LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
14 février 2012
On approche des « choses sérieuses ».
En attendant « Godot », pardon Sarkozy, faisons le point sur cette semaine qui vient de s’écouler et qui nous a apporté son lot de « farces et attrapes » en tous genres. Pendant que l’on s’interroge sérieusement de savoir si un « sextoy » est porno ou non, la France n’a pas échappé à ces pirates de l’air d’un type nouveau qui consiste à faire grève pour protester contre un texte législatif fait pour les empêcher de sévir. Ils ont réussi à gêner bien des braves gens, mais ils n’ont rien pu changer au déroulement législatif. Une grève pour rien, ça leur fait les pieds.
Une bonne nouvelle avant d’entrer dans le vif du sujet : selon la Banque de France, la France devrait échapper à la récession sur le premiers semestre 2012 : ouf !
Quelques lignes de force commencent à se dessiner sur le style de campagne de plusieurs candidats.
A la gauche de la gauche,
Mélenchon construit méthodiquement son pré carré « rouge ». A force de crier et de multiplier « les coups d’estrades » en bon bateleurs qu’il est, il finit par grignoter quelques points, pris essentiellement sur sa gauche aux candidats « confidentiels » que sont Arthaud et Poutou. Il leur pompe l’air au sens propre du terme. Avec le père Jean-Luc, c’est « je bloque, je confisque, je réquisitionne, je coupe tout ce qui dépasse »: si avec ça les lendemains ne chantent pas Sheila… Mais si, vous savez : « Shei-la lut-te fi-nale… »
Du côté PS,
Ce serait plutôt Oui-oui en campagne. Hollande dit oui à tout : oui au mariage homo, oui à la procréation assistée, et peut-être bientôt aux mères porteuses, oui à l’euthanasie – en contradiction avec la position européenne-, oui aux verts, oui aux enseignants, oui aux juges –bah, ils sont de gauche-, oui à la recherche –y compris les OGM ?-, oui au progrès, oui à la science et même oui à la finance -tiens donc le gros hypocrite !- dans un journal anglais… Mais NON à Bayrou, faut pas exagérer quand même ! Il fait une campagne franco-française, ignorant apparemment les vrais enjeux dont les clés sont européennes voire mondiales. Mais on ne peut pas lui demander d’avoir une expérience qu’il n’a pas. Et quand il aborde ces sujets, c’est pour faire du « Sarkozy bis ». Fâcheux non ?
Où va Eva ?
Son programme pour essayer de se relancer ? Résultat : flop ! Plus personne n’y croit, avec ou sans lunettes. Elle nous propose un magma indigeste ou l’irréalisme le dispute au chimérique. Elle consacre la faillite de l’écologie politique. Prochaine étape : le retrait. De toute façon c’est la baudruche qui se dégonfle. Les écolos avaient fait 16% aux européennes mais on avait oublié les 50% d’abstentions. Pas étonnant que les 8% réels se transforment en moins de 3%.
Au centre,
Bayrou s’excite comme un pou sur un tas de cendres chaudes. Il a le poil légèrement hirsute, sans doute pour le rendre plus agressif encore. On l’a vu à la télé s’écrier : « Les naufrageurs dehors ! » visant Hollande et Sarko. Pour le capitaine du « Concordia » de la politique, c’est un peu maso. Et comme ses attaques contre le candidat socialistes ne lui ont pas permis de progresser –ce serait plutôt l’inverse-, sa cible prioritaire a changé de bord. Il a dû se sentir un peu étouffé par les preuves d’amour énoncées par Juppé et Fillon, aussi s’en est-il pris violemment à Nicolas Sarkozy après son interview dans le « Fig-mag » : quand il crie avec véhémence « je dis halte, stop ! » à la droitisation, c’est « hurle avec les loups ». Qu’est-ce qu’ils t’ont fait boire François ? Reviens sur terre et lis toi-même le texte, tu verras que la « droitisation » c’est un fantasme lancé par la gauche, tu ne vas pas marcher là-dedans tout de même !
En attendant, les journalistes du Figaro ne se refusent rien : voilà qu’ils contestent la ligne éditoriale du journal qu’ils trouvent sûrement trop « sarkozyste » à leur goût. Le problème, leur répond Etienne Mougeotte, c’est que cette ligne à un lectorat et elle lui plait ! Et il n’y a pas de malentendu, le journal est clairement à droite. Vous savez comment cela s’appelle ce genre de pression ? Du terrorisme intellectuel ! Même au Figaro, les journaleux sont de gauche ! Le Nouvel Obs ne risque pas de faire l’objet d’une telle démarche pour dénoncer son monolithisme de gauche !
A propos de la « droitisation »,
Voilà encore un effet de la dictature intellectuelle de ces maîtres à pensée unique. Y’en marre de ce discours où on nous rapporte non pas ce qui est dit ou écrit, mais ce que le « baveux » a envie d’entendre. Je ne reviens pas sur l’interview de Nicolas Sarkozy (cf. le billet de dimanche). Le Président continue jour après jour de tisser sa présence sur le terrain, à coups de visites thématiques. Mais demain sera vraisemblablement le grand jour, celui de son entrée en campagne. On sait déjà que NKM sera sa porte-parole. Il a bénéficié hier soir du ralliement de Christine Boutin, ce qui peut paraître anecdotique en terme de poids électoral. Mais c’est un soutien qui permet de lui ramener des voix de la « droite traditionnelle » et qui compte en terme d’image beaucoup plus. Le challenge du président sortant, c’est de rassembler toutes les droites. On voit bien que ce rassemblement est en train de se dessiner. Il ne peut se faire que sur les valeurs de la France éternelle : celles des lumières et de ses racines chrétiennes, et non sur le multiculturalisme.
A la droite de la droite,
"Jean-Marine" Le Pen nous a obnubilés toute la semaine avec la quête de ses parrainages. Martyrologie ou difficulté réelle ? Le FN est un tigre de papier qui surfe sur les peurs et exploite méthodiquement les mécontentements. Mais il n’a aucune implantation locale. Il se trouve que la soif de pouvoir que la candidate affiche fait beaucoup plus peur que du temps de son père. Aussi on peut comprendre les réticences des élus. Mais son chantage est grotesque. Il a pour but de la victimiser en faisant croire que « Sarko » fait tout pour l’empêcher. Il n’y a que les « lobotomisés » pour croire ça. Et la République exemplaire dont elle parle serait plus crédible si on ne craignait pas qu’elle ressemble à son parti : c’est la famille Le Pen à tous les postes. Là encore son antiparlementarisme primaire pue le populisme de bas étage.
En attendant, les « riches » se délocalisent. Les cabinets spécialisés dans l’exil vers la Suisse ont vu tripler leur clientèle depuis septembre dernier…
Bonsoir, à la prochaine édition…
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