HISTOIRE

LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

SARKOZY DETRUIT L’ECOLE PUBLIQUE

 

LA PLUS BELLE ARNAQUE DE LA GAUCHE !

 

Grâce à la connivence des journalistes et des parents d’élèves de la FCPE, la gauche et les syndicats d’enseignants ont réussi à faire croire que l’école publique était en voie de démantèlement avec la politique du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux.

Il faut dire qu’ils sont habiles dans la manipulation de l’opinion publique à coups de manifestations répétitives et orchestrées devant les portails des écoles. On nous fait croire aux classes surchargées, au manque d’enseignants, responsables de la dégradation des conditions de travail et donc… des résultats.

Le système éducatif va mal...

Lire la suite dans le dossier "LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE", ci-contre à gauche.

 


70,55%

 

C'est le pourcentage de promesses tenues par Nicolas Sarkozy, selon le baromètre de l'Institut libéral Thomas More, peu suspect de complaisance à l'égard du Président.

Nicolas Sarkozy a fait 490 promesses de campagne auxquelles se sont ajoutées 829 autres promesses au cours de son mandat, soit un total de 1319.

1246 ont été traitées ou ont fait l'objet d'un suivi. Seulement 73 n'ont jamais vu d'exécution.

931 sont réalisées ou en cours de réalisation, à six mois de la fin de son mandat. 

Voilà qui éclaire singulièrement le bilan : Sarkozy, l'homme qui tient ses promesses !

Il a réformé la France et on lui doit beaucoup.

                        Le changement c'est lui !

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

IMAGE ET REALITES

D’après un récent sondage, François HOLLANDE renforce son « image » de présidentiable, après le meeting du Bourget, la présentation de son programme et son passage à « des paroles et des actes » sur France 2. Pour 58% des personnes interrogées, le candidat socialiste « incarne le changement », soit un gain de 12 points par rapport au précédent sondage des 18 et 19 janvier. Il arrive largement en tête comme le candidat qui « apporte des réponses aux problèmes des Français » avec 56%. Mais de quel changement s’agit-il ? Pour l’essentiel d’un retour en arrière si l’on en croit ses propositions : sur la réforme des collectivités territoriales, sur la réduction des effectifs de fonctionnaires, sur la réduction des dépenses de l’état et le déficit retardé d’un an, sur la réforme des retraites, sur les récents accords européens, sur les « emplois jeunes »… Si c’est cela les « réponses concrètes », les Français vont rapidement déchanter, surtout les classes moyennes.

Il est vrai que pour l’image du changement, 40% désignent Marine Le Pen (+2), 39% citent François Bayrou (+1), Nicolas Sarkozy arrivant en quatrième position avec 19% (sans changement), ce qui est logique. Comme quoi, face à la crise, le discours même loin de la réalité peut encore faire effet. En matière de changement, avec Marine Le Pen, nous serions servis : sortie de l’euro, économie quasi administrée, émission de monnaie à gogo, fermeture des frontières pour les produits, donc pour l’argent et peut-être ensuite pour les personnes… D’ailleurs quand il s’agit de « réponses concrètes », les Français ne sont pas dupes puisqu’ils ne sont plus que 25% à citer la patronne du FN, ce qui est encore beaucoup.

François Bayrou est un autre cas. Sa ligne ni droite ni gauche ne convainc pas tout le monde. Néanmoins, 46% trouvent qu’il apporte des « réponses concrètes », grâce à un discours redondant rejetant la faute de l’endettement sur les gouvernements de droite comme de gauche, ce qui peut plaire. Mais si sa position de snipper embusqué depuis 2007 lui sert de point d’appui, son programme qu’il a dévoilé cette semaine est trop flou. Les « attendus » sont bien perçus, les solutions manquent de clarté. Il ne dit pas suffisamment comment il trouvera 50 milliards d’euros sur la dépense publique, ni quelles politiques publiques seront remises en cause, ni comment il trouvera 50 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Il se fait largement distancer par le candidat socialiste sur tous les thèmes.

Nicolas Sarkozy arrive en revanche en tête pour « la stature d'un président de la République » avec 51% (+5), talonné par François Hollande à 49% (+10). Arrivent ensuite François Bayrou à 37% (sans changement) et Marine le Pen à 16% (+3). Le Président marque encore « son territoire » malgré la désinformation dont il fait l’objet en permanence. Il est loin de se retrouver dans la situation de la « primaire socialiste » qui a bénéficié en octobre d’heures d’antennes sans aucune contradiction. Chaque fois qu’il s’exprime, ses arguments sont contrebattus par une pléthore d’interventions diverses et variées sur tous les plateaux télévisés.

Nicolas Sarkozy, qui n'est pas encore officiellement candidat, enregistre logiquement une moindre progression depuis la dernière enquête BVA. Les annonces économiques présentées au cours de l'émission dont il était l'invité, retransmise en direct par 6 chaînes, ne semblent pas avoir eu beaucoup d'effet sur l'opinion publique quant aux réponses apportées aux problèmes des Français (26%, +3), mais l’essentiel est que cela lui ait permis de confirmer sa « stature de chef d'Etat ». Et ça, c’est une réalité !

Chacun sait que le Président ne jouit pas de l’image personnelle qu’il devrait avoir. On ne dira jamais assez que les effets des crises successives qu’il a dû affronter et dont il n’est en rien responsable, occultent tout ce que son bilan peut offrir de positif pour la France et les Français. On ne dénoncera jamais assez que l’acharnement de la gauche à le dénigrer –ce que François Fillon a bien démontré jeudi soir- en ressassant les mêmes arguments alors que les faits sont loin derrière nous, servent à détourner les Français des réalités d’un mandat généreux et protecteur.

 


POURQUOI IL EST IMPORTANT DE BAISSER LES CHARGES PATRONALES.

 

Baisse des charges bis

                             Le transfert des charges patronales de la politique familiale sur 1,6 point de TVA, même s’il ne règle pas tout, est calculé pour remettre nos entreprises industrielles au niveau des allemandes. C’est important, voir même primordial si on veut relancer une production nationale. Et le point de comparaison choisi n’est pas le fait du hasard : notre voisin est notre premier fournisseur et est de moins en moins notre client. D’autant plus si l’on veut accentuer les « convergences » en matière de fiscalité des entreprises.

Le coût du travail en France a perdu son avantage compétitif. Le coût horaire de la main-d’œuvre a progressé plus vite chez nous qu’en Allemagne au cours des dix dernières années. Il est de 35,71 euros/ heure contre 34,94 outre-Rhin.

La question du coût du travail est un facteur de compétitivité considéré comme particulièrement important dans les entreprises. Un rapport signé du patronat (Medef, CGPME, UPA) et de trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) soulignait au début de l’été dernier la " dégradation de la compétitivité salariale en France par rapport à la moyenne de la zone euro entre 2000 et 2010 ". Par rapport à l’Allemagne, le rapport évalue la dégradation à 20% dans le secteur marchand ou la seule industrie, en tenant compte de la productivité. Quand on sait que les exportateurs allemands sont les principaux concurrents des Français, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi nous avons perdu des parts de marché.

Un coût du travail élevé n’est supportable qu’avec un niveau de gamme élevé, ce qui n’est pas le cas en France. Les produits que nous vendons sont devenus en moyenne trop chers par rapport à leur qualité.

Les secteurs industriels directement exposés à la concurrence internationale ont peu bénéficié des exonérations de charges ciblées sur les emplois peu qualifiés au SMIC. Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy entend cibler les efforts sur les salaires intermédiaires, afin de conforter l’industrie. C’est cohérent.

Plus cohérent que le projet de François hollande qui tourne le dos à la croissance avec des prélèvements en plus et surtout qui augmentent le coût du travail.

Agir seulement sur le coût du travail ne serait évidemment pas suffisant. C’est pourquoi, en même temps est proposé un renforcement de l’accès au crédit à travers une banque spécialisée s’appuyant sur OSEO et le FSI, pour faciliter les investissements et mieux accompagner les projets.

Les prochaines années seront cruciales si l’on veut que la France retrouve ses marges de manœuvre de pays industrialisé. L’Etat a un rôle déterminant à jouer pour protéger, soutenir et développer l’industrie nationale. Les enjeux sont plus souvent politiques qu’industriels à proprement parler. On le voit bien avec les ventes d’Airbus ou du Rafale. Ensuite, il faudra agir au niveau européen car, face aux Etats-Unis, au Japon, aux pays émergents qui comblent rapidement leur retard technologique, il est important de développer une stratégie communautaire, en recherchant une solidarité et une cohérence autour de produits « made in Europe », et surtout en menant une politique de protection de l’espace européen face à une concurrence extérieure qui ne met pas de gants.

Il s’agit de savoir ce que nous voulons pour l’avenir de notre pays et quels moyens nous sommes disposés à prendre, sans se laisser intimider par le soupçon de faire du « nationalisme industriel »… Si vous voyez ce que je veux dire !!!

 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Cette semaine, les candidats tirent à vue et nous livrent une nouvelle version de la guerre des gangs : ça « défouraille » dur ! ainsi, « Hollande n’a rien à dire aux travailleurs » (Arthaud), « Hollande a des idées dangereuses sur les retraites » (Bayrou), Eva est « offusquée du manque d’engagement pour l’écologie de Hollande », « la droite suinte l’arrogance » (Hollande), « Sarkozy est sans doute terrorisé par l’élection » (Duflot), "Bayrou est le candidat des petites solutions" (Villepin)… et je passe les petites phrases du bellâtre alopécique  Moscovici, et de son compère le sentencieux Fabius. Dans le registre « devin », format Astérix, nous avons Benoit Hamon qui a déclaré sans sourciller : » les mesures de Sarko, c’est le choc des prix ». Comme s’il suffisait d’affirmer pour que ce soit vrai.

Mélenchon, fidèle à lui-même n'ira dans aucun autre gouvernement ... que le sien. Humour ou forfanterie ?

Chez les verts, ça ne s’arrange pas. On est allé chercher le renfort du très populaire Cohn-Bendit pour essayer de relancer une campagne qui cafouille sérieusement. Ils n’ont toujours pas compris que ce ne sont pas les idées qui sont en cause, c’est l’erreur de casting. Entre 2 et 4% dans les sondages,  la verdurie déchante.

Bayrou ne progresse plus. Il renforce son discours ni droite - ni gauche. Ceci explique peut-être cela. Pourtant la majorité le ménage et ne lui met pas de candidat dans les pattes cette fois-ci. Entre la dénonciation des 3 impôts de Sarkozy et sa déception de François Hollande, il compte les points, mais ne propose toujours pas grand-chose.

Du côté de Marine Le Pen, qui a accusé récemment Nicolas Sarkozy de faire du mensonge à l’échelle industrielle,  la campagne prend un tour, qu’en utilisant son propre langage, on pourrait qualifier « d’hyper démago ». Avec la distribution de 10% des actions des entreprises aux ouvriers, les sourires aux harkis, les augmentations de salaires décrétées, son discours emprunté aux communistes… elle pratique le « racolage industriel ». Elle peut dénoncer le complot mondialiste au profit d’une oligarchie internationale, sa thèse n’en reste pas moins une utopie. Au moins les masques sont tombés avec sa participation à Vienne au bal de l’extrême-droite. Chassez le naturel facho, il revient au galop, accompagné de l’humour de mauvais goût de son père qui réussira quand même à nous faire marrer : « A Vienne, c’est Strauss sans Khan ! ». Mauvais goût quand même.

Samedi dernier, l’UMP a entériné son programme à coût zéro pour les prochaines  élections ! Avec 96% de oui et plus d’un tiers des adhérents ayant voté, ce qui n’est pas si mal avec un scrutin qui ne permettait que le suffrage par internet. François Fillon y a été particulièrement offensif convaincu  que les élections récompenseront le parti le plus décidé. Reste que l’on sent quand même un flottement comme celui que j’ai vécu en 1981 : la difficulté de coordonner l’action du parti à celle du « château » comme on disait alors. Résultat : retard à l’allumage et campagne incisive mais trop tardive avec le résultat que l’on sait. Le contexte actuel rend encore plus impérieux une accélération côté majorité. Sans compter que comme toujours, c’est le sortant « seul contre tous ».

On attendait beaucoup du débat Hollande-Juppé. Trop surtout. Comment convaincre en un quart d’heure face à un candidat gonflé à l’hélium, en campagne depuis un an, qui récite ses litanies, vraies ou fausses, comme des lavements. Sur la TVA sociale, l’ancien premier ministre n’a pas pu s’expliquer tant son interlocuteur, roué à souhait, a fait en sorte de parler en même temps pour qu’il ne soit pas audible, sans que l’arbitre n’intervienne. Match nul. 

L’intervention du Président de la République (cf. le calepin d’hier) a eu un effet mitigé : s’il conforte son socle autour de 25%, il ne progresse pas. On se demande bien quelle cure de désintoxication il faudrait faire suivre aux Français pour qu’ils ouvrent enfin les yeux. Depuis 2008, le Président  a endossé les habits de la fonction, joue pleinement son rôle, est apprécié par les grands de ce monde dans le G20, a plutôt bien géré la crise pour que la France s’en sorte aussi bien que possible, a imposé son leadership au sein de l’OTAN… Que leur faut-il de plus ?

On voit les thèmes de campagne se dessiner : d’un côté, le courage, les efforts, la continuité des réformes pour redresser le pays et lui redonner de la compétitivité, de l’autre, les dépenses, les impôts, l’emploi public, le retour en arrière sur les réformes salutaires. D'un côté, l'huile de foie de morue, de l'autre le "Gardenal" .

 


LE BILAN DU QUINQUENNAT SARKOZY


LA BATAILLE DU BILAN (1)

Sarko elysée

PROMESSES TENUES !

Les Français ont la mémoire courte, c’est bien connu. Aussi, alors que Nicolas Sarkozy aborde sa dernière année de mandat, n’est-il pas inutile de faire le point sur son action. Je me souviens que lors de la campagne de 2007, A la fin de l’émission avec Arlette Chabot, celle-ci lui avait posé la question : « A la fin de votre mandat, si vous êtes élu, qu’est-ce que vous aimeriez que les Français retiennent ? » il avait répondu : « Il a tenu toutes ses promesses ! »

Le Président a-t-il tenu toutes ses promesses ? C’est  à cette question que je vais tenter de répondre en faisant l’examen des réformes et des décisions prises pendant ces quatre années au travail législatif intense. Ce sera l’objet des prochains articles.

Au préalable, il me semble important de rappeler que le contexte de l’action qu’il a menée aura été marqué  par des soubresauts auxquels il a dû faire face sans pour autant y être pour quoi que ce soit : 2008, crise financière des « subprimes », 2009 crise économique conséquence de la précédente, 2010 crise de l’euro liée à l’endettement des états, 2011 révoltes arabes et déstabilisation de la Méditerranée… Il ne manquerait plus que la sécheresse comme celle de 1976 pour que le tableau soit complet.

Face à ces crises, nous avons un Président qui tient la route. La Présidence  française de l’Europe a montré, avec la guerre Russo-Géorgienne, sa capacité à agir, celle du G20 fait avancer le monde dans la voix d’une régulation plus équitable. Ces réussites internationales ne sont pas suffisantes pour rétablir un équilibre avec les effets négatifs que les crises citées plus haut ont eu sur l’emploi, le pouvoir d’achat et le moral des Français.

Diplomatie de crises, donc.

Sur le plan intérieur, il a fallu s’employer à limiter la chute de la croissance, juguler la hausse du chômage, relancer la croissance. Il y avait là de quoi occuper pleinement tout l’exécutif. Et pourtant, malgré toutes ces difficultés, l’action de réforme n’a jamais été aussi intense et a touché tous les domaines de la vie publique : Grenelle de l’environnement, carte judiciaire, redéploiement de l’armée, autonomie des universités, modernisation de la démocratie sociale, réorganisation profonde de notre dispositif de santé, simplification territoriale, financement  des retraites et maintenant de la dépendance… et  j’en oublie certainement !

En 4 ans la France a plus changé qu’en 50 auparavant. Cette action réformatrice en profondeur, il faudra plusieurs années pour en mesurer l’impact positif.

De ce point de vue Nicolas Sarkozy est le meilleur Président de la République depuis Giscard.

 

LA BATAILLE DU BILAN (2)

Sarko hôpital 

UNE POLITIQUE SOCIALE GENEREUSE

Au moment où les socialistes s’esbaubissent sur les souvenirs de mai 1981, évoquer la politique sociale de Nicolas Sarkozy prend l’allure d’un pied de nez. C’est que les quatre années qui viennent de s’écouler ont été l’objet d’une politique sociale active sans aucun répit.

La gauche s’est arrêtée au « bouclier fiscal » pour en faire le symbole de l’injustice et stigmatiser une politique faite pour les « riches ». C’est oublier le « bouclier social » mis en place par le gouvernement dès l’été 2007 avec la loi TEPA, dont les heures supplémentaires sans charges ne sont que la partie émergée de l’iceberg.  Le chef de l’Etat a tout fait pour limiter l’impact de la crise qui s’est abattue à l’automne 2008. Il a augmenté les effectifs de Pôle Emploi dont il a maintenu la fusion, pour accueillir l’afflux inévitable de chômeurs supplémentaires, alors que le taux de chômage était tombé à 7%. Il a fait prendre des « mesures de solidarité » pour soutenir le pouvoir d’achat de près de 10 millions de  ménages modestes (avec la suppression en 2009 de deux tiers provisionnels de l’impôt sur le revenu, une prime exceptionnelle de 150 €…) Il a fait augmenter la participation de l’Etat au financement du chômage partiel pour éviter les licenciements. Il a fait voter le RSA dont la montée en régime va tomber au pire moment de la crise. Grâce à ces nombreuses mesures, le nombre des chômeurs a moins augmenté en France que dans la plupart des pays occidentaux (+ 33% contre + 51% en Angleterre et + 121% auxats-Unis). D’ailleurs, le discours socialiste qui entonnait volontiers le slogan de la « régression sociale » en 2007, l’a abandonné en rase campagne –conscience du ridicule, sans doute- devant l’ampleur de l’effort consenti. Le prix en aura été, avec l’effondrement des recettes, le creusement de notre dette, un choix complètement assumé qui nous oblige à être d’autant plus rigoureux aujourd’hui.

Cependant, la crise n’a pas empêché de poursuivre les réformes pour moderniser notre pays et le rendre apte à affronter la mondialisation. Il fallait réhabiliter le travail, ce qui n’a pas été simple à partir de 2008, pour sortir de l’assistanat généralisé dans lequel nous étions en train de sombrer. En plus des heures supplémentaires qui profitent aujourd’hui à 5,3 millions de salariés, les possibilités de cumul d’un emploi avec une retraite ont été libérées et le taux d’emploi des seniors a augmenté de 4 points. Le point fort de la période aura été la mise en place d’une véritable sécurité sociale professionnelle avec le "fonds de sécurisation des parcours professionnels". Les droits ont été améliorés par la convention d’assurance chômage d’avril 2009 et le dialogue social a été rénové et a permis de faire entériner par les partenaires sociaux des avancées telles que la rupture de contrat par consentement mutuel.

La politique sociale, c’est aussi la refondation de la légitimité des syndicats sur des principes démocratiques, mais aussi les dispositions qui prévoient un service minimum dans les transports et l’Education. Elle s’est donné aussi pour but de préparer l’avenir, notamment en sauvant le système de retraites par répartition dont le financement est garanti jusqu’en 2018. Et pour rétablir l'équité, il a été mis fin aux" régimes spéciaux de retraites". Enfin la promesse de revalorisation de 25% sur 5 ans de l’allocation adulte handicapé aura été tenue malgré la conjoncture difficile. Il en sera de même du minimum vieillesse.

Il faudrait encore évoquer la politique de la famille, le soutien aux familles touchées par la maladie d’Alzheimer, et bien d’autres mesures de détail… Une politique dont le résultat le plus emblématique aura été la croissance continue du pouvoir d’achat, malgré les crises !

 LA BATAILLE DU BILAN (3)

Sarko invest 2 
 
 PRODUIRE POUR S'EN SORTIR

Renforcer la compétitivité de nos entreprises, mener une politique industrielle volontariste, développer l’innovation et soutenir la recherche : voilà le sens qu’il faut donner à l’ensemble des décisions qui ont été prises au cours des quatre années écoulées.

Avec en arrière fond, la nécessité de soutenir l’activité pour limiter la récession et faciliter la reprise. Sur ces deux points, le Président a plutôt bien réussi : alors que l’économie plonge aux quatre coins du monde, la récession française ne sera que de 2,5% en 2009 et de courte durée. Depuis, la croissance est de retour et, à l’initiative du chef de l’Etat, la taxe professionnelle a été supprimée pour renforcer la compétitivité de nos entreprises et a été mis en place un vaste plan d’investissements de 35 milliards d’euros (le grand emprunt) pour préparer l’avenir, centré essentiellement sur l’enseignement supérieur et la recherche (16 milliards) et sur les industries innovantes (19 milliards).

Tout a été fait, et avec succès, pour soutenir l’économie, donc l’emploi. Le plan de relance de 28 milliards a permis de soutenir des pans entiers de notre économie. Dans l’automobile, la prime à la casse a permis de soutenir le marché et d’éviter des pertes industrielles, dans la restauration, la baisse de la TVA a permis de préserver des milliers d’établissements en difficulté et a contribué à créer 30 000 emplois… Le plan de relance a consacré 1,8 milliards d’euros au logement, ce qui a permis la construction de 334 000 logements en 2009 et 346 000 en 2010 dans un secteur qui emploie 1,5 million de salariés.

Aujourd’hui, notre pays demeure une grande puissance économique attractive. La création d’entreprise connaît un succès qui ne se dément pas (622 000 en 2010 dont 360 000 auto-entrepreneurs). Le fonds stratégique d’investissement public (FSI) est doté de 20 milliards d’euros : déjà plus de 3 milliards d’investissements ont été réalisés dans des entreprises ou des technologies « sensibles » pour notre développement industriel.  Enfin, l’agriculture n’a pas été en reste et a fait l’objet d’une loi de modernisation votée l’été dernier, pour une agriculture durable, compétitive et rémunératrice pour les producteurs.

Toutes ces mesures ont pour objectif de donner à la France les armes nécessaires pour maintenir son rang dans la mondialisation, tout en développant l’emploi sur son territoire. La volonté gouvernementale c’est de garantir à notre pays un avenir industriel. Les « relocalisations » et l’attractivité des capitaux étrangers, pour laquelle elle est au 3ème rang mondial, montrent que ces efforts commencent  à déboucher sur les résultats.

 LA BATAILLE DU BILAN (4)

Sarko copen 5

 L'ECOLOGIE AU PREMIER PLAN

 

« C’est bien un plan Marshall pour la France comme pour la planète qu’il faut engager » affirmait en 2007 Nicolas Sarkozy. Il prenait des engagements sans précédents en matière d’environnement. Avec le Grenelle de l’Environnement, ils ont été tenus. De cette manifestation hors norme qui a réuni sous la houlette de Jean-Louis Borloo, autour d’une même table, des représentants des entreprises, des collectivités territoriales, de l’Etat, des ONG et des syndicats, il est sorti deux lois : Grenelle 1 en août 2009 et Grenelle 2 en juillet 2010.

 Depuis, les lois entrent en application. Les intégristes verts diront toujours qu’elles ne vont pas assez loin, mais ont-ils réalisés seulement le dixième quand ils étaient au pouvoir pendant six ans sous Jospin ? En attendant, les décrets se succèdent : nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments, développement du transport durable, renforcement de la fiscalité écologique avec le bonus-malus et bientôt la taxe poids lourds. Une énergique politique de développement des énergies renouvelables s et éoliennes notamment a permis de faire décoller ces secteurs naguère atrophiés.

 Certaines promesses n’ont pas pu être tenues et attendent des jours meilleurs. C’est le cas de la taxe carbone, votée mais censurée, qui attend un destin européen, beaucoup plus logique et plus efficace.

La France est encore aujourd’hui le pays le plus engagé au plan international, comme on l'a vu à Copenhague où Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé ses efforts, pour imposer dans les négociations des résultats en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, la protection de la biodiversité ou l’émergence des énergies propres dans les pays en développement.

Une politique qui tient compte des réalités aussi. Ainsi, le Président a souhaité ménager notre agriculture et il a fallu ajuster les aides aux énergies nouvelles en fonction de nos facultés budgétaires. Mais l’effort est là. Il est historiquement le meilleur bilan environnemental d’un mandat, depuis que cette politique existe.

LA BATAILLE DU BILAN (5)

Sarko collectivités 
 
LES INSTITUTIONS MODERNISEES 

La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a renforcé les pouvoirs du parlement qui dispose de la moitié de l’ordre du jour et d’un droit de véto sur les 52 nominations les plus importantes du chef de l’Etat. Elle consacre l’ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la Magistrature aux justiciables. Ceux-ci peuvent aussi invoquer en justice la conformité des lois avec la constitution, grâce à la Question Prioritaire de Constitutionnalité et saisir le Défenseur des droits.

 Une république plus équilibrée : depuis 2007, l’opposition préside la puissante commission des finances de l’assemblée. Et la nomination de Didier Migaud à la Cour des Comptes montre un souci de partager le contrôle des rouages de l’exécutif dans un esprit non partisan.

 La réforme des collectivités territoriales va mettre fin à l’enchevêtrement des compétences avec la création des Conseillers Territoriaux qui en 2014 remplaceront les conseillers régionaux et généraux, engendrant des économies de gestion.

 Les pouvoirs du Président mieux encadrés et sa gestion rendue plus transparente, les pouvoirs du Parlement profondément revalorisés et les droits des citoyens renforcés, voilà qui rend obsolètes les accusations de l’opposition d’une « République dégradée ».

La modernisation passe aussi par un Etat plus « modeste ». entre 1990 et 2002, la gauche a embauché 1 million de fonctionnaires de plus, toutes fonctions confondues. La politique du non remplacement de 1 sur 2 est un minimum pour revenir à des effectifs plus compatibles avec la situation financière du pays. Là encore, on assiste à de profonds bouleversements générateurs d’économies à court , moyen et long terme. La RGPP, réévaluation des politiques publiques a conduit à fusionner les directions départementales aux compétences complémentaires, réorganiser et redéployer l’armée, les effectifs de police et de gendarmerie, les tribunaux, pour les adapter aux besoins et à notre temps.

Enfin, la maîtrise des dépenses publiques n’aura pas été un simple effet d’annonces. Si la France conserve aujourd’hui une notation AAA pour le financement de sa dette, c’est en raison de la politique constante de réduction des déficits qui a été et est menée. La crise en a masqué la visibilité, avec l’effondrement des recettes et l’augmentation des dépenses sociales qui en est résulté. Mais, hors plan de relance et dépenses liées à la crise,, le budget de l’Etat a été tenu rigoureusement. Et le choix de privilégier les allègements de charges plutôt que l’impôt permet d’en tirer les dividendes par la création d’emplois vraiment productifs de richesse. La maîtrise des dépenses publiques est plus que jamais à l’ordre du jour. Il en va de la réputation et de la compétitivité de la France.

J’en termine là pour le bilan. Il faudrait encore parler de l’éducation et des universités, de la politique internationale, de la culture, de l’immigration et de la sécurité…. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

La France avance. Changer n’est pas facile et politiquement risqué. L’honneur de Nicolas Sarkozy aura été de ne pas céder à la facilité et de continuer malgré l’impopularité, là où « d’autres » auraient renoncé!

LA BATAILLE DU BILAN (6)

Sarko tf1 5

LES PIERRES D'ACHOPPEMENT 

Les réformes au cours de ces quatre années de mandat de Nicolas Sarkozy ont été nombreuses et ont touché à tous les domaines : l’Etat, la sphère sociale, l’économie, le système fiscal, l’organisation administrative des collectivités. Certaines sont pleines et accomplies comme le RSA dont on commence à entrevoir l’intérêt avec la publication du premier bilan, beaucoup d’autres sont en cours d’application comme la Santé ou le Grenelle de l’Environnement, certaines enfin sont encore en devenir comme celle des Collectivités Territoriales qui est votée mais entrera en application en 2014.

Il en ressort forcément un sentiment d’inabouti, puisque pour la plupart de ces réformes on a touché à des structures qui ont besoin de temps pour se transformer et prendre leur régime de croisière : c’est le cas, par exemple, des Agences Régionales de Santé. Et il y a les domaines où malgré les efforts, la tâche est toujours à recommencer, comme en matière de sécurité, véritable travail de Sisyphe.

Mais sur un certain nombre de points, soit le message n’est pas passé, soit le travail reste à faire.

D’abord il y a les politiques menées qui suscite de l’incompréhension dans l’opinion publique par le caractère contradictoire apparent entre les objectifs visés et les décisions prises. Ce sont deux politiques sur lesquelles on manque d’explications. C’est le cas de la sécurité : l’insécurité recule inégalement mais en même temps on supprime des postes de gardiens de la paix et de gendarmes. C’est le cas aussi de l’Education dont le Président a proclamé qu’elle était la première des priorités mais dont on supprime assez massivement les postes par le jeu du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Dans les deux cas, c’est difficile à comprendre, faute d’éclairage sur le but à atteindre, les moyens mobilisés et les résultats obtenus. Les personnels concernés ont beau jeu de mettre en avant le manque de « moyens humains » et l’opposition de s’emparer de cette contradiction. Le Gouvernement doit communiquer davantage s’il veut être suivi dans sa démarche.

Il y a les promesses que le déclenchement de la crise est venu contrecarrer de plein fouet. C’est le cas du « Pouvoir d’Achat ». Faute de pouvoir augmenter les salaires, celui-ci a crû très faiblement, grâce surtout aux efforts de redistribution. Certes, la loi TEPA a permis de faire profiter des heures supplémentaires à plus de 5 millions de salariés, mais cela a été largement occulté face à une opposition qui a fait du bouclier fiscal un combat emblématique des « cadeaux faits aux riches » et surtout les écarts salariaux avec certains patrons –le cas Proglio, par exemple- et ceux des traders. L’engagement aussi de réduire la dette. Le choix courageux de maintenir les aides sociales malgré la chute vertigineuse des recettes a provoqué l’effet contraire : la dette s’est creusée, ce que l’opposition reproche aujourd’hui au Gouvernement. Elle aurait fait quoi, elle ? Augmenter les impôts sur les riches et les classes moyennes ce qui était le plus sûr moyen de faire s’effondrer la consommation qui a permis à l’économie de limiter les dégâts. Enfin  la croissance et l’emploi qui étaient bien partis (on était arrivé autour de 7% de chômeurs avant que la crise se déclenche) ont été mis à mal par les effets de la crise financière et ses répercussions économiques : paralysie bancaire, effondrement du commerce mondial, récession et licenciements. Les efforts consentis pour ne pas alléger le poids de la charge sur les entreprises et la réforme de la taxe professionnelle semblent enfin porter leurs fruits par un redémarrage plus vigoureux que prévu.

Enfin, deux gros problèmes pèsent sur la société française et ne sont pas résolus : le premier, c’est celui de l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi qu’il faut absolument régler en agissant sur l’adéquation formation-emploi et le déverrouillage de l’embauche au faciès. Il n’est pas normal qu’un jeune mette entre 8 et 11 ans avant de voir sa situation stabilisée par l’accès à un CDI. De multiples moyens sont pourtant mobilisés, mais leur dispersion et la multiplicité des structures les rendent illisibles et probablement sous-opérationnels. Le second, c’est celui de la ghettoïsation des banlieues et tous les problèmes qui en découlent : insécurité, chômage accru, xénophobie, … Là encore, les politiques menées ont besoin de long terme. Des milliards ont été déversés sur les quartiers sensibles mais on n’en voit pas suffisamment les retombées. L’idée qui prévaut est que le plan « espoir banlieues » n’a pas fonctionné.

Pour terminer, un mot sur le « déficit d’Europe » qui marque ces dernières années, malgré le succès de la « présidence française » déjà oubliée. La crise en a montré les limites et les faiblesses, bien que les institutions aient plutôt bien fonctionné et que des progrès aient été faits dans la « gouvernance ». Là encore, une lisibilité meilleure permettrait de faire prendre conscience à nos concitoyens dont la défiance augmente à l’égard de Bruxelles, l’intérêt incontournable de l’Union face à la globalisation.

 

DU BILAN AU PROJET

Sarko congrès 


 
En 2012, la France sera à la croisée des chemins. Plus encore qu’en 2007, l’élection présidentielle pèsera sur son destin. La crise est passée par là. Les choix qui seront faits en matière de politique économique et sociale dessineront le pays pour les trente ans à venir.

Il faut avant tout, renverser l’état d’esprit des Français en leur faisant prendre conscience qu’ils sont encore responsables de leur propre destin. Le pays a beaucoup d’atouts, ses habitants ont encore du génie, pour peu qu’on veuille bien s’attarder sur ceux qui en ont. Nous avons les ressources pour relever le défi et connaître une nouvelle période de prospérité dans et avec la mondialisation. Arrêtons la sinistrose !

Il y a des conditions, bien sûr. D’abord ne pas jeter aux orties les efforts qui ont été faits depuis 2007. On peut avoir le sentiment, comme l’exprimait un auditeur d’une radio périphérique, de prendre des claques tous les jours depuis trois ans et céder à la tentation des sirènes qui promettent les beaux jours sans connaître la météo. C’est pourtant peu de choses à côté des coups de pied au cul que se prennent nos voisins du sud, à cause de leur laxisme. La continuité est une des conditions du redressement et du succès.

Notre société souffre de quelques maux sur lesquels on ne se penche pas suffisamment. Une des priorités devrait être de rétablir l’ascenseur social. La stagnation intergénérationnelle s’est peu à peu installée. Les parents n’ont plus l’espoir de voir leurs enfants gravir une marche dans la hiérarchie sociale. La précarité touche trop de monde et les revenus intermédiaires sont défavorisés entraînant la crainte bien réelle du déclassement. Les classes moyennes sont probablement celles qui ont le plus souffert de la crise et de la sclérose qui a gagné la société depuis vingt ans. Ce sont 17 millions de nos concitoyens qui stagnent entre 1 et 2 SMIC, alors que les dirigeants ont capté quatre fois plus les gains du progrès que leurs salariés. Le lien entre le salaire et le diplôme est rompu, ce qui dévalorise les études et annule le gain espéré du coût de la formation.

Notre pays doit s’ouvrir davantage sur le vaste monde. Les quelques entreprises, grandes ou petites, qui tentent l’expérience n’ont qu’à s’en féliciter la plupart du temps. Les soutiens et aides de toutes sortes existent pour en accompagner le cheminement en atténuant convenablement la prise de risque, c’est la volonté ou l’envie qui manque le plus souvent. Notre classe politique par paresse intellectuelle passe trop de temps à imputer nos difficultés à la concurrence que nous font les pays tiers et aux délocalisations. C’est regarder le problème par le mauvais bout de la lorgnette et c’est aussi la facilité.

Ainsi, l’Europe dont beaucoup de nos concitoyens se méfient aujourd’hui, est trop souvent vécue comme la victime expiatoire de décisions soi-disant prises hors de chez nous. Rien n’est plus faux. Mais c’est vrai qu’un déficit de politiques communes s’est peu à peu imposé et les sommets sont vécus comme des lieux d’affrontements où l’on se met finalement d’accord a minima. Pourtant, l’Europe a fait des progrès dans son organisation et joue pleinement son rôle d’amortisseur des difficultés. Que serions-nous aujourd’hui avec le Franc ballotté entre les grandes monnaies… Il faut donner à l’Europe un rôle à sa mesure, en commençant par une politique très forte de coopération franco-allemande qui en est le moteur principal. Notre perception de l’Union changerait si elle était à l’initiative d’un vaste plan d’équipement commun portant par exemple sur le ferroviaire et si elle mettait en place une politique fiscale de rapprochement de ses membres au sein d’un « serpent fiscal » du même type que le « serpent monétaire » qui a été le prélude à la monnaie commune. Le sentiment d’appartenance s’en trouverait grandement conforté

Voilà quelques pistes. Il y en a plein d’autres à explorer : relancer l’intégration des immigrés par une nouvelle politique du logement, mettre à la disposition de la jeunesse une politique d’entrée dans la vie active digne de ce nom en fédérant tous les outils qui existent aujourd’hui, du CIO aux missions locales en passant par l’apprentissage, le service civique ou les écoles de la deuxième chance, privilégier quelques secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables ou l’automobile sobre, pour en faire des pôles d’excellence mondiale à côté de notre aéronautique.

Si l’avenir a un visage, nous le dessinerons tous ensemble.

 

LE MIRAGE DES ANNEES MITTERRAND

 

Le PS vient d’entrer dans une période de turbulences avec l’affaire Strauss-Khan dont il ne soupçonne peut-être pas encore la nuisance des répliques qui vont suivre le séisme. Surtout si un long procès se met en place et dès lors que la thèse du complot s’évapore comme rosée aux premiers rayons du soleil d’été.

Pourtant ses grands prêtres avaient invoqué « l’esprit de 1981 », pour essayer de mettre les augures de leur côté, en commémorant les 30 ans de l’élection de François Mitterrand. C’était déjà oublier que le premier septennat avait dû faire une croix sur le programme commun et ses 101 propositions, au bout d’à peine trois ans de mandat, et trois dévaluations du Franc. Et l’on n’en finit pas de payer la décision phare de cette première phase : la retraite à 60 ans, non financée, qui a commencé à creuser une dette qui n’en finira plus de grossir. C’était aussi le temps des nationalisations, autre erreur qu’il faudra ensuite réparer. Le retour sur terre consacrera surtout le libéralisme économique et la valorisation boursière. De cette époque date des dérives, notamment dans le financement des partis politiques, qu’il faudra beaucoup de temps à corriger.

Le projet du PS pour 2012 qu’il s’apprête à entériner, sans être aussi archaïque que pouvait l’être le programme commun, en a pourtant quelques inspirations et présente comme principale tare d’en garder l’idéologie. Et de ce point de vue, rien de nouveau, rien de crédible, rien de chiffré. C’est le programme Jospin de 1997 à peine revisité : emplois-jeunes, réduction du temps de travail pour partager l’emploi, rétablissement de la police de proximité avec 10 000 policiers et gendarmes de plus sur 5 ans, allocation d’autonomie pour les jeunes, embauche de100 000 fonctionnaires… Des dépenses, beaucoup de dépenses. Mais à la différence de 1981, les caisses sont plus que vides et le trésor public un puits noir profond.

Et comme d’habitude (on connaît l’exemple de la campagne des cantonales du Maine-et-Loire) le PS n’hésite pas à présenter des propositions sans vérifier (ou en sachant) que c’est déjà fait : exemple pour la présidence de la commission des finances à l’opposition ou développer l’alternance sous contrat d’apprentissage. On se demandera aussi quelle différence il peut y avoir entre le « pôle public d’investissement industriel » qu’il propose et le « fonds stratégique  d’investissements» créé en 2009 par Nicolas Sarkozy.  

Encore faudra-t-il qu’il s’accorde avec les Verts qui chantent la « décroissance » et le Front de Gauche. La gauche plurielle peut-elle faire rêver les « masses populaires » ? Pour l’instant c’est le discours de Marine Le Pen qui semble davantage les captiver. Un phénomène dont il faudrait bien que la gauche toute entière se préoccupe. Pas seulement la droite.

 

LA MESSE N'EST PAS DITE

 

Tous les sondages de la terre n’y feront rien,  la réalité est la plus forte. L’avatar qui vient arriver au PS avec la descente aux enfers de son « meilleur candidat » en est une preuve. Bien des choses peuvent se passer en un an, y compris l’improbable et l’impossible. Alors mesurer toutes les semaines qui est le mieux placé dans la course est un exercice amusant mais stérile. Tout cela pour dire que Nicolas Sarkozy garde toutes ses chances d’être réélu. Je dirais même qu’elles ont repris des couleurs dimanche dernier.

L’incroyable aventure qui arrive à DSK, nous laisse tous pantois. Ses effets produisent une onde de choc que nous ressentons déjà. Si tout cela est vrai, les écarts de langage et de posture de notre Président passent pour des bluettes. Il sera bien difficile à l’ « amère de Lille » de continuer à l’accuser d’ « abîmer la république » sinon, que pourrait-on dire pour le FMI ? Cela permet aux Français de relativiser. Il y a maintenant un peu plus de place pour sa carrure politique fondée  sur son expérience, sa connaissance remarquable des dossiers et sa volonté farouche, cette énergie que n’entame aucunement son impopularité actuelle. Il apparaîtra rapidement qu’à droite, aucun homme politique ne lui arrive à la cheville. Pas même Jean-Louis Borloo, lequel ne peut engager comme stratégie que le soutien au second tour pour l’emporter contre la gauche et les écologistes."L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme !"

Et puis, il sera facile au Président sortant d’expliquer aux Français que la gauche, surtout si elle n’est pas représentée par DSK, avec ses projets sociaux et son programme dépensier, mettra la France en porte-à-faux par rapport à la mondialisation et à la cruelle réalité de la compétition économique entre les nations, qui plus est avec l’épée de Damoclès d’un renchérissement des taux d’intérêts de notre dette.

Et que fera-t-elle, la gauche des réformes déjà réalisées ? Voilà encore un sujet intéressant  sur lequel il faudra bien que les socialistes s’expriment, surtout quand on leur demande sérieusement sur quelles réformes ils reviendraient en cas de victoire en 2012. Une fois sortis des contorsions de langage, ils ont beaucoup de mal à avouer qu’ils ne toucheraient pas grand-chose. Reviendraient-ils sur la réforme des régimes spéciaux de retraite ? Sur le service minimum en cas de grève ? Sur la « prime de mille euros » ? Sur l’assainissement des comptes publics ? Sur la carte judiciaire ? Même sur la retraite à 62 ans, le PS a du mal à cacher un certain flottement sur le sujet. Il n’y a guère que la réforme territoriale qui pourrait faire les frais d’une gauche toute puissante au pouvoir, et ce serait bien dommage : pour une fois qu’on tente de simplifier l’embrouillamini des compétences… On les voit mal renoncer à l’autonomie des universités, au Grand Paris, aux dispositions du Grenelle de l’environnement. Ils auraient les moyens de supprimer la réforme constitutionnelle de 2008, mais il faudra qu’ils expliquent pourquoi il faut donner moins de pouvoir au Parlement.

La campagne va permettre d’éclaircir toutes ces ambigüités. Le bilan de Sarkozy est calamiteux. Ah bon ? Alors pourquoi faut-il n’en rien jeter ? Drôle de paradoxe en effet.

La nécessité de continuité apparaîtra alors comme une évidence. Une aubaine pour le Président sortant. D’autant plus si les Français commencent à profiter des fruits d’une croissance retrouvée, dont Michel Sapin nous expliquait encore il y a peu qu’on lui tournait le dos avec la politique suivie par le gouvernement.

Oui, c’est certain, la messe n’est pas dite !

 

QUI AURA LE COURAGE DE FAIRE UNE CAMPAGNE DE VERITE 

 

Nous sommes à sept mois de l’élection présidentielle. Les nuages s’accumulent à nouveau sur l’horizon avec la menace d’une nouvelle récession. Après la crise financière, voici celle des dettes souveraines. L’économie réelle commence déjà à être asphyxiée par la paralysie qui gagne une nouvelle fois les banques qui hésitent à se prêter…

Pendant ce temps-là, le bal des prétendants nous joue l’air de l’été en pente douce. Rien ne paraît encore bien grave ; nous campons sur notre richesse acquise, bien réelle mais déjà sérieusement écornée : le déficit de nos exportations nous le rappelle chaque mois. A qui remettre les clés du destin de la France pendant les cinq prochaines années ? A Martine la dépensière qui croit encore à ses chimères de relance par la consommation comme elle croyait que les 35H allaient partager le travail ? A François Hollande, Monsieur « on verra », qui élude les réponses à toutes les questions décisives ? A Marine la ruine, avec ses projets fous  national-totalitaires et hexagonocentriques ? Au Président sortant qui porte déjà la croix de ses réformes pour avoir voulu mettre les Français devant la réalité, et encore a-t-il reculé sur plusieurs projets et tenté maintenant de temporiser pour ne pas oberrer toute possibilité d’être réélu ?

Qui ne voit que la situation actuelle exige une politique de redressement forte et volontaire. Les Français des couches populaires sont tentés de la voir dans les propositions radicales du Front National. Sa présidente rêve de la France au fond du trou ce qui lui permettrait, pense-t-elle, de prendre le pouvoir. La pente fatale. Il n’y a rien de pire que les politiques du pire. Il serait temps que les partis de gouvernement acceptent de voir et surtout de dire la vérité. Mais ce n’est pas demain la veille pour le PS qui refuse toujours de voter la "règle d’or" par aveuglement politicien.

Quelle est-elle cette vérité ? Que nous sommes en déclin économique depuis presque trente ans et nous arrivons à nos dernières cartouches. Le mal provient de la dette, de la perte de compétitivité et de l’Europe. Chacune de ces causes a besoin d’un traitement.

La dette a pris une telle ampleur qu’elle parasite l’Etat au point de réduire ses marges de manœuvres à peu de choses. C’est l’Etat providence qu’il faut radicalement remettre à sa place. Il faut réduire les dépenses et réinventer la protection sociale en ciblant les maux d’aujourd’hui, la précarité des emplois et les aides aux plus démunis tels que mères seules avec des enfants, ou encore les jeunes.

Pour réarmer notre industrie, il faut que l’état retrouve des moyens d’action, ne serait-ce que pour renforcer les investissements en recherche développement. Rendre nos entreprises à nouveau compétitives sera notre principale planche de salut. Contrairement  à ce que l’on pense généralement, ce ne sont pas les  délocalisations qui sont responsables des 500 000 emplois perdus dans l’industrie. Ils ont purement et simplement disparus par la mort de secteurs entiers  sous les coups de la concurrence internationale et nous avons été incapables d’en reconstruire suffisamment dans les filières nouvelles. Elargir notre recherche-développement trop concentrée et insuffisante, baisser le coût du travail (merci les 35h), baisser les impôts et charges (17% du PIB en France, soit 6 points de plus que ma moyenne européenne)  tout cela pour redonner des marges qui permettent les investissements et donnent les moyens d’aller sur les marchés d’exportation.

A condition aussi de tordre le cou aux idées reçues : à savoir que les entreprises ne gagnent pas trop d’argent, bien au contraire ; que le capital ne capte pas trop de valeur ajoutée aux dépends du travail ; que le coût du travail est pour beaucoup dans la compétitivité.

Entre la réduction de la dette et le besoin de relancer l’industrie, il faut déplacer 10 points de PIB en cinq ans vers l’Etat (dette) et vers l’entreprise par une TVA sociale. Beaucoup l’ont compris. Pourquoi a-t-on peur de fâcher les Français.

De toute façon, le prochain président de la République ne pourra pas faire autrement que d’assumer la baisse du pouvoir d’achat et les hausses d’impôts. Autant le dire franchement et passer un pacte avec les Français avec des objectifs ciblés pour les cinq prochaines années. Le risque d’être battu est énorme au vu de l’état de l’opinion à l’heure actuelle. Mais justement, j’y vois une opportunité pour le président sortant : il n’y a guère que Nicolas Sarkozy qui pourrait le proposer : il a les c…. pour le faire mais aura-t-il le courage de relever ce défi à haut risque pour sa réélection ?

Rappelons-nous : « de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace… et la France est sauvée ! »

 

 


SARKOZY AGIT…

 

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Le choix de Nicolas Sarkozy a toujours été celui de la mobilité. C’est peut-être usant pour ceux qui l’observent, mais reconnaissons que dans ce temps de crise aiguë, c’est tout de même mieux que l’immobilisme et la frilosité. A croire qu’il a fait sienne la devise du Colonel Raspéguy dans les « Centurions » : « j’ose ! ».

Ce qui frappe d’emblée de cet échange d’un peu plus d’une heure c’est le calme, la retenue et le sang-froid du Président. Vulgaire, Nicolas Sarkozy ? Jugeons plutôt l’homme politique à ses actes et à la façon qu’il a de se tenir debout dans la tempête. Il est loin le Nicolas du début du quinquennat. L’homme a vite appris. Qui peut douter aujourd’hui de sa stature présidentielle ?

L’homme d’état est un homme d’action.

Cela étant dit, les mesures proposées sont-elles de nature à apporter des solutions aux problèmes rencontrés par notre pays ? Personnellement, je le pense. Qu’il s’agisse de booster la construction au moyen d’une mesure audacieuse –sous réserve de ne pas produire de l’hyperdensification urbaine- alors que l’effort est déjà conséquent ; qu’il s’agisse de forcer les portes pour démultiplier le nombre des apprentis et leur ouvrir ainsi un chemin fiable pour l’emploi ; qu’il s’agisse de donner un coup de pouce à la compétitivité des entreprises en les délestant de la part patronale des charges de la politique familiale et redonner ainsi des marges de manœuvre à nos entreprises, grandes et petites ; qu’il s’agisse de réinstaller la négociation sur le temps de travail dans l’entreprise, au plus près des besoins, entre partenaires sociaux, pour redonner la souplesse dont elles ont besoin et qui a été cassée par les 35 H ; qu’il s’agisse enfin de financer  la réindustrialisation au moyen d’une banque idoine et relancer ainsi la production sur le sol national…

Ces décisions ne viennent pas par hasard. Elles sont dans le prolongement des efforts entamés depuis le début du quinquennat, en complément de la réforme des universités, des états généraux de l’industrie, des sommes débloquées pour la recherche et l’innovation, de la réforme de la taxe professionnelle, des investissements du grand emprunt dans les filières d’excellence et dans le numérique… La panoplie se complète, dans la continuité.

La rupture avec … Hollande.

Les critiques acerbes n’ont pas tardé à tomber : « le pauvre, il a tout faux ! » C’est ridicule. Décidément, c’est à croire que les gens de gauche n’ont jamais fait d’économie, ou en sont restés à l’économie planifiée dont on sait qu’elle n’a produit que sous-emploi et pauvreté partout où elle a été appliquée. Il serait bon de le rappeler à Mme Aubry, à Mr Mélenchon et aussi à Mme Le Pen qui utilise aujourd’hui le discours « hyperétatiste » de feu Georges Marchais. Accuser le président « d’ultra libéralisme » alors que la droite française n’a jamais été libérale, c’est risible !

Non, la hausse de 1,2 point de la TVA ne provoquera pas d’augmentation du coût de la vie. Oui, la taxation de 2 points des revenus du patrimoine est supportable et équitable.

La plupart des annonces d’hier soir visent à renforcer la compétitivité de notre appareil productif, ce qui constitue une ligne de partage claire avec le projet de François Hollande, plus favorable au consommateur des classes populaires et financé en grande partie par un alourdissement du coût du travail et de la fiscalité des entreprises. Un moyen d’affaiblir un peu plus notre économie.

Authenticité.

Mais c’est vrai, on peut avoir le sentiment que Nicolas Sarkozy est plus dans l’action et ce qui est devant lui, que dans la défense de ce qui a été fait. Son bilan est pourtant le plus riche en réformes de tous les précédents présidents, depuis De Gaulle, mais combien parmi les 37 000 journalistes de l’hexagone ont eu le courage de l’examiner ou de reprendre les déclarations de la majorité …. Il est vrai qu’ils sont à 95% à gauche (chiffre vérifiable) !

En attendant, il est bon que le Président reste à la manoeuvre, sans les entraves du candidat. Il sera toujours temps de faire campagne. 

 


ROSELYNE TOURNE LA PAGE

 

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Roselyne Bachelot était vendredi matin à Angers pour une conférence de presse et la passation officielle du flambeau de la 1ère circonscription à Paul Jeanneteau et Roselyne… Bienvenu. Notre Ministre tourne la page de près de 30 ans de vie politique en Anjou pour aller vers de nouveaux horizons, car il n’est pas question pour elle d’abandonner la scène ni le combat. Elle tient à cette occasion un engagement pris, que je lui avais entendu prononcer, celui de ne plus se présenter à une élection après 60 ans. Tenu ! C’est suffisamment rare pour être souligné, quand tellement d’autres s’accrochent à leur(s) mandat(s).

L’Anjou perd une femme d’exception. Mais pas complètement, elle l’a promis devant l’assistance nombreuse de ses amis invités pour la circonstance dans les salons de l’Hôtel d’Anjou –choix hautement symbolique- avec la sensibilité non feinte qu’on lui connaît. C’est que sous l’armure bat un cœur énorme. Elle a évoqué avec émotion quelques parcelles de son parcours depuis sa première élection en 1982, au Conseil Général, jusqu’aux fonctions ministérielles importantes que lui ont confiées Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy. Elle incarne le courage en politique. J’ai eu la chance de l’accompagner dans une partie de ce parcours, comme collègue au Conseil Régional et au Conseil Municipal d’Angers, en menant aussi de nombreuses campagnes électorales côte-à-côte, et surtout comme secrétaire départemental de l’UMP dont elle a été en Maine-et-Loire la première présidente. Il y aurait tant de souvenirs à évoquer. Je garde précieusement celui de la totale confiance dont j’ai bénéficié pour mener la fédération. Et puis il y a son amitié fidèle, que je considère comme un privilège.

L’Anjou gagne un homme de qualité. Choisi en 2007 comme suppléant, elle lui a quasiment donné les clés de la maison avec mission non dite de préparer la succession.  Là encore, elle aura fait preuve d’une grande lucidité et générosité. Une circonscription ne s’hérite pas, elle se conquiert. C’est ce temps nécessaire qu’elle a voulu donner à celui qui est aujourd’hui officiellement son successeur. Car la « première » de Maine-et-Loire est une des plus difficiles pour notre famille politique. Paul Jeanneteau en est aujourd’hui le candidat naturel. Le choix s’est révélé judicieux : même ligne politique, angevin par sa famille, ancrage dans une commune rurale, même intérêt pour la parité et le handicap… le député sortant est apprécié au-delà des frontières partisanes. En associant à sa candidature Roselyne Bienvenu, conseillère municipale d’Angers, une femme elle aussi engagée dans le combat jamais terminé de l’égalité des sexes, il propose un tandem cohérent et très tentant pour les électeurs.

Quant à Roselyne Bachelot, nous sommes impatients de la retrouver à travers ses œuvres –elle a trois livres en préparation-, sur le terrain –elle va s’activer pour porter le bilan social du quinquennat-, et dans ses combats de toujours contre  le sida, pour la parité, sur le handicap et … la « relégitimation » du discours et du personnel politique. Vaste programme. Il faut bien ça pour occuper une « surdouée ».

 


L’INJUSTICE EGALITAIRE

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Vous avez aimé la « chasse aux riches » de Martine, vous adorerez la « chasse aux moins riches » de François. Les classe moyennes quoi qu’il en dise vont s’en prendre plein la musette.

Les propositions en elles-mêmes ne sont déjà pas anodines, leur accumulation  sur les mêmes est insupportable. Au nom de la justice égalitaire on accroît massivement l’inégalité non seulement devant l’impôt, mais aussi dans les actes de la vie quotidienne. Vouloir gagner un peu plus d’argent que les autres, réussir professionnellement, ne sera possible que si le fruit de vos efforts est redistribué à ceux que le destin à moins favorisé. Découragement de l’initiative et du goût de l’effort garanti ! Interdit d’avoir du talent et de le faire fructifier. Ce n’est pas Pol Pot ni Kim Jung Il, mais c’est le socialisme suédois des années 60. Si encore cela servait avec certitude à améliorer les finances de notre pays et à aider à son désendettement, au moins ce ne serait pas vain. Le problème c’est le catalogue des promesses qui accompagne le programme et qu’il faut financer qui rend l’exercice encore plus insupportable. Comme toujours les socialistes, et François Hollande n’échappe pas à la règle, pensent qu’en taxant les revenus qui dépassent on trouve suffisamment d’argent pour à la fois redistribuer aux plus pauvres, financer les projets et combler les déficits tout en facilitant la croissance. Le malheur, c’est que ça ne se passe pas comme ils disent.

Les classes moyennes sont en première ligne. La partie supérieure, celle des cadres est évidemment la plus visée. Mais comme l’argent se déplace plus vite que les lois se font, rapidement il faudra élargir l’assiette. Faute de taxer les riches dont la plupart auront pris leurs précautions, il faudra bien s’en prendre aux moins riches. L’effet d’escalier est à craindre, dans le sens de la descente .

Le projet de François Hollande prévoit d’augmenter la progressivité de l’impôt via la CSG, de s’en prendre au quotient familial des ménages les plus aisés, de supprimer 30 milliards de niches fiscales touchant les ménages et les entreprises. On sait ce que cela signifie : fin de l’exonération d’impôt pour la garde des enfants voire plafonnement des allocations familiales en fonction des revenus. Le plafonnement des « niches » des particuliers sera divisé par deux : 10 000€ au lieu de 19 000. Il faut y ajouter la mise en place d’un tarif « progressif » de l’eau, du gaz et de l’électricité ! Enfin, il rétablira les droits de succession, au nom du combat contre la transmission du patrimoine, le principe d’égalité plaçant l’héritage au rang des fléaux sociaux par les inégalités matérielles qu’il engendre.

La création d'une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu à 45 % au-delà de 150.000 euros de revenus enfonce une porte ouverte puisque le gouvernement a pris une mesure similaire dans le dernier ajustement budgétaire de François Fillon, qui rapporte autant avec une assiette plus large.

Le candidat socialiste qui « aime les gens » quand d’autres « aiment l’argent » annonce aussi, ce n’est pas une surprise, qu’il reviendra sur les « allégements de l’ISF » qui ont accompagnés la suppression du bouclier fiscal. Allégements qui risquent de s’appliquer à une coquille vide.

Bref, c’est 44 milliards (chiffres du PS) d’impôts supplémentaires, soit quasiment un doublement de l’impôt sur le revenu. Encore faut-il craindre ce qu'une majorité parlementaire socialiste préparée par Martine Aubry pourrait ajouter dans cette liste ... sans forcément l'accord de François Hollande, dont on connaît l'habileté et le courage.

Les socialistes oublient que ces classes moyennes favorisées qu’ils s’apprêtent à surtaxer, sont aussi celles qui consomment, investissent, emploient, dépensent en loisirs et équipements, celles qui empruntent pour acheter une maison ou un appartement… Elles ont aussi des fins de mois.  Amputer leur budget comme ils s’apprêtent à le faire, c’est inévitablement un coup de frein pour l’économie et un encouragement aux pratiques clandestines. Bonjour le retour des nourrices payées « au noir ».

Il arrive un moment où le principe d’égalité devient insupportable, tout simplement parce que si nous sommes égaux en droit, ce que personne ne conteste, la vie fait que nous ne sommes pas égaux en aptitudes et en talents divers, et dans nos comportements. Ce qui se traduit à un moment donné par des différences « matérielles ». Les uns réussissent, les autres pas, certains aiment relever des défis, d’autres pas, l’un se contentera de peu, l’autre s’épuisera à accumuler. Ainsi sont les Hommes.

Les socialistes, à force de justice sociale, rêve d’une société où chacun aurait la même part de richesse. Chaque fois qu’un régime a voulu lui donner une réalité, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’injustice égalitaire peut aussi être une forme d’oppression.

 

 


LE COURAGE PEUT-IL ENCORE PAYER ?

 

Sarko congrès


Les chiffres du chômage du mois de décembre viennent de tomber : ils ne sont pas bons, on s’en serait douté. Sur l’année 2011, le nombre des chômeurs a finalement augmenté de 150 000. Avec le ralentissement économique en perspective pour 2012, le contexte devient quasi impossible à gérer pour Nicolas Sarkozy. Il a beau avoir du tempérament et la volonté de se battre jusqu’au bout, de prendre jusqu’à l’ultime limite, toutes les mesures possibles, la situation est devenue intenable.

Son courage est admirable, sa ténacité n’a pas d’égal. Mais sans résultats probants, ses efforts paraissent vains. Et face à la démagogie qui s’est déchaînée dans les discours de tous les candidats qui se relaient en boucle pour lui faire porter le chapeau de toutes les crises, son discours de vérité est vite balayé. D’autant plus que les Français n’ont pas envie de l’entendre.

Le Premier Ministre a d’ailleurs remis les pendules à l’heure en répondant personnellement à la diatribe de Jean-Marc Ayrault qui prenant ses désirs pour des réalités, voyait dans la virilité des réponses des Ministres aux questions agressives et pernicieuses de ses congénères, « un vent de panique créé par le discours de François Hollande au Bourget ».

François Fillon l’a en effet exhorté « à respecter quelques principes simples », dont le « premier est de dire la vérité et ne pas nier les réalités qui sont celles de l'économie française, de la société, de la crise. Quel est l'apport d'un discours politique qui consiste depuis quatre ans à décrire toutes les actions du gouvernement et de la majorité comme des actions négatives pour le pays ? ». Il s'est encore dit « triste de voir la manière dont vous (les socialistes) abaissez en permanence notre pays, parce que vous ne vous rendez pas plus service que vous ne rendez service à la France ». Il n'a pas manqué de se référer à son tour au discours du Bourget de François Hollande, « un discours d'illusion » lors duquel le candidat PS a, selon lui, « posé notamment avec la question des retraites, une imprécision qui dure dans la présentation de son projet et qui est préoccupante pour le fonctionnement de notre démocratie ». Et il a conclu : « Vous voulez un débat démocratique apaisé, vous voulez moderniser notre pays? Et bien chiche ! Changeons de ton et faisons-le ensemble en respectant la vérité ». Là est bien le problème.

Mais quel déclic permettra de débloquer le compteur du Président de la République ? L’heure de dimanche prochain au cours de laquelle il présentera ses dernières réponses à la crise, qu’il veut aussi décisives que possible, pourrait bien être « l’heure de vérité ». 

 Quelle que soit la suite, le bilan est pourtant là : 70% des promesses tenues, malgré le contexte. Grâce à son action, les Français sont ceux qui en Europe ont eu le moins à souffrir de la crise financière de 2008, de la récession de 2009-2010, et maintenant de la crise de la Dette. Car, bien sûr, pour qu’ils ne souffrent pas, il a fallu maintenir les filets sociaux protecteurs, au prix d’un alourdissement des déficits publics. On peut interroger les autres, du Modem ou du PS : ils auraient fait quoi, eux ?  L’antienne des cadeaux faits aux riches ne sert que de paravent au vide des idées, tout le monde sait bien que le bouclier fiscal est plus un symbole qu’autre chose, avec ses 800 millions d’euros, et la surimposition des riches un cataplasme verbal sur une jambe de bois face aux dizaines de milliards qu’il aurait fallu trouver.

En même temps, il est le premier Président à avoir osé réformer la France en profondeur tant dans l’organisation territoriale de l’Etat, qu’il s’agisse de l’armée, de la santé, de la justice, des directions départementales et régionales et à diminuer sensiblement le nombre des fonctionnaires tout en rendant l’administration plus performante, comme celle du Trésor. Ce serait évidemment trop long de décrire ici le bilan complet. Qui lui rendra justice, si ce n’est pas le peuple, cet ingrat permanent ?

Si ce n’est pas le peuple, je vais vous le dire : ce sera l’Histoire !

 


LE MAITRE DE L’ILLUSION

 

Hollande doigt pointé

« Je suis le vagabond,  je suis le marchand de bonheur, … vous me verrez passer chacun à votre tour… ». Il était dimanche au Bourget où il avait rameuté le gratin de ses soutiens et 25 000 fans. Quand j’évoque le vagabond, il ne s’agit pas de Yannick Noah, quoique… Non, évidemment c’est de François Hollande qu’il s’agit et de l’étape capitale de son tour de France, pour laquelle il avait annoncé un discours « fondateur » de sa campagne.

Le « coup d’envoi » permanent.

Encore un nouveau départ, me direz-vous. François Hollande pestait au départ contre le calendrier de la primaire, qu'il jugeait trop tardif. il plaidait pour une désignation du candidat avant l'été, estimant qu'un an n'était pas de trop pour défendre devant les Français une offre alternative à celle de Nicolas Sarkozy. Et plus le scrutin approche, plus la « mise en cohérence » des propositions du candidat socialiste semble retardée. L'« adresse aux Français », curieusement réservée au seul quotidien « Libération », a prouvé que la parole de François Hollande porte. Que les mots restent une arme dont il sait se servir avec talent. Depuis neuf mois, François Hollande a multiplié les coups d'envoi de sa campagne : déclaration de candidature le 31 mars, discours au soir de sa victoire à la primaire, le 16 octobre, discours d'investiture à la Halle Freyssinet, le 22 octobre. Sans compter ses passages au « 20 Heures » censés marquer à chaque fois une nouvelle étape. Celui qui rêve de succéder à François Mitterrand pratique le coup d'envoi permanent, une manière de ne pas laisser Nicolas Sarkozy dans le confort protecteur de la fonction présidentielle.

Conscient qu'une élection ne se gagne jamais sur un programme - même en 1981, ce ne sont pas les « 110 propositions » qui ont fait gagner Mitterrand -, François Hollande procède par  étapes. Le discours au Bourget est celle de la « vision personnelle ». A en croire les médias, l’exercice a été réussi. Mais faut-il les croire, eux qui sont prêts à « lécher » avant de « lâcher » puis de « lyncher »… ?  Effectivement tout a été soigneusement mis en scène pour  créer l’événement et faciliter l’illusion, rassurer les modérés et mobiliser la gauche.

Pendant une heure trente il n’a pas prononcé une seule fois le nom de Sarkozy, mais la fascination est là et le meeting de janvier 2007 à la porte de Versailles dans la tête. Sans avoir réuni 100 000 personnes, le mimétisme est palpable : fini le décor rouge, cher à la gauche, la salle est drapée de bleu à tel point qu’on se croirait à un meeting de l’UMP. Le rouge fait peur au bourgeois.  Pour mobiliser à gauche, ce sera la part du discours, lyrique à souhait, avec les références choisies et les confidences personnelles soigneusement égrenées pour émouvoir la salle. La gestuelle mitterrandienne jusqu’à la voix cassée complète le numéro. Le magicien a opéré. Dans ce registre, pas de doute, François Hollande est bon. Il est lui-même.

Que faut-il retenir des déclarations du candidat du PS ?

Peu importe que le contenu manque de précision, surtout quand il s’agit de l’économie. Pas un mot sur l’Europe et la crise, les défis du monde. On est dans une campagne franco-française, et il faut dire au bon peuple ce qu’il a envie d’entendre, même si les affirmations sont mensongères comme lorsqu’il affirme avec véhémence : « La crise qui sévit depuis le 15 septembre 2008, loin de l'affaiblir, l'a encore renforcé.... Les promesses de régulation, les incantations du +plus jamais ça+ sont restées lettre morte », pendant que les banques doivent faire face au processus « Bâle III » qui leur impose de lourdes contraintes.  C’est facile de déclarer la guerre à la « finance ».

Il a marqué sa volonté de se poser en « président de la fin des privilèges ». Sur les mesures, François Hollande promet une loi pour séparer banques de dépôts et banques d’investissements, pour interdire aux banques françaises d’être présentes dans les paradis fiscaux, pour supprimer les stock-options, la création d’une tranche d’imposition à 45 %… L’objectif est clair : être entendu à gauche, y compris auprès des électeurs populaires tentés par Marine Le Pen. Les réformes de structures, ce sera pour tout de suite ; la redistribution, ce sera pour plus tard, dans un deuxième temps, si la croissance revient. « Nous ne redistribuerons que ce que nous aurons fabriqué », en indiquant aussi que les effectifs de la fonction publique n’augmenteraient pas. Il a d’ailleurs redit son engagement à rétablir les finances publiques. Il ne faut tout de même pas fâcher les marchés !

Ce n’est pas un hasard : le seul homme politique dont il ait cité les mots est Pierre Mendès-France, emblème de la gauche morale et réaliste sur le plan économique. Sous les accents du tribun, sans doute faut-il aussi entendre ce message. Un élément étonnant est à relever cependant : l’absence totale dans ce discours du contexte international, de l’évolution de l’état des forces dans le monde, de l’Asie, du Brésil, des nouvelles technologies. Ce discours aurait-il pu être prononcé il y a cinq, dix, vingt ans ? Peut-être...

Donc, au total, François Hollande aurait marqué un point politique : tout ce que les militants rêvaient d'entendre aura été dit par un François Hollande, qui s'est gardé, en revanche, de parler des sujets qui fâchent. Un point économique, c’est à voir.

Incontestablement il a redonné du souffle à sa campagne, au moins pour ses convaincus qui désormais peuvent chanter : « Quand je pense à Hollande… ». Mais s’il a réussi son décollage de campagne au Bourget, n’oublions pas que c’est un aéroport confidentiel réservé aux courts courriers !

 

 


VERBATIM

 

"Vous n'imaginez pas la passion, la lucidité dans ce pays. Vous allez être surpris. Ils (les Français) savent qui ment. Le maître-mot de la campagne, ce sera +authenticité+. L'élection ce sera: un discours, quelques propositions, un tempérament".

                                        Nicolas SARKOZY



LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

ANTONINI-CHARETTE :

LA POLITIQUE TELLE QU’ON N’EN VEUT PLUS

 

Deux événements cette semaine, qui, certes, ne se ressemblent pas, mais qui ont tout de même un point commun : le calcul politicien qui fait fi du suffrage des électeurs.

La décision de Jean-Claude Antonini de démissionner en créant la surprise devient un peu plus choquante chaque jour. Ainsi, rien n’a filtré au Conseil d’agglo de jeudi dernier, alors qu’il venait d’envoyer sa lettre de démission au Préfet et qu’il faisait voter trois délibérations qui lui attribuent une indemnité de présidence de SEM. Celles-ci comme par hasard compensent la perte de son indemnité de maire. La désignation dès vendredi soir du candidat de la majorité, à savoir Frédéric Béatse, apporte la preuve qu’il s’agit bien d’un coup politique prémédité dont le secret avait été bien gardé. Dès lors, l’opposition n’a rien à faire dans ce déni de démocratie et elle ferait bien de boycotter la séance du conseil municipal de jeudi prochain qui doit entériner la désignation du nouveau maire.

Pendant deux ans, nous aurons une direction bicéphale à la tête de l’agglo, avec un pseudo-maire à la « botte » du Président. Il faut dénoncer la désinvolture et le cynisme qui ont présidé à la manœuvre pour imposer le « dauphin » dont on sait qu’il n’aurait peut-être pas eu la primeur ni des militants ni des sympathisants socialistes dans une « primaire ».

Hervé de Charette, lui, a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy. On peut se réjouir de ce retour à la raison après ses « errements » dans le marigot centriste. Après avoir claqué la porte de l’UMP pour cause de « droitisation », en réalité fâché qu’il était d’avoir été éjecté de la liste régionale, il a rejoint le Nouveau Centre où il ne compte que des « amis », comme on sait. Il s’est ensuite fourvoyé dans l’aventure Borloo et « l’alliance » dont on n’entend plus parler. Nous écoutons avec intérêt ses arguments qui lui font préférer aujourd’hui Sarkozy à Bayrou qu’il abhorre et à Morin qui reste sans voix, et « privilégier l’unité et la solidarité ». Cependant on ne peut pas exclure la posture politicienne. Qu’elle jette le trouble dans le centre angevin est le cadet de ses soucis.

C’est plutôt l’investiture d’André Martin par l’UMP sur la sixième circonscription qui peut expliquer son revirement. Un candidat qui ne manque pas d’argument et qui apporte un renouvellement opportun. Et si, en « marchandage » il pouvait court-circuiter ce concurrent dangereux, il n’en serait pas fâché ! La ficelle est un peu grosse.

Main mise d’un clan sur la mairie, carrière personnelle de l’autre jusqu’à plus d’âge, le corps électoral n’en peut plus de ces calculs politiciens. On s’étonne après qu’une grande partie se réfugie dans l’abstention ou vote pour les extrêmes. Dans les deux cas, la démocratie n’y trouve pas son compte, elle a droit à plus de rigueur et de respect dans les comportements.

 


LES DELIRES DE MARINE LE PEN

 

Marine-le-pen-le-17-janvier-2011

Marine Le Pen est-elle comme le clame Jean-Luc Mélenchon, « cette demi-démente qui fait des propositions auxquelles personne ne peut croire » ? Son programme est un fourre-tout peu crédible, promettant à la fois beaucoup de dépenses et le désendettement du pays grâce au protectionnisme, aux économies sur l'Europe et l'immigration, avec le retour au franc comme passage obligé du redressement.

C’est pourquoi la semaine dernière elle s’est évertuée pendant plus de deux heures à présenter un chiffrage pour lui donner de la consistance, aidée par ses deux conseillers, Jean-Richard Sulzer et Thibault de la Tocnaye, à coups de démonstrations techniques et d’empilement de chiffres.  Un exercice qui cède évidemment à la traditionnelle minoration des dépenses et à la surestimation des recettes. Un chiffrage qui est fait surtout pour abuser les gogos auxquels elle s’adresse et qui n’y comprennent rien. La stratégie consiste à faire croire au « sérieux » des propositions et démontrer que la sortie de l’euro peut se faire sans dégâts, que le repli de l’hexagone sur lui-même sera profitable aux humbles qui s’apprêtent à voter pour elle.

Plus de 100 milliards de dépenses supplémentaires par an...

Au chapitre des hausses de dépenses à horizon 2017, les secteurs régaliens sont en force (+8,5 milliards d'euros pour la justice, 1,2 md pour la sécurité), mais aussi

Comme en 2007, le FN promet 200 euros net de hausse de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic (environ 1.500 euros net par mois), en faisant prendre en charge par l'Etat une partie des charges salariales. Elle serait financée par une « contribution sociale sur l'importation », taxe de 3 % « sur l'ensemble des biens et services importés chaque année ». Soit 74 milliards d'euros sur cinq ans, dont 58 milliards consacrés à cette mesure. Interrogée sur l'inflation qu'entraînerait cette taxe, elle s'est contentée de réfuter toute hausse des prix. C’est un mélange de dirigisme et de nationalisme. Le rendement de la taxe est forcément incertain et l’affirmation qu’il n’y aura pas d’inflation reste un pari. Autre promesse,  un « salaire parental » pour élever ses enfants, soit un « revenu équivalant à 80% du Smic pendant 3 ans à partir du 2e enfant ». Ce qui fait 64,6 milliards pour l’augmentation du pouvoir d'achat.

La leader du parti d'extrême droite a aussi annoncé sur le quinquennat, « en euros constants », des hausses de budget : pour la justice (+ 8,5 milliards d'euros dont près de 7 pour 50.000 places de prison supplémentaires), la sécurité (elle compte gagner sur ce poste 6,4 milliards grâce à la baisse de la délinquance), la santé (+ 15,3 milliards, sans donner de précisions sur le financement de la protection sociale). Il faudrait ajouter la défense (14 milliards), la recherche (32 mds), la famille (32,4 mds) et le financement des promesses sur le logement impossible à chiffrer, ne connaissant ni le montant du chèque 1er logement, ni le crédit d’impôt. On arrive allègrement à plus de 100 milliards de dépenses supplémentaires par an.

et des recettes ... fictives pour la plupart, ou aléatoires.

Côté économies et recettes, toujours à horizon 2017, Marine Le Pen mise sans surprise sur l'immigration : en supprimant l'aide médicale d'Etat (AME, réservée aux étrangers sans ressources), et les allocations familiales, en expulsant systématiquement tout clandestin et en réservant les emplois aux Français, les économies attendues approchent 41 milliards . Les "coûts" de l'immigration sont souvent sujets à caution, des économistes estimant au contraire que les étrangers ont un apport positif sur l'économie. Mais surtout, ces chiffres sont très largement surestimés. Ils sont fondés sur une croyance mythique du « gouffre financier des étrangers en France ». A titre d’exemple le coût de l’AME n’est que de 800 millions.

 La lutte contre les fraudes sociales et fiscales devrait rapporter 67,2 mds ce qui est quasi impossible, quand on connait la complexité et l’inertie économique qui y préside.

 La clé de voûte du projet reste la sortie de l'euro, puis le retour au franc et la possibilité de monétiser une partie de la dette, c'est-à-dire de fabriquer de la monnaie à hauteur de 100 mds d'euros par an. On comprend la nécessité devant le choix de la fuite en avant de dépenses démagogiques déconnectées des réalités économiques. C’est ainsi que le FN veut ramener à zéro la contribution de la France au budget de l'UE (11,7 mds) et promet 74 mds grâce à une taxe de 3% sur les importations aux frontières nationales. Ce modèle permettrait, selon le FN, d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2018 et de résorber 50% du "capital-dette" à horizon 2025. Pure hypothèse, surtout quand Marine Le Pen balaie tout risque d'inflation malgré la mise en route de la « planche à billets ». La réalité c’est que nous aurons une monnaie dévaluée et des petits épargnants ruinés. De même qu'elle a rejeté tout risque de rétorsions économiques d'autres pays en réponse au protectionnisme français, ce qui serait surprenant.

Une sous-estimation des effets du protectionnisme.

Le retour au franc, la baisse de la contribution de la France au budget de l'Union européenne, l'arrêt de sa participation aux plans de sauvetage de l'euro, la mise en place de « frontières économiques » - qui vont de pair avec une renégociation des traités européens et une « déconstruction de l'Europe », représenteraient un gain de 160 milliards sur le quinquennat (une autre fiction). Quant à la faisabilité des mesures, notamment par rapport aux traités européens qu'il faudrait renégocier dans une Europe à 27, tout repose sur les capacités de négociation de la France. « Nous renégocierons les contraintes mortelles qui sont le fondement de l'Europe de Bruxelles, et si nous ne pouvons les renégocier, nous (les) dénoncerons ».

Selon Le FN, la sortie de l'euro déprécierait le franc de seulement 9,4 %, quand elle est estimée par les économistes autour de 30 à 40 %. Aucune conséquence non plus sur la croissance, que le FN prévoit à 0 % en 2012 mais progressant jusqu'à 2,8 % en 2017. Pour « Les Echos », l'Institut Montaigne avait, lui, estimé, avec une dévaluation de 20 % de la nouvelle monnaie, que la dette passerait mécaniquement de 82 à 103 points de PIB. Il chiffrait aussi à dix ans la destruction de 6 à 19 points de la richesse nationale et la destruction de plus de 1 million d'emplois (« Les Echos » du 13 décembre). « Une sorte de big bang », a estimé hier à l'AFP Eric Heyer, économiste à l'OFCE, pour qui la sortie de l'euro, « dont on ignore ce qu'elle coûterait, à la centaine de milliards près », amène à « changer de logiciel ».

Le programme de Marine Le Pen est pour le moins un saut dans l’inconnu avec à la clé une catastrophe économique. Car c’est ignorer qu’en dix ans, avec l’euro, les économies européennes de « l’euroland » se sont imbriquées finement dans les partenariat d’entreprises, les échanges commerciaux, et même dans la structure internationale des productions, comme Airbus, mais pas seulement…. Bref, du délire !

Nous sommes au bord du précipice, et elle nous propose de faire un grand pas en avant .


 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Cette semaine aura encore été marquée par l’hystérie de la gauche qui n’accepte pas la moindre « petite phrase » à l’égard de son candidat, bien que ses ténors ne se privent pas, eux d’assaisonner le Président. Comme si elle bénéficiait d’un droit unilatéral à l’agression politique et à la critique acerbe !

Elle aura été aussi marquée par l’annonce, vendredi 13, de la dégradation du AAA par Standard & Poor’s, ce qui a valu une pluie de critiques de tous les candidats unanimes contre Nicolas Sarkozy. Très facile évidemment. Je n’y reviens pas, j’ai dit ce que j’en pensais dans le « billet du dimanche soir ».

La conséquence logique, c’est une poussée dans les sondages des intentions de vote vers les extrêmes, Mélenchon et Marine-double-peine, mais aussi vers Bayrou-Cassandre. Avec des « Je vous l’avais bien dit », à force, on finit par avoir raison à un moment donné. En même temps, 2 Français sur 3 nous disent qu’ils ne veulent pas de la Présidente du FN au second tour.

A propos des petites phrases, un sondage nous dit que les Français sont mécontents parce que le débat se limite à cet échange de saillies. A qui la faute ? Des petites phrases, il y en aura toujours. Mais d’un côté comme de l’autre, il n’y a pas qu’elles. Ce sont ceux qui font l’information qui focalisent dessus au lieu d’aller à l’essentiel. Et s’ils le font, il faut croire que c’est parce que ça se « vend » bien, mieux en tout cas que les propositions « ennuyeuses » qu’il serait pourtant plus intéressant de connaître. Ce n’est pas un hasard si Jean-Luc Mélenchon fait « une bonne campagne » : on lui doit des traits d’esprits décapants avec lesquels les médias se « régalent ». C’est un « bon client », comme on dit. A côté, les «énormités » de Marine-double-peine finissent par faire pâle figure.

Bernard Accoyer a fait des vagues. Le Président de l’Assemblée a osé évoquer les ravages économiques si Hollande était élu, à ceux que feraient une guerre. La comparaison est très imagée et probablement réalistes, mais c’était un peu trop osé. Aussitôt le chœur des vierges s’est mis en action pour stigmatiser ce discours anti démocratique…

« Efa-tans-le-mur » nous a gratifiés de sa gaffe de la semaine en proposant deux jours fériés supplémentaires, un pour les musulmans et un pour les juifs. Allez, avec un peu de chance leur fête religieuse tombera au mois de mai (si, c’est possible) : un régal !

La suppression du quotient familial, proposition du candidat socialiste, a fait aussi la une de nos gazettes. Devant le tumulte, notre « capitaine de pédalo » a aussitôt rétropédalé. Je ne savais pas qu’il y avait une marche arrière sur ce type d’engin.

Nous connaissons désormais le slogan de « Flanby-Mollet » : « Le changement c’est maintenant ». Voilà qui est réaliste, et vérifiable à chaque instant, tant le candidat est inconstant dans ses annonces et flou dans ses convictions ; si bien qu’on a envie de rajouter : « le reniement, c’est tout le temps ! ». Comme à la Samaritaine, « à chaque instant, il se passe quelque chose » dans son projet. Vous avez aimé Ségo, vous adorerez François. L’autre jour j’entendais aux « grosses têtes » l’un des invités évoquer la gestuelle mitterrandienne du candidat socialiste en meeting. « Coupez le son, disait-il et observez ! on dirait une marionnette dont on tire les ficelles des bras dans tous les sens ». J’ai essayé : succès garanti ! On a appris aussi qu’il s’était proclamé le « candidat de l’espérance lucide ». C’est sûrement un coup de soleil des Antilles qui lui a chauffé le cerveau. Moi j’aurais dit « extra-lucide », comme ces voyantes qui vous prédisent avec sérénité ce qui s’est passé hier.

Le lundi n’est pas le vendredi, comme chacun sait ; Je ne veux pas parler du jour de prières pour les musulmans, non, je remarque que l’annonce du maintien du triple A à la France de Moody’s, l’autre grande agence américaine a été saluée à gauche par un silence fracassant. Ils auraient pu rendre  hommage à Sarkozy, non ?

Le bon mot de la semaine, c’est "Bayrou-le-têtu" qui en a fait les frais par un journaliste du Point qui l’a rebaptisé « Cassandre ». Bayrou, c’est « l’oracle de la crise » sur le mode « je vous l’avais bien dit ». Mais ça s’arrête là.

J’aurai l’occasion d’ici la fin de la semaine de vous faire une exégèse du chiffrage du programme selon la « Marine ». Elle parle de « mensonge industriel » à propos du Président de la République, on pourrait lui retourner le compliment car elle sait très bien les conséquences désastreuses de ce qu’elle propose, mais l’essentiel pour elle est d’engranger des voix, peu importe la suite.Prise au piège d'une interview pointue, on a vu aussi son vrai naturel apparaître face à Anne-Sophie Lapix sur Canal+, dimanche. Cette femme est une tigresse rentrée. Alain Duhamel l'a bien jugée.  Au chapitre des menteurs par procès d’intention interposé, il y a aussi "Hamon-le-Fielleux"  qui prétend faussement que la majorité veut s’en prendre à la cinquième semaine de congé. On n’en est pas là. Mais tout est bon pour abuser les Français.

Le rayon de soleil pour finir. Cette semaine c’est Claude Allègre qui nous l’apporte, d’abord en déclarant « la gauche n’a pas une seule idée », ensuite en étant prêt à apporter son soutien à Nicolas Sarkozy en cas d’union nationale.

La crise crée un contexte hors normes qui oblige à agir à tout moment. On comprend que le Président garde sa liberté d’action le plus longtemps possible, qu’il perdrait s’il déclarait sa candidature.

 

 


« C’EST UNE CRISE FABRIQUEE »

 

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Les grands esprits se rencontrent. Du moins j’ai été flatté de voir que Valéry Giscard d’Estaing partageait le point de vue que j’ai évoqué à plusieurs reprises sur le calepin, à propos de la crise dite de « l’euro ». Ceux qui connaissent mon engagement giscardien dans les années 70-80 ne seront pas surpris de cette identité de vue.

Dans une interview au « Courrier de l’Ouest » l’ancien président n’y va pas par quatre chemins : « Il n’y a pas de crise de l’euro. Nous nous trouvons dans une configuration monétaire internationale déstabilisée, où la monnaie européenne fait l’objet de l’attaque organisée et délibérée des marchés financiers, en particulier anglo-saxons. Une spéculation détestable qui consiste à transférer des sommes importantes du secteur économique, c’est-à-dire de la production et des échanges, en direction du secteur financier, dans une proportion considérable. Le tout sans qu’il n’y ait réglementation ni sanction. »

Il estime d’ailleurs que la défiance de la part d’une minorité de Français vis-à-vis de la monnaie unique n’est en fait que la manifestation d’une inquiétude plus générale : celle-ci « vise un chômage manifestement trop élevé et juge l’économie dans son ensemble. Or, ce n’est pas l’euro qui est en cause, ce sont les finances publiques, avec l’accroissement de la dette et des déficits, dans des proportions totalement anormales. Ces dérives étaient pourtant interdites par le traité de Maastricht. »

Sur le traité lui-même, il rejoint les constats que j’avais énoncés  dans l’article sur l’euro du 2 janvier. Le traité a bien fonctionné dans sa partie monétaire avec la stabilité des prix et un euro devenu la deuxième monnaie de réserve mondiale, après le dollar, ce qu’il considère comme un grand succès. VGE est plus critique sur la partie politique : « Ce qui occulte le résultat, ce sont des faits extérieurs. Et c’est également la conséquence d’un mauvais traité, celui de Nice, signé en 2001. Il a en partie démoli l’accord de Maastricht, notamment en mettant à égalité tous les pays, grands ou petits. Que Malte puisse peser autant que l’Allemagne dans les décisions économiques n’a aucun sensL’Europe à 27 est devenue ingouvernable et de fait, on a vu qu’elle n’était pas gouvernée… (Ce qui est) anormal encore : seulement 16 pays sur 27 ont adopté l’euro. De sorte que dans la crise actuelle, les Anglais ou les Suédois n’ont pas donné un centime d’aide aux pays en crise. »

Sur la question de savoir ce qu’il faut faire, l’ancien président ne semble pas favorable à un nouveau traité : « La première chose serait de faire vraiment fonctionner la zone euro pour affirmer sa solidarité et rendre confiance aux gens. On n’a pas besoin d’un nouveau traité pour cela : toutes les règles, toutes les sanctions sont déjà prévues : appliquons-les ! Les pays de l’euro, dans l’idéal devraient se réunir une fois par mois, en présence d’un secrétaire général de la zone, qu’il faudrait nomme très vite. »

Difficile dans le contexte actuel, de ne pas évoquer l’affaire du AAA. Comme on peut l’imaginer, Giscard relativise l’impact : « cette dégradation n’est pas une catastrophe. Sur le plan financier, cela n’a aucune importance. Cette affaire des agences de notation est d’ailleurs très critiquable. Elles existent pour éclairer les investisseurs qui peuvent manquer d’information sur telle ou telle entreprise. Ce n’est pas leur rôle de noter les Etats. La France paiera sa dette. Elle l’a toujours fait, dans des conditions méritoires, courageuses et même héroïques. J’ai été le ministre des Finances qui a remboursé la dernière partie de la dette de la France après la Seconde Guerre Mondiale ».

En conclusion, notre ancien président n’hésite pas à nous réaffirmer sa conviction d’européen convaincu et sa foi en l’avenir : « L’Union européenne ne doit pas se limiter à l’économie. L’Europe, à la base, c’est une civilisation et une culture. Mais si l’économie s’effondre, la civilisation et la culture s’effondrent aussi. Et l’économie ne peut pas tenir si elle ne se réforme pas. L’euro peut être le flambeau de la renaissance de l’Europe ! » L’Europe, c’est la marque du giscardisme, marque que ce grand bâtisseur de l’Union européenne continue d’imprimer.

 


AD LITERAM

 

Je trouve Gérard Longuet en verve :

"Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs... Je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance".

La métaphore est un peu osée mais très appropriée. La gauche s'offusque pour un rien, mais elle oublie la pluis d'avanies qu'elle a fait subir à Sarkozy en 2007 et pendant tout le quinquennat. Les tenors de l'UMP sont encore trop gentils !



LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

AAA…HARO SUR SARKO !

Funeste vendredi 13 qui voit le naufrage du navire amiral de Costa Croisières et la France dégradée de son AAA par Standard & Poor’s.

Si le premier était hautement improbable et nous stupéfie en nous rappelant la dure loi inexorable de la mer, le second n’est qu’un demi événement depuis qu’il avait été annoncé avant les fêtes comme imminent. D’ailleurs, il y a belle lurette que les marchés ont entériné la situation de la France que le ralentissement économique n’aide pas à faire face à ses difficultés malgré les efforts du gouvernement. On relativisera aussi par le fait que les deux autres grandes agences ont maintenu la meilleure note à notre pays. Je serais tenté de dire, l’avis de Standard & Poor’s, on s’en Fichte !

Mais on ne m’ôtera pas de l’idée, bien que les « experts » affirment le contraire, que l’avis de l’agence américaine n’obéit pas qu’à des considérations purement objectives à caractère économique. Il y a bien quelques arrières pensées d’officines anglo-saxonnes qui ne veulent pas entendre parler de taxe sur les transactions financières et qui s’en prennent à l’Europe pour que le Dollar reste « roi », et qui sont donc à la manœuvre. Ne soyons pas naïfs.

Par contre,  on pouvait s’attendre à un concert de commentaires plus ou moins efficients sur le sujet, et on a été servis. Concert est un bien grand mot, pour qualifier un ensemble de déclarations discordantes, mais, forcément convergentes sur la cible unique : le Président . Je me suis amusé à les classer.

La plus stupide : « Tant que les banques commanderont au lieu d’obéir, l’économie française se dégradera » Ségolène Royal.

La plus décevante : « Cela démontre que la politique d’austérité a été inopérante » Eva Joly.

La plus prétentieuse : «  cette présidence aura été celle de la dégradation de la France : dégradation financière, sociale et morale » François Rebsamen.

La plus imbue : « ça disqualifie tous ceux qui, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou, ont défendu et imposé la monnaie unique ». Marine Le Pen.

La plus sentencieuse : « Cela signe des années d’échec et de dérives extrêmement lourds. Toutes les déclarations optimistes et péremptoires de ces derniers mois sont donc cruellement démenties par les faits » Cassandre,… euh, non François Bayrou.

La plus idéologique : «  La guerre de la finance est déclarée contre la France et contre l’Europe. Il faut rendre les coups ». Jean-Luc Mélenchon.

La plus réaliste : « Cela ne m’empêcherait pas de dormir. La différence entre le taux allemand et le taux français anticipe les jugements à venir des agences de notation ». Jacques Delors.

La plus inconséquente, affligeante de parti pris : « C’est une politique qui a été dégradée, pas la France ». François Hollande.

La plus insipide : « Les Français paient un enlisement de longue date » Dominique De Villepin.

La plus pragmatique : « La France était notée 21 sur 21, elle est désormais notée 20 sur 21, la note de la France reste donc parmi les meilleures du monde ». François Fillon.

Comme le fait remarquer Marc Fiorentino, spécialiste des marchés financiers, « pas de panique, on peut vivre sans le triple A ». Surtout que le degré d’abaissement de la note est moindre que prévu, cela pourrait au contraire permettre à la France d’emprunter à de meilleurs taux que récemment.

Quant à tous ceux qui tirent sur Nicolas Sarkozy, qui ont tout fait pour l’empêcher de réformer, qui ont refusé la règle d’or budgétaire, et qui donnent aujourd’hui des leçons sur le mode du réquisitoire, ils sont vraiment mal placés. Ils feraient mieux de s’interroger sur ce que serait la note de la France sans réforme des retraites, diminution du nombre des fonctionnaires, réduction des directions territoriales de l’Etat, réduction de l’impasse budgétaire… de se demander, plutôt que de s’en prendre à l’actuel président, si ce n’est pas plutôt le financement à crédit de notre modèle social depuis 25 ans qui nous a conduit là où on est.

Ils feraient bien aussi de revoir leur copie… côté dépenses principalement, en vue de la présidentielle. Il ne suffit pas de faire un diagnostic ou un constat, encore faut-il proposer des remèdes crédibles.

Si la perte du AAA est un mauvais coup pour Sarkozy, c’est aussi une très mauvaise nouvelle pour François Hollande et ses 60 000 fonctionnaires…

 


QUAND LE NET FAIT CAMPAGNE

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AVAAZ.org, vous connaissez ? Peut-être pas. Et pourtant, cette fondation américaine mobilise via le net des millions d’individus. Créée en 2006, elle a un budget de plus de 6 millions de dollars et 100 salariés répartis dans le monde. Le fondateur, Ricken Patel, qui en est le directeur exécutif, est un anglo-canadien de 34 ans aux ascendances indiennes et kényane, passé par Oxford et Harvard, rompu au militantisme des campus et aux négociations internationales sur les champs de bataille pour Crisis Group.

Certains parlent déjà de « politique 3.0 » en disant d’Avaaz (« voix » en hindi) qu’elle est la version mondialisée des nouveaux mouvements civiques américains tels MoveOn.org et Res Publica qui ont accompagné l’essor d’Obama. Les deux organisations sont d’ailleurs actionnaires de la fondation, immatriculée dans le Delaware, régie par les lois de New-York et dont les dons ne sont pas déductibles des impôts pour des raisons « d’indépendance ».

A son actif, de multiples campagnes à travers le monde, elle mobilise des citoyens en quelques clics : à Paris sur le  parvis du Trocadéro pour demander le gel des avoirs de Moubarak, à Bruxelles devant le siège de la commission pour réclamer un moratoire sur les OGM, ou à Londres contre l’empire Murdoch. Les happenings et actions d’Avaaz sont décidés en groupe de travail régionaux et testés auprès des militants. En France, ils sont 1 million ! Quel parti politique ne rêverait d’un tel nombre d’adhérents !

Sait-on que dix jours avant le dépôt d’une question de constitutionnalité demandant la levée du secret défense dans l’affaire de Karachi, l’Elysée a reçu la visite d’Avaaz avec 100 000 signatures ?

Avaaz est un mouvement politique, mais  n’est pas partisan, sauf quand il s’agit d’écologie ou de grands principes. La fondation s’intéresse plutôt à des causes et ses appels contre des candidats sont rares. Ce fut le cas au Canada où ils ont fait voter contre les conservateurs en raison de leurs positions anticlimatiques. Ricken Patel constate que si les partis politiques sont en général mal perçus, le désir de s’engager n’a jamais été aussi élevé. Peut-être parce que son mouvement soutient des causes sans chercher à prendre le pouvoir.

Il n’empêche, à voir fonctionner ce géant international de la vie « citoyenne », on peut s’interroger sur les futures évolutions de l’engagement militant et notamment au moment des campagnes électorales. Avec le matériel informatique actuel, le tract distribué sur le marché prend un coup de vieux, alors qu’en un « clic » on peut envoyer un message sur l’ordinateur ou le smartphone d’une personne et la toucher directement. Sans parler du « QR code » qu’il suffit de « flasher » pour avoir accès à une image, un texte ou une vidéo…

Ceci pour souligner l’importance de fonctionner en réseau. Les 27 directeurs d’Avaaz ont deux conférences par semaine pour faire le point et décider des actions à mener : Londres, Saö Paulo, New-York, Edimbourg, Paris…. Tout le monde se retrouve pour 1H30 de travail via Skype. Et en plus le support est gratuit avec son et image ! Alors, si on transpose, cela devient un jeu d’enfant au niveau d’un pays, d’une région ou d’un département. La coordination, la transmission des consignes, des messages, des documents prend la vitesse de la lumière : il suffit d’un clic !

Le « clic-activisme » est né et a de beaux jours devant lui. Il est déjà à l’œuvre sur le net avec les buzz, twitter, facebook, les multiples sites et blogs. L’information se dématérialise de plus en plus et cherche à convoquer le citoyen sur la toile en lui proposant de multiples occasions de donner son avis à travers des votes ou des enquêtes. Il devient alors facile de lancer des manifestations collectives, pour peu qu’elles soient « préparées » en amont à coups de sondages pour bien repérer le thème porteur.

 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle


Nous vivons dans un monde brouillon. A voir le spectacle que nous offre tous ceux qui ont des prétentions (pour certains le mot est faible), on peut légitimement se dire que « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » comme aurait dit Churchill. En illustration, les sondages qui se suivent et ne se ressemblent pas au gré des fluctuations de personnes sondées, comme si les « panels » étaient devenus subitement fous. Mais aussi les scores qu’ils attribuent à nombre de candidats dont on se demande ce qu’ils viennent faire là ! 

Ils sont quand même instructifs. Ils nous disent que Flanby-Mollet patine à moins de 30%, que Nicolas-le-Fougueux refait une partie de son handicap, que Marine-double-peine reste à un niveau élevé mais ne progresse pas, que le Béarnais-têtu grapille au point de commencer à gêner autant à gauche qu’à l’extrême-droite. « Efa-tans-le-mur », qui a oublié l’écologie dans ses discours, continue avec vigueur dans la même direction et maintenant elle klaxonne : sa dernière sortie sur Jeanne d’Arc prouve qu’elle n’a pas encore totalement assimilé notre Histoire, ce qui agacera un peu plus les Français. Dans ceux qui existent encore un peu, surnage le Méluche, mais c’est au détriment de ses collègues d’extrême-gauche dont il séduit l’électorat par la radicalité de son discours et sa faconde « populacière ». On lui doit le « capitaine de pédalo » qui colle encore au candidat du PS et « le réactionnaire parfumé » pour Bayrou.

Dans le même cas de figure qu’il y a cinq ans, Sarko serait à plus de 30% car on peut lui attribuer les voix de Villepin, de Boutin et même de Morin qui n’étaient pas en course. La division est patente. Villepin ne décolle pas, et son impact est inversement proportionnel à la grandiloquence de ses déclarations, Boutin est « à la rue » avec 0,5%, ce qui est un comble pour une ancienne ministre du logement, et Morin reste scotché dans ses startings blocs avec visiblement des semelles de plomb.

L’événement qui aura marqué la fin de la semaine, c’est le déplacement à Domrémy du Président de la République pour le 600ème anniversaire de la Pucelle. Déplacement critiqué c’est inévitable. Et pourtant, il n’a rien fait de plus que ce qu’on fait ses prédécesseurs Giscard, Mitterrand, Chirac entre autres. Rien de plus naturel que d’honorer la mémoire d’une héroïne parmi les plus populaires de notre Histoire. Jeanne d’Arc, c’est notre patrimoine commun : on ne va pas se gêner, n’en déplaise à Marine-double-peine et à son mentor qui tentent de l’instrumentaliser depuis des années. Celle-ci se sent obligée de se comparer au Président et se complimente elle-même, ce qui est le plus sûr moyen d’être satisfaite : « convictions plus fortes, coeur plus pur, jambes plus longues » points sur lesquels il ne peut pas, paraît-il, la rattraper. On a envie de rire de ce personnage si bien décrit par Alain Duhamel : « de composition à la radicalité maîtrisée en apparence qui cache une brutalité et un simplisme irrépressible ». Frappant !

Cela me permet d’enchaîner sur le débat qu’elle a lancé sur les parrainages, rejointe par Christine Boutin, dont on sait que la « bombe atomique » qu’elle voulait lancer consisterait en un ralliement à … François Bayrou, bien encombré d’une telle flamme soudaine. On éclate, mais de rire ! Quand on n’a pas de réseaux d’élus suffisants, on peut obtenir des parrainages par la notoriété. Quand on n’a ni les uns, ni l’autre, et qu’on représente même pas 1% de l’électorat, on ne se présente pas.  Le cas du Front national est différent : son programme sulfureux peut faire peur et les élus y regardent à deux fois avant de le cautionner. Je crois plutôt à une manipulation pour faire croire que l’Elysée a les moyens d’empêcher par ce biais des candidatures. C’est une imposture, quand on sait quelle indépendance d’esprit manifestent les élus locaux de nos près de 40 000 collectivités territoriales.

Un dimanche presque ordinaire sur nos médias : Villepin, Hamon, Bayrou, Montebourg, Joly, Moscovici… Tous « contre », pas un « pour ». On est loin de l’équilibre. Que fait le CSA ?

J’ai lu avec intérêt l’interview du Maire de Nantes, par ailleurs conseiller de Flanby-Mollet, dans le JDD : un chef d’œuvre de mensonge et d’approximation avec une bonne dose de langue de bois, dont il a une longue expérience de la pratique. Mensonges sur la responsabilité du Président dans les crises successives, mensonges encore quand il affirme que rien n’a été fait, vision erronée sur la TVA sociale ramenée à une simple hausse d’impôt ce qui manifeste un mépris insupportable pour les entreprises,  et posture politicienne pour justifier la campagne de son protégé, ses nombreux « faux départs » et les rapports du PS avec les classes populaires. Dur-dur de reconnaître qu’une grande partie de ses électeurs ont été piqués par Marine-double-peine.

Une rigolade pour terminer (je garde Cantona pour la prochaine fois) : c’est le ralliement de PDB au Béarnais. Philippe Douste-Blazy s’est réconcilié avec son vieil ennemi. Aigri de ne pas avoir eu son tour de « maroquin » le fondateur de l’UMP retourne au bercail. On imagine que Bayrou aurait aimé le renfort d’un glaive, mais avec « soigne-ta-mèche », il ne récupère qu’une lime à ongle.

Allez, à la revoyure !

 

 


LA TVA SOCIALE, ENFIN !

 

TVA b


En France, les charges sociales, les cotisations qui financent l’assurance maladie, la retraite et l’assurance chômage sont calculées sur le salaire, à la fois sur la part patronale et la part salariale. Au total, elles représentent plus de 50% du salaire net distribué et elles pèsent 70% du total de la fiscalité des entreprises contre 30% pour les taxes qui frappent les bénéfices, couramment dénommé « impôt sur les sociétés ». Avec un tel système, le chef d’entreprise n’a pas intérêt à créer des emplois. Il est plutôt poussé à mécaniser au maximum son outil de production : la machine ne paie pas de charges sociales. Ou à délocaliser pour bénéficier de cieux plus cléments.

Il est facile de comprendre que le résultat en est plus de chômage, des fermetures d’entreprises, des pertes de compétitivité, des déménagements vers des pays où le travail coûte moins cher.

Alléger le coût du travail est le seul moyen qui reste au gouvernement.

Il est donc urgent d’alléger le coût global du travail en France, récemment classée comme l’un des pays où le prix du travail est le plus coûteux. Un premier pas a été fait avec la suppression totale de la taxe professionnelle, cet impôt « imbécile » qui décourageait les investissements, remplacée par une taxe plus favorable aux entreprises industrielles.

La crise a accéléré la réflexion du gouvernement. Le principe d’un report de tout ou partie des charges sociales sur un impôt d’assiette plus large sans diminuer les revenus des organismes sociaux est devenu en ce début d’année 2012 une urgence si l’on veut faire repartir l’économie sans mettre la main à la poche que nécessiterait une relance de la consommation : il n’y a pas un sou vaillant disponible dans les caisses de l’Etat. C’est donc par les investissements et la compétitivité qu’il faut faire redémarrer les entreprises.

Un transfert d’impôt bien venu.

Le recours à la TVA dite « sociale » est une solution sociale-libérale qui peut s’avérer performante et équilibrée. Elle consiste à compenser la baisse des charges sociales par une augmentation de la TVA. Elle est relativement simple à mettre en œuvre. A ceux qui crient déjà à l’injustice sociale pour la consommation des pauvres, on peut déjà rétorquer que, quelle que soit la nature de l’impôt, il se retrouve toujours dans le prix de vente et au bout de la chaîne, c’est toujours le consommateur qui paie.

Après la TVA à 7%, la suite logique, c’est l’augmentation du taux courant de 19,6 à 23 ou 25%. De l’ampleur de l’augmentation dépendra l’allégement correspondant pour la compétitivité des entreprises, la baisse de leurs coûts de production et les possibles augmentations de salaires. Il y a ici, une possibilité de « deal » intéressant avec les partenaires sociaux, salariés et patrons. Cela permettrait de dépasser le raisonnement à courte vue de la pénalisation des revenus modestes par l’engagement sur des augmentations de salaires. Manuel Valls l’avait bien compris. Dommage que par pure posture politicienne, il soit obligé de reculer aujourd’hui.

L’autre intérêt de ce transfert, consiste à faire payer aux produits importés de pays à bas coûts de production une participation à notre protection sociale. Personne ne s’en plaindra. De plus, il y a gros à parier que les marges des importateurs sur ces produits leur permettront de ne pas répercuter sur les prix de vente les 2 ou 3 points de TVA.

Enfin, dernier avantage : la TVA assure immédiatement des rentrées financières avec une garantie sur la durée.

Mieux vaut tard que jamais.

Voilà pourquoi, cette idée qui traîne dans le débat depuis 2007, aurait dû être mise sur la table depuis longtemps. On dit qu’elle a fait perdre 50 députés à la Majorité depuis le fameux échange entre Fabius et Borloo. Raison de plus pour l’appliquer, puisque le prix électoral en était déjà payé. Les Allemands avaient retenu cette solution dès 2007. Certains, à l’époque avaient affirmé que c’était une forme de « dévaluation compétitive », ce qui est presque vrai, puisque c’est la mesure qui a permis à l’Allemagne de faire baisser les prix à la production et de relancer l’aptitude de ses PME à exporter. En faisant de même, le gouvernement français s’engage sur le chemin qui privilégie l’activité industrielle.  Ne reste plus qu’une réforme de l’impôt sur les sociétés pour que nos PME soient à armes égales.

En touchant à l’impôt sur les sociétés et aux charges sociales on fait d’une pierre deux coups. D’un côté on trouve les recettes supplémentaires pour les organismes sociaux, de l’autre on dégage un peu de pouvoir d’achat et on favorise l’emploi industriel. Les deux clés de la croissance et de l’élection présidentielle.

Reste à financer une baisse de l’impôt sur les sociétés : en augmentant la CSG ? Pourquoi pas ?

 


ARCHIBALD MET SON GRAIN DE SEL

 

Le candidat du PS utilise la "prosopopée" pour insulter le Président de la République. Le procédé est habile, et bien que "off", l'intéressé savait bien qu'il serait exploité par l'un des journalistes présents. Même par ce biais, l'insulte est bien réelle. Il a évidemment provoqué les réactions violentes du côté du gouvernement et de l'UMP, pour qui le propos vient s'ajouter à une longue liste d'attaques haineuses. 

 C'est bien ce que Flanby-Mollet espérait pour pouvoir dénoncer, avec virulence, une "manipulation", alors que c'est lui qui en est à l'origine et ainsi se mettre en avant. Moyennant quoi les médias se sont intéressés un peu plus à son meeting de Bordeaux. 

Dans les extraits télévisés, j'ai cru voir le spectre de Mitterrand : mêmes gesticulations, même débit oratoire. Cela devrait rappeler aux Français quelques catastrophes... s'ils n'ont pas la mémoire trop courte. 

On retiendra de l'épisode du "sale mec" qu'en plus le candidat socialiste est hypocrite. 

(prosopopée : procédé par lequel l'orateur prête la parole à une personne absente, à des morts ou à des êtres inanimés)

 


CES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DES RICHES 

UN MENSONGE DE PLUS !

D’accord, il y a eu le Fouquet’s et le yacht de Bolloré. Rien ne sert d’épiloguer : elles ont été des fautes de goût incontestables. Que le Président, laissant aller sa nature bouillonnante ait commis ainsi quelques erreurs en début de mandat, il a su montrer depuis qu’il était capable de contrôler son impétuosité et de se discipliner pour entrer dans un exercice de la fonction présidentielle conforme à ce que les Français souhaitaient.

Cela n’empêche pas la gauche et le PS de caricaturer son action par des critiques qui tournent en boucle depuis cinq ans, et en même temps tournent le dos à la réalité. C’est même une campagne mensongère à bien des égards, dans la forme et sur le fond.

Le principal argument en aura été tant qu’il a été en place, l’injustice du fameux « bouclier fiscal ». Une disposition parmi beaucoup d’autres de la loi Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat (TEPA) qui coûtait 700 à 800 millions d’euros par an à mettre en relation avec les articles relatifs au « bouclier social » qui engageaient 22 milliards d’euros de dépenses. Une manipulation dont la majorité n’a jamais su déjouer le mécanisme infernal.

Ce que le PS décrit comme 75 milliards de cadeaux faits aux riches, sans jamais se poser la question de l’attractivité de notre pays pour retenir les capitaux ou faire revenir ceux qui se sont exilés (on dit que ce serait 1 milliard d’euros par jour  qui fuiraient en ce moment), n’est que mensonge et détournement de vocabulaire...

 

Le détail de la note dans la rubrique "LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE" (voir ci-contre, colonne de gauche)



LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

Chaude la reprise !

Avec les vœux des uns et des autres, on assiste à un vrai festival : tous les styles pour tous les goûts, l’excès marquant le plus souvent les propos. Excès de flagornerie envers le bon peuple, pour les uns, de démagogie dégoulinante de populisme pour d’autres, de gravité-qui-se-veut-sérieuse ici, de sectarisme exacerbé là, de grandiloquence surannée ailleurs… Chacun reconnaîtra ceux qui sont ainsi visés. Bah, vous ne serez pas étonnés si je vous dis que ce sont les vœux du chef de l’Etat que j’ai trouvés les plus dignes, les plus justes de ton, les plus lucides de contenu, les plus respectueux des Français quels que soient leurs opinions.

J’ai relevé quelques déclarations récentes qui m’ont fait bondir.

Celle notamment de Luc Ferry, qui trouve le bilan de Nicolas Sarkozy « extraordinairement mince » : je lui conseillerais bien volontiers de se reporter au calepin, rubrique « bilan » pour qu’il se rafraîchisse la mémoire et en retour, on voudrait bien connaître le sien à la tête du « conseil d’analyse » qu’il préside ; peut-être que « mince » serait encore un qualificatif trop généreux ?

Du côté de « Marine-la-double-peine », je n’ai retenu que la vision d’une France rabougrie, rétrécie sur elle-même, réduite à  ceux qu’elle appelle « les oubliés » par facilité et qu’on ne voit pas, puisqu’ils sont invisibles. Exploitation d’un filon à la mode qui voudrait qu’un Français sur deux soit désabusé. Comme me disait une copine d’enfance il y a quelques jours : « Avec tout ce qu’on nous raconte tous les jours dans les journaux et à la télé, c’est pas facile d’avoir le moral ! ».

Côté « Eva-dans-le-mur », rien de changé. Sinon qu’on l’a entr’aperçue dans son salon avec bûche dans la cheminée et sapin en arrière-plan : avec ses lunettes rouges, elle cherchait peut-être à nous faire le coup du Père Noël. Raté, on t’a reconnue, Eva ! Mais décidément, que son positionnement est décalé par rapport à l’écologie !!!

C’est au PS qu’ils ont fait le plus fort, dans le dénigrement et l’invective, ils sont les rois. Justement, c’est la période, bien qu’ils n’aient que très peu à voir avec les rois mages, car côté cadeaux ce serait plutôt une pluie d'impôts comme les 50 taxes votées au Sénat.  Tout de même, on se demande si « Hamon-le-fielleux » ne souffre pas d’une névrose obsessionnelle, car son commentaire de la prestation du Président n’est pas digne du débat démocratique. Il a été rejoint dans le genre par « Mosco-la-mouche-du coche » ; à écouter ses divagations comme quoi le président avec un tel bilan devrait avoir honte de songer à se représenter, on se prend à penser qu’il ne doit pas sucer que des pastilles de menthe !  Tous ces gens font l’impasse sur les crises successives que notre pays doit affronter et qui leur seraient tombées dessus de la même façon s’ils avaient été au pouvoir. Et on en serait où, avec eux, si tel avait été le cas ? Eh bien je vais vous le dire : dans la situation de la Grèce ! Mais heureusement qu’on a un Président qui tient le cap dans la tempête et un gouvernement réactif. J’espère bien qu’il va réformer jusqu’au dernier moment, on verra bien ce qui en sortira… et si d’aventure l’opposition s’emparait du pouvoir -une catastrophe est toujours possible- s'ils auront le même courage. La TVA sociale, vite !

La lettre que Mollet-Flanby nous livre dans Libé aujourd’hui est du même tonneau. Mais c’est le discours d’un faible tant elle est excessive. Dénigrement, verbiage socialo-la-vérité-c’est-moi, mais surtout pas de projet ni de propositions. Et pour cause, la crise gêne considérablement le discours dépensier et les promesses d’assistance tous azimuts. J’aurai l’occasion d’y revenir en détail d’ici la fin de la semaine. Qu’il continue comme ça, j’entends déjà autour de moi qu’il est lassant.

J’attends d'ailleurs avec impatience le match Hollande-Bayrou : des deux, il est bien possible que ce soit le second qui soit le meilleur. On voit bien en tout cas dans les sondages, que lorsque le centriste monte, c’est Flanby qui descend. Au moins, on peut reconnaître à François Bayrou d’avoir une échine solide, ce qui n’est pas le cas du candidat socialiste dont la sauce hollandaise est de plus en plus fadasse.

Il y a tout de même un événement qui m’a beaucoup amusé. Juste avant les fêtes,Gérard Depardieu, piqué par je ne sais quelle mouche, a eu l’outrecuidance d’affirmer qu’il voterait certainement pour … Nicolas Sarkozy ! Que n’avait-il pas dit là. On a vu les grandes orgues se déchaîner pour vilipender l’impudent, comme quoi les « people » devraient s’abstenir de faire part de leur préférence, etc… Mais quand ceux-ci se prononcent pour un autre candidat, c’est normal, surtout s’il est de gauche. Après on nous dira que Nicolas Sarkozy abime la démocratie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que d’autres s’en occupent bien plus que lui !

Pour terminer, un rayon de soleil : un vrai bon point à Franck Louvrier, Conseiller du Président et  Conseiller Régional des Pays de la Loire, qui a décidé de faire don de son indemnité d’élu du mois de décembre, soit 2 000€, à une association caritative de Nantes. Un geste suffisamment rare qui mérite d’être salué. Chapeau Franck ! Comme quoi des rois mages, il y en a encore...

 


L’EURO A DIX ANS

Euro pièce

Il est né en fait en 1999. Il est « virtuel » puisque réservé aux marchés financiers et aux comptes des entreprises. Une phase d’adaptation indispensable avant le lancement en grand pour devenir une monnaie « palpable ». Il est porté sur les fonds baptismaux par onze pays. Coté à 1,18 dollar à sa naissance, il a fondu à 0,82 dollar en 2000. Mais sous l’effet de la tutelle rigoriste de la BCE, il ne tardera pas à se revaloriser au point même d’être surévalué en atteignant 1,60 dollar en 2008. Il faut dire que la gouvernance de la « Fed » est totalement différente et le dollar fluctue au gré des intérêts américains.

Aujourd’hui ce sont dix-sept pays qui ont adopté la monnaie unique, d’autres attendent à la porte pour entrer dans le cercle, c’est donc que les avantages semblent l’emporter. Lituanie, Bulgarie, Pologne restent candidats. Même dans la tourmente, l’euro reste une valeur sure. C’est pourquoi les décisions prises par le dernier sommet européen pour installer un respect rigoureux des critères communs –ceux de Maastricht- ont toutes chances d’être entérinées et surtout appliquées. On verra alors la tempête s’éloigner et la confiance des marchés revenir.

C’est que l’euro est devenu une grande monnaie internationale, c’est la deuxième au monde pour les transactions, la deuxième monnaie de réserve en constante progression avec  près de 30%, la première pour la quantité de billets en circulation (610 milliards). La défiance actuelle ne porte pas sur la monnaie en elle-même, mais sur sa gouvernance politique.

La monnaie unique a été et reste un bouclier protecteur. Elle a permis plus d’échanges (6%) et empêché l’inflation (2% par an en moyenne). Elle a mis les pays qui l’ont adoptée à l’abri de la spéculation et offert une remarquable stabilité des prix. Grâce à l’euro, il y a eu davantage de concurrence entre les producteurs européens ce qui a fait baisser les prix du commerce dans la zone.

Il faut tordre le coup à une idée fausse couramment répandue, et démentie par toutes les statistiques et études sur le sujet, à savoir que l’euro est responsable de la vie chère et a fait monter les prix. J’entends couramment la comparaison sur le prix de la baguette de pain qui est aujourd’hui à 1 euro et aurait été à 1 franc il y a dix ans. C’est évidemment faux. D’abord, le prix moyen de la baquette est de 0,85 € actuellement à comparer avec le prix de 2001 qui était de …4,50F (référence Insee) soit 0,70€. Si on tient compte de l’inflation et des variations de cours du blé…. Cet exemple illustre bien le problème des Français qui focalisent sur quelques prix quotidiens comme le café ou le pain, avec des souvenirs imprécis (la baguette à 1F c’était en 1975, sous Giscard), ce qui n’exclue pas qu’il y ait eu ici ou là des « arrondis » vers le haut. L’euro n’a pas fait monter les prix. Ce qui est en cause, c’est la faiblesse de l’augmentation des salaires sur la période, et il faudrait incriminer alors les 35 Heures.

Mais l’euro a eu un point faible : la croissance. La rigueur de la BCE avec comme seul objectif la lutte contre l’inflation, n’a pas maintenu l’Europe à armes égales avec un dollar offensif par rapport auquel sur la période l’euro a été constamment surévalué, bridant l’activité sur le vieux continent et obligeant l’Allemagne a des réformes de structures drastiques pour garder son modèle de production et faire baisser le prix du travail. Les autres pays ont fait le choix de l’endettement pour maintenir leur train de vie. On sait ce qu’il en coûte aujourd’hui. La dévaluation qu’il connait actuellement, si elle renchérit le prix de nos importations de pétrole et de gaz, est plutôt bienvenue pour nos industries. Les efforts d’intégration des pays qui composent la zone contribueront à renforcer sa gouvernance politique.

Car on serait bien mal inspirés d’abandonner la monnaie unique. Les avantages de très court terme qu’on pourrait en tirer grâce à la dévaluation qui s’en suivrait, seraient loin de compenser les désagréments : une dette en croissance exponentielle, la ruine des épargnants, la forte hausse des taux d’intérêts, la faillite des banques par la réduction de l’exposition au Franc des établissements étrangers… Sans parler du coût lui-même de l’opération monétaire. Une perte de richesse évaluée à 20-25% du PIB la première année, 6 à 20% sur dix ans, soit des centaines de milliers d’emplois supprimés, sans parler de l’instauration de droits de douane par nos concurrents, jamais pris en compte dans les études.

L’euro a un bel avenir. Il suffit de couper court à la crise en allant à marche forcée vers la coordination économique et en activant une politique de croissance. D’ailleurs aucun gouvernement européen ne songe à quitter le bateau.

Mais le temps presse, car le vrai danger, c’est le mécontentement des peuples obligés de quitter le confort des politiques d’endettement menées à l’abri de la monnaie commune, et poussés dans la rue par les « populistes nationalistes ou gauchistes» qui exploitent la situation.