LA FAUSSE DROITE ET LA VRAIE DROITE
28 novembre 2017
Un groupe de quelques dissidents qui disent encore appartenir aux Républicains vient de créer un parti : « Agir ». Curieusement, il n’y aura pas besoin de cotiser pour adhérer et on y acceptera la double appartenance avec LR. C’est dire si les fondateurs sont sûrs d’eux ! Déjà au départ, ils ne sont pas capables de se mettre d’accord, puisque la direction sera provisoire et collégiale et trois d’entre eux, et non des moindres, ont préféré partir à LREM. Autrement dit, ils sont incapables de se faire confiance et de se répartir les rôles. On ne peut pas dire que Frank Riester ait vraiment réussi son coup. Il a beau proclamer qu’un large espace existe à droite entre Macron et LR, j’ai bien peur qu’il n’existe que dans son imagination et ce n’est pas avec un parti mort-né, qu’il pourrait l’occuper, quand bien même il réussirait à le faire exister, sans élus et sans moyens financiers.
« Agir » c’est une fausse droite.
C’est la droite de l’impuissance, celle qui s’est toujours couchée. Elle agite aujourd’hui des mots, comme une litanie, mais court après une politique de gauche social-démocrate. Ce sont des gens qui ne savent plus où ils habitent. Leur argumentaire tourne en rond : « il faut que Macron réussisse pour éviter demain les extrêmes ». Ils ne voient pas que la politique du gouvernement actuel n’est que le prolongement de celle du mandat précédent, avec les mêmes technocrates et quelques ajustements pour redonner un peu d’air aux entreprises sans lâcher l’emprise sur elles. Et elle ne peut qu’échouer, les mêmes causes provoquant toujours les mêmes effets : déficits, dette, chômage … Pire, ils refusent de voir le mouvement de fiscalisation généralisée qui va centraliser entre les mains d’un état déjà omnipotent et obèse le financement des collectivités territoriales, l’assurance maladie et l’assurance chômage. On ne peut accepter ça et se dire de droite !
La vraie droite a enfin changé de logiciel.
Ce que les commentateurs n’ont pas compris, c’est que la droite a enfin changé de logiciel. Ceux-ci restent dans l’extase macronienne et le déjà vieux discours qui sert les intérêts de Macron : tout ce qui est à droite et qui ne se reconnait pas dans l’action du président court après Le Pen ou appartient au « vieux monde ». Simpliste et usé. Ils refusent de voir dans la majorité présidentielle ce ramassis d’incompétents et d’opportunistes qui n’en sont pas à une contradiction près de Bruno Le Maire à Olivier Dussopt qui défendent un jour ce qu’ils dénonçaient hier, avec la même ardeur. Plus intéressés par les postes que par les convictions ! En fait, la droite a tiré les leçons de sa défaite et on s’en apercevra bientôt. Le discours de Wauquiez n’est pas ringard. On voudrait le réduire à celui d’un FN bis, ce qui est évidemment une caricature commode. Il a, en effet, décidé de s’adresser à ces deux électorats qui, cumulés approchent les 50%, les Français qui ont voté François Fillon et ceux qui ont voté Marine Le Pen. Où est le crime ? On a compris : il devient dangereux s’il réussit à convaincre. Sauf que son discours est neuf : sur les aspirations du peuple de droite, sur la sécurité, sur les territoires, sur la culture française, sur l’Europe, sur l’économie, parce qu’il privilégie le concret. Il a choisi la cohérence, et veut s’appuyer sur ce que la droite représente en termes de valeurs, d’idées, d’engagements. Toutes conditions nécessaires à la reconstruction. Le consensus viendra après. Les ateliers de la refondation ont démontré qu’il existe bel et bien une dynamique intellectuelle chez les Républicains, savamment occultée par la macronie et les médias. Mieux, même, ils donnent une feuille de route au futur vainqueur de l’élection. La droite dispose d’un socle de pensée solide.
Le renouveau est en marche.
Ces commentateurs ne veulent pas voir non plus cette génération montante, pourtant bien visible s’ils voulaient ouvrir les yeux, de jeunes élus LR qui n’ont pas froid aux yeux et dont les convictions sont rafraîchissantes. A côté des jeunes intellectuels, économistes et philosophes, qui alimentent la réflexion, les Républicains disposent de nombreux jeunes élus, issus des dernières élections locales. Elevés au sirop de la radicalité d’une gauche donneuse de leçons, ils ont le verbe haut et n’ont pas froid aux yeux. Ils l’ont affrontée et souvent vaincue, quand ce n’était pas le Front National. Dans les assemblées où ils sont élus, nationale ou territoriales, ils se font remarquer par leur verve, leur engagement et la qualité de leur travail. C’est Othman Nasrou, remarqué par Valérie Pécresse, qui préside le groupe LR de la Région Ile de France, c’est Maël de Calan, élu de Roscoff qui n’a pas peur de briguer la présidence de LR, c’est Fabien Di Philippo, député de Moselle, Aurélien Pradié, député du Lot, qui sont les « turbulents » de l’Assemblée pendant les prises de paroles de LREM, c’est Emilie Bonnivard députée de Savoie, soutien de Laurent Wauquiez et pour qui les « idées doivent guider le mouvement et être portée par une voix forte », c’est encore Christine Lavarde, sénatrice des Hauts de Seine, qui s’est permise de coller le rapporteur du budget… J’en passe. Pour ces trentenaires « la ruralité n’est pas un gros mot et la France périphérique n’est pas un produit marketing » ! Ce n’est pas le moindre des paradoxes : dans ce paysage bouleversé, la droite se réveille avec des atouts. En plus du renouvellement de ses élus, elle peut compter aussi sur son solide réseau territorial de régions, départements, grandes villes. Les Républicains sont représentatifs de la France des territoires et c’est ce qui va les sauver. Aucun autre parti n’est dans la même situation. Cela donne une assise solide pour la reconquête. Entre Macron et l’extrême droite, il y a place pour une « droite assumée qui n’a pas peur de son ombre et qui porte fièrement le drapeau de ses valeurs » (dixit Flora Sabbagh, présidente des Jeunes Républicains des Yvelines, 23 ans).
ça fait du bien !!!!
bel après-midi samedi dernier au local LR à Angers. Plus de 60 personnes venues échanger sur le rapport de la refondation.
J'Y CROIS.
Le nouveau président des LR aura comme mission : faire grandir encore davantage nos jeunes pousses, les dirigeants de demain
Rédigé par : Richard Viau | 29 novembre 2017 à 10:56