HISTOIRE

TONIC COPE

 J -3

Il fallait bien un feu d’artifice pour terminer la campagne du 1er tour dans le Maine-et-Loire. Il nous a été livré par Jean-François COPE, le Secrétaire Général de l’UMP, invité mercredi soir de Marc LAFFINEUR, le maire d’Avrillé et Ministre des Anciens Combattants. Il y avait bien 600 personnes pour l’accueillir dans la salle Lino Ventura. Tous les parlementaires de la Majorité Présidentielle du Maine-et-Loire et quelques-uns des départements voisins avaient tenu à être présents.

Après une réunion du comité départemental qu’il a animée pour passer les dernières consignes et échanger avec les cadres de la fédération, il s’est adressé aux adhérents et sympathisants, avec son habituelle « gnac » et le ton chaleureux du patron content de se retrouver au milieu des troupes.

Un discours mobilisateur en trois points développés successivement : l’UMP, un parti solide, la campagne et ses enjeux, le programme de Nicolas Sarkozy.

Pour Jean-François Copé, l’UMP reste une avancée majeure. C’est un parti qui assume sa diversité, son ancrage à droite et au centre avec les « familles » qui la composent, et dont la responsabilité est de préparer l’avenir et la reconquête en assurant le renouvellement des générations. C’est aujourd’hui, le parti des valeurs (famille, travail, emploi, social…), des droits et des devoirs. Face à une adversité qui a& tout tenté pour nous dissuader de nous battre, qui a multiplié les atteintes à la personne du Président, critiqué son bilan, tenté d’occulter son projet, l’UMP a fait preuve de solidité avec un Président lui-même d’une « solidité exceptionnelle », qui a une vision stratégique pour la France et qui est habité par une gravité conférée par une charge exceptionnellement lourde. Pour le Secrétaire Général, Nicolas Sarkozy va l’emporter. De toutes façons, l’UMP restera un pôle solide quoi qu’il arrive. L’UMP est un bien précieux qui continuera de nous réunir.

Il en vient aux enjeux de la campagne. La seule question qui vaille, à la veille du scrutin, face à un choix qui engage le destin de la France pour la décennie à venir, dans un monde qui ne sera plus jamais le même : qui est le plus capable ?

« D’un côté un projet cohérent, de l’autre le championnat du ni oui, ni non ! » Et le bilan est parlant : une crise systémique par an, pour lesquelles Nicolas Sarkozy a démontré sa compétence à les gérer, les multiples réformes qui ont permis à la France de s’en sortir moins mal que les autres pays d’Europe. Dans le même temps les socialistes n’ont rien voté et ont proposé des solutions qui ont partout échoué.

Jean-François Copé ne doute pas que Nicolas Sarkozy sera au second tour. Il dénonce au passage la manipulation de quelques sondages faite pour démobiliser nos électeurs. Le 2ème tour, c’est le vrai match qui commence, un rendez-vous majeur. Nous avons un Président qui est au sommet de sa maturité et de son expérience politique. Il avance avec un projet qui repose sur deux piliers.

Le premier, c’est le changement profond de notre modèle social et économique. La dette n’est plus possible, elle impose la réduction des dépenses publiques. Le moteur de la croissance doit être désormais le travail dont il faut abaisser le coût, et pour cela faciliter l’apprentissage et réorganiser la formation professionnelle.

Le second pilier, c’est celui de l’Etat régalien qui assure la sécurité, la justice, l’éducation, garantit la laïcité, régule l’immigration…

Voilà pourquoi nous sommes ensemble. Et le projet se résume en une phrase : « ensemble pour préparer et protéger l’avenir des enfants de France ».

Voilà qui donne du sens à notre engagement politique. Nous avons en commun l’amour de la France et de nos valeurs. Mais la politique nous donne aussi des moments forts de fraternité  et de combats partagés.

Marseillaise !

 


INDECENCE ET ELEGANCE

 

Le moment des campagnes électorales est toujours propice aux règlements de comptes. Quand l’incertitude sur le détenteur du pouvoir point à l’horizon, on voit toujours des « courageux » fuir le bateau au cas où il changerait de main… avec en arrière-pensée un possible retour en grâces. Alors il faut faire oublier les éventuelles compromissions avec celui qu’on abandonne. Pour ce faire, il y a deux chemins. Celui de l’élégance et celui de l’indécence.

Sur le premier, on trouve naturellement Martin Hirsch et Jean-Pierre Jouyet. Ils s’apprêtent à voter François Hollande : ils le disent et personne ne songerait à le leur reprocher. Ni l’un ni l’autre, lorsqu’ils ont été au gouvernement sous Nicolas Sarkozy n’ont fait mystère sur leur ancrage à gauche et leur sympathie socialiste. Leur choix se fait sans renier la tâche accomplie. Ils avaient su dire leur désaccord chaque fois qu’il s’était produit sans pour autant offenser ou cracher dans la soupe. Ils ont tenu leur poste loyalement. Ils ont quitté le gouvernement et ont retrouvé leur liberté. Rien à redire. Leur modération aujourd’hui, c’est tout à leur honneur. Après tout, ils n’ont fait que servir la République.

Sur le second chemin, deux personnalités jettent aux orties sans vergogne leur collaboration avec le gouvernement. Anne Lauvergeon publie un ouvrage en forme de réquisitoire où elle dénonce  maintenant un « système de clan, de bandes et prébendes ». L’ancienne dirigeante d’Areva a pourtant été maintenue à son poste jusqu’au terme de son mandat. Elle avait tout loisir de démissionner, elle ne l’a pas fait. Il ne s’agit pas de lui refuser le droit de juger l’action du gouvernement ou de contester des indécisions industrielles ; elle est encore légitime quand elle en veut à Henri Proglio qui a tout tenté pour la déstabiliser. Elle n’a cependant pas non plus été virée, comme elle l’affirme : son mandat n’a pas été renouvelé au bout de dix ans, ce qui n’est pas la même chose. Et son bilan à la tête de l’entreprise concernée est largement discutable et pas seulement sur l’EPR finlandais. Les déclarations assassines qu’elle multiplie ressemblent à un acte de candidature dans l’équipe « Hollande ». Elle se révèle plus politique que gestionnaire, très bien. Mais sa démarche est indécente.

L’autre personnalité qui n’a pas de retenue pour dénoncer les cinq ans de Nicolas Sarkozy, c’est Jacques Attali. Ses gesticulations sont grotesques. « Il ne laisse que du vent » vient clamer maintenant celui qui hier encore se targuait d’avoir vu entrer en vigueur la majeure partie des 300 « décisions » de sa Commission pour la libération de la croissance. Curieusement le site internet de la dite commission a été fermé. Peut-être est-ce pour faire oublier que le Président lui a confié des missions à deux reprises. Une collaboration gênante pour l’ancien conseiller de Mitterrand au moment où la gauche pourrait revenir au pouvoir. Qu’il soit un homme de gauche, tout le monde le sait. Qu’il dénonce les résultats d’une politique de droite est déjà plus contestable quand le même a préconisé des mesures très libérales sur la croissance. Encore une fois, le fond n’est pas en cause, chacun a droit à sa liberté de pensée. Mais la forme, elle, manque singulièrement.

L’indécence ne fait pas mourir, mais qu’ils ne s’étonnent pas demain si on les traite avec la même violence. Et les coups, sectarisme aidant, pourraient bien venir du camp qu’ils tentent de rallier.

 

 


UN COUPLE D'ENFER !


Permanence BelotLe candidat socialiste aux législatives sur la 1ère cironcscription de Maine-et-loire a ouvert une permanence à Angers, rue des Lices.

Déjà qu'il avait collé quelques affiches à Angers où on le voit dans les bras de Hollande, ce qui lui vaudra le surnom de" bébé-Hollande", voilà maintenant qu'il se met en scène avec ... son suppléant !  Quel couple ! 

Mais " où sont les femmes", chantait déjà Patrick Juvet. Il faut croire que "Bébé-Hollande" n'en a pas trouvé à sa convenance et pourtant la circonscription est grande. La parité prônée par son parti est passée aux abonnés absents. Un peu archaïque le prétendant député...

Inutile d'entrer, tout est en vitrine !!!!


Le mur du çon

 

Il a été franchi par Jacques Auxiette président PS de la région Pays de la Loire avrc sa déclaration : "le candidat sortant a une tendance à mettre en place un système totalitaire" par ses attaques contre les corps intermédiaires et les collectivités locales. L'intéressé oublie sa manière de gérer la mairie de la Roche sur Yon ou encore actuellement le Conseil Régional. En fait de système totalitaire, c'est bien ce qui arriverait à la France si le PS gagnait la présidentielle et les élections législatives : la France se retrouverait sans aucun contre-pouvoir pour lutter contre les "certitudes" PS. Il ferait mieux de dénoncer les systèmes "mafieux" qui règnent dans certains départements tenus par son parti.



PAUL JEANNETEAU DE A à Z

 

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Voilà un document original pour découvrir la personnalité, le travail, les valeurs qui animent le député de la 1ère circonscription. Une manière ludique tout en étant sérieuse de se présenter : chacun peut aborder le document par l'entrée qu'il souhaite à travers le choix des mots.  

Distribué dans toute la circonscription, le A à Z est aussi à disposition à sa permanence de la rue Brémont.

 

 


LA FAMILLE A 100%

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Claude Greff, la Secrétaire d’Etat à la Famille était ce soir à Angers, invitée par le député Paul Jeanneteau et sa suppléante Roselyne Bienvenu, pour un « apéro-débat » consacré à la politique de la famille.

Son exposé commence par un hommage vibrant et convaincu à l’action de Nicolas Sarkozy et un appel sans équivoque à la responsabilité de chacun pour construire la dynamique de la victoire. Et du dynamisme, Claude Greff n’en manque pas. Elle sert remarquablement un Nicolas Sarkozy qui, on la croit, « a tout donné », et qui mérite bien que chacun de nous « donne un peu ».

La politique de la famille qu’elle a pris en charge depuis le printemps 2011 est une politique centrale, même si on n’en a pas toujours conscience. Une politique familiale totalement préservée malgré les épreuves des crises des trois dernières années. Ce sont 100 milliards d’euros par an consacrés aux allocations familiales, au quotient familial, à l’APL, à l’allocation de rentrée scolaire, à l’allocation de parent isolé… celles-ci faisant l’objet au cours des cinq dernières années de réévaluations annuelles.

Nous devons en être fiers.

Cette politique volontariste et complète est unique en Europe. Elle n’est pas sociale, elle est « sociétale ». Elle fait que le taux de natalité des françaises est de plus de 2 enfants par femme, en permettant à 85% d’entre elles de travailler.  Elle profite à tous, mais principalement aux classes moyennes ce qui explique l’importance du quotient familial : y toucher, c’est menacer tout un équilibre qui ouvre sur la prestation d’accueil du jeune enfant, l’aide au logement…

Une politique nationale de soutien à la parentalité.

Sous l’impulsion du Président de la République, la dynamique politique en faveur de la famille ne s’est jamais démentie. Marquée avant tout par le concret et le pragmatisme, elle permet de diversifier les modes de garde, de développer les crèches, de multiplier les assistantes maternelles, de lancer les jardins d’éveil pour les 2-3 ans : ce sont 200 000 solutions de gardes qui auront été financées et mises en place, et autant de prévues pour le prochain quinquennat. Rien à voir avec les 500 000 places de crèches proposées par le candidat socialiste, auxquelles il a plus ou moins renoncé, quand on sait qu’une place de crèche publique coûte 12 000€ à construire.

Le gouvernement ne s’est pas contenté de soutenir les naissances. C’est toute une action qui a été menée pour aider les familles notamment par les « réseaux d’écoute et de soutien à la parentalité ». Claude Greff a lancé les « Maisons pour les familles » pour rendre plus visibles et accessibles les dispositifs existants, ainsi que « la charte pour la parentalité en entreprise » signée déjà par 360 entreprises. Elle soutient le projet de Nicolas Sarkozy de création d’un « agence nationale de recouvrement des pensions alimentaires » pour mettre fin au scandale des pensions non versées.  

Claude Greff rêve d’un ministère du « développement social » tant il lui paraît que la famille est au centre de tout. Sa force de conviction est communicative et on la suit volontiers sur ce terrain.

Un débat s’est engagé ensuite avec l’assistance et a abordé la question de la formation des aides maternelles, le problème de l’interruption des allocations en cas de décès d’un enfant, les modalités du congé parental que la Secrétaire d’Etat préfèrerait « fractionnable »…

Sa conclusion est imparable  et tellement vraie : 100% des Français sont concernés par la famille !

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

URGENCE INTEGRATION

Le drame de la semaine dernière et le parcours de son auteur nous invitent à reprendre d’urgence le travail d’intégration aujourd’hui bien grippé. Justement Gilles Kepel professeur à Sciences –Po et spécialiste de l’Islam a enquêté pendant un an dans les banlieues du « 9-3 ». Les résultats de son étude tombent à point nommé pour irriguer la campagne électorale dont les candidats n’évoquent guère le sujet, c’est le moins qu’on puisse dire.

Qu’apprend-on avec cette étude ?

La structuration communautaire est une réalité. Vingt-cinq ans après sa précédente étude, une population née en France, éduquée en France et dont le français est la langue maternelle, s’est réfugiée dans un repli identitaire par réflexe. Cela se traduit par des exigences, inexistantes autrefois, comme le halal, avec parfois une « vision fermée et exclusive » qui peut aller au-delà de l’alimentation comme ne pas se marier à l’extérieur de la communauté. Or, pour Gilles Kepel, la table et le lit sont des facteurs d’intégration.  Le fait de manger ensemble et celui de dormir ensemble sont remis en cause  et contribuent à un cloisonnement incompatible avec la cohésion nationale.

La non-insertion sur le marché du travail est la principale cause de cet enclavement. L’accès au travail est la clé fondamentale du processus d’intégration. Quand cet accès est impossible, les groupes qui prônent la rupture prolifèrent, comme le salafisme,  qui n’existait pas il y a vingt-cinq ans. Il est urgent de prendre conscience que la moitié des jeunes qui ne sont pas scolarisés dans les zones sensibles sont au chômage. Et c’est un tissu social qui s’est profondément délité, depuis la désindustrialisation qu’il faut restaurer et dans lequel la culture ouvrière véhiculée par les syndicats ou les patronages a disparu. Il ne reste que des mouvements associatifs à caractère religieux, musulmans ou évangélistes, notamment chez les Africains. La socialisation laïque a disparu. Dans ce contexte l’école a beaucoup de difficultés à remplir son rôle et c’est un gros souci parce que l’éducation est porteuse de savoirs et de valeurs. Si les savoirs n’aboutissent pas à un emploi, ils sont dévalorisés et alors les valeurs qui vont avec sont jetées aux orties.

Les banlieues sont calmes aujourd’hui parce que le plan de rénovation urbaine qui a coûté 40 milliards d’euros a permis de résorber en grande partie l’habitat indigne. Mais « il faut passer du béton à l’humain ». Ce sera le principal enjeu du deuxième plan de rénovation urbaine qui commence en 2013. Il faut absolument réussir. La question est de savoir si cette population jeune, dans une zone qui a la démographie de l’Algérie, va avoir les moyens d’entrer sur le marché du travail. C’est un enjeu de politique publique. Sa formation par l’apprentissage aux métiers de l’informatique et de l’industrie compétitive sur le marché mondial est une nécessité si on veut que la question de l’Islam ne se pose plus en termes préoccupants.

Le paradoxe, c’est qu’aux municipales de 2008, beaucoup de jeunes des cités se sont fait élire. Mais il n’y a aucun député provenant des cités. Il est anormal que cette population bien française ne soit pas représentée au parlement et se retrouve donc en dehors du pays légal. Ce n’est pas l’aspect religieux qui doit être pris en compte, mais le fait d’être originaire des banlieues. Un vide qui peut être comblé par ceux qui utilisent le répertoire de la religion. Le plus surprenant c’est qu’avec le printemps arabe en Tunisie, les exilés qui vivaient en France et qui sont rentrés au pays se sont investis dans la vie politique. Au Parlement tunisien, il y a dix élus de France qui ont obtenu que les débats puissent avoir lieu en français… 

On peut rétablir un processus d’intégration

Si on agit sur les deux principaux leviers : l’accès au travail et la reconnaissance politique. Pour cela il faut sortir de l’hystérie pour les uns et de l’occultation pour les autres, et aborder ces questions avec réalisme et sérénité, en évitant de commencer par les deux thèmes stigmatisants, celui de l’insécurité et celui de l’immigration. Car c’est la question sociale qui est la plus importante. 

 


AD LITERAM

 

"Les réserves et critiques que j'entends sur l'opération menée par les hommes du Raid sont indécentes... Je veux rappeler que ces hommes que l'on voit masqués, concentrés sur leur mission, sont aussi des pères de famille, ils ont des enfants, des parents, des amis. Il y a une grande différence entre ces hommes du Raid et ceux qui les jugent : les premiers regardent la mort en face tandis que les autres regardent les images, quand ils ne se regardent pas eux-mêmes".

                                                                                                   François FILLON


LE MOT DU DIMANCHE SOIR

 

LE CHOIX DES MOTS

« Outrance, violence, droitisation, fascisme, homme dangereux, »… la campagne ne manque pas de nous abreuver en mots choisis et si les tribunes conduisent aux excès pour réussir des effets oratoires, c’est toujours devant des publics acquis prêts à les recevoir pour ce qu’ils sont. L’hyperbole fait partie de l’art du discours. Ces mots excessifs participent à l’escalade verbale du débat politique. Quand ils sont utilisés ailleurs que sur les estrades, ils traduisent une volonté de nuire qui peut conduire à l’insignifiance du propos, mais n’en constitue pas moins un affaiblissement de la démocratie.

Il y a des mots dont le sens est plus dévoyé que d’autres : le mot « violence » quand il qualifie une critique acerbe, l’adjectif « fascisant » dans la bouche de Corinne Lepage, pour ne prendre que ces deux exemples, font des auteurs qui les utilisent des apprentis sorciers du langage. Il faut dénoncer ces emplois abusifs , car, dans le débat démocratique, quand les mots sont détournés de leur signification, c’est la démocratie qui est sapée. Pourra-t-on continuer à contredire des opinions quand on ne pourra plus s’entendre sur les mots ? Nous sommes en train de supprimer le sens des nuances. Il suffit d’aller sur internet pour constater cet appauvrissement catastrophique du « logos », c’est-à-dire la capacité à argumenter. Tweeter qui a les faveurs de cette campagne –si tu ne twittes pas, t’es ringard- est ce qui se fait de plus  réducteur dans le genre.

Où sont les esprits nuancés aujourd’hui ?

La campagne, ce n’est pas la guerre. Nicolas Sarkozy n’est pas un fasciste, François Hollande n’est certainement pas un ennemi de la nation. Ce n’est pas une insulte que de cataloguer Jean-Luc Mélenchon de « marxiste » compte-tenu de ses prises de position, mais il n’en a pas moins sa place dans le débat et ses positions font partie du débat bien que son « verbe » imagé ne soit pas toujours respectable.

Attention à la vindicte abusive, aux mots excessifs, aux comparaisons déraisonnables.

Prenons l’exemple du discours de Villepinte : les journalistes ont parlé « d’ultimatums » envoyés à l’Europe. Le ton était vigoureux comme il sied dans un meeting de cette importance, le propos était volontairement simplifié pour aller droit au but, je n’y ai pas vu pour autant la formulation que les médias ont transcrite. Mais « ultimatum » fait vendre probablement plus, et surtout est susceptible de nuire davantage !

La « sphère bobo » est délicate et fragile.

J’ai remarqué que le PS avait tendance à transformer les critiques de Nicolas Sarkozy en « attaques insupportables ». On l’a bien vu dans le débat avec Laurent Fabius qui a commencé par accuser Nicolas Sarkozy d’avoir un discours « violent » parce qu’il avait conclu que le candidat du PS « n’avait jamais rien dirigé ». Celui-ci ne pouvait pas laisser passer le mot et l’a bloqué aussitôt, obligeant Fabius à modifier son propos en « virulence », ce qui n’était pas encore adapté. De même, François Hollande a qualifié « d’outrance » les propos de Nicolas Sarkozy vendredi soir à Lyon. Là encore, procès en diabolisation. Le choix du mot au journal de TF1 est volontaire. Il ne correspond pas à ce qui a été dit, c’est donc un mensonge, mais le téléspectateur n’a pas forcément toutes les billes pour juger et apprécier. Bien sûr, on n’est pas dans un concours de dentelle : le candidat socialiste a été accusé de pratiquer le double langage, de jouer l’esquive ou l’ambiguïté, de ne dire « non » à aucune demande, points sur lesquels les exemples abondent. Ce n’est pas non plus une outrance que de le rendre comptable des décisions de la gauche prises dans les vingt-cinq dernières années. En face, on en fait autant. Affirmer : « Si le PS gagnait les élections, comment cela se passerait-il ? Comme en 1981 ? Comme en 1988 ? Comme en 1997 ? Toutes les vannes sont ouvertes et après il faut des années d’effort pour reprendre le contrôle de la situation », ce n’est pas une outrance, c’est un regard que l’on peut porter sur des réalités telles qu’elles se sont produites. Mais le mot a été lâché.

Pourtant, faire passer Nicolas Sarkozy pour un excité ne marche plus. Pour gagner, il faudra plus que de l’antisarkozysme à proposer aux Français.

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

 « ETATS DE SERVICES »

 

Ironisant sur les « états d’âme » qu’il attribue à Nicolas Sarkozy, Flanby-Hollande-l’improvisateur a cru bon de faire ce trait d’esprit : « Ce sont des états de service que l’on attend ! ».

Comble de la mauvaise foi, évidemment, mais ce n’est pas nouveau. Peut-on vraiment faire comme si le fauteuil de l’Elysée avait été vide pendant cinq ans ? Comme s’il ne s’était rien passé, aucune crise, aucune difficulté, aucun aléas climatique ? Comme si aucune réforme n’avait été menée à bien ? Comme si la France avait été absente de la scène internationale ?

« Etats de services » : des réformes majeures pour adapter la France au 21ème siècle telles que le financement des retraites dont on voit financièrement les effets bénéfiques, du système de santé, de la carte judiciaire, de la carte militaire, de l’Etat avec la RGPP et les fusions de directions dans les départements et régions, du trésor public, de pôle emploi… Des réformes pour favoriser la compétitivité des entreprises telles que celle de la taxe professionnelle qui profite en premier lieu aux établissements industriels, de la TVA anti-délocalisation, de l’auto-entrepreneur, de la création du Fonds Stratégique d’Investissements et de la banque de soutien à l’industrialisation en complément d’OSEO, … Des réformes qui renouvellent la démocratie sociale avec la représentativité des syndicats, l’accord par consentement mutuel, le service minimum, la fin des régimes spéciaux,  le RSA, le service civique… Des réformes qui favorisent la démocratie telles que celle de la constitution,  et des réformes sociétales telles que les lois issues du Grenelle de l’environnement, les peines planchers… Il faudrait encore citer l’autonomie des universités, la réforme des collectivités territoriales, etc…

Au niveau international, il faudrait mettre à l’actif du chef de l’Etat le G20, les initiatives qui ont permis d’abréger le conflit entre la Russie et la Géorgie, les multiples sommets européens pour faire face à la crise financière en Europe née des difficultés de la Grèce et de l’endettement des Etats.

Voilà qui n’est pas rien ! L’Histoire s’en souviendra.

Même sur les pierres d’achoppement du quinquennat que sont la montée du chômage et le pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy n’a pas à rougir de son action. D’abord, la France est le seul pays où le pouvoir d’achat a continué de progresser, trop faiblement certes, mais enfin c’était difficile de faire mieux. Quant au chômage, sa progression n’est pas celle mise en avant par la gauche dans une tromperie habituelle de manipulation des chiffres, et s’il a progressé, c’est dans des proportions bien moindres que celles observées en Europe –excepté l’Allemagne- et dans le monde.

Mais au fait, quels sont ses « états de services » à François Hollande ? Mis à part l’endettement abyssal de la Corrèze, on serait curieux de les connaître !

 

 


“Hollande a un train de retard !”

SauvadetInterview donnée à « Acteurs publics ».


Dans un entretien à Acteurs publics, François Sauvadet, le ministre de la Fonction publique répond à l’accusation portée par le candidat socialiste d’une politisation de la haute fonction publique depuis 2007. Il annonce que les écarts de primes entre fonctionnaires dans les services déconcentrés seront peu à peu éliminés dans les cinq ans à venir.

 

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, François Hollande dénonce la politisation de la haute fonction publique sous Nicolas Sarkozy. Que lui répondez-vous ?

 Cela relève de la désinformation. La réforme constitutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy a apporté des garanties nouvelles en termes d’impartialité, notamment en renforçant le pouvoir de contrôle du Parlement. Je regrette que les socialistes aient voté contre ces dispositions. C’est également le président de la République qui a souhaité que la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale revienne à l’opposition et, pour la première fois de la Ve République, il a nommé un parlementaire de l’opposition, Didier Migaud, à la tête de la Cour des comptes.

Vous n’êtes donc pas favorable à un spoil system [nomination de hauts fonctionnaires proches du pouvoir en place] à la française…

 Non, la France peut se féliciter de disposer d’une haute administration compétente et loyale. Je suis choqué par les propos de François Hollande, qui rappelle les pires heures du Parti socialiste avec le congrès de Valence en 1981, au cours duquel les socialistes avaient clamé “il faut que les têtes tombent”. Ces propos sont d’autant plus inadmissibles que le même François Hollande, recevant récemment 300 hauts fonctionnaires, les félicita de leur présence par ces mots : “Vous avez raison, des postes, il y en aura”. C’est une curieuse conception de la République que d’écarter de grands serviteurs de l’État à chaque changement de majorité. Je suis surpris qu’il n’y ait pas davantage de républicains à gauche pour s’en émouvoir.

Le candidat socialiste appelle de ses vœux une haute fonction publique plus représentative de la diversité de la société française. Êtes-vous d’accord ?

François Hollande a un train de retard quand il évoque la diversité et la parité. Avec l’inscription dans le texte de loi que je viens de défendre devant le Parlement d’un objectif de 40 % de femmes nommées aux plus hauts postes à l’horizon 2018, la France est désormais en avance sur les autres pays européens. C’est un arbitrage qui a été pris au plus haut niveau par le président de la République lui-même. C’est le seul moyen de promouvoir réellement les carrières des femmes fonctionnaires. Nous avons par ailleurs créé 26 classes préparatoires intégrées aux écoles de service public pour les jeunes des milieux défavorisés. L’un d’eux a d’ailleurs intégré l’ENA cette année.

François Hollande se prononce en faveur d’une gestion des ressources humaines plus interministérielle…

J’invite François Hollande à me rencontrer d’urgence ! L’interministérialité existe. La mobilité des agents entre ministères, mais aussi entre fonctions publiques, a été encouragée et facilitée par la loi du 3 août 2009. L’architecture statutaire a été simplifiée, avec des centaines de fusions de corps. Nous avons également créé des corps interministériels pour les attachés d’administration (Cigem) et prochainement pour les infirmières. Nous déployons, pour mettre un terme au maquis des 1 800 primes et régimes indemnitaires différents, un dispositif indemnitaire interministériel unifié avec la prime de fonctions et de résultats (PFR). Nous avons mis en place des directions départementales interministérielles qui ont mis fin à l’éparpillement des anciens services ministériels dans les départements.

François Hollande souligne que le statut de la fonction publique “protège d’abord les citoyens”. Qu’en pensez-vous ?

Je remarque surtout que le candidat socialiste annonce qu’il ne touchera pas au statut de la fonction publique. Quelle drôle de vision de l’avenir d’avoir le regard dans le rétroviseur ! Il confond le statut et le statu quo. Considérer que l’on va pouvoir gérer la fonction publique comme il y a quarante ou cinquante ans est un non-sens. On ne peut pas fixer comme seul cap à nos fonctionnaires d’évoluer dans leur carrière comme dans un tunnel uniquement en fonction de l’ancienneté. Les agents attendent qu’on prenne en compte leur mérite, leurs aspirations, pour bénéficier de parcours professionnels plus attractifs.

Les écarts de rémunérations entre ministères constituent tout de même un sérieux obstacle au passage de fonctionnaires d’une administration à l’autre et compliquent la réorganisation des services régionaux et départementaux de l’État…

La réorganisation des services déconcentrés de l’État (Reate) a en effet mis en lumière des différences de situations parfois importantes entre les agents selon leurs ministères ou corps d’origine. Je me suis saisi de cette question en proposant une harmonisation par le haut des avantages sociaux (cantines, crèches, Cesu, chèques-vacances, etc.). Une avancée qui a abouti, fin 2011, au vote à l’unanimité du budget du comité interministériel à l’action sociale présidé par la CFDT.

Et s’agissant des salaires ?

Les écarts de primes notamment entre des fonctionnaires qui assument les mêmes missions dans les mêmes bureaux sont incompréhensibles. Le gouvernement a pris l’engagement d’aligner les rémunérations dans les quatre à cinq ans à venir. Cela représente un effort budgétaire, mais c’est une nécessité et cela s’inscrit dans notre volonté d’équité et de justice vis-à-vis des fonctionnaires. Depuis cinq ans, nous avons conduit un vaste chantier de rénovation des grilles indiciaires (nouvel espace statutaire pour les agents de catégorie B, nouveaux grades à accès fonctionnel pour les cadres de la fonction publique). Le salaire des professeurs débutants a augmenté de 18 % depuis 2007 et nous avons aligné, le 1er janvier, le minimum de traitement de la fonction publique sur le Smic.

Les fonctionnaires de l’État ont profité du reversement de la moitié des économies réalisées grâce aux suppressions de postes. Quels sont les derniers chiffres ?

Quelque 160 000 départs à la retraite n’ont pas été remplacés depuis 2007 et la moitié des économies réalisées ont été reversées aux agents de l’État sous forme de primes et des augmentations que je viens d’évoquer, soit une enveloppe de près de 2 milliards d’euros depuis 2008. Cela a permis une augmentation du pouvoir d’achat des fonctionnaires de près de 10 % hors inflation. C’était un engagement du président de la République et il a été tenu. De ce point de vue, la Révision générale des politiques publiques (RGPP) a été une démarche “gagnant-gagnant” pour les fonctionnaires et les comptes publics. J’observe d’ailleurs que François Hollande ne compte revenir sur aucune des grandes réformes de la RGPP : création de Pôle emploi, fusion des services des impôts et des trésoreries, réorganisation de la carte judiciaire et de la carte militaire.

Nicolas Sarkozy a annoncé la fin du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux pour les enseignants des écoles maternelles et primaires. Est-ce la fin du “un sur deux” ?

Non, la règle du “un sur deux” est maintenue, au moins jusqu’à la fin 2013. Contrairement à ce que le PS prétend, elle n’a jamais été appliquée de manière aveugle et brutale. Elle n’a pas touché les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers. Les ministères de la Justice et de l’Enseignement supérieur ont été préservés. Toutes les administrations n’ont pas été placées sous la même toise. Vouloir aujourd’hui embaucher 65 000 fonctionnaires, c’est faire semblant d’ignorer la situation dans laquelle nous nous trouvons. Qui en Europe s’autorise une telle politique ? Le choix que nous avons fait, c’est d’agir sur les départs en retraite là où d’autres licencient leurs fonctionnaires.

Combien de postes représente l’arrêt du “un sur deux” dans l’enseignement primaire ?

Le non-remplacement des départs en retraite dans les écoles primaires et maternelles concernera encore 5 700 postes à la rentrée de septembre 2012. L’annonce de Nicolas Sarkozy vaut pour la rentrée 2013, ce qui devrait représenter plus de 5 000 postes.

Les autres ministères risquent de s’engouffrer dans la brèche. Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’État pourra-t-il être poursuivi après 2013 ?

En 2013, il faudra faire le point et engager une réflexion sur ce que doit être le périmètre d’un État moderne et ce qu’on doit en attendre. Le nombre de départs en retraite va diminuer à partir de 2014, ce qui va à la fois réduire les effets budgétaires du “un sur deux” et limiter les recrutements des ministères si l’on s’en tient à remplacer les départs en retraite. Cela étant, il y a encore trop de postes en doublon entre les services de l’État et les collectivités.

Après les ministères, ce sera donc au tour des collectivités d’appliquer le “un sur deux” ?

Entre 1998 et 2009, les collectivités territoriales ont créé 540 000 postes de fonctionnaires, dont seulement 130 000 s’expliquent par des transferts de personnels venus de l’État ! Les élus locaux ne pourront pas s’exonérer d’un effort sur leurs effectifs. Ils doivent examiner l’efficacité de leurs dépenses et prendre toute leur part à la réduction des déficits publics. Je suis surpris des positions protestataires des grandes associations d’élus, telles l’ARF et l’ADF. Dans la période que nous traversons, ce n’est pas responsable. Les administrations françaises, qu’elles soient nationales ou locales, doivent s’unir pour ramener les finances publiques à l’équilibre.

Le 29 janvier, le président de la République a évoqué l’idée de moduler les enveloppes versées par l’État aux collectivités locales en fonction de leur vertu budgétaire. Qu’en pensez-vous ?

Le gel des dotations, déjà effectif, conduira immanquablement les collectivités à s’interroger sur leurs dépenses de fonctionnement et à trouver des gains de productivité. Sans quoi, elles seront contraintes de réduire leurs investissements, ce qui serait dommageable pour l’économie française. Je suis optimiste sur la capacité des élus locaux à contribuer au désendettement de la France. Si tel n’était pas le cas, il faudrait prendre des mesures plus contraignantes.

Propos recueillis par Laurent Fargues

 


IMMIGRATION : L’ARNAQUE DE LE PEN

 

Même en se déplaçant au Mesnil Amelot pour le décor d’un centre de rétention, "Jeanmarine" nous raconte des balivernes sur l’immigration que Jean-Luc Mélenchon qualifie, non sans raison, de névrotiques.

Obligée de se replier sur ses « valeurs sûres » pour défendre son pré carré et limiter l’érosion des intentions de vote provoquée par un programme qui fait peur à tout le monde, elle force le trait pour revenir dans le débat. Après le pseudo scandale de la viande halal qui lui est revenu dans la poire comme un boomerang, elle qui accuse Sarkozy de tous les maux, voudrait maintenant le transformer en « traitre » à la cause de la France.

Que nous dit la « grande prêtresse » du Front ?

« Les chiffres officiels le montrent clairement, la France et les Français ont continué pendant cinq ans et continuent de subir une immigration massive et incontrôlée… En 2010, il y a eu 70% de titres de séjours supplémentaires délivrés par rapport à 2000 lorsque Lionel Jospin était Premier ministre ».

Au-delà des discours politiques que la période électorale pousse à la surenchère, La présidente du FN s’appuie sur les fantasmes d’une opinion publique imprégnée de clichés fortement ancrés, plus que sur la réalité. Ce qui a été vérifié par une enquête IPSOS (août 2011) : 79% des Français estiment que le nombre des immigrés a augmenté dans les cinq dernières années, 54% jugent qu’ils ont un impact négatif et 52% les trouvent trop nombreux. Interrogés en 2007, ils multipliaient déjà par trois le chiffre réel !

Première réalité : en terme d’intensité de flux migratoire, la France occupe le bas du tableau des pays d’Europe. Selon l’Ined, la proportion des immigrés demeurant en France serait de 10,7% (13,1% en Allemagne, 21,3% au Canada…), soit 7,2 millions d’immigrés légaux  en prenant le concept de définition des Nations-Unies. Depuis 1995, la France est, avec le Japon, le pays riche qui a accepté le moins de nouveaux entrants. Le décalage de perception provient du nombre des enfants d’immigrés, recensés par l’Insee en 2008 à 3,1 millions de 18-50 ans nés sur son sol. C’est vrai, les flux migratoires sont durables, mais limités.

Mme Le Pen veut supprimer dans le droit français toute possibilité de régulariser un immigré clandestin. C’est un vœu pieu. D’abord, c’est ce qui se pratique à quelques exceptions près. Il est plus important, comme le propose Nicolas Sarkozy de régler le problème du conflit entre la justice administrative et la justice pénale qui rend les choses très compliquées aujourd’hui pour les expulsions des irréguliers.

Deuxième réalité : les étrangers ne touchent pas trop « d’allocs ». Grosso modo, et n’en déplaisent aux porteurs de fantasmes qui surfent sur les cas médiatisés, toutes les études faites dans les pays d’Europe y compris en France, globalement les immigrants déboursent plus pour leur protection sociale qu’ils ne perçoivent de prestations. Ils sont en effet surreprésentés dans les classes d’âge actif qui cotisent : 70% ont entre 20 et 60 ans. Ils bénéficient de transferts importants pendant leurs jeunes années (chômage, aides sociales et familiales) mais profitent moins des prestations santé et retraite (deux postes qui représentent 80% des dépenses sociales). Ils ont une espérance de vie inférieure aux natifs. On estime que le solde des immigrés au budget des administrations est de l’ordre de 3 à 4 milliards d’euros : faible, mais positif.

« Enjeux – Les Echos » rajoute deux autres clichés couramment admis : « ils prennent le travail des Français », alors qu’en réalité leurs emplois sont largement complémentaires, et « leurs enfants paieront nos retraites » alors qu’ils ne pourront qu’en alléger un peu le fardeau.

Sur le premier point, les services de l’Etat veillent particulièrement à ce que le recours à l’immigration de travail ne soit pas une manière de servir des salaires inférieurs. Les études montrent que l’effet est marginal sur la population. La concurrence est faible entre travailleurs résidents et étrangers.

Sur le second, il s’avère, chiffres à l’appui que le vieillissement est peu sensible aux flux migratoires. Les migrants ne peuvent renverser une pyramide des âges défavorable. Avec un taux de fécondité de 3,3 à leur arrivée, les immigrés améliorent le taux français de 0,1 point.  Au bout d’une génération, leur comportement se rapproche de celui des natifs.

Peut-on toujours durcir la politique d’immigration et la répression, comme le préconise la candidate d’extrême droite, au mépris du réalisme ? Sauf à entourer la France de barbelés électrifiés et refaire le mur de l’Atlantique... jusqu’à Menton, la pression migratoire continuera de se faire sentir. La surenchère en ce domaine comme dans tous les autres, n’apporte qu’illusion. C’est une forme d’arnaque.

Une fois qu’on a dit tout cela, il nous reste à trouver les remèdes aux maux venus d'un demi-siècle d’erreurs en politique du logement, d’accueil, d’intégration et j’en passe. Depuis 2007 un travail en profondeur a été entrepris avec la politique de rénovation urbaine, mais c’est une tâche de très longue haleine. On peut durcir toutes les lois pour dissuader de venir, cela ne règlera pas les problèmes sociaux des banlieues. En ce domaine, c’est de continuité dont on a besoin. 

 


ET « PEAN » DANS LE MILLE !

 

Intéressante cette mise au point dans le Figaro, d’Alexandre Djouhri, l’homme d’affaires mis en cause dans « la République des mallettes » de Pierre Péan. On y découvre comment se fait le journalisme de pseudo-investigation à base d’enquête pour le moins … approximative. A force de trop vouloir prouver à tout prix, on ne prouve rien. Mais il faut penser au nombre de gogos qui croiront dur comme fer ce qui est dénoncé sans savoir que c’est sur la base de recoupements plutôt frelatés. Ainsi, on détruit le lien de confiance entre les élus et les citoyens. Volonté de nuire ou aveuglement idéologique ?

Je ne prends pas la défense d’Alexandre Djouhri, que je ne connais pas. Ce qu’il dit doit être pris en compte au moins autant que les allégations de l’auteur du livre qui le met en cause. Si c’est faux, qu’il porte plainte, pense-t-on immédiatement : l’intéressé balaie cette possibilité, arguant des facilités dont bénéficient les journalistes qui diffament pour éviter une condamnation dès lors que les juridictions leur reconnaissent facilement le bénéfice de la bonne foi, « même quand la fausseté des faits est avérée ». Ce qui est vrai et vérifiable. Et comme en plus il suffit de multiplier les précautions d’écriture en rappelant au lecteur qu’on n’a pas la preuve de ce qu’on avance et que l’on n’est pas obligé de citer ses sources qui restent alors anonymes et seules responsables des allégations, tout procès est perdu d’avance.

Ce que veut mettre en cause Alexandre Djouhri, c’est, à la lumière de faits précis cités dans le livre, démontrer que la méthode manque de sérieux et qu’on se trouve loin des pratiques du journalisme professionnel, citant l’exemple de son ami Henri Azuelos, présenté comme « abattu le 18 juin 1997 » alors qu’il est décédé d’une leucémie à l’hôpital américain… Effectivement, si tout le livre est du même tonneau ! Et de souligner toutes les contre-vérités le concernant, rendues impossibles par les dates et les lieux cités, et les personnes incriminées. Ce qui permet à l’auteur du livre, Pierre Péan, d’affirmer tout de même qu’il n’avait « jamais autant mesuré le fossé existant entre la vérité judiciaire et la vérité tout court », en laissant croire que c’est lui qui approche de la vérité en colportant des rumeurs sans vérifier, alors que la justice s’embarrasse de la recherche des preuves et serait condamnée à l’impuissance.

Une manière de procédé qui s’apparente à celle de la « Terreur de 1793 » conclut Alexandre Djouhri, en se référant à la loi votée par la convention dite « loi des suspects » qui favorisait la délation et la dénonciation calomnieuse.

On a envie de dénoncer avec lui les dérives de plus en plus fréquentes du journalisme dit « d’enquête », qui permet, certes de gagner facilement de l’argent, mais qui ne rend service ni au journalisme, ni à la démocratie. Le marché est inondé de ces livres racoleurs et de sites internet qui pratiquent les mêmes méthodes.

Si on veut dénoncer le système dit « des mallettes » qui a certainement existé, il faut étayer les accusations sur des investigations sérieuses et des faits avérés avant toute mise en cause. N’est pas Montaldo qui veut !… Ou laisser la justice faire son travail.

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle
L’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est l’événement de cette semaine. Avec un effet prévisible : la bipolarisation autour de sa candidature et celle de François Hollande.  Ce qui marque le paysage cependant, c’est la captation du débat sur tous les thèmes qu’il lance, qu’il s’agisse du recours au referendum pour la formation des chômeurs ou de l’introduction de la proportionnelle dans le mode d’élection des députés. Le ton aussi compte et ses accusations de mensonge concernant son concurrent direct n’ont pas manqué de secouer la classe politique. Une avalanche d’agressions verbales et d’insultes a apporté la réplique. Sauf que nous, on y est habitué depuis cinq ans.

A gauche, rien de nouveau. Et Valérie Pécresse n’a pas complètement tort quand elle souligne « la vacuité de la campagne de François Hollande ». A noter le lapsus révélateur –il n’a pas complètement faux- du candidat socialiste quand il affirme : « aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France » ce qui a aussitôt provoqué les protestations de Jean-Luc Mélenchon et de Marie-Georges Buffet (tiens, elle existe encore ?), sortie de son placard pour l’occasion. Cela a permis à « l’amère de Lille »  de jouer les « pompières de la gauche », son rôle favori. A noter aussi, la très grande discrétion des médias qui se sont bien gardés de reprendre les déclarations de M. Hollande sur les « camps de roms ». Il a beau avoir alambiqué son expression, c’est pourtant bien ce qu’il a proposé. Que n’aurait-on pas entendu si le propos avait été tenu par Claude Guéant … Chasserait-il lui aussi sur les voix du Front National ? On retiendra son passage par la Corrèze pour présider le Conseil Général qui est le plus endetté de France. Il y prône la rigueur douce… en demandant l’aide de l’Etat : vous avez dit bizarre ? Un exploit dont les socialistes ne se sont pas vanté, c’est le « Fiabusco », je veux dire le fiasco de Fabius en Chine : envoyé par son candidat, il n’a pu rencontrer aucun dirigeant important du pays. En sera-t-il moins arrogant ?   Pour faire bon poids on terminera sur cette affirmation très nuancée de Claude Bartolone : le quinquennat qui s’achève est « un quinquennat de faussaires ». Il parlait certainement pour lui, de l’affaire Guérini, des malversations du département de l’Hérault ou du financement du PS dans le Pas-de-Calais. Plus inquiétante est la campagne qui est lancée pour préparer les esprits à une purge stalinienne en cas de prise du pouvoir : la valse des hautes fonctionnaires catalogués qui seront remplacés par de « bons et vertueux » encartés au PS.

Du côté des Verts, il y a de quoi s’amuser. L’Eva n’en rate pas une. Elle a voulu nous faire croire qu’elle pouvait se faire élire « en allant se faire voir chez les Grecs » ! C’est bien ce qui lui pend au nez. En répondant sur TF1 à une mère de famille qui l’interrogeait sur son pouvoir d ‘achat, elle a cité notamment que les appareils ménagers devraient avoir une vie plus longue que deux ou trois ans : décidément, on n’a pas les mêmes engins. Chez nous ils durent une dizaine d’années en moyenne. C’est un détail. Pour le reste, elle rabâche les accusations éculées sur Nicolas Sarkozy, président des riches.

Le Béarnais se cramponne. Coincé autour de 10-12%, il multiplie les appels au regroupement des centristes, qui ne l’entendent pas et hurle contre la « sarhollandisation » du débat. Cela rappelle la caricature des Guignols, vous savez le « ben, heu… » pour essayer de mettre son grain de sel. Rien de nouveau. A la place de son âne, il devrait s’acheter un chameau : c’est plus pratique pour traverser le désert. Alors que s’il était un peu moins tourné vers son nombril, le plus beau du centre, il pourrait faire du bon boulot avec Nicolas et participer activement au redressement du pays.

Morin ; comme on s’y attendait, a jeté, lui aussi l’éponge et appelé à rejoindre le combat du Président sortant. Ce qui a fait dire à François Bayrou ce trait d’humour très gascon (prononcer gars con) : avec Christine Boutin « ça fait zéro + zéro = la tête à Toto ! ». Pas sûr !

La machine Sarkozy s’est mise en marche. On l’a bien vu avec le meeting de Marseille consacré à la France : la foule, l’état-major au grand complet, la musique et surtout des drapeaux tricolores et rien que du tricolore pour ce rendez-vous consacré à la France. Un discours d’anthologie qui a remué la sphère médiatique et la gauche bobo : c’était fait pour ça. Nicolas Sarkozy était samedi rue de la Convention pour inaugurer une permanence sobre à souhait. Il était ce matin aux halles de Rungis  (non, il n’a pas acheté un steack halal), puis chez Alsthom à Aytré et aux « Boucholeurs », ce village ravagé par la tempête Xynthia. On a droit aussi à une polémique fabriquée de toute pièce sur l’arrivée de Borloo chez Véolia – c’est faux- dans laquelle tous les candidats et surtout la gauche se sont engouffrés avec une violence suspecte. Sarkozy remonte : tout doit être fait pour l’empêcher. « TSS » : on connaît. Certains avaient déjà tenté ça pour l’UMP avec le succès que l’on sait. Ils peuvent cogner dur, Nicolas Sarkozy n’est jamais aussi bon que dans cette situation d’adversité.

Et Le Pen c’est La Panne. La pauvre Jeanmarine en est réduite à l’invective et à tenter de remobiliser même ses propres troupes. Elle reste encore troisième si l’on en croit les sondages, mais l’espoir d’être au deuxième tour s’amenuise de jour en jour, accréditant l’idée que voter Le Pen, c’est un vote perdu. Son programme n’est pas crédible et l’on sait, ce soir, qu’il lui faudra bien trouver ses cinq cent signatures.  Citer Brasillach dans un meeting, n’est pas la meilleure façon de rameuter les foules, même si peu de gens savent aujourd’hui qu’il était un collabo. Elle a trouvé un cheval de bataille avec l’abattage halal : son registre anti-immigration  en a été ragaillardi l’espace d’un week-end. Mais la manipulation était trop grosse, et surtout l’exploitation reposait sur une exagération qui a mis tout le discours (grotesque) par terre. Minable !

 

 

 


LE BILLET DU DIMANCHE

 

L’INDIGNATION SELECTIVE

L’indignation est à la mode, ou plutôt était. C’est le nonagénaire Stéphane Hessel qui en a lancé le principe avec son opuscule de vérités toutes faites et réchauffées, écrites au kaléidoscope de poncifs éculés et d’une cataracte prononcée de l’œil droit. Avec la crise espagnole, le slogan a été repris par les campeurs de la « plazza del sol » et quelques suivistes à travers le monde. On n’en parle plus guère. L’indignation, c’est bien ce qui reste à la vieillesse. Mais à quoi ça sert, une fois l’émotion passée ?

Le Parti socialiste, toujours en avance dans les combats, a voulu jouer de l’indignation, lui aussi, à la suite des propos de Nicolas Sarkozy à Annecy, concernant les « mensonges » de François Hollande. Il n’y a pourtant là rien de bien méchant.  « Il n’y a que la vérité qui blesse », excusez-moi d’avoir recours à cet aphorisme.

D’abord, en matière d’agression caractérisée, Nicolas Sarkozy a un sacré retard à combler sur le PS. Depuis 2007, on y a pratiqué le concours de la formule antisarkozyste la plus violente : Martine Aubry aurait pu recevoir le premier prix lorsqu’elle avait comparé le Président de la République à Bernard Madoff, l’escroc du siècle, Benoit Hamon un accessit avec sa formule « le président de la triche », et le mouvement des jeunes socialistes de la Vienne classé « hors concours » avec les affiches qu’ils avaient placardées sur lesquelles Nicolas Sarkozy était caricaturé en Adolf Hitler.

« François Hollande ment du soir au matin » : il n’y a pas de quoi s’étrangler d’indignation. D’abord parce que c’est vrai. Tout au moins pour les Français qui refusent de croire toutes les contre-vérités énoncées par les socialistes depuis quatre ans (voir le dossier ci-contre) et surtout depuis le début de la campagne. François Hollande ne se complaisait-il pas la veille à dénoncer : « le quinquennat  de Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un bilan, c’est un fiasco ! ». Faire croire qu’il n’y a rien eu de fait de positif, au mieux c’est un mensonge, au pire c’est de l’imbécillité. Et que dire des fameux « 70 milliards de cadeaux faits aux riches », somme totalement inventée qu’ils sont incapables de justifier concrètement. Un mensonge inqualifiable fait pour cacher la réalité d’une politique sociale généreuse. Promettre de revenir sur la retraite à 60 ans, même pour quelques cas, encore un mensonge, pour une raison toute simple : la réforme a été calculée sur la base d’une croissance de 2,5% par an, autant dire qu’on prend déjà du retard sur l’échéancier. Aucune marge.

Et d’ailleurs, le candidat socialiste n’a pas d’autre choix que de mentir. En raison de son programme flou,  des surenchères sur sa gauche et du côté des verts, il est condamné à des contorsions permanentes. Cela aboutit à un double discours sur la finance, des convictions fluctuantes sur l’avenir du parc nucléaire, des circonvolutions pour maintenir la création de 60 000 postes dans l’éducation sans créer de fonctionnaires supplémentaires ! Et il y a bien d’autres sujets….

François Hollande peut crier à la « manipulation, à la caricature » et refuser de se placer sur ce terrain-là, mais c’est ce qu’il fait lui-même en permanence, et quand ce n’est pas lui, ce sont ses seconds couteaux. Encore un mensonge : « écoutez ce que je dis, ne regardez pas ce que je fais ». François Mitterrand, auquel il se réfère souvent, voilà un bel exemple de tromperie. Celui qu’il va jusqu’à mimer dans ses meetings était passé maître dans la dissimulation ce qui lui avait valu d’être désigné comme le « Prince de l’équivoque » ?

S’indigner, ça ne coûte pas cher et ça fait bien !

 

 


Y’A PAS PHOTO, C’EST SARKO QU’IL NOUS FAUT !

  NS 2012

Depuis mercredi soir, le décor de la campagne est pratiquement planté. Avec l’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy, candidat à sa succession à la tête de l’Etat, le vrai débat va pouvoir avoir lieu entre les deux principaux protagonistes, puisque les enquêtes d’opinion nous indiquent, pour l’instant, qu’ils font largement la course en tête et que la coupure s’est faite avec les suivants.

S’il est un souhait à formuler sur la ligne de départ de cette compétition présidentielle, c’est que les Français et les candidats ne se trompent pas de campagne. Le caractère particulier du débat présidentiel 2012 est d’être contraint, par la force de la réalité, à trois sujets impérieux pour l’avenir d’un pays aujourd’hui invité à emboîter la marche vive du monde, ou à décrocher. Le premier est la reconquête le plus rapidement possible d’un équilibre budgétaire durable. Le deuxième impératif de cette campagne, en partie conditionné par le précédent, a trait à la restauration de notre compétitivité, principale clef du redressement de l’emploi.  Et le troisième grand enjeu de cette campagne est l’éducation, depuis trop longtemps délaissée. Mais la contrainte budgétaire laisse imaginer qu’une grande politique éducative ne peut se résumer à l’affectation de moyens supplémentaires.

Dès le premier soir, Nicolas Sarkozy a imprimé sa marque et donné le ton. La veille, François Hollande l'avait accusé d'avoir commis « toutes les erreurs en cinq ans » et avait qualifié son quinquennat de « fiasco ». Pour son premier meeting de campagne, le Président désormais candidat a rendu coup pour coup. On l’a senti Heureux d'être enfin dans l'arène, heureux d'être au combat, heureux de pouvoir lâcher ses coups. Et il a sorti, à Annecy, l'artillerie lourde. Premier thème de réponses : les mensonges ou le mensonge permanent. Un défouloir bienvenu après quatre années d’insultes incessantes. On n’aurait pas compris qu’il se gêne. Il a dénoncé la « faiblesse » et la « lâcheté » du député de Corrèze, lui reprochant de mettre la France « à la merci des marchés financiers » et surtout de « mentir matin et soir ». Remettre en cause la réforme des retraites, « laisser filer les déficits », donner le droit de vote aux étrangers, « compromettre l'avenir » de la filière nucléaire, a-t-il égrené, « c'est affaiblir la France ». Et « laisser croire que l'on peut affaiblir la France sans risque pour les Français, c'est mentir aux Français ».

Lui se pose comme le candidat du « courage », de « l'honnêteté », du « devoir ». Lui se veut le candidat hors système, proche du « peuple », tandis que François Hollande serait celui des « élites », dont « il ne sort que des compromis boiteux ». Une posture pour le moins osée mais que justifie le « seul contre tous » qui lui est imposé et surtout les négociations d’appareil entre PS et Verts. « Les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, tout le monde parle à la place du peuple sans jamais se soucier de ce qu'il veut. Cela ne peut pas durer », a-t-il continué, se posant en héritier du général de Gaulle pour mieux défendre ses propositions de référendum  et se donnant pour ambition de « rendre la parole à cette France du non.  Ces hommes et ses femmes des classes populaires et moyennes qui ont envie de dire non pour exprimer leur détresse et parfois leur colère, il faut les respecter, il faut les écouter »,

« Les Français vont redécouvrir Nicolas Sarkozy, son vrai visage », confie un de ses conseillers. . L'offensive vise à reconstruire, par touche, son image. Nicolas Sarkozy veut faire oublier ses « erreurs » des débuts du quinquennat. Et tordre le cou à ce qualificatif de « président des riches » que la gauche est parvenue à lui accoler. On avait déjà vu François Fillon à la manœuvre sur ce terrain-là, dans « des paroles et des actes », un premier ministre qui en a remis une couche aujourdh’ui sur le « mensonge » des 70 milliards de soi-disants cadeaux fiscaux. Il s'est donc appliqué à donner aux Français l'image d'un homme près du « peuple », à l'écoute, désormais « loin du protocole » et de la « lourdeur de la fonction » présidentielle.

L'audience du président mercredi soir sur TF1 (10,7 millions de téléspectateurs) est la preuve qu'il intéresse toujours et que sa parole n’est pas si décrédibilisée que cela. Elle reprendra toute sa valeur quand, sous les coups de boutoirs de la campagne et l’évidence des responsabilités, les masques tomberont.

Fatalement.


« SARKO OU LE COMPLEXE DE ZORRO »

 

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Maintenant que Nicolas Sarkozy est candidat, voici un livre que je conseille aux indécis et à ceux qui doutent encore de lire avant de se décider.

Au moment où la France et l’Europe traversent une crise dont seule l’opposition socialiste ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité, l’élection présidentielle du mois de mai prochain revêt une importance d’autant plus exceptionnelle.

A qui va-t-on confier le navire France par si gros temps ?

Claude allègre n’est pas « sarkolâtre », c’est le moins qu’on puisse dire. Mais ce livre a le mérite de donner tous les éléments pour faire un choix circonstancié. Il n’est pas toujours tendre avec le bilan du Président, mais il fait le tri entre ce qu’il considère comme des échecs et les vraies réussites. Voilà une analyse intéressante du quinquennat qui s’achève. On ‘est pas obligé de partager tous les points de vue de l‘auteur, mais au moins, on ne sent jamais ni haine ni flatterie dans les jugements.

Les références sont nombreuses, la connaissance du milieu politique vu de l’intérieur apporte des éclairages inédits, les comparaisons avec de Gaulle, Giscard, Mitterrand  situent l’analyse dans une perspective historique, en dépassant le superficiel de l’actualité quotidienne et des jugements expéditifs des médias ou d’internet.

Interrogé par le journaliste Dominique de Montvalon, Claude allègre se pose en homme libre qui n’attend plus rien de personne. Ce sont deux personnages qui connaissent parfaitement la vie politique, l’un comme acteur, l’autre comme observateur. François Hollande comme Nicolas Sarkozy n’ont pas de secrets pour eux. Ils nous font pénétrer au cœur de leurs stratégies et de leurs ambitions et nous en font découvrir les qualités et les défauts.

En même temps ce livre décrit parfaitement ce monde en pleine mutation qui sera formidable si nous relevons les défis qui nous attendent et, si, pour commencer, nous apprenons à ne pas en avoir peur.

L’ancien Ministre de l’Education Nationale, qui déjà, voulait dégraisser le « Mammouth », nous fait part finalement de sa préférence. Il désigne clairement celui qui est apte, selon lui à affronter le gros temps qui sévit. Un choix de raison, comme il sied à un membre de l’Académie des sciences.

Je vous laisse découvrir qui est l’heureux élu.

 Claude Allègre avec Dominique de Montvalon : « Sarko ou le complexe de Zorro » Chez Plon.

 


AVANT LA DECLARATION DE NICOLAS…

 

Le coup d’envoi officiel sera donné ce mercredi soir au 20H de TF1. Nicolas Sarkozy entre en campagne et on peut s’attendre à un marathon déterminé du type « on part à fond, ensuite on accélère ». Face à « l’homme normal », il ne sera pas difficile de faire la différence avec le surdoué. Mais le pari est quasi-héroïque tant le pilonnage depuis cinq ans  sur le Président a imprégné les esprits pour l’affubler de tous les défauts et lui faire porter tous les maux.

Beaucoup pensent qu’il faudrait un miracle pour le sortir des tréfonds de « l’antisarkozysme » qui réunit dans les 70% de Français prêts au rejet. Pourtant le bilan est là. Au-delà des mauvais chiffres du chômage qui sont dus à la conjoncture économique européenne et mondiale et non à son action, quoi qu’en disent les hiérarques de gauche, au-delà des piètres performances du pouvoir d’achat qui a été plus préservé qu’on ne le dit, l’œuvre de désintoxication de l’addiction à la dette publique est bien entamée, les réformes structurelles ont été nombreuses et ont encore besoin de continuité pour être totalement abouties, les évolutions sociales ont été multiples et ont permis de faire passer des réformes douloureuses sans casse… Que faut-il de plus ?

Doit-on s’arrêter encore et toujours à l’épisode du Fouquet’s, grossi jusqu’au ridicule quand on connait la nature réelle de l’établissement qui n’a rien à voir avec les salons feutrés et sélects de la Maison de l’Amérique latine, boulevard St-Germain qui sert de cantine aux socialistes ?  C’est confondre l’accessoire et l’essentiel !

Evidemment, je ne m’aventurerai pas à affirmer que tout a été parfait dans le quinquennat qui vient de s’écouler. Si la perfection était de ce monde, ça se saurait. Je désespère pourtant de voir les Français ouvrir les yeux sur la réalité, entraînés qu’ils sont dans le tourbillon des propositions multiples et des solutions miracles, des prophètes du redressement indolore, des accusateurs de tous horizons, des procureurs de toutes obédiences, des experts de pacotilles, des rapporteurs de « mauvaises-nouvelles-qui-prouvent-que »…

Quelques voix se sont pourtant élevées contre cet abattage systématique : André Bercoff, Eric Brunet, Claude Allègre dans leurs ouvrages donnent des arguments concrets et convaincants. Ils sont aussitôt catalogués comme « collabos ». Comme si se débarrasser de Sarkozy relevait de l’œuvre de salubrité nationale.

Il faudrait un électrochoc. Je l’appelle de tous mes vœux. Il n’est pas impossible qu’il y en ait un. Il arrive que parfois trop, c’est trop. Un événement international, une nouvelle tempête économique : tout peut arriver…

La catastrophe est imminente, nous dit-on, il n’est pas impossible que l’opposition s’en empare, comme aurait dit Raymond Devos. Quel coup de tonnerre va réveiller les Français ?

C’est cet éclair de lucidité qui manque actuellement !

 

 


OUEST-FRANCE PERD SON AAA !

Des erreurs comme celles-là, ça n'est pas tolérable dirait Bayrou !

Faisant l'analyse de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire, Ouest France fait encore très fort dans l'information tronquée. Déjà faire erreur sur l'étiquette de Paul jeanneteau en l'affublant du tablier PS, ce n'est pas très professionnel. Mais c'est un peu gros d'oublier que Roselyne Bachelot avait fait pratiquement 47% des voix au 1er tour, ce qui rendait l'élection quasiment assurée. 

Il est probable que cela ne collait pas avec la "limpidité" de la démonstration qui voudrait que la circonscription soit pratiquement acquise à la gauche. Tu parles !

Allez on retire un A au journal. 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

On approche des « choses sérieuses ».

En attendant « Godot », pardon Sarkozy, faisons le point sur cette semaine qui vient de s’écouler et qui nous a apporté son lot de « farces et attrapes » en tous genres. Pendant que l’on s’interroge sérieusement de savoir si un « sextoy » est porno ou non, la France n’a pas échappé à ces pirates de l’air d’un type nouveau qui consiste à faire grève pour protester contre un texte législatif fait pour les empêcher de sévir. Ils ont réussi à gêner bien des braves gens, mais ils n’ont rien pu changer au déroulement législatif. Une grève pour rien, ça leur fait les pieds.

Une bonne nouvelle avant d’entrer dans le vif du sujet : selon la Banque de France, la France devrait échapper à la récession sur le premiers semestre 2012 : ouf !

Quelques lignes de force commencent à se dessiner sur le style de campagne de plusieurs candidats.

A la gauche de la gauche,

Mélenchon construit méthodiquement son pré carré « rouge ». A force de crier et de multiplier  « les coups d’estrades » en bon bateleurs qu’il est, il finit par grignoter quelques points, pris essentiellement sur sa gauche aux candidats « confidentiels » que sont Arthaud et Poutou. Il leur pompe l’air au sens propre du terme. Avec le père Jean-Luc, c’est « je bloque, je confisque, je réquisitionne, je coupe tout ce qui dépasse »: si avec ça les lendemains ne chantent pas Sheila… Mais si, vous savez : « Shei-la lut-te fi-nale… »

Du côté PS,

Ce serait plutôt Oui-oui en campagne. Hollande dit oui à tout : oui au mariage homo, oui à la procréation assistée, et peut-être bientôt aux mères porteuses, oui à l’euthanasie – en contradiction avec la position européenne-, oui aux verts, oui aux enseignants, oui aux juges –bah, ils sont de gauche-, oui à la recherche –y compris les OGM ?-, oui au progrès, oui à la science et même oui à la finance -tiens donc le gros hypocrite !- dans un journal anglais… Mais NON à Bayrou, faut pas exagérer quand même ! Il fait une campagne franco-française, ignorant apparemment les vrais enjeux dont les clés sont européennes voire mondiales. Mais on ne peut pas lui demander d’avoir une expérience qu’il n’a pas. Et quand il aborde ces sujets, c’est pour faire du « Sarkozy bis ». Fâcheux non ?

Où va Eva ?

Son programme pour essayer de se relancer ? Résultat : flop ! Plus personne n’y croit, avec ou sans lunettes. Elle nous propose un magma indigeste ou l’irréalisme le dispute au chimérique. Elle consacre la faillite de l’écologie politique. Prochaine étape : le retrait. De toute façon c’est la baudruche qui se dégonfle. Les écolos avaient fait 16% aux européennes mais on avait oublié les 50% d’abstentions. Pas étonnant que les 8% réels se transforment en moins de 3%.

Au centre,

Bayrou s’excite comme un pou sur un tas de cendres chaudes. Il a le poil légèrement hirsute, sans doute pour le rendre plus agressif encore. On l’a vu à la télé s’écrier : « Les naufrageurs dehors ! » visant Hollande et Sarko. Pour le capitaine du « Concordia » de la politique, c’est un peu maso. Et comme ses attaques contre le candidat socialistes ne lui ont pas permis de progresser –ce serait plutôt l’inverse-, sa cible prioritaire a changé de bord. Il a dû se sentir un peu étouffé par les preuves d’amour énoncées par Juppé et Fillon, aussi s’en est-il pris violemment à Nicolas Sarkozy après son interview dans le « Fig-mag » : quand il crie avec véhémence « je dis halte, stop ! » à la droitisation, c’est « hurle avec les loups ». Qu’est-ce qu’ils t’ont fait boire François ? Reviens sur terre et lis toi-même le texte, tu verras que la « droitisation » c’est un fantasme lancé par la gauche,  tu ne vas pas marcher là-dedans tout de même !

En attendant, les journalistes du Figaro ne se refusent rien : voilà qu’ils contestent la ligne éditoriale du journal qu’ils trouvent sûrement trop « sarkozyste » à leur goût. Le problème, leur répond Etienne Mougeotte, c’est que cette ligne à un lectorat et elle lui plait  ! Et il n’y a pas de malentendu, le journal est clairement à droite. Vous savez comment cela s’appelle ce genre de pression ? Du terrorisme intellectuel ! Même au Figaro, les journaleux sont de gauche ! Le Nouvel Obs ne risque pas de faire l’objet d’une telle démarche pour dénoncer son monolithisme de gauche !

A propos de la « droitisation »,

Voilà encore un effet de la dictature intellectuelle de ces maîtres à pensée unique. Y’en marre de ce discours où on nous rapporte non pas ce qui est dit ou écrit, mais ce que le « baveux » a envie d’entendre. Je ne reviens pas sur l’interview de Nicolas Sarkozy (cf. le billet de dimanche). Le Président continue jour après jour de tisser sa présence sur le terrain, à coups de visites thématiques. Mais demain sera vraisemblablement le grand jour, celui de son entrée en campagne. On sait déjà que NKM sera sa porte-parole. Il a bénéficié hier soir du ralliement de Christine Boutin, ce qui peut paraître anecdotique en terme de poids électoral. Mais c’est un soutien qui permet de lui ramener des voix de la « droite traditionnelle » et qui compte en terme d’image beaucoup plus. Le challenge du président sortant, c’est de rassembler toutes les droites. On voit bien que ce rassemblement est en train de se dessiner. Il ne peut se faire que sur les valeurs de la France éternelle : celles des lumières et de ses racines chrétiennes, et non sur le multiculturalisme.

A la droite de la droite,

"Jean-Marine" Le Pen nous a obnubilés toute la semaine avec la quête de ses parrainages. Martyrologie ou difficulté réelle ? Le FN est un tigre de papier qui surfe sur les peurs et exploite méthodiquement les mécontentements. Mais il n’a aucune implantation locale. Il se trouve que la soif de pouvoir que la candidate affiche fait beaucoup plus peur que du temps de son père. Aussi on peut comprendre les réticences des élus. Mais son chantage est grotesque. Il a pour but de la victimiser en faisant croire que « Sarko » fait tout pour l’empêcher. Il n’y a que les « lobotomisés » pour croire ça. Et la République exemplaire dont elle parle serait plus crédible si on ne craignait pas qu’elle ressemble à son parti : c’est la famille Le Pen à tous les postes. Là encore son antiparlementarisme primaire  pue le populisme de bas étage.

En attendant, les « riches » se délocalisent. Les cabinets spécialisés dans l’exil vers la Suisse ont vu tripler leur clientèle depuis septembre dernier…

Bonsoir, à la prochaine édition…

 


TOUS COMPTES FAITS…

 

Dette française 2011
(source insee)

Ce n’est ni une annonce, ni une promesse, ni un discours, mais un fait inscrit dans les chiffres : le déficit budgétaire constaté de l’année 2011 sera finalement inférieur aux derniers objectifs du gouvernement pourtant déjà volontaristes. Ces résultats nous positionnent légèrement à hauteur de 5,4 %, en deçà des 5,7 qu’il affichait jusqu’ici, et dont la réalisation était mise en doute par ses détracteurs. C’est une amélioration de 4,6 milliards par rapport à la dernière loi de Finances rectificative et, fait sans précédent, les dépenses de l’Etat ont été réduites de 260 millions. C’est une réelle bonne nouvelle. Fort de ces premiers résultats, le gouvernement confirme qu’il rejoindra les 4,5 % en 2012, les 3 % en 2014, jusqu’à l’équilibre en 2016.

Pour en revenir au problème de la dette, on n’a pas à se réjouir excessivement de déficits de l’ordre de 5 % comme si c’étaient des victoires, alors qu’ils ne traduisent que de moindres revers. Nous étions passés en dessous des 3 % en 2006 et 2007, mais la crise financière nous ayant propulsés à 7,1 % en 2010, on peut légitimement être soulagés d’en être revenus. Il faut aussi garder à l’esprit la grande fragilité de ces résultats.

Le rapport de la cour des comptes tombe à point nommé pour mettre les pendules à l’heure, aussi bien celle du gouvernement que celles des candidats. Au moins ne pourra-t-on pas le suspecter de favoritisme à l’égard de l’hôte actuel de l’Elysée. Les progrès accomplis depuis 2010 pour résorber le déficit sans l’aide de la croissance – le déficit structurel – sont jugés en substance encourageants mais insuffisants ; nous serions à peine au milieu du gué. Pourtant l’évolution de la dépense publique a été divisée par deux entre les périodes 2007-2009 et 2010-2012, mais ce coup de frein spectaculaire semble encore trop incertain à la haute juridiction qui fait la fine bouche. Son rapport ignore en effet, que le déficit 2011 n’est déjà plus de 5,7 % du PIB mais finira autour de 5,4 %, soit 4 milliards d’euros d’écart, ce qui n’est pas une bagatelle. Il néglige aussi le fait que la plupart des mesures de redressement jusqu’à 2016 ont été bel et bien votées. La Cour aurait gagné en crédit si elle avait publié des données actualisées.

Si le rapport est sévère pour le président sortant, il n’en est pas moins cruel pour son remplaçant présomptif. Didier Migaud jette à juste titre des pierres dans le jardin des candidats à la présidence, et la plus grosse atterrit dans celui de François Hollande. La Cour contredit, sans le viser, trois points emblématiques de son projet. La règle de non-remplacement de la moitié des fonctionnaires, non seulement n’est pas remise en cause mais elle souhaite qu'elle soit plus étayée. La « règle d’or », ensuite : le rapport demande la mise en œuvre de cette nouvelle obligation européenne consistant à limiter le déficit structurel à 0,5 % du PIB sur un cycle économique. La baisse du coût du travail, enfin : la Cour juge « difficile » d’alourdir, par une hausse des prélèvements, « les coûts de production des entreprises sans dégrader la compétitivité ». Le projet socialiste reste loin du compte de la Cour.

Alors naturellement on est tenté de poser des questions à ces candidats.

Première question : comment obtenir 50 milliards d’euros sur la dépense publique alors que les budgets consacrés à la retraite et à la santé devront continuer à progresser ? C’est donc qu’il faudra tailler dans les interventions de l’Etat : Où ? Il faut dire maintenant quelles politiques publiques seront remises en cause et renvoyer ce choix majeur à un futur chef de gouvernement n’est pas sérieux.

Deuxième question : comment trouver 50 milliards d’euros de recettes fiscales ? Compte tenu de la difficulté de la tâche, il ne suffit plus de dire que « certaines » niches seront supprimées, il faut dire lesquelles. La fin de l’exonération des heures supplémentaires est loin du compte.

Troisième question : comment « réarmer la production française » sans mesure ambitieuse de baisse du coût du travail ? Produire en France implique pour commencer de produire moins cher ! Je ne trouve nulle part de vraie réponse.

« Tous comptes faits », autant faire confiance au « sortant », la continuité valant mieux que l’aventure.

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

LE BRUIT ET LA FUREUR

« Il » a prononcé le mot « valeurs ». A voir le bruit et la fureur médiatique que cela a déclenché, il faut croire que c’est un gros mot. Les condamnations pleuvent comme les obus à Gravelotte. D’aucun n’a de mots assez durs pour condamner le propos, la « droitisation », autre gros mot. De quelles valeurs s’agit-il au fait ?

Assez de caricatures !

Concernant les propos de Claude Guéant sur « les civilisations », Ivan Rioufol, dans le Figaro a bien expliqué ce qu’il fallait en penser : « il est urgent de résister à la police de la pensée… Cette autoflagellation systématique fait perdre à l’Europe universaliste ses défenses naturelles : un écueil que Guéant pointe du doigt… C’est le multiculturalisme pour qui tout se vaut, mais qui est vécu comme une agression par une partie du peuple, que défend cette gauche qui perd pied…. Dans la confusion intellectuelle qu’impose le politiquement correct, le racisme est devenu le critère d’évaluation du moindre discours s’écartant de l’impératif égalitaire… ». Ces quelques passages vont à l’essentiel. Rappeler nos valeurs et les points de repères de notre civilisation ce n’est pas courir après les voix du Front National, c’est donner des raisons à notre peuple tenté par le populisme de ne pas tomber dedans.

J’ai lu et relu l’interview de Nicolas Sarkozy dans le Figaro Magazine. J’ai cherché ce qui pouvait justifier la colère de François Bayrou. Je n’ai pas trouvé ! Je me sens pourtant toujours autant de centre-droit comme au temps où j’étais un cadre de l’UDF. Je retrouve dans les propos du chef de l’Etat ce pour quoi je me suis toujours battu, sous Giscard ou aux côtés de Léotard, puis de Bayrou lui-même dans la « nouvelle UDF » avant de participer à la création de l’UMP. Il n’y a pas de « droitisation », il y a la permanence de valeurs auxquelles beaucoup comme moi restent attachés. Et l’approche des problèmes évoqués est toujours la même. Alors il faut arrêter les procès en sorcellerie. A force de taper sur Hollande, François Bayrou a reculé dans les sondages. Mais s’il espère se refaire en tapant sur Sarko, il en sera pour ses frais.

Travail, responsabilité, autorité... 

Droitisation de considérer que les trois valeurs qui guident son action sont le travail, la responsabilité et l’autorité ? «  Tout ce qui peut alléger le coût du travail, récompenser l’effort, le mérite, faire la différence avec l’assistanat, doit continuer à être mis en œuvre de façon systématique » : j’adhère totalement et depuis toujours. Cette approche a commencé sous Stoléru !  « La responsabilité. C’est elle qui donne son sens à la liberté... ». « L’autorité : aucun système ne peut fonctionner sans respect des institutions, des règles, de la famille, des parents, de la personne humaine… ». Voilà un triptyque dans lequel tout bon républicain et démocrate peut se reconnaître.

Droitisation de proposer la création d’un nouveau système « dans lequel l’indemnisation ne sera pas une allocation que l’on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l’emploi versera à chaque demandeur d’emploi en contrepartie de la formation qu’il devra suivre » ?  Avec évidemment l’obligation d’accepter la première offre d’emploi correspondant au métier choisi au terme de la formation. Ce n’est pas s’attaquer aux plus fragiles comme l’affirme avec légèreté François Hollande, c’est au contraire mieux les aider en réformant un dispositif qui n’est capable d’offrir une formation qu’à moins de 10% des demandeurs d’emplois alors que 75% des demandes ne sont pas satisfaites !!! Et cela devrait s’accompagner d’une réforme de la formation professionnelle dont on sait que les 30 milliards d’euros qui lui sont consacrés annuellement ne sont pas utilisés au mieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Quant au « scandale » de recourir à un referendum pour y parvenir, il ne faut pas escamoter la parole du Président : ce ne serait le cas que si les partenaires sociaux échouaient ou les obstacles catégoriels s’avéraient trop puissants. Sage menace, connaissant les « intérêts financiers » qu’une telle réforme bouscule. Dans un contexte où il faut réduire forcément la voilure de « l’assistanat », il importe que l’on se préoccupe que chaque denier soit bien dépensé.

Droitisation que de constater que les effectifs de fonctionnaires territoriaux des Régions, hors nouvelles compétences, ont augmenté de 173% et ceux des intercommunalités de 177%, faisant augmenter les effectifs des collectivités territoriales de 430 000 entre 1998 et 2009 ? Le fait est que la plupart des collectivités en question sont entre les mains de la gauche. Comment croire Jean-Marc Ayrault quand il dit qu’elles ne sont pour rien dans l’augmentation de la dette ?

Droitisation que de défendre le principe du « quotient familial » ?  « C’est une grande erreur que de confondre la politique familiale et la politique de redistribution. » En effet, il y en a suffisamment avec l’impôt sur le revenu, la CSG, les prestations sociales.

Faire reculer la xénophobie aussi bien que le communautarisme.

On a le droit de ne pas partager sa position sur le mariage des homosexuels, auquel il n’est pas favorable, tout en reconnaissant ce qui a déjà été fait : leur garantir les mêmes avantages en termes de succession et de fiscalité qu’aux couples mariés, mais dans le cadre du pacs. Pas de quoi hurler, l'essentiel a été fait !

Quant au passage sur l’identité nationale, on peut le résumer avec le passage suivant : « La France restera une terre d’accueil, c’est conforme à sa tradition, mais elle n’acceptera pas qu’on impose à la République des comportements absolument contraire à ses valeurs. » On est bien d’accord, ce sont ceux qui arrivent qui doivent assimiler nos règles, ce n’est pas à la République de s’adapter, surtout que la France a fait dans ces dernières années, beaucoup d’efforts pour créer des lieux de cultes de façon que chacun se sente considéré. Je partage aussi son point de vue sur le vote des étrangers qu’il ne faut pas instituer, même limité aux élections locales. En tout cas, pas tant que le communautarisme n’aura pas reculé. Sinon, c’est prendre le risque d’avoir des débats du type « cantines halal » et « piscines sexuées » dans certains conseils municipaux.

Accuser Nicolas Sarkozy de vouloir faire campagne « à droite-toute », c’est commode, mais ce n’est pas la réalité.

 


LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (3)

 

LE NATIONALISME

La troisième utopie qui a commencé à empoisonner la campagne, c’est le nationalisme et sa sœur la xénophobie. Elle est véhiculée principalement par l’extrême droite et le Front National. Marine Le Pen est une experte comme en témoigne son programme : il y a trop d’immigrés, l’euro est responsable de tous nos malheurs, l’Europe est ingouvernable et il faut donc en sortir.

Le nationalisme est au cœur de son programme économique qu’il s’agisse du retour au franc, des mesures protectionnistes tels que quotas et droits de douane, de la condamnation des grands groupes qui génèrent des superprofits…ainsi par des effets non expliqués, on recréera du pouvoir d’achat, avec une nouvelle répartition des richesses, la croissance sera relancée et avec elle la création d’emplois.

Aucune précision n’est apportée sur les moyens à mettre en oeuvre. De même quand elle affirme qu’elle remettra la finance à sa juste place… sans jamais préciser laquelle. C’est comme sa volonté de renforcer le pouvoir de l’Etat tout en allégeant la bureaucratie. On l’a compris, ce programme incohérent n’a pas vocation à être appliqué. Il est là pour drainer des électeurs marginalisés ou affolés qui ne trouvent pas ailleurs des réponses à leurs angoisses.

La solution protectionniste, le repli sur soi, le rejet des solutions collectives européennes, l’aveuglement sur l’immigration amènent directement aux thèses sécuritaires populistes. Mais ce qui est remarquable c’est qu’entre ceux qui prônent la relocalisation en terroir, les objecteurs de croissance, les souverainistes radicaux et les thèses de Marine Le Pen, la frontière est poreuse.

Il ne faut pas confondre ce type de nationalisme avec le rappel des valeurs de la République dont Marine Le Pen ne se souvient que quand ça l’arrange. On peut prêcher le respect de nos lois et vouloir les appliquer pleinement sans pour autant sombrer dans la haine de l’autre. C’est d’ailleurs ce que veulent une grande partie des électeurs qui pensent trouver au FN ce type de réponse.

Il est bon de redécouvrir un « patriotisme » de production, mais c’est en mettant nos entreprises en condition de rivaliser par l’amélioration de leur compétitivité et non pas en leur fermant la porte du marché européen ou mondial où elles pourront prospérer.

L’Europe vieillissante ne s’en sortira pas si elle se laisse séduire par les thèses populistes et frileuses, alors qu’il manquera à court terme 50 millions de paires de bras pour alimenter son économie. Elle court à la catastrophe si les états ne font pas preuve de solidarité entre eux. Contrairement à ce que pense Marine Le Pen, la Grèce nous importe autant que la Lozère.

En même temps, l’opposition de gauche ne prend pas la mesure du problème, en refusant de voir dans les thèmes de l’identité nationale, de la défense de la laïcité, de la lutte contre toutes les formes de communautarisme des combats qu’elle devrait aussi mener pour son propre compte. Elle préfère se réfugier dans la réponse politicienne qui consiste à accuser tous ceux qui s’y attèlent, de faire le jeu du FN.

Le comble de la stupidité a été atteint mardi à l’Assemblée nationale avec la provocation du député antillais. Là, on fait vraiment le jeu du populisme !

 

 

 


LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (2)

 

LA "DECROISSANCE"

Après la « démondialisation », la deuxième utopie que l’on voit transparaître dans les discours, surtout des écologistes, c’est celle qui prône la « décroissance ». L’idée est évidemment simple : puisque nous épuisons nos richesses naturelles et détruisons notre environnement avec les déchets et le gaz carbonique, il faut produire et consommer moins, c’est-à-dire ralentir la croissance. Ainsi pensent–ils nous économiserons l’énergie et les matières premières et nous polluerons moins.

Cela passe par une réduction de l’activité économique. Je n’entrerai pas dans les méandres des diverses approches entre ceux qui défendent le principe du PIB comme instrument de mesure et ceux qui veulent instaure le BNB comme indice de référence (Bonheur National Brut). Il y a les « objecteurs de croissance » qui militent pour la simplicité volontaire et la relocalisation des activités économiques afin de réduire leur empreinte écologique… Retour à la « calèche » garanti.

Le concept de décroissance surfe sur les crises et rencontre de ce fait un écho dans l’opinion. L’épuisement relatif des ressources pétrolières, la raréfaction des minerais, provoquent des hausses de prix et obligent à infléchir consommation et production ; la dégradation climatique est en lien avec le rythme de la croissance ; plus largement, notre modèle de développement a ses propres faiblesses avec le « mal des grandes villes » et le déséquilibre entre le Nord et le Sud…

La décroissance est-elle pour autant la bonne réponse ? Il suffit de constater que la crise, en stoppant la croissance n’a pas fourni la moindre solution à tous ces problèmes. Si, elle a fait redescendre le prix du pétrole et a donc relancé sa consommation.

Le principal effet de la décroissance est de figer l’état de la société. Certes, les riches arrêteront de s’enrichir, mais les pauvres resteront pauvres sans espoir d’améliorer leur sort. La décroissance c’est un concept de nanti. On ne voit pas au nom de quel principe nous pourrions imposer aux pays émergents de stopper leur développement, sous prétexte qu’ils consommeraient trop d’énergies fossiles ou contrarieraient les écologistes européens ou français.

La décroissance porte aussi en germe la négation du progrès technologique, médical, sociologique… Peut-on refuser l’innovation et l’intelligence humaine ? Des types de productions devront disparaître, mais ils seront remplacés par d’autres que les hommes découvriront. Quand l’essence viendra à manquer, un autre type de moteur remplacera le moteur à explosion, comme celui-ci s’est substitué à la vapeur ou au …crottin. Quoi qu’on en dise, la croissance économique a permis d’améliorer le niveau de vie et de confort d’un très grand nombre d’individus sur la planète. Ce n’est pas par hasard si l’espérance de vie s’est allongée et l’état de santé amélioré dans les pays riches.

Enfin, faire de la décroissance tout seul, c’est suicidaire. Il n’est pas certain que nos voisins nous suivent dans cette voie. Ne vaut-il pas mieux « verdir » la croissance ? C’est plus raisonnable et en plus c’est stimulant pour l’innovation : économies d’énergie par l’isolation, énergies renouvelables, nouveaux matériaux faisant appel à une ressource infinie comme l’argile ou la silice, voire le bois…

Pour terminer, une réflexion toute simple. Faire de la croissance, ce n’est pas seulement chercher à s’enrichir, c’est aussi assurer l’avenir de nos enfants. Si notre population augmente, il faut bien aussi augmenter la richesse à partager, sauf à considérer qu’ils pourront vivre plus tard moins bien que nous.

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Cette semaine nous vaut encore son pesant de cacahouètes entre « Qui dit mieux » et paris impossibles de candidats qui ne cessent de prendre les Français à témoin. Parmi les « non-événements » à noter le retrait de Jean-Pierre Chevènement qui comprend que cette fois-ci, il n’a pas les moyens de faire campagne. On aimerait bien que d’autres « petits » candidats en fassent autant. Décidément les Français semblent bien décidés à aller directement à l’essentiel, comme semblent l’indiquer les sondages les uns après les autres.

Il faut en finir aussi avec les jérémiades sur les parrainages. Bien sûr que ce serait dommage qu’une candidate qui rassemble dans les sondages entre 15 et 20% du corps électoral qui se prononce, ne puisse participer au scrutin faute d’obtenir les 500 signatures. Mais on ne va tout de même pas changer la loi pour lui faire plaisir. Mais qu’on arrête de crier au barrage du « système » quand on en fait partie soi-même : qui peut croire que le PS et l’UMP ont suffisamment de pouvoir pour « neutraliser » 36 000 élus ?  Je ne vois qu’un seul moyen d’en finir avec cette règle, c’est d’arrêter de financer les partis politiques sur la base du score obtenu au scrutin présidentiel ; les législatives suffiraient amplement et ce serait plus juste quant à la représentativité, car c’est une autre paire de manche que de présenter 577 candidats.

La campagne à gauche est jalonnée par les « coups de gueule » de Mélenchon et les avatars rencontrés par Hollande. Maintenant, il peut arriver dans ses meetings la « gueule enfarinée ». Au chapitre du programme, on a un catalogue impressionnant de promesses. Du pari impossible et aussi déni de continuité de l’état que représente l’affirmation qu’il renégociera le traité sur la gouvernance, à l’engagement mirifique sur le logement, on a l’embarras du choix : peut-on le croire ? Côté impôts, le candidat du PS ne se cache plus : la chasse aux moins riches est plus que jamais lancée, car évidemment les plus riches ne peuvent à eux seuls payer suffisamment. Et quand il prône le juste équilibre entre sanction et prévention, on voit tout de suite que ce n’est pas le cas puisqu’il est contre les peines plancher. Le changement façon Hollande, c’est la marche arrière !

A la gauche de la gauche, rien ne va plus. Arthaud et Poutou ne font pas leur trou. Ou plutôt c’est le trou d’air. La cause : Mélenchon, probablement, qui le leur pompe en occupant avec talent le créneau de la gauche radicale.

Malgré les renforts de Cohn-Bendit et de Bové, « l’erreur de casting » patine toujours et plonge le courant écologiste dans les affres du moins de 3%, ce qui, en valeur réelle risque de faire du 1,5… D’ailleurs Eva Joly continue de faire bévue sur bévue. Je pense sincèrement que les Français, fussent-ils écolos, ne se reconnaissent pas dans sa façon d’être française.

François Bayrou n’avance plus. C’est peut-être qu’il n’est pas jugé crédible quand il annonce un retour à l’équilibre budgétaire dès 2015. C’est qu’il ne dit pas clairement où il compte trouver les 100 milliards nécessaires. Même chose quand il se pose en gardien des valeurs de l’école et des enseignants : peut-être que chacun se souvient de son passage rue de Bellechasse et de son immobilisme timoré d’alors. Il s’est révélé effectivement un gardien vigilant des corporatismes et de leur cortège d’avantages. Il se dit inébranlable dans son numéro d’équilibriste, on veut bien le croire, mais il avance en marche arrière lui aussi.

Le week-end n’a cessé de bruisser sur les nouveaux propos du Ministre de l’Intérieur. Une phrase sortie de son contexte qui fait hurler la gauche tellement fort qu’on a envie de rire, tellement il a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et en plus rien de l’interprétation qui en est faite. La gauche ferait mieux de défendre les valeurs de la République au lieu de ménager le multiculturalisme et le communautarisme. Puisqu’on accuse par ce biais l’UMP de faire des appels du pied aux électeurs du FN, elle serait bien inspirée d’en faire autant. Car parmi ceux qui s’apprêtent à voter Marine Le Pen, beaucoup viennent du « peuple » qui votait autrefois PS ou PC. Pendant ce temps-là, le Président continue de faire ses déplacements en province, une manière à lui de rappeler au passage tout ce qui a été fait. Depuis 2007, gouverner c’est faire campagne. Un jour il admoneste les banques, le lendemain il aborde la politique familiale. Entre temps, il tient un conseil des ministres franco-allemands pour concrétiser la convergence économique avec notre grand voisin. Et recevoir le soutien de la chancelière. La dimension européenne doit entrer dans la campagne, rien de plus naturel. Il est le seul à le faire, et c’est bien dommage.

On a aimé la soirée avec François Fillon à « des paroles et des actes » qui a eu jusqu’à 6 millions d’audience. Un très bon premier ministre, qui décline son bilan qui est aussi celui du président. On apprécie son honnêteté quand il avoue avoir hésité à mettre en place la TVA sociale dès 2007, et regretter ne pas l’avoir fait. On lui doit un débat musclé mais très courtois avec Martine Aubry qui n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour le déstabiliser, quitte à l’entraîner sur des sujets plus pernicieux comme le discours de Dakar de Sarkozy. Le meilleur moyen de réhabiliter Nicolas Sarkozy dans l’esprit de nos concitoyens, c’est de parler de son bilan.

Enfin, on se rejouit de voir BHL se lancer dans une nouvelle croisade. Après la Libye, le philosophe entreprend une campagne contre Marine Le Pen. Autre motif de réjouissance, c’est la gauche qui commence à « flipper ». Hollande adoucit le ton, Royal avoue que « l’élection n’est pas jouée », le dénigrement des porte-flingues monte en puissance. On l’a encore vu aujourd’hui à l’Assemblée.

Et la campagne officielle n’est pas commencée.

 

 

 

 


AD LITERAM

 

"Mon propos de bon sens et d'évidence ne visait aucune culture en particulier, ni nos concitoyens de confession musulmane qui respectent et adhèrent pleinement aux valeurs de la République, et dont la République respecte et protège les croyances"

                                            Claude GUEANT.