APRES LES TARTUFFE, LA MASCARADE !
17 janvier 2018
Un secret de polichinelle.
Approximations et contre-vérités en boucle depuis ce matin sur les médias pour préparer le terrain à « LA » décision sur Notre-Dame des Landes. « De toute façon, quelle qu’elle soit, elle sera courageuse ! » Que nenni. Une seule pouvait être courageuse : celle de poursuivre le projet de construction d’un nouvel aéroport. Le Président de la République avait là une occasion de montrer qu’il était capable de faire respecter l’Etat de droit. Il ne l’a pas saisie. Comment transformer une capitulation en décision courageuse ? Comme pour le reste, plutôt que d’affronter une réalité déplaisante, il a préféré faire de la com’ et de l’enfumage comme à son habitude, et mettre en avant son Premier Ministre, mais ça ne trompe personne. Dès la décision de faire une nouvelle étude et la constitution de l’équipe des experts pour la mener, on savait que les dés étaient pipés. Par les propos des uns et des autres, le Ministre de l’Intérieur ou le préfet de Région, les indiscrétions d’un José Bové ou d’un proche de Nicolas Hulot, malgré la montée au créneau de la quasi-totalité des élus concernés pour plaider en faveur du projet, rien n’y a fait. Le chantage politique des écolos et la peur d’engager le combat avec les zadistes l’ont emporté. Décidément, ce gouvernement n’a pas beaucoup de courage. Quant à l’exposé d’Edouard Philippe il est effrayant de mensonge et de cynisme. Il faudra s’en souvenir.
La démocratie piétinée.
Cette décision est grave, et même dramatique pour la démocratie dans notre pays. Comment peut-on bafouer ainsi la décision de collectivités unanimes pour savoir ce qui est bon pour leur développement, un projet validé à plusieurs reprises par le vote aux élections, puis par un référendum, validé par près de 200 décisions de justice. Le gouvernement n’a aucune excuse. Il va précipiter dans l’abstention de nombreux électeurs dégoûtés qui, de surcroît, ont eu pour nombre d’entre eux à supporter les exactions des zadistes. Que faut-il donc de plus pour qu’un projet soit réalisé ? Macron apparaîtra pour beaucoup comme un fossoyeur de la démocratie. On retiendra surtout qu’il « n’en a pas » !
Une mauvaise nouvelle pour l’Ouest.
L’ouest entier avait besoin de cette plate-forme moderne pour son développement. Le gouvernement abandonne la presqu’île de l’Europe qui risque de rester encore longtemps à l’écart, ce qui sera très préjudiciable à son développement. Il oppose à la vision décentralisée d’ouverture sur le monde dans le contexte de la globalisation, celle d’une centralisation jacobine sur quelques « hubs » pour la dimension internationale, réservant aux aéroports départementaux la seule possibilité de relier les métropoles européennes entre elles. Nous sommes face à un Etat qui méprise les territoires, qui tourne le dos à la France périphérique. De la part du Maire du Havre, c’est plutôt surprenant. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les riverains de l’actuel aéroport qui vont devoir s’habituer à l’aggravation des nuisances d’un trafic en pleine croissance. C’est enfin une mauvaise nouvelle pour les contribuables qui vont devoir payer les indemnités à Vinci : plusieurs dizaines de millions d’euros.
Rien n’est réglé.
Rien ne dit que les collectivités vont en rester là. Comme pour les opposants, les procédures de recours existent pour contester cette décision. D’autre part, on sait que les possibilités d’aménagement sont réduites, notamment en raison de l’enclavement de l’aéroport entre l’agglomération et le lac de Grandlieu. Il sera probablement impossible d’allonger la piste suffisamment pour les gros porteurs. Il faudra aussi compter avec la défense des riverains actuels qui ne vont pas se gêner pour empêcher toutes les extensions possibles. Cela veut dire des années de procédures à nouveau. Franchement, il faut beaucoup de bonne volonté pour voir dans la décision d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe du courage et une vision d’avenir. Reste à évacuer la « zad ». Mais là encore, ce sera une Tartufferie : on va nous faire croire au départ des ultras, mais il y a gros à parier que les anarchos-gauchos qui occupent illégalement le territoire vont rester.
Macron avait la possibilité d’endosser véritablement son costume de Président particulièrement auprès des électeurs de droite. De plus, il a donc menti pendant sa campagne électorale puisqu’il renie sa parole. Tant pis pour lui !
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