national.

L’important, c’est de voter !

Vous avez reçu par courrier les  codes qui vous permettront de voter dimanche prochain (à partir de samedi 20H).

 


DEUX DESTINS SI DISTANTS L’UN DE l’AUTRE, ET POURTANT …

Ormesson    Hallyday

 

Deux égarés à leur façon.

J’ai découvert Jean d’Ormesson tardivement, il y a quelques années. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’avais jamais lu aucun de ses romans, même les plus connus. Peut-être parce qu’il n’était pas dans les œuvres susceptibles d’être étudiées au collège … Déformation professionnelle. Et puis, la curiosité m’a poussé à lire « C’est une chose étrange à la fin que le monde ». A cause du titre bizarre, et aussi et surtout, parce qu’à défaut de l’avoir lu, j’avais eu de multiples occasions d’apprécier l’esprit brillant de l’académicien lors de ses passages sur les plateaux télévisés. Et ce fut une révélation. D’ormesson avait l’art de rendre intelligents ceux qui le lisent autant que ceux qui l’écoutent. Du coup, j’ai pratiquement lu tous ses derniers ouvrages jusqu’au fameux « guide des égarés ». Mais voilà, l’écrivain, chroniqueur, journaliste Jean d’Ormesson est mort à 92 ans. Au-delà de l’auteur illustre qu’il était, il exprimait des idées qui méritaient d’être retenues par la classe politique. Ce qui frappait c’est que son engagement à droite ne l’a pas empêché d’être apprécié de tous à force de penser pour tous, y compris des adversaires qu’il séduisait par sa souplesse intellectuelle et sa grande tolérance. Sa grande capacité à pratiquer l’auto-dérision n’est pas pour rien dans la popularité qu’il avait acquise. Il a incarné un bonheur de vivre d’autant plus compréhensible qu’il avait de la chance : entourage bourgeois, existence cossue, carrière éblouissante, toutes choses qu’il devait en partie au fait d’être bien né mais surtout à ses dons éclatants, son talent, sa vivacité d’esprit incomparable, sa culture insondable qu’il ne mettait jamais en avant, son humour ravageur. Un « égaré » dans un pays où le pessimisme est promu en art de vivre, un chanceux conscient qui n’hésite jamais à se demander ce qu’il fait là.

Johnny Hallyday n’est pas entré dans mon répertoire tout de suite. Moi, j’étais plutôt « 3 B » : Bécaud, Brel et Brassens. J’ai pourtant le même âge que lui. Mais le style « yéyé », au début des années 60, je trouvais ça puéril. Et puis les « blousons noirs », c’était pas très bien vu dans mon environnement familial … Il faut dire que je sortais de « l’austère maison d’Instituteurs », autrement dit l’Ecole Normale. J’ai commencé à aimer Johnny Hallyday à partir de la période « Noir c’est noir ». Ensuite, comme tout le monde, j’ai goûté chaque fois un peu plus la voix et le spectacle, sans pour autant avoir jamais eu l’occasion d’assister à un de ses concerts, ce que je regrette aujourd’hui. Donc, Johnny Hallyday est mort dans la nuit de mardi à mercredi d’un cancer des poumons, à l’âge de 74 ans. Il est parti trop tôt, c’est une évidence. Sa disparition est accueillie à juste titre par un chagrin et un deuil national. Car il était, plus qu’un chanteur, plus qu’un rocker, il était un facteur d’unité du pays. Il ne cachait pas que sa préférence allait à la droite. Ce qui n’était pas évident quand on connait son parcours et d’où il vient. Il avait eu d’autant plus ma sympathie qu’il avait soutenu Giscard et je vois encore Jean-Pierre Raffarin imiter le rocker lors de nos « universités d’été » politiques. Il était un ami de Nicolas Sarkozy. Mais cela ne l’empêchait pas de se rendre à la fête de l’Huma. L’homme faisait ses choix, le chanteur s’adressait à tous, ce qui traduit générosité et liberté de sa part. Dans son genre, il pouvait se targuer de réunir autour de son art un immense consensus, tant il était incontestable. Il faisait partie de ces hommes très rares dont l’immense notoriété les rend indiscutables. Ce qu’il disait ou pensait n’enlevait rien à ce qu’il apportait à tous les Français, cette communion de sentiments, d’admiration, de bonheur collectif. Et pourtant, lui aussi est un « égaré » dans la chanson puisque son rêve était d’être comédien ou acteur, bref, de faire du cinéma. Certes, il en a fait, pourtant ce n’est pas ce qu’on retiendra de lui.

Une même communion nationale.

Entre celui dont la dextérité et l’abondance littéraires lui valait des millions de lecteurs, pour qui la curiosité et le partage culturel lissaient les différences, et qui passait parfois pour un amuseur public, et celui pour qui la liberté de vivre comme il l’entendait n’avait pas de prix, et qui de sa voix puissante a eu une carrière exceptionnelle, une existence de triomphes et de gloire, le même droit à la communion nationale s’est imposé. Jean d’Ormesson était dans la vie, c’est-à-dire avec un appétit inextinguible, comme il était dans le combat. Académicien, c’est lui qui a fait entrer dans la vénérable institution la première femme, Marguerite Yourcenar. C’est lui aussi qui a menacé de quitter l’Académie, qu’il aimait par-dessus tout, si Alain Finkielkraut, harcelé par une cabale qui n’honorait guère quelques-uns de ses futurs collègues, n’y était pas admis. Mais il n’est jamais tombé dans l’engagement aveugle. Comment ne pas penser, en même temps, au caractère de lutteur de Johnny Hallyday, prêt à tous les sacrifices pour sa scène et honorer un public. L’un a eu une vie peut-être plus courte, mais si chargée de moments magnifiques qu’elle lui aura probablement semblé plus pleine, et jusqu’au dernier moment, il aura chanté, puisqu’un dernier album était prêt et va sortir. L’autre a patienté longtemps pour aller vérifier ce qu’il y a de l’autre côté, comme il disait, continuant à produire ses écrits jusqu’au bout. Ultimes point communs de deux être exceptionnels à tous égards. Deux modestes aussi.

La postérité dira si Jean d’Ormesson est du niveau des écrivains que l’histoire et l’enseignement retiennent. Elle dira aussi, si Johnny  existera encore dans les bacs des disquaires longtemps après sa disparition physique. A vrai dire, personne n’en sait rien. Ce que l’on peut simplement affirmer, c’est que la France vient de perdre deux monstres sacrés, qui contribuaient chacun à sa manière, à son identité culturelle. Et c’est toujours une perte. Nous sommes envahis par le regret d’avoir perdu deux hommes qui tenaient une si grande place dans la vie de presque tous leurs concitoyens, et donc dans la nôtre..

 

 


LA VERITE SI JE MENS !

Comédie grecque

 

Nous abordons le dernier mois d’une année 2017 vraiment accablante. Accablante pour le mandat Hollande dont nous commençons à mesurer tous les errements avec leur cortège de bombes à retardement pour ceux qui lui succèdent. Accablante aussi pour ceux qui nous gouvernent parce  qu’ils nous entraînent dans la mauvaise direction.

Un quinquennat désastreux.

Il  a beau utiliser tous les moyens, y compris les  plus futiles, pour ne pas se faire oublier, Hollande aura été le  président le plus  calamiteux que nous ayons connu depuis bien longtemps. Et les Français ne sont pas près de l’oublier. Car il revient toujours d’une façon ou d’une autre dans notre vie. Il y a peu, c’était l’affaire de la surtaxe sur les dividendes, cette décision fiscale censurée par le Conseil d’Etat qui a conduit à  une ardoise de 10 milliards d’€. Les  grandes entreprises ne récupèreront jamais  ces  milliards que l’Etat hollandais leur a illégalement prélevés, puisque le successeur trouve le moyen de faire payer les plus riches d’entre elles pour la  moitié du remboursement qui est imposé à l’Etat. Hier, c’était l’annulation de l’encadrement des loyers, le dispositif le plus emblématique de la politique du logement de l’ancien président. Avec comme résultante des bailleurs et des locataires condamnés à spéculer sur le montant des loyers. Aujourd’hui,  c’est le calendrier de la baisse de  la part du nucléaire dans la production de notre énergie qui est revu avec comme effet une filière énergétique ballottée à tous les vents alors qu’elle était un fleuron de réussite. Et pour terminer, il aura fallu attendre 2017 pour voir la France, assommée par le choc fiscal de 2012, renouer avec la  croissance en rejoignant le train des pays développés pour qui elle avait redémarrée dès 2010. Ce sera cette année 1,8%, une  performance plus de deux fois supérieure à celle que notre pays a connu depuis le début de la décennie (0,7%). Elle reste toutefois encore inférieure à celle de la zone euro qui atteint 2,3%. Et Hollande voudrait faire croire que cette performance est atteinte grâce à la politique qu’il a menée.  Vraiment pas sérieux ! 

Macron, guère mieux.

Cassons déjà la patte au canard : l’embellie actuelle de l’économie française n’est en rien redevable à l’actuel gouvernement, même si évidemment on ne s’en plaindra pas. Nous avons un Président dont on cerne mieux les contours : il est arrogant, égocentrique, un rien autoritaire et présomptueux.  Il est plus dans l’esbroufe que dans  la réalisation concrète. Car en fait, sa politique est superficielle. Il aime  faire de longs discours, il soulève la  poussière mais quand elle est retombée, peu de choses ont bougé. C’est pourquoi il  multiplie  des chevaux de bataille, s’agite, court la planète, tire à hue et à dia,  afin que la  poussière soulevée ne retombe jamais et nous empêche de voir la réalité. Après  la réforme du code  du travail, on allait voir ce qu’on allait voir, enchainer les réformes pour transformer le pays. Le grand soir de la fiscalité :  reporté à 2020 ;  la baisse de la dépense publique : pas à l’ordre du jour, le gouvernement serait même plutôt  dépensier et le Ministre des Finances est obligé de courir à Bruxelles bidouiller quelques accommodements comme au temps de Sapin ; pour la politique du logement, sujet à 40 milliards, le projet de réforme tourne à la Bérézina : après avoir annoncé 1,5 milliards d’€ de baisse des APL aux organismes HLM, pour les forcer à réduire les   loyers, l’effort a été discrètement ramené à 800 millions , qui pourraient même descendre à 400, cet épisode pourrait même se solder par une hausse de la TVA.  En matière de réforme de la politique du logement, on a vu mieux ! Dernier épisode : le  SMIC, pour lequel un rapport d’experts estime qu’il ne faut surtout pas  l’augmenter, car il écrase la politique salariale  en empêchant les augmentations,  le gouvernement répond dans la  plus grande tradition des technocrates socialistes que son augmentation est nécessaire  pour la « juste » rétribution des salariés, au nom de l’égalitarisme, évidemment. Tous smicards !

L’Etat dépensier reste la panacée.

Interrogée sur les mesures Macron en faveur des femmes, Caroline De Haas, figure de proue du féminisme répond : « sans hausse de budget, c’est impossible ! » Tout  est dit ! C’est ainsi que  le Président a enrayé la grève des routiers contre la loi Travail : en les achetant. Voilà bien le problème. Faute d’enrayer son goût pour  la dépense publique, notre pays est condamné à acheter cher et à crédit une croissance faible. Ce sera encore le cas en 2018 : croissance prévue à 1,7% au prix  d’un déficit de 2,9% ! L’économie française reste constamment sous la menace des déficits du commerce extérieur et des finances  publiques qui témoignent de déséquilibres fondamentaux que le gouvernement Macron-Philippe ne cherche pas à résorber. La hausse de la croissance, qui est une bonne nouvelle ailleurs, se traduit, chez nous, par une détérioration de la balance commerciale dont  le déficit s’élève à 62 milliards sur 12 mois ; et les parts de marché françaises sont réduites à 3,3% dans le monde, une résultante de la dégradation de la compétitivité de nos produits. Désormais la France est 22ème au classement du Forum économique mondial, alors qu’elle était encore 15ème en 2010.  Merci qui ? La  situation des finances publiques n’est pas meilleure,  malgré les rodomontades de M. Darmanin. Le déficit ramené en-dessous de 3% est un résultat précaire, d’autant plus que les taux d’intérêt ont entamé leur remontée. Le bon indicateur c’est la place de la France en 2018 : la dernière de  la zone euro, alors que le déficit espagnol sera à 2,4% en 2018 et 1,7% en 2019… L’asphyxie de notre pays résulte de la dérive continue des dépenses qui culminent à 55% du PIB. La transformation du modèle social (les transferts sociaux représentent 34%  de la dépense publique)  ne sera pas portée  par nos partenaires ! Seules les réformes intérieures effectives pourraient rehausser la croissance potentielle.  Mais les discours ne suffisent pas,  et la poussière soulevée finit toujours par retomber.

 


«LES RÉPUBLICAINS DOIVENT CONSTRUIRE UN PROJET LIBÉRAL»

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Calmels liberaux

Par Virginie Calmels, Aurélien Véron et Pierre-Gilles Tronconi

 

La droite est encore groggy quelques mois après sa double défaite électorale.

Il y a un an, tout le monde déclarait « imperdables » la présidentielle et les législatives. Aujourd’hui, la droite compte moins de 100 députés. Depuis, le piège Macron semble s’être refermé sur elle : la droite est KO, sans cap, et sans doute ses anciens leaders portent une part de responsabilité dans cet échec.

Si elle veut retrouver un avenir, la droite doit se réinventer et changer complètement de paradigme. Certes, Laurent Wauquiez n’est pas libéral ; il l’admet d’ailleurs bien volontiers. Mais en proposant à Virginie Calmels d’être sa vice-présidente, il a compris l’importance cruciale de redonner aux idées libérales toute leur place. Ce sentiment n’a été que renforcé par les Universités de la Liberté organisées par DroiteLib’, le Parti Libéral Démocrate et Ecologie Bleue : lors de son intervention, Laurent Wauquiez a rappelé que la droite se devait de marcher sur deux jambes : conservatisme et libéralisme. Par ces mots, Laurent Wauquiez nous prouve que, plus que jamais, les libéraux ont une réelle chance de contribuer à la renaissance de la droite.

La droite doit remettre l’individu et la société civile au cœur de son projet, et repenser le périmètre de l’Etat en le recentrant sur ses missions régaliennes. Ce changement de paradigme est d’autant plus nécessaire qu’Emmanuel Macron est parvenu à séduire un électorat de droite bienveillant à son égard. Les modestes réformes de ce social-démocrate issu du parti socialiste plaisent d’autant plus que le bilan de la droite au pouvoir est décevant.

Projet disruptif. 

La droite ne pourra pas renaître dans l’opposition systématique et doit ainsi concentrer ses efforts sur la construction d’un projet disruptif et courageux. Baisser les impôts, c’est bien. Refondre le pacte social entre les citoyens et l’Etat, c’est mieux. La droite doit remettre l’individu et la société civile au cœur de son projet, et repenser le périmètre de l’Etat en le recentrant sur ses missions régaliennes. Fini l’Etat infantilisant, l’Etat spoliateur, l’Etat harceleur des initiatives privées. Place à l’innovation, à la valorisation du mérite et de la performance, à la promotion d’une écologie positive ; à la concurrence dans les services publics pour offrir le meilleur aux Comment ?

L’Etat doit revenir au service des citoyens dans la transparence. Il ne peut plus être un amas bureaucratique de monopoles ruineux au service d’eux-mêmes. A l’ère du Big Data, toutes les collectivités et administrations ont le devoir de publier en ligne leur budget détaillé de fonctionnement. Les parlementaires ne devraient pas pouvoir conserver leur statut de fonctionnaire afin d’être réellement indépendants des administrations dont ils sont censés surveiller la qualité du travail et dont ils votent le budget chaque année. Ces mesures simples, accompagnées d’une réduction radicale du mille-feuille administratif, où trop de collectivités se mêlent de tout, restaureraient la crédibilité des dirigeants politiques aux yeux des Français.

Chaque Français naît avec 80 000 euros de dettes sur le dos : faire peser sur nos enfants un impôt futur aussi massif sans leur consentement constitue un grave déni démocratique

Mais ne perdons pas de vue l’essentiel.

Après 44 années de déficits ininterrompus que l’explosion de la pression fiscale n’a pas suffi à endiguer, chaque Français naît avec 80 000 euros de dettes sur le dos : 32 000 euros au titre de la dette « apparente » de 100 % du PIB, et 48 000 euros au titre des engagements non financés de l’Etat, soit 150 % du PIB selon la Cour des Comptes. Faire peser sur nos enfants un impôt futur aussi massif sans leur consentement constitue un grave déni démocratique. Que feront nos technocrates, lorsque les taux d’intérêt remonteront ? L’Etat français n’aura d’autre choix que de décréter un moratoire sur la dette, ponctionner l’assurance vie et suspendre les remboursements auprès d’investisseurs étrangers pour éviter la banqueroute.

Seuls les libéraux auront le courage nécessaire de réformer l’Etat et d’enrayer la spirale de la dépense publique pour revenir à une gestion véritablement saine de nos finances. Dire l’inverse aux Français et leur faire croire que l’on pourra sortir de l’impasse sans repenser le périmètre de l’Etat, c’est leur mentir. Comment imaginer qu’en exonérant 80 % des ménages de la taxe d’habitation, ils voteront de manière responsable des dépenses locales qu’ils n’auront plus à financer ? L’impôt doit toucher tous les citoyens sans exception afin de sensibiliser chacun d’entre eux à la dépense. A commencer par l’impôt sur le revenu sous la forme d’une « flat tax » transparente et juste, qui contrairement à l’impôt progressif, ne pénaliserait pas le courage et le mérite.

Bombe. 

Les enjeux n’ont pas changé depuis la présidentielle. Emmanuel Macron ne s’est pas attaqué à la bombe de la dette qui met toujours en péril l’avenir des générations futures. Notre modèle social a toujours besoin d’être refondé et nos libertés restaurées pour remettre la France à sa juste place dans le concert des Nations. Au-delà des mots et de la gesticulation, les enjeux environnementaux ne sont toujours pas pris en compte avec clairvoyance et bon sens. Nous devons cesser la distribution de tranquillisants atténuant la « préférence nationale pour le chômage » pour enfin libérer l’activité. L’élection du président des Républicains nous offre une chance de fixer le cap sur les libertés pour la droite de demain.

Pour toutes ces raisons, les 10 et 17 décembre, nous soutiendrons la candidature de notre allié Laurent Wauquiez à l’élection de la présidence des Républicains et, dès le lendemain, nous relèverons nos manches pour construire ensemble un projet libéral pour la France.

Virginie Calmels est présidente de DroiteLib’, Aurélien Véron est président du Parti Libéral Démocrate et Pierre-Gilles Tronconi est président d’Ecologie Bleue.

 

 


LE BITCOIN : NOUVELLE FOLIE !

Bitcoin

Savez-vous ce qu’est le « Bitcoin » ?

C’est une monnaie virtuelle ce qui veut dire qu’elle n’existe  pas comme monnaie « sonnante et trébuchante ». Souscrite et échangée sur un réseau crypté, on peut  l’acheter maintenant dans des boutiques et on peut s’en servir  pour faire des achats sur quelques plates-formes numériques. Elle n’est émise  par aucune banque centrale et n’existe que par rapport  à une communauté du web ce qui lui confère une valeur hautement volatile. C’est avant tout une monnaie spéculative :  on achète du bitcoin dans l’espoir de faire une grosse plus-value et comme les transactions se font sur  le  « shadow marché », elles échappent à  toute imposition. Le bitcoin vaut désormais  plus de 10.000 dollars. Dix fois plus qu'au début de l'année ! Comment expliquer une telle progression ? Deux experts donnent leur avis.

Jean Tirole.

Dans une tribune au « Financial Times », l'économiste français, prix Nobel en 2014, s'inquiète de la montée en puissance de la cryptomonnaie, et a décidé de prendre la plume et d'exposer ses craintes sur un phénomène qu'il qualifie de « pure bulle » financière. Il s'inquiète de la frénésie qui s'est emparée des particuliers et des acteurs financiers et pose une série de questions sur la soutenabilité et l'intérêt économique du bitcoin et des cryptomonnaies. Pour le chercheur, qui rappelle que le bitcoin a vu sa valeur être multipliée par 30.000 depuis 2011, la monnaie virtuelle est une bulle financière. C'est un « actif sans valeur intrinsèque », rappelle-t-il, soulignant l'absence de réalité économique derrière le  Bitcoin lancé en 2009. Et surtout, il  prévient que rien ne protège les particuliers et les acteurs financiers d'un éventuel effondrement : « Son prix pourrait tomber à zéro si la confiance dans le système venait à disparaître. » Et si Jean Tirole reconnaît toutefois que « certaines bulles », comme celle de l'or notamment, n'ont jamais explosé, c'est pour rappeler qu'il n'en ferait pas le pari, avec ses « économies ». Pour lui, la démesure du phénomène se retrouve notamment dans l'explosion des levées de fonds en cryptomonnaies. Celles-ci ont dépassé les  3 milliards de dollars en 2017.  « Annoncées comme un instrument de désintermédiation financière, les « ICO » négligent les fondamentaux de la finance : l'utilisation d'intermédiaires fiables et bien capitalisés pour suivre les projets ». Mais outre la question de la réalité financière du phénomène Bitcoin, l'économiste, s'interroge aussi sur le rôle « social », selon lui, « insaisissable » de la monnaie 2.0. Pour le Nobel 2014, la création de monnaie devrait bénéficier à « la communauté » à travers un gouvernement, qui dirige un budget. « La création monétaire fournit traditionnellement au gouvernement des ressources supplémentaires. » Au lieu de ce système, on assiste, selon le chercheur, à une privatisation de la monnaie. « Les bitcoins sont concentrés dans des mains privées ». Ce qui pose aussi la question des politiques publiques « pour quiconque voit la monnaie comme un complément nécessaire aux économies de marché ». Une monnaie pour jouer avec le feu en quelque sorte et qui n’alimente en rien l’économie réelle.

Jean-Marc Vittori.

Pour l’économiste et chroniqueur régulier des Echos la flambée de la cryptomonnaie peut s'expliquer par la découverte d'un gisement de richesses incroyablement prometteur, ou par la formation d'une bulle. D’après lui, le premier motif est a priori exclu. Le Bitcoin, cette monnaie électronique décentralisée qui circule sur les réseaux informatiques, existe depuis près d'une décennie. Aucune percée majeure cette année ne saurait justifier une telle poussée des cours : le bitcoin est une formidable bulle, qui va éclater un jour ou l'autre comme toutes les bulles. Jean-Marc Vittori avance cinq raisons pour expliquer cette flambée : La première est l'attrait de la nouveauté qui se développe après plusieurs années de diffusion, dans ce qui ressemble à une première maturité. La deuxième raison est l'appât du gain : sur des marchés financiers où les obligations ne rapportent pratiquement rien et où les actions semblent déjà chères, beaucoup d'investisseurs et d'épargnants ont logiquement envie de placer une petite partie de leur argent sur des placements qui les font rêver, même s’ils sont à haut risque. La troisième raison, qui est apparue cette année, est le succès des « ICO », ces levées de capitaux où des actions d'un nouveau genre, les « jetons numériques », sont vendues en cryptomonnaies comme le Bitcoin. D'où la quatrième raison : une demande très forte sur une offre à base étroite, de moins de 200 milliards de dollars - moins du quart de la valeur d'Apple, ou la masse monétaire d'un petit pays. Il existe aussi une cinquième raison qui est d'une autre nature et ne peut pas se mesurer : c'est le recours intensif au Bitcoin pour faire des opérations de fraude ou de blanchiment.

L’émergence d’un nouvel ordre monétaire ?

Les deux analystes financiers semblent se rejoindre pour constater l'émergence d'un nouvel ordre monétaire, radicalement différent de celui qui s'est instauré depuis des millénaires. La frappe de la monnaie a toujours été une marque de pouvoir. Ces trois derniers siècles, ce pouvoir a été centralisé par les Etats, qui l'ont délégué récemment aux banques centrales. Mais la société numérique qui s'amorce est organisée très différemment. Même si leur rôle est indispensable, les Etats auront du mal à y résister comme on le voit déjà avec la levée de l'impôt, auquel les géants du numérique échappent trop facilement. Des monnaies numériques, en concurrence, avec des usages très différenciés, constituent sans doute un horizon logique de ce nouveau monde. Les banques centrales pourront bien sûr émettre leurs propres monnaies électroniques, mais elles ont perdu de leur crédit ces dernières années, avec les politiques « non conventionnelles », en créant des immenses masses d'argent pour lutter contre les dégâts de la crise financière. La « blockchain », cette gigantesque base de données décentralisées où toutes les transactions sont enregistrées et accessibles au public, est une véritable révolution, nous prévient Marc Fiorentino : «  Aujourd'hui, tous les acteurs sérieux de la finance travaillent sur le sujet. Les monnaies virtuelles en général se sont également inscrites dans le paysage financier. Et elles vont y rester. Elles ne vont plus disparaître. Elles ont leur utilité, certains pays comme le Japon les adoptent, toutes les banques centrales travaillent sur le sujet et on se demande si à terme chaque monnaie réelle n'aura pas sa e-monnaie, sa monnaie virtuelle. On ne peut plus aujourd'hui balayer ces sujets en disant que c'est une escroquerie et que tout va disparaître du jour au lendemain ». Mais aujourd'hui c'est le far-west le plus total. Par essence on est dans un marché sans aucune réglementation, sans aucun encadrement, d'une opacité totale et dont on sait pertinemment qu'une partie de l'utilisation est frauduleuse. Et nul ne sait quelles monnaies survivront demain, le Bitcoin, l'Ethereum ou des autres centaines de monnaies virtuelles existantes. Dès lors, on aura à court terme des accidents, des explosions de bulles. C'est normal, c'est la règle dans toute innovation.

Le succès du Bitcoin traduit peut-être une fuite en avant de la monnaie version XXIe siècle. Ainsi, la capitalisation totale du Bitcoin s'élève à environ 180 milliards de dollars. Une hausse qui ne semble pas prête de s'essouffler quand on lit certaines projections sur le cours de la cryptomonnaie. Un analyste prédit un Bitcoin entre 50 000 à 100 000 dollars dans les six à 18 mois, sans qu’on puisse en être certain. On comprend que les Français qui ont des liquidités se jettent dessus pour fuir leur enfer fiscal. Ce qui est certain c’est qu’il est impossible de se faire une opinion sur sa valeur tant le trading est ultra spéculatif. Au point que certaines plateformes (de trading) ont arrêté de proposer des produits dérivés sur le Bitcoin, un peu effrayées par les volumes et par la volatilité. Il vaut peut-être 50 ou 100 000 dollars…  ou zéro !

Sauf que l’explosion de la bulle, comme celle des assignats en son temps, pourrait refroidir les ardeurs pour un bon moment. Les répercussions économiques ne sont guère à craindre étant donné la déconnection de la monnaie virtuelle avec le réel. Quelques spéculateurs ruinés, bah, ça leur fera les pieds !

 


LA FAUSSE DROITE ET LA VRAIE DROITE

La liberté guidant le  peuple bisLa Liberté guidant le peuple

 

Un groupe de quelques dissidents qui disent encore  appartenir aux Républicains vient de créer un parti : « Agir ».  Curieusement, il n’y aura pas  besoin de cotiser  pour adhérer  et on y acceptera la double appartenance avec LR. C’est dire si les fondateurs sont sûrs d’eux !  Déjà au départ, ils ne sont pas capables  de se mettre d’accord, puisque la direction sera provisoire et collégiale et trois d’entre eux, et non des  moindres, ont préféré partir à LREM. Autrement  dit, ils sont incapables  de se faire confiance et de se répartir les rôles.  On ne peut pas dire que Frank Riester ait vraiment réussi son coup. Il  a beau proclamer qu’un large espace existe à droite entre Macron et LR, j’ai bien peur qu’il n’existe que dans son imagination  et ce n’est pas avec un parti mort-né, qu’il pourrait l’occuper, quand bien même il réussirait à le faire exister, sans élus et sans moyens financiers.

« Agir » c’est une fausse droite.

C’est la droite de l’impuissance,  celle qui s’est toujours couchée. Elle agite aujourd’hui des mots, comme  une litanie, mais court après une politique de gauche social-démocrate. Ce sont des gens qui ne savent plus où ils habitent. Leur argumentaire  tourne en rond : « il faut que Macron réussisse pour éviter demain les extrêmes ». Ils ne voient pas que la politique du gouvernement actuel n’est que le  prolongement de celle du mandat précédent, avec les mêmes technocrates et quelques ajustements pour redonner un peu d’air aux entreprises sans lâcher l’emprise sur elles.  Et elle ne peut qu’échouer, les mêmes causes  provoquant toujours les mêmes effets : déficits, dette, chômage  … Pire, ils refusent de voir le mouvement de fiscalisation généralisée qui va centraliser entre les mains d’un état déjà omnipotent et obèse le financement des collectivités territoriales, l’assurance maladie et l’assurance chômage.  On ne peut accepter ça et se dire de droite !

La vraie droite a enfin changé de logiciel.

Ce que les commentateurs n’ont pas compris, c’est que la droite a enfin changé de logiciel. Ceux-ci restent dans l’extase macronienne et le déjà vieux discours qui sert les intérêts de Macron : tout ce qui est  à droite et qui ne se reconnait  pas dans l’action du président court après Le Pen ou appartient au « vieux monde ». Simpliste et usé.  Ils refusent de voir dans la majorité présidentielle ce ramassis d’incompétents et d’opportunistes qui n’en sont pas à une contradiction près de Bruno Le Maire à Olivier Dussopt qui défendent un jour ce qu’ils dénonçaient hier, avec la même ardeur. Plus intéressés par les postes que par les convictions !  En fait, la  droite a tiré les leçons de sa défaite  et on s’en apercevra  bientôt. Le discours de Wauquiez n’est pas ringard.  On voudrait le réduire à celui d’un FN bis, ce qui est évidemment une caricature commode. Il a, en effet, décidé de s’adresser à ces deux électorats qui, cumulés approchent les 50%, les Français qui ont voté François Fillon et ceux qui ont voté Marine Le Pen. Où est le crime ? On a compris : il devient dangereux s’il réussit à convaincre. Sauf que son discours est neuf : sur  les aspirations du peuple de droite,  sur la sécurité, sur les territoires, sur la culture française,  sur l’Europe,  sur l’économie,  parce qu’il privilégie le concret. Il a choisi la cohérence, et veut s’appuyer sur ce que la droite représente en termes de valeurs, d’idées, d’engagements. Toutes conditions nécessaires à la reconstruction. Le consensus viendra après. Les  ateliers de la refondation ont démontré qu’il existe  bel et bien une dynamique intellectuelle chez les Républicains, savamment occultée par la macronie et les médias. Mieux,  même, ils donnent une feuille de route au futur vainqueur de l’élection. La droite dispose d’un socle de pensée solide.

Le renouveau est en marche.

Ces commentateurs  ne veulent pas  voir non plus cette génération montante,  pourtant bien visible s’ils voulaient ouvrir les  yeux, de jeunes élus LR qui n’ont pas froid aux yeux et dont les convictions sont rafraîchissantes. A côté des jeunes intellectuels, économistes et philosophes, qui alimentent la réflexion, les Républicains disposent de nombreux jeunes élus, issus des dernières élections locales.  Elevés au sirop de la radicalité d’une gauche donneuse de leçons, ils ont le verbe haut et n’ont pas froid aux yeux. Ils l’ont affrontée et souvent vaincue, quand ce n’était pas le Front National. Dans les  assemblées où ils sont élus, nationale ou territoriales, ils se font remarquer par leur verve, leur engagement et la qualité  de leur travail.  C’est Othman Nasrou, remarqué par Valérie Pécresse, qui préside le groupe LR de la Région Ile de France, c’est Maël de Calan, élu de Roscoff qui n’a pas peur de briguer la présidence de LR, c’est Fabien Di Philippo, député de Moselle, Aurélien Pradié, député du Lot, qui sont les « turbulents » de l’Assemblée  pendant les prises de paroles de LREM,  c’est Emilie Bonnivard députée de Savoie, soutien de Laurent Wauquiez et pour qui les « idées doivent guider le mouvement et être portée par une voix forte »,  c’est encore Christine Lavarde, sénatrice des Hauts de Seine, qui s’est permise de coller le rapporteur du budget… J’en passe. Pour ces trentenaires  « la ruralité n’est  pas un gros mot et la France périphérique n’est pas un produit marketing » ! Ce n’est pas le moindre des paradoxes : dans ce paysage bouleversé, la droite se réveille avec des atouts. En plus du renouvellement de ses élus, elle peut compter aussi sur son solide réseau territorial de régions, départements, grandes villes. Les Républicains sont représentatifs de la France des territoires et c’est ce qui va les sauver.  Aucun autre parti n’est dans la même  situation. Cela donne une assise solide pour la reconquête. Entre Macron et l’extrême droite, il y a place pour une  « droite  assumée qui n’a pas peur de son ombre et qui porte fièrement le drapeau de ses valeurs » (dixit Flora  Sabbagh, présidente des Jeunes Républicains des Yvelines, 23 ans).

 


DRÔLE D’EPOQUE !

Haddock cons BIS

La République selon Macron

Drôle de  République, oui ! Voilà comment on arrive en donneur de leçons qui va tout révolutionner  pour faire … pire qu’avant. Nos  institutions en prennent un sérieux coup.  Voilà le parti  majoritaire  à l’ Assemblée nationale  qui élit son dirigeant, déjà désigné d’office, par un vote  à mains levées comme au bon vieux temps de « Tintin chez les soviets » et le guignol ainsi adoubé  va rester au gouvernement et aura en charge  les relations avec le parlement. Ainsi le chef du groupe majoritaire est aussi celui  qui est en charge de dialoguer avec les autres, du jamais vu.  Voilà un curieux remaniement qui installe au gouvernement un député socialiste proche de Hamon,  qui n’a pas voté le  budget,  qui a  traité récemment Macron de « connard », et qui se retrouve à Bercy, au budget,  justement. C’est Darmanin qui doit  être content, il va découvrir encore mieux ce que c’est que d’être de droite « et » de gauche. Episode que j’intitulerais volontiers : « Les délices de Machiavel ». Voilà les « exclus » de LR qui font enfin « leur coming out ». Je ne veux pas parler de leurs préférences sexuelles mais de l’adhésion à « En Marche » de Solère,  Lecornu et Darmanin. Une clarification  qui pose un problème : du coup tous les questeurs de l’Assemblée nationale appartiennent au même parti,  ce qui est contraire  à  toutes les traditions républicaines. Solère devrait avoir l’honnêteté de démissionner, sauf à être un vrai « pourri ». La  France devient une république bananière.

La taxe d’habitation.

Si la réforme n’est pas invalidée par  le Conseil constitutionnel,  et que vous faites partie comme moi des  malheureux qui n’y échapperont pas,  vous allez être punis quatre fois.  D’abord en continuant de la payer, puis, comme l’Etat va  attribuer une dotation compensatoire à votre commune, avec vos impôts, vous paierez pour vos voisins exonérés. Ensuite, il est fort probable  que la commune ajuste  à  la hausse le taux de la taxe d’habitation restante pour faire  la soudure, et enfin, il y a gros à parier que la taxe foncière en prendra aussi un coup. On ne peut pas faire  plus inéquitable. Et quand j’entends comme vendredi, sur un plateau  télé, un partisan macronien expliquer que c’est un impôt injuste  parce que celui qui a 10 000€ et celui qui en a 1 000, paient la  même  taxe,  je me dis qu’ils ont le cerveau rétréci  pour tenir un raisonnement aussi imbécile. En effet, la taxe d’habitation est fonction de l’habitat qu’on occupe et finance l’accès à des services ouverts  à tous. Chacun doit être libre de choisir son mode de vie : un  pauvre préférer faire des sacrifices  pour sa maison, un riche vivre dans une cabane de jardin …  Il y a suffisamment de prestations mises sous condition de ressources.  Vous allez voir que ces gens-là vont nous mettre demain le prix du m3 d’eau en fonction des revenus. Mais inquiétez-vous davantage puisque le Garcimore qui nous gouverne veut créer un nouvel impôt  plus « juste » pour financer les  collectivités. On peut craindre le pire ! En effet, en France, la  justice fiscale ce n’est pas faire participer tout un chacun à raison de ses facultés contributives, comme le prévoie la Constitution, c’est quand seuls les « riches » paient. Sauf que les riches en question sont de moins en moins nombreux et de moins en moins riches.

Dette publique

L’Europe rappelle la  France à son devoir   : elle doit impérativement diminuer sa dette et émet des réserves évidemment justifiées sur le budget 2018. La croissance permettra peut-être de rester à la limite des 3% de déficit prévus par le traité.  Mais le pays est loin du compte sur le front de sa dette qui s’élève aujourd’hui à 96,9% du PIB  alors que le plafond du traité est à 60% ! (Moyenne de la zone euro 87,2%) Ce que Bruxelles voit bien, c’est  que l’effort « structurel » (en clair, le vrai effort) pour la construction du budget est en recul important par rapport aux années précédentes, malgré les divers « habillages » sapinesques. Et au rythme où sont dépensées les rentrées supplémentaires de TVA pour financer divers ajustements qui seront votés en seconde lecture par l’AN, l’objectif risque de ne pas être atteint.  Une faiblesse malvenue au moment où Macron voudrait pousser ses ambitions  de réforme : l’Allemagne et les Pays d’Europe du Nord pourraient bien lui opposer  le manque de volonté budgétaire. Autrement dit « commence par te réformer toi-même » ! Le fait que l’Italie  soit endettée à 131% du PIB n’est  pas une excuse. Néanmoins, c'est une source d’inquiétude supplémentaire pour l’Union européenne. Une bonne nouvelle, (enfin presque), pour terminer : les Etats de la zone euro vont lever un peu moins d’argent sur le marché obligataire  en 2018 : 860 milliards tout de même. La BCE (Banque Centrale européenne) prévoit donc d’alléger ses interventions, ce qui provoquera inévitablement le retour à la hausse des taux d’intérêt.

RAF (Rien à F…)

Stéfanini,  le directeur de campagne de Fillon qui a abandonné la campagne en … rase campagne publie un bouquin sur les dessous de la Bérézina. Trop tard et hors sujet. Et même immoral : il compte se faire du fric sur le dos de la bête abattue. Je ne risque pas d’acheter.

Le « black friday » se termine enfin. Ras-le-bol de  toutes ces pubs qui ont envahi mes écrans depuis quinze jours ! Rien que l’expression me hérisse : anglicisme plus couleur synonyme de mauvais souvenirs boursiers.

Un enseignant est poursuivi pour avoir eu des « relations » avec une mineure de 14 ans. C’est bien sûr, hautement condamnable quand on occupe cette fonction. Mais que voulez-vous, quand l’exemple vient d’en haut … ?

Les  « con-structifs » d’Agir n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser Laurent Wauquiez,  prétendant que  les  idées libérales, sociales, européennes, humanistes et réformistes sont menacées. Frédéric Lefèbvre est l'un des plus vindicatifs : il  a  pourtant oublié qu’il a été, en son temps, un porte-flingue sans nuances de la Sarkozie.  Ce qui manque à ces gens-là, c’est  l’honnêteté. Sont même pas foutus de s’entendre entre eux, en plus ! Je rassure nos amis : ce sont des affirmations gratuites sans fondement. J’ai fait toute ma carrière à l’UDF avant l’UMP et je reste aux Républicains, et ils me donnent encore plus envie de voter Wauquiez.

L’épidémie de gastro se propage : lavez-vous les mains plus souvent !

 


LES LIBERAUX AVEC WAUQUIEZ

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 Je vous fait partager ce courrier de Virginie Calmels,  car elle représente au mieux ce en quoi je crois !
                                                                                                              


Virginie CalmelsLes Universités de la Liberté de samedi dernier ont connu un franc succès
. D'abord par le nombre de participants mais également par la qualité des idées qui ont émergé lors des échanges avec les intervenants.

Ce succès, je vous le dois !
Depuis le lancement de DroiteLib' vous me faites confiance, ce qui me donne chaque jour l’énergie de défendre nos idées libérales. 

En septembre dernier, j’ai accepté la main tendue de Laurent Wauquiez. J'ai pu vous l'expliquer, cette décision est le fruit d’une volonté sincère de rassemblement pour rebâtir la droite. Par ce choix, j’ai souhaité pouvoir porter au plus haut au sein de notre famille politique la voix libérale. 

Lors de ces Universités de la Liberté, Aurélien Véron, président du Parti Libéral Démocrate et Pierre-Gilles Tronconi, président d'Ecologie Bleue, ont soutenu cette démarche.
À l'occasion de cette dynamique de rassemblement, nous avons annoncé la formation d’une fédération des Libéraux que j'aurai l'honneur de présider, et qui regroupera sur une même plateforme, DroiteLib', le Parti Libéral Démocrate et Ecologie Bleue.

Demain, les Républicains devront construire un projet crédible pour la France auquel nous, les Libéraux, souhaitons contribuer.

Nous avons ainsi interrogé Laurent Wauquiez sur la place et le rôle des Libéraux qu'il souhaiterait accorder au sein des Républicains de demain s'il venait à remporter les élections internes. Voici l'une de ses déclarations : « La droite ne se réveillera qu’avec de l’audace, pas en faisant dans la demi-mesure. Je veux que nous nous projetions vers l’avenir et le libéralisme, qui fait partie de notre corpus idéologique. Je souhaite une complémentarité entre modérés, conservateurs et libéraux, nous avons besoin de tous." 

Parce que le libéralisme est l'un des seuls modèles qui n'a pas jamais été appliqué en France, 
Parce que le libéralisme est une des valeurs mise en avant par les ateliers de la refondations des Républicains,

Je sais que les Libéraux auront toute leur place dans la reconstruction de la famille politique de la droite !

                                                                                                          Virginie Calmels

 

 

 

Communiqué droite lib


L’ALLEMAGNE EN PANNE POLITIQUE

Merkel sceptique

 

Le recours à la coalition à ses limites.

Il est le résultat d’un mode de scrutin, n’oublions pas de le rappeler.  Après deux mois de négociations avec les libéraux et les Verts, la chancelière Angela Merkel, au pouvoir depuis 12 ans et dont le parti, la CDU-CSU, a remporté les élections législatives de septembre, sans avoir la majorité, n’a pas réussi à former un gouvernement de coalition. Le renouvellement de la coalition gauche-droite, tant vantée, avec le SPD, n’a pas pu être envisagé une nouvelle fois. Arrivé deuxième aux élections de septembre, le SPD estime que sa longue coopération avec la droite de Mme Merkel l’a affaibli et qu’il a perdu des suffrages et des effectifs. Il espère se refaire une santé dans l’opposition. Il a  bien fallu envisager  une autre solution. L’idée est donc née de faire un attelage à trois : CDU-CSU, libéraux du FDP et Verts, dite « jamaïcaine », nécessaire  pour avoir une majorité. Ce scénario vient de se fracasser.

L’intransigeance du FDP.

LE FDP, parti libéral, a fait tellement monter les enchères que l’accord  était devenu impossible, plongeant l’Allemagne dans une crise politique sans précédent. Le rôle joué par le FDP, qui a été écarté du pouvoir il y a quatre ans au profit d’une grande coalition CDU-SPD, a été très néfaste, comme s’il souhaitait faire payer à la Chancelière son choix précédent. Celui-ci n’était  pourtant que   le résultat de son faible  score. Son président, Christian Lindner  a donc estimé qu’il « vaut mieux ne pas gouverner que gouverner mal ». En fait, par son opposition têtue à une collaboration avec les Verts, il n’a fait que souligner la capacité de nuisance acquise par l’AfD. Ce parti nationaliste a littéralement bloqué le fonctionnement des institutions, ce qui lui confère une force de nuisance exceptionnelle, pour un résultat électoral certes inattendu mais trop médiocre pour qu’il puisse briguer le pouvoir.

La suite  est compliquée.

La chancelière peut décider de procéder à de nouvelles élections, mais les sondages montrent qu’une seconde consultation produirait des résultats identiques, avec une extrême droite (Alternative für Deutschland, AfD) assez forte en nombre pour continuer à torpiller le jeu des alliances. En outre, de telles élections ne pourraient avoir lieu que dans quelques mois, ce qui contraindrait le gouvernement de Mme Merkel à expédier les affaires courantes, au moment où Emmanuel Macron multiplie les efforts pour « refonder » l’Europe. Elle va consulter le président de la République, Frank-Walter Steinmeier, dont le rôle, en cas de crise politique interne, est essentiel. Mais il ne peut exercer son pouvoir de persuasion que sur le SPD, en lui lançant un appel, et avec lequel la chancelière peut former une coalition presque aussi puissante que pendant les quatre années écoulées… Ce qui est en jeu, c’est d’abord l’excellente gestion de l’économie allemande, qui fait la force de l’euro, et c’est aussi l’avenir de l’Europe que la France de Macron ne peut évidemment assurer seule.

Les inconvénients de la proportionnelle.

La crise est donc assez grave, avec un possible départ de la chancelière actuelle et de nouvelles élections, événements qui affaibliront durablement le pays le plus solide, sur les plans institutionnel, industriel et politique, de l’Union européenne.  On a le sentiment que le revanchisme du SPD, l’insuffisance des concessions faites par les Verts, la jubilation de l’AfD, tout concourt à faire de l’Allemagne un pays secondaire. Or les partis allemands de gouvernement se retrouvent tous sur des points essentiels : l’Union européenne, l’euro, le système économique qui a donné d’excellents résultats. Ce n’est pas la faute d’Angela Merkel si, une fois de plus, elle est arrivée en tête. Les autres partis devraient accepter le verdict  des urnes.  En se dressant contre elle, ils portent atteinte à l’esprit même du processus démocratique. Le SPD éprouve peut-être un grand plaisir à se faire prier par la CDU, il se réjouit peut-être du désespoir de ceux qui l’ont encore battu aux élections législatives, mais il devrait se demander si, en jouant ainsi avec le feu, il ne compromet pas à la fois l’Allemagne et l’Europe. Voilà ce qui arrive quand le mode de scrutin accorde à quelques roitelets de parti une importance disproportionnée avec la réalité de leur base électorale.  Inutile de rappeler ici les vertus du scrutin majoritaire à deux tours, qui ne permet pas de crise de ce genre.

 


PUISQU’IL EST HEU-REUX !

Édouard Philippe

 

« Heu-reux ! »... comme le  cantonnier de Fernand Reynaud

C’est la une du magazine Les Echos en parlant d’Edouard Philippe. Il est  bien le premier à occuper Matignon avec un tel sentiment. Difficile de juger pourquoi. D’habitude, on en parle plutôt  comme d’un enfer. Peut-être de  l’inconscience, comme celle qui le conduit à ne pas mesurer les dégâts que sa nomination a provoquée dans notre famille politique et nos électeurs. Au moins a-t-il la lucidité de penser que ce poste, il ne l’aurait  jamais eu, même en cas de victoire de son mentor Alain Juppé. Et pour cause : si on l’aurait bien vu  comme Secrétaire d’Etat aux Affaires maritimes, un poste fait pour le Maire du Havre, tout le monde peut constater qu’il flotte  dans un costume un peu trop grand pour lui. S’il se voit en chef d’orchestre, alors c’est celui de l’harmonie municipale, parce qu’il n’a rien d’un Karajan. Enfin, puisqu’il se dit  « heu-reux », laissons-le à ses  béatitudes. N’est-ce pas « mon poulet » !

Deux options, et alors ?

Plus intéressantes sont les informations que l’article nous livre sur les dessous de sa nomination à Matignon. Tout serait venu d’un bureau politique mouvementé chez Les Républicains où les  participants n’avaient pas pu se mettre d’accord pour un appel unanime pour le second  tour après l’élimination de François Fillon. Deux lignes s’affrontaient : les partisans d’un appel en faveur de Macron, et ceux qui souhaitaient prôner  l’abstention ou  le simple appel à faire barrage à Marine Le Pen. A ce  moment-là, le risque de  l’élection de cette dernière était faible, mais réel. Risque qui s’amenuisa considérablement après le « face-à-face ». Fallait-il pour autant, comme Edouard Philippe l’a fait, se précipiter en compagnie de Thierry Solère, et le soir même, chez  Macron, qui, tel un renard tapis sous les branchages, n’attendait que ça. Un coup de tête sous l’effet de la colère. On connait  la  suite, même les conseils de prudence d’Alain Juppé n’y firent rien. A aucun instant, les deux protagonistes ne se sont posé la  question de savoir ce que souhaitaient les électeurs de la droite. Or, ils étaient très partagés. Autrement dit, les deux options qui s’affrontaient avaient des arguments recevables. A aucun moment il n’y a eu de volonté de quiconque de favoriser l’élection de Marine Le Pen. Ils auraient dû le prendre en compte, mais non. D’ailleurs, c’est une querelle sans intérêt parce que les électeurs n’en ont fait qu’à leur tête. C’est donc un faux débat devenu un prétexte pour valider une démarche d’ambition personnelle. Ce qui fait qu’elle constitue bien une trahison puisqu’elle plantait un coup de couteau dans le dos à leurs propres amis à la veille des Législatives. Elle serait intervenue après eût été différent. Sauf qu’elle perdait tout intérêt pour l’hôte de l’Elysée qui  aurait alors négocié avec une représentation de la droite beaucoup plus fournie.  Et donc la nomination d’un premier ministre différent.

Le piège du vote par défaut.

J’ai voté Macron. Non par adhésion à un programme que je n’approuvais pas, mais pour  être certain que l’extrême droite ne prendrait pas le pouvoir. Ce n’est pas sans avoir beaucoup hésité, persuadé que cette éventualité avait pris  beaucoup de plomb dans l’aile après le débat. Mes amis Républicains autour de moi se sont abstenus ou ont voté blanc. Personne n’en a voulu à personne. Chacun a choisi ce qui lui  paraissait le mieux à faire. Et  certains de nos leaders nationaux qui continuent de faire le reproche à ceux qui ont refusé d’appeler à voter Macron feraient bien d’adopter la même attitude de respect et de bienveillance. Sauf qu’aujourd’hui, quand je vois le petit chef à la manœuvre, je regrette de lui avoir apporté ma voix d’autant plus que je dois subir une politique que je n’approuve pas. Et je ne devrais même pas m’en plaindre ! Le fait qu’il ait nommé un Ministre de l’Education qui fait du bon boulot met un peu de baume sur la plaie, mais n’empêche pas de voir le reste. Les  petites  manœuvres pour diviser la  droite, les  demi-mesures, la saignée fiscale à nouveau… sans qu’on  touche aux fondamentaux de l’excès de dépenses et de gonflement de la dette.  Cela fait beaucoup à supporter. Par conséquent, pour moi les « Constructifs » continuent d’être dans l’erreur et je les juge sévèrement. Quant à tout faire pour que Macron réussisse, ce sera sans moi, persuadé que sa  politique mène à une impasse. Cela n’empêche pas  de  souhaiter le meilleur possible pour la France puisqu’on a un premier ministre heu-reux !

Plus que jamais, nous avons besoin d'une droite solide.

 


ECONOMIE : TOUR D’HORIZON

Planche à billets

 

Subprime : le retour !

Vous avez aimé la crise des « subprime » immobiliers ? Vous allez adorer celle des « subprime » autos. C’est la Réserve fédérale de New York qui tire le signal d’alarme. Elle constate que les ménages américains ne cessent de s’endetter, comme aux plus beaux jours de 2003-2008. Leur dette totale (immobilier, prêts étudiants, cartes de crédit, prêts auto) tutoie désormais les 13.000 milliards de dollars, un record. Plus inquiétant, la proportion de prêts « subprime », accordés aux ménages les moins solvables, grandit à vue d'oeil. Notamment dans les crédits auto, où ils représentent un quart des emprunts. Des crédits accordés en majorité par des fabricants ou des concessionnaires. Autrement dit des acteurs qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations que les banques. Cela ne vous rappelle rien ?

La faillite du Vénézuela se précise.

Taux à 10 ans dépassant les 50 %, Bourse en hausse de 2.500 %, CDS, inflation… La situation financière du Venezuela est sans précédent. Après plusieurs mois de crise, le Venezuela, pays longtemps le plus riche d'Amérique latine, a été  déclaré en défaut partiel sur sa dette. La dette obligataire du Venezuela s'élève à 63 milliards de dollars : 36 milliards ont été émis par l'Etat et 27 milliards par sa compagnie pétrolière PDVSA. La dégradation des finances publiques, les émeutes, la menace d'une faillite ont propulsé l'inflation à des niveaux stratosphériques. Alors que la hausse des prix dépasse à peine la barre de 1 % en Europe, elle sera de 950 % pour 2017. Face à ce phénomène, certains commerçants ont arrêté de compter les billets, et  les ont pesés à la place. En raison d'une telle hausse des prix, et de  l'effondrement du Bolivar, la Bourse de Caracas a fait office de placement refuge : elle a pris 2 481 % en un an !

Le Japon va mieux.

Seize ans que le Japon ne nous avait pas habitué à cela. Le produit intérieur brut (PIB) de la troisième économie mondiale a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, signant son septième trimestre d'expansion d'affilée, selon des chiffres préliminaires publiésdernièrement. Jamais depuis le début du millénaire, le Japon n'avait connu une aussi longue période de croissance ininterrompue.

L’Europe n’est pas en reste.

La Commission Européenne a revu très largement à la hausse ses prévisions de croissance pour 2017. Ce sera 2.2% et non les 1.7% initialement prévus pour la zone euro et 2.3% au lieu de 1.9% pour l'Union Européenne. C'est une excellente nouvelle. Du jamais vu depuis dix ans.

Des billets transformés en bitcoins.

Aux Pays-Bas, des distributeurs de billets acceptent de grosses sommes d'argent liquide pour créditer le portefeuille virtuel des clients en bitcoins. Ceux qui en vendent peuvent percevoir des euros sonnants et trébuchants. Mais la prolifération de ces automates inquiète sérieusement les autorités du royaume. Le bitcoin reste un placement à haut risque aux variations extrêmement dangereuses.

L’endettement mondial.

Il  en est des crises comme des glaciations : plus on s’éloigne de la dernière,  plus on se rapproche de la prochaine. La prochaine crise viendra de l’excès de dette, et elle sera mondiale. Il y a un indicateur qui ne s'est guère amélioré depuis la crise de 2008 : celui de l'endettement mondial. Il s'est même largement aggravé. Les Etats ont massivement emprunté pour relancer l'activité, les entreprises ont profité à plein de l'argent gratuit, les ménages ont continué d'acheter à crédit. Résultat : l'endettement n'a cessé de se creuser. La montagne de dette avoisine désormais les 135 000 milliards de dollars - un nombre à 15 chiffres - selon le Fonds monétaire international, qui  tire le signal d'alarme et qui craint ouvertement que le paquebot de la croissance mondiale finisse par se fracasser sur cet iceberg. L'équilibre tient aujourd'hui grâce à l'abondance d'argent dans le système financier. Du pain béni pour les Etats, qui sont nombreux à vivre au-dessus de leurs moyens à peu de frais. Mais le monde est en train de changer. Les grandes banques centrales mettent fin à l'ère des taux zéro et des gigantesques plans de rachats d'obligations. Elles sont bien placées pour savoir que les crises viennent toujours d'un excès de dette.

La surtaxe sur la sellette.

Ce  serait marrant, si on ne parlait pas de milliards et si on ne parlait pas d'argent public, de notre argent. Le Conseil Constitutionnel va être saisi au sujet de la surtaxe d'impôt sur les grandes sociétés. Celle qui vise à financer partiellement le remboursement de la taxe sur les dividendes de 10 milliards d'euros qui avait déjà été invalidée. Si cette nouvelle taxe, instaurée dans la précipitation, est à nouveau invalidée, on aura définitivement basculé dans le ridicule. Et il y aurait encore 12,5 milliards d'€ en contentieux laissés par Hollande que l'Etat pourrait bien perdre. Mais pépère préfère se marrer depuis que c'est le jeunot qui lui a pris la place.

Coup de bol.

Le gouvernement confirme que le déficit de la France sera en dessous des 3% : À 2,9% exactement. Encore un énorme coup de bol de Macron puisque cette baisse du déficit vient des rentrées fiscales liées à la reprise en France qui n'est que la conséquence de la reprise généralisée et principalement de la reprise en Europe. Il faut juste rappeler à ce gouvernement, comme aux précédents, que 3% n'est pas un objectif. L'objectif c'est de ne plus avoir de déficit, être à 0 ! Équilibrer les dépenses avec les recettes. Comme en Allemagne, quoi !

L’Allemagne, justement.

Elle n’a toujours pas de gouvernement, mais la croissance allemande a dépassé largement les prévisions au troisième trimestre 2017 : +0,8%. Ce n'est plus de la croissance, c'est un "boom". 2,3% de croissance par rapport à la même période de 2016. Et une prévision de croissance encore à 2% pour l'année. L'Allemagne va bien, très bien, trop bien même? Certains économistes commencent même à s'inquiéter des risques de surchauffe... 

 


ONFRAY-PELTIER, MÊME COMBAT !

Michel Onfray
Michel Onfray

 

Il y a des jours lumineux qui tombent comme ça, inattendus.

"Nos Provinces, une chance pour la France."

C’est d’abord cette très jolie tribune commise par Guillaume Peltier, député Les Républicains de Loir-et-Cher, le 9 novembre dans le Figaro. Il  y démontre avec brio et dans un style enlevé et élégant que la France des provinces devrait  être la première bénéficiaire des politiques publiques. « Paris n’est pas toute la France, et toute la France ne rêve pas comme Bercy ». Il nous livre une analyse frappée au coin du bon sens du comportement de ceux qui nous gouvernent : «  les enfants gâtés de l’ultralibéralisme tentent d’imposer  leur vision du monde : un modèle individualiste, ultraconsumériste, négateur de notre histoire et de notre exception culturelle, vénérant San Francisco mais ne sachant pas situer Châteauroux ou Montauban… ».  Il oppose à ce modèle imposé d’en haut sa conception d’un Etat fort et protecteur et d’une nation unissant ses identités provinciales. Il démontre en quoi la France populaire et rurale  n’est pas ringarde et il plaide pour un rééquilibrage des  politiques publiques en sa faveur,  arguant que la majorité des Français vivent dans une commune de moins de 10 000 habitants. Il dénonce les sommes  astronomiques déversées pour toujours plus de densité urbaine et de « mobilité embouteillée et d’anonymat social ». Face aux idéologues du vivre ensemble, aux illuminés du vivre-plus-vite, il prône le modèle du « vivre-mieux »,  par « l’enracinement, la relocalisation et l’épanouissement de  la France des villages et des visages ». Et pour lui, il ne s’agit pas d’opposer la France des métropoles et celle des  provinces,  mais  il s’agit de rappeler à juste  titre que pour atteindre l’universel, il faut des ailes et … des racines !  C’est aussi une question d’équilibre et de justice. « Le  vivre-mieux de la société française est la condition de son unité et du renforcement de notre adhésion collective  à  la patrie ».  La conclusion, on ne peut qu’y souscrire, s’adressant à tous les Français de gauche, de droite et d’ailleurs de cette France oubliée : « Soyez fiers et conquérants, car vous êtes l’avenir et la chance de la France.  C’est par  le bas que se forge le haut.  Ce sont les provinces de  France qui nous ferons renouer avec le chemin de la grandeur ». C’est ni plus, ni moins, un appel à une révolution girondine. Girondin par tempérament, je ne peux qu’applaudir des deux mains.

"Dégageons les Robespierrots et lançons la révolution girondine !" 

Le contrepoint est venu quatre jours après, sous la plume de  Michel Onfray, toujours dans Le Figaro.  Michel Onfray  est de ces philosophes qu’on écoute avec respect quand il parle parce qu’il rend intelligents ceux qui l’écoutent. De gauche, il le revendique et l’assume en intellectuel brillant, cultivé, sincère. Il n’est pas connu  pour manier la langue de bois. C’est en cela que son texte tout aussi lumineux prend intérêt :  il plaide pour une décentralisation assumée et réelle. Même quand on ne partage pas ses conclusions, on admire le brio du raisonnement.  C’est encore le cas quand il réagit  à la tribune de Guillaume Peltier, pourtant situé politiquement aux antipodes du philosophe.  Il n’empêche. Il se dit « ravi ».  Et pour cause, sans le savoir, le député du Loir-et-Cher a repris un thème qui lui est cher et qu’il a développé dans un livre intitulé « décoloniser les  provinces ». Il dénonce les « Robespierrots », pour parler comme  Olympe de Gouges,  elle aussi décapitée, « qui sont chez tous ceux qui estiment que Paris doit faire la loi aux provinces… » et il cosigne volontiers l’idée qu’ « il  est temps, au nom de l’équilibre et de la justice, que la France des provinces bénéficie en priorité des politiques publiques ». Selon lui,  seule une révolution girondine pourrait donner de l’air à la France jacobine qui a échoué, de Marine Le Pen à Philippe Poutou en passant par Macron et Mélenchon, Hamon ou Fillon. Un logiciel qu’il faut jeter à la  poubelle. J’adhère.  Après, est-ce qu’il faut reprendre  les vieilles thèses de Proudhon et son « communalisme libertaire », c’est une autre affaire. L’autogestion a ses  limites et Michel Onfray a le droit de pousser sa logique jusqu’au bout, celle du philosophe. Mais si on reste  plus terre-à-terre, on le rejoint à nouveau pour constater que la régionalisation n’a consisté qu’à transférer des pouvoirs secondaires, de « pitoyables hochets » pendant que les régaliens sont conservés par Paris. C’est vrai, les Régions devraient disposer d’une véritable autonomie dont, dit-il, il faudrait désormais « penser la  nature ». Il est persuadé que ce serait un bon moyen de mobiliser les citoyens lassés par le jeu médiatique et  politique qui a pris le  pas sur la démocratie. Il  rêve déjà d’une révolution avec « ses cahiers de doléances régionaux, ses états généraux des provinces aux fins de création d’une Constituante girondine » ! Il conclut sur la perspective ouverte par l’appel du député du Loir-et-Cher.

Voilà un échange qui, par le truchement du journal, prend une saveur exceptionnelle par le talent mis par les deux protagonistes dans leur démonstration. Et, à la fin de ces deux lectures, il m’est  venu une idée, tout naturellement. Puisqu’il s’est "mis en  mouvement", comme il dit, voilà un bon cheval de bataille pour l’actuel  Maire de Bordeaux, patrie des Girondins. Ah, cher Alain Juppé, toi l’ancien jacobin  devenu emblème des Girondins, que ne prends-tu ce combat à bras-le-corps en répondant à l’appel du sarkozyste Guillaume Peltier ? Voilà un débat à ta mesure qui vaut bien mieux que les piètres intentions que certains te prêtent. Et quel symbole de réconciliation pour notre parti !

 


POLITIQUE DE DROITE, DITES-VOUS ?

Gaulois2

La famille rassemblée

 

Allez, je vais enfoncer encore le clou !

Je dédie cet article à Alain Juppé que j’ai servi avec zèle lorsque j’étais Secrétaire départemental de l’UMP, et à Christophe Béchu en qui j’avais toute confiance et sur qui aujourd’hui je m’interroge. Je voudrais qu’ils comprennent tous les deux qu’ils n’ont rien à gagner à quitter notre famille. Par contre, ils ont tant à perdre !

Les  « constructifs » mentent.

C’est le discours répété à l’envi par Solère et Riester et quelques autres : Macron mérite d’être soutenu parce qu’il fait une politique que la droite devrait envier. Il aurait même fait des réformes qui vont plus loin que ce qu’Alain Juppé avait prévu. Mais ils ne disent jamais lesquelles. Et pour cause !  J’avais épluché le programme du Maire de Bordeaux au moment de la primaire de la droite.  Je ne trouve rien qui corresponde à leurs allégations. Ce sont donc des mensonges.  Evidemment ils sont complaisamment repris  par les médias sans plus de vérification au prétexte que pour ces gens  pratiquement tous de gauche, Macron ferait du libéralisme, voire même de l’ultra-libéralisme. Ils ne savent  pas de quoi ils parlent.  Savent-ils seulement en quoi consiste le « libéralisme » qui leur écorche le gosier chaque fois qu’ils l’évoquent ? La  vérité,  c’est que  les « Constructifs » ont besoin d’un prétexte pour dénigrer le parti qui vient de les exclure.  Ils  se réfugient dans la posture. Parce que en dehors de leur souci de faire réussir le  quinquennat de Macron,  que disent-ils ? J’ai sous les yeux les déclarations de Thierry Solère au Figaro : « Quand ce  gouvernement propose au vote des choses que notre famille politique a toujours réclamé, votons-les. Quand ça ne va pas assez loin,  disons-le. Et quand ce n’est pas bien, opposons-nous ! » C’est exactement ce que dit Laurent  Wauquiez et font les Républicains à l’Assemblée… mais il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. La différence tient dans une seule affirmation qui en dit long : « Aujourd’hui,  les Français veulent  être à la carte ». Autrement dit être dans la majorité  ou dans l’opposition relève  « des vieux schémas ». Une naïveté glaçante ! Ils peuvent bien faire leur petit parti : pour se réunir, ils agrandiront leur cabine téléphonique en cabine pour handicapé.  La vérité, c’est qu’ils ne servent à rien. Personne n’a besoin d’eux !

La politique de Macron est sociale-démocrate.

L’ISF envoyée aux orties, en partie seulement, la flat tax de 30% sur les revenus financiers, la réforme  a minima du code du travail et quelques autres mesures de soutien à l’investissement ne doivent pas faire illusion.  Si elles vont dans le bon sens,  elles n’en constituent pas  pour autant une politique de droite. C’est un ajustement indispensable imposé par l’économie de  marché et la mondialisation pour que notre économie survive face à la concurrence. Un peu d’oxygène qui s’avèrera insuffisant dès que le climat porteur actuel  de  la croissance se retournera.  Le tableau de bord de notre économie en atteste. Le recours à la hausse de la CSG pour transférer les charges salariales sur l’impôt et redonner un peu de pouvoir d’achat est typiquement une mesure sociale-démocrate de la gauche keynésienne, qui par ailleurs, continue de dépenser, comme Jospin en son temps,  le surplus des rentrées actuelles de TVA pour compenser les effets négatifs des prélèvements sur sa clientèle électorale. Il en va ainsi de la mesure de compensation de la hausse de la  CSG pour la rendre neutre pour les fonctionnaires. La dette et la dépense publique, justement : elles continuent d’augmenter. Quant à l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), si ça n’est pas une signature de gauche, c’est quoi ? Et puis il y a cette  volonté centralisatrice typiquement jacobine de   gauche  là encore : exemption de la taxe d’habitation remplacée  par une dotation d’Etat, étatisation de  l’assurance-chômage, demain de la formation professionnelle … Je terminerai par le manque de volonté dès qu’il s’agit d’ordre et de répression qui est bien un réflexe de gauche. On le constate avec la loi de sécurité qui vient d’être votée et dans la mollesse pour lutter contre le communautarisme. Alors les rodomontades de  ces technocrates sans âmes, tels  Darmanin, ce lèche-bottes qui a couru derrière tous ceux censés lui procurer un poste, ou Le Maire, qui a changé de camp par rancœur, n’y changent pas grand-chose, il y a longtemps qu’ils ont mangé leur chapeau. Cette politique porte en elle l’échec, tant elle reprend  les  concepts usés jusqu’à la corde de la sociale-démocratie qui ont échoué partout en Europe et, faute de se renouveler, fait le lit de l’extrême-droite populiste.

La droite aurait fait différemment.

A mesure que la politique présidentielle s’affirme, je mesure la nécessité d’une opposition claire. L’ISF, la droite l’aurait supprimée purement et simplement. Le code du travail, elle serait allée plus loin, en modifiant les seuils si importants pour la création d’emplois. Elle n’aurait pas eu recours à la hausse de la CSG et aurait transféré les charges qui pèsent sur les entreprises (et non pas sur les seuls salaires), par une hausse de la TVA dont j’ai rappelé les multiples avantages dans une note récente, et beaucoup  plus juste socialement. Elle aurait cherché à faire des économies en commençant une politique systématique de non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite dans toutes les fonctions publiques, une modernisation numérique de l’Etat et la chasse aux doublons. Relancer la compétitivité des entreprises, alléger le poids de la dette, conjurer le déficit : une toute autre politique que celle qui est  menée. Des mesures d’équité fiscale auraient accompagné le redémarrage de la croissance, elle aurait rétabli l’universalité des allocations familiales et initié le retour à des aides au développement des emplois familiaux. Elle  aurait aboli cette folie coûteuse pour les entreprises qu’est le prélèvement à la source, alors qu’il suffit de généraliser le prélèvement mensuel. Dans les domaines régaliens, la  droite ferait preuve d’une bien plus grande détermination dans la lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme salafiste. L’ordre, la sécurité et la justice d’une manière générale ! Et je n’aborde pas encore  les sujets  sociétaux pour lesquelles des divergences de fond existent et ne sont pas minces. Face à une majorité incompétente et pléthorique qui tire à hue et à dia, certains s’activent  à miner la droite pour d’obscures raisons personnelles dont les intérêts électoraux font partie.

Halte aux procès d'intention !

On ne voit pas ce que tout ce beau monde aurait à gagner dans des divisions qui ne reposent que sur des procès d’intention.  La « droitisation » est une accusation qui se voudrait culpabilisante, directement venue de la gauche et qu’ils  reprennent  à leur compte,  comme si Les Républicains devaient se justifier en permanence de leur attachement aux libertés  fondamentales. Je n’utilise même plus l’expression « valeurs républicaines », ce cache-sexe tellement galvaudé qu’on ne sait  plus très bien ce qu’il veut dire. Quant à la « droite »,  elle n’a  pas non plus à se justifier constamment d’être « républicaine » : ce n’est pas une maladie honteuse car il n’y a pas d’autre droite ! Et d’autant plus que le peuple de droite est majoritaire dans le  pays : les élections régionales l’ont bien montré, ce sont les têtes de listes de droite qui  ont fait les meilleurs scores ! Il importe donc qu’elle se rassemble à nouveau et se  mette en marche pour assurer l’alternance le moment venu. Tant pis pour les déserteurs, il y en a toujours.

 

 


MAIS Où PASSE L’ARGENT ?

Des-liasses-de-billets

 

La France est  la  championne des  prélèvements et  la  championne (mondiale) des  dépenses sociales (746 milliards d’€ en 2015) et pourtant le nombre des pauvres ne cesse d’augmenter. Ne pas y voir  un lien de cause à effet c’est  faire preuve d’aveuglement. Si le système brillait  par son  efficacité, c’est le contraire qui devrait se passer puisqu’on ne cesse  de nous  abreuver de discours sur la  justice  sociale et  l’égalité  réelle. Mais la réalité  est toute autre. Plus on prélève,  plus on fabrique des pauvres.

Le  rapport du Secours catholique.

La dernière radiographie de la pauvreté publiée  par l’association est accablante à tout point de vue. Le nombre de personnes  vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté d’un million depuis la crise  de 2008 pour atteindre aujourd’hui 9 millions. Ni l’assommoir fiscal de Hollande, ni le taux toujours plus élevé des prélèvements n’a  permis d’améliorer la situation.  Au contraire,  la  politique des aides et de redistribution par les prestations sociales a multiplié  les trappes à pauvreté au lieu de les réduire. Résultat : un ménage sur quatre accueilli en 2016 par le Secours catholique avait des enfants !  Près d’1,5 million de personnes reçues  cela constitue un bon échantillon  de la composition de la population concernée. :  56% sont des femmes dont 40% de mères isolées, 26,5% sont des personnes de plus de 50 ans en progression de 14% depuis 2010 et la proportion des plus de 60 ans a presque doublé en 15 ans, 19,6% de jeunes (eux sont en baisse de3,5% depuis  2010), 24% des ménages ont des enfants (55% de ceux-ci vivent dans des familles monoparentales), 39%  sont des étrangers, 19% des ménages reçus n’ont aucune ressource (dont 53% d’étrangers sans statut légal), 48% des personnes n’ont ni emploi ni chômage, en progression de 5% depuis 2010. 548 €, c’est le revenu médian. Celui des ménages qui travaillent mais ne touchent pas de transferts atteint 856 €/mois et celui des personnes ne vivant que de transferts est de 795 €/mois, en hausse de 58 € depuis 2010. Un bien faible écart qui n’incite guère à se lever tôt ! Voilà  mesuré en données  concrètes  le quinquennat Hollande : le rêve est un cauchemar pour beaucoup de Français qui y avaient cru !

L’échec de la politique de redistribution massive.

Déresponsabilisation, découragement, dégradation de l’image de soi, et des effets pervers comme ces jeunes –j’en connais- qui se servent du système pour ne travailler que six mois par an. Cette politique assise sur des prélèvements élevés  de toutes sortes (je vous  passe les chiffres), sur un corpus de contribuables en diminution,  conduit  à la mise en  place d’un cercle  vicieux.  Trop de charges entraînent la réticence à embaucher, bloquent les salaires à des niveaux bas.  Les effets de seuil du système d’imposition et  l’effet cumulé des  mises « sous condition de ressources » n’incitent pas à augmenter l’activité et la production de richesse, et conduisent à éviter les impôts.  La fraude par ceux qui peuvent la pratiquer en fait partie. Mais la  question légitime qu’on peut se poser est : « où passe l’argent ? » En réalité, c’est le tonneau des Danaïdes. D’abord, il est  facile de comprendre que  même  en prenant beaucoup à quelques-uns, la collecte répartie entre le  plus grand nombre ne donne pas grand’ chose à chacun. C’est le mirage du slogan : « Les riches n’ont qu’à payer ! » Les pays communistes du 20ème siècle  n’ont réussi qu’à instaurer la  pauvreté généralisée, comme on sait maintenant.  Mais en plus, l’argent est gaspillé par le système : trop  de fonctionnaires, des mécanismes désuets,  des frais de gestion énormes (42 milliards d’€), peu de contrôles quand ils ne sont pas complètement absents, encore moins d’évaluations a posteriori. Le  pire  exemple  est peut-être donné par les milliards de la formation professionnelle en regard des résultats obtenus. Les  partenaires sociaux qui en ont la cogestion, ne sont pas plus « responsables » que l’Etat. Alors quand je vois que Macron s’apprête à confier  l’apprentissage aux branches professionnelles et à étatiser l’assurance chômage, on ne peut que craindre une aggravation du mal. C’est comme la croyance dans la relance de la croissance par la consommation qui profite en premier à … l’Asie.  Comme on voit,  les  mythes  de gauche ont la vie dure. Circonstance  aggravante : la France est obligée d’emprunter pour financer tout ça alors que la dette atteint 99% de notre PIB. Après on s’étonne que les Français soient moroses. La   charge de la   dette représente 620 € par habitant. Et une nette remontée des taux est attendue pour fin 2019 …

Quand en plus ces politiques sont pratiquées par des gens qui se disent de droite, ça me fait bien rire, mais c’est à pleurer.

 


L’ENVERS DU DECOR

Macron de dos

 

La Macronie a six mois. 

On n’attend même plus une année pour fêter les anniversaires. Et impossible de  passer  à côté de l’événement tant les médias nous ont rebattus les oreilles des mérites du Jupiter qui préside  à nos destinées. A les écouter, jamais  tant de réformes n’auraient été menées dans des délais aussi courts.  Ce qui rime avec mémoire courte. Sarkozy avait fait aussi bien et en mieux en 2007. A l’automne de cette année-là,  l’économie française avait repris des couleurs et le chômage tombait en-dessous de 8% … Cela dit, les six derniers mois n’ont pas été complètement inutiles en raison des quelques réformes qui vont dans le bon sens, au premier rang desquelles la timide libéralisation du marché du travail, et la suppression partielle de l’ISF. Mais le reste de la  politique va à contre-sens à commencer par l’utilisation de l’impôt (la CSG) pour redistribuer du pouvoir d’achat, le manque de  volonté de faire maigrir l’Etat, et la  multiplication des taxes qui reprennent d’une main ce que l’autre a donné.

Les gros points noirs subsistent.

En fait la France continue de plonger. Le budget 2018 en est le signe le plus tangible qui ne corrige pas la trajectoire sur les trois points noirs que sont le déficit, la dette et le commerce extérieur.  Ce sont les vrais baromètres de la santé du pays. Ils nous disent tous les trois que le mal empire.  La France continue de s’appauvrir inexorablement. 

Commençons par le commerce extérieur, puisqu’il fait l’actualité : les chiffres qui sont tombés indiquent que le déficit du commerce extérieur a atteint sur le dernier trimestre 14,5 milliards d'euros, ce qui amène celui sur une année à 61,7 milliards d'euros. Un chiffre en forte hausse par rapport aux 48,3 milliards des 12 mois précédents. Une situation inquiétante qui se soldera en décembre par un trou de près de 80 milliards d’euros pour 2017. La dégradation des derniers chiffres est due à la hausse des importations de produits manufacturés provoquée par la croissance de la consommation et la hausse des importations de biens d'équipement liée à la hausse des investissements des entreprises. Ce qui veut dire que quand la France redémarre, qu'elle consomme plus et qu'elle investit plus, elle importe plus. Rien de plus logique. Mais cette situation reflète surtout un problème majeur de compétitivité. Les produits français restent soit trop chers, du fait du manque de compétitivité du coût du travail, soit inadaptés à la demande du fait du positionnement de l'industrie française, soit encore de l’absence de produits à vendre du fait de notre désindustrialisation. À l'heure où l'Allemagne engrange, mois après mois, des milliards d'excédent commercial, notre déficit commercial se creuse. En 2018, les choix politiques qui sont faits vont aggraver ces handicaps : augmentation des  importations avec la relance de la consommation par le pouvoir d’achat dont se targue Mr Darmanin, aggravation du manque de compétitivité par  la diminution de l’enveloppe du CICE qui pèsera sur le coût du travail, pari sur le retour des investisseurs contrarié par la surtaxe sur le chiffre d’affaire des grandes entreprises et autres taxes sur les signes de richesse.

Le déficit de l’Etat, que la tuile de la  taxe de 3% sur les dividendes invalidée –un scandale à 10 milliards qui n’a pas ému grand monde- ne va pas arranger, va continuer de tourner autour des 80 milliards d’euros, obligeant Bercy à des  acrobaties pour rester dans les objectifs annoncés à Bruxelles de 2,7 ou 2,8%.  On sait ce qu’il en est des tours de passe-passe budgétaires dont nos technocrates sont capables. La réalité, c’est que nous continuons à dépenser  plus que nous ne pouvons. Depuis quelques jours et jusqu’à la fin de  l’année, la France va vivre à crédit pour assurer ses fins de mois. Il en sera de même l’année prochaine. Pourtant des opportunités existent. La croissance venue de l'extérieur est porteuse et permet d'adoucir les efforts à consentir.  Jamais autant de fonctionnaires ne vont partir à la  retraite,  jamais l’informatisation n’aura  permis de diminuer aussi facilement les postes de travail et l’on va se contenter de supprimer 4 500 postes au niveau de l’Etat,  dérisoire et ridicule ! L’absence de volonté politique est manifeste. Ne pouvait-on pas compenser  les 10 milliards à rembourser aux entreprises par des économies, sur un budget de 1 200  milliards (dépenses sociales comprises) ?

La dette, en conséquence, va continuer de croître et embellir.  L’Etat a  prévu d’emprunter 85 milliards d’euros l’année prochaine pour financer le trou du budget et les intérêts de la dette. Tant que les taux d’intérêts restent bas, ça n’est pas catastrophique.  Mais nous sommes à la merci du moindre aléa planétaire et ce n’est pas une situation saine,  surtout qu’elle  perdure depuis trop longtemps. La dette participe de  notre appauvrissement  et  pèse par son poids sur toutes nos politiques.

Le redressement est compromis.

Seul  un changement de politique qui mettrait la priorité sur la résorption du déficit et de la dette,  et sur  la restauration durable de la compétitivité des entreprises, pourrait inverser le cours des choses. Ce n’est pas le chemin qui est pris. Car il faut bien comprendre que ces chiffres s’additionnent. Quand on se réjouit que le taux de croissance va frôler les  2% du PIB, on ne crée qu’une quarantaine de   milliards d’euros de richesse supplémentaire. C’est de la fausse richesse,  puisqu’il faut en retrancher 80 milliards d’emprunts pour combler le déficit auxquels s’ajoutent les intérêts (40 à 50 milliards par an) et  60 à 80 autres  milliards, facture de notre déficit commercial. Et je n’ai pas parlé du trou de la sécu. Chaque année,  les  Français perdent globalement 140 milliards d’euros…  grosso modo,  financés aussi par les impôts  payés par  les riches et les classes moyennes, évidemment et par  l’emprunt. Mais pendant ce temps-là, les copains banquiers de Macron s’en mettent plein les poches, diraient en cœur et à juste titre, Marine et Jean-Luc. Apparemment il est plus urgent d’introduire des règles absurdes dans l’écriture de notre belle langue ou de voir dans la moindre gauloiserie une perversité sexuelle (Kersauzon, au secours !) que de mettre le paquet sur la  compétitivité de notre économie, ce qui permettrait de relancer le pouvoir d’achat par la hausse des salaires. On en est loin !

 * PIB 2017 : 2570 milliards d'euros

Dette fin 2017  : 2 200 milliards d'euros

    

 


PETIT ANNIVERSAIRE POUR UN DESASTRE HISTORIQUE.

Révolution russe

 

Le  6 novembre 1917, un coup de force de quelques milliers  de soldats et gardes bolchéviques  dirigés par Lénine et Trotski,  établissait à Saint-Pétersbourg le  premier régime  communiste de l’Histoire. Cet épisode faisait suite à la révolution de février de la  même année, dite « révolution bourgeoise » qui avait mis fin à 300 ans de régime tsariste  de  la dynastie des Romanov. Ainsi naissait  le régime bolchévique qui donna naissance à la  Russie soviétique (URSS). Pourtant le 6 novembre 2017 aurait pu presque passer inaperçu sur la  place  Rouge.

Rétablissons les faits. 

La révolution d’octobre (comme on l’appelle) à cause du décalage du calendrier orthodoxe avec le nôtre, n’est pas  du tout une révolution qui aurait mobilisé les  « masses » comme  ont cherché à nous le faire croire les communistes. Les combats ont fait moins de cinq morts à Pétrograd contre un pouvoir en déliquescence. C’est plutôt une révolte de l’armée alors qu’on est en plein conflit avec l’Allemagne. Le parti bolchévik mené par  Lénine en profite pour s’emparer  des leviers du pouvoir  au détriment des « mencheviks » et des « socialistes-révolutionnaires »  et dissoudre en janvier 1918 l’assemblée constituante élue en novembre, où il est très  minoritaire. Il n’y aura plus d’instance véritablement démocratique pendant 70 ans.

La terreur bolchévique.

Le régime bascule rapidement dans la terreur et instaure un totalitarisme que Lénine a théorisé  et  préparé : une volonté de domination totale qui avec le  monopole du pouvoir politique, s’impose de remodeler toute la société selon  la  doctrine marxiste, jusqu’aux individus  dans les moindres faits  et gestes, via une propagande intensive inconnue jusqu’alors : « Nous allons maintenant procéder à la construction de l’ordre socialiste » a-t-il  annoncé. Il  s’empare de tous les leviers économiques : abolition de la grande propriété foncière, nationalisation des entreprises, répudiation de la dette publique, planche à billets, contrôle ouvrier dans les usines…  Il  phagocyte tous les organes de l’Etat, prend les  banques, les usines et les  terres, installe des  camps de concentration qui préfigurent le goulag… La  Tchéka, police politique, est créée dès décembre 1917, et arrête, torture et  exécute sans aucun contrôle.   

L’archipel du goulag.

Les résultats sont catastrophiques, avec une production industrielle en chute de 80 % et des prix multipliés par 8.000 en quatre ans, Lénine est obligé de desserrer le carcan dès 1921 avec une Nouvelle Politique économique qui redonne un peu d’air aux acteurs privés. Cependant, sous l’effet de la planification, les céréales manquent. A partir de 1928, Staline collectivise l’agriculture, à la fois pour contrôler l’approvisionnement en grains et prélever des excédents pour investir dans l’industrie. Plus de 5 millions d’hommes et de femmes meurent de faim en 1932-1933. Le « Père des peuples » est obligé d’imposer l’ordre qu’on nommera « stalinien », en envoyant des millions de personnes dans les goulags, en donnant le pouvoir économique au parti communiste, en planifiant la production et les prix. La priorité est réservée à l’industrie lourde ! Dès lors, les statistiques officielles font état d’une activité qui s’accélère. La croissance aurait été de 14 % par an de 1928 à 1941, de plus de 10 % dans les années 1950. Le 12 avril 1961, Youri Gagarine accomplit le premier vol dans l’espace de l’histoire. L’URSS semble avancer à pas de géant non seulement dans la sidérurgie, mais aussi dans la haute technologie. En France, Jean-Paul Sartre et Raymond Aron s’affrontent sur la question de savoir si l’URSS va dominer le monde. Pourtant on est loin de la réalité. Les résultats impressionnants  des programmes entre 1930 et 1960 sur le plan quantitatif s’avèrent complètement bidons quand on découvre à la dislocation de l’URSS qu’ils étaient largement le fruit de manipulations statistiques ou fondés sur des évaluations politiques de la valeur, en l’absence de prix de marché.

La Russie a gaspillé un siècle.

Le niveau de revenu moyen par habitant se situait à la veille de la Première Guerre mondiale entre celui de l’Italie et celui de l’Espagne. Aujourd’hui, il est équivalent, en données brutes, à un tiers du PIB par habitant d’un Espagnol. En 1913, sa production industrielle était équivalente à celle de l’Allemagne, elle n’en dépasse pas le tiers actuellement, malgré les programmes d’industries lourdes lancés par le régime soviétique. A peu près aucun produit industriel russe n’est connu, à part la vodka… et la kalachnikov. La Russie, avec 147 millions d’habitants, semble être un des très rares pays au monde, dont la population a décliné depuis cent ans, sous l’effet d’une faible natalité et de l’alcoolisme. Les bolcheviks ont exterminé nombre de membres des élites scientifiques et artistiques et la contribution de la Russie en la matière, hormis en physique, discipline clé pour l’armement, n’est pas du tout au niveau du potentiel du peuple russe ou de son histoire. Il faudrait rajouter le désastre écologique de la mer d’Aral, Tchernobyl…  Il n’y a quasiment que dans le secteur militaire et des technologies associées (spatial) que la Russie a gagné en puissance depuis la révolution d’Octobre. Sous l’effet de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, elle dispose du plus grand arsenal nucléaire de la planète à égalité avec celui des Etats-Unis. Et elle figurerait au deuxième rang mondial en nombre de chars, navires et avions.

Poutine, nouveau Tsar ?

75 ans de régime soviétique ont façonné les mentalités : 75 ans de répression qui, entre les exécutions, les déportations et les goulags, a fait de 10 à 20 millions de morts selon les historiens. Les gens sont habitués à obéir, y compris à la violence. Hormis la Corée du Nord, il n’existe plus de régimes totalitaires de même intensité : dans les autres  pays communistes, les gens ont le droit de voyager, une classe moyenne s’est créée,  le parti se contente de garder le contrôle politico-idéologique de la population. A moins que le pouvoir chinois de  Xi ne préfigure un nouveau retour en arrière… ce qui n’est pas exclu. Pour la Russie, après huit ans de parenthèse démocratique chaotique sous Eltsine, Moscou semble revenu à une sorte de tsarisme : une concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme, inconnue depuis la mort de Staline en 1953. Le Parlement, les médias, les oligarques, les gouverneurs, les partis politiques, l’armée et le FSB (exKGB) sont aux ordres de Vladimir Poutine, qui s’appuie sur un lien direct avec le peuple russe, illustré par une popularité authentiquement supérieure à 80 %. Un système très instable toutefois, où se posera la question de la succession du maître du Kremlin, un jour.

Totalitarisme pas mort !

Comme l’affirme Stéphane courtois, l’Historien spécialiste du communisme, « on fête  plus la  révolution d’octobre à Paris qu’à Moscou ». En effet, Poutine n’a pas sorti le grand jeu pour le « centenaire », comme s’il voulait faire oublier cette triste époque. Des médias français glorifient toujours Lénine, et la présence de marxistes dans les Universités, refusant de reconnaitre leurs égarements, comme l’avait fait Yves Montand, est avérée. Et quand Macron veut commémorer Mai 68, qui a dévasté l’université française et l’exigence intellectuelle dans les sciences humaines, on croit rêver ! Il y en a toujours  qui préparent le « grand soir », du côté de chez M. Laurent, Mélenchon et Besancenot….

 

 


L’ŒIL D’ARCHIBALD

Longue vue 2

 

De  tout… un peu.

Inclusif !

Une nouvelle  expression de la  lutte pour les  droits des femmes a pris corps sous la forme de  l’écriture dite « inclusive ».  C’est la dernière  trouvaille des  « Trissotins »,  ces « précieuses  ridicules » du 21ème  comme  les nomme Marc Fumaroli, académicien spécialiste du XVIIème siècle et professeur au Collège de France.  Ainsi on devra écrire  « bonjour les ami.e.s » si je m’adresse à des hommes  et  à des femmes.  C’est gravement méconnaître  la grammaire française qui inclut le  « neutre » sous la forme du masculin. Ainsi, dans l’expression les « Droits de  l’Homme », les deux genres sont-ils  considérés dans le mot  « Homme », qui désigne ici les deux genres. L’Académie  française a bien raison de fustiger  cette initiative  qui vise à dénaturer complètement notre langue et à rendre impraticable la lecture  d’un texte  écrit.  Assez de dogmatisme et d’idéologie  sectaire   ! Pour ma part, j’en resterai au « Chère amie, cher ami, » dans l’en-tête de mes lettres  si je m’adresse à des personnes des deux genres. Bien plus élégant, non ?

Rénovation à l’ancienne.

Le nouveau pouvoir nous avait promis de nouvelles  pratiques avec une nouvelle génération et une nouvelle  manière de faire de la politique. C’est probablement au nom de ces nouvelles  façons de procéder que Jupiter a désigné son affidé Christophe Castaner comme candidat unique à la direction du parti La République en Marche. Il  avait déjà agi de la sorte  pour la présidence du groupe parlementaire. La « démocratie réduite aux laquais », comme nouveauté il fallait y penser. Chirac l’avait inventée  avant lui.  Circulez, y  a rien à voir !

Taxe, taxe, taxe….

Non,  ce n’est pas le bruit d’une ancienne machine à écrire.  C’est la mécanique de  Bercy qui fait ce bruit-là.  La France est ce merveilleux pays qui est capable  de  créer une surtaxe qui rembourse la taxe sur la taxe… Comme la taxe  de 3% sur les dividendes a été invalidée et oblige  l’Etat à rembourser 10 milliards indûment perçus aux entreprises, Bercy n’a rien trouvé de mieux que d’imposer aux plus grosses entreprises  françaises une surtaxe sur le chiffre d’affaire qui va rapporter 5 milliards. La nouvelle contribution exceptionnelle a pour spécificité de présenter des taux exorbitants : 15 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros et 30 % pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 3 milliards d’euros en 2017. Cette surtaxe concernera «les 320 plus grandes entreprises françaises». On n’avait pas le droit de vous piquer 10 milliards, on va vous en piquer 5 quand même, non  mais !  Donc une nouvelle loi va être votée en urgence pour prendre aux entreprises de quoi leur reverser une partie de ce que l’Etat leur a ponctionné. Cette nouvelle surtaxe s'ajoutera à une autre contribution déjà existante : la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés au taux de 3,3 %, laquelle porte d’ores et déjà pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7.630.000 euros le taux nominal d’imposition à 34,43 %. La France appliquera donc en 2017 cinq taux nominaux d’impôt sur les sociétés : 15 %, 33,33 %, 34,43 %, 38 % et 45 %. Si avec çà  on rassure  les investisseurs !

Tiers payant.

Cela n’a pas fait grand bruit.  L’assemblée a voté la fin du tiers payant obligatoire.  Il faut dire que cette décision prise par le précédent gouvernement était impraticable par les praticiens.

Hochet rationné. 

« C’est avec les hochets qu’on gouverne les hommes », avait dit Napoléon en créant la Légion d’Honneur.  Jupiter trouve qu’on en distribue trop. Il veut donc en diminuer   le  nombre et davantage d’exigence sur le « mérite ». Du populaire  à bon compte ! Question : est-ce   que ce sera réservé  à sa garde rapprochée ?

Formation aux langues.

La Corée du Nord enlevait des centaines de ressortissants des  pays voisins, japonais, Coréens du sud, …  afin de former ses espions aux langues et cultures étrangères. Pourquoi se gêner ? Avec  les  dictatures, tout est simple.  Il suffit de décider et de se servir. Le pot-aux-roses a été découvert,  mais ce sont les agissements « d’agents incontrôlés » qui ont été sévèrement punis.  Tout s’explique !

Catalogne, capitale Bruxelles.

Cherchez l’erreur.  Courageux le Catalan, mais pas téméraire.  Le nouveau président de  la soi-disant Catalogne indépendante a préféré se réfugier en Belgique pour éviter les geôles hispaniques. Il faut dire qu’avec son referendum pipé il ne fait pas l’unanimité des Catalans, ni même probablement la majorité. Le pouvoir central n’a fait qu’appliquer la constitution et est dans son rôle en fixant de nouvelles élections avant Noël. Espérons que la raison revienne à Barcelone. Mais Puigdemont devra bien rendre des comptes un jour !

 


QUAND LES RETRAITES SONT MAL TRAITES !

Archibald en colère

 

Le gouvernement a décidé d’augmenter de 1,7 point la CSG. C’est une mesure injuste pour les retraités qui n’auront droit à aucune compensation. Ils sont 2,5 millions dans ce cas. La  mesure  est d’autant plus inacceptable  que ce n’est  pas la première  fois que les gouvernements s’en prennent à eux. Peut-être   parce  que le risque de les  voir descendre dans la rue avec leurs déambulateurs et  leurs fauteuils roulants n’est  pas très élevé.  Cela fait 25  ans, en effet, que leur pouvoir d’achat est régulièrement attaqué, aggravé par les sempiternelles "conditions de ressources" qui touchent toujours  les  mêmes  !

Cela a commencé en 1993 par un nouveau mode de calcul

La réforme Balladur a abouti à ce que les pensions des salariés du privé soient calculées sur les 25 meilleures années de cotisation - au lieu des 10 meilleures - avec pour conséquence une baisse de 15 % à 20 % du salaire de référence pris en compte pour le calcul des pensions de retraite ce qui a eu pour effet une baisse de ces dernières. Cerise sur le gâteau, cette réforme a fait évoluer les modalités de calcul de la revalorisation des pensions de base, de sorte que celles-ci sont désormais indexées sur l’inflation et non plus sur l’évolution des salaires. Or depuis plusieurs années, l’inflation est largement inférieure à l’évolution des salaires. Double  punition donc !

2013 :les pensions gelées et nouvelle cotisation sur la dépendance

A partir de 2013, le rythme des attaques  s’accélère. Depuis 2013, les pensions complémentaires versées par les régimes complémentaires (l’Arrco et l’Agirc) sont gelées. Autant dire qu’elles ne sont pas près d’être revalorisées puisque l’accord signé en 2015 par les partenaires sociaux prévoit pour 2016, 2017 et 2018 une revalorisation égale à l’inflation, diminuée d’un point. Malchance : l’inflation était de 0,2 % en 2016 et devrait rester proche de 1 % en 2017 !  À cela s’ajoute une nouvelle cotisation sur les pensions de retraite qui a vocation à financer les frais liés à la dépendance : la contribution de solidarité pour l’autonomie (CAS). Prélevée au taux de 0,3 %, elle s’ajoute à la CSG et à la CRDS. Nouvelle amputation du pouvoir d’achat !

2014 : deux niches fiscales sont supprimées

Deux niches fiscales destinées aux retraités ont été supprimées en 2014. La première est la majoration de retraite de 10 % pour charges de famille qui bénéficient aux retraités ayant élevé au moins trois enfants : auparavant exonérée, celle-ci doit désormais être intégrée dans leur revenu imposable. 10% de revenu en plus ont entrainé pour nombre de contribuables 30% d’impôts en plus, par le jeu des tranches d’imposition. La seconde est « la demi-part veuve » qui profitait à de nombreux retraités. Sa suppression a eu un impact substantiel, non seulement au regard de l’impôt sur le revenu, mais aussi des taxes locales (taxe d’habitation et/ou taxe foncière). La suppression de ces deux niches fiscales a aussi eu pour conséquence d’assujettir certains retraités au taux normal de CSG de 6,6 %, et non plus au taux réduit de 3,8 %. Cela commence à faire beaucoup, non ?

2015 : la fin de la CSG au taux réduit pour 460.000 retraités

Pourtant ce n’est pas fini. Depuis 2015, le taux réduit de CSG est réservé aux retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain seuil : 14.375 euros en 2017. Quelque 460.000 retraités ont ainsi vu la CSG appliquée sur leur retraite passer de 3,8 % à 6,6 %.

2016 : une hausse du reste à charge dans les frais de santé

Et  ça continue. La réforme Touraine de 2016 est venue indirectement augmenter le coût des dépenses liées à la santé. Or les retraités représentent la population la plus exposée à ce type de dépenses. Explications : la réforme de l'ancienne ministre de la Santé a imposé la limitation des remboursements des frais de santé par les complémentaires. L’objectif de cette mesure était de faire baisser les tarifs des médecins de secteurs 2 pratiquant des dépassements d’honoraires, lesquels étaient jusqu’alors couverts par la prise en charge des complémentaires santé. Cependant, la plupart des médecins n’ont pas matérialisé la baisse escomptée de leurs tarifs. Donc, ce sont les assurés, et en particulier les retraités, qui ont vu la part restant à leur charge augmenter.

2017 : la hausse de la CSG

Cette  année, c’est le bouquet. Actuellement, les prélèvements sociaux opérés s’élèvent à 7,4 % pour la retraite de base et à 8,4 % pour la retraite des régimes complémentaires. Avec la hausse de 1,7 point de la CSG, ces prélèvements s’élèveront à 9,1 % pour la retraite de base et à 10,1 % pour la retraite des régimes complémentaires. À ces prélèvements sociaux s’ajouteront bien entendu les prélèvements fiscaux, selon les règles de droit commun : les pensions de retraite continueront ainsi d’être soumises au barème de l’impôt sur le revenu, dont le taux marginal s’élève à 45 %, voire 49 % avec la contribution sur les hauts revenus. Le  manque à gagner de cette augmentation se mesure en centaines d’euros pour de nombreux retraités, devenus les  vaches à lait de  la redistribution.

C’est une forme de  mépris dont ils font l’objet.

On sait que Macron n’aime  pas les vieux, sauf sa  vieille. Mais la  somme de toutes  ces décisions finit par peser lourd.  Le prétexte qu’ils seraient des nantis fait l’impasse sur les années de travail et  les  cotisations versées, qui à l’époque représentaient un effort, pris sur leur niveau de vie, quand ce n’était pas au prix de quelques sacrifices. Mais à force de renier leurs retraites, c’est l’Etat qui sera pris au piège du financement de la dépendance qu’ils  ne pourront plus  assumer faute de revenus suffisants. Sauf à les euthanasier  !



LA CLASSE MOYENNE, ENJEU ELECTORAL.

Gaulois 2ème tour

Voici le dernier volet de ma série : "La France sous conditions de ressources".

 

Le retour de la croissance

Ne nous leurrons pas. Si le retour de la croissance est une bonne chose, il n’est qu’à la marge le résultat des assouplissements des gouvernements actuel et précédents. C’est l’Europe qui nous tire et la croissance mondiale. Mais si cette embellie doit durer un an ou dix-huit mois, il faudrait en profiter pour prendre quelques mesures courageuses d’assainissement  de nos comptes publics. Ce qui n’est pas le cas ! Je dis cela,  parce  que c’est la classe moyenne qui serait la première concernée par les allègements de charges qui en découleraient. Mais ce n’est pas le chemin que le gouvernement actuel compte suivre. Il est frappant de constater combien les choix qui sont faits concentrent l’impôt  sur la classe moyenne et sont peu favorables aux entreprises. Rien n’est prévu pour alléger leur fiscalité et les impôts qui pèsent sur les charges de production.  Le  budget  2018 alourdit même le coût du travail  de plus de 3 milliards d’€ en raison de la réduction du taux du CICE, principalement au détriment des salaires médians. De plus, aucune mesure n’est prévue sur le quinquennat  en faveur de la  compétitivité des entreprises françaises. Pourtant la baisse global du coût du travail y compris sur les salaires industriels médians qui sont les plus exposés à la concurrence internationale est un enjeu essentiel. On nous parle beaucoup de l’économie numérique mais aucune mesure n’est envisagée sur la fiscalité des plateformes collaboratives… Nos  partenaires européens ne se contenteront pas des demi-mesures actuelles, au moment où l’AFD perce en Allemagne et après les votes  autrichien et tchèque. Le péril  populiste est encore devant nous, et si en France il  semble avoir subi  un revers, il peut réémerger si rien ne change.

Une politique économique vraiment efficace.

Les dernières élections ont montré à la fois une désaffection électorale et un éparpillement, traduisant une désespérance et un désenchantement. Un électeur sur deux s’est comporté en « intermittent du vote ». Seulement 15,6 millions d’électeurs, sur 44 millions, ont eu un vote  « systématique » en participant à tous les scrutins : 35,5% du corps électoral ! Il y a bien une crise civique. A l’opposé,  6,1 millions d’inscrits ont boudé les urnes.  Ce qui veut dire  que  pratiquement un électeur sur deux (50,7%) a eu un comportement intermittent. Cette évanescence électorale touche surtout l’électorat des jeunes. Globalement, les  électeurs qui s’abstiennent systématiquement en 2017 sont plus souvent sans diplôme, ont un niveau de vie plus faible et sont plus souvent ouvriers ou inactifs, sans être à la retraite. Voilà des données fort utiles pour bâtir un projet.

Redonner confiance  et espoir en priorité. Il est donc grand temps de mettre en œuvre une véritable politique économique de rénovation. Au risque de se répéter, elle doit  être  basée sur une baisse  durable et  détaillée de la  dépense  publique, et de la fiscalité sur la classe moyenne et les entreprises. Le redressement de notre balance commerciale et la baisse de la fiscalité sont à ce prix. Cet effort, pour qu’il soit compris et partagé par les Français, doit présenter plusieurs autres dimensions : un volet social  qui rassure,  un volet identitaire qui protège et un volet européen qui redonne une espérance.

Il faut rétablir le cercle vertueux autour du travail. Cela veut dire qu’il faut mettre le paquet sur les causes concrètes qui entraînent ces comportements : remédier au chômage, lutter contre l’exclusion, traiter vraiment les inégalités, combler les lacunes de l’éducation.  Les notions  de travail, d’effort, de classe moyenne,  le refus du communautarisme et de l’intégrisme islamique qui petit à petit ronge notre société qui impose d’assumer notre histoire et nos racines, sont partagées par 70% des Français. Elles correspondent aux attentes d’une grande partie des électeurs et  pas seulement de droite. Cela impose de commencer par une  vraie politique de réinvestissement des territoires de la  France périphérique, qu’elle soit des villes ou des campagnes, pour rétablir la règle de droit partout et empêcher la contagion de la  violence : c’est-à-dire restaurer  la sécurité.

Intégration et ascenseur social. Il existe deux moteurs pour mener ces politiques : l’intégration qui s’appuie sur l’égalité des  chances, et l’ascenseur social, qui suppose le retour du cercle vertueux du travail : entreprise, emploi, salaire. Ce sont  les deux piliers d’une vraie justice sociale. Cela nécessite d’investir massivement dans l’éducation et la formation, soutenir l’innovation, développer massivement  l’apprentissage et l’alternance, mettre l’entreprise au coeur du projet. Mais la condition à remplir d’abord, c’est faire regagner la confiance dans le politique et c’est la classe moyenne qui  est aujourd’hui la plus disponible.

L’Union européenne, vecteur de paix et de prospérité.

L’union européenne demeure un instrument essentiel  pour la paix en Europe et peser dans le   monde, et pour notre prospérité. Mais il y a plusieurs conditions à remplir pour la réconcilier avec les peuples qui s’en défient de plus en plus. D’abord, rassurer ceux-ci en mettant fin aux soi-disant négociations avec la dictature turque. Ensuite, terminer la  construction monétaire par la création d’un fonds de stabilisation de l’euro et l’achèvement de l’union bancaire pour renforcer la  zone euro. Affirmer la souveraineté européenne au plan commercial, fiscal et environnemental, indispensable face à la Chine mais aussi aux Etats-Unis et à la Russie. Et compléter le dispositif par la convergence des droits sociaux. Enfin, l’Europe doit assurer notre sécurité, accepter de réguler l’immigration et le droit d’asile, et sa première mission doit être le contrôle des frontières.

Mobiliser la classe moyenne pour en faire le socle de l’alternance.

Le maintien d’une classe moyenne forte et ambitieuse sera la clé des prochaines échéances électorales, d’autant plus si une force politique devait s’en faire le porte-parole.  C’est justement le cheval de bataille de Laurent Wauquiez. C’est bien pourquoi, comme l’analyse fort justement Cécile Cornudet dans les Echos, la « Macronie » voit en lui le principal danger pour 2022 et s’emploie à l’étouffer en le diabolisant avec le traditionnel repoussoir du FN. Curieux comme démarche quand on juge le clivage « gauche-droite » dépassé, mais la contradiction ne vaut pas dans l’univers jupitérien, puisque c’est « en même temps ». Dans ce jeu de dupes,  les « constructifs » sont des auxiliaires précieux. Le plus diabolique d’entre eux est Thierry Solère, avec son discours complètement pipé dont il a fait étalage au dernier « Talk » du Figaro. Il  prône un « jeu (politique) à la carte ». C’est justement ce que souhaite  Macron, parce que ce serait la meilleure façon de détruire complètement l’opposition républicaine qui résiste à sa pression ! L’action de l’opposition doit consister  à utiliser tous les moyens pour empêcher la classe moyenne d’être laminée. La bataille contre l’augmentation de la CSG et contre la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers fiscaux sont d’excellents moyens de la mobiliser.

 


LA GRANDE INJUSTICE DES CONDITIONS DE RESSOURCES (2)

Contribuable détroussé

 

LES CLASSES MOYENNES VICTIMES DE MACRON

Un système pervers.

On l’a vu dans ma note précédente, la France vit sous un système débile qui cumule une  progressivité fiscale hystérique et de nombreuses « mises sous conditions de ressources », dont les classes moyennes plus ou moins aisées sont les premières victimes. Loin de chercher à réduire cette situation scandaleusement inéquitable, le gouvernement Macron en accentue au contraire le côté  pervers avec la hausse de la CSG et la création de l’IFI,  sans parler des nombreuses taxes créées ou « améliorées » qui vont viser de manière privilégiée toujours les mêmes, tout en favorisant les « très riches »  puisque  les bénéficiaires de la suppression de l’ISF (1,26 milliards € ?) et de la « flat tax » (830 millions € aux 1% des revenus les plus élevés)  seront les mêmes selon une étude parue dans les Echos.

La classe moyenne.

De  qui parlons-nous ? Précisément des personnes dont le revenu disponible est compris entre 1 743€  et 4 099€ mensuels, soit un rapport de 1 à 2,35 entre les  bornes inférieure et supérieure. Elles représentent 50% de la population totale. Cette majorité, le plus souvent silencieuse (adjectif suspect) est le socle de notre démocratie. Elle est la grande perdante des réformes du quinquennat qui commence,  de manière directe ou relative par rapport aux classes riches et aux classes dites « démunies ».  On ne peut s’empêcher de  mettre en relation la montée des populismes dans les pays occidentaux avec la perte de soutien du socle des classes moyennes par les régimes politiques en place.

Flexisécurité et fiscalité.

Les politiques de flexisécurité se font au détriment des classes intermédiaires. En France s’y ajoute la fiscalité.

Les réformes dites de "flexisécurité", du marché du travail, de la formation et de l’assurance-chômage, ne répondent pas à la polarisation actuelle de l’emploi avec la montée en puissance concomitante d’une part des emplois de basse qualification et de haute qualification et d’autre part la disparition des emplois intermédiaires. C’est cette double polarisation qui a détruit l’ascenseur social pour la classe moyenne. Les deux pays, selon l’OCDE, qui ont connu un fort délitement de ces emplois sont justement le Danemark et la Suède qui sont les deux modèles de flexisécurité qui ont sciemment sacrifié leur classe moyenne. Or, en France, la classe moyenne est bien éduquée, plutôt bien formée et n’a pas besoin des plans de formation promis par le nouveau gouvernement.

La fiscalité est l’arme principale déployée pour détruire la classe moyenne. Le remplacement des cotisations salariales par une hausse de la CSG représente un gain de pouvoir d’achat net de 1,5% jusqu’à 13 076€ de salaire annuel brut, qui décroit pour devenir une perte annuelle nette au-delà de 33 000€. Le haut de la classe moyenne est directement perdant et le reste ne profitera que  moyennement de la mesure. Quant aux retraités on connait déjà leur triste sort avec l’augmentation de la CSG non compensée au-delà de 1 198€ mensuels.  De même,  la classe moyenne souffrira de son appétence pour le patrimoine immobilier (immobilier locatif, PEL et assurance-vie). Ces produits verront un alourdissement de leur fiscalité dès l’an prochain. La classe moyenne sera aussi la perdante de la politique sociale car elle ne bénéficiera pas des modestes ajustements de l’Etat providence. Les fonctionnaires en premier puisqu’ils subiront le poids des efforts budgétaires.

Les autres politiques vont dans le même sens.

La réorientation de la politique du logement et même de la politique familiale si elles préserveront les plus modestes, feront porter le poids de l’ajustement sur les autres, étant entendu que les plus aisés n’ont pas vraiment besoin de l’Etat providence. Il en va ainsi des réflexions menées sur les  allocations familiales et de la dégressivité des assurances chômage qui sont autant de menaces sur la classe moyenne.

Le  délitement de  la classe moyenne est le but visé.

La France qui gagne existe. Il y a des réussites entrepreneuriales, et heureusement, mais cela n’empêche pas que le nombre des pauvres augmente sans cesse, fruit des effets pervers des politiques suivies. Ils étaient 8,9 millions en 2016. Prise en étau entre ces gagnants de la métropolisation que Macron entend défendre et la France des pauvres, la classe moyenne semble inexorablement s’amenuiser, se paupériser, et d’autant plus si elle appartient à la France périphérique. Le délitement de  la classe moyenne entre paupérisation et constitution d’une classe créative des centres métropolitains créerait une géographie électorale très favorable au parti présidentiel, rejetant les classes les plus modestes aux extrêmes. Il est dans l’intérêt du pouvoir actuel de la voir disparaitre, d’où les efforts qu’il déploie contre elle. C’est bien le raisonnement que suit l’actuel président qui ne voudrait avoir comme opposants que Marine Le Pen et Mélenchon. Pour brouiller les pistes, il faut faire perdurer l’insensé  « ni droite, ni gauche »  à coups d’éléments de langage rabâchés, mais c’est un jeu très dangereux qui donne aux extrêmes le statut de forces d’alternance. Dans ce jeu trouble, Gilles Boyer continue d’être le « triste sire » de Juppé, que son amitié pour le transfuge philippien aveugle.

L’arme de l’épargne.

Les modifications de la fiscalité sur les revenus du capital auront beaucoup de mal à corriger la désaffection des épargnants pour les entreprises. Notre pays est devenu maladivement méfiant sur  tout ce qui touche à la bourse et aux actions, et le mot « libéral » fait toujours peur. Le placement en bourse apparait toujours comme risqué et le nombre des  « petits porteurs » a fortement diminué depuis les aléas du début des années 2000. Il y a peu de chance que  Macron parvienne à décider les  Français de déplacer les 4 815 milliards d’€ d’épargne financière  vers  les entreprises, sinon à la marge. De nombreux freins perdurent notamment pour le financement des PME faute de vrai marché boursier, et en ce qui concerne la réorientation des assurances-vie, c’est la réglementation du secteur qui limite considérablement les prises de risque. Et puis il y a le surendettement de l’Etat qui rend le gouvernement dépendant … de ces mêmes assurances-vie pour assurer son propre financement. Un serpent qui se mord la queue ! Les « premiers de cordée »  largement arrosés par la  mise en place du prélèvement forfaitaire ne seront donc guère suivis. Sans l’épargne populaire de la classe moyenne, qui détient la masse des capitaux, le pari de la réorientation du capital est loin d’être gagné. Comme je disais, il relève du fantasme.

La classe moyenne tient là sa revanche, si elle veut !

A  suivre : l’intérêt d’une stratégie « classes moyennes », à la fois identitaire, sociale et européenne.