HISTOIRE
AD LITERAM
LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (2)

LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Cette semaine nous vaut encore son pesant de cacahouètes entre « Qui dit mieux » et paris impossibles de candidats qui ne cessent de prendre les Français à témoin. Parmi les « non-événements » à noter le retrait de Jean-Pierre Chevènement qui comprend que cette fois-ci, il n’a pas les moyens de faire campagne. On aimerait bien que d’autres « petits » candidats en fassent autant. Décidément les Français semblent bien décidés à aller directement à l’essentiel, comme semblent l’indiquer les sondages les uns après les autres.

Il faut en finir aussi avec les jérémiades sur les parrainages. Bien sûr que ce serait dommage qu’une candidate qui rassemble dans les sondages entre 15 et 20% du corps électoral qui se prononce, ne puisse participer au scrutin faute d’obtenir les 500 signatures. Mais on ne va tout de même pas changer la loi pour lui faire plaisir. Mais qu’on arrête de crier au barrage du « système » quand on en fait partie soi-même : qui peut croire que le PS et l’UMP ont suffisamment de pouvoir pour « neutraliser » 36 000 élus ?  Je ne vois qu’un seul moyen d’en finir avec cette règle, c’est d’arrêter de financer les partis politiques sur la base du score obtenu au scrutin présidentiel ; les législatives suffiraient amplement et ce serait plus juste quant à la représentativité, car c’est une autre paire de manche que de présenter 577 candidats.

La campagne à gauche est jalonnée par les « coups de gueule » de Mélenchon et les avatars rencontrés par Hollande. Maintenant, il peut arriver dans ses meetings la « gueule enfarinée ». Au chapitre du programme, on a un catalogue impressionnant de promesses. Du pari impossible et aussi déni de continuité de l’état que représente l’affirmation qu’il renégociera le traité sur la gouvernance, à l’engagement mirifique sur le logement, on a l’embarras du choix : peut-on le croire ? Côté impôts, le candidat du PS ne se cache plus : la chasse aux moins riches est plus que jamais lancée, car évidemment les plus riches ne peuvent à eux seuls payer suffisamment. Et quand il prône le juste équilibre entre sanction et prévention, on voit tout de suite que ce n’est pas le cas puisqu’il est contre les peines plancher. Le changement façon Hollande, c’est la marche arrière !

A la gauche de la gauche, rien ne va plus. Arthaud et Poutou ne font pas leur trou. Ou plutôt c’est le trou d’air. La cause : Mélenchon, probablement, qui le leur pompe en occupant avec talent le créneau de la gauche radicale.

Malgré les renforts de Cohn-Bendit et de Bové, « l’erreur de casting » patine toujours et plonge le courant écologiste dans les affres du moins de 3%, ce qui, en valeur réelle risque de faire du 1,5… D’ailleurs Eva Joly continue de faire bévue sur bévue. Je pense sincèrement que les Français, fussent-ils écolos, ne se reconnaissent pas dans sa façon d’être française.

François Bayrou n’avance plus. C’est peut-être qu’il n’est pas jugé crédible quand il annonce un retour à l’équilibre budgétaire dès 2015. C’est qu’il ne dit pas clairement où il compte trouver les 100 milliards nécessaires. Même chose quand il se pose en gardien des valeurs de l’école et des enseignants : peut-être que chacun se souvient de son passage rue de Bellechasse et de son immobilisme timoré d’alors. Il s’est révélé effectivement un gardien vigilant des corporatismes et de leur cortège d’avantages. Il se dit inébranlable dans son numéro d’équilibriste, on veut bien le croire, mais il avance en marche arrière lui aussi.

Le week-end n’a cessé de bruisser sur les nouveaux propos du Ministre de l’Intérieur. Une phrase sortie de son contexte qui fait hurler la gauche tellement fort qu’on a envie de rire, tellement il a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et en plus rien de l’interprétation qui en est faite. La gauche ferait mieux de défendre les valeurs de la République au lieu de ménager le multiculturalisme et le communautarisme. Puisqu’on accuse par ce biais l’UMP de faire des appels du pied aux électeurs du FN, elle serait bien inspirée d’en faire autant. Car parmi ceux qui s’apprêtent à voter Marine Le Pen, beaucoup viennent du « peuple » qui votait autrefois PS ou PC. Pendant ce temps-là, le Président continue de faire ses déplacements en province, une manière à lui de rappeler au passage tout ce qui a été fait. Depuis 2007, gouverner c’est faire campagne. Un jour il admoneste les banques, le lendemain il aborde la politique familiale. Entre temps, il tient un conseil des ministres franco-allemands pour concrétiser la convergence économique avec notre grand voisin. Et recevoir le soutien de la chancelière. La dimension européenne doit entrer dans la campagne, rien de plus naturel. Il est le seul à le faire, et c’est bien dommage.

On a aimé la soirée avec François Fillon à « des paroles et des actes » qui a eu jusqu’à 6 millions d’audience. Un très bon premier ministre, qui décline son bilan qui est aussi celui du président. On apprécie son honnêteté quand il avoue avoir hésité à mettre en place la TVA sociale dès 2007, et regretter ne pas l’avoir fait. On lui doit un débat musclé mais très courtois avec Martine Aubry qui n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour le déstabiliser, quitte à l’entraîner sur des sujets plus pernicieux comme le discours de Dakar de Sarkozy. Le meilleur moyen de réhabiliter Nicolas Sarkozy dans l’esprit de nos concitoyens, c’est de parler de son bilan.

Enfin, on se rejouit de voir BHL se lancer dans une nouvelle croisade. Après la Libye, le philosophe entreprend une campagne contre Marine Le Pen. Autre motif de réjouissance, c’est la gauche qui commence à « flipper ». Hollande adoucit le ton, Royal avoue que « l’élection n’est pas jouée », le dénigrement des porte-flingues monte en puissance. On l’a encore vu aujourd’hui à l’Assemblée.

Et la campagne officielle n’est pas commencée.

 

 

 

 

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