HISTOIRE
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UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE

Bellamy-

 

Bellamy, un opni* qui va décoiffer.

J’ai une courte expérience de Xavier Bellamy. Il  se  trouve que le  philosophe donnait une conférence la  semaine dernière à Angers, à propos de son dernier livre : « Demeure ». C’était une belle occasion de se faire  une idée. Quand on a fait « philo » on peut se sentir attiré par ce genre d’événement. Autre chose était de tirer Paulette jusque dans l’amphi où  il opérait devant 700 jeunes surmotivés. Tous ceux qui avaient fait le déplacement ont été comblés. Il y avait les petits malins, les initiés  qui avaient lu l’article de « Valeurs », il y avait évidemment les « cathos » -il y en a encore- qui ne voulaient pas rater ce rendez-vous, il y avait quelques LR, élus ou pas, venus en reconnaissance… Bref, les  motivations étaient multiples.  Nous avons assisté à une prestation extraordinaire, presque jubilatoire tant l’exposé est concis,  clair, accessible à tous, plein d’humour, plein de précautions… De Ptolémée à Galilée, pour rejoindre notre monde contemporain sur le thème de la mobilité, en 1h15, et cette exigence perdue du point de départ et du point d’arrivée, les  évidences apparaissent.  Quelle ressemblance entre la fin de la démocratie athénienne qui meurt sous les coups des tribuns et la  parole dans le vide de certains dirigeants politiques !  Un homme, certes, qui a ses convictions mais un philosophe qui n’impose pas, pétri de tolérance, qui appelle à réfléchir, qui parle à l’intelligence plus qu’à la foule. Nous avons été conquis. Alors de savoir qu’il va mener la liste pour les élections européennes, en compagnie de l’excellente Agnès  Evren, récente présidente de la fédé de Paris et du solide Arnaud Danjean, voilà qui donne envie. 

Un catho, et alors ?

Nous sommes dans le pays des paradoxes. Il se trouve que François Xavier Bellamy ne cache pas qu’il est catholique. Je passe sur la cabale fondée sur des propos raccourcis, amplifiés et déformés. Au pays des Droits de l’Homme, la  liberté de conscience n’est  plus de saison. Il a des convictions intimes, que je partage d’ailleurs, cela ne veut pas dire qu’il veut changer la loi pour les imposer à tous. Il faudrait tout accepter des musulmans, mais s’excuser d’être catholique ? Ce procès est insupportable, et il est hors sujet. Le gaillard a suffisamment de moelle et de dialectique pour renvoyer ces piètres commentateurs et censeurs habituels de la pensée unique et du politiquement correct dans leur crasse intellectuelle qui les aveugle. Quant à ceux qui veulent le faire passer pour un conservateur, qu’ils y prennent garde, ils pourraient être surpris.  Ont-ils seulement pris connaissance du parcours de l’intéressé ? Etre conservateur, n’est pas une tare,  mais voilà, nous sommes en présence d’un intellectuel beaucoup plus complexe, à la vision beaucoup plus large. Il sera difficile de l’enfermer dans une case. C’est ce qui va rendre son parcours pour l’Europe passionnant.

Le temps de l’action est arrivé.

Construire une liste de scrutin national est un travail de Romain. Il faut répondre aux sollicitations, parfois prestigieuses, contenir les pressions souvent éminentes, doser les territoires et les sensibilités, reconduire  certains et pas d‘autres… Je plains ceux à qui incombent cette tâche car ils seront, quoi qu’ils aient obtenu, vilipendés par les  uns et  loués par les autres. Chacun a dit ce  matin ce qu’il pensait du choix du trio proposé.  Il  serait judicieux que maintenant chacun se taise.  Il  y a suffisamment d’intérêts extérieurs pour hurler pour ne pas en rajouter.  Alors je dis à Rachida, par exemple, que lorsqu’on a l’ambition de participer à l’aventure, on garde ses critiques pour l’interne, au risque de nuire à sa propre carrière. Ou alors on sort. La discipline faisant la force principale des armées… Il y aura suffisamment d’Estrosi, de Keller et autres,  soi-disant encore « républicains » pour nuire.  Je ne parle pas des cris d’orfraie de Jean-Christophe Lagarde : lui il a de bonnes raisons de hurler, car la liste qui s’annonce chez Les républicains a toute bonne chance de ne lui laisser aucun espace.  Même chose pour Dupont Teigneux. Rendez-vous le 16 mars à Villeurbanne pour découvrir  la liste complète et le projet, dont on a une petite idée depuis le Conseil national de Menton et la définition des piliers autour duquel il se  construit. Un projet d’Europe puissance et concrète qui protège et qui  construit l’avenir. Qui préserve notre civilisation. 

De quoi donner du grain à  moudre au philosophe et ringardiser le discours de la Sorbonne d’un certain Emmanuel.

*opni :  objet politique non identifié.

 


LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE…

Désolé pour le retard à l'allumage cette semaine, mais l'ordi vieillissant avait besoin d'un petit check'up.


Beurre Des-liasses-de-billets

Champions des dépenses sociales.

L’OCDE, Organisation de coopération et de développement économique, qui regroupe les pays les plus industrialisés, vient de  confirmer que la France, avec des dépenses sociales qui atteignent 32 % de la richesse nationale produite chaque année, est le pays dont le montant des prestations sociales est le plus élevé.  Simultanément, c’est la France qui subit la crise sociale la plus grave. Cherchez l’erreur ! Est-ce que cela ne veut pas dire tout simplement que notre système redistributif de prélèvement-répartition ne résout rien et nous conduit tranquillement à la faillite pour les raisons que j’indiquais dernièrement : il est doublement pénalisant en incitant à ne pas travailler d’un côté et à ne pas gagner trop de l’autre. N’arrive-t-il pas à la France  dont les niveaux de prélèvements font un d’elle un « état socialiste » qui ne dit pas son nom, le même sort que celui des démocraties populaires de naguère : la révolte d’un peuple en désespérance qui crève de l’absence de liberté, les uns condamnés à la pauvreté, les autres à végéter ou partir ailleurs ?

Fiscalité plus juste…

Alors, dans le grand débat national, les suggestions pour une fiscalité plus juste abondent. Dès le début de « l’insurrection », c’est le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) qui a été réclamé par certains gilets jaunes, soutenus à la fois par la gauche, l’extrême gauche et l’extrême droite. Une hausse généralisée des salaires a été également exigée, ainsi qu’une baisse ou une disparition de la CSG. Et maintenant voilà qu’est envisagée une baisse de la TVA. Tout cela est très contradictoire et suppose que l’Etat peut tout. Il suffit de jeter un coup d’œil sur cette liste des doléances pour savoir que son application conduirait immédiatement à la faillite. Les 3,5 milliards que rapporterait l’ISF se révèleraient vite très insuffisants pour compenser une baisse de la TVA (un point de réduction valant 2,6 milliards) et de la CSG (7,5 % sur tous les revenus), l’impôt social le  plus productif après la TVA. Cette lettre au Père Noël nous montre tout bonnement que les contestataires et  bien des responsables politiques sont nuls en économie. J’ai même entendu qu’il fallait plus de « Keynes » alors que c’est justement ce type de politique qui nous a menés là où on en est.

ISF et autres impôts.

On peut toujours gloser sur le montant des impôts et leur répartition. Effectivement, quand Michel Rocard a inventé la CSG à 1 % du revenu brut, il n’avait pas imaginé qu’un jour elle serait multipliée par huit, ce qui, effectivement, peut peser dans le budget des foyers les plus pauvres. En revanche il n’est pas normal que 52% des foyers français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Cela donne un sentiment d’inéquité, l’IRPP servant de machine à redistribuer. On devrait donc envisager un meilleur équilibre entre ces deux sources de prélèvements. Quant à baisser la TVA, ce serait la pire des solutions.  J’ai expliqué maintes fois que c’est le contraire qu’il faudrait faire en y transférant tout ou partie des charges qui pèsent sur les entreprises, avec de multiples avantages pour notre économie. Le débat sur le paiement ou non de l’Impôt sur le Revenu est purement moral. Il n’a rien à voir avec le montant de la pression fiscale, c’est seulement un débat sur l’égalité républicaine devant l’impôt.

Protection sociale et pauvreté.

Le fond du problème, c’est qu’on a poussé dans notre pays le curseur de la « protection sociale » trop loin, entraînant tout un cortège de déresponsabilisation et de découragement. Tant que l’Etat ne réformera pas les aides qui plombent budget et entreprises, poussant à toujours plus de déficits et de dette, on ne s’en sortira pas.  Baisser les  dépenses, voilà le vrai sujet ! Mais au moins les gilets jaunes devraient-ils comprendre, ce qui ne semble pas être le cas, que les prestations sociales (APL, allocations familiales, prime à l’emploi, etc.) dont ils bénéficient n’existent que parce que tout le monde en France paie ses cotisations sociales. Ils devraient comprendre que, si l’Etat ne se livrait pas à ce prélèvement massif sur la richesse nationale, il ne pourrait pas lisser les inégalités entre les revenus, ce qui en fait le pays d’Europe où on trouve le moins de pauvres. Les demandes qui émergent, en définitive, c’est qu’on les libère de toute contribution et que l’on aille trouver l’argent ailleurs, chez les riches, c’est-à-dire chez tous ceux qui gagnent un peu plus qu’eux. Autrement dit aggraver un peu plus le mal. Bonne façon d’appauvrir tout le monde ! On est bien loin du « ras-le-bol » fiscal qui a déclenché le mouvement.

Etre riche en France.

Il va être urgent de définir ce que l’on désigne par « riche ». Non, on n’est pas riche quand on est un cadre supérieur à la retraite qui a une confortable pension complémentaire. Pas plus que le citoyen qui habite un appartement confortable qu’il a payé pendant trente ans. Enfin qu’on se le dise : le transfert par le fisc de sommes massives entre les foyers les plus riches vers les plus pauvres ne résoudront jamais le problème des inégalités. Pas plus que les réformes collectivistes de l’Union soviétique n’ont pas amélioré la production de son agriculture. Prendre de l’argent dans une poche pour le mettre dans une autre, beaucoup pour le  premier, des miettes pour le second, ne résout pas les problèmes de formation, de qualification, d’innovation, d’investissement,  de compétitivité… Ce qui crée de la richesse solide et distribuable, c’est la productivité, la qualité du produit, la capacité à concurrencer les meilleures usines étrangères. Ce n’est pas la recherche du dénominateur le plus bas. Nous sommes certes dans une société où, même socialisé, un revenu minimum reste insuffisant. Et, s’il faut empêcher les « riches » de frauder le fisc, de rechercher un enrichissement excessif, (regardons d’abord du côté de la « haute administration »), on ne peut pas accepter une théorie économique qui suggère de réduire drastiquement les prélèvements obligatoires et d’augmenter arbitrairement les revenus les plus bas. Ce sont deux propositions incompatibles.

Questions qui ne sont  pas  que subsidiaires : quand parle-t-on de créer de la richesse, et comment s’y prend-on ? Là réside la vraie solution pour augmenter le pouvoir d’achat !

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !

 


SURTOUT NE LE DITES PAS …

Haddock insultes maj

Que va-t-il sortir du grand foutoir ?

Ceux qui aiment la parlotte et le misérabilisme sont servis. Surtout ne dites pas que vous aimez les riches, vous passerez pour un monstre et un profiteur. Surtout ne dites  pas que tous nos maux prennent leur source dans la décision de Mitterrand de mettre la retraite à 60 ans et celle d’Aubry d’imposer les 35 heures : ceux qui soutiennent ces aberrations sont encore dans la majorité actuelle et ne veulent surtout pas qu’on baisse  les  charges… Pourtant, ces deux seules mesures anti-économiques expliquent à elles seules la désindustrialisation de notre pays. Mais voilà, « we are the champions » toutes  catégories ! Nous sommes champions de la pression fiscale ; nous sommes aussi champions de la dépense publique ; et nous voilà sacrés, par l'OCDE, champions de la dépense sociale,  avec 31,7% du PIB,  loin devant … l'Allemagne 24,8%, la Grande-Bretagne 20,5%, la moyenne de l'OCDE 20,5% et vous voudriez avec ça qu’on gagne des parts de marché dans la vaste compétition. On a déjà oublié que la révolte initiale des Gilets Jaunes était d’abord  un ras-le-bol fiscal. Et vous allez voir que tout cela va se terminer par une couche supplémentaire d’impôts sur les mêmes, comme d’hab. Si vous demandez leur avis aux 53% de Français qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, que croyez-vous qu’ils vont répondre ?

Un modèle dans l’impasse.

Le fameux modèle français ne fonctionne pas puisque les Français veulent encore plus d'impôts (pour les autres) et plus de dépenses sociales alors que nous sommes déjà largement au-delà de la ligne rouge pour les deux. La part des dépenses sociales a baissé partout, sauf en France. Les  deux postes principaux sont les retraites et la santé. Et ces deux postes, compte tenu du vieillissement de la population, ne peuvent qu'augmenter. Il  y a bien des solutions.  Pour les retraites, par exemple, trois conditions sont nécessaires et suffisantes à la pérennisation de notre système de retraite par répartition : déjà il faudrait porter l’âge de départ à la retraite pour tous à 65 ans,  ce qui permet de consolider les comptes de la branche, de prendre en  charge la pénibilité et d’augmenter les petites retraites. Parallèlement il faudrait, par un retour à une vraie politique nataliste, porter notre taux de natalité à au moins 2,1 enfants en moyenne par ménage, seuil de renouvellement des générations au-dessous duquel aucune pérennisation de la répartition n’est possible (on est tombé à 1,8). Enfin, il faudrait ramener le taux de chômage à 5 %,  ce qui permet de remplir les caisses. Mais pour cela il faudrait remettre la France au travail.  Tout le reste est second et insuffisant si ces trois conditions ne sont pas réalisées. Est-ce faisable ? Evidemment oui, il suffit d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

Et puisqu’il s’agit d’une révolte fiscale…

Revenons à la source de  la contestation. Disons les choses crûment : Macron est incohérent. C’est  lui, par son comportement et par ses choix qui nous a conduits à cette situation inédite sous la Vème République. En matière d’impôts et de taxes, il a largement repris d’une main ce qu’il octroyait de l’autre. Avec deux erreurs monumentales :  la taxe d’habitation et la CSG.

La Taxe d’Habitation représente, en moyenne, 36 % des ressources des collectivités locales. Si ses bases de calcul ne sont pas équitables, il faut les rendre équitables ou la remplacer par une taxe qui le soit. – Car l’étatiser revient quasiment à mettre les dites collectivités sous la tutelle  de l’Etat en contradiction avec le principe de subsidiarité.  C’est une faute et une duperie car il faut payer les 16 milliards que coûte cette opération. D’ailleurs, chacun peut constater que cela a déjà commencé : augmentation de  la dette , baisse des  A.P.L, revalorisation des  allocations familiales et des retraites à hauteur de 0,3 %  pour une inflation de 1,7  %, et le mensonge écologique de l’augmentation des taxes sur les carburants qui ont mis le feu aux poudres et que le gouvernement a dû ajourner. … La baisse de 30 % de la taxe d’habitation d’octobre 2018, soit: 207 euros en moyenne par an et par foyer  bénéficiaire,  est loin de compenser les charges déjà engagées. Il faut donc revenir sur cette suppression et créer à la place une nouvelle taxe d’habitation équitable dont les collectivités auront la pleine maîtrise.  Est-ce si difficile ?  Là encore, il suffirait d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

L’augmentation généralisée de la C.S.G. de 1,7 point représente une recette fiscale de 23 milliards d’euros affectée au remboursement des 3,15 % des cotisations chômage et maladie des 19,27 millions de salariés du privé. Pour eux , l’augmentation du pouvoir d’achat sera de 3.15-1.7 = 1,45 %. En clair, sur la base du salaire moyen brut annuel de 38 978 euros, cela fait une augmentation moyenne annuelle par salarié de 38 978 x 1,45 % = 565 euros et pour l’ensemble des salariés du privé : 19,27 millions  x 565 euros = 10, 750 Md d’euros. Pour les autres assujettis à la C.S.G, malgré quelques compensations qu’il faudra rembourser, la perte sera de  23  Md – 10, 750 Md = 12, 250 Md. Ce qui fait que, pour l’ensemble des assujettis à la C.S.G, pour solde, la perte sera donc de : 10, 750  Md – 12,250 Md = - 1,5 Md. Soit l’exact contraire du but recherché. Insinuer que seuls les 19,27 millions salariés du privé produisent et consomment est une vue de l’esprit. Les autres 9 millions d’actifs : agriculteurs, artisans, commerçants, autos-entrepreneurs, professions libérales, fonctionnaires ainsi que les 16 millions de retraités qui aident leurs enfants et petits-enfants et participent bénévolement à la vie de tant d’associations, sont également facteurs de production  et de consommation. Il faut donc supprimer la majoration généralisée de 1,7 points de C.S.G. ! Pour compenser,  l’Etat a, comme  marge de  manœuvre, la baisse de ses dépenses inconsidérées. Et il y a de quoi faire, au moins 20 milliards par  an.

Reste l’ISF. C’est considéré comme la seule bonne mesure prise par Macron, avec la « flat tax ». Là encore, il faut relativiser. Insinuer que seuls les capitaux mobiliers sont productifs est une vue de l’esprit. Dans la réalité, valeurs mobilières et immobilières sont inextricablement liées. Ainsi, supprimer l’ I.S.F. pour les seuls capitaux mobiliers est une invitation faite aux plus fortunés de ne pas investir dans l’immobilier en France. Il faut donc totalement supprimer l’I.S.F. en retirant l’I.F.I. !

En conclusion : Macron a fait du « en même temps ». Ce qui caractérise ces trois points clés de son programme économique est que chacun d’eux porte en lui-même sa propre contradiction qui en annule, voire aggrave, les effets. Et jusque dans son camp on entend clamer qu’il faut rétablir cet impôt anti-économique qui ne rapporte pas grand'chose au nom de la sacro-sainte justice fiscale et à titre de symbole. Comme symbole, il se pose là : c’est celui du déclin de la France ! Il est fichu de le rétablir !

Bellamy.

Le JDD a lancé l’offensive. L’organe de la  propagande macronienne n’y va pas de main morte contre  le candidat  putatif à la tête de liste européenne pour « Les Républicains ». En mettant l’accent sur Dieu et ses convictions personnelles, il veut en faire un épouvantail pour effaroucher le bon peuple, dans un pays où  il  ne fait pas bon avoir des convictions autres que celles de la pensée dominante alimentée par Terra Nova  et autres officines patentées. Le jeune professeur en philosophie fait peur. Et ils ont raison d’avoir  peur. Il est intelligent, il est brillant, il est modéré mais déterminé, et  il sait où il veut aller.  Il est capable  de faire la synthèse des sensibilités qui composent la famille des Républicains.  Aïe, voilà qui ringardise un peu plus Juppé,  Raffarin, Bayrou et les « cons-tructifs » accrochés au discours sur l'Europe de Macron à la Sorbonne comme des berniques à leur rocher,  tout en criant « Europe, Europe, Europe, en sautant comme des cabris » (ça rappelle quelqu’un)… Cette vision de l’Europe nous a déjà envoyés dans le mur électoral. Bellamy, s’il est investi, va proposer autre chose  forcément assis sur les « piliers de la sagesse » définis à Menton. A suivre.

Mais surtout ne le répétez pas !

 


QUELQUES CLES POUR COMPRENDRE LA JAUNISSE

Gilets jaunes

 

Les  médias français et les pseudos experts.

Dès que vous mettez un pied par terre, le matin, et que vous ouvrez les boites à cancans avec ou sans images, on vous gave de Macron qui alimente tous les sujets, experts de ceci et témoins de cela à l’appui. Untel est interviewé, il est aussitôt sommé de donner son avis sur la « geste macronienne ». On ne nous donne pas pour autant les éléments qui permettraient de se faire une idée construite sur le pourquoi et le comment de ce qui arrive à notre pays. Ce que l’on constate,  c’est que les « bains de maires » du Président ne calment guère la fièvre des révoltés à la petite semaine, gangrénés par les révolutionnaires du samedi. C’est  donc qu’une fois de plus, celui-ci se trompe de stratégie et tape à côté du clou.

Quelques pistes pour comprendre.

Il semble pertinent d’affirmer que la crise actuelle est d’abord celle d’un système et d’un mode de pensée périmés. C’est la raison pour laquelle elle peut se prolonger. Elle est caractérisée essentiellement par une crise du pouvoir d’achat, l’ignorance des réalités économiques et l’incapacité de l’Etat-providence à assurer la pérennité des services publics. Voilà  pour le fond. D’autres facteurs viennent se greffer pour rendre le mélange explosif : le divorce avec la réalité est accentué par le temps passé devant les écrans et leur monde virtuel, et l’absence de sanctions qui favorisent la violence. A  cet égard, ce qui s’est passé à Notre-Dame des Landes est le symptôme avant-coureur de la défiance généralisée qui secoue aujourd’hui la majorité des Français : des collectivités locales bafouées, le résultat démocratique d’un referendum ignoré et piétiné,  des zadistes violents mis sur un piedestal… Cherchez l’erreur !

La  baisse du pouvoir d’achat.

Elle provient d’un déficit de travail. Ce n’est pas l’Etat qui crée de la richesse. Il augmente le pouvoir d’achat artificiellement par des transferts entre les Français. C’est le travail qui crée la richesse. On ne crée pas de la richesse — et donc du pouvoir d’achat — en regardant le foot à la télé. La crise de la France est celle de la paresse. Nous ne produisons pas assez de richesse. Seulement 64 % de la population âgée de 15 à 64 ans travaille dans notre pays, contre 79 % en Suisse, 75 % au Royaume-Uni ou en Allemagne. Nous travaillons également 15 % d’heures en moins par an par rapport à la moyenne de l’OCDE et notre fonction publique, largement sous productive, occupe près de 20 % de la population active. De ce fait, les charges qui pèsent sur nos entreprises sont plus lourdes qu’ailleurs ce qui se répercute sur les salaires. C’est facile à comprendre. Nous nous appauvrissons. Les rares politiques qui tiennent ce discours sont raillés et méprisés par les technocrates et pas mal de journalistes. Pour augmenter le pouvoir d'achat, il faut travailler plus.

Les réalités économiques obéissent à des lois.

Les  Français  sont des ânes en matière de connaissance économique.  C’est l’OCDE qui l’affirme. Et  les débats auxquels on assiste ne peuvent guère les éclairer. Les Gilets jaunes reflètent cette inculture, leur programme étant une somme d’aberrations quand ce n’est pas un concours Lépine de l’ignorance. Les insurgés du samedi étaient crédibles quand ils demandaient la fin des taxes sur les carburants. Mais on ne peut vouloir tout et son contraire : moins de taxes et plus de dépenses publiques, plus d’écologie et du gazole moins cher, davantage d’emplois et en même temps casser l’appareil productif. Le  summum est atteint avec la revendication d’un smic à 1 300 euros et des emplois pour tout le monde, une aberration dans un pays où l’équation économique est malheureusement simple à comprendre : pas assez de gens au travail car il est lourdement taxé pour financer beaucoup d’assistés et assurer des transferts sociaux parmi les plus généreux au monde. Si en connaissance des mécanismes de l’économie l’école n’a pas joué correctement son rôle, les médias ne jouent pas plus leur devoir d’information. À quelques rares exceptions, les chroniqueurs ne posent jamais les bonnes questions et ne fournissent aucune donnée de contexte. Par  exemple, personne ne recadre les inepties économiques d’un Mélenchon ou d’une Le  Pen. Et personne n’est capable d’expliquer la « monoculture keynésienne » de nos élites qui nous a conduit à cette situation.

Le  poids d’un Etat suradministré et  protecteur.

Inutile de s’étendre. L’efficacité des services publics se dégrade et ne va pas s’améliorer.  Il suffit de regarder notre système éducatif. Les causes de cet enlisement sont multiples. Les organisations professionnelles sont centrées sur leur propre finalité plutôt que sur les clients-citoyens. La technologie n’a pas été utilisée suffisamment pour permettre des gains de productivité. L’État français, contrairement à ses concurrents anglais ou allemands a raté la transformation digitale et le service aux administrés a même empiré avec les tentatives de digitalisation. Par contre elle a beaucoup embauché augmentant ses effectifs en proportion beaucoup plus vite que la population à servir. Par son poids, l’administration entraîne l’économie française vers le bas, et avec elle, le pouvoir d’achat. Phénomène aggravant, avec les nombreuses chaînes de télévision, des millions investis dans les campagnes de publicités, des écoles républicaines fortement politisées, l’État est le premier émetteur d’idéologie dans ce pays. S’y ajoutent la presse écrite largement subventionnée et les artistes qui vivent payés par l’État grâce au régime des intermittents. Ce fantastique dispositif de propagande nous décrit un État ultra protecteur, tout-puissant, garantissant la paix et le bonheur du citoyen, de la naissance à la mort. Une vision imaginaire qui ne peut que décevoir cruellement.

La violence, fille de l’impunité.

Depuis longtemps, on a supprimé les sanctions à l’école. On ne punit plus les délits mineurs. Il s’est développé une idéologie permissive, notamment vis-à-vis de l’extrême gauche. Les syndicats ont légitimé des pratiques ultra-violentes, en toute impunité et dans le silence médiatique. Il ne faut pas s’étonner si le contrat social a volé en éclats avec les Gilets jaunes. L’absence de discipline est la résultante directe de l’affaiblissement des services publics, qu’il s’agisse de l’éducation ou de la justice. Or, il n’existe pas de société sereine sans discipline et respect. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Macron est un super Hollande, un Hollande en version numérique, mais un Hollande traditionnel dans sa pensée. Il fonctionne à l’instar de son maître, avec un système étatiste conçu au XXe siècle. Le service militaire nouvelle formule, la réforme des 80 km/h, le prélèvement à la source sont des exemples de réformes technocratiques, frustrantes et inutiles.

Macron fonctionne avec un logiciel économique dépassé et inadapté  au monde actuel. La  lettre aux Français en est un produit symptomatique : qui peut répondre aux questions du « grand débat » ? Le  bon sens ne suffit pas. A ces 35 questions rédigées par les technocrates de France Stratégie, il faudrait des réponses que seules des connaissances très documentées et une culture économique et démocratique pointues peuvent fournir. On ne s’étonnera donc pas que les « Gilets jaunes » ne se sentent pas concernés !

 

 


UNE BAISSE INQUIETANTE DE LA NATALITE

Naissance-bebe

 

Cela fait maintenant quatre ans de suite que notre pays enregistre une chute du nombre des naissances.   En 2018, 758 000 bébés sont nés, 12 000 de moins que l’année précédente. Nous sommes loin du pic de 833 000 de 2010 !  Dans le même temps le nombre des décès augmente mécaniquement du fait de notre pyramide des âges,  au fur et à mesure que le « papy boom » entre dans la vieillesse. 614 000 décès en 2018 : le  solde « naturel » entre naissances et décès n’a jamais été aussi faible : 144 000. C’est bien ça qui est inquiétant : la baisse de la natalité  va accentuer  le vieillissement avec tout ce que cela peut générer d’effets sur la société et son équilibre. La  population de la France s’élève désormais à 66 993 000  habitants. C’est l’économie qui devrait souffrir le plus de cette évolution : croissance en berne, retraites moins généreuses, déficits publics…  Piètre consolation : la France reste quand même l’Etat le plus fécond de  l’UE.

Evolution des mentalités.

Nous sommes dans une époque qui marche sur la tête. Les  couples qui sont en capacité de faire des enfants ne veulent plus en faire, ou diffèrent toujours plus le moment, souvent pour privilégier une carrière, et ceux qui ne sont pas en situation de procréer,  revendiquent le droit d’en avoir quitte à se mettre à trois ou quatre, par le biais de la  PMA ou de la GPA. Et puis, il y a maintenant le mouvement « no kids » (pas d’enfants) : l’argument de  l’écologie est brandi pour ne pas donner naissance à des « pollueurs » supplémentaires. C’est pousser l’écologie punitive un peu loin.  On met ainsi la reproduction humaine sur le même plan que la consommation des ampoules ou l’utilisation d’un vol transatlantique. Et Yves Cochet apporte de  l’eau au moulin dans une interview à l’Obs : «  Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique ».  Inutile de préciser  qu’il est aussi adepte de la décroissance. Et il ajoute : « limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes ». Ces discours ne promettent rien de bon pour notre société. Voilà où on en arrive : faire  moins d’enfants est une « action » pour lutter contre l’empreinte carbone, entre « devenir Végan » et « laisser sa voiture au garage ».  Quant à la famille, elle est de moins en moins la valeur centrale,  au profit d’un concept plus flou  et protéiforme. Le souffle de la vie laisse la place de plus en plus à une conception consumériste « d’enfant produit » que traduit le « droit à l’enfant », qu’on peut s’acheter quand d’autres préfèreront investir dans un chien de race. Déchristianisation et matérialisme sont passés par là.  Je ne sais pas s’il faut s’en féliciter.

La politique familiale à l’abandon.

La corrélation est  flagrante. La  baisse des naissances est bien la conséquence d’une série de décisions politiques prises notamment depuis 2012. Nous payons cash la fin de la politique nataliste qui faisait de la France une exception démographique. La  baisse de la fécondité est aussi et surtout un effet de la détérioration des aides fournies à la famille. On sait, en effet, que les « crises » ont peu de résonnance démographique. A titre d’exemple, la crise de 2008 a été suivie d’un pic de naissances en 2010 ! Par contre, les politiques d’aides à la naissance et de soutien financier ensuite  pour élever l’enfant ont toujours été déterminantes. Car, c’est vrai, avoir un enfant coûte cher et engage pour de nombreuses années la vie d’un ménage. La  confiance dans la politique familiale joue donc un rôle essentiel dans la décision des couples de procréer ou non. Or, nous avons observé ces dernières années de nombreuses atteintes à ce qui faisait le succès de la politique nataliste : fin du caractère universel des allocations familiales et la diminution de leur montant, fin de la défiscalisation des emplois familiaux, revalorisation des plafonds de ressource et des allocations familiales à un niveau inférieur à l’inflation… Les classes moyennes ont été touchées de plein fouet. Mais d’autres mesures ont aussi impacté l’envie de procréer : la réduction des dotations aux collectivités locales a entrainé nombre d’entre elles à renoncer à construire des crèches supplémentaires ou à mettre en place des relais d’assistance maternelle. Et pour se convaincre un peu plus du bienfondé de l’argument « politique nataliste », on observe que les pays européens les moins généreux pour les familles affichent aussi les taux de fécondité les  plus faibles !

Le  déclin démographique, facteur d’appauvrissement.

Tous ceux qui s’intéressent à la démographie savent quelles bombes à retardement et quels effets en chaine elle peut générer. Par exemple, la baisse de la fécondité des femmes, tombée à 1,87 enfant par femme en 2018 alors qu’il oscillait autour de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014, aura des effets qui se mesureront dans vingt ans sur le plan économique et social. La baisse du nombre des femmes en âge de procréer aux âges où elles  sont les  plus fécondes (20-40 ans) depuis le milieu des années 90, est aussi à prendre en considération : 9,1 millions en 1998, 8,8 millions en 2008 et 8,4 millions en 2018.  Moins de femmes font forcément, en moyenne et globalement moins d’enfants, à fécondité constante, or, celle-ci diminue. Donc  moins de femmes faisant moins d’enfants chacune. Cette baisse de la natalité touche toutes les catégories sociales  et l’Unaf s’interroge sur les causes conjoncturelles qui accentuent le phénomène : probablement le signe de contraintes croissantes pour les familles. Mais le plus grave à moyen terme, c’est qu’une démographie déclinante nuit à l’économie et génère en cascade une accumulation de problèmes : une croissance amoindrie, des retraites  moins généreuses, des tensions sur les déficits  publics… Un seul exemple : dans dix ans, les dépenses liées à la perte d’autonomie atteindront près de 30 milliards d’euros. Avec un pays dont la dette publique est à 100% du PIB, il vaudrait mieux avoir des forces vives pour faire face  à l’accroissement des dépenses collectives  liées  au vieillissement, inéluctable, lui ! Ah si, il y a une marge de manœuvre : si dans les pays de l’Europe du Nord, 75% des adultes de moins de 65  ans ont un emploi, en France ils ne sont que 65%. Et inévitablement reculer l’âge de départ en retraite, seul vrai moyen de les financer sans peser davantage sur les actifs. D’autant plus qu’en principe, après 2020, la « population active »  devrait commencer à diminuer.

 


PEUT-ON LUI FAIRE CONFIANCE ?

Macron 2018

Comment est-on arrivé  là ?

A entendre le discours macronien répercuté par tous les rouages de la sphère présidentielle et jusqu’au maire d’Angers, Christophe Béchu –les juppéistes n’étant pas en reste-, ce serait dû à trente ans de lâcheté des gouvernants qui n’ont pas eu le courage de réformer…  Franchement, ça n’est pas sérieux ! C’est oublier que Nicolas Sarkozy, après le règne laxiste de la cohabitation Chirac-Jospin, et malgré la  crise violente de 2008-2009, a réussi à trouver  le  moyen de faire voter  80 réformes dont la  plupart aujourd’hui servent de socle aux nouvelles avancées qui seraient nécessaires. On a oublié que Hollande a détricoté nombre d’entre elles comme le transfert des charges des entreprises sur 2 points de TVA ou celle du Conseiller territorial, dont on voit bien rétrospectivement l’intérêt qu’elle avait. La vérité  c’est que nous payons surtout cinq ans d’inconséquences et dix-huit mois d’incompétence. Autrement  dit le prix d’un quinquennat calamiteux et celui  d’un exécutif déconnecté des réalités  depuis l’élection de Macron, assorti d’une majorité inexpérimentée et réduite à  l’état de « laquais du château ».

Le « Grand Débat » me laisse perplexe et dubitatif.

On a eu le "zombie tétanisé", assis à sa table pour ânonner  en 13 minutes, 13 milliards de dépenses  supplémentaires. On a eu ensuite, le soir du 31 décembre la "poupée mécanique" remontée comme un réveil  pour débiter des voeux déphasés. Et  maintenant revoilà le "séducteur en campagne" pour animer "son grand débat". D’abord il ne faudrait pas que celui-ci dérive en grand « déballage ». La  lettre aux Français du Président est à la fois  une incitation et porte en elle-même, à travers certains questionnements, le  poison du « décidé d’avance ». « Sans tabou » claironne-t-il,  certes,  mais pour quoi faire ?  On le sait adepte du « en même temps » et il y en a eu quelques beaux exemples hier à Bourgthéroulde, ce village normand sorti subitement de l’anonymat par la geste macronienne, où le Président en une même phrase est capable de dire tout et son contraire. Le talent oratoire ne fait  pas tout,  seuls les  actes ou les résultats comptent. Et  au vu de ce que  l’on a observé depuis dix-huit mois, on a le droit d’avoir des doutes. De sérieux doutes. D’ailleurs, même des membres de la commission du « Débat National », autres que Chantal Jouanno, n’hésitent pas à dénoncer la mainmise de l’exécutif. Pour eux les  conditions de transparence et d’indépendance ne sont pas réunies et cette consultation restera « sous contrôle total » du pouvoir. « Un flou intégral subsiste » concernant la restitution des contributions et le traitement final  des données par … « le Président de la République ».  Car si le débat peut se dérouler en toute liberté, ce qui compte autant, sinon plus, c’est ce que l’on fera des conclusions et qui les tirera. En attendant, son lancement n’a  pas l’air de refroidir l’ardeur des « gilets jaunes » dont le nombre recommence à grossir chaque week-end. Ce qui peut se comprendre.

Le rôle des partis démocratiques.

Les Républicains, aujourd’hui seule force d’alternance démocratique au pouvoir macronien, ont décidé d’y participer en organisant un « contre débat ». Le parti va formuler ses propositions et comme  il  porte depuis 18 mois conte le pouvoir jupitérien, les principales revendications de la classe moyenne formulées aujourd’hui à travers le mouvement des gilets jaunes, hors celles des quelques extrémistes des deux bords infiltrés en leur sein, il est le mieux placé pour se faire entendre. Car, évidemment, il est essentiel que l’on reste dans le cadre de la démocratie représentative. On peut dire tout ce qu’on veut des  partis traditionnels, ils restent nécessaires à l’organisation de la vie politique dans le cadre de la Constitution. Je plains les transfuges qui ont choisi ce moment pour rejoindre le RN de Marine Le Pen, contre une place  sur la liste des européennes. J’espère pour eux que Mrs Mariani et Garraud se sont munis d’une grande cuillère en bois avant de s’asseoir à la table du diable.

Vous l’avez compris.

La   question de la confiance est au cœur de la réussite de l’exercice lancé comme une bouée de  sauvetage par le Président,  pour empêcher son quinquennat de sombrer. Je ne serai pas de ceux faciles à amadouer. Comme disait ma grand-mère : « chat échaudé craint l’eau froide ». Cela ne m’empêchera  pas de dire ce que j’ai sur le cœur !

 Prochain sujet : 750 000 naissances  en 2018 ! Une baisse inquiétante qui se poursuit…

 


LES SOLUTIONS SONT A DROITE !

Tonneau des danaïdes

 

Le président parle des Français qui ne font pas assez d’efforts ! Il  n’a encore rien compris.  Pour en sortir il faudrait qu’il prenne conscience que nous avons produit un système doublement contre-productif. « A quoi bon faire des efforts »,  se dit celui qui vit benoîtement des aides sans avoir besoin de travailler. « A quoi bon faire davantage d’efforts » se dit celui qui sait que s’il augmente ses revenus en travaillant plus, le surplus lui sera pris en impôts. Dans les deux cas le système conduit à lever les  pouces. La  première priorité c’est d’en sortir. En réduisant les aides d’un côté,  ce que Laurent Wauquiez appelle l’assistanat, pour retrouver  le goût  ou la nécessité de travailler,  et de l’autre, en réformant le  système fiscal de telle façon qu’il ne soit  plus confiscatoire.

Et d’abord baisser les dépenses publiques.

Le  Président nous gratifie d’une lettre dont les 20 questions sont autant de choix prédéterminés qui contiennent en filigrane les réponses attendues par le pouvoir. Mais c’est pour mieux éviter le seul débat  qui vaille et ce par quoi il  aurait dû commencer son quinquennat : baisser les dépenses publiques. C’est la mère de toutes les batailles. Le reste n’est que bavardage. C’est en réduisant les déficits que l’on pourra ensuite baisser les impôts et  les taxes et surtout investir  pour réindustrialiser la France. Et c’est  possible !  La  dépense publique française dépasse de  9 points de PIB la moyenne de celle des 18 de la zone euro, de  12 points de PIB celle de l’Allemagne.  Sur les 56% du PIB que représentent nos dépenses publiques, le quart, soit 14 % sont consacrées aux retraites. Voilà un gisement d’économie phénoménal, non pas en trucidant  les retraités, mais en réformant sérieusement le système de financement. On ne réglera  pas le problème avec un régime à points qui n’est qu’un changement de mode de calcul. La  simplification à trois régimes, correspondants aux trois grandes catégories de travailleurs, et en mettant l’âge de départ à 64 ans avec un dispositif de décote-surcote pour introduire de la souplesse, et une durée de cotisations portée à 44 ans assortie d’amortisseurs pour tenir compte de la pénibilité, permettrait d’économiser 25 milliards par an. Le  second chantier est aussi simple : renoncer à la suppression de la taxe d’habitation  qui est un impôt juste parce qu’en lien avec un service local. Les  20 milliards que l’Etat s’est engagé à compenser aux collectivités locales ne sont pas financés ! Voilà déjà 45 milliards de trouvés pour réduire le déficit et accessoirement financer la réindustrialisation de la  France, tâche urgente, et la numérisation de l’économie et des territoires.

Mettre fin à la  vision technocratique.

Le Président et le gouvernement n’ont pas voulu considérer qu’il existe deux France, phénomène pourtant bien décrit par le géographe Christophe Guilluy : 25 millions d’habitants vivant dans les grandes villes, c’est-à-dire la France connectée, avec transports  en commun et emplois, 40 millions d’habitants, excusez du peu, vivant dans des villes moyennes ou petites, des zones rurales sans ou avec peu de transports en commun, sans ou avec peu de connectivité. Cette  France-là a des besoins différents, et la voiture y joue un rôle  accru dans le mode de vie. Miser la transformation environnementale sur une hausse du carburant, qui plus est, au moment d’un pic de prix du pétrole, relève d’un raisonnement de bureaucrate assis dans un bureau parisien. C’était explosif ! (sans jeu de mot). D’autant plus que tout le monde avait compris qu’en plus, l’argument de la transition énergétique n’était qu’un prétexte et un gros mensonge. Cette attitude a été considérée par les Français de ces territoires comme  une atteinte à la fois à leur portefeuille et à leur dignité. C’est  en associant les territoires et leurs élus aux décisions qu’on avancera, pas en les ignorant. Et surtout pas en pilotant de Paris à partir de Bercy !

Sortir du cercle vicieux de l’Etat-providence.

Ce n’est pas l’Etat qui produit la richesse. Mais il prétend la répartir par les taxes et les impôts.  Sauf que l’expérience montre que le système prélèvements-répartition se révèle incapable de générer une vraie croissance qui produirait de la richesse supplémentaire. Au contraire, ce fonctionnement nous appauvrit par la dette et le déficit du commerce extérieur. Nous sommes aujourd’hui dans la « révolution numérique » et de la « robotique ». Dans ces domaines, nous continuons de prendre du retard sur tous nos concurrents et partenaires faute d’un grand plan de réindustrialisation. Or, l’absence d’industries, c’est pas d’exportations, pas de R&D qui s’avèrent le nerf des économies en croissance. Pas besoin de « grand débat » pour observer l’erreur de stratégie : 1,5 milliard d’euros d’investissements dans l’intelligence artificielle sur le quinquennat, quand il faudrait  cent fois plus, et 50 milliards en cumulé sur le quinquennat pour supprimer cette décision imbécile de la taxe d’habitation. L’urgence est donc dans la réforme de l’Etat-providence, pour privilégier la réindustrialisation de la France, réorienter le dispositif pour favoriser le développement des entreprises et permettre un essor massif des investissements. Cela passe par  la diminution des aides sociales et une réforme de la fiscalité pour la rendre plus favorable aux classes moyennes qui sont le principal moteur économique et social. Ainsi on restaurera  les conditions d’une croissance réelle du pouvoir d’achat fondée sur la  croissance économique.

A droite, on a les idées et même des solutions qui peuvent redresser le pays si on les mettait en application. La preuve on les applique à la Région et ça marche...

 


« ROMANESQUE »

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Drôle de titre pour une histoire de la langue française ! Et pourtant, voilà un bouquin qui se déguste comme une véritable aventure. Le livre se veut pédagogique et nous fait découvrir l’origine des mots, mais présentée de telle façon que ça n’est jamais ennuyeux. Ce serait même plutôt passionnant. Enfin, pour peu qu’on aime le « Français ».  Et comme le récit est savamment découpé, on peut savourer chaque tranche une par une, en prenant son temps.

Voilà donc  « la folle aventure de la langue française » !

Elle nous entraîne des Gaulois à aujourd’hui. C’est un roman, et le personnage principal en est justement « le Français ». Lorànt a eu une intuition géniale, celle de raconter notre Histoire en la prenant par « le bout de la langue ». Et tout peut s’y retrouver : si ce qui nous fait Français, c’est le monde dans lequel on vit, c’est aussi ce qu’est  notre langue à travers les mots de notre métissage. Alors, cette  histoire, ce n’est plus le seul amour du passé,  c’est une quête dynamique dont le passé est le passage obligé, parce qu’il  explique notre présent et comment il s’est  forgé. De quoi alimenter un récit  captivant qui nous explique que « oui » vient du latin, et comment on est  passé par « oc » et « oil », le « c’est cela » du « jumeau » de Pierre Richard.

L’enthousiasme du comédien.

Pour écrire un tel ouvrage, il faut  avoir ancré au fond de soi un amour des mots quasi-passionnel. C’est que la langue fait  partie du jeu au théâtre, sinon comment servir les grands auteurs  tels que Molière, Racine ou Feydeau… La langue est un support extraordinaire, c’est elle qui donne la force au comédien quand il sait bien l’employer. Ici, on ne débat pas de la langue, de ce qu’elle doit être. On se contente de la prendre telle qu’elle est, en se jouant de ses inventions, de ses audaces.  Oui, le  troubadour a créé des  mots, et en même temps, le savant a codifié la langue pour qu’elle soit plus facile à transmettre. Car le Français est aussi le fruit d’une conquête.  Il a  surmonté bien des concurrences avant de s’imposer. Vous apprendrez pourquoi on dit la « Saint Glinglin »  et un « remède de bonne femme »… Sans citer Raymond Queneau qui ne se  privait pas avec Zazie à qui il faisait dire « d’où qui  pue donc tant ? » pour « d’où vient cette mauvaise odeur ? », certains n’hésitent pas à « tordre » la langue et Lorànt Deutsch nous montre ainsi que, parce qu’elle est accueillante, les  « argots » nous ont aidés à remplacer le latin. Car c’est par ce chemin-là que la langue est  magnifiée et prend son expressivité, quitte parfois  à faire bondir « l’académie ». Ainsi Fabrice Luchini met en exergue « la tante à Bébert rentrait des commissions »,  c’est « énôôôrme »… pour souligner la force de l’oralité dans l’écrit de Louis-Ferdinand Céline.  Le comédien n’est jamais  loin.

Une langue vivante et de référence.

N’en déplaise aux déclinistes, la diffusion de notre langue est impressionnante et reste encore une référence. Elle a  été longtemps la langue européenne, et l’auteur nous rappelle au passage que Marco Polo écrivait en Français.  Les anglais considéraient la grammaire française plus noble que le latin. Les anglicismes ne doivent pas nous émouvoir, ils ne sont souvent que des mots  français qui nous reviennent déformés. Elle n’est certes plus la première, mais elle n’est pas non  plus devenue une langue morte. Elle est trop  puissante pour disparaître. Qui plus est : elle est un bien précieux car  c’est elle qui soude notre unité nationale. Comme l’affirme Laurànt Deutsch : « Aimer le français,  c’est aimer la France ! », « Parler le français,  c’est déjà s’emparer de cette identité ».  Celui qui parle notre langue connaît souvent mieux que personne notre France. « Romanesque » nous fait découvrir tout ça. Avec  un récit drôle et divertissant, souvent jubilatoire. Rafraîchissant aussi !

Pour les amoureux de la langue, mais pas que !

« Romanesque », la  folle aventure de la langue française  - Lorànt Deutsch  - Chez Michel Lafon.

 


GRIBOUILLE CAFOUILLE !

Archibald en colère

 

J’aimerais bien aborder des sujets plus souriants.

Mais rien à faire, le spectacle que nous offrent le gouvernement et le pitoyable Bruno Le Maire oblige à y revenir sans cesse : leur recherche effrénée de nouvelles ressources pour financer leur budget dispendieux et leurs promesses inconséquentes les poussent vers toujours plus de taxes et d’impôts, sans même penser à tout simplement chercher à baisser  les dépenses. Depuis la fin de l'été, ISF, taxe d’habitation, carburants, salaire minimum, référendum, sans oublier le prélèvement à la source et la limitation à 80 km/h, ça part dans tous les sens. Les ministres parlent, se reprennent, se contredisent entre eux ; les parlementaires y vont de leurs commentaires et suggestions, créant à la fois un halo d’incertitude et un sentiment de précipitation. La seule idée que ce serait encore les 20% des Français les plus aisés qui se verraient ponctionnés en revenant sur la suppression programmée de la taxe d’habitation me révulse et me fait bouillir. Car, tenez-vous bien, à partir d’environ 3 600 € de revenus par mois  vous en faites  partie.  A 4 000 € vous êtes riche ! Faut-il que notre pays soit tombé bien bas ! C’est le cœur des classes moyennes qu’on vise encore. Pas étonnant que nos cadres s’expatrient pour des cieux meilleurs. Rien n’est moins certain, me direz-vous, car ce qui est annoncé le matin à 8H est démenti à midi pour être repris le soir à 18H. Faute de partition, l’orchestre est désaccordé. La  vérité c’est qu’ils ne savent plus comment faire devant le désastre annoncé : un budget 2019 déjà obsolète, 10 à 15 milliards à trouver pour financer les mesures Macron, et probablement 10 de plus faute de croissance suffisante…

Insupportables, en plus !

Je ne sais pas si vous avez lu la tribune d’ « Horreur » Bergé, Stanislas Guérini et Amélie de Montchalin, publiée dans Les Echos lundi dernier, cosignée par les parlementaires LREM. « Retrouver les fondements de notre contrat social », qu’ils disent. Un minable plaidoyer qui veut rejeter la responsabilité de la situation de blocage d’aujourd’hui sur le système politique en place depuis 30 ans que la majorité nouvelle s’est soi-disant attelée à réformer, et d’énumérer : elle « lève un à un les blocages, supprime les rentes de situation, réhabilite le risque, renouvelle et améliore les protections et les solidarités… ». En fait, la majorité « et de gauche et de droite » n’a pas su se doter d’un corpus idéologique solide auquel les membres de LReM pourraient aujourd’hui se référer. L’idée de faire mieux avec du neuf que toute cette vieille politique qu’il fallait dégager n’a pas prouvé sa pertinence. La promesse d’efficacité continue à buter sur le manque de résultats tangibles sur le front du chômage et de la croissance économique. Et on croit rêver : ce sont les éléments de langages déjà mille fois entendus que les Français ne supportent plus car ils n’ont vu que des réformettes qui n’ont rien changé, une pratique politique qui n’a rien à envier à l’ancienne, des impôts et des taxes supplémentaires et la poursuite du ciblage de l’effort sur les classes moyennes dans une danse échevelée autour du totem de la justice fiscale rendant le système toujours plus inéquitable.  Et comme on affaiblit du même coup le consentement à l’impôt, on instaure  le prélèvement à la source qui s’en passe ! Alors inutile de se  plaindre  des « blocages des ronds-points qui affaiblissent nos entreprises », quand on n’a même pas l’humilité de reconnaître qu’on s’est fourvoyé dans une impasse. Avant les ronds-points, ce sont les lourdes charges que paient nos entreprises qui les  affaiblissent, pour lesquelles il a été fait si peu en allègement. Le « grand débat » y est présenté comme la solution à tous nos maux avec une vision de bisounours : après avoir méprisé tous les corps intermédiaires, à commencer par les collectivités locales, voilà que tout le monde doit se réunir dans « les territoires » pour « retrouver les fondements de notre contrat social ». Et tout y passe : le financement des services  publics, l’efficacité de l’Etat (chiche, on supprime l’ENA), la réduction de la dépense  publique (je me  marre), la transition écologique (dos large), la remise à plat de notre système fiscal pour plus de justice sociale (je crains le pire), et rémunérer justement le travail (il serait temps), et sur notre identité profonde (celle-là elle est forte quand on a évacué le thème de l’immigration).  Difficile de ne pas y voir une arnaque. Comment Madame Michu aurait-elle les solutions ? Ce bavardage fait l’impasse sur les sujets essentiels : l’immigration, la fiscalité, la  famille, l’entreprise, la  création de richesse, seule manière d’augmenter le pouvoir d’achat…

L’échec de la  politique redistributive.

C’est le choix de l’Etat-providence. On a perdu de vue le rôle  majeur de l’économie comme moteur de la richesse au profit de celui de l’Etat dont la priorité est l’égalisation des revenus et non leur production. Le résultat est simple, depuis de nombreuses  années, l’impôt et la dépense publique sont considérés comme la solution : on déshabille Pierre pour habiller  Paul par les transferts et la redistribution. C’est pourquoi notre pays est champion d’Europe des  prélèvements obligatoires. Le problème c’est que personne n’y trouve son compte. Le ras-le-bol fiscal est général, du smicard au contribuable de l’IFI. Et ça se comprend, car  il  n’y a que des perdants au grand jeu de la redistribution : les riches et les plus aisés qui paient trop et ceux qui reçoivent qui trouvent que ce n’est jamais assez, ce qui est inévitable. Pourtant, au regard des chiffres publiés  par l’Insee dans son rapport  2018, la  France est une société quasi socialiste à la redistribution massive et ciblée. D’ailleurs, c’est aussi l’un des pays où les inégalités sont les moins fortes. Si cette  politique marchait, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On ne fait que remplir le tonneau des Danaïdes, sans jamais résorber nos déficits ni la dette, ni résoudre le chômage. La meilleure illustration en est l’erreur d’Hollande qui en juillet 2012 a cru qu’il réglerait le problème de la dette en prélevant 40 milliards : il a bloqué l’économie pendant trois ans, accru la dette et attendu la baisse du chômage comme Sœur Anne.  Politique d’inspecteur des  finances qui ne connait rien à l’économie et aux entreprises, continuée par  Macron, lui aussi inspecteur des finances, avec 25 milliards prélevés sur les retraités sans plus de succès. Jamais on ne se préoccupe de la création de richesse (mot honni) sinon en créant de la croissance par l’augmentation artificielle du pouvoir d’achat, fruit de la redistribution.  La boucle  est bouclée.

C’est reparti !

Pour se sortir de l'impasse des « Gilets jaunes » qui réclament tout et n'importe quoi, le gouvernement va, une fois de plus, sacrifier la catégorie de la population qui fait l'erreur d'essayer de bosser. Et il est certain d’y parvenir puisqu’il va demander au 57% de Français exonérés s’ils sont d’accord pour que les 43% restants paient davantage. A votre avis, quelle sera la réponse ? Alors pour adapter le langage à la réalité, on ne dit plus « riches », on dit « aisés ». Nous voilà repartis dans une nouvelle spirale digne des plus belles heures de la présidence de Hollande...  Voilà que 73% des Français veulent le rétablissement de l'ISF, cet impôt imbécile, et pour tenter de les calmer, le gouvernement envisage de ne pas supprimer la taxe d'habitation pour les 20% des « ménages les plus aisés », et éventuellement d'alourdir la fiscalité déjà confiscatoire sur les successions.

Mais qui donc est aisé ?

Un célibataire qui gagne plus de 27 000 € par an, ou un couple avec un enfant qui gagne plus de 49 000 €. Hollande disait : « est riche celui qui gagne plus de 4 000 € par mois ». Pas de changement ! Si vous gagnez ça, vous faites partie des 20% des Français les plus aisés. Et vous faites aussi partie des 20% de Français les plus taxés (ou baisés, ou nikés…) : vous payez la très grande majorité de l'impôt sur le revenu, vous avez aussi subi la baisse des plafonds du quotient familial, l'augmentation de le cotisation vieillesse, et si vous êtes retraité celle de la CSG de 25%. Elles accélèreront le massacre des « aisés ». Les  vrais riches,  eux s’en foutent. Ils défiscalisent, optimisent ou campent en Belgique. Et accessoirement ont voté » Macron.

Bon, c’est promis, la  prochaine fois, je vous parle d’autre chose   : « Romanesque », de Laurant Deutch, l’histoire jubilatoire de la langue française.

 


QUE SERA 2019 ?

Orages

Pessimisme ambiant.

Si j’en crois les titres que je lis, l’année qui commence n’arrive pas avec les meilleurs auspices. « Année lourde d’incertitudes pour l’économie mondiale » titre  Le Figaro ; « L’économie mondiale enregistre un endettement record » surenchérissent les Echos ; Macron va être confronté  à « un retournement de conjoncture plus fort que prévu », nous prévient l’économiste Jean-Marc Daniel ; « Les entreprises doivent se préparer à  une année risquée »  analyse David Barroux… Et cerise sur le gâteau (enfin, façon de  parler), le livret A fait perdre de l’argent aux épargnants avec sa rémunération gelée à 0,75% jusqu’en 2020 alors que l’inflation est à 2% ! Du coup, on ne sait plus si on doit enfiler un gilet jaune ou pas, à cause de la récupération par les casseurs et les gauchos, prendre un stylo rouge comme les  profs pour demander qu’on arrête de maltraiter les retraités, adopter une toque verte pour signifier à nos mauvais écolos que de la  façon dont ils s’y prennent le combat est  perdu d’avance.

Entrons dans les faits.

Les nuages s’accumulent en effet sur l’économie mondiale, et par contre coup sur la croissance européenne. Les signes annonciateurs ont été observés dans les fluctuations des bourses et leur ralentissement, qui trouvent leur justification dans de nombreuses incertitudes. Celle du bras de fer commercial engagé par Trump avec la Chine vient en premier.  Sans compter que le FMI vient de révéler que la dette mondiale (publique et privée) a atteint 184 000 milliards de dollars … à la fin de 2017, soit 225%  du PIB de la planète. Et on peut se dire que la glissade a continué en 2018. Avec le resserrement des conditions financières dans de nombreux pays, les perspectives ne sont pas réjouissantes. A cela s’ajoute la perspective du Brexit qui risque de se faire dans les pires conditions, aggravée par la montée des populismes qui risquent de paralyser l’Europe après le mois de mai.  Toujours est-il que du FMI à l’OCDE, en passant par les grandes banques, tous les prévisionnistes, au fil des mois ont révisé leurs chiffres vers  le  bas. De  leur côté, les  « émergents » restent sur des fondations fragiles et cela ne s’améliorera pas en 2019.  Ils dépendent de l’épargne du reste du monde et la prudence plus marquée des investisseurs et la hausse des taux d’intérêts américains ne sont pas des éléments qui leur soient favorables. Beaucoup vont voir leur croissance ralentir. Quant à la France, les gilets jaunes font broyer du noir aux économistes.  On devrait assister à un gros coup de frein sur la fin de l’année, après  trois trimestres déjà faiblards.  L’élan est brisé et ça n’est pas la meilleure façon d’aborder  la nouvelle année. D’autant plus que les événements ont contribué à charger un peu plus la barque de nos dépenses publiques alors que les ressources stagnent. Et l’on a du mal à évaluer quel effet aura le prélèvement à la source sur la consommation des ménages. Inflation, chômage qui reste  élevé, croissance en berne : voilà un mauvais cocktail que Macron va devoir diriger. Et  nous avec !

La France file un mauvais coton.

Avec  les « Gilets Jaunes », nous sommes en présence d’une révolte contre la fiscalité doublée d’une crise de la démocratie représentative, l’une ayant d’ailleurs alimentée l’autre. A lire et à entendre toutes  les déclarations, on se demande bien comment le pays va pouvoir s’en sortir entre un pouvoir sourd qui ne veut rien entendre, des  révoltés  qui se radicalisent, des  oppositions démocratiques qui n’impriment pas et des extrêmes en embuscade.  Si ce que projette  Macron voit le jour, il n’y a rien à attendre de bon pour les classes moyennes en matière de fiscalité avec des idées tout droit sorties de Terra Nova ou de France Stratégie, ni en matière de démocratie  sinon un affaiblissement du pouvoir  législatif,  avec à la clé une emprise encore  plus grande de la technocratie.  La  vérité,  c’est  que nous sommes au bout d’un système,  celui de l’Etat-providence, qui se révèle incapable de produire de la richesse par la  croissance et qui est entré depuis plusieurs années déjà dans le cercle pervers du prélèvement aux uns pour redistribuer aux autres.  Pour en sortir, il faudrait prendre le chemin du libéralisme, de la concurrence et de la responsabilité… Un chemin bien malaisé par les  temps  qui courent. Et si l’Europe se retrouve paralysée et qu’elle ne peut plus nous protéger de nos démons en nous imposant des limites, qu’est-ce qu’on va devenir ? S’il est vrai que nous avons un million et demi de jeunes sans formation, stage ni emploi, alors  ne nous étonnons pas que la colère l’emporte contre ceux qui ont généré un tel bilan. Sauf que la tentation est grande de mettre tout le monde dans le même panier. Et  ça, ça peut conduire au pire.

« Les Républicains » depuis un an et demi ont porté tous les thèmes qui affleurent aujourd’hui dans les revendications, mais tout a été fait pour qu’ils ne soient pas entendus. Ils sont les premiers à défendre les retraités et à avoir dénoncé la hausse de la CSG, ils sont les premiers à avoir mis en avant la fracture territoriale et le prix excessif des carburants,  la  bêtise de la limitation à 80 km/h, ils sont les premiers défenseurs de la classe moyenne, celle qui paie tout et ne reçoit rien et ils sont les derniers défenseurs de la famille… Souhaitons que des retrouvailles aient lieu. Le moment est peut-être propice. L’espoir fait vivre ! Comme dit Guillaume Larrivé : « La France a commencé l’année 2019  en marche arrière ! » (admirez au passage  la subtilité du jeu de mot  qui aura échappé à Gilles Legendre). Faisons en sorte qu’avec « Les Républicains » elle passe en marche avant !

 


L’EURO A VINGT ANS !

Euro

1er  janvier 1999.

L’Euro est né officiellement le vendredi 1er janvier 1999. Les  Français commencèrent à jongler avec la  parité de 5,55957  Francs pour un euro, qui fit les beaux jours des calculs mentaux et des convertisseurs. De Paris à Berlin, d’Amsterdam à Madrid, il n’y avait  plus qu’une seule monnaie, avec un même taux d’intérêt,  celui fixé  par la  BCE (Banque Centrale Européenne). On se souvient aussi que les billets et les  pièces ne sont apparus que trois ans plus tard, en 2002, pour des raisons pratiques. Mais dès janvier 1999, toutes les opérations financières et commerciales ont été réalisées à l’international  sous  l’égide de la monnaie unique. Et tout le  monde fut ému à  l’affichage du premier cours euro-dollar à 1,1789.

Euro pièce Une histoire courte et déjà mouvementée.

Après une première décennie sous le signe de l’euphorie, conduisit à une insouciance quelque peu coupable, car le succès de la  monnaie fut immédiat. La séquence suivante fut moins enthousiasmante comme si la monnaie européenne vivait sa crise d’adolescence avec des parités euro-dollar en montagnes russes et une crise qui a bien failli le voir disparaître en faisant exploser l’Europe. Il a fallu une thérapie douloureuse pour le remettre sur les rails, bien que certains états peinent toujours à rester dans les clous des règles communes, comme la France. Mais la crise a été l’occasion de corriger ses faiblesses les plus criantes et de recadrer sa gouvernance : il a fallu modifier les règles de  Maastricht, ce que les gouvernements emmenés  par Nicolas Sarkozy, soutenus par la  BCE, réussirent à obtenir. Cela a  permis d’apporter une aide massive aux pays frappés par la crise financière et  incapables de financer leurs dettes, tels la  Grèce, l’Irlande, Chypre et le  Portugal. Les  règles du Pacte de stabilité, dénoncées sans effets heureusement par François Hollande, ont permis de renforcer la monnaie , rassurer les marchés, et d’imposer aux cigales la discipline budgétaire nécessaire à sa pérennité.

Vingt  ans  après.

Une génération plus tard, l’euro se porte  plutôt bien. 17 millions de Français n’ont pas connu le Franc : ils sont nés avec ou après la naissance de la monnaie commune. Personne n’a eu l’idée de célébrer  cet  anniversaire avec le faste qu’il  aurait mérité. Car quoi, qui peut nier que l’euro nous est désormais consubstantiel. Car  l’euro est bien le symbole de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité pour  les 340 millions d’européens de l’« eurozone ». Elle est même plébiscitée par une forte  majorité de la population dont 64%  juge que « l’euro est une bonne chose pour leur pays » (59% en France). L’euro, qu’on le veuille  ou non rassure : en Italie, sa cote a fait un bond de dix points depuis que les partis antieuropéens sont arrivés au  pouvoir. En France, excepté quelques « azimutés », personne n’envisage de quitter  le giron de  la  monnaie commune. L’euro est devenu la  deuxième devise du monde, après le  dollar, en terme d’instrument de mesure, d’échange et de réserve. Et  il pourrait faire beaucoup  mieux.

Euro pièceDes  progrès sont encore nécessaires.

Avec l’euro, les pays qui l’ont adopté sont mieux armés. Pour éviter le  retour de crises comme celle de 2008, une surveillance systémique a été mise en place par la BCE, et un mécanisme de sauvetage a été créé, financé par les banques elles-mêmes, pour éviter  au maximum  le recours à l’argent public. Le vaste chantier de l’Union bancaire lancé en 2012, est presqu’arrivé à son terme. Il manque la dernière pierre, celle de la garantie européenne des dépôts qui pourra voir le jour dès que les dernières banques du sud de l’Europe auront terminé de nettoyer leurs bilans. Les 28 pays européens ont acté au mois de décembre dernier le principe d’un budget de la zone euro, dédié aux investissements dans les pays en retard de compétitivité : c’est une étape indispensable pour avancer  dans la cohésion économique et sociale de l’Union européenne. Même si des évolutions institutionnelles  apparaissent à beaucoup comme nécessaires. Car, à l’heure où le parapluie américain s’éloigne, la nécessité de muscler la stature de la  devise commune apparaît comme une évidence. L’action de Donald Trump  vis-à-vis de l’Iran en a été le révélateur. L’union européenne n’aura de véritable autonomie stratégique qu’avec une devise forte.

Un bilan positif, mais en demi-teinte.

Qui donnerait cher de la monnaie de la France, avec 2300 milliards de dettes et un déficit de 100 milliards ?  Nos partenaires sont un peu trop complaisants avec notre laxisme,  mais  l’euro nous protège, même si l’union monétaire reste encore une cote  mal taillée. Il  appartient dès lors  à nos dirigeants de faire les efforts qui  ont manqué dans la dernière décennie  pour faire davantage converger les économies, notamment dans les domaines de l’industrie, des revenus, du chômage, de la productivité et de la robotisation… Ainsi l’euro tiendra toutes ses promesses,  y compris à l’international où il n’est pas à la hauteur de ce que l’ensemble européen représente sur la  scène mondiale.

 


1er JOUR DU NON CONSENTEMENT A L'IMPÔT !

Contribuable détroussé

1er  janvier 2019   : 1er jour du prélèvement à la source.

Depuis aujourd'hui l'Etat se passe de mon consentement pour le paiement de mes impôts puisqu'il les prélève sur mes revenus avant même que j'en perçoive le premier centime. En contradiction avec l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ».