LA CHINE EN PANNE
03 octobre 2023
Le déclin est bien là.
N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les importations sont à la baisse. La consommation des ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois moteurs de l’économie que sont les investissements, les exportations et la consommation sont tous en berne sinon au point mort. Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et la main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe jamais, la liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.
La fin de la libéralisation.
La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période faste après le lancement de la politique dite « de réforme et d’ouverture » avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la clause de la nation la plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe. Mais ces dernières années, « l’Empire du Milieu » s’enfonce dans une spirale descendante et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.
Le retour du communisme stalinien.
En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises, y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme des vaches à lait en utilisant les procédés les plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs marchandises sans raison … Le retour du culte de la personnalité, avec la censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela laisse le champ libre à tous ceux qui font abstraction des lois du marché, des sciences, de la nature et même de la géopolitique, avec de lourdes conséquences sur le plan économique. La politique « zéo covid » en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur plus bas niveau depuis des décennies ; celles avec l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années. A cela s’ajoutent l’accent mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe peu à peu des capitaux, des technologies et des marchés américains et occidentaux, provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par une explosion du chômage et faisant replonger dans la pauvreté une grande partie de la population. Mais le régime proclame : « Le marxisme, ça fonctionne ! » .
Le but poursuivi est simple.
Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées par un système politique stalinien qui se sclérose. Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la crise immobilière avec ses villes fantômes et ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce que la « centralisation démocratique peut produire » ! Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples bouddistes et taoïstes au grand dam de Xi le bouffi qui ne comprend pas ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.
Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme politique avec la mise en place d’une véritable démocratie. Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance mondiale comme d'aucuns l'annonçaient !
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