HISTOIRE
LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (2)
PUISQU'ON EN PARLE !

LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (3)

 

LE NATIONALISME

La troisième utopie qui a commencé à empoisonner la campagne, c’est le nationalisme et sa sœur la xénophobie. Elle est véhiculée principalement par l’extrême droite et le Front National. Marine Le Pen est une experte comme en témoigne son programme : il y a trop d’immigrés, l’euro est responsable de tous nos malheurs, l’Europe est ingouvernable et il faut donc en sortir.

Le nationalisme est au cœur de son programme économique qu’il s’agisse du retour au franc, des mesures protectionnistes tels que quotas et droits de douane, de la condamnation des grands groupes qui génèrent des superprofits…ainsi par des effets non expliqués, on recréera du pouvoir d’achat, avec une nouvelle répartition des richesses, la croissance sera relancée et avec elle la création d’emplois.

Aucune précision n’est apportée sur les moyens à mettre en oeuvre. De même quand elle affirme qu’elle remettra la finance à sa juste place… sans jamais préciser laquelle. C’est comme sa volonté de renforcer le pouvoir de l’Etat tout en allégeant la bureaucratie. On l’a compris, ce programme incohérent n’a pas vocation à être appliqué. Il est là pour drainer des électeurs marginalisés ou affolés qui ne trouvent pas ailleurs des réponses à leurs angoisses.

La solution protectionniste, le repli sur soi, le rejet des solutions collectives européennes, l’aveuglement sur l’immigration amènent directement aux thèses sécuritaires populistes. Mais ce qui est remarquable c’est qu’entre ceux qui prônent la relocalisation en terroir, les objecteurs de croissance, les souverainistes radicaux et les thèses de Marine Le Pen, la frontière est poreuse.

Il ne faut pas confondre ce type de nationalisme avec le rappel des valeurs de la République dont Marine Le Pen ne se souvient que quand ça l’arrange. On peut prêcher le respect de nos lois et vouloir les appliquer pleinement sans pour autant sombrer dans la haine de l’autre. C’est d’ailleurs ce que veulent une grande partie des électeurs qui pensent trouver au FN ce type de réponse.

Il est bon de redécouvrir un « patriotisme » de production, mais c’est en mettant nos entreprises en condition de rivaliser par l’amélioration de leur compétitivité et non pas en leur fermant la porte du marché européen ou mondial où elles pourront prospérer.

L’Europe vieillissante ne s’en sortira pas si elle se laisse séduire par les thèses populistes et frileuses, alors qu’il manquera à court terme 50 millions de paires de bras pour alimenter son économie. Elle court à la catastrophe si les états ne font pas preuve de solidarité entre eux. Contrairement à ce que pense Marine Le Pen, la Grèce nous importe autant que la Lozère.

En même temps, l’opposition de gauche ne prend pas la mesure du problème, en refusant de voir dans les thèmes de l’identité nationale, de la défense de la laïcité, de la lutte contre toutes les formes de communautarisme des combats qu’elle devrait aussi mener pour son propre compte. Elle préfère se réfugier dans la réponse politicienne qui consiste à accuser tous ceux qui s’y attèlent, de faire le jeu du FN.

Le comble de la stupidité a été atteint mardi à l’Assemblée nationale avec la provocation du député antillais. Là, on fait vraiment le jeu du populisme !

 

 

 

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