HISTOIRE

BARDELLA LES APPARENCES …

Salon-de-l-agriculture-2024

 

Un personnage lisse et bien élevé.

La colère orchestrée par la « coordination rurale » et les erreurs de Macron lui ont ouvert un boulevard. Un dimanche de selfies : en contraste du président de la République, Jordan Bardella réplique aux attaques de Macron à coups de selfies, de sourires et de répliques  polies et dilatoires.  Il a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. Il est   venu pour les caresser dans le sens du poil, et pas que le bétail ! Le  physique est là, mêlant prestance  et séduction.  Mais, comme à son  habitude, on reste  sur sa faim quant aux propositions. Le patron du RN se contente de surfer sur les questions en répondant par des lieux  communs qui peuvent passer pour du bon sens. Plaire d’abord. Un peu court, jeune homme…

Des propositions simplistes

Dans sa récente lettre ouverte aux agriculteurs de France, Jordan Bardella pousse la logique en demandant une loi « mangeons français ! ». Si le RN séduit cet électorat, c'est avec un discours qui vante les mérites des « circuits courts » et du « localisme ». Le concept se veut habile. Il prétend concilier écologie et préférence nationale et procurer à celle-ci légitimité politique et force morale puisqu'il s'agit de sauver la planète…Le marché mondial est oublié, le RN ne jure plus que par le « local ». Mais le fait est qu'il séduit en dépit de ses faiblesses évidentes. Pourtant, on n'a jamais vu nulle part que favoriser un nombre limité de producteurs nationaux les rendait plus productifs, plus efficaces et moins chers. C'est même tout le contraire et l'histoire de la deuxième moitié du XXe siècle montre que les pays qui se sont essayés à cette forme d'autarcie se sont effondrés économiquement. Bardella, c'est « Martine à la ferme » ! Pour un pays qui compte 145.000 entreprises exportatrices, a vendu plus de 84 milliards d'euros de produits agroalimentaires à l'étranger l'an dernier et affiche dans ce domaine un rare excédent, le localisme est une impasse. De plus, alors que l'inflation alimentaire a atteint 20 % sur les deux dernières années, le RN n'explique pas comment acheter local améliorerait le pouvoir d'achat dont il se veut le défenseur. Voilà un parti qui a plutôt choisi de repousser le moment de tester la validité de ses propositions. Il est plus facile de flatter que de convaincre.

Un projet mortifère pour l’agriculture française.

Jordan Bardella a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. « Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange », a déclaré le président du Rassemblement national. Car si en théorie « des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l'agriculture française »« à chaque fois (...) c'est à notre désavantage », a ajouté le député européen. Il a tout faux !

Localisme et protectionnisme sont les  pires remèdes pour notre agriculture. La crise agricole est d'abord le résultat de la fin d'un modèle, celui de l'exploitation familiale de petite taille. Si notre souveraineté alimentaire est en danger, c'est en grande partie parce que le modèle hexagonal de l'exploitation familiale a fait son temps. Un changement de paradigmes s'impose, certes. Pour que nos agriculteurs puissent vivre décemment du travail de la terre, d'abord. Mais aussi, maintenant que le mirage du tout-bio s'est dissipé, pour rendre possible le virage de la transition écologique. Et ce n'est pas la fermeture des frontières dont il rêve qui sera la solution. Elle provoquerait une inflation des prix alimentaires que personne ne souhaite sans apporter de solution  à l’exploitant  dont l’outil trop  petit ne permet pas un revenu suffisant.

Pour impulser un changement salvateur, il va falloir en réalité faire sauter plusieurs verrous. Celui de la surréglementation, que plus personne n'ignore, évidemment. Celui de la répartition de la marge dans la chaîne agroalimentaire, ensuite( pas nouveau). L'inscription de clauses miroirs, imposant une réciprocité des obligations environnementales notamment, dans les accords de libre-échange négociés par l'Europe, enfin (et obtenues par les élus LR). Dommage que sur tous ces sujets, les  élus du  RN aient été  totalement absents au Parlement européen.

Mais il faudra aussi, et peut-être surtout, s'attaquer à la question de la taille moyenne de nos exploitations, devenue insuffisante pour survivre dans un marché agricole largement mondialisé. Et ce n’est pas avec la vision passéiste qu’ils  proposent pour plaire que l’on pourra avancer. Nous devons nous débarrasser des représentations romantiques qui figent le monde paysan dans un passé largement fantasmé. Une nostalgie qui freine la constitution de grandes exploitations. L'Etat a évidemment un rôle clé à jouer dans cette recomposition de la carte agricole. Il dispose déjà des outils pour le faire, à travers notamment les Safer qui maillent le territoire. Ne manque plus qu'une volonté politique pour créer les conditions de l'émergence d'une nouvelle génération d'agriculteurs à la tête d'exploitations à la taille critique, d'autant que la démographie agricole nous y aidera. Dans les dix ans, plus de 40 % des exploitants vont partir à la retraite. Des repreneurs qu'il faudra accompagner pour leur permettre de produire aux meilleurs standards environnementaux, des investissements pour l'avenir et non plus des subventions à fonds perdu dans des entreprises condamnées.

Allié objectif de Poutine.

La  position des élus du RN sur le  soutien à l’Ukraine est inquiétante. La réticence affichée, s’appuyant sur les problèmes de concurrence  agricole, cache en réalité et malgré le discours officiel, un penchant pour le narratif poutinien sur l’évolution du conflit. Il est bien évident que l’Ukraine entrera un jour dans l’Union européenne,  mais cela se fera  une  fois toutes les étapes franchies de  mise à  jour aux normes de l’Union.  Les problèmes actuels  comme sur  les « poulets », sont conjoncturels et circonstanciels.  Il est inutile de s’alarmer à l’avance. D’ici là, tout le monde aura eu le temps de s’adapter, comme  il  en a été  pour l’arrivée de l’Espagne ou de la Grèce… N’oublions pas toutefois le tropisme de Marine  Le Pen  en faveur du maître du Kremlin. D'ailleurs Jordan Bardella n'a pas voter les sanctions contre la Russie  au Parlement européen. Et ce  n’est  pas un hasard si les réseaux d’influence pro-russes s’appuient sur  les partis d’extrême-droite en Europe pour tenter de déstabiliser l’Union.  Leur victoire  à l’élection européenne, serait une victoire pour Poutine.

 


GUERRE DE CIVILISATIONS ?

Chine_japon

 

Dominique de Villepin, avec sa  véhémence habituelle, a fait l’autre soir à la télé une brillante démonstration, voulant voir dans le déchainement au Moyen Orient une guerre  de civilisations : en gros  l’Islam contre l’Occident chrétien. Séduisant, car le conflit en a toutes les apparences.  A bien y regarder, ce n’est peut-être pas la bonne grille de lecture. Ne serait-on pas plutôt dans des conflits qui opposent le monde  démocratique aux anciens empires tombés entre les mains de régimes totalitaires  et prédateurs ?

Le  recul des démocraties.

C’est un fait : le nombre des démocraties  dans le monde ne cesse de diminuer, sans compter celles dites « illibérales », qui en gardent l’apparence mais sont en fait entre les  mains de régimes autoritaires qui « trichent » savamment pour garder  le pouvoir comme en Hongrie.

Les dangers qui les menacent sont nombreux, à commencer par les réseaux sociaux.  On a vu comment des « fermes à trolls », pilotées par exemple par la Russie, sont intervenues à coups de « fake news » dans  des élections  en Europe pour favoriser le candidat qui convenait au Kremlin, comme en Slovaquie dernièrement. La  toxicité des réseaux sociaux pour les démocraties libérales n’est plus à démontrer : ils dissolvent la vérité dans un flot de fausses allégations et contribuent à discréditer l’action des élus au profit des thèses complotistes. Le système démocratique est sapé de l’intérieur.

Ce n’est pas  la  seule menace. Il faut prendre  en compte l’idéologie wokiste, importée des  Etats-Unis, qui pénètre les rouages intellectuels de nos sociétés occidentales avec les thèses obscurantistes, héritées du gauchisme soixante-huitard, qui visent à détruire  la  pensée des Lumières au profit d’une analyse toxique qui mélange toutes les oppressions dont le  « méchant blanc » serait à l’origine et l’auteur. L’intersectionnalité des luttes remplace alors l’universalisme républicain qui sert de socle à la République et cherche à détruire la laïcité  qui garantit la cohésion nationale. 

Le terrain est ainsi préparé pour l’islamisme politique et toutes ses exigences en contradiction avec les  lois de notre pays. Ailleurs en occident on a choisi la voie du communautarisme, ce qui, d’évidence, conduit  au déni d’intégration et augmente le péril démocratique libéral. L’immigration devient donc un enjeu  majeur : si nous n’arrivons pas à la contrôler, c’est le régime politique des pays européens et leur manière de vivre qui sont directement appelés à disparaître.

Enfin, dernier danger et pas le moindre, le populisme, cette version avilie du débat démocratique, prospère sur cette situation d’affaiblissement, profitant de toutes les  causes précédentes auxquelles s’ajoutent les erreurs de gestion avec un endettement massif, et  de l’effondrement des partis traditionnels qui en résulte.

Cette situation de recul  se mesure à l’ONU où les démocraties libérales sont  minoritaires dans l’assemblée générale et mises en échec par les droits de veto au Conseil de Sécurité. C’est ainsi que le « machin »  a fait preuve d’une relative discrétion quant aux exactions des Russes  en Ukraine (veto russe) et s’est déchaîné contre Israël en faveur du Hamas … Cherchez l’erreur.

Un colonialisme peut en cacher d’autres.

Pour concrétiser le rejet de l’Occident « dominateur », les pays qui veulent imposer leur domination ou étendre leur empire ont constitué une sorte d’auberge espagnole qu’ils ont nommé  « Sud global ». Loin d’être une coalition, il s’agit plutôt d’un conglomérat de puissances plus ou  moins grosses qui jouent chacune leur partition, n’étant d’ accord que sur un point : le rejet de l’Occident à qui elles reprochent son colonialisme passé et de qui elles dénoncent son « néocolonialisme » même quand ce sont elles  qui appellent leurs anciens tuteurs à la rescousse.

Le  « Sud global » est une expression commode derrière laquelle  se cachent des régimes prédateurs qui s’appuient sur toutes les formes d’obscurantisme, et au moins deux colonialismes avérés : celui  de la Russie avec la déstabilisation des pays de l’Afrique francophone avec l’aide de Wagner dont l’aide pour se débarrasser de l’ancien colonisateur est assortie du pillage de leurs richesses en or et diamant  et la tentative de reconquête des anciennes marges européennes de l’URSS qui explique la guerre en Ukraine ;  celui de la Chine avec les fameuses « routes  de la soie » qui ne sont autres qu’un assujettissement pour s’emparer des ressources convoitées pour son propre développement en Afrique et partout dans le monde. Les deux régimes ont en commun la  dictature totalitaire, d’une clique cleptocrate pour l’une, du parti communiste pour l’autre. Ces deux pays prétendent au leadership mondial.

Pour compléter le tableau, il faut ajouter la Turquie d’Erdogan qui rêve de reconstituer l’empire ottoman, et qui a quasiment mis fin à la  République d’Ataturk en s’appuyant sur l’obscurantisme religieux, l’Iran Chiite qui rêve de dominer le monde  musulman, l’Inde qui joue sa  propre partition mais qui glisse vers un totalitarisme hindouiste. Chacun entraîne dans son sillage des pays plus ou moins  vassaux  tenus à la gorge financièrement. Tous ces pays ont en commun  des régimes qui s’accaparent les richesses sur le dos de leurs peuples en les maintenant dans l’obscurantisme et la suppression de la  liberté de penser, qu’il soit communiste ou religieux. Ils sont animés  par la nostalgie d’un passé révolu depuis  longtemps.

Quant aux pays arabes, particulièrement ceux du golfe, ils ont trop besoin de l’Occident pour écouler leur pétrole  et maintenir leurs  ressources pour s’en séparer franchement, ils jouent donc sur tous  les tableaux au gré de leurs intérêts bien compris.

Le mythe de l’occident faible.

Si on y regarde de plus près, le Sud global rassemble des  économies disparates et fragiles. La  Russie est en train de se détruire. Elle présente au monde le visage d’un pays sous-développé si on excepte Moscou et Saint-Pétersbourg, avec le PIB de l’Espagne. Elle a pour elle d’être une puissance nucléaire ce qui est suffisant pour asseoir sa capacité de nuisance. L’autre grand de ce conglomérat, c’est la  Chine. Son développement est cassé depuis l’arrivée au pouvoir de XI Jinping  qui a remis au goût du jour la  dictature économique du PC avec tous les inconvénients que l’on connaît bien depuis la chute de l’URSS. Si on prend en compte la gestion catastrophique du Covid et sa pyramide des âges, il est désormais certain qu’elle ne sera jamais la première puissance  mondiale. La Turquie d’Erdogan connaît une déroute financière, seule peut-être l’Inde semble avoir un avenir plus prometteur,  bien que le pays soit plombé par sa croissance démographique. L’amérique latine est loin d’être tirée d’affaire…

Etats-Unis, Europe, d’un côté, Australie, Japon, Corée du Sud, Taïwan de l’autre, ce que l’on appelle l’Occident assez improprement présente certes des faiblesses,  mais peut mettre sur la table encore de solides atouts. La puissance financière du dollar  n’est  pas près d’être détrônée, la recherche, la technologie, la qualification des  populations, les infrastructures sont autant de points d’appuis qui permettent de rebondir et compensent largement les faiblesses. Leur PIB cumulé reste  solide,  même s’il passe par des périodes de moindre croissance. Cette partie du monde là n’a pas dit son dernier  mot. Et il faudra compter  encore avec pendant quelques décennies. Merci Poutine : la guerre en Ukraine l’a sortie de sa torpeur.

Plus qu’une guerre de civilisations, c’est une guerre des pays oppresseurs contre les régimes démocratiques qui les gênent, car avec la mondialisation de l’information par internet, il est de plus en plus difficile de  maintenir comme autrefois des barrières étanches pour maintenir le conditionnement du cerveau.

 


LE SIGNAL EST ENFIN LA !

économie pour les nuls

 

Depuis qu’on nous parle du recul  de l’inflation, on avait fini par ne plus y croire. Mais le signal est  enfin  apparu, aux Etats-Unis, évidemment. Hier la publication de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a confirmé la baisse, et une baisse même plus forte qu'anticipée.

L'inflation a fait son retour au début de l'année 2022. Une inflation conjoncturelle dans toutes ses composantes : ce fut d'abord une inflation par la demande, avec l'effet rattrapage massif post-Covid,
puis nous avons eu l'inflation par l'offre avec la guerre en Ukraine et la flambée du prix de l'énergie et des matières premières alimentaires, s'est rajoutée ensuite l'inflation par les salaires avec les hausses de salaires post « grande démission », et en parallèle la « greedflation », l'inflation par les marges puisque de nombreuses entreprises ont profité de l'inflation pour amplifier la hausse des coûts qu'elles subissaient et augmenter largement leurs prix. Il était donc prévisible, sans être un grand devin, mais en s'appuyant simplement sur les bases de l'économie, que l'inflation recule. C’était une question de patience.

En effet, l'effet rattrapage post-Covid est terminé, les goulets d'étranglement ont disparu, l'économie ralentit, la consommation aussi, la demande chute. En conséquence, l’inflation par la  demande s’éteint. D’autre part, le cours de l'énergie et des matières premières a rebaissé, il redevient normal, sauf si un choc extérieur nouveau comme une extension du conflit au Moyen-Orient intervient. En attendant l’inflation par l’offre a disparu. Les salaires ont augmenté mais c'était un rattrapage par rapport à l'inflation, avec le ralentissement de l'économie, l'emploi se détend largement, et les salaires vont augmenter moins vite, il n’y a pas de boucle prix salaires, donc d'inflation de second tour. L’inflation par les salaires  pèse  peu. Il reste bien l'inflation par les marges des entreprises mais nous sommes arrivés aux limites de l'exercice, et aux basiques de l'économie et notamment la sensibilité de la demande par rapport aux prix : les prix ont atteint de tels niveaux qu'ils ont un impact sur la consommation avec des baisses de volumes. Et donc les marges de manoeuvre à la hausse des prix pour les entreprises sont limitées si elles veulent garder leurs clients. On voit bien que toutes les composantes  de l’inflation se dégonflent lentement mais sûrement.

Le problème c’est que les banques centrales n'auraient pas dû remonter autant leurs taux. Il suffisait de laisser l'inflation se dégonfler. Mais elles n'ont pas eu la patience d’attendre en grande partie par un réflexe ancien avec la BCE. Et ces hausses de taux brutales, trop, surtout en Europe, vont accélérer le ralentissement de l'économie au-delà du souhaitable. Cela explique que les taux à  long terme ont chuté et que la bourse a rebondi fortement. Chez nous,  l'inflation  va  refluer lentement mais elle sera  accompagnée d'un ralentissement économique.  On ne peut pas  tout avoir, d'autant plus que les intérêts de la  dette pèsent lourd !

En parallèle, Rexecode a publié une excellente étude qui explique que la Chine a réussi sa percée dans la voiture électrique grâce à une politique de subventions massives et une politique industrielle proactive, sans respecter les règles donc mais on a l'habitude. Sauf que maintenant, les Chinois  cassent les prix pour écouler leur stock  car ils ont  trop  produit.  Les  miracles des  économies  planifiées ! Chez Xi si les  entreprises  perdent de l’argent, ça n’est  pas grave.




TOUJOURS PLUS DE FONCTIONNAIRES

Dette publique

 

La dette aux oubliettes.

La dette de la France est préoccupante et devrait être l’une des premières priorités du gouvernement pour tenter de la réduire, d’autant plus qu’avec la remontée des taux son coût annuel augmente à vue d’œil.  On s’attendait donc  à trouver des économies dans les documents budgétaires pour 2024 au sujet des dépenses de personnel public. Il n’en est rien, bien au contraire : depuis 2017, le coût des rémunérations publiques a tout simplement explosé, passant de 291 milliards à plus de 357 milliards d'euros pour 2024. Par rapport au PIB, la dépense reste supérieure à 12 % de la richesse nationale, soit presque 3 points de PIB de plus qu'en zone euro, qui est à un peu plus de 9 % en moyenne. Un écart de l'ordre de 75 milliards d'euros par an,  identique à ce que nous avons en matière de retraites avec la moyenne des pays de la zone !

Promesse non tenue.

Depuis 2017, on a constaté, hors contrats aidés, une augmentation de 148.000 postes puisque le nombre d'agents est passé, selon l'Insee, de 5.526.000 à 5.674.000. Pourtant, une des promesses phares du président de la République était la suppression de 120.000 postes publics. On en est loin. En ce qui concerne le budget de l'Etat 2024, selon les plafonds d'emplois affichés dans le projet de loi de finances, les effectifs de l'Etat atteindraient en équivalents temps plein 1,987 million, tandis que ceux des opérateurs dépasseraient les 408.000. L'ensemble représentant donc près de 2,39 millions de postes budgétaires, soit + 52 829 depuis 2017. Entre 2017 et 2024, les augmentations les plus significatives sont allées à l'Education nationale et à l'Intérieur, ce qui est compréhensible, mais elles auraient dû être  compensées  par des réductions ailleurs. Pour baisser les dépenses, le bon sens voudrait qu'on diminue le nombre des postes de fonctionnaires, non ?

Et en plus l’absentéisme augmente aussi !

Une nouvelle étude montre l'aggravation sans précédent de l'absentéisme des agents dans les villes, avec en moyenne 30 jours d'absence annuels toutes causes confondues en plus des congés et des RTT, et jusqu'à plus de 44 jours par an et par agent en moyenne à Marseille, Toulon ou Bordeaux. Rien que le surcoût de l'absentéisme public par rapport au privé peut être évalué à 7 milliards d'euros par an, selon l’IFRAP ! Les primes et les revalorisations se sont enchaînées en même temps que les embauches, sans réflexion sur le tabou qu'est le sujet du temps de travail réel des agents et de leur productivité au travail. On  peut  légitimement conclure que rien n'est fait pour freiner les dépenses de personnel public. Ainsi, à  l'occasion de la réforme des retraites, la clause du grand-père n'a pas été votée pour les agents des trois fonctions publiques, alors que cela aurait permis des économies très importantes à l'horizon 2050 (de l'ordre de 15 milliards par an). Les dépenses de personnel sont le premier des surcoûts à cause d'une décentralisation jamais aboutie et d'un phénomène de sous-travail jamais exploré. Cela devrait être la revue de dépenses numéro 1 !

Il faut encore ajouter la hausse des rémunérations.

L’évolution des rémunérations des salariés de la Fonction publique et de l’Etat anticipés pour 2024 (et mis à jour pour 2023) se traduit par une augmentation – en comptabilité nationale – de +10,9 milliards d’euros entre 2023 et 2024, atteignant pour l’ensemble des administrations publiques 357,6 milliards d’euros. Cette hausse était inévitable et était même incontournable dans certains secteurs comme l’enseignement : les revalorisations salariales catégorielles de l’Education nationale (pacte enseignants, pieds de grille etc.) représenteraient pour 2,46 milliards d’augmentations à elles seules. Globalement, l’évolution se décompose  ainsi : 4,7 milliards pour l'Etat, 0,9 milliard pour les opérateurs de l’Etat, 1,9 milliard pour les collectivités territoriales et 3,4 milliards pour les administrations sociales. 

On aurait pu penser qu'après la réforme des retraites, qui représentent plus de 330 milliards de dépenses annuelles, avec le report de l'âge à 64 ans pour réaliser des économies et tenter d'équilibrer les comptes, le sujet suivant mis sur la table par le gouvernement et Bercy serait la dépense liée à la masse salariale publique. Parler de revues de dépenses et d'économies pour désendetter la France, c'est bien. C'est encore mieux de s'attaquer aux surcoûts que nous avons sous les yeux. Mais tant qu’on augmentera le nombre des fonctionnaires, l’équation sera impossible à résoudre.

Une fuite  en avant qui fait peur !

 

 


LA CHINE EN PANNE

Chine xi-jinping

 

Le déclin est bien  là.

N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les  importations sont à la baisse.  La  consommation des  ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes  publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois  moteurs de  l’économie que  sont les  investissements, les exportations et la  consommation sont tous en berne sinon au point mort.  Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le  département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et  la  main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe  jamais, la  liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.

La fin de la libéralisation.

La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période  faste après le lancement de la  politique dite « de réforme  et d’ouverture »  avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la  clause de la nation la  plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les  entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe.  Mais ces dernières  années, « l’Empire  du Milieu »  s’enfonce dans une spirale  descendante  et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.

Le retour du communisme stalinien.

En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises,  y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme  des vaches à lait en utilisant les procédés les  plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs  marchandises sans raison … Le retour du culte de la  personnalité, avec la  censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela  laisse  le champ libre à tous ceux qui font abstraction des  lois du marché, des sciences, de  la nature et  même de la  géopolitique, avec de lourdes  conséquences sur le  plan économique. La politique « zéo covid »  en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur  plus bas niveau depuis des décennies ; celles  avec l’Union européenne, le Royaume-Uni,  le Japon, la  Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années.  A cela s’ajoutent l’accent  mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong  et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe  peu à peu des capitaux, des technologies et des  marchés américains et occidentaux,  provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par  une explosion du chômage et faisant replonger dans la  pauvreté une grande partie de la population.  Mais le régime  proclame : « Le  marxisme, ça fonctionne ! »  .

Le but poursuivi est simple. 

Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées  par un système politique stalinien qui se sclérose.  Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle  touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la  crise immobilière avec ses villes fantômes et  ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce  que la  « centralisation démocratique peut produire » !  Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples  bouddistes et taoïstes au grand dam de  Xi le bouffi qui ne comprend pas  ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.

Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme  politique avec la mise en place d’une véritable démocratie.  Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une  chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance  mondiale comme  d'aucuns l'annonçaient !

 

 


L’INFO EN BREF

Iran voileIl y a un an !

 

Voici quelques brèves qui auraient pu vous échapper.

BCE.  La  Banque centrale européenne vient de nouveau de relever ses taux directeurs de 0,25% ce qui les  hausse à 4,75%. C’est la  10ème consécutive.  Elle pourrait constituer un frein supplémentaire à la  croissance européenne déjà en berne. Christine perdrait-elle la main ?

OPEP+. Le  cartel  pétrolier maintient la pression sur les cours du pétrole en limitant sa production  pour atteindre les 10$ le baril.  Un serpent qui se  mord la queue puisque le prix va produire une baisse de la consommation et si on y rajoute le ralentissement chinois, le  mauvais calcul  apparaîtra très vite.

UE. Ursula a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises sur les voitures électriques. Fin de la naïveté. La Chine  accuse l’Europe de  protectionnisme et menace de représailles : gonflée !

CHINE. C’est la 4ème mois consécutif de baisse des exportations. Et  avec le ralentissement de la consommation intérieure, les importations baissent aussi.  Rien ne va pour Xi le bouffi.

PACTE. Peu d’enseignants veulent travailler plus pour gagner plus. No comment !

BHARAT. L’Inde devrait bientôt changer de nom. Le  pays qui vient de dépasser  la Chine  en peuplement  connait aussi une forte croissance économique. Modi veut-il nous signifier qu’il  entend faire son beurre ?

ABSENT. En France, en 2022, 47% des salariés ont été absents au moins une fois au travail.

SENAT. 1800 candidats pour 170 sièges sur 348. Rappelons, seuls les  « grands électeurs votent ». Si je votais, ce serait pour la liste Piednoir… Au Sénat, il faut des élus  qui bossent !

35 Teq/hab. C’est l’empreinte carbone du Katar : 35 T de CO2 par habitant. Plus du double des Etats-Unis. En France on est  à 9 tonnes !

TRANS. Un gynécologue est poursuivi par une femme « trans » parce qu’il a refusé de l’examiner. Bah, évidemment, changer de genre, ça n’est pas changer de sexe.

INOX. Michel Drucker a 81 ans. 

ET DE 11 ! Elon Musk  est père d’un onzième enfant.  Le garçon se prénomme « Techno Méchanicus » (si, si !). Le papa ne dit pas si c’est une indication sur le mode de procréation.

 

 


L’ACTU DE LA RENTREE EN BREF

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88% des Français sont partis en France, cet été.  Ils ont bien raison, puisque c’est, paraît-il, le plus beau pays du monde !

1 355 milliards d’€ dorment sur les comptes bancaires des Français… qui ne rapportent rien. Quand on y pense, c’est du gâchis : placés ne serait-ce qu’à 3%, ils rapporteraient 40 milliards !

C’est la rentrée :

Pour les enseignants, pas un ne percevra  désormais  moins de 2 000 € par mois, sans compter   les  apports supplémentaires s’ils adhèrent au « pacte » … bon, avec des heures sup, évidemment. Ce  qui n’empêche pas les  études sur  le niveau scolaire d’être déprimantes.

12 millions d’élèves reprennent aujourd’hui le chemin de leur établissement : 6,4 millions dans les écoles, 3,4 millions dans les  collèges, 2,2 dans les lycées dont 620 000 en lycées professionnels.

C’est aussi aujourd’hui qu’entre en application l’interdiction de l’abaya.

Le  tarif réglementé du gaz d’Engie va augmenter de 8,7% ce mois-ci.

Et l’inflation repart à la hausse à 4,8%

C’est aussi la rentrée pour les syndicats : ils appellent à la mobilisation le 13 octobre. La  solution c’est la manif’…  (On connait le refrain)

Ailleurs dans le  monde :

La  Chine reste en panne avec 0,8% de croissance au 2nd trimestre.  Et  ça risque de se prolonger. Le chômage des jeunes a explosé.  Tous les moteurs sont grippés et la   crise financière du bâtiment ne rend pas  la situation plus aisée. Deux raisons principales : la reprise en main de l’économie par le PC et la  réorientation vers  le marché intérieur. Avec  les effets  inévitables : paralysie des initiatives et corruption.  A cela s’ajoute la chute de la population active due au vieillissement. Résultat : fuite massive des capitaux (plus de  11 milliards de dollars au cours de la 1ère quinzaine d’août).

La dette de  la Chine s’élève à 18 000 milliards de dollars (300%  de  son  pib).  Heureusement elle est détenue par  la  Chine. Ce qui ne la met pas à  l’abri d’une crise financière par la faillite des banques. XI Jinping a  méthodiquement détruit les fondements des « 40 glorieuses ». Et comme l’idéologie ne peut pas  avoir  tort  …

La Russie peut remercier la Chine. Les banques chinoises sont venues à la rescousse des banques russes après la mise en place des sanctions post-invasion en Ukraine. Leurs prêts ont été multipliés par 4 en seulement 14 mois. Parallèlement, le commerce entre les deux pays a explosé pour atteindre un record de 185 milliards de $. Xi Jinping attendra probablement la fin du conflit pour présenter la note à son nouveau vassal, et compte  tenu de la situation de son pays, il ne fera pas de cadeau. C’est beau les économies contrôlées  par  les dictatures.

Aux Etats-Unis, les réserves d'épargne qui ont permis aux salariés américains de rechigner à revenir au travail et d'être plus exigeants en matière de rémunération se sont épuisées. Et les crédits à la consommation ont atteint des records. Plus le choix donc, il faut revenir travailler. Mais parallèlement à cela, la situation économique se dégrade : les entreprises de la tech licencient massivement et depuis quelques mois toutes les entreprises sont sous pression du fait d'une demande qui commence à s'étioler et elles recrutent beaucoup moins. Résultat : le  taux de chômage remonte à 3,8%,  et les créations d'emplois continuent à baisser sous la barre des 200 000 par mois alors que les créations d'emplois des mois précédents sont revues à la baisse. A suivre.

Ah, j'oubliais, c'est  aujourd'hui l'anniversaire de la création de  la IIIème République, le 4 septembre 1870  !


FOCUS SUR LES BRICS

BRICS

 

Les BRICS vont tenir leur sommet annuel du 22 au 24 août à Durban. Il est peut-être  utile de  rappeler de qui on parle.  Le terme BRIC a été inventé en 2001 par… la banque américaine Goldman Sachs, pour désigner les principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde et Chine.  Le  S de  South Africa  a  été ajouté  plus récemment. En 2009, ce nom devient officiel avec le premier sommet.  L’objectif  alors est de  concurrencer le G7, l’hégémonie du dollar, et peser davantage dans les institutions internationales. Il faut bien comprendre que malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les BRICS ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Le  sommet de Durban a commencé  à faire parler de  lui en raison de l’impossibilité de Poutine d’y représenter es-qualité la  Russie  en raison du  mandat d’arrêt international lancé contre lui par  la CPI dont l’Afrique du Sud a ratifié  l’existence. .. et serait donc dans  l’obligation de l’arrêter !                   

Bric… à brac.

Mais si les BRICS peinent à se faire entendre, s’ils n’ont jamais réussi à bouleverser l’ordre international jusqu’à aujourd’hui  et si les analyses utilisent de moins en moins ce terme, c’est parce que les dissensions sont importantes entre les pays qui composent le regroupement. Ils ont du mal à montrer un front uni et à peser d'un seul bloc car les tensions sont notamment très fortes entre la Chine et l’Inde, des tensions économiques mais aussi territoriales. Et la Russie a reçu peu de soutien du groupe dans sa guerre contre l’Ukraine et les sanctions de l’Occident. On observe aussi que le Brésil et l’Afrique du Sud pèsent peu dans les échanges. Ajoutez à cela des économies divergentes, qui ont vécu de manière assez différente les derniers chocs tels que Covid, crise énergétique, inflation alimentaire, …  et vous obtenez un vrai bric…. à brac.

Un sommet pour relancer.

Aussi le prochain sommet annuel des BRICS sera peut-être l’occasion de les  remettre au centre de l’échiquier. Tout d’abord parce que, pour la première fois de l’histoire, la part des BRICS dans le PIB mondial dépasse de peu celle du G7 (31,5% contre 30,7%). Ensuite parce que seront discutés lors de ce sommet deux projets cruciaux pour les pays émergents : l’élargissement du groupe à d’autres pays, et la création d’une monnaie unique.

L’élargissement.

Selon un porte-parole du groupe, treize pays ont présenté des demandes officielles d’adhésion au groupe des BRICS, et six autres l’ont fait de manière informelle. Parmi les candidats l’Iran, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Mexique, ou encore l’Argentine.
La question de l’élargissement des pays membres des BRICS y sera prioritaire, mais les 5 pays fondateurs semblent déjà en désaccord. L’Inde s’y oppose et prône plutôt un dialogue, au contraire de la Chine pour qui cela renforcerait la stratégie des nouvelles routes de la soie. La Russie est également pour l’élargissement, d’autant qu’un des critères d’adhésion est le « non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS ». De son côté le Brésil est contre et craint que le groupe ne perde de sa « stature », si d’autres pays y accèdent.

Une monnaie commune.

C’est un serpent de mer : une monnaie des pays émergents pour concurrencer le dollar. La Chine en rêve en proposant la sienne comme support. On en entend parler depuis des années, sans voir d’avancées concrètes. Mais il semble que les BRICS soient décidés à étudier sérieusement le dossier cet été. Cette nouvelle monnaie de réserve pourrait être basée sur l’or. Un choix loin d’être anodin puisque depuis plusieurs années la plupart des banques centrales achètent de l’or pour diminuer leur exposition au dollar. Toutefois, le choix de l’or ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des BRICS, certains préféreraient une monnaie adossée sur un panier de leurs monnaies nationales. Pour réussir leur projet, les principaux pays émergents vont donc devoir s’accorder et mettre leurs divergences de côté, pour montrer un mur de « BRICS… » sans aucune fissure !

A suivre avec intérêt, donc !

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


LES CHIFFRES DE L’ETE…

Croissance économique

 

27 milliards d’euros :

Portées par la vente de 80 Rafale aux Emirats Arabes Unis, les exportations françaises d’armement ont battu leur record historique en 2022. La France est désormais numéro deux mondial, derrière les Etats-Unis.

62 milliards d’euros :

C’est l’argent qui a été engagé par l’Agence de rénovation urbaine en vingt ans dans les  banlieues. Après la gauche nous dit que l’Etat les a abandonnées.

15 000 :

C’est le  nombre de point de  deal démantelés  en 2022 et 157 tonnes de cannabis et de cocaïne ont été saisis.

137 225 :

C’est le nombre de vols commerciaux aériens qui ont été relevés le 13 juillet dernier. Un record. Un secteur en croissance continue. On relativise l’impact climatique quand on compare aux  milliards de trajets effectués par les voitures quotidiennement sur toutes les routes du globe. Et c’est encore beaucoup moins que la pollution numérique des datas centers.

7,1% de la population active :

C’est le taux de chômage enregistré au 1er trimestre de cette  année.  Le taux le plus bas  depuis… 1982. Mais on décompte aussi, paraît-il, 2millions de sans-emploi qui ne sont pas comptabilisés.

465 :

C’est le nombre des niches fiscales qui ouvrent droit à « crédit d’impôt ». Ces  dispositions fiscales dérogatoires  « coûteraient » 94 milliards d’euros. Dépense ou moindre  prélèvement. Dans le pays des plus hauts prélèvements fiscaux, certains veulent y voir  des leviers pour alléger la pression fiscale et un bon moyen pour cibler des politiques dont on veut renforcer l’efficacité. Limite : 73 dispositifs concerneraient moins de 100 contribuables, dont 35 qui n’ont aucun bénéficiaire…

9,5 milliards d’euros :

C’est le trou du système des retraites à l’horizon 2070, calculé  par le CSR (Comité de Suivi des Retraites) doublon matignonesque du COR. Un constat qui ne présente aucun intérêt et n’a aucune crédibilité. Et d’ici là, il y aura encore combien d’ajustements ? Mais il faut  bien justifier l’existence du machin.

60 milliards d’euros :

C’est le montant des économies que notre grand argentier va devoir trouver pour tenir les objectifs budgétaires et ramener le déficit en-dessous des 3% du PIB, ce qui n’empêchera pas la France de rester à la remorque de ses  partenaires européens.Et ça commence avec 10 à 15 milliards à trouver pour la prochaine loi de finances pour 2024.  On nentre dans le dur avec  à la clé des taux d’intérêts  pas vraiment aidants. Et encore, il faudra que la croissance tienne …

1 057 heures en 288 séances sur 134 jours :

C’est le temps passé par les députés au Palais Bourbon  cette année, pour examiner 66 projets de loi, voter  55 textes et rejeter 17 motions de censure. La  session a vu passer 11  fois la  procédure du 49.3.  Député : un travail de chien !

 

 


LES SABOTEURS VERTS

Haddock cons

 

Au moment où la  préoccupation principale pour notre  économie  nationale, c’est  la réindustrialisation, voilà encore un exemple de l’activisme contre-productif de nos écologistes. A Liffré, près de Rennes, ils sont à l’origine d’un renoncement symbolique : le groupe agroalimentaire le Duff jette l'éponge, il ne construira pas la boulangerie industrielle qu’il avait en projet depuis 2017.

Bridor dehors !

Explications : le groupe le Duff, c’est un succès de l’agroalimentaire français avec près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il avait prévu une nouvelle usine en Bretagne, sur un terrain de 20 hectares, un investissement de 250 millions d’euros et la création de 500 emplois. Il s’agissait de fabriquer, sous sa marque Bridor, des viennoiseries et du pain pour ses grands clients, hôtels haut de gamme, restaurants, dans une centaine de pays. Eh bien, Il n’y aura pas de nouvelle usine en Bretagne !

Un gros ras-le-bol. 

Le Duff a fini par faire une indigestion à force d’avaler couleuvres et rebuffades. Investir en France, est toujours un parcours du combattant, mais là, on a touché le  fond : cela fait six ans que le groupe affronte les oppositions de quelques élus verts et des militants écolos de la région sur son projet, pourtant adoubé par le président socialiste de la région Pays de Loire, Loik Chesnay Girard, qui fut aussi le maire de Liffré. C’est que, voyons, il y a des zones humides sur le site, il consommera trop d’eau ( eh oui, pour faire de la boulangerie, il faut de l’eau), il mange des terres agricoles. Des associations ont multiplié recours et procès. Le Duff a eu beau proposer de réimplanter des zones humides, d’amender le projet, rien n’a bougé. C’est ahurissant. Le projet a été lancé en 2017, l’usine devait initialement ouvrir fin 2021. Toujours pas une pierre de posée. Enquêtes diverses, études variées... Un temps fou. Puis multiplication des recours. Il faudra attendre dans le meilleur des cas 2026 pour que les actions en justice soient purgées. Ensuite, deux ans de construction. Ça porte le démarrage du site au plus tôt en 2028. 11 ans au mieux pour une usine… On n’est tout simplement pas dans le rythme de la vie économique, surtout dans un pays qui prétend se réindustrialiser. Tout cela est délirant. « Nos concurrents à l'étranger mettent un à deux ans maximum pour obtenir les mêmes autorisations de construction » explique le patron.  Pourtant, il   n'a fallu que mois de trois ans pour monter la gigafactory de batteries  inaugurée à Douvrin dans le Pas de Calais. Preuve qu’avec une volonté politique, c’est possible.

L’écologie de la décroissance.

Les opposants n’ont évidemment pas cherché à obtenir une amélioration du projet, notamment pour ses usages de l’eau, la préservation de la biodiversité alentour. Le but n’était pas que le projet soit acceptable, c’était qu’il capote purement et simplement. Tant pis pour l’emploi  local, tant pis pour la  croissance du PIB…. Il ne faut pas gratter beaucoup pour comprendre que le souci environnemental n’explique qu’une partie de l’opposition à la giga boulangerie. Les militants écologistes reprochent à Le Duff ce qu'il est : sa taille, ses  produits  industriels, son modèle d’export. Quelle idée de vendre des croissants à l'international ! Vendre un produit français au bout du monde, vous vous rendez compte ? Rien ne va dans une logique décroissante. Localement, Le Duff est devenu un épouvantail commode. Un gros ennemi bien méchant, facile à identifier, c’est rassurant. Un total Energie du croissant au beurre, Un Monsanto de la baguette surgelée, un Mc Kinsey du pain au raisin. L’anticapitalisme idiot se  montre dans toute sa splendeur.

Le malheur des uns …

Les  Bretons  devront se passer de la richesse apportée par leur compatriote. Le projet se fera, probablement au Portugal, ou peut-être même aux Etats-Unis, avec des standards environnementaux bien inférieurs aux nôtres. C’est sans doute la conclusion la plus navrante qu’on pouvait imaginer : mais les opposants auront la conscience tranquille, car personne, en Bretagne ne se salira les mains en profitant des emplois, des impôts et des taxes générés par une activité aussi honteuse que la confection et l’export de pains au chocolat et baguettes viennoises industriels destinés qui plus  est aux établissements de luxe. Moralité : Le Duff ira cuire ses croissants ailleurs.  Une partie de nos concitoyens se satisfait que  la France  meure économiquement, mais fort heureusement guérie de  son industrie. C’est l’œuvre de nos « Diafoirus » du 21ème siècle !  

Encore un bel exemple  de l'obscurantisme idéologique de nos "verts-rouges". 

 

 


TOUT CE QUI EST EXCESSIF…

Archibald en colère

 

Sarko, le feuilleton…

Le Tribunal en appel a tranché :  Nicolas Sarkozy est condamné  à 3 ans de prison dont un ferme ainsi que le  juge  Azibert et son avocat, Maitre Herzog, pour « trafic d’influence ».  Inutile de revenir sur l’affaire, à partir d’une écoute téléphonique très  contestable sur une autre affaire, dont le condamné n’avait pas connaissance évidemment, le  PNF a capté un  message aussitôt exploité.  Le trafic d’influence pour lequel il y a condamnation n’a donné  lieu à aucune démarche, aucune rétribution, aucune contre-partie. Inutile de commenter un jugement de justice,  sa sévérité  en regard des faits en dit tout. Ce qui est excessif est insignifiant. On comprend que les intéressés se pourvoient en cassation. Plus politiquement, il y aurait lieu de s’interroger sur l’existence de ce  PNF mis en place  par François Hollande et sur ses méthodes quasi inquisitoriales. Quel quidam ne serait pas tenté de penser à une justice orientée ?

L’arnaque de LIOT.

Dans la même veine de l’excès, la proposition de loi du groupe LIOT  à l’assemblée nationale, ultime tentative de barrage contre  l’application de la loi sur la réforme du financement des retraites. Ce groupuscule animé par deux  électrons libres  pour ne pas  dire irresponsables, Bernard Pancher et l’ineffable Charles de Courson, compte rassembler toutes les oppositions pour tenter de trouver  une majorité pour voter un texte qui devrait, en toute logique, être irrecevable puisqu’il veut abroger une  mesure qui privera l’Etat de 15 milliards d’euros de recette, sans en prévoir la  compensation, ce que le règlement de l’Assemblée nationale interdit. Sans compter sur le fait que cette proposition n’a aucune chance d’être examinée par le Sénat au moins avant l’automne et encore moins d’être votée. Alors à quoi sert cette initiative sinon à prolonger l’agitation dans le pays. Moi, j’appelle ça la dictature des  minorités et pouvoir de nuisance.

Alerte sur la démographie.

La France  va se retrouver en première ligne. C’est une alerte lancée par les agences de notation. Elles s’inquiètent des finances publiques des pays développés, du fait de la démographie et du poids des retraites. Avec la chute des naissances, et donc de la population active, et l’allongement de la durée de la vie, la charge des retraites va mener les dépenses publiques dans le mur. Inévitablement les déficits vont déraper et donc les dettes vont suivre. Et un dérapage des dettes avec des taux élevés provoquera inexorablement une dégradation des notations des pays, avec  à la clé  la hausse des taux d’intérêts. Sans compter le coût de la santé :  une population beaucoup plus âgée est plus consommatrice de santé publique. Si  bien que les agences de notation prévoient que la combinaison du poids des retraites, du coût de la santé et des taux d’intérêt élevés va provoquer un cocktail explosif pour les finances publiques. La part de la population des plus de 65 ans dans les pays développés, mais aussi en Chine, va passer de 20% aujourd’hui à plus de 30% en 2050. Et selon S&P, la dette de la moitié des pays développés sera considérée comme pourrie d’ici 2060, du fait du poids de la charge. La France, pire élève, est très mal placée évidemment. Et le déficit des États les plus dépensiers pourrait dépasser les 9% du PIB dans le même temps, du simple fait du vieillissement de la population. Pour les agences de notation, il faut des réformes urgentes sur le financement de la retraite et sur la durée de cotisation. Tiens donc ! Quand on voit ce qui s’est passé en France, on a du mal à imaginer qu’on va pouvoir passer l’âge de la retraite à 70 ans… Ou qu’on va s’attaquer, enfin, aux régimes spéciaux. Et pourtant, plus on attendra pour agir, plus ce sera douloureux. Il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir cotiser plus, et les retraites seront encore moins élevées qu’aujourd’hui. Une seule solution, le recours à la capitalisation. Encore un gros mot ! Nous voilà prévenus.

Pour terminer, le gros mensonge de Laurent Berger dans le JDD : il considère toujours que la réforme n’a pas été votée  par  l’Assemblée nationale, avec  le 49-3. Il oublie que la motion de censure qui a suivi a valeur de vote  favorable  en étant repoussée !

 

 


L’EPINEUX PROBLEME DE LA DETTE

Dette publique

 

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour faire le constat.

Plus nous payons d’impôts, plus les dépenses publiques augmentent et plus la qualité des services publics baisse. Le scandale est sous nos yeux et nous en faisons l’expérience presque chaque jour. Mais  si l’environnement financier  mondial a été jusque là très clément, les évolutions actuelles  devraient nous inquiéter fortement. Avec 3 000 milliards de dette publique, la France doit désormais et absolument se hâter de commencer à la  réduire. Dans ce contexte, la dette devient un problème de plus en plus épineux : c’est logique quand on distribue les chèques à tout-va parce que « Quoi qu'il en coûte » et qu'on ne fait aucune réduction des dépenses publiques.

Le début du parcours  d’obstacles.

L'agence Fitch a dégradé la note de la France de AA à AA-. Pour l'instant, cette dégradation n'aura que peu d'effet car AA- reste un double A ce qui signifie une dette de « haute qualité » selon Fitch. Une excellente note donc surtout pour un pays dont la dette dépasse 100% du PIB, très loin de l'objectif européen de 60%. Mais en cas de nouvelle dégradation, la dette passerait à « Qualité moyenne supérieure » et l'effet sur les taux d'emprunt se ferait alors ressentir. Aïe !

L’inflation va baisser. Cela prend un peu plus de temps que prévu du fait du rebond des prix de l’énergie et des hausses de salaires. Mais elle va rebaisser, c’est inéluctable, notamment parce qu’elle est en train de provoquer un ralentissement de la consommation. Mais il y aura donc encore deux hausses des taux d'ici septembre, voire trois avant une pause au moins jusqu’à la fin de l’année. De quoi, néanmoins, renchérir un peu  plus le service de  notre dette. Re-aïe !

Tenir bon sur la réforme.

La tâche semble insurmontable, mais contrairement aux prédictions des Cassandre, des moyens existent pour la ramener à un niveau supportable. Le  gouvernement subit depuis le début de l’année un tir nourri contre sa politique financière. Mais il n’est pas privé de quelques instruments susceptibles de lui faciliter le travail. L’inflation, si décriée partout, a déjà eu un effet positif sur nos emprunts dévalués par la hausse des prix. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenté de démontrer, face à des interlocuteurs plutôt sceptiques, comment il allait procéder.

La réforme des retraites joue un rôle essentiel dans la tâche qu’il s’est assignée. À terme, elle rapportera de l’argent qui permettra de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas réduire les pensions. Des torrents de critiques ont noyé l’exécutif auquel on reproche son « quoi qu’il en coûte »  suivi par une politique d’austérité. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Grâce au maintien du pouvoir d’achat des Français pendant la période de la pandémie, les structures économiques sont restées indemnes. Malheureusement, la gratitude populaire n’existe pas, surtout avec des Insoumis à la  manoeuvre. Certains voudraient que les pouvoirs publics réitèrent le programme appliqué au Covid. Cependant, il ne s’agit pas de la même maladie. Le pouvoir d’achat a  été épargné en distribuant quelque 400 milliards d’euros. Un exploit qui ne peut pas être renouvelé sauf à aller à la  catastrophe.

Désormais, il faut agir vite.

Beaucoup de prédateurs attendent que notre pays fasse défaut. Si Ficht a déjà abaissé la note  de la France, d’autres agences de notation suivront bientôt. Pour revenir à une note plus favorable, il faut abaisser le taux de la dette par rapport au PIB. Et il n’y a pas trente six solutions. Nous devons puiser dans notre dynamisme économique les ressources qui nous permettront de figurer un jour parmi les nations européennes qui sont sorties de la nasse. S’il est vrai que cela passe par des efforts gigantesques, il faut néanmoins agir vite. Ceux qui entretiennent la crise sociale scie la branche sur laquelle ils sont assis, d’autant  plus, on le voit bien, qu’il est impossible  pour  le pouvoir de faire  marche arrière sur la réforme.  

Une manœuvre délicate.

Pour nécessaire qu’elle soit, La manœuvre de désendettement se révèle délicate et  l’effort doit être soigneusement élaboré. Il ne doit pas casser la croissance et ne doit pas augmenter les inégalités. L’inflation peut jouer un rôle bref, mais utile, mais elle aussi représente un danger qui doit disparaître. Le seul moyen du redressement, c’est une réduction des dépenses publiques : la France est le pays européen qui consacre la partie la plus imposante de son PIB à la dépense sociale. Il y a des records qu’il est préférable de ne pas battre. Le refus du gouvernement de céder aux injonctions syndicales ne correspond nullement à un entêtement ou à un caprice du président de la République, il s’inscrit dans une logique financière qui ne laisse plus aucune marge.

Les autres remèdes relèvent de l’aventure pure et simple. La réforme a provoqué une sorte de soulèvement populaire ; la baisse des pensions, la hausse des cotisations ou les deux à la fois entraîneraient une révolution. Avant de s’en tenir à la majorité hostile à la réforme et qui éructe de rage, on devrait se demander qui défend le mieux l’intérêt général. Cette remarque  est valable pour la poignée de LR qui veulent l’abrogation de la réforme par pure démagogie, ce qui est  pour moi, le pire en politique !

 

 

 


UN CONTEXTE ECONOMIQUE QUI ECHAPPE…

Economie  bourse

 

Les économistes et les prévisionnistes ne s’y retrouvent pas. On devait avoir une récession,  mais elle ne vient pas, la  bourse  est  au plus haut, le chômage en France diminue lentement alors qu’on ne trouve pas à embaucher, et l’inflation se maintient sans flamber…Les injections monétaires des banques centrales des années précédentes ont déréglé la machine.

D’abord  l’Union européenne.

L’Union européenne échappera à la récession. Les semaines se suivent avec des révisions à la hausse des prévisions de croissance. Et c'est une bonne nouvelle. En novembre dernier la Commission européenne prévoyait une croissance de 0,3% en 2023, elle l’a révisée à 0,8%. Pour la zone euro c'est encore mieux avec une prévision revue de 0,3% à 0,9%. La Commission est maintenant en ligne avec les principaux organismes internationaux et les prévisionnistes qui ne voient plus de récession qu'en Grande-Bretagne. Initialement, on attendait une année blanche. Première explication : la consommation des ménages tient. Elle est certes plus sélective et favorise certains secteurs comme le voyage plutôt que d'autres secteurs comme le textile, mais elle tient grâce à l'épargne encore accumulée et qui reste encore élevée en Europe et particulièrement en France. A cela s’ajoute les effets des plans de soutien des gouvernements et notamment les boucliers tarifaires, donc de la croissance, mais de la croissance à crédit, et l'effondrement du prix du gaz. Les cours du gaz ont été divisés par 7 et sont revenus à des niveaux antérieurs à ceux d'avant l'invasion de l'Ukraine. Le climat plutôt clément a accéléré le repli des cours. Pour une fois, l'hiver n'a pas favorisé la Russie dans ses guerres. Et, cerise sur le gâteau, les marchés boursiers se portent comme des charmes.

Les  Etats-Unis aussi.

L’économie américaine, dont on dépend toujours, est étudiée de près par tous les spécialistes. Elle les a surpris. Pour l'instant, pas de récession en vue, non plus. Les publications des ventes au détail en janvier constatent un bond de 3%, le bond le plus fort depuis deux ans. Un ralentissement de la consommation était anticipé qui devait entraîner un ralentissement de la croissance, voire une récession. Ce n'est toujours pas le scénario qui se déroule. Comme en Europe, le moteur principal de l'économie américaine sont les ménages américains qui consomment encore et toujours. A cela plusieurs raisons : le pays soit en situation de plein-emploi, ce qui entraîne les hausses de salaires, et les ménages sont également en train de dilapider leurs réserves d'épargne accumulées depuis le Covid. Enfin, certains états ont baissé les impôts. Mais ces facteurs vont progressivement moins agir et la consommation devrait commencer à ralentir, ce qui serait une bonne nouvelle pour les taux d'intérêt. En effet, La Banque centrale américaine souhaitait une récession pour que l'inflation retombe à 2%.

D'un point de vue macroéconomique, tout va donc plutôt bien.

Et en France ?

Avec 2,6%, la croissance en France en 2022 fait mieux que prévu même si c'est en dessous des 2,7% espérés par le gouvernement. Le ralentissement de la consommation au 4ème trimestre 2022 a été marqué, mais on a évité la contraction anticipée avec une croissance de 0,1%. L’inflation est ressortie à 0,4% pour le mois de janvier (6% sur un an glissant) contre 0,5% attendu. Avec 3 millions de chômeurs de catégorie A, on enregistre une baisse de 9,3% en 1 an, une baisse de 114 000 sur le seul dernier trimestre de l'année. On n'avait pas vu cela depuis 2011. Avec, et c'est une autre bonne nouvelle, une baisse du chômage marquée pour les moins de 25 ans. La croissance freine, mais le chômage lui, continue de diminuer, à la grande surprise des économistes qui y perdent leur latin. En fait, Nous sommes toujours sur la dynamique post-Covid : l'emploi est confronté à un goulet d'étranglement ; d'un côté, un nombre d'offres d'emploi non pourvues qui explose, notamment dans les métiers de proximité, de l'autre, des centaines de milliers de personnes qui démissionnent, veulent changer de métier et de vie. Il en résulte un déséquilibre majeur qui se résorbe progressivement. On observe ce phénomène dans tous les pays, à commencer, bien sûr, par les États-Unis, toujours en situation de plein-emploi. Il y a donc encore un très gros réservoir d'offres d'emploi non pourvues, et on n’est pas encore  au bout, d’autant plus que, si l’on examine la pyramide des  âges en France, nous sommes en plein creux démographique des 20-40 ans, ce  que personne n’évoque.

Cela n’empêche pas les Français d’être inquiets. Ils ont de multiples raisons avec l’endettement et les déficits publics. Mais quel que soit le contexte économique, les ménages français épargnent, avec un taux autour de 15%. Et nous affichons encore un des taux d'épargne les plus élevés au monde, qui faiblit à peine alors que la croissance ralentit et que la hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat. Le livret A fait toujours le plein encore et toujours 9,27 milliards d'€ avec une collecte historique en janvier. Du jamais-vu depuis 2009, une hausse de 48% par rapport à janvier 2022, pour profiter de la hausse du rendement à 3% au 1er février. Avec le LDDS, la collecte de janvier a atteint les 11,3 milliards.

Avec les manifestations de contestation de la réforme des retraites, il faut craindre des conséquences sur notre économie. Surtout si les syndicats réussissent le « blocage ». Pour l’instant le gouvernement n’a  pas l’intention de reculer, et il a raison. Mais ça pourrait être le chaos, avec un blocage des transports et des raffineries, entre autres. Pour l'instant, l'impact d'un durcissement de la contestation restera marginal s'il ne dure pas trop longtemps. Mais des secteurs, en première ligne qui ont déjà subi le Covid et les grèves, vont souffrir. On le constate déjà avec l’augmentation du nombre des faillites. La semaine prochaine devrait être cruciale. Nous avons la chance de faire partie de la zone euro. Si nous avions encore  le Franc, ce mouvement de contestation aurait déjà eu un impact sur son cours qui aurait fortement baissé, et nos taux d'intérêt auraient flambé beaucoup plus qu’actuellement. Pour le moment, l'euro nous protège. Mais il n’empêche pas l'étonnement de nos partenaires qui ont tous déjà opté depuis longtemps pour un âge de départ à la retraite supérieur à 65 ans.

On croise les doigts.




QUAND LES FRANÇAIS PISSENT CONTRE LE VENT…

Assemblée nationale

 

LE CIRQUE NUPES

Quel spectacle ! Voilà l’assemblée nationale transformée en spectacle de cirque par  les partisans de Mélenchon.  Mais du mauvais cirque.  On cherche vainement les clowns qui feraient rire tellement –ce serait au moins ça- parmi les braillards  de la  NUPES dont le seul objectif est d’empêcher tout débat sensé sur le texte de loi réformant le financement de notre système de retraites.  Nous sommes pourtant dans une enceinte qui devrait être sacrée. Mais ces gens-là n’ont que faire du temple de la démocratie. La dignité, ils ne connaissent pas. Ils se veulent « révolutionnaires », mais ne sont que des anarchistes de bac à sable, tant leur comportement est puéril. Sait-on seulement ce qu’ils veulent en dehors du retrait de la réforme pur et simple ? On comprend vaguement qu’ils comptent résoudre  le problème réel du déficit qui s’annonce  en taxant les riches sans rien changer aux annuités et à  l’âge de départ. En cela ils font croire au bon peuple à une chimère. La vérité c’est que leur politique mènerait à coup sûr  à la baisse des pensions et à la pauvreté généralisée sans parler du chômage provoqué par la hausse des cotisations : tous égaux à bas prix. Ils oublient que le monde nous regarde et qu’ils  dévalorisent l’image de la France face au monde entier. Et puis, que Mélenchon, qui a 72 ans,  commence par s’appliquer à lui-même sa doctrine puisqu’il tient tant à la retraite à 60 ans !

RN : LA DIAGONALE DU FLOU

Productivité et démographie sont les deux ressorts sur lesquels le RN compte s’appuyer pour trouver les finances qui manquent afin de maintenir le départ à 62 ans et à 60 ans pour ceux qui ont commencé tôt à travailler. Un discours qui a évolué depuis le retour à la retraite à 60 ans. L’idée qu’il faille créer de la richesse n’est  pas idiote, mais Marine le Pen et son parti commettent un déni de réalité : la productivité en France est au point mort et la natalité catastrophique.  Il faudrait un  miracle pour redresser la première, que les mesures économiques proposées ne réaliseront pas. Quant à  la seconde,  en matière de démographie tout est déjà joué pour les trente prochaines années, ceux qui ne sont pas nés dans les dix dernières années et aujourd’hui ne pourront pas être inventés pour contribuer à la répartition. Et  en plus, le RN ne veut pas  entendre parler de l’apport d’actifs que constituerait l’immigration. Derrière le jeu habile de sagesse dans l’hémicycle se cache en réalité un manque de réalisme que les  fausses bonnes idées comme le recours à un referendum tentent de dissimuler. Un exercice typiquement  populiste : il s’agit de plaire au peuple en laissant croire qu’on veut se référer à son avis. C’est plus facile que de se coltiner avec les faits pour trouver des solutions viables. Pour Marine le Pen il s’agit d’apparaître comme le plus respectable et responsable possible et le tumulte désordonné et brouillon de la NUPES lui rend bien service.

LE SUPPLICE DE L’ECARTELEMENT MENACE LA BORNE

La Macronie  fait face à un piège qu’elle voudrait bien empêcher de se refermer sur elle en l’obligeant à utiliser le 49-3 pour faire  passer sa loi. C’est que face aux exigences du groupe LR, dont certaines sont alimentées par une frange jusqu’au boutiste, elle est obligée de lâcher du lest « social » du côté des éléments de la majorité venus de la gauche telle Marlène Schiappa ou  Stella Dupont qui se sont organisés en un groupe informel, le tout pouvant vider de sa substance le rendement financier de la loi, ou aboutir à perdre d’un côté les votes gagnés de l’autre ce qui serait catastrophique aussi bien pour Renaissance que pour LR. Le vote sur le rejet de la  motion référendaire du RN qui a recueilli 292 voix contre 243 donne une bonne indication de ce que devrait être le vote  définitif, mais ce n’est qu’un répit car rien n’est assuré et c’est la discussion des amendements qui décidera. Chacun sait que lorsqu’on dépasse la borne, il n’y a plus de limites. (Jeu de mots de circonstance).

LITANIE DE JEREMIADES

En ce jour de mobilisation dans la rue, où la foule bat le pavé et chacun de dire son cas  particulier qui le conduit à refuser 24 mois de plus au bout d’une vie de travail, confondant addition d’individus et intérêt  général, il est peut-être encore bon d’insister sur   la nécessité de la réforme. Evidemment, reculer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans est impopulaire.  Et  pourtant cette mesure est absolument nécessaire si les Français, comme ils l’affirment, sont attachés au système par répartition. Réaffirmer en même temps que cette réforme n’est probablement pas la dernière et qu’il faudra y revenir à nouveau dans huit ou dix ans devrait les convaincre de faire le pas  qui est proposé par le gouvernement.  Sinon, ce sera bien pire  quand, au bord du gouffre d’une faillite, il faudra, en urgence, imposer des décisions beaucoup plus sévères.  Ce n’est pas par hasard si nos voisins allemands en sont à 65  ans et bientôt 67 en 2030, et les Danois à 69 ans. La  France n’est pas  une exception. Les jérémiades  que j’entends sur tous les plateaux n’y changeront rien.

Le refus de la réforme peut dégénérer et aller jusqu’au blocage du pays. Les mieux lotis s’y emploient, comme toujours, alors que la réforme ne touche guère à leurs privilèges. Les faits sont têtus et la mathématique finira par s’imposer. Après le temps des  largesses du « quoi qu’il en coûte » qui obscurcit le discernement de nombre de nos compatriotes, pourrait bien venir le temps des efforts et du serrage de ceinture. Il sera bien tard pour mesurer alors l’ampleur du désastre.  

 


LE BEURRE DES AUTRES

Des-liasses-de-billets

 

Haro sur les riches.

Les excités de  la  gauche, mélenchonistes  et  autres verts-pastèques comme Tondelier, promettent au bon peuple toujours plus de beurre que de pain. C’est une antienne qui nous vient du fond des âges de la  gauche révolutionnaire. Les responsables  de ces mouvements idéologiques changent, les  slogans restent.  Ainsi il en va du discours sur  les milliardaires.  Ces bons apôtres voudraient nous faire croire que  s’ils n’existaient pas, il n’y aurait plus de pauvres. Et  ils  n’y vont  pas avec le dos de la cuillère et  ils pourraient même  monter un choeur : Jean-Luc Mélenchon : « Nous avons dans notre pays, la pire des offenses : le premier milliardaire du monde. Oui, les riches sont responsables du malheur des pauvres. Accumuler de l'argent est immoral puisque ce qui est accumulé, c'est ce qu'on a pris aux autres » ;  François Ruffin « Bernard Arnault mérite-t-il 400 000 fois plus que ses couturières ? », il faut les imaginer, dans leur grotte, depuis le paléolithique, à coudre des costumes Kenzo pour égaler une année de revenu du PDG ; Marine Tondelier « Oui les milliardaires posent un problème social et environnemental », « Nous voulons une France sans milliardaires »…  ils sont d'ailleurs en train de se recroqueviller dans des bunkers protégés des risques environnementaux, voyant le péril venir…  C’est facile  de faire croire aux  pauvres de telles balivernes,  mais ça ne résiste pas  à la démonstration que nous offre la réalité : existe-t-il des  pays sans riches ? Réponse  non !  Et que se passe-t-il quand  on supprime tous les riches ? Réponse : que des pauvres, exemple  la Corée du Nord. On l’a compris, le beurre promis, c’est toujours  celui des autres. Et d’ailleurs si on suit le précepte de Sandrine Rousseau qui revendique  le droit à  la  « paresse », outre que celle-ci est la mère de tous  les vices, elle ne permet  pas non plus de « faire son beurre ».

Une première place symbolique.

Sur les trois marches du podium du millésime 2021, deux Américains, Jeff Bezos (177 milliards de dollars) et Elon Musk (151 milliards), puis le Français Bernard Arnault (150 milliards dollars). L’estimation de ces trois fortunes phénoménales et plus encore leur évolution d’une année sur l’autre reflètent fidèlement la valeur boursière des trois entreprises, dont le dénominateur commun est d’avoir été créées par leurs propriétaires actuels. Même si Forbes actualise son classement en temps réel, toutes les cinq minutes, au gré des fluctuations boursières, le hit-parade des milliardaires n’est pas une science exacte. Bernard Arnault doit uniquement sa première place récente à la chute d’Elon Musk qui a vu sa fortune dégringoler de plus de 100 milliards de dollars depuis janvier alors que les valeurs technologiques ont été pénalisées par les marchés financiers depuis le resserrement de la politique monétaire des banques centrales. La place de Bernard Arnault consacre la réussite d’un fleuron de  l’industrie française, mais  en France, la gauche n’aime pas la réussite !

 La parole à la défense.

Bernard Arnault explique : « Je constate avec un peu de surprise - encore qu’en France, il ne faut jamais être surpris - que les gens ne connaissent pas bien l’économie, donc on se fait critiquer par des gens qui ne connaissent pas bien le sujet dont ils parlent », a-t-il dit lors de la présentation des résultats annuels du groupe, qui a une nouvelle fois battu des records en atteignant 79 milliards d’euros de ventes et 14 milliards de bénéfices net. En 2022, « en France, nous avons recruté plus 15 000 personnes, ce qui fait du groupe le premier recruteur de l’Hexagone », a souligné le PDG du numéro un mondial du luxe qui mondialement a embauché 40 000 personnes en 2022. « Un emploi créé chez LVMH en génère quatre chez nos fournisseurs, ce qui fait que nous entraînons 160 000 personnes qui travaillent indirectement pour LVMH », a-t-il ajouté. Bernard Arnault a également énuméré les 5 milliards d’euros d’investissements engagés pour rénover des ateliers ou en créer en France, soulignant que « plus de 500 boutiques et 100 sites de productions artisanales étaient implantés dans les territoires français ». « Le groupe paie 5 milliards d’impôts sur les sociétés par an dans le monde, dont près de la moitié en France alors que près de 90 % de nos productions sont vendues à l’étranger », a-t-il ajouté. Pour la France, « l’empreinte fiscale totale, c’est-à-dire le cumul impôt sur les sociétés, la TVA et les charges sociales de LVMH, est de plus de 4,5 milliards d’euros par an ».

Les riches, ça crée de l’emploi, ça investit et ça paie des  impôts, beaucoup d’impôts, dans le pays le  plus taxé et le plus redistributif du monde. Et ça ne coûte rien de le rappeler.

 


ZOOM SUR LA CHINE

 

Chine grande muraille

Le déclin démographique.

Entre la fin 2021 et la fin 2022, la Chine a compté 850 000 habitants en moins : c’est  une baisse massive. Cela n'était jamais arrivé depuis la Grande Famine en 1961 sous Mao. La population dépasse encore les 1,4 milliard d'habitants, mais plus pour longtemps. Avec « seulement » 9,56 millions de naissances contre 10,62 millions l'année dernière, le  pays  enregistre le chiffre le plus bas depuis 1950. Et avec 10.41 millions de décès, le solde négatif est plus important que celui qui était anticipé. En 2023 avec la vague de décès COVID, cela ne risque pas de s'améliorer. Il était prévu que la Chine atteindrait son pic de population en 2030. C'est venu beaucoup plus tôt. Le Bureau national chinois des statistiques avance les explications suivantes : les couples veulent moins faire d'enfants pour des raisons matérielles, les mariages et les premières grossesses ont lieu de plus en plus tard, et le nombre de femmes en âge d'avoir un enfant est en baisse. Ces raisons ne sont pas spécifiques à la Chine mais elles y sont amplifiées. L’empire du milieu suit, en accéléré, la voie du Japon et de la Corée du Sud qui détient le taux de fécondité le plus bas du monde, en dessous de 0,80 alors que le taux nécessaire au renouvellement d'une population doit être supérieur à 2, comme l’on sait.

Les conséquences.

Pour la Chine, c’est évidemment moins de chance de devenir la première puissance économique mondiale. Le déclin démographique, nous sommes bien placés pour le savoir,  c’est une pression à la baisse sur la croissance et l'inflation (exemple, le Japon), et un déséquilibre massif du système des retraites (mais les Chinois n'auront pas de grève quand ils vont mettre l'âge de départ à la retraite à 75 ans). D’autre part, c’est l'Inde cette année qui devient le pays le plus peuplé. C’est un séisme our la Chine et de façon générale, l'évolution de la démographie dans le monde est un séisme pour l'économie mondiale.

Chute de la croissance.

C’est l’autre mauvaise nouvelle pour la Chine : seulement 3% de croissance en 2022, contre 8,1% en 2021. Si on met à part l'année 2020 et sa croissance de 2,2% du fait du Covid, il faut remonter à 1976, année de la mort de Mao, pour retrouver un taux de croissance aussi bas. Toutes les questions portent maintenant sur la reprise de la croissance avec la levée des restrictions Covid. A ce sujet, les prévisionnistes sont dans le brouillard. On  peut néanmoins espérer une reprise très massive une fois passée la vague actuelle de décès et d'infections. Pour les raisons habituelles : le confinement a conduit à une accumulation de l’épargne qui va faire exploser la consommation et, l’immunité collective étant atteinte, la machine économique chinoise va se remettre à tourner à  plein régime. A  titre d’exemple, La Chine est en train d'écraser le marché automobile. Son avance sur les véhicules électriques et la naïveté de l'Europe dans ce domaine vont lui permettre d'accélérer sa conquête. Elle vient de dépasser l'Allemagne et est devenue le deuxième exportateur mondial de voitures. Le Japon, premier exportateur encore, est dans sa ligne de mire. La Chine va déferler sur une Europe qui veut se convertir à marche forcée à l'électrique sans laisser le temps à ses constructeurs européens de s'adapter. L'Europe est une passoire automobile et la Chine va en profiter. Voilà un dossier qui donne du grain à  moudre à Thierry Breton, notre  Commissaire européen, qui a déjà tiré la sonnette d’alarme.

 


CLIMAT : QUAND LES FAITS DEMENTENT LES PROJECTIONS …

Climat  la  part d'incertitude

 

Je ne pensais pas qu’on nous mentait à ce point-là !

Les écolos nous racontent des balivernes sur le réchauffement climatique, on le sait depuis longtemps. Ils le font par idéologie et ont décidé une fois pour toutes, parce que ça les arrange, que les  activités humaines en sont les principales causes par les rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre. Ce qu’ils visent c’est l’économie libérale et sa logique de croissance. La  surprise, c’est qu’ils ne sont pas les seuls. Le livre de Steven KOONIN, « Climat, la part  d’incertitude » est édifiant. Physicien éminent, l’ex-secrétaire d’État chargé du climat de Barack Obama accuse certains de ses pairs, mais aussi les politiques et les médias, de surfer sur les angoisses de l’opinion au mépris de la rigueur scientifique. Il s’est plongé avec des collègues tout aussi capés que lui dans les données les plus récentes sur le réchauffement climatique, et notamment le dernier rapport du GIEC, et y découvre des « faiblesses cruciales » qui l’amènent à affirmer que « nos connaissances scientifiques ne sont pas suffisantes pour faire des projections utiles sur la façon dont le climat changera au cours des prochaines décennies, et encore moins pour savoir l’effet que nos actions auront sur lui ».

« Climat, la part d’incertitude »  est un plaidoyer pour l’ «intégrité ».

Intégrité des scientifiques, d’abord : Steve Koonin ne cache pas son peu d’estime pour ceux de ses pairs qui soutiennent « qu’une information légèrement manipulée n’est pas gênante si cela peut contribuer à “sauver la planète”». Dans une langue très claire, il démontre que « les résultats de la multitude de modèles climatiques ne coïncident pas, voire se contredisent entre eux et avec de nombreux types d’observations ».

Intégrité de certains dirigeants d’organismes internationaux, ensuite, comme ceux de l’Organisation mondiale de la santé, dont il donne un exemple de « désinformation éhontée » l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air à l’intérieur des habitations dans les pays pauvres résulterait du changement climatique. « On y fait la cuisine au feu de bois ou en brûlant des déjections animales ou des déchets agricoles », rappelle-t-il. Le problème résulte donc de la pauvreté et pas du réchauffement du climat.

Il n’épargne pas non plus les journalistes - le catastrophisme fait vendre. Bref, selon lui, « les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports et les révisent avec trop de désinvolture, les journalistes qui les répètent sans le moindre esprit critique, les rédacteurs en chef qui laissent faire, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture ».

Alors, climatosceptique ?

Ce serait trop facile ! La publication du livre de Steven Koonin a, logiquement, suscité un tollé chez tous ceux qu’il accuse d’imposture. Pas de chance pour ses détracteurs, ils ne peuvent pas lui coller l’étiquette infamante de «  climatosceptique », puisqu’il écrit en toutes lettres : « Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2, contribuent au réchauffement planétaire.» Il reconnaît même qu’« en contribuant au réchauffement climatique, nous avons contribué à la hausse du niveau de la mer ». Mais il ajoute, schémas à l’appui, qu’il n’y a « guère de preuves que cette contribution a été ou sera significative et encore moins désastreuse ». Tout simplement, la mécanique climatique est tellement complexe, qu’aucun de nos « modèles » ne  permet d’établir ni de mesurer la  part humaine. Et il explique pourquoi l’objectif de la suppression totale des émissions de gaz à effet de serre, prôné par les partisans de la décroissance, n’est ni justifiée ni tenable socialement. Pour le coup, il n’y a pas de « part d’incertitude » dans le projet décroissant, il sera néfaste !

Quelques zooms :

Il ne faut  pas confondre événements météorologiques et climat, constat du temps que nous observons au jour le jour et ce qui se mesure sur le temps long. Ainsi :

.  Les  activités humaines n’ont pas eu d’impact détectable sur les ouragans au cours du siècle passé.

. La calotte glaciaire du Groenland ne diminue pas plus vite aujourd’hui qu’il y a quatre-vingts ans.

. De puissantes forces naturelles impactent le climat et la question n’est pas de savoir si le globe s’est réchauffé récemment, mais plutôt de savoir dans quelle mesure ce réchauffement est causé par les hommes.

. Les influences humaines ne représentent aujourd’hui que 1% de l’énergie qui circule dans le système climatique. Elles sont donc  modestes.

. Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement planétaire. Mais les influences humaines sont difficiles à distinguer des autres aspects du système climatique. Ainsi dans le rapport du GIEC, les résultats présentés sont des modèles « moyens » dont les éléments sont en désaccord complet. Autre point crucial : l’incapacité des modèles à reproduire le passé. Cela érode la confiance que l’on peut accorder à leurs projections du climat de l’avenir. La modélisation climatique laisse donc gravement à désirer.

. Les présentateurs de la  météo se sont mués en experts du climat pour pointer du doigt les influences humaines comme cause des vagues de chaleur, sécheresses, inondations, incendies, tempêtes  … toujours « sans précédents » !  Ce n’est pas ce que nous dit la science. Les observations effectuées sur un siècle entier indiquent que la plupart des événements météorologiques « extrêmes » ne révèlent aucun changement significatif. Aucune tendance à long terme pouvant être attribuée à des influences humaines. C’est le cas, notamment des cyclones et des ouragans. Les citer comme un exemple des ravages du changement climatique provoqué par les activités humaines est, au mieux  peu convaincant, et, au pire, carrément malhonnête !

.  Non, il n’y a pas de changement rapide en matière de précipitations.

. Non, la  mer ne va pas nous submerger. Le niveau des océans continue de monter, comme il  le fait depuis 20 000 ans, avec ses variabilités cycliques.

Il est clair que les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports, les  journalistes qui les répètent sans le  moindre esprit critique, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture. La répétition constante de ces mensonges sur le climat les transforme en « vérités » acceptées. Et gare à ceux qui oseraient les contredire !

Ceux qui nous prédisent des températures de 45° et plus en été à l’horizon 2040 auront l’air malin si le petit âge glaciaire prédit par la NASA se déclenche en 2035. Mais je ne serai peut-être plus là pour les narguer, et eux non plus, probablement.

La lecture est parfois ardue, c’est vraiment scientifique, mais le  livre reste très accessible et j’y ai trouvé plein de réponses à mes doutes. Sur le climat, et compte tenu de la part d’incertitude établie, il est urgent d’ouvrir le débat et de n’en pas  laisser le  monopole aux idéologues, aux menteurs et aux demi-habiles qui nous gouvernent.

 Climat, la part d'incertitude, Steven E. Koonin, L'Artilleur.


PASSAGE OBLIGATOIRE, QU’ON LE VEUILLE OU NON !

Retraites 3

 

Commençons par deux vérités : d’abord, bosser moins et moins longtemps c’est un choix, mais c’est celui de l’appauvrissement ; ensuite nous allons vers toujours  moins d’actifs et toujours  plus de retraités. Une fois qu’on a dit ça, on comprend que l’équation du financement des retraites est simplissime.

Il  ne fallait pas reculer l’âge de départ.

Depuis quarante ans  nous sommes confrontés à cette évidence, surtout depuis que Mitterrand à décrété la retraite à 60 ans sans s’assurer du coût de cette décision démagogique et de son financement. Déjà Michel Rocard  en avait fait le constat et soulignait que la conséquence inéluctable du vieillissement démographique pour  le système de retraites par répartition serait un déficit grossissant qui pourrait le mettre en péril. Et depuis, tous les dix ans, les gouvernements de gauche comme de droite ont mis à l’ordre du jour une actualisation du financement en actionnant les trois paramètres dont  on dispose : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ et hausse  des cotisations. Chemin faisant, ces leviers se sont amenuisés, notamment celui des cotisations qui ont atteint un seuil difficile à franchir : avec un taux de 28%, c’est déjà l’un des  plus élevés d’Europe, face  à un accroissement du nombre d’ayant droit, conséquence du « baby boom »,  une diminution  du nombre des cotisants du fait de la  baisse du taux de natalité (1,7 pour 1) et une durée de  versement  des pensions plus longue avec l’allongement de la durée de la vie  (80 ans en moyenne).

L’ignorance surinformée.

Quand  je découvre que 60% des Français sont contre la réforme proposée qui est pourtant déjà insuffisante au départ, je me frotte les yeux. Faut-il que l’argent  magique du « quoi qu’il en coûte »  les ait anesthésiés à ce point qu’ils  ne voient pas l’évidence ? La France vieillit et  ne fait plus assez  d’enfants depuis  longtemps, mais les Français ne veulent pas l’admettre. A leur décharge, tous les débats sur le financement qu’on leur propose sont d’une extrême confusion et l’argument principal  « on vit plus  longtemps, il faut travailler plus longtemps » fait l’objet de  négations, de procrastinations, de querelles compliquées de chiffres, de courbes  que nous  livrent des experts et des économistes… toute cette  flopée de demi-habiles prompts à encombrer les plateaux avec leurs arguties comme pendant la crise sanitaire. La  conséquence, c’est  la déconnection de nos concitoyens  avec  la réalité, ils préfèrent se cacher les yeux ou se boucher les oreilles.

La démographie oubliée.

C’est la grande absente de la réforme présentée  par  Elisabeth Borne. C’est  un incroyable  impensé. Pourtant la  question démographique est centrale pour penser le système de retraite par répartition qui est fondé sur une solidarité intergénérationnelle qui se conjugue au présent immédiat. Car les cotisations d’aujourd’hui servent à payer les pensions d’aujourd’hui.  Autrement dit, si l’on tient au système par répartition rappelons que les actifs paient les retraites de leurs parents  parce qu’ils sont assurés que leurs enfants paieront pour eux. Encore faut-il qu’ils en aient ! C’est l’oubli de la démographie qui a mis notre système  en danger ; la  politique familiale avait été fragilisée ces  dernières décennies, mais les coups les plus sévères ont été portés sous François Hollande et Emmanuel Macron. Si l’on veut garder notre système de retraite, il faut restaurer une politique familiale en tant que politique destinée à favoriser la  natalité alors qu’elle est devenue une politique d’aide sociale destinée aux  plus fragiles, à cause d’une vision  progressiste qui ne sait pas voir autre chose qu’une société d’individus. De ce fait, la réforme proposée veut donner  l’illusion d’agir sur le fond mais finalement n’achète qu’un peu de répit.

La démagogie et la surenchère syndicale et politicienne.

Dans le concours des lapins crétins  qui s’opposent à la réforme, je ne sais qui remportera la  palme entre les partisans de Mélenchon et ceux de Le Pen. La trajectoire financière montre en effet que le financement sera dans le rouge au cours des vingt cinq prochaines années, quelles que soient les conventions de calcul et hypothèses retenues. On peut affirmer avec précision que les déficits cumulés à partir de 2022 atteindront en 2050 entre 11% et 16% du PIB selon les scénarios, soit entre 700 et 1 000 milliards d’euros. Ne rien faire empêchera de payer des pensions décentes aux futurs retraités. Que Mélenchon et Le Pen disent clairement qu’ils font le choix de la pauvreté !  Déjà, ce que propose le gouvernement ne permettra de dégager que 14 à 16 milliards d’euros à l’horizon 2030, alors que les déficits prévus tournent autour de 20 milliards,  sans compter les 30 milliards des pensions publiques à la charge de l’Etat. Non seulement les syndicats et  les  populistes jouent un jeu irresponsable, car il n’est pas  possible qu’ils ne sachent pas la réalité, mais en empêchant un rétablissement pérenne de la trajectoire du financement, ils nous condamnent à revenir à la charge à  nouveau dans moins de dix ans.

La mesure d’âge est  fondamentale.

Le  gouvernement ne peut agir que sur trois leviers : relever l’âge, augmenter les cotisations, baisser  les pensions. Augmenter les cotisations n’est plus possible, on l’a vu ; baisser les pensions c’est déjà fait depuis dix ans avec le gel des augmentations ;  reste le recul de l’âge de départ. Cette dernière mesure est la plus efficace  et peut s’accompagner de l’allongement de la durée de cotisation. En travaillant tous collectivement un peu plus, les Français peuvent créer de la richesse pour financer leur système social. 65 ans aurait été la bonne décision qui permettait de sortir de la  nasse par le haut, de réaliser les économies nécessaires à l’équilibre  à l’horizon 2050, de faire baisser la pression des taux sur la dette française, de mettre la France au diapason des autres pays européens en matière d’âge de départ, tout en garantissant le niveau des pensions. Rappelons qu’à la suite de la réforme de 2010 sous Sarkozy, le taux d’emploi des seniors  est passé de 39,7% à 56%  aujourd’hui ;  L’idée que relever l’âge de départ met plus de seniors au chômage est fallacieuse. Quant aux carrières longues le système  de retraite anticipée est déjà en place.

Agir  pour les jeunes génération, c’est faire en sorte que celles-ci aient confiance en l’avenir. Les ajustements paramétriques périodiques, qui génèrent tant d’oppositions, ne sont pas propices à créer ce climat. C’est pourquoi, il faudrait aller au-delà  en instaurant un étage de retraite par  capitalisation, tout en conservant le socle par répartition. De nombreux dispositifs vertueux sont possibles et d’ailleurs ils existent dans une  partie de la fonction publique.  Ce serait un bon  moyen d’alléger le fardeau de l’Etat tout en garantissant des  pensions pérennes avec un taux de remplacement acceptable. Cette approche permettrait d’améliorer le niveau de vie des futurs retraités, de réduire la dette  publique et de responsabiliser  les actifs par leurs investissements.

Avant les grèves et les journées de protestation, posez-vous la question : pourquoi une catégorie de Français aurait-elle le droit éternellement à des régimes spéciaux ? Serait-ce parce que ceux-là s’arrogent le droit de  bloquer le pays ?  …

 


LES MIRAGES DE NOS GOUVERNANTS

Dupont mirage

 

Nous vivons une époque fantastique.

Nos gouvernants et leurs propagandistes vivent dans un monde parallèle dont de trop nombreux médias font la promotion. C’est un monde fait de croyances parfois fort naïves, reposant sur un socle désormais bien planté : la facilité partout pour éviter l’effort. On s’étonnera ensuite que ce monde ne coïncide  pas avec la réalité d’un pays endetté jusqu’au cou, dont la  désindustrialisation se paie au prix fort, incapable  de réduire ses dépenses et donc ses déficits, s’entêtant dans la politique de la  planche à billets à l’abri, peut-être de plus en plus précaire, du parapluie de l’Euro.

Le premier mirage est celui de la dette inoffensive.

 Ainsi, d’aucuns continuent d’affirmer qu’une dette élevée ne posera jamais de problème. D’autres qu’on ne la remboursera jamais.  Aussi, le gouvernement s’apprête-t-il à lever encore  270 milliards d’euros d’emprunts en 2023, alors que nous sommes à 3 000 milliards d’en cours, tout en tenant un discours opposé  de retour à la rigueur. La vérité c’est que la dette, nous la remboursons en permanence,  elle « roule » comme on dit, et pèse toujours plus sur nos marges de manœuvres économiques et financières, d’autant  plus que la remontée des taux est là et risque de  s’accentuer, nous étranglant encore un peu plus. Le risque est « minime » puisque c’est la banqueroute qui nous guette comme au temps des assignats.

Le deuxième mirage, c’est celui d'une désindustrialisation anodine.

Merci Strauss Kahn,  mais pas que. Mais c’est bien lui qui en décrétant les 35 heures sur un coin de table du café du commerce a engagé le mouvement du grand déménagement des « délocalisations » de nos industries vers  l’Asie, au début des années 80, pronostiquant le grand remplacement par le « super tertiaire ». La désindustrialisation ne devait pas être un drame puisque les  services faisaient l’affaire. La  France  a perdu ainsi un bon tiers de son industrie qui nous manque cruellement aujourd’hui. Et réindustrialiser ne sera pas simple quand  le manque de capitaux pour investir est patent, anémiés qu’ils sont par les charges qui  pèsent sur la création de richesse : conf. La dette et ce qui suit…

Le troisième mirage est celui d'un déficit commercial bénin.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre d’où il vient : on ne produit plus grand-chose et nos entreprises ont perdu en compétitivité malgré les béquilles fiscales laborieusement  mises en place par Hollande et Macron. Résultat, notre balance commerciale n’a cessé de se creuser depuis dix ans, atteignant ces temps derniers des records. Mais il paraît que c’est normal et que nous regagnons du terrain. Tu parles !

Le quatrième mirage est celui de déficits publics habituels .

Avoir des dépenses publiques représentant 60% du PIB n’est pas inquiétant, d’après nos technocrates, aussi compétents en la matière que pour le nucléaire. Cette situation explique pourtant largement la perte de compétitivité de nos entreprises. Les crédits d’impôts qu’on leur octroie ne sont que cautères sur jambes de bois. Le  goût prononcé de nos gouvernants pour « l’Etat nounou », grand dispensateur de pouvoir d’achat à crédit aux ménages et « stratège » en matière d’investissements, nous a conduits là où nous en sommes : des entreprises incapables d’augmenter les salaires, qui investissent insuffisamment dans l’innovation, avec pour résultat une chute vertigineuse de la richesse par habitant (PIB) qui nous classe en 2022 au 28ème rang des pays développés avec 44 770 $ (Allemagne 58 150, R.U. 48 693). Et la gabegie continue. Le FMI vient de mettre en garde la France sur la dérive dangereuse de sa dette alors que nous ne sommes pas encore sortis de la folie dépensière, comme en témoigne les « chèques » annoncés pour le début  de l’année à certaines catégories  de Français. Pourtant, nos pilotes ont tous les indicateurs souhaitables à leur disposition  avec les Chambres régionales des comptes, la Cour des Comptes et les rapports de la Banque de France.

Le cinquième mirage est celui de la planche à billets facile .

Combler la panne d’investissement et de production par la création monétaire était sage, soi-disant, alors qu’elle  est à  l’origine de l’inflation et crée des bulles. La fin du « quantitative easing » avec le resserrement des rachats par la BCE va probablement permettre de mettre un terme à la glissade expansive de  la monnaie. Mais ce sera moins de facilité pour le gouvernement qui va devoir faire sans… Le programme pour 2023 est relativement simple : ce sera récession et décrue de l’inflation.

La réalité finit toujours par s’imposer. On aimerait un réveil en douceur et  des gouvernants qui prennent les  problèmes à bras-le-corps. Les solutions existent. S’ils manquent d’idées ils peuvent toujours lire  la double interview de Philippe Aghion et de Jean Tirole aujourd’hui dans le Figaro, qui traitent justement de ces sujets !

 

 


LE POISON DU BREXIT

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Depuis le  Brexit, rien ne va plus pour le Royaume-Uni.

La  Grande Bretagne s’enfonce  dans la récession et la pauvreté à  l’ombre « glorieuse » de son drapeau. Depuis le Brexit, rien ne va  plus. Les rivalités internes des Conservateurs ont d’abord sapé la tâche de Theresa May jusqu’à la faire démissionner pour laisser la place à Boris Johnson afin de négocier fermement avec l’Union européenne le  Brexit. Il ne savait pas qu’il quitterait le  10 Downing Street piteusement, remplacé par une Lizz Truss plus éphémère que jamais  et finalement mettre en place Rishi Sunak pour sauver ce qui pouvait l’être. De quoi donner le tournis. Sans pour autant que le Royaume-Uni soit sorti d’affaire. En cause, la crise sanitaire et la  conjoncture internationale que tous les pays ont dû ou doivent affronter, et en plus le Brexit dont la classe dirigeante au pouvoir ne veut toujours pas admettre les effets venimeux.

Tout ce qu’il ne faut pas faire.

Et, en la matière, nos voisins d’outre Manche sont devenus un laboratoire expérimental de tout ce qu’il ne faut pas faire. Leur principale qualité étant le pragmatisme, ils reculent avec méthode, en se vantant d’avancer. La  recette est  simple :  un discours interne complètement décalé  digne de  la méthode Coué,  affirmant que le Royaume n’aurait plus jamais à accepter une relation avec l’Europe et des paiements inutiles à lui faire au profit des avantages que procurent les accords commerciaux dans le monde entier… Un pays financiarisé dont l’économie a  été dépouillée consciencieusement de son appareil productif sur lequel on applique une politique sociale d’un système très libéral. De quoi provoquer un sourd  mécontentement dont Lizz Truss fera d’ailleurs les frais avec sa provocante baisse des impôts. Bref, tout va aller mieux : il suffit de plaquer sur ce  paysage un discours populiste : « si des pauvres gens atteints de cancers  devaient attendre six mois pour avoir un rendez-vous, c’était à cause de l’Europe qui pompait terriblement la pauvre Albion au point qu’elle  n’avait plus les moyens de se payer des hôpitaux. » 

Une autre histoire que celle des  Brexiters.

Les  milieux d’affaires, eux, sont  plus que dubitatifs, s’appuyant sur la réalité des chiffres qui racontent  une autre histoire. D’abord l’investissement des entreprises qui a incontestablement encaissé le choc de la sortie de l’Union européenne, à 9,2% en dessous de ce qu’il était fin 2019.  Une faiblesse  attribuable au Brexit. A cet égard, la courbe de l’investissement des dix dernières années est éloquente : elle grimpe jusqu’au referendum de juin 2016, stagne sur plusieurs années avant de connaître un trou d’air avant la pandémie, avec un manque à gagner de 58 milliards de livres. L’accord commercial signé fin décembre avec l’UE aurait dû clarifier l’horizon  pour les industriels mais la crise du Covid,  particulièrement mal gérée par Bojo, est venu s’ajouter aux difficultés. Les perturbations logistiques liées à la fois au Brexit et au Covid ont conduit nombre d’entreprises à reporter  leurs investissements, malgré l’amortissement exceptionnel sur deux ans mis en place  par le gouvernement.

Les dégâts du populisme.

Le  décor était planté pour la montée en première ligne d’un populiste. Le  cas  Johnson est exemplaire ! Malgré son bagou et ses coups d’éclat, l’interminable litanie des scandales et des  mensonges qui lui sont propres, la  cause profonde de son échec tient dans le fait qu’il laisse son pays durablement affaibli et divisé. Et s’il a été l’homme du Brexit, il est aussi celui qui n’a jamais cessé de chercher à en occulter les conséquences désastreuses. Avec une gestion à son image : erratique et imprévisible, alternant lourdes erreurs et improvisations brillantes, prisant les coups médiatiques sans souci de cohérence ou de responsabilité. Michel Barnier avait parlé de méthodes de « flibustier ». Le même militant sans complexe pour l’adhésion rapide  de l’Ukraine à l’Union européenne alors qu’il n’a eu de cesse de voir le Royaume-Uni la quitter.  Loin des mirages du projet Global Britain qui devait concurrencer victorieusement l’Union, Johnson laisse en héritage une économie dans la tourmente. Et le comble : la place financière de Paris arrive désormais devant celle de Londres !

Une récession de  deux  ans menace le Royaume-Uni. 

La montée des risques qui pèsent sur les britanniques est indissociable de son incapacité à surmonter  le choc du Brexit. Faute de volonté et de préparation, ils  ne tiennent aucun de leurs engagements vis-à-vis de l’Union, ce qui empoissonne les relations avec son  premier partenaire. Les contentieux se multiplient sans fin, des vaccins au statut douanier de l’Irlande du Nord, les  droits de pêches, les flux de migrants, la régulation financière avec à la clé le risque d’une guerre commerciale destructrice. L’augmentation des prix et la spirale inflationniste des salaires ont débuté avec la chute des importations et la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de la santé et des services, résultat du départ de plus d’un million de travailleurs européens. Donc, il ne faut pas  s’étonner  si le  royaume est entré en récession et n’en sortira pas avant la mi-2024, ce qui pourrait amputer le  PIB de près de 3%  selon la Banque d’Angleterre. Avec  un inflation à 10% et un moindre soutien du pouvoir d’achat que ses voisins, le  Royaume-Uni se trouve dans une situation économique difficile, et doit faire face à des taux d’intérêts qui grimpent, augmentant les craintes de récession. D’ailleurs la  Cour des comptes a  estimé que la  dette publique britannique suivait « une trajectoire  insoutenable ». Qu’il s’agisse de la hausse des prix et de la pénurie  de main d’œuvre, nombre d’économistes conviennent désormais que le Brexit est en cause.

Le déni n’arrange rien.

Si Rishi Sunak reste dans le déni en affirmant : « le Brexit peut apporter et apporte déjà d’importants bénéfices et opportunités  pour le pays »,  l’organisme officiel  des prévisions économiques (OBR)  a estimé que « le Brexit  a eu un impact négatif important » sur les échanges commerciaux du pays.  L’OCDE a enfoncé le clou, avançant que l’économie britannique devrait être la moins performante des pays du G20  au cours des deux  prochaines années, estimant que l’ajustement économique en cours (le Brexit) avait aggravé les  problèmes vus ailleurs en Europe., et les  préoccupations de longue date concernant la faible croissance de la productivité du pays. D’ailleurs  dans les sphères politiques et économiques, on ne masque plus le désappointement et l’inquiétude. Selon un sondage Yougov 56% des britanniques estiment maintenant que le Brexit était une erreur contre 32% pensant que c’était le  bon choix. Pas étonnant alors que le ministre des Finances, Jeremy Hunt présente un budget avec un tour de vis de 54 milliards de Livres, dont 24 milliards de hausses d’impôts, un coup de massue justifié par la dégradation des perspectives budgétaires.

La situation n’est donc pas près de s’arranger dans une Grande-Bretagne qui  pourrait devenir petite en perdant à terme l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, sans pouvoir se raccrocher à un  Commonwealth de moins en moins « Common » et de moins en moins « wealth » ! Et on ne nous fera pas croire qu'il est facile de prospérer en tournant le dos à un marché de 400 millions d'individus, qui plus est, situé à sa porte   !

Global but "Small" Britain !

En corollaire, doit-on s’attendre à une vague migratoire d’Anglais encore un  peu fortunés vers les campagnes françaises qui restent toujours deux fois moins chères que la Cornouaille… C’est aussi une sacrée leçon pour nos populistes locaux. Il va falloir qu’ils remisent au placard leurs vieux thèmes antieuropéens. A moins qu’ils ne fassent comme Méloni, qu’ils oublient leur programme une fois élus  …

 


CROISSANCE ET INFLATION POUR LES NULS

Croissance économique

 

On le voit, l'inflation est et demeure le facteur essentiel pour l'économie et pour les marchés.

L’inflation, qu’il faut faire reculer !

L'inflation en zone euro a reculé au mois de novembre. C'est une première depuis 17 mois. Certes, le chiffre reste élevé, très élevé même puisqu'il s'affiche à 10%. Mais nous venons de 10,6%, un record, en octobre, et les prévisionnistes n'attendaient qu'une baisse à 10,4%. Depuis quelques mois nous attendons de savoir si le pic d'inflation est derrière nous. Nous avons eu une première confirmation il y a quelques jours avec un chiffre d'inflation en baisse aux États-Unis. En Europe, la décrue semble avoir commencé aussi et cela met du baume aux cœurs des investisseurs. Cette décrue est alimentée par la baisse du prix de l'énergie, pétrole et gaz en tête, et une baisse des matières premières alimentaires. La route jusqu'aux 2% d'inflation sera longue mais la détérioration rapide de la croissance européenne va accélérer cette décrue.

L’œil sur les Etats-Unis.

Et en particulier sur l’inflation qui sévit aux États-Unis. Deux événements ont redonné espoir aux investisseurs : le discours du patron de la FED et la publication de l'inflation en zone euro. Ils ont provoqué une envolée significative des indices boursiers, ainsi, après la clôture, le CAC frôle les 6800 points. Pour la Fed, Jérôme Powell a indiqué qu'il y aurait encore des hausses de taux d'intérêt car l'inflation était encore très loin de l'objectif de 2%, mais il a aussi clairement indiqué que les prochaines seraient moins importantes que les 4 précédentes qui étaient de 0,75%,  car les chiffres montrent qu’on est proche d’un reflux de l’inflation. La Banque centrale américaine l’a bien vu. Elle voit aussi que la consommation commence à sérieusement tanguer, du fait de l’inflation, mais aussi des hausses de taux. On est donc au point « pivot », le moment où la banque centrale américaine va modifier sa politique de hausse des taux : il fallait que ce soit ni trop tôt, pour que l’inflation baisse, ni trop tard, pour ne  pas gripper la consommation pendant de trop longs mois.

2023 sera l'année de la décrue marquée de l'inflation.

Une baisse d'environ 50% par rapport à 2022. En effet, inflation + hausse des taux = baisse de la consommation, c’est une règle basique de l’économie. Le décrochage en cours de l'inflation vient du fait de l'impact de l'inflation et de la hausse des taux sur la consommation des ménages et les investissements des entreprises, et  c’est un processus économique « normal ». La seule barrière à cette règle est l’épargne des ménages qui peut agir comme tampon à la baisse de la consommation, ce qui fut le cas ces derniers mois, avec  le  « quoi qu’il  en coûte ». Comme on l’a vu, ce décrochage de l’inflation est accentué par la baisse des prix de l'énergie, du gaz et des matières premières alimentaires.  Et s’il y a moins de consommation, il y a moins de demandes et donc l’inflation baisse. Le  cercle de désinflation est amorcé. Et la croissance va connaître un ralentissement sérieux.

Il faut compter avec la Chine. 

Au-delà du drame humain, la politique anti-Covid de la Chine a eu et aura un impact majeur sur la croissance mondiale et sur l'inflation. La politique zéro Covid de  Xi Jimping a eu deux effets négatifs, et un effet positif. Les  deux effets négatifs : elle a provoqué des pénuries, des ruptures d'approvisionnement et un ralentissement marqué de la croissance chinoise et donc des échanges commerciaux. Un effet positif : si la croissance chinoise avait tourné à plein en 2022, cela aurait amplifié la hausse du prix de l'énergie et des matières premières. Un nouveau contexte s’est mis en place : du fait du ralentissement de la croissance, mais aussi de la fin de la politique du zéro Covid chinoise, les circuits d'approvisionnement mondiaux avaient repris un fonctionnement normal.
Aujourd'hui, la croissance mondiale a donc besoin du redémarrage de la machine économique chinoise. La politique de lutte drastique contre le Covid que le gouvernement chinois maintient peut provoquer à nouveau un chaos sur les circuits d'approvisionnement et pèserait sur la croissance mondiale. Ce ne serait pas une bonne nouvelle. Voilà pourquoi il faut espérer que XI Jimping assouplisse les  confinements, ce que les révoltes semblent  obtenir. 

Il faut aussi compter avec Biden.

Le Président américain a lui aussi rappelé à ceux qui l'ont enterré trop vite qu'il a toujours la main.
Les États-Unis ont encore une fois montré les muscles et fait rentrer un « partenaire » dans le rang.
Vous vous rappelez de la dernière réunion de l'OPEP ? L'Arabie Saoudite décide de n'en faire qu'à sa tête, et, juste avant les élections américaines, croyant peut-être à un raz-de-marée républicain, annonce que l'OPEP va réduire sa production alors que Biden avait demandé de l'augmenter. Depuis les États-Unis ont expliqué à l'Arabie Saoudite toutes les misères qu'ils étaient prêts à lui faire, Biden avait même comparé cette décision à une quasi-déclaration de guerre... Et voilà que l'Arabie Saoudite serait en train de convaincre l'OPEP ...d'accroître sa production. Pour faire plaisir à Biden.
Le prix du pétrole a d'ailleurs glissé suite à cette rumeur publiée par le Wall Street Journal. Ceux qui rêvent du déclin de l'empire américain vont devoir encore patienter un peu. Macron y compris.

En résumé :

2023, année blanche donc ou presque.
2024, retour à un « new normal », avec des taux de croissance qui rebondissent et des taux d'inflation en forte baisse par rapport aux niveaux actuels, mais qui resteront durablement un peu plus élevés que les taux que nous avons connus avant la crise du Covid. Le  passage par la case année blanche, voire légère récession, est une bonne nouvelle car il va permettre d'alléger les tensions inflationnistes et de permettre de faire disparaître les pénuries et les déséquilibres provoqués par l'après-Covid. Un scénario plutôt favorable aux taux d'intérêt et donc aux marchés financiers.

Deux éléments pourraient contrarier ce scénario :
- une inflation qui recule moins que prévu et qui se maintient plus longtemps à des niveaux plus élevés,
- un ralentissement de la croissance plus élevé qu’envisagé, lié, par exemple, à une détérioration plus marquée de la situation des entreprises ou une nouvelle fermeture de la Chine du fait du rebond du Covid.

La reprise de la croissance chinoise, à l'heure où les croissances américaine et européenne marquent le pas, est essentielle au maintien de la croissance mondiale. Elle sera même déterminante !









 

 


RETRAITES : ON N’A PAS LE CHOIX !

 

Retraites 3

D’abord  mettre fin à  la dérive dépensière.

Le gouvernement peine toujours à mettre un terme au « quoi qu'il en coûte ». Difficile de sortir de cette accoutumance dans un contexte inflationniste et avec une majorité relative à l'Assemblée. Le projet de loi de finances toujours en débat au Parlement entérine le maintien de dépenses élevées : malgré la hausse des tarifs de 15 %, le bouclier sur l'électricité et le gaz va coûter encore plus cher à l'Etat l'an prochain. Il prévoit aussi des crédits en nette augmentation pour les missions régaliennes, l'éducation ou la santé. En conséquence, la France commence à être dans le viseur des instances internationales : le FMI a lancé  un premier  avertissement en demandant la  fin  du « quoi qu’il en coûte » en 2023, hier la Commission européenne a épinglé les déséquilibres français qui restent préoccupants.

La France se retrouve  prise en étau entre Le FMI qui recommande de resserrer les aides anti-inflation et de freiner la hausse des dépenses, consigne que Paris applique sur la ristourne à la pompe, mais, à l'instar de Berlin, entend rester généreux sur les soutiens au gaz et à l'électricité, que ce soit pour les ménages ou pour les entreprises. Mais d’un autre côté, la concurrence allemande et surtout américaine oblige de fait à maintenir une forme de « quoi qu'il en coûte » énergétique pour l'industrie, faute de réponse européenne efficace sur les prix de marché. En plus, Emmanuel Macron n'entend pas non plus serrer la vis sur les services publics, qu'il a promis de réarmer. Dans ce contexte, la réforme des retraites apparaît,  au même titre que la réforme de l’assurance chômage, comme le moyen de faire des économies  conséquentes tout en  poursuivant l’objectif  d’accroissement du taux d’activité.

La  réforme des retraites, urgente et nécessaire.

Urgente parce qu'il est temps de faire preuve de transparence sur les déficits cachés de notre système de retraite : il s'agit principalement des déficits des régimes de retraite de la fonction publique qui représentent 30 milliards d’euros de déficit annuel, soit près de 10 % des retraites totales. Urgente aussi pour le régime général qui se trouve temporairement à l'équilibre, mais au prix d’une baisse marquée du taux de remplacement pour les futures générations : 52 % en 2020, 43 % en 2040, 36 % en 2060. Cette  baisse relative du niveau de vie des retraités par rapport aux actifs est une réforme silencieuse qui ne dit pas son nom.

Et nécessaire pour améliorer le potentiel économique du pays en augmentant sa population active. La France ne peut se satisfaire d'un taux d'emploi des 60-64 ans de 35 %, en retard de 7 points par rapport à la moyenne européenne. La période est particulièrement propice car les difficultés de recrutement poussent à faire travailler les actifs plus longtemps, et dans la fonction publique, la montée des recrutements de contractuels remet sur la table la question de l’alignement des régimes public-privé.

Le report de l’âge de départ.

À terme, c’est 20 milliards d’euros d’économies pour un report de l'âge légal de 62 à 65 ans en 2031, contre 10 milliards en accélérant l'allongement de la durée de cotisation (43 ans prévus en 2035 au rythme d'un trimestre tous les 3 ans). C’est insuffisant alors que les derniers chiffres du Cor (Conseil d’Orientation des Retraites) prévoient un déficit de 10 milliards en 2027 et qui pourrait atteindre jusqu'à 20 milliards d’euros dans 10 ans. Il faut y ajouter la convergence des régimes public-privé qui permettra de rendre le système plus transparent et plus équitable. Et pour bien faire, la réforme des retraites doit remettre à plat les régimes de la fonction publique : architecture, taux de cotisation et subvention d'équilibre, harmonisation des modes de calcul avec le privé, suppression des catégories actives, alignement des dispositifs de solidarité. Enfin, il serait bienvenu de généraliser la retraite additionnelle obligatoire par capitalisation pour tous.

Les perspectives économiques assombries redonnent tout son sens à une réforme indispensable au redressement de nos comptes publics. La remontée des taux d’intérêts sur une dette de 3 000 milliards d’euros fait déjà sentir ses effets sur le  budget de l’Etat. Attendre ne fera qu’aggraver la situation. Le gouvernement ne pourra pas pour autant continuer de faire l'impasse sur le chantier du meilleur usage de l'argent public, s'il veut sortir du piège du quoi qu'il en coûte. D'autant qu'à compter de 2024, l'évolution des dépenses devrait devenir le critère clé des règles budgétaires européennes.

 


LES FRANÇAIS RECOLTENT CE QU’ILS SEMENT !

Retraites

Trop peu de travail.

C’est un constat, globalement, les Français travaillent trop peu. Les chiffres sont accablants : la  France est le pays où l’on travaille le moins. Ceux donnés par  l’OCDE ne sont pas  susceptibles  d’être discutés : le nombre d’heures travaillées était de 41 milliards en 2019, soit 610 heures  par habitant, ce qui  était déjà beaucoup plus faible que chez tous nos voisins (entre 700 et 900 heures). Et depuis   la crise sanitaire, la tendance est chez nous à la baisse alors  que c’est l’inverse autour de  nous.  Les heures travaillées par habitant donnent d’autres  éléments d’analyse : elles ont une répercussion sur le PIB qui est le résultat du nombre d’heurs travaillées et de la  productivité. Comment produire  plus de  richesse quand  les deux déclinent en même temps : moins d’heures elles-mêmes moins productives. La productivité diminue du fait, notamment de la baisse des compétences elle-même résultat de la crise de notre système  éducatif. On oublie tout bêtement que les heures  travaillées, au-delà du PIB, sont surtout à  l’origine des  milles biens et  services que tous  consomment  et  apprécient. Bref,  si nous  continuons  à faire le choix collectif de continuer à moins travailler, il ne faut pas espérer conserver tous les avantages  que l’on retire du travail des autres. Vu sous cet angle, on comprend bien pourquoi ils sont  maintenus grâce à un endettement massif.

Les salaires insuffisants.

Les  salaires sont figés en France depuis  trop longtemps et ont fini  par paraître insuffisants au point d’en être  démotivants.  C’est la résultante de plusieurs causes qui fonctionnent en cercle vicieux :  depuis les 35  heures, le pays s’est mis à moins travailler et donc à créer moins de richesse, la  croissance du PIB sur le temps long  est tombée  à 1% en moyenne par  an, entraînant une baisse  de la richesse par habitant qui classe notre pays dans les derniers de l’Europe ; la  dégradation de notre  système  éducatif malgré les  moyens qui lui sont consacrés a fini par  entraîner une baisse des  compétences et une inadéquation grandissante au marché du travail bousculé par  la digitalisation et la crise sanitaire ; l’Etat a dû compenser par un assistanat toujours plus présent et  pesant  à la fois sur son budget et  sur la compétitivité des entreprises en rognant leurs  marges de  manœuvres… Le  résultat est catastrophique : un Français sur deux n’arrive pas à sortir d’un bas salaire, soit en-dessous de 1 310€  nets  mensuels. Le redémarrage de l’inflation contribue à tendre la situation et  à nuire à l’activité, de quoi rebuter certains à reprendre un emploi.

La flemme plutôt  que l’effort.

Comment demander aux Français d’être optimistes  quand les épreuves pour le pays s’enchaînent. La France est traumatisée par le terrorisme, le choc du covid qui l’a mise à l’arrêt ; elle a été marquée par la révolte des « gilets jaunes », le tout sur fond de dérèglement climatique et d’innovations mondialisées dont elle tire peu de bénéfices ; le pays du « meilleur système  de santé au monde » voit son hôpital s’effondrer, le pays du nucléaire risque les coupures  d’électricité,  le pays de l’éducation gratuite et obligatoire découvre qu’elle ne tient plus sa promesse d’émancipation républicaine  et de transmission du savoir… On peut trouver logique que le  peuple français soit moralement épuisé et fatigué. Les  années covid, dont nous ne sommes pas  complètement sortis, laissent une trace bien plus profonde  qu’on ne  pouvait l’imaginer. Elles ne font qu’accélérer des  mutations à l’œuvre dans la société française. Ainsi 45% des Français disent être touchés par des épisodes  de « flemme » les  dissuadant de sortir de chez eux, et on peut  faire un  parallèle avec une relation plus distendue avec le travail. En 1990, 60% estimaient que  leur travail était « très important » dans leur vie, la  proportion est passée à 24% ! Aucune autre valeur n’a chuté autant.
En même temps, le rôle des  loisirs a  grimpé en flèche. On voit le mal que les RTT et le « ministère du temps libre », relayés aujourd’hui par le « droit  à la paresse » de Sandrine Rousseau, ont fait à la « valeur travail ». Désormais,  le travail doit trouver, pour beaucoup, sa place dans les interstices de la vie personnelle. Plus grave, il ne fait plus consensus : c’est une valeur de droite puisque 4 sympathisants LFI et verts sur 10 se définissent comme  « peu ou pas travailleurs ». On a  envie de crier « Travailleuses, travailleurs, Arlette, reviens ! ».  Le « Droit  au travail » de Fabien Roussel se  heurte  au « droit à la paresse »,  encouragé, il est vrai par des prestation sociales généreuses. Et, ce qui n’a pas arrangé les choses,  l’inactivité  forcée des confinements a donné le goût du canapé à ceux qui ne l’avaient pas découvert.

Le progrès est pourtant là.

Condorcet imaginait le progrès comme une  mécanique où le progrès scientifique entraînait le progrès économique qui entraînait le progrès social puis le progrès moral. Et ça a marché pendant près de deux siècles et demi. Aujourd’hui,  la technologie permet d’imaginer  bien des solutions à nos problèmes  comme un  avion sans carbone ou un  médicament contre le cancer. Mais pour  s’en apercevoir, il faut que nous commencions par défaire le bandeau qui nous rend aveugles : celui de l’égalitarisme qui conduit au nivellement  par le bas. Le bon chemin c’est  celui de la justice. Cela nous évitera de penser de travers en croyant, par exemple, qu’il faut taxer les superprofits au lieu de réfléchir sur la nécessité pour nos entreprises d’entreprendre des investissements coûteux dans le numérique ou sur le moyen de renforcer l’actionnariat salarié pour que les  Français perçoivent davantage de dividendes. Ce qui serait un bon  moyen de répondre à la demande « de sens ou de vision »,  réclamée par toute une classe  d’âge pour s’investir dans  le travail.  Mais la réflexion économique est plus difficile à conduire que la morale égalitariste  à proclamer. Et il faut aussi faire face aux discours dangereux des écologistes politiques : la nature nous  sauverait contre  la technologie. C’est terriblement contre-productif. C’est l’inverse qui est vrai. Ainsi, la solution, ce n’est pas abandonner l’usage de l’avion, c’est décarboner son usage. Ce qui est  déjà en train de se faire !

Nous avons les  moyens de faire face aux défis de notre temps.  Pour  cela il faut renouer avec la foi dans le  progrès, comme nous devons continuer de manifester notre attachement au principe « d’universalité » qui reste indépassable  pour  assurer le  « vivre  ensemble » !

Il est temps de retrouver les bonnes semences !

 


L’ETAT « NOUNOU » CONDUIT LA FRANCE A LA CATASTROPHE.

Dette publique

 

La politique économique actuellement menée cherche une nouvelle fois à protéger l’activité des entreprises et la société d’un choc majeur en croyant les mettre à l’abri par la dépense et la dette publiques sans y mettre de limites. Cette politique n’empêche pas la stagflation et camoufle le choc énergétique. La  France paraît préservée,  mais ce ne sont que des apparences, la résistance de notre économie est trompeuse et la perte de contrôle des finances publiques et du commerce extérieur font de nous une exception qui plombe la zone euro. Elle empêche de  voir lucidement la nouvelle  donne qui émerge  de l’épidémie et de la guerre d’Ukraine et accroît la  vulnérabilité de notre pays.

Des chiffres flatteurs.

La croissance va s’établir à 2,7% en 2022 et si l’inflation a bondi à 5,7% elle reste néanmoins inférieure à celle de la  zone euro, tandis que les  créations d’emplois se poursuivent dans un contexte de démobilisation et de pénurie de  main d’œuvre. Au même  moment, les Etats-Unis et le Royaume-Uni connaissent la récession, l’Allemagne stagne et glisse elle-même vers la contraction de son économie  par l’effondrement de  son modèle fondé sur le gaz russe bon marché, l’Italie   est fragilisée par sa crise démographique , sa dette publique à 152% du PIB, sa dépendance au gaz russe et l’arrivée de l’alliance des droites pourrait encore y compliquer la donne. On le voit, les  comparaisons sont en faveur de la France.

Une apparence trompeuse.

La résistance de  l’économie s’explique par les plans de relance qui ont abondé l’épargne des ménages et la trésorerie des entreprises, la  stratégie du « quoi qu’il en coûte » a été étendue  de la santé à l’énergie et à la protection des ménages contre l’inflation, les chocs étant absorbés en grande partie par la dépense publique sous forme de  « subventions et de chèques » et la  dette. La réalité est plus âpre : le retournement est déjà effectif comme en témoigne la diminution  de notre production industrielle sous le coût de l’augmentation de l’énergie  et le frein  à la concurrence de l’inflation. Le   choc énergétique est en effet très violent et les entreprises sont soumises à des  pénuries d’énergie,  à l’envolée des prix de l’électricité.  Elles sont confrontées aux revendications de hausses salariales au moment où leurs débouchés se réduisent. De son côté, la consommation diminue avec la baisse du pouvoir d’achat et l’épuisement de l’épargne accumulée pendant le covid, notamment pour les ménages les  moins aisés. C’est pourquoi l’année 2023 sera beaucoup plus tendue, marquée par la récession inévitable, le  maintien de l’inflation et la remontée du chômage.

Le prix du déni.

En voulant préserver les Français des rigueurs de la réalité, le gouvernement a  perdu  le contrôle des finances publiques et en corollaire accru le déficit  du commerce extérieur : l’an prochain, le déficit de   l’Etat est prévu à près de 160 milliards sur 500 milliards de dépenses, ce qui, avec la récession, le portera à 6% du PIB, élevant la dette à plus de 112% du PIB. C’est un montant de 270 milliards d’euros que le Trésor devra emprunter,  avec un quasi doublement de la charge de la dette (les  intérêts) qui passera de 23 milliards en 2020  à 52 milliards. En espérant que  les taux ne remontent  pas trop vite. Le creusement du déficit budgétaire alimente l’inflation et dégrade la balance commerciale car la consommation maintenue artificiellement se tourne majoritairement vers  les importations, d’autant plus que nous  produisons moins.  Tout se tient. De  ce  fait la BCE est contrainte d’augmenter ses taux pour tenter de casser  les anticipations sur les prix,  ce  qui contribue à amplifier la récession… Le cercle  infernal se referme.

La nouvelle donne mondiale.

Engoncé dans le confort relatif procuré par le déni, nos gouvernants ne voient pas, ou feignent de ne pas voir,  les  changements majeurs qui affectent notre environnement mondial et européen. D’abord, le ralentissement synchronisé de l’activité dans les grands pôles qui structurent les échanges mondiaux : faible croissance chinoise, récession aux Etats-Unis, notamment. Ensuite, l’inflation qui perdurera autour de 5% l’an à cause du vieillissement démographique, de la désorganisation de la mondialisation et aussi des efforts imposés par la transition écologique. Il faudra compter avec le durcissement des politiques  monétaires et la remontée des taux, annoncée depuis si longtemps qu’on n’y croyait plus, mais qui s’accompagne évidemment d’un risque de krach financier, notamment des pays les plus exposés  comme la France. Enfin, la guerre  en Ukraine voulue par la Russie nous indique clairement que nous entrons dans une période de montée en flèche de la conflictualité. Face à cette nouvelle donne, la  France cumule les faiblesses qui la  rendent très vulnérable : décrochage économique, risque social avec poussée des colères et des violences, dégradation financière avec la perte de contrôle de l’endettement public et privé qui représente 361% du PIB, à quoi il faut ajouter un contexte politique de faible gouvernabilité puisque la majorité n’est que relative avec la poussée des populismes.

Les Français ne sont pas si anesthésiés. Ils sont probablement plus nombreux qu’on ne le croit à  comprendre que la protection de l’Etat Nounou est très fragile et en grande partie fictive. Selon un sondage IPSOS, ils seraient une majorité à  considérer que Les Républicains ont les  meilleures  solutions. Ce  serait bien que cela se traduise  électoralement, car, faute d’une transformation radicale de son modèle de  décroissance à crédit, notre pays n’échappera pas au violent choc financier qu’il construit méthodiquement depuis  au moins deux décennies.

 


GOOD LUCK ! LIZ TRUSS

Liz truss

 

Demain le Royaume-Uni enterre sa reine.

Depuis dix jours, il vit l’événement avec une grande émotion et nous assistons à un faste que certains jugeraient suranné, mais étonnant de beauté, de précision rituelle et de majesté. Décidément nos voisins rands bretons sont toujours aussi spécifiques.

Pourtant, derrière le  faste, se cache la  réalité d’un pays en crise profonde qui n'a pas eu le temps de se remettre du Brexit avant de subir de plein fouet la guerre en Ukraine. On attendait le chaos après le referendum sur le Brexit, et comme il n'arrivait pas, certains se sont découragés et en ont conclu, un peu hâtivement, qu’il n'aurait pas de conséquences.

En fait, tout va mal.

La Grande-Bretagne cumule les difficultés. La plus spectaculaire est l'inflation qui est au-dessus de 10%, et Goldman Sachs a annoncé qu'elle pourrait dépasser les... 20% l'année prochaine. Si bien que les fonds spéculatifs ont décidé de s'attaquer au marché de la dette britannique en anticipant un dérapage non contrôlé des taux d'intérêt et ceux-ci progressent : 3% sur les taux d'emprunt d'État à 2 ans. C’est un taux élevé puisqu'on n'avait pas atteint un tel niveau depuis 2014 mais qui reste ridiculement bas par rapport à l'explosion de l'inflation déjà à un niveau record depuis 40 ans.

L’inflation et la récession en cocktail de bienvenue.

C’est  en effet le cocktail de bienvenue que  trouve Liz Truss en arrivant au 10 Downing Street. La Banque d'Angleterre a réagi tard face à l'inflation, comme toutes les banques centrales, mais elle s'est enfin décidée à réagir. Ses taux ont été relevés à plusieurs reprises mais ils restent à des niveaux étonnamment bas, 1,75%. Les marchés anticipent des taux à 4,2% à la fin du premier semestre 2023. C’est que la Banque a publié ses prévisions qui sont loin d’être joyeuses : 13% d'inflation à la fin de l'année, et une récession qui durera au moins 15 mois.

Les ménages sont en colère.

Voilà une situation qui crée du mécontentement. Contrairement à la France qui veut, quoi qu'il en coûte, absorber autant que possible le coût de la hausse de l'énergie pour les ménages, le gouvernement britannique a réagi à l'anglaise en laissant les hausses de l'énergie frapper de plein fouet les ménages tout en tentant de limiter la casse pour les ménages les plus défavorisés. En Grande-Bretagne, pas de bouclier magique ! Et donc c’est un cataclysme à court terme pour les Britanniques, avec une hausse de 54% depuis avril des prix de l'énergie et une hausse à venir de 80% en octobre...  C’est une gestion brutale mais plus réaliste que la gestion par le déni. 9 millions de ménages pourraient basculer dans la pauvreté énergétique comme le souligne Le Figaro, il s'agit des ménages qui doivent consacrer plus de 10% de leurs revenus pour se chauffer.

Avec l’inflation, la récession inévitable, l’agitation sociale et les grèves massives, le déficit public, l’endettement et les effets du Brexit qui n'ont toujours pas été absorbés, il faut du courage à la nouvelle Première Ministre. Pour couronner le tout, en une seule semaine, le dollar a progressé de 4,5% contre la livre sterling, du jamais-vu depuis le referendum pour le Brexit.

Pourtant, ça n'est pas tout à fait le désastre annoncé.

La croissance pour 2022 sera d'environ 3,6%  selon The Economist, ce n’est pas tout à fait une récession...A comparer à nos 2,4% attendus en France. L’année 2023 devrait être mauvaise.
Mais là encore, Goldman Sachs attend une croissance nulle mais pas une récession du fait du package d'aide massif aux ménages proposé par le gouvernement de Liz Truss, dès son arrivée. De fait, la crise la plus profonde, qui n'a pas fini de secouer la  Grande Bretagne, ce n'est ni le Covid, ni l'Ukraine, mais le Brexit. Tant que le Royaume-Uni n'aura pas choisi son « business model » post-Brexit, il risque de tanguer fortement. C’est  « Singapore on Thames » ou « en dehors de l'Union Européenne mais tout de même en Europe... », pas les  deux en même temps. Tant que  le cas ne sera pas tranché franchement, les investissements, nationaux et internationaux, continueront à marquer le pas... Donc,  ça va mal, mais l'Angleterre ne sombre pas.

Alors  « good luck », Madame Truss, la tâche va être very, very, very difficile !

 


LA RECESSION EST INEVITABLE

Récession

 

Les États-Unis et la zone euro sont confrontés à une situation de crise.

Pour résumer, on pourrait dire que les États-Unis sont confrontés à un choc de demande et l'Europe à un choc d'offre.

Aux États-Unis, la crise a été provoquée par la surchauffe post-Covid : une demande trop forte, débridée, a provoqué pénuries et goulets d'étranglement, et donc une hausse des prix. La guerre en Ukraine n'a fait qu'amplifier cette situation. Face à cette surchauffe par la demande, la FED doit mettre les deux pieds sur le frein en montant les taux d'intérêt et en retirant des liquidités. Ce qu’elle fait depuis plusieurs mois. Les résultats devraient être rapides sous forme de ralentissement de la consommation et de baisse de l'inflation.

En Europe, c’est plus compliqué.

La reprise post-Covid a été forte également, du fait de la politique laxiste des banques centrales et des distributions d'argent magique par les gouvernements. Mais ce qui fait dérailler l'économie européenne, c'est principalement le coût de l'électricité et le prix du gaz. La Banque centrale européenne s’est décidée à monter ses taux d'intérêt directeurs de 0,75%. C’est la deuxième hausse de taux consécutive après 10 ans sans hausse. Cependant, avec une inflation de 9,1%, des hausses de taux à 0,75% et 1,25% sont des taux qui restent encore très bas. Certes, ces hausses vont peser sur la demande, mais elles ne résolvent pas le problème de l’offre, et, en l'occurrence, le problème d'offre d'électricité. Pour la zone euro, la solution viendra donc de la baisse du prix du gaz et pas seulement de la hausse des taux d'intérêt. La BCE a tardé à réagir car la situation économique européenne n'a rien à voir avec la vigueur de l'économie américaine. Aussi, elle va traîner les pieds, en espérant que le ralentissement de la croissance finira par faire baisser l'inflation et qu'elle n'aura pas à remonter les taux trop rapidement... Sortir de l'addiction à l'argent magique n'est facile ni pour les « dealers » comme la BCE, ni pour les entreprises et les particuliers et surtout... les marchés.

La croissance européenne va donc ralentir.

L’Allemagne va entrer en récession, c’est inévitable et la France qui résiste encore, devrait suivre. Pour  notre pays, comme on sait, l’accroissement de la richesse est factice, le supplément de PIB dégagé étant inférieur à l’endettement et aux déficits  cumulés des dépenses et du commerce extérieur. Globalement, si la croissance ralentit, l'inflation va ralentir ce qui fera rebaisser les taux. L'économie va s'autoréguler et les hausses de prix, les goulets d'étranglement et les pénuries vont se résorber en même temps que l'inflation et son impact sur la croissance. Mais ça ne se fera pas en un jour. Vivement la récession donc pour que la BCE trouve une justification à des taux qui sont à des niveaux toujours anormalement bas. En priant que la Covid nous laisse tranquilles.

Pendant ce temps-là, Il faut noter que le pétrole chute. Il cote 88 $ sur le Brent, et 82 $ sur le brut américain. On avait atteint 140 $ et 130 $ respectivement au plus haut de l'année. C’est la
conséquence du ralentissement économique mondial… En conséquence, les exportations chinoises chutent aussi et la Chine affiche une croissance de 7,1% seulement en août (on attendait 13%) alors qu’elle était de 18% en juillet. Et, bonne nouvelle, le prix du gaz lui-même commence à baisser. Or, le cours du gaz est le vrai sujet pour l'Europe...

On croise les doigts. Si en plus la situation pouvait évoluer favorablement en Ukraine …

 


PAS DE PANIQUE !

Fin du monde tintin

 

Le portefeuille des ménages reste durement frappé par la hausse massive des prix : les prix ont augmenté de 6,1% sur un an. Et celle-ci n'est pas terminée. L'inflation tricolore reste bien moins élevée que chez nos voisins : en juin, selon Eurostat, celle-ci atteignait ainsi 10,5% sur un an en Belgique, 8,2% en Allemagne, 10% en Espagne et 8,5% en Italie, ou encore 8,7% en Autriche. Le remède ? La  hausse des taux qui débouchera sur un ralentissement de la croissance, voire une récession. Quoi qu’en disent les experts ou qu’annonce le gouvernement. La croissance française continue de faire illusion avec la prolongation du "quoi qu'il en coûte" qui fait que la menace de la dette s'ajoute à celle de l'inflation.

Un ralentissement salutaire.

L'économie mondiale a besoin de passer par la case « récession » pour retrouver son fonctionnement normal. La récession arrive et ce n'est pas une mauvaise nouvelle.

Le FMI a publié ses nouvelles prévisions de croissance, nettement en baisse. Et nous risquons de connaître un ralentissement massif. C’est tout simplement le signe que l'économie retrouve son fonctionnement normal, sans l'intervention des banques centrales (enfin presque) qui en jouant aux apprentis sorciers ont fait sauter la banque. Nous observons une inflation massive, donc une baisse de la consommation des ménages et un ralentissement des investissements des entreprises, donc aussi un ralentissement de la croissance qui annonce une récession : un cycle économique classique !

Dans ce contexte, il est important  que l’Europe reste synchronisée avec les Etats-Unis. Comme l’euro a décroché par rapport au dollar, la Banque centrale européenne a été obligée de réagir en relevant ses taux d'intérêt plus vite que prévu. Elle les a relevés de 0,5% alors qu'elle n'envisageait de les relever que de 0,25% il y a encore quelques mois. C'est un changement après des années de laxisme et de taux d'intérêt négatifs, mais on ne doit pas s'arrêter à ça. La BCE réagit avec du retard, trop de retard. Toutes les autres principales banques centrales ont déjà remonté leurs taux et dans le cas des États-Unis et de la Grande-Bretagne de façon beaucoup plus marquée. La BCE a maintenu des taux d'intérêt négatifs alors que la situation économique de la zone euro ne le justifiait plus. Avec la forte croissance de sortie du Covid et le dérapage de l'inflation qui avait démarré bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, plus rien ne justifiait cette aberration. La hausse de la BCE n'est que de 0,5% alors que le taux d'inflation est supérieur à 8 ou 9%. Ce que les analystes de pacotille ont jugé spectaculaire a  engendré, en Europe des taux d’intérêt qui restent à …  0% ce qui, avec l’inflation actuelle reste une aberration. D’ailleurs, les  commentateurs, comme d’habitude  n’ont pas vu le plus important : la BCE s'est dotée des moyens d'intervenir sans limite sur les emprunts d'un pays si la situation le justifie.... En cas de dérapage des taux italiens, par exemple, elle pourra donc acheter, sans limite aucune, la dette italienne pour éviter la « fragmentation de la zone euro ».

Christine Lagarde a donc fait le service minimum. Elle a fait semblant de monter les taux d'un côté pour montrer que la BCE agissait contre l'inflation mais cette hausse de taux est tellement limitée et le niveau des taux reste tellement bas que cette hausse n'en est pas une. Surtout qu'elle s'accompagne d'un programme massif d'injections potentielles de liquidités en cas de danger sur la dette d'un pays. De nouvelles hausses des taux sont inéluctables, même si l’Union européenne, par sa diversité, est infiniment plus compliquée à piloter  que les  Etats-Unis.

Selon le  FMI la croissance mondiale sera de 3,2% en 2022, et de 2,9% en 2023, 0,7% de moins que les prévisions faites il y a trois mois seulement. En même temps, le  même FMI relève ses prévisions d'inflation à 8,3% pour 2022 et à 5,7% en 2023. Toutefois on peut envisager une inflation plus faible que 5,7% en 2023 car elle va ralentir. Elle va ralentir « grâce » au ralentissement de la croissance et à la récession qui va toucher certains pays.

Les Etats-Unis donnent le cap, comme toujours.

Comme il fallait s’y attendre, la Banque centrale américaine a relevé ses taux d'intérêt de 0,75%. C'est la quatrième hausse de taux consécutive. Et la deuxième hausse de taux consécutive de 0,75%.  Et ce n'est pas terminé. 2,25/2,50 %, c'est donc la nouvelle fourchette du taux directeur de la FED. On était à zéro avant la première hausse de taux en mars. Mais pour le patron de la FED, la situation est claire : « L'inflation est beaucoup trop haute, et le marché du travail reste encore trop tendu. » Il y aura d'autres hausses de taux, en fonction de l'évolution de l'inflation et de la croissance. Il ne donne pas d'objectifs chiffrés mais on peut imaginer qu'il ne marquera pas de pause avant que le taux directeur soit à 3,50%. Rappelons que l'inflation, aux Etats-Unis est au-dessus de 9%, son plus haut niveau depuis 40 ans. Car Jay Powell n'a pas peur de la récession, il croit même que les États-Unis parviendront à l'éviter. Mais il a raison de considérer que le vrai problème est l'inflation. D’ailleurs, les indices boursiers ont salué la hausse et les hausses à venir par une progression forte : 2,62% pour le S&P 500, 4,06% pour le Nasdaq, et vous remarquerez que le CAC40 reste  au-dessus des  6 000 pts.

Ce qui est important, ce sont les anticipations des investisseurs sur les taux. Ils anticipent bien une hausse des taux à court terme mais ils commencent déjà à se positionner sur l'étape d'après... et l'étape d'après c'est la baisse de l'inflation du fait du ralentissement de l'économie. Les marchés anticipent donc déjà une baisse des taux dans 12 à 18 mois, et même que la FED baissera ses taux d'intérêt dans 18 mois quand la menace de l'inflation aura disparu. Un scénario très plausible !

Pour  l’immédiat, il nous faut bien retenir que l'inflation et la hausse des taux par les banques centrales vont provoquer un ralentissement salutaire de l'économie des grandes puissances mondiales, que ce ralentissement va terrasser l'inflation et que c’est nécessaire car l’inflation est un danger beaucoup plus grand qu'une récession temporaire. Bien sûr, vous allez avoir droit à la panique sur les anticipations de récession, accompagnée de cris, de prévisions catastrophiques, bref, on va vous annoncer la fin du monde ! Mais rappelez-vous, quand ça arrivera, que ceux qui paniquent sont ceux qui n'ont pas vu l'inflation venir, qui ont affirmé ensuite haut et fort qu'elle était temporaire et qui ont oublié la relation entre inflation et consommation. Les mêmes aujourd'hui pensent aussi que la hausse du gaz sera permanente et non temporaire… On n’est pas obligé de tout croire !


A PROPOS DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Nous n’échappons pas à la mode de l’instantané, de l’émotionnel et  du  péremptoire  au détriment du cercle de la raison nourri des connaissances scientifiques. C’est  pourquoi il est indispensable de lire le dernier ouvrage d’Yves  ROUCAUTE, « L’OBSCURANTISME VERT, La véritable histoire de la condition humaine ». Un livre  que tout responsable politique devrait avoir lu avant de  prendre des décisions définitives qui ne résoudront rien mais vont nous ruiner !

« L’OBSCURANTISME VERT »

Obscurantisme vert

Ce livre rassemble une somme  incroyable de connaissances scientifiques et historiques sur la Terre. L’auteur fait appel à tous les savoirs qui constituent la mémoire des millénaires qui ont fait la Planète et  qui expliquent la  place spécifique de l’Homme, homo sapiens ou homo creator comme il se plait à le nommer. Il y fait deux démonstrations : la présentation que font les écologistes et le GIEC du réchauffement climatique est fausse en cherchant  à culpabiliser l’humanité  d’une part, et l’espèce humaine n’est ni un écosystème ni un  maillon  de  la biosphère. Et  dans le procès qui lui est fait, il appelle à la défense : son histoire, celle de  la Terre, les sciences et l’expérience, et même la  grande spiritualité. Au passage, il démonte les  « prétendues » énergies alternatives qui ne sont alternatives à rien, et sont surtout du vent et des sources de  pollution. Il appelle à la rescousse la croissance et les innovations technologiques avec l’apport incontournable des nanotechnologies.

Il y présente l’écologisme actuel comme un obscurantisme par sa présentation fallacieuse du réchauffement climatique qui fait l’impasse sur  les connaissances scientifiques établies et qui repose  sur  un  postulat faux :  à savoir que ce serait le CO2 d’origine anthropique  la  cause  principale  alors que  le rôle de ce gaz  est  secondaire, et surtout par la  logique de décroissance qui en découle, reprenant l’idéologie anticapitaliste. Le vieux démon rose  ou rouge repeint en vert.

La vérification interviendra rapidement. Elle nous viendra de l’exemple qu’Yves Roucaute donne dans  son  livre : dans les années 2030-2040 devrait  intervenir un nouveau « petit âge glaciaire », de quoi mettre fin à la  furie  actuelle des  glaciologues et autres climatologues qui vont  de plateau en plateau pour nous annoncer l’apocalypse climatique si nous ne réduisons pas drastiquement  nos émissions de gaz à effets de serre rapidement. Ce sont les leurs qu’il faudrait interdire !

Le petit âge glaciaire.

Il est bon de rappeler à nos penseurs verts que nous vivons dans une époque de l’histoire de la Terre appelée « holocène », une période interglaciaire. Depuis 2,8 millions d’années nous sommes dans l’ère des glaciations  et depuis 800 000 ans se succèdent de longues glaciations de plus de 200 000 ans, entrecoupées de courtes périodes plus chaudes, dites « interglaciaires », de moins de quinze mille ans, et de plus en plus courtes. Il se trouve que la dernière période de glaciation dit de « Würm », s’est terminée il y a environ 12 000  ans…  En attendant, selon  les hypothèses de la NASA depuis 2014, et de la Royal Astronomical Society depuis 2017, une nouvelle petite période glaciaire est probable vers 2030-2040,  avec  une baisse d’activité  du Soleil de 60% : Tamise, Seine, Rhin, Hudson seraient alors gelés. On peut facilement imaginer avec les  objectifs de  décroissance et de  désindustrialisation souhaités par les obscurantistes les ravages pour les humains avec famine et autres joyeusetés. Un « écocide » à l’envers, comme notre planète  en a  eu malheureusement l’habitude au cours de sa longue histoire.

Eruption solaire.

Puisqu’il  s’agit du rôle des astres et de la mécanique de l’univers, l'intense activité du Soleil, actuellement dans un cycle de 11 ans, continue. Le 15 juillet dernier, une éruption solaire a été détectée sur notre étoile, puissante et inattendue. Celle-ci est due à une activité solaire instable. Le jour de cette éruption, le Soleil a envoyé des radiations vers la Terre, susceptibles de provoquer des pannes et dysfonctionnements au niveau des radios et des GPS dans plusieurs parties du globe. Selon le site « Space Weather », référence en la matière, « des tempêtes géomagnétiques sont possibles le 20 et 21 juillet ». Ces tempêtes géomagnétiques, également appelées « orages magnétiques », peuvent provoquer des fluctuations de tension, voire même endommager les appareils et le câblage électrique. De telles perturbations peuvent aussi créer des interférences dans le fonctionnement des systèmes de signalisation, comme faire passer des signaux verts à rouges. Curieusement, à ces dates, notre réseau ferroviaire a connu des pannes électriques… Mais il n’y a peut-être pas de lien.

En tout état de  cause, « L’OBSCURANTISME VERT » est à lire absolument, surtout si on a des responsabilités collectives.

« L’OBSCURANTISME VERT, la véritable histoire de la condition humaine », Yves  ROUCAUTE – Editions du CERF.


L’ETE MEURTRIER (2)

Feu de forêts

Entêtement de Macron qui ne change rien ni à sa  méthode, ni à son comportement, chute de  Boris Johnson qui plonge l’Angleterre dans un immobilisme au moins jusqu’en septembre, l’inflation qui s’envole et qui ne fait pas les affaires des ménages français et européens… Je poursuis le catalogue de nos malheurs estivaux : l’euro a continué sa chute pour atteindre la parité avec le dollar au moment où la Croatie reçoit le feu vert pour rejoindre le club, la hausse des taux  d’intérêt renchérit notre dette et va nous obliger enfin à la prudence budgétaire, et pour en ajouter un peu plus, le climat qui s’y met et vient ajouter une addition salée pour les dégâts épouvantables qu’il génère avec la sécheresse, les  orages et les incendies. Décidément, ça va  mal, patron, ça  va mal !

Une baisse imprévue.

Il arrive qu’on se plaigne d’avoir une monnaie forte, mais rien n’est pire qu’une monnaie faible. L’euro est arrivé à la parité avec le dollar. Une première depuis 2002. Une chute très brutale de l'ordre de 13 % sur un an. Rappelons que cette dépréciation est accompagnée d'une forte inflation et d’une croissance qui tourne au ralenti. Ce phénomène violent percute aussi bien les entreprises que les particuliers. Il est la résultante de causes multiples : l'inflation, les craintes de récession, la guerre aux portes de l'Europe. La situation en Ukraine se révèle en effet source d'une série de menaces économiques.

D’autre part, le dollar est stimulé par la politique monétaire de la Fed, qui a remonté ses taux directeurs de trois quarts de points dès la mi-juin, alors que la BCE, qui vient d’entamer le mouvement, est en retard. Ainsi, pour les investisseurs, le dollar se renforce dans son rôle de valeur refuge face à l'euro.

La baisse n’a pas que des inconvénients : l'industrie manufacturière est, en zone euro, la principale gagnante de cet effet car elle exporte davantage. Parmi les plus avantagés, les secteurs du luxe et de l'aéronautique, qui vendent beaucoup en zone dollar. Autre domaine favorisé, en France en particulier, l'agroalimentaire. La parité euro/dollar va bénéficier également au secteur touristique avec une augmentation du pouvoir d'achat des ressortissants américains, qataris et jordaniens, même si ce dernier avantage doit être relativisé.

Mais les grands perdants sont les petites entreprises non exportatrices, et les ménages, qui voient leur pouvoir d'achat s'éroder. Pour beaucoup d'acteurs économiques français et européens, la dépréciation de l'euro est un facteur aggravant car beaucoup de flux entre l'Europe et l'Asie sont libellés en dollars, de même pour les matières premières et les composants électroniques, ce qui va  peser sur nos importations. Pour les ménages, c’est le pouvoir d’achat qui va en subir les conséquences sans parler du renchérissement des voyages hors zone euro. Les Français ont déjà réduit leurs consommations en loisirs, habillement et produits d'hygiène.

L’étau des taux.

La BCE est face à un défi : elle a lancé un mouvement d'augmentation de ses taux directeurs mais c’est une solution délicate à manier, car si elle agit trop fort sur ce levier, elle risque de pénaliser la croissance, alors que celle-ci est déjà faible et le résultat pourrait être catastrophique pour certains pays, comme  la France, pour qui la dette deviendrait trop lourde à supporter.

La hausse des taux d’intérêt, annoncée et redoutée depuis des années, a fini par brutalement se réaliser. Dans la foulée de la guerre en Ukraine et du rebond de l’inflation, les titres français de dette souveraine à dix ans se sont envolés en quelques mois. Depuis la mi-juin, ils se négocient désormais au-dessus de 2 % sur les marchés financiers. Les hausses se transmettent progressivement à la dette émise ou ré-émise par le pays, à raison d’environ 15 % par an pour la France. Chaque hausse de 1 % des taux entraînera au bout de dix ans une augmentation de la charge d’intérêt de 1 point de PIB par an rappelle le  gouverneur de  la Banque de France, ce qui représente à terme chaque année un coût supplémentaire de près de 40 milliards d’euros, soit peu ou prou le montant actuel… du budget de la Défense. En plus, l’évolution des taux des obligations d’État pose aussi de graves défis à la zone euro, en cas de divergence entre les différents titres nationaux.

C’est pourquoi, la Banque centrale européenne (BCE) a promis de veiller à éviter la «fragmentation» des conditions financières au sein de la zone. Les «spreads» (écart entre les titres) ont en effet augmenté. Ainsi, à la veille des législatives, les investisseurs avaient porté l’écart avec l’Allemagne à 0,63 point, son plus haut niveau depuis le début de la crise du Covid en mars 2020. L’Hexagone empruntait en revanche, à un taux plus favorable de 0,41 point que l’Espagne et de 1,35 point que l’Italie, réputée être le «maillon faible». Les marges sont étroites, et il est à craindre que l’euro poursuive la baisse… sauf récession aux Etats-Unis qui rééquilibrerait la tendance.

La chaleur et son cortège de sinistres.

Comme la guerre en Ukraine ne suffisait pas, il a fallu que les éléments s’y mettent aussi.  A un  printemps sec et plus chaud que la normale succède un été assorti de vagues caniculaires rarement vues. Cela ne va pas sans phénomènes métérologiques violents. Les orages de mai et juin qui ont frappé de  nombreuses régions de notre pays ont généré d'importants sinistres, dont le coût total s'élève déjà à 3,9 milliards d'euros pour les assureurs.  Les fortes températures qui assèchent les sols favorisent les incendies et pas seulement sur le pourtour méditerranéen.

En cette mi-juillet, l'Espagne, la France et le Portugal sont en proie à de violents feux de forêt. Selon le gouvernement espagnol, depuis le mois de janvierplus de 70 300 hectares de forêts sont déjà partis en fumée dans le pays. Après plusieurs feux en Provence et en Languedoc, dans la région de Bordeaux, deux feux ont déjà brûlé près de 3 000 ha de forêt et provoqué l'évacuation préventive de plus de 6 500 personnes, notamment près du site touristique de la Dune du Pilat. Partout, les pompiers peinent à maitriser les feux, malgré  les gros moyens déployés pour y faire face.

Quand  on sait que dans 90% des cas, ils sont d’origine humaine, on comprend les rappels incessants à la vigilance et à  la prudence. Ainsi une campagne « stop  mégots » a été lancée sur les autoroutes de l’arc méditerranéen en particulier, pour sensibiliser au risque les conducteurs et leurs passagers. Mais c’est tout le territoire qui est concerné et de  nombreux maires misent sur la prévention. Il  faut aussi appeler chacun à signaler  tout comportement suspect.  En effet, concernant  l’incendie dans les Pyrénées orientales (1 000 ha détruits), la piste d’un incendiaire est évoquée. Comme pour les attentats, pour faire face à  « l’été de tous les dangers », nous sommes tous concernés !   On comprend que dans ces conditions, de nombreux feux d’artifice aient été annulés.

Pour soulager les équipes sur le terrain, rien de plus simple que de suivre les consignes des sapeurs-pompiers et de respecter les arrêtés départementaux : ne pas allumer de feux à côté de massifs forestiers, veiller à jeter ses mégots  dans des cendriers, surveiller sa consommation d'eau et bien débroussailler ses espaces verts. Quelques comportements civiques qui vont de soi.

Allez, tâchez de passer un  bon été quand même.  On se retrouvera à la rentrée.