HISTOIRE

Déplacement à Nantes...

  Sarko nantes cliquer sur la photo pour agrandir.

Pas eu le temps d'écrire l'article. Le carnet de campagne de Séraphin sera publié demain.

Le meeting de Nantes avec Nicolas Sarkozy a été très réussi avec une assistance nombreuse (9000 personnes) et un discours empreint d'humanisme et de sérieux, en présence de Jean-François Copé, de Bernadette Chirac, de Rachida Dati, de Roselyne Bachelot et de nombreux ministres, des parlementaires, de nombreux élus venus de toute la région limitrophe et de Loire -Atlantique. "La France forte" est en marche !

A demain.



UN DISCOURS "FONDATEUR"

Juppé 2

"A bien le relire, le discours de Nicolas Sarkozy à Villepinte est un discours fondateur. Il remet  en perspective, dans le nouveau monde où nous vivons, la vision gaulliste d’une France forte dans une Europe forte.

Malgré le temps qui passe et le monde qui change, on retrouve en Europe quelques constantes: d’un côté ceux pour qui l’Europe ne peut et ne doit être qu’un vaste marché, largement ouvert au grand large de la concurrence. Pourquoi, dès lors, lui donner des frontières?

Et d’un autre côté, ceux, parmi qui je me range, dont l’ambition est de faire de l’Europe un acteur à part entière dans le concert mondial des puissances. Ambition renouvelée par l’émergence de nouveaux pôles de prospérité et d’influence, et le risque corrélatif de déclin, à tout le moins relatif, des Nations européennes.

Cette Europe là est celle qui peut le mieux répondre à l’attente des peuples européens et notamment du peuple français  parce que c’est une Europe qui protège ses citoyens... "

Lire la suite de cette magnifique analyse d'Alain Juppé sur son blog (en cliquant dans la colonne de gauche, ci-contre)

 


CES CLASSES MOYENNES CONVOITEES…

 

Le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) vient de publier une étude qui permet de faire le point sur ces fameuses « classes moyennes » dont les candidats à la présidentielle courtisent tant les Français qui en font partie.

On appartient aux classes moyennes si on a un revenu familial pour un couple avec deux enfants compris entre 2 440€ et 5 240€ nets par mois. Cette catégorie sociale représente la bagatelle de 58,7% de la population  (60% en chiffre rond).  C’est 53% en Allemagne, 51% en Italie, 48% en Grande Bretagne et ... 42% aux Etats-Unis.  

L’importance de nos classes moyennes s’explique principalement par les politiques sociales de redistribution des revenus plus ambitieuses qu’ailleurs : Sécurité sociale, allocations… et par des prélèvements fiscaux élevés. Et si ailleurs c’est le produit de systèmes politiques consensuels, en France, bien que nous ayons un système politique très clivé, les politiques de « cohésion sociale » traversent les alternances sans encombre, à la différence de l’Angleterre et des Etats-Unis. C’est peut-être ça que l’on a appelé la « pensée unique ».

Le Crédoc nous renseigne aussi sur l’évolution de leur niveau de vie au cours des 30 dernières années. Si on interroge un « Français moyen », il vous dira que son niveau de vie a baissé. Et pourtant la réalité est beaucoup plus nuancée. Depuis 30 ans, le niveau de vie des classes moyennes françaises a progressé de 1% par an, ce qui est plus qu’honnête. Mais avec des disparités : la progression a été de 1,4% par an chez les plus riches (plus de 5 240€/mois) et de 1,3% chez les plus pauvres (moins de 2 440€/mois). Dans notre pays, le développement économique a profité davantage aux plus aisés et aux plus pauvres grâce à la redistribution. D’où ce mal être des catégories intermédiaires qui ont eu le sentiment d’une stagnation. Ce sont ceux qui gagnent trop pour bénéficier de la redistribution, et doivent tout payer « plein pot », sans pour autant être riches.

Pour autant, les classes moyennes n’ont pas reculé en pourcentage de la population totale, au cours des 30 dernières années, contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays développés. Mais le mode de consommation contemporain explique leur sentiment de crainte du déclassement : la partie « contrainte » des budgets familiaux a beaucoup progressé : logement, voiture avec le carburant, communications… limitant d’autant des marges de manœuvre qui donnaient naguère plus de place aux dépenses « choisies ». Et comme depuis les 35 heures, les salaires ont peu évolué…

Ce qui accentue le stress, c’est qu’elles savent aujourd’hui que le principal vecteur de leur niveau de vie –la redistribution- a été financé à crédit et est menacé demain matin par la dette.

Le seul langage de vérité à leur tenir : il faudra travailler plus et plus longtemps pour préserver notre standard de vie. Sinon, ce sera toujours plus d’impôts –la gauche- et toujours plus d’économies donc moins de prestations –la droite-.

 


POUVOIR D'ACHAT

 

Coeur NS Un autre argument de la gauche tombe. Nicolas SARKOZY a bien été le "Président du pouvoir d'achat".

La dernière note de l'INSEE en atteste : depuis 2007, le pouvoir d'achat du revenu disponible a progressé de 1,4% en moyenne par an. Même le pouvoir d'achat par "unité de consommation", qui prend en compte l'évolution démographique et la composition des ménages, donne aussi une progression : 0,7% en moyenne par an. 

Compte tenu des crises successives, ce constat fait de  la France un cas particulier en Europe, excepté l'Allemagne... Et encore.  Après on vient nous expliquer que le gouvernement a fait une mauvaise politique. Quand on compare avec les résultats des gouvernements de gauche sur la même période, "y'a pas photo !"

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

URGENCE INTEGRATION

Le drame de la semaine dernière et le parcours de son auteur nous invitent à reprendre d’urgence le travail d’intégration aujourd’hui bien grippé. Justement Gilles Kepel professeur à Sciences –Po et spécialiste de l’Islam a enquêté pendant un an dans les banlieues du « 9-3 ». Les résultats de son étude tombent à point nommé pour irriguer la campagne électorale dont les candidats n’évoquent guère le sujet, c’est le moins qu’on puisse dire.

Qu’apprend-on avec cette étude ?

La structuration communautaire est une réalité. Vingt-cinq ans après sa précédente étude, une population née en France, éduquée en France et dont le français est la langue maternelle, s’est réfugiée dans un repli identitaire par réflexe. Cela se traduit par des exigences, inexistantes autrefois, comme le halal, avec parfois une « vision fermée et exclusive » qui peut aller au-delà de l’alimentation comme ne pas se marier à l’extérieur de la communauté. Or, pour Gilles Kepel, la table et le lit sont des facteurs d’intégration.  Le fait de manger ensemble et celui de dormir ensemble sont remis en cause  et contribuent à un cloisonnement incompatible avec la cohésion nationale.

La non-insertion sur le marché du travail est la principale cause de cet enclavement. L’accès au travail est la clé fondamentale du processus d’intégration. Quand cet accès est impossible, les groupes qui prônent la rupture prolifèrent, comme le salafisme,  qui n’existait pas il y a vingt-cinq ans. Il est urgent de prendre conscience que la moitié des jeunes qui ne sont pas scolarisés dans les zones sensibles sont au chômage. Et c’est un tissu social qui s’est profondément délité, depuis la désindustrialisation qu’il faut restaurer et dans lequel la culture ouvrière véhiculée par les syndicats ou les patronages a disparu. Il ne reste que des mouvements associatifs à caractère religieux, musulmans ou évangélistes, notamment chez les Africains. La socialisation laïque a disparu. Dans ce contexte l’école a beaucoup de difficultés à remplir son rôle et c’est un gros souci parce que l’éducation est porteuse de savoirs et de valeurs. Si les savoirs n’aboutissent pas à un emploi, ils sont dévalorisés et alors les valeurs qui vont avec sont jetées aux orties.

Les banlieues sont calmes aujourd’hui parce que le plan de rénovation urbaine qui a coûté 40 milliards d’euros a permis de résorber en grande partie l’habitat indigne. Mais « il faut passer du béton à l’humain ». Ce sera le principal enjeu du deuxième plan de rénovation urbaine qui commence en 2013. Il faut absolument réussir. La question est de savoir si cette population jeune, dans une zone qui a la démographie de l’Algérie, va avoir les moyens d’entrer sur le marché du travail. C’est un enjeu de politique publique. Sa formation par l’apprentissage aux métiers de l’informatique et de l’industrie compétitive sur le marché mondial est une nécessité si on veut que la question de l’Islam ne se pose plus en termes préoccupants.

Le paradoxe, c’est qu’aux municipales de 2008, beaucoup de jeunes des cités se sont fait élire. Mais il n’y a aucun député provenant des cités. Il est anormal que cette population bien française ne soit pas représentée au parlement et se retrouve donc en dehors du pays légal. Ce n’est pas l’aspect religieux qui doit être pris en compte, mais le fait d’être originaire des banlieues. Un vide qui peut être comblé par ceux qui utilisent le répertoire de la religion. Le plus surprenant c’est qu’avec le printemps arabe en Tunisie, les exilés qui vivaient en France et qui sont rentrés au pays se sont investis dans la vie politique. Au Parlement tunisien, il y a dix élus de France qui ont obtenu que les débats puissent avoir lieu en français… 

On peut rétablir un processus d’intégration

Si on agit sur les deux principaux leviers : l’accès au travail et la reconnaissance politique. Pour cela il faut sortir de l’hystérie pour les uns et de l’occultation pour les autres, et aborder ces questions avec réalisme et sérénité, en évitant de commencer par les deux thèmes stigmatisants, celui de l’insécurité et celui de l’immigration. Car c’est la question sociale qui est la plus importante. 

 


AD LITERAM

 

"Les réserves et critiques que j'entends sur l'opération menée par les hommes du Raid sont indécentes... Je veux rappeler que ces hommes que l'on voit masqués, concentrés sur leur mission, sont aussi des pères de famille, ils ont des enfants, des parents, des amis. Il y a une grande différence entre ces hommes du Raid et ceux qui les jugent : les premiers regardent la mort en face tandis que les autres regardent les images, quand ils ne se regardent pas eux-mêmes".

                                                                                                   François FILLON


LE « MENTOR » DE L’ULTRA-GAUCHE

 

Mélenchon bastille 2



« Il fera beau. Mitterrand s’en occupe. Je crois aux forces de l’esprit ! » Effectivement, le temps qui inquiétait s’est plutôt maintenu et ce sont des milliers de personnes qui ont répondu à son appel. Ils étaient 30 000 ou 50 000, peu importe, ils étaient plus nombreux que prévu à marcher sur ce vieil itinéraire des protestations entre Nation et Bastille. Le "Méluche" aime les symboles, il en joue, ils le servent, il le sait.

Un coup d’éclat réussi que le PC agonisant de Pierre Laurent n’aurait jamais pu réaliser, et qui propulse le candidat de l’ultra gauche au-delà des 10% d’intentions de vote, construisant méthodiquement le rapport de force. C’est le seuil des 15% qui est visé, voire plus. L’électorat qu’il agrège se soude  au fur et à mesure redessinant les contours de la gauche et le partage des secteurs d’influence.

Mais d’où vient le succès de Jean-Luc Mélenchon ?

De lui-même d’abord. 

C’est un tribun comme la gauche les aime. Il a une dialectique solidement construite qui donne de la cohérence à son discours servi par un talent oratoire qui touche les foules. Cela a beau être un assemblage de vieilleries du XIXème siècle, d’idées surannées, de recettes hors temps et hors contexte mondial, ça marche parce qu’il surfe sur les effets visibles de la crise et l’électorat auquel il s’adresse est prêt à entendre ce discours et, soit n’a pas les moyens de le relativiser, soit y adhère par connivence intellectuelle.

D’un concours de circonstances aussi.

L’ultra gauche est doublement orpheline : de Besancenot et de Laguiller que Poutou et Arthaud n’arrivent pas à remplacer. Le NPA est un échec et Lutte Ouvrière est en déclin. Mélenchon tombe du ciel comme l’Homme providentiel. Le choix de Hollande par le PS lui facilite la tâche aussi en lui ouvrant une aile gauche que Martine Aubry aurait pu mieux contrôler. Autre concours, la décadence du PC qui a dû se résigner à soutenir un candidat qui n’est pas de la maison. Tous ces éléments agrégés forment un socle de départ qui permettait d’asseoir la campagne sur un seuil de 7- 8%. Le savoir-faire de l’Homme a permis de capitaliser, si j’ose dire, sur ce patrimoine. Enfin, la campagne catastrophique d’Eva Joly lui permet aussi d’empiéter sur la part gauchiste de l’électorat des verts, un  potentiel non négligeable de 6 à 8% qui peut venir s’ajouter.

Dernier élément. 

Jean-Luc Mélenchon profite du flou et de la mollesse qui sue par tous les pores du candidat du PS. Alors que lui dit aux gens de gauche ce qu’il ont envie d’entendre sur un ton déterminé, avec un avis tranché sur tout, son concurrent, empêtré à ménager tout et son contraire, n’offre que des réponses changeantes et construit méthodiquement le doute sur sa capacité à gouverner.

« L’effet Mélenchon » est bien là et bouscule la campagne. Certains à droite rêve déjà d’un face-à-face avec Sarkozy. Bien qu’improbable, ce scénario n’est pas impossible. Face à la crise, il faut des certitudes. Ce sont deux candidats qui en véhiculent et répondent à ce besoin.

Mais il y a un bémol...

... qui doit nous conduire à relativiser ce phénomène : pour l’instant, les intentions de vote cumulées en faveur du candidat du Front de Gauche, de Poutou et d’Arthaud sont moins élevées que le total des scores réalisés par l’ensemble des candidats de la gauche de la gauche aux derniers scrutins présidentiels. La nouveauté c’est qu’un seul candidat capitalise sur son nom toute la gauche radicale de tradition révolutionnaire. Un filon qu’il exploite avec méthode par un vocabulaire adapté qui parle d’insurrection « citoyenne » ou de « révolution par les urnes ». C’est Die Linke à la mode française. Il arrivera aussi un moment où s’il mord trop sur les intentions de vote en faveur de Hollande, un « effet vote utile » pourrait l’affaiblir au dernier moment. Enfin, comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon souffre d’un déficit de crédibilité économique qui constitue un frein à sa progression. Rappelons que le total des voix de la gauche radicale plafonnait à 15% en 2002.

Une fois toute l’ultra gauche agrégée, tout le pari repose donc sur sa capacité à empiéter sur la gauche du PS et sur les verts, alors une surprise sera possible. Il a raison d’y croire.

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

Brève parenthèse

Les tombes à peine refermées sur le drame que la France vient de vivre, que la campagne est repartie… à tombeau ouvert. On aurait aimé un peu de dentelles. Il n’en sera rien. La politique a ses droits que la raison ne connait pas. Notre classe politique est trop hétérogène pour que les comportements soient homogènes. Entre ceux qui ne croient à rien et ceux qui sont enfermés dans leurs certitudes ou dans leurs haines, entre ceux qui se prennent pour des prophètes et ceux qui veulent donner des leçons en permanence, il n’y a guère de place pour la retenue, la dignité et la convenance. Faire l’union sacrée dans un tel pays relève de la gageure.

Force est de constater dans ce tourbillon que les médias tentent à chaque instant d’alimenter par quelque petite phrase extorquée, le Président de la République a magnifiquement tenu sa place en accomplissant les gestes d’apaisement et de réconfort, les paroles de solidarité, nécessaires à l’égard de toutes les composantes de la communauté nationale, civiles, militaires et religieuses. Le gouvernement a réagi avec la célérité indispensable et la rapidité de l’enquête en est une démonstration, qui prouve que la police et le renseignement font leur travail sérieusement pour assurer notre sécurité. 

Revenons à la campagne.

A gauche, on rivalise.

A gauche, on observe la montée régulière de Jean-Luc Mélenchon. L’ultra gauche a trouvé son « mentor ». Avec 13% dans les sondages, il devient gênant pour François Hollande qui va être obligé de se « gauchiser », repoussant d’autant l’électorat centriste vers le centre droit que … personne n’occupe tant que Bayrou ne choisira pas son camp. J’aurais l’occasion de revenir plus en profondeur sur la montée en puissance inattendue mais pas inexplicable de cette « deuxième » gauche qui rend obsolète l’extême-gauche.

La campagne du candidat du PS patine, c’est le moins qu’on puisse dire. On a l’impression qu’ayant déjà tout dit, il ne peut que se répéter, et de ce fait, son second passage à « des paroles et des actes » ne lui a pas permis de retrouver un second souffle, c’est même le contraire avec une prestation qualifiée de « moyenne » par les médias : l’émission de trop. Son entourage ne l’aide pas non plus. Les dernières sorties de la « vipère » Royal contre Nicolas Sarkozy, pleines de sous-entendus sur une malhonnêteté supposée, pataugent dans le bas caniveau et Moscovici nous aura valu un quart d’heure de fou-rire avec son lapsus « toutsaufhollande ». Pour le contenu, en refaisant le tour de tous les sujets, il est difficile de cerner ce que le Flanby veut exactement : le flou persiste comme une marque de fabrique. Il alourdit son programme de promesses non financées à chaque sortie. Résultat : 53% des français doutent de la crédibilité de son programme économique, d’autant plus qu’il table sur des recettes « surestimées ». Or le pays a besoin de certitudes. Et il n’en a aucunes. Personne n’est dupe qu’on ne peut être d’accord avec Eva Joly et Chevènement à la fois.

Eva Joly s’entête. Elle ira jusqu’au bout. Au bout de quoi ? 4, 3, 2, 1% … dans les sondages. A zéro, on continue dans le négatif ? Dommage que les Verts n’aient pas choisi Hulot.  L’erreur de casting est flagrante et la « caste » des apparatchiks du parti de Duflot, certains d’avoir leur circonscription, ne fait pas une campagne d’enfer pour la soutenir. Leur réveil pourrait bien être amer. Les candidats PS dépossédés ne sont pas en esprit de laisser la place aussi facilement.

Le centre et la droite : l’amorce des vases communicants.

Le centre de Bayrou plafonne autour de 12%. Le changement de slogan n’annonce rien de bon. Quand on est obligé de changer de stratégie au milieu du gué, c’est que la noyade n’est pas loin. « Un pays uni, rien ne lui  résiste » était un peu compliqué ; la « France solidaire », c’est galvaudé. Il a beau vouloir incarner le « vote utile » et avoir une bonne cote de popularité, rien n’y fait, il n’ébrèche pas la bipolarisation. Son projet ne convainc pas au-delà de son périmètre politique immédiat. Il ne se remet pas de l’éparpillement de la famille qu’il a contribué à désorienter. Il n’est toujours pas reconnu comme le recours de ceux qui veulent empêcher une victoire de la gauche et hésitent à voter pour le président sortant. Sauf à entrer dans le jeu bipolaire, ce qu’il sera bien obligé de faire un jour. Son manque de prudence dans ses commentaires des événements de Toulouse et Montauban n’a pas été très heureux et peut lui avoir fait perdre des points.

Jeanmarine est retournée à ses amours « sécurité » et « immigration » et retrouve progressivement des niveaux conformes à ce qu’elle représente dans ses excès de langage comme dans son manque de crédibilité programmatique. La contestation et l’apostrophe appartiennent à la posture, mais au-delà, on a bien conscience que c’est le vide des solutions ou des remèdes pires que le mal.

Le fait marquant de la semaine, c’est la montée régulière et continue de Nicolas Sarkozy qui aborde la dernière ligne droite en pôle position, et même, semble-t-il en creusant l’écart. Il le doit à un parcours médiatique très bien géré et à des prestations où il a excellé, en distillant des propositions ciblées qui font mouche et… financées. La confiance est revenue à droite, d’autant plus que côté concurrence, le terrain est plutôt dégagé. Il est bien secondé par un François Fillon qui fait lui aussi une campagne efficace en portant le fer là où ça peut faire mal : la rigueur et la dette. Il défend le bilan pendant que le candidat Sarkozy est dans le projet, en une répartition judicieuse et crédible des rôles. A tel point qu’en dehors du « boboland » parisien, le filon de l’antisarkozysme s’épuise.

 

Avec la campagne officielle on entre dans le « temps médiatique égalitaire », règle obsolète qui ne concerne que le petit écran, heureusement. La presse et internet y échappent. On nous impose le même temps pour chacun, mais au final, comme nous conservons le droit de zapper, l’égalité n’aura rien résolu. On ne fait pas braire un électeur qui ne veut pas.

 


Nouvelle politique de la BCE : un pragmatisme salvateur... et méconnu

 

Voici un article qui apporte un éclairage très intéressant sur la politique actuelle de la BCE. Il émane de la Fondation pour l'Innovation Politique (Fondapol) animée par Dominique Reynié. Il est signé de Christophe de Voogd, responsable du blog "trop libre". Je ne doute pas qu'il retiendra toute votre attention.


Euro   Une avalanche monétaire… qui contredit la thèse du « diktat allemand »

Les sommes déversées sur les banques par la BCE depuis la fin 2011 et l’arrivée de Mario Draghi à sa tête (plus de mille milliards d’euros à ce jour) ont de quoi donner le vertige : le bilan de la banque centrale représente aujourd’hui près du tiers (32%) du PIB européen, soit bien plus que ses homologues américaine (19%) et britannique (21%). Et les inquiétudes se font jour : risque inflationniste et donc contradiction avec la mission principale assignée à la BCE par les traités : la stabilité des prix ; menace sur son indépendance, tout aussi sanctifiée, par les mêmes traités, d’un institut soumis aux pressions d’Etats au bord de l’asphyxie financière ; doute quant à l’efficacité économique de cette avalanche de liquidités, qui, sont largement replacées illico par les banques auprès de la BCE ; sans oublier le fameux « aléa moral », qui, par l’effet de cette manne aussi généreuse qu’inattendue, découragerait la vertu budgétaire et financière et récompenserait indûment les pays et les banques laxistes !

Nous avons là, en fait, les principaux arguments de l’orthodoxie allemande, puissante parmi les économistes et encore plus dans l’opinion publique outre-Rhin, mais qui a été défaite lors du tournant de la politique de la BCE : tournant historique passé un peu inaperçu dans le grand public, et qui, pour le moins, oppose un sérieux démenti à tous ceux qui hurlent au « diktat allemand » ! Et plus largement à tous ceux qui dénoncent « l’austérité et la rigueur imposées par l’Europe aux pauvres peuples, à commencer par les Grecs » et qui n’oublient dans leurs calculs « que » les 130 milliards prêtés par la même Europe à la Grèce et « que » ces mille milliards mis dans le circuit bancaire européen ! 

Une situation ambiguë

Certes, mais, dira-t-on, quid du retour massif vers la BCE des liquidités prêtées au banques ? Argument de poids mais qui contredit ipso facto l’idée d’un risque inflationniste : ou bien ces liquidités entrent dans le circuit économique et peuvent susciter l’inflation, ou bien elle reste dans les « coffres » de la BCE et dès lors n’augmentent pas les liquidités globales de l’économie. La vérité en fait est entre les deux : les banques prêtent plus qu’on ne le dit (sur les trois dernières années, les encours de crédit ont sensiblement augmenté en France) ; mais moins qu’elles ne le pourraient. Situation transitoire qui traduit un niveau de confiance encore bas et fragile. Même observation pour l’inflation : ni les optimistes, ni les pessimistes n’ont, à ce stade, partie gagnée : l’inflation dans la zone euro reste modérée et proche de l’an dernier : 2 ,7% en moyenne annuelle ; mais depuis 15 mois, l’objectif de la BCE (2%) est dépassé ; et la tendance des derniers mois est défavorable : +0,5% en février 2012. 

Fragilité des arguments juridiques

Certes, mais dira-t-on encore : « Que reste-t-il de la mission prioritaire et de l’indépendance de la BCE ? » A quoi l’on répondra que la raison d’être de la BCE est la défense de l’euro et que celle-ci passe, comme aurait dit Monsieur de la Palice, par la survie de la zone euro ! L’aide indirecte aux Etats, par le rachat des dettes sur le marché secondaire, n’est nullement contraire aux traités (qui interdisent seulement leurs emprunts directs à la BCE). Et toute politique qui conforte la monnaie unique est juridiquement recevable, au nom de l’obligation de résultat : on oublie en effet trop souvent que la BCE a une mission multiple :
« Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 ». (article 105, paragraphe 1, du traité) « La Communauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste » (article 2 du traité sur l’Union européenne).
A juste titre, les orthodoxes mettent en avant le caractère « hiérarchique » de ces missions ; qui place la stabilité des prix comme l’objectif non seulement prioritaire, mais impératif de la BCE. La conséquence en est claire : il appartiendra à la BCE de veiller au grain et de régler par une politique de « réglage fin » ses apports de liquidité, selon le niveau d’inflation constaté.

Un objectif crucial : rétablir la confiance dans le système bancaire et le crédit public

Or, pour le moment, l’objectif principal, dans une Europe qui n’est pas dans une spirale inflationniste, est de rétablir la confiance. Confiance dans le système bancaire qui a failli s’écrouler en 2008, fait quasiment oublié en France : or l’apport massif de liquidités à ce système permet d’écarter le risque de « crédit crash » ; confiance dans les Etats en mal de trésorerie (Italie, Espagne… et France) en permettant leur refinancement auprès des banques. Force est de constater que ce double objectif est actuellement réalisé.

Un « policy mix » à l’européenne

Mais surtout, il serait temps de comprendre que la nouvelle politique de la BCE ne se comprend que dans le cadre de la rigueur budgétaire demandée parallèlement aux même Etats (« Pacte de stabilité de coopération et de gouvernance en Europe »). Le prétendu laxisme de la BCE s’insère ainsi dans un véritable « policy mix » à l’européenne : politique budgétaire et financière rigoureuse et politique monétaire souple. La première est destinée à réduire des déficits désormais infinançables, la seconde à redonner de l’oxygène à l’économie. L’usage différencié des deux grands instruments de la politique économique correspond à ce que les spécialistes appellent une « politique croisée », respectant la fameuse « règle de Tinbergen » : les divers instruments doivent être affectés à l’objectif pour lequel ils sont le mieux adaptés. Or, dans le contexte actuel, la liquidité de l’économie ne saurait être assurée par des Etats déjà surendettés. Mais, inversement, une politique monétaire restrictive finirait d’asphyxier une Europe au bord de la récession.

 Une traduction politique qui tarde trop à venir

Bravo, donc, à Mario Draghi qui a pris, davantage que son prédécesseur, Jean-Claude Trichet – tant pis pour le cocorico national ! – la mesure des enjeux. La combinaison de la rigueur budgétaire et de l’assouplissement monétaire, aussi éloignée de la pure doctrine, keynésienne ou monétariste, que des préjugés nationaux, allemands ou français, porte un nom agréable à des oreilles libérales : le pragmatisme !

Encore faudrait-il, comme ce blog l’a déjà souligné, que les choses soient clairement dites et traduites en termes politiques. Faute de quoi, les marchés continueront à douter et les opinions à s’inquiéter d’une Europe, trop synonyme de « rigueur ». On comprend mal, dès lors, que cette nouvelle politique de la Banque centrale européenne ne soit pas davantage mise en avant dans la campagne électorale française par ceux-là même qui ont le plus plaidé en ce sens…

 


DINER-DEBAT AVEC JEAN LEONETTI

ATTENTION,  en raison des événements, LE DINER-DEBAT EST REPORTE AU 16 AVRIL - Les inscriptions continuent.

 

Paul Jeanneteau et Roselyne Bienvenu

Candidat aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 et sa suppléante

Vous convient à un Dîner-Débat sur le thème,

«L’Europe - l’Euro : à la croisée des chemins ? »

avec JEAN LEONETTI

Ministre chargé des Affaires Européennes

le LUNDI 16 AVRIL 2012 à 19 heures

au Restaurant « L’ESTAMINET » à BRIOLLAY

(au rond-point, face à la pharmacie)

Participation aux frais : 29€/personne

Si vous souhaitez participer merci de nous retourner votre chèque libellé à l’ordre de

« JL BENETON, Mandataire financier » à :

Paul JEANNETEAU, 14 rue René Brémont, 49100 ANGERS

 


REGARDS SUR L’ECONOMIE DU MONDE

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L’or considéré comme valeur refuge n’a jamais été autant prisé. La preuve en est que les banques centrales n’en ont jamais autant acheté : 440 tonnes en 2011. Un niveau record depuis 1964. Ce sont surtout les pays émergents à forts excédents commerciaux qui achètent, une manière de se prémunir contre l’instabilité financière, échaudées par la crise financière en Europe et aux Etats-Unis. C’est aussi que l’or est le seul actif entièrement souverain dont la valeur n’est pas soumise à des décisions d’autorités politiques. On trouve dans la liste, le Mexique, la Russie, la Thaïlande, la Corée du sud.

L’appétit des chinois pour les matières premières ne faiblit pas. La Chine dépasse l’Inde comme premier acheteur d’or au monde. Elle deviendra le premier marché pour le diamant en 2015, devant les Etats-Unis. C’est le goût du luxe qui tire les achats, avec plus d’un million de millionnaires et une classe moyenne qui ne cesse de s’enrichir. Mais elle achète aussi de l’or pour sécuriser ses investissements, alors que l’inflation atteint 4% et que le gouvernement restreint les achats immobiliers pour contrer la spéculation.

Les banques centrales occidentales préfèrent rester assises sur leur tas d’or. Une posture qui contraste avec les ventes massives dans les années 90.

Y a-t-il un lien de cause à effet ? Dans le même temps, à Bruxelles on craint l’explosion d’un secteur bancaire parallèle. Les discussions progressent vite sur la nouvelle directive destinée à renforcer les règles prudentielles des banques, mais il faut en même temps s’assurer que ces nouvelles obligations ne vont pas se traduire par un renforcement du « shadow banking ». L’inquiétude est d’autant plus légitime que selon le Conseil de Stabilité Financière, la taille du secteur bancaire informel est estimée aujourd’hui à 46 000 milliards d’euros contre 21 000 milliards en 2002. Il représenterait entre 25 et 30% du système financier global et près de la moitié des actifs bancaires. Aux Etats-Unis, 40% de l’activité financière se ferait hors des banques et c’est en Europe que la parts des actifs des intermédiaires financiers qui ne sont pas des banques progresse le plus. Michel Barnier, le commissaire européen y voit la source d’une future crise, alors que son intention est de parvenir à ce qu’aucun marché, aucun produit, aucune institution n’échappe à une supervision financière. La crise n’a donc pas suffi à purger les mauvaises habitudes et les mauvais penchants.

La BCE a réussi à évacuer le spectre d’une crise systémique en contournant allégrement les traités : elle a fait pleuvoir les euros sur des marchés au bord de la thrombose, en injectant plus de mille milliards d’euros dans le système bancaire européen. Les banques sont les premières bénéficiaires de ce pactole qui profite aussi aux entreprises et aux Etats. Les achats des banques ont permis la détente sur la dette italienne ou espagnole. Ils ont permis aussi le retour de la confiance et avec elle, celui des investisseurs qui s’étaient retirés des marchés européens. Rien n’est vraiment résolu, mais au moins la machine économique n’est pas enrayée.

Si Nicolas Sarkozy a pu troubler les esprits avec son discours sur l’Europe à Villepinte, la Chine vient, sans le vouloir apporter un éclairage singulier à ses préoccupations. Les derniers messages de Pékin sont d’une lisibilité limpide : si l’Europe impose une taxe carbone, les commandes d’Airbus sont gelées ; les terres rares, stratégiques pour les hautes technologies, dont elle détient le quasi-monopole sont rationnées ; sa croissance et son commerce extérieur faiblissent : le yuan, notoirement sous-évalué, ne bougera pas d’un iota … Lorsqu’il s’agit de défendre ses intérêts, la Chine ne rigole pas. Et l’on contesterait à l’Europe d’en faire autant ?

Il faudra bien s’interroger un jour sur le rôle et les missions de la BCE et si l’Europe peut rester longtemps la seule puissance économique mondiale sans instrument de pilotage de sa monnaie. Le jour où l’Europe acceptera de défendre ses intérêts, alors elle cessera d’être vécue comme une menace par nombre de nos concitoyens.

Le jour où l’Europe politique s’éveillera…

 

 


IL N’Y A PAS DE MOTS….

 

Il n’y a pas de mots assez forts pour qualifier ce qui s’est passé ce matin à Toulouse. Quelle que soit la motivation de l’assassin, il ne mérite plus le nom d’Homme. A ce moment même, nous sommes tous des juifs toulousains, horrifiés autant par ces crimes que par ceux perpétrés contre nos soldats. Mais s’attaquer à des enfants…

 


LE MOT DU DIMANCHE SOIR

 

LE CHOIX DES MOTS

« Outrance, violence, droitisation, fascisme, homme dangereux, »… la campagne ne manque pas de nous abreuver en mots choisis et si les tribunes conduisent aux excès pour réussir des effets oratoires, c’est toujours devant des publics acquis prêts à les recevoir pour ce qu’ils sont. L’hyperbole fait partie de l’art du discours. Ces mots excessifs participent à l’escalade verbale du débat politique. Quand ils sont utilisés ailleurs que sur les estrades, ils traduisent une volonté de nuire qui peut conduire à l’insignifiance du propos, mais n’en constitue pas moins un affaiblissement de la démocratie.

Il y a des mots dont le sens est plus dévoyé que d’autres : le mot « violence » quand il qualifie une critique acerbe, l’adjectif « fascisant » dans la bouche de Corinne Lepage, pour ne prendre que ces deux exemples, font des auteurs qui les utilisent des apprentis sorciers du langage. Il faut dénoncer ces emplois abusifs , car, dans le débat démocratique, quand les mots sont détournés de leur signification, c’est la démocratie qui est sapée. Pourra-t-on continuer à contredire des opinions quand on ne pourra plus s’entendre sur les mots ? Nous sommes en train de supprimer le sens des nuances. Il suffit d’aller sur internet pour constater cet appauvrissement catastrophique du « logos », c’est-à-dire la capacité à argumenter. Tweeter qui a les faveurs de cette campagne –si tu ne twittes pas, t’es ringard- est ce qui se fait de plus  réducteur dans le genre.

Où sont les esprits nuancés aujourd’hui ?

La campagne, ce n’est pas la guerre. Nicolas Sarkozy n’est pas un fasciste, François Hollande n’est certainement pas un ennemi de la nation. Ce n’est pas une insulte que de cataloguer Jean-Luc Mélenchon de « marxiste » compte-tenu de ses prises de position, mais il n’en a pas moins sa place dans le débat et ses positions font partie du débat bien que son « verbe » imagé ne soit pas toujours respectable.

Attention à la vindicte abusive, aux mots excessifs, aux comparaisons déraisonnables.

Prenons l’exemple du discours de Villepinte : les journalistes ont parlé « d’ultimatums » envoyés à l’Europe. Le ton était vigoureux comme il sied dans un meeting de cette importance, le propos était volontairement simplifié pour aller droit au but, je n’y ai pas vu pour autant la formulation que les médias ont transcrite. Mais « ultimatum » fait vendre probablement plus, et surtout est susceptible de nuire davantage !

La « sphère bobo » est délicate et fragile.

J’ai remarqué que le PS avait tendance à transformer les critiques de Nicolas Sarkozy en « attaques insupportables ». On l’a bien vu dans le débat avec Laurent Fabius qui a commencé par accuser Nicolas Sarkozy d’avoir un discours « violent » parce qu’il avait conclu que le candidat du PS « n’avait jamais rien dirigé ». Celui-ci ne pouvait pas laisser passer le mot et l’a bloqué aussitôt, obligeant Fabius à modifier son propos en « virulence », ce qui n’était pas encore adapté. De même, François Hollande a qualifié « d’outrance » les propos de Nicolas Sarkozy vendredi soir à Lyon. Là encore, procès en diabolisation. Le choix du mot au journal de TF1 est volontaire. Il ne correspond pas à ce qui a été dit, c’est donc un mensonge, mais le téléspectateur n’a pas forcément toutes les billes pour juger et apprécier. Bien sûr, on n’est pas dans un concours de dentelle : le candidat socialiste a été accusé de pratiquer le double langage, de jouer l’esquive ou l’ambiguïté, de ne dire « non » à aucune demande, points sur lesquels les exemples abondent. Ce n’est pas non plus une outrance que de le rendre comptable des décisions de la gauche prises dans les vingt-cinq dernières années. En face, on en fait autant. Affirmer : « Si le PS gagnait les élections, comment cela se passerait-il ? Comme en 1981 ? Comme en 1988 ? Comme en 1997 ? Toutes les vannes sont ouvertes et après il faut des années d’effort pour reprendre le contrôle de la situation », ce n’est pas une outrance, c’est un regard que l’on peut porter sur des réalités telles qu’elles se sont produites. Mais le mot a été lâché.

Pourtant, faire passer Nicolas Sarkozy pour un excité ne marche plus. Pour gagner, il faudra plus que de l’antisarkozysme à proposer aux Français.

 


QUAND LA FRANCE S’EVEILLE…

 

… Tout peut arriver ! Les sondages le montrent : 40% des électeur n’auraient pas encore arrêté leur choix. L’élection est donc loin d’être jouée. A moins de 4O jours du scrutin les intentions commencent à bouger mais restent à la merci de tout événement inédit ou imprévu.

Au-delà des blocs « captifs » de l’électorat, qui ne représentent pas la moitié des inscrits, un grand nombre de Français sont encore en attente de celui ou celle qui saura les capter, leur parler en abordant leurs problèmes du quotidien. Populisme diront certains. Peut-être, mais ce sont les réalités. On trouve là l’explication de l’excellente campagne que mène Jean-Luc Mélenchon, qu’il serait stupide de réduire à son simple talent de tribun ou à l’imagination qu’il déploie pour mener ses « coups médiatiques ». L’insatisfaction et l’irritabilité  d’une part importante des électeurs maintient donc le suspense. Elles trouvent leur origine dans les renoncements observés devant les provocations de minorités devenues tyranniques et bafouant nos lois. Ils attendent de la République qu’elle se fasse respecter et n’hésite pas à imposer son autorité à l’Islam politique quand il se manifeste. C’est le cri de Jeannette Bougrab à Villepinte : « il n’y a pas de charia modérée » qui répond en écho. Et la polémique sur la viande Halal n’aurait jamais eu lieu si les autorités n’avaient pas tardé à mettre en place la traçabilité nécessaire, sans pour autant remettre en cause les abattages soumis à des rituels religieux.

L’antisarkozysme a vécu.

Maintenant que l’antisarkozysme s’est essoufflé  et que l’on voit de plus en plus en pleine lumière l’impact du bilan du président sortant, la vraie campagne peut commencer. François Hollande et ses amis peuvent répéter « le lourd bilan », les Français entendent de plus en plus « c’est du lourd ! ». Surtout quand la France est le seul pays d’Europe à avoir vu une croissance du pouvoir d’achat de 6% depuis 2007.  Et tout le monde a compris que les 75 milliards de cadeaux aux riches est un montant imaginaire inventé pour les besoins de la cause.

Quand Jean-Luc Mélenchon parle d’une société en état « d’insurrection civique », il décrit parfaitement la défiance qui s’est installée dans le vote populaire. Il y trouve une partie de son audience et Marine Le Pen y puise les pourcentages qui la placent invariablement en 3ème position. L’internet en donne une visibilité flagrante par la violence des commentaires qu’on peut y trouver.

Hollande « déconnecté ».

Ce n’est pas François Hollande qui peut capter cette France frondeuse, éruptive, réactive, pour ne pas dire réactionnaire, à toute institution représentante du « système ». Rien n’est plus choquant que l’arrogance des faiseurs d’opinion qui ont décrété la victoire de la gauche sans vouloir entendre cette exaspération. Hollande apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : un notable coincé et son programme  pourrait paraître dans la collection de la « bibliothèque rose » ou une nouvelle aventure de « oui-oui ». Comment peut-on s’adresser sérieusement à ces Français en annonçant son intention de supprimer le mot « race » de l’article 1 de la Constitution sans mesurer que cet article interdit le racisme que lui-même prétend combattre. Il paraît trop empêtré dans les contradictions de ses arrangements avec les verts et le MRC de Chevènement pour être lisible par cette partie de l’électorat.

Cette gauche angélique qui gomme les mots pour nier les réalités est trop préoccupée de ménager les « communautés » et se montre incapable de se confronter à la vie de gens. Il faudrait plus qu’une visite à « AC le feu » pour être crédible. Ces Français sont demandeurs, comme tous les peuples confrontés à  la mondialisation, de protections culturelles et identitaires. Ce n’est pas l’idéologie « sansfrontiériste » et le droit de vote aux étrangers, au mépris de la citoyenneté, qui va les rassurer. François Hollande n’a rien à leur dire.

Reconquête électorale.

C’est à la reconquête de ces Français que Nicolas Sarkozy est reparti, conscient qu’il est que la bipolarisation actuelle est à la merci d’une fièvre. Sa stratégie du « mal aimé » qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, en appelant à la France silencieuse pour faire face à la chape de la « bienpensance », le rejet médiatique dont il est l’objet pouvant s’identifier avec le mépris du peuple. A Villepinte il  a préconisé des solutions de bon sens que s’interdisent ses adversaires de gauche et il s’est montré libre de s’adresser aussi bien aux électeurs de Mélenchon, qui savent qu’il n’est qu’illusion, qu’à ceux de Marine Le Pen, qui savent qu’elle est une impasse. Il est en passe de se réconcilier avec les oubliés des autres car, même si le pouvoir éloigne, lui sait ce qu’il a fait en leur faveur. Et ce n’est pas un hasard, s’il a évoqué, dans le même discours, le lancement d’un 2ème plan pour les banlieues, après avoir investi près de 40 milliards en 5 ans dans la rénovation urbaine.

La France qui s’éveille pourrait avoir de bonnes raisons de voter… Sarkozy !

 


POUR UN VOLONTARISME D’IMPULSION

 

Foin des promesses qui ne pourront être tenues. La surenchère pour gagner quelques voix est tentante, et le candidat socialiste vient d’y succomber en alourdissant son projet de quelques 4 ou 5 milliards de mesures non financées . Le maître « es-promesses intenables » incontesté est sans hésitation Mélenchon. Mais nous ne sommes pas dans le « crédible », nous nageons là dans le romantisme révolutionnaire dans lequel il excelle.

Il ne faudrait pas que la campagne électorale se transforme en une course pour l’étatisme. Car aujourd’hui l’Etat ne peut plus tout. Surendetté, il va être soumis pour au moins deux décennies à une austérité de fer, n’ayant plus un euro. C’est à la société civile et à ses forces vives de prendre le relais. Mais dans cette course, il faut distinguer le camp de l’étatisme idéologique, avec nationalisation des banques et des industries dites stratégiques, et celui de l’Etat fort replié sur ses fonctions régaliennes qui se contente de créer les conditions favorables aux activités de la société civile en donnant les bonnes impulsions.

Je pense que c’est le volontarisme d’impulsion qui permettra de retrouver un « regard optimiste » sur notre pays. Il est urgent de montrer les succès, d’encourager la créativité des jeunes, de mettre en avant le courage des entrepreneurs. C’est le sens du forum « Osons la France, l’Europe, le Monde » qui se tiendra à Paris le 26 mars. Il faut tourner le dos à la France des « déclinistes » patentés, du doute, du déclin, la France frileuse qui ne voit pas d’autre solution que de s’enfermer en se repliant sur elle-même. Il y a aussi ces idées-là qui traînent dans la campagne.

C’est ce volontarisme d’impulsion qui permet à l’Etat d’intervenir pour sauver SeaFrance, Photowatt ou Lejaby, et c’est encore lui qui met en place une banque publique pour financer les PMI. Mais sans le relais de la société civile, ces impulsions resteraient lettres mortes. C’est encore ce volontarisme qui permet de réunir des « Grenelle » pour faire avancer les sujets complexes vers des solutions concrètes et réalisables en s’appuyant sur l’expertise des corps intermédiaires propres à apporter les consensus indispensables ; mais c’est aussi la voix du referendum si ces mêmes corps intermédiaires, trop engoncés dans leurs certitudes, s’avèrent incapables d’avancer vers des décisions. C’est une autre société civile qui est appelée à trancher, celle des citoyens.

Il est temps en effet de défendre l’entreprise, l’initiative individuelle, la société civile ; Ce n’est pas par hasard, si le statut de l’auto-entrepreneur a séduit deux millions de personnes. Comme le dit Jean-Paul Delevoye, « Cessons de nous conduire en consommateurs de la République, revendiquons plutôt nos responsabilités ». Nous n’avons que faire d’un volontarisme théâtral, qu’il soit sur fond bleu remplaçant le rose, ou sur fond rouge, qui promet pour la galerie au-delà de ce qu’il peut, qui ne peut que décevoir au lendemain de l’élection et qui fait douter de l’action politique.

C’est le volontarisme d’impulsion qui permet de se désintoxiquer du trop d’Etat, d’abandonner progressivement le modèle qui pousse à la défense des statuts et des corporatismes, limite le dialogue social en le filtrant, et conduit au surplace ou à l’impuissance. On a vu quelle énergie il fallait pour faire en sorte que 70% des promesses de 2007 soient réalisées, quand les Français continuent de se perdre à rechercher la « protection » de l’Etat, mirage entretenu par une gauche qui n’a pas fait son « Bade Godenberg » à l’allemande.

« L’Etat ne peut pas tout », disait Jospin, manifestant sans y penser un défaitisme de sa propre idéologie, parce qu’il raisonnait en « solutions », alors qu’il fallait intervenir en impulsant, en indiquant la direction, en incitant les acteurs civils à s’emparer du problème. C’est comme cela que l’optimisme reviendra : il faut dépasser l’idée de protection, inciter à la transparence, la mobilité, la souplesse, la mixité, l’innovation, et en même temps aller au-delà, s’ouvrir à l’Europe, notre destin et au Monde, pour une reconquête.

L’optimisme, c’est croire en l’avenir. Nous avons les moyens de croire en l’avenir, question de volonté ! Ce nouveau volontarisme du 21ème siècle, c’est Nicolas Sarkozy qui l’incarne.

 


L’EUROPE, NOUVELLE FRONTIERE

 

Depuis Villepinte, la campagne pour l’élection présidentielle a pris de la hauteur grâce à l’impulsion donnée par Nicolas Sarkozy.  Il était temps en effet de rappeler que le destin de la France est intimement lié à celui de l’Europe et que le fonctionnement de cette dernière est déterminant pour dessiner l’avenir qui nous est réservé. Chacun a bien compris que s’isoler du monde serait une absurdité et l’Europe est le cadre dans lequel notre pays peut trouver l’épanouissement pour peu qu’on en réactualise les principes. C’est le message qu’a voulu délivrer Nicolas Sarkozy.

Ce n’est pas François Hollande qui peut se saisir de ce sujet. Timoré par la fracture qui oppose dans son parti et au-delà, toute la gauche, les pros et anti-européens, il ne peut que militer pour la renégociation du pacte européen sur l’équilibre budgétaire. Avec son programme fluctuant et les multiples mesures qui nécessiteraient une nouvelle ligne Maginot, personne à l’étranger ne le prend au sérieux. Pas même les sociaux-démocrates allemands. Il est conduit au double langage, le dernier exemple en est le triste tissu de banalités de son programme pour la défense. Et ce n’est pas sur l’Europe qu’il pourra tenir un discours clair. Avec Laurent Fabius en tambour major qui bat la campagne, la mémoire courte comme s’il n’avait aucune responsabilité passée, le spectacle est édifiant, pour ne pas dire … cocasse. Pris à contre-pied sur l’Europe, il est incapable de rebondir sur le discours de son adversaire et en est réduit à des caricatures réductrices quand elles ne sont pas calomnieuses.

C’est qu’à Villepinte, Nicolas Sarkozy a endossé le costume d’avocat de l’Europe. Inspiré par ses glorieux prédécesseurs, il a la volonté de maintenir la France au rang que l’Histoire lui a conféré, réveillant les mânes de Victor Hugo, de Jean Monnet et de Charles De Gaulle, en redonnant à notre pays son rôle de moteur de la rénovation dont l’Union a besoin. Il s’agit de réconcilier les Français avec l’Europe. Pour cela, il ne faut plus qu’elle soit vécue comme une « menace ». Faire cette « Europe politique qui protège » et qui ne doit pas être « une passoire ». Corriger les mécanismes défaillants, sortir des routines technocratiques, renforcer les convergences entre les états, protéger les frontières, mettre les exigences commerciales au même niveau que celles de nos concurrents intercontinentaux… Le candidat à l’expérience et la lucidité du président : il sait ce qu’il a pu obtenir, il sait ce qu’il peut impulser, il sait qu’il sera suivi. D’ailleurs, c’est le cas des négociations pour réviser les accords de Schengen.

Manifestement, on n’est pas dans le même jeu, ni dans la même cour.

Chacun est bien persuadé que si rien ne change en Europe, ce serait donner raison à Marine Le Pen : les peuples subiront les conséquences tragiques des insuffisances européennes.

Préserver l’Europe pour qu’elle soit plus forte, voilà le message de Villepinte !

 


DINER-DEBAT AVEC JEAN LEONETTI

 

 
 

Paul Jeanneteau et Roselyne Bienvenu
 
Candidat aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 et sa suppléante

Vous convient à un Dîner-Débat sur le thème :
«L’Europe - l’Euro : à la croisée des chemins ? »
 
avec JEAN LEONETTI
Ministre chargé des Affaires Européennes
 
le MERCREDI 21 MARS 2012 à 19 heures
 
au Restaurant « L’ESTAMINET » à BRIOLLAY
(au rond-point, face à la pharmacie)

Participation aux frais : 29€/personne
Si vous souhaitez participer merci de nous retourner votre chèque libellé à l’ordre de :
« JL BENETON, Mandataire financier » avant le 17 mars à :
Paul JEANNETEAU, 14 rue René Brémont, 49100 ANGERS

 
   
 



 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

Le pari de la semaine : Nicolas Sarkozy va-t-il réussir à faire sa percée malgré le pilonnage des médias antisarko et les commentaires fielleux de ses adversaires. L’argument du « bilan-boulet » agité par le fat-bius commence à être éculé. On aurait plutôt envie de lui substituer le « bilan-béton ».  Bilan que le candidat Sarkozyest en train de transformer en tremplin, en enfilant les émissions grand public les unes à la suite des autres. On a l’impression que la lumière commence à se faire. Les socialistes ont beau y faire, caricaturer ses positions en « droitisation » pour aller sur les « terres » du Front National, crime suprême. En quoi s’adresser à ces électeurs est-il indigne ? Au contraire, écouter leur souffrance et tenter de leur donner des espoirs, c’est éviter à la France le piège du populisme et sa pente fatale. Les radicaux, après tant d’autres vont finalement revenir à la maison, en tortillant un peu du cul pour s’asseoir sur le bord de la chaise. Mais comme dit NKM, l’essentiel est qu’ils soutiennent Sarkozy.

Ayrault persiste et signe : il prétend Sarkozy amnésique sur son bilan, mais lui est aveugle qui refuse de le voir. La mauvaise foi est la principale qualité de l’opposant socialiste, ce n’est pas nouveau. Et voilà qu’après la grande réunion de Villepinte, le dégel arrive : un sondage donne Sarkozy devant Hollande. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais les lignes commencent à bouger et en face on commence à « mouiller ». Il suffit de voir l’agressivité du Flanby dans son dernier discours. IL évoque un adversaire qui « fouille dans les poubelles » et ne se rend pas compte que ce sont des propos de caniveau.

Voilà une semaine où on a vu aussi l’amère de Lille dans son meilleur rôle à Rabat, comme « directrice de l’académie du dénigrement » évoquée par Fillon. Salir Nicolas Sarkozy, c’est salir la France. Nous n’avons pas les mêmes valeurs et ses jugements péremptoires et univoques on se les met où je pense. Le candidat socialiste a pensé faire un nouveau coup en proposant de supprimer le mot « race » dans la constitution. Stupide, lui répond Juppé : « on se priverait de toute base juridique pour combattre le racisme ». Et cette autre sortie de l’inconstant : « Je n’ai rien contre les riches ». Ah bon ? C’est pour ça certainement qu’il organise des « cafés-macarons » avec les quidams : le macaron, c’est une friandise de riches, non ? Plutôt de mémères au salon de thé, ça lui va très bien.

Du côté des autres candidats, on va faire dans le rapide. Méouédon-éva ? Dans le trou ! - On assiste au surplace « éloquent » de Bayrou qui veut qu’on vote utile, parce qu’il est le recours. En résumé c’est « Bayrou de secours » (je sais, j’ai pas pu résister). Anecdote : il a reçu le renfort décisif de « soigne-ta-mèche » alias PDB – A gauche de la gauche, c’est la résistible ascension d’Arturo Mélenchon qui frise les 10%. Bons coups, idées originales qui renouent avec le XIXème siècle des préaux d’écoles… - 500, ouf ! Tir groupé de Jeanmarine qui aurait eu ses signatures plus vite si Carl Lang ne lui en avait pas piqué plusieurs centaines ; petit Poutou qui obtient un sursis avant de retourner à son usine ; Dupont-teigneux qui rêve de faire un tandem d’enfer avec la candidate d’extrême-droite. Enfer est bien le mot. Villepin rame toujours : c’est encore loin l’Amérique ?

Une question : mais où est donc passée cette langue de vipère de Najat Vallaud-Belkacem ? Disparue des écrans radars depuis une semaine. En quarantaine après ses propos outranciers ? Ce serait mérité.

 


EN MARGE DE VILLEPINTE (2)

 

« ATMOSPHERES »

Villepinte ph3Il n’y a qu’au moment de ces réunions géantes qu’on peut connaître ces instants intenses d’exaltation  et d’émotion. Celui qui n’a jamais participé à ce genre de grand’messe ne peut pas savoir vraiment de quoi je parle. Les tribuns qui se succèdent au pupitre, minuscules personnes jetées face à la marée humaine, ne sont pas tous d’égal talent, mais ils font tous l’effort de se surpasser.

C’est d’abord Jean-Pierre Raffarin qui va animer avec brio un « conseil national » extraordinaire dans tous les sens du terme. De sa voix chaude, il appelle les intervenants les uns après les autres et les chaperonne suffisamment pour que chacun ne dépasse pas les deux minutes de son temps de parole. C’est l’animation de « l’affectif », et c’est vrai qu’il y met tout son cœur. La verve marseillaise d’un Jean-Claude Gaudin sur lequel les ans n’ont aucune prise va conclure ce premier temps fort. Un temps mort pour reposer un peu les esprits et leur permettre d’ingérer tous ces messages : ils ont beau être convergents, l’esprit fatiguerait rapidement à recevoir ce flot de paroles. Et surtout, on est bien aise d’aller vider les vessies. La bête a aussi ses exigences dont il faut tenir compte.

Et puis vient le temps des « prises de paroles ». Les représentants de la majorité Villepinte ph7 présidentielle se succèdent, alignant les « bons mots » et les traits d’esprits, tant pour souligner les raisons de leur soutien à Nicolas Sarkozy que pour vilipender « l’adversaire » et ses approximations et revirements. C’est Frédéric Nihous en chantre de la ruralité, Christine Boutin la chrétienne, Hervé Morin en gardien du centre-droit intangible, Jean-Marie Bockel très sévère avec les socialistes. Puis la parole est donnée aux représentants de la société civile : un patron chinois arrivé en boat-people qui a replanté ses racines chez nous et qui vante l’accueil de la France devenue sa patrie, le témoignage émouvant de Jeannette Bougrab, la fille du harki devenue ministre, et militante de nos valeurs républicaines, … Le flanby a dû avoir des bourdonnements d’oreilles.

En intermède quelques « people » sont appelés pour dire un mot : Gérard Depardieu, Enrico Macias, un réalisateur de cinéma… et surtout Bernadette Chirac saluée par une standing ovation  venue pour apporter un soutien sans ambiguité au candidat de l’UMP. C’est sûr, elle votera Sarkozy !


Villepinte ph 10Le moment fatidique approche. Celui que tout le monde attend et qui a justifié le déplacement et pour beaucoup, de se lever, tôt, très tôt le matin. C’est l’étape incontournable des « ténors » : Alain Juppé, de sa voix chaude, rappelle les mérites du président de la République sur la scène internationale et fait vibrer la salle à l’évocation des événements de Géorgie ou de Benghazi. Jean-Pierre Raffarin entonne l’hymne à l’amour de la France forte, sur le thème de l’affectif, Jean-François Copé dans le registre de la mobilisation, en tant que Secrétaire Général, rappelle les enjeux, dresse le décor de la campagne, fustige l’attitude du PS et appelle à l’action de chacun, en nous livrant son « intuition profonde », celle de la victoire de Nicolas Sarkozy.

Le dernier à prendre la parole avant l’acte final, c’est Henri Guaino. « Le fils de la femme de ménage », comme il se définit lui-même est venu préparer le terrain en plaidant pour la réconciliation de la France du « Non » et de la France du « Oui », prélude aux propositions qui suivront sur l’Europe. Mais c’est la voix qui nous fait frémir, avec des accents venus d’outre-tombe, c’était Malraux ressuscité, dans l’éloquence et le timbre grave.

Et puis…. Au fond là-bas, les projecteurs, l’agitation, les drapeaux qui s’agitent, la clameur qui se répand aux accents d’une marche tonitruante ponctuée de résonnements de timbales qui sature tout l’espace… Le « moment » est arrivé. Il est là !

 Photos DH (cliquer pour agrandir)


EN MARGE DE VILLEPINTE (1)

 

Villepinte fillon« NON, NICOLAS, TU N’ES PAS TOUT SEUL ! »

Avant que Nicolas Sarkozy prenne la parole, François Fillon a lancé devant les dizaines de milliers de participants réunis à  Villepinte : « Non, Nicolas, tu n'es pas tout seul ! ». Un rugissement de la salle en forme d’ovation lui a répondu.

 

Acclamé à de multiples reprises, le Premier ministre a invoqué la France des Lumières, Charles de Gaulle ou « la France des sciences et techniques qui invente le TGV ou Ariane », en enchaînant : « D'où que vous veniez, vous êtes les membres de la même famille, unis par le même passé et pour le même futur. Non Nicolas, tu n'es pas tout seul ! Nous sommes là des milliers pour aller chercher la victoire ».

Et il a poursuivi, sur Nicolas Sarkozy : « Après cinq années de présidence, il se présente tel qu'il est, sans fioriture et sans artifice… Le président de la République, dont j'ai eu l'honneur d'être le Premier ministre pendant cinq ans, n'est pas l'homme que Martine Aubry vient encore de salir hier au Maroc où il n'y a pas longtemps, elle passait un pacte avec celui qui était alors le grand favori des sondages, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le vide des faits divers ».

« J'ai vu son courage, son énergie, et aussi sa générosité, ses hésitations, ses doutes secrets, ses revirements après avoir entendu des arguments justes », a poursuivi le Premier Ministre, ironisant sur « tous ceux qui ont fait de l'antisarkozysme le seul argument de leur campagne ».

« La France a besoin d'un chef de l'Etat, pas d'un champion de l'esquive » et il a décrit le programme du PS comme « une plate-forme multimodale où rien n'est imposé et tout est suggéré… Le Parti socialiste n'est pas à la pointe de la modernité. Il a peut-être un prestigieux passé mais le tonneau des Danaïdes ne suffirait pas à contenir l'addition de ses conservatismes ».

Pour lui, le PS « n'a été que l'académie du dénigrement ».

François Fillon s’est taillé un franc succès et à l’applaudimètre et au nombre des interruptions ponctuées du balai des drapeaux tricolores, il s’est classé en haut du hit-parade de la journée.

 


CARREMENT GEANT !

 

Villepinte drapeaux  Villepinte fillon  Villepinte drapeaux 2 

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Villepinte : il fallait y être ! Le meeting fait oublier celui de la porte de Versailles en janvier 2007. Tout y était : l’affluence record, la chaleur d’un chaudron, le souffle épique d’un candidat qui a décidé d’abandonner l’espace d’une heure et quart sa tunique de Président, la ferveur du public.

Le fait remarquable : la composition du public très représentative de la France profonde où se côtoient le bourgeois et l’ouvrier, les classes moyennes prenant la plus grande part, et des jeunes, beaucoup de jeunes au point de faire mentir ceux qui font de l’UMP un « parti de vieux ». La région parisienne fournit les gros bataillons et de province sont venus par escouades les ruraux, les artisans, les citadins de nos petites villes, là aussi toutes conditions confondues.

On était combien : l’organisation a lancé le chiffre de 80 000. Certains ont annoncé 70 000… De toute évidence plus de 50 000 ! Un pari réussi qui fait des envieux suffisamment mesquins pour dénoncer « l’indécence de la dépense ». La stupidité n’a pas de nom. Mais tout le monde n’est pas capable d’attirer un public aussi nombreux.

Maintenant, que faut-il retenir de cette grande réunion ? J’ai toujours du mal à comprendre ce que racontent les médias. Les commentaires hémiplégiques que j’entends me font penser que nous n’étions pas à la même manifestation.  Passe encore l’opposition : elle n’a rien écouté et ce qu’elle en dit est convenu d’avance. On en fait autant  à son égard. C’est classique. Mais quel est le mystérieux filtre qui encombre les oreilles de tous ces journalistes présents pour qu’il nous ressorte des synthèses en grosse langue de bois bien édulcorée à la sauce gaucho.

Le propos de Nicolas Sarkozy était équilibré sur tous les sujets abordés. Avec passion et conviction, mais équilibrés. Sur Schengen, sur la nécessité de renforcer les défenses commerciales de l’Europe, sur la nécessité de protéger notre modèle social, jamais il n’a affirmé ce que l’on présente aujourd’hui comme des oukases ou des certitudes. Il s’agit d’appliquer la même méthode et la même détermination que celle qui a conduit à obtenir une gouvernance pour la zone euro. C’est de plus d’Europe partagée qu’il s’agit, pas le contraire.

Mais revenons sur le déroulement d’une journée d’exception.

Sur fond de clips de campagne rappelant les réformes majeures du quinquennat – réforme des retraites, réforme des droits de succession, autonomie des universités, service minimum dans les transports, création du RSA, exonération des heures supplémentaires, création du pôle emploi, etc. – les personnalités politiques se sont succédé toute la matinée à la tribune : François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé, Bernadette Chirac, mais aussi Christine Boutin, Hervé Morin et Frédéric Nihous qui ont rallié le Président de la République dans cette campagne. Les dizaines de milliers de spectateurs ont pu saluer la présence de personnalités du monde artistique – Gérard Depardieu, Enrico Macias, Christian Clavier, Emmanuelle Seigner entre autres – et sportives comme Antoine Deneriaz.

Au cœur de cette foule immense, c’est une famille unie et rassemblée qui a entouré Nicolas Sarkozy pour un discours fondateur dessinant les piliers d’une France forte qu’il reste encore à « faire grandir ». Le Président de la République a tiré les enseignements de quatre années de crises mondiales majeures (crise financière, crise économique, crise de l’euro, crise des dettes souveraines) pour proposer sa vision de la France forte dans une Europe qui protège.

A Villepinte, c’est donc sa double vision de la France et de l’Europe que le Président de la République a proposée. Comme elle a commencé à le faire sous l’impulsion du Président de la République, l’Europe doit changer pour protéger l’emploi, la protection sociale, l’industrie de tous les peuples européens unis par une communauté de destin. Le Président de la République a ainsi rappelé son action en ce sens depuis cinq ans en France et en Europe, avec les succès que l’on connaît et dont le sauvetage de la Grèce vendredi dernier en est un beau témoignage.

C’est aussi fort d’un bilan de cinq ans, dont les réformes phares – auto-entreprenariat, service minimum, RSA, grenelle de l’environnement, défiscalisation des heures supplémentaires - ont été plébiscitées par les Français la semaine précédente, que le Président de la République s’est présenté au peuple de France. La France est en mouvement et ne doit en aucun cas se figer : « l’immobilisme nous est interdit » a-t-il ainsi argué, comme principale leçon de ces cinq années de crise.

Pour le Président de la République, « c’est l’avenir du peuple français qui est en jeu » et c’est bien au peuple de France qu’il s’adressait, persuadé que ce sont « des profondeurs du pays que viendront le courage, l’intelligence, l’énergie dont la France a besoin. C’est des profondeurs du peuple que viendra le sursaut qui permettra à la France d’être au rendez-vous de l’Histoire et d’étonner le monde ».

La promesse d'une France unie et performante dans une Europe qui protège et qui se protège, voilà ce que les Français sont appelés à valider. Un meeting ne fait pas une élection, mais il peut donner une impulsion. Avec le "choc de Villepinte"  le mouvement est enclenché et il reste quarante jours pour convaincre les hésitants.


 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

 « ETATS DE SERVICES »

 

Ironisant sur les « états d’âme » qu’il attribue à Nicolas Sarkozy, Flanby-Hollande-l’improvisateur a cru bon de faire ce trait d’esprit : « Ce sont des états de service que l’on attend ! ».

Comble de la mauvaise foi, évidemment, mais ce n’est pas nouveau. Peut-on vraiment faire comme si le fauteuil de l’Elysée avait été vide pendant cinq ans ? Comme s’il ne s’était rien passé, aucune crise, aucune difficulté, aucun aléas climatique ? Comme si aucune réforme n’avait été menée à bien ? Comme si la France avait été absente de la scène internationale ?

« Etats de services » : des réformes majeures pour adapter la France au 21ème siècle telles que le financement des retraites dont on voit financièrement les effets bénéfiques, du système de santé, de la carte judiciaire, de la carte militaire, de l’Etat avec la RGPP et les fusions de directions dans les départements et régions, du trésor public, de pôle emploi… Des réformes pour favoriser la compétitivité des entreprises telles que celle de la taxe professionnelle qui profite en premier lieu aux établissements industriels, de la TVA anti-délocalisation, de l’auto-entrepreneur, de la création du Fonds Stratégique d’Investissements et de la banque de soutien à l’industrialisation en complément d’OSEO, … Des réformes qui renouvellent la démocratie sociale avec la représentativité des syndicats, l’accord par consentement mutuel, le service minimum, la fin des régimes spéciaux,  le RSA, le service civique… Des réformes qui favorisent la démocratie telles que celle de la constitution,  et des réformes sociétales telles que les lois issues du Grenelle de l’environnement, les peines planchers… Il faudrait encore citer l’autonomie des universités, la réforme des collectivités territoriales, etc…

Au niveau international, il faudrait mettre à l’actif du chef de l’Etat le G20, les initiatives qui ont permis d’abréger le conflit entre la Russie et la Géorgie, les multiples sommets européens pour faire face à la crise financière en Europe née des difficultés de la Grèce et de l’endettement des Etats.

Voilà qui n’est pas rien ! L’Histoire s’en souviendra.

Même sur les pierres d’achoppement du quinquennat que sont la montée du chômage et le pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy n’a pas à rougir de son action. D’abord, la France est le seul pays où le pouvoir d’achat a continué de progresser, trop faiblement certes, mais enfin c’était difficile de faire mieux. Quant au chômage, sa progression n’est pas celle mise en avant par la gauche dans une tromperie habituelle de manipulation des chiffres, et s’il a progressé, c’est dans des proportions bien moindres que celles observées en Europe –excepté l’Allemagne- et dans le monde.

Mais au fait, quels sont ses « états de services » à François Hollande ? Mis à part l’endettement abyssal de la Corrèze, on serait curieux de les connaître !

 

 


JPR, L’AFFECTIF

 

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Voilà un livre original a plus d’un titre. Et déjà par le titre : « Je marcherai toujours à l’affectif ». Mais Jean-Pierre Raffarin réussit un pari qui n’était pas gagné d’avance de mélanger des souvenirs de jeunesse en une sorte de chronique de la vie quotidienne des années cinquante, ceux de son parcours politique qui l’a mené de la « France d’en bas » jusqu’en haut à Matignon, avec des réflexions plus intimes à caractère sentimental et philosophique.

J’ai bien connu Jean-Pierre pour l’avoir accompagné quelques années dans sa vie politique, au temps où je militais au sein du mouvement des Jeunes Giscardiens puis au Parti Républicain et à l’UDF. Je peux même dire que nous sommes amis, bien qu’aujourd’hui nous ayons peu d’occasions de nous rencontrer, hormis les grands rassemblements politiques. Nous nous croiserons peut-être après-demain à Villepinte…C’est chaque fois un moment chaleureux partagé.

C’est pourquoi je peux affirmer que ce livre est le reflet vrai du personnage. Il respire l’honnêteté qui fait partie de l’essence profonde de Jean-Pierre, la chaleur humaine qui lui confère cette empathie naturelle, l’intelligence fine assise sur une solide éducation et formation intellectuelle. Je l’ai lu comme une gourmandise !

Il incarne la vision politique que je préfère : celle d’une droite sociale et chaleureuse, pour laquelle j’ai milité avec conviction et milite toujours d’ailleurs. Son parcours est un bon exemple de ce que la volonté et l’engagement au service de ses idées peut produire. Bien sûr, la politique, il est tombé dedans tout petit. Il l’explique très bien avec la référence constante au chemin suivi par son père. Bien souvent, cela ne suffit pas où constitue un handicap. Jean-Pierre a su en faire un atout.

Il incarne aussi une vie familiale sereine, dans laquelle là encore, je peux me reconnaître. Un cercle familial soudé est important face aux contraintes de la vie politique. Il donne de la force mais sert aussi de refuge si nécessaire. Comme souvent cela va de paire, il bénéficie aussi d’un cercle d’amis intangible. Les valeurs de l’amitié, de la confiance, de la fidélité ont ici un sens.

Une chronique, un itinéraire, et aussi une leçon de vie qui s’appuie à la fois sur ce qu’il a reçu de son cercle familial, sur son expérience acquise et sur une solide réflexion philosophique puisée chez Edgard Morin, Luc Ferry et Jean-Claude Guillebaud. Celle-ci le mènera sur les « chemins de Compostelle », mais c’est une autre histoire…

Je vous recommande cette lecture. Elle vous livrera en plus quelques clés de compréhension de notre vie politique nationale, des portraits précis mais jamais méchants, quelques petits secrets de la vie à Matignon, un regard lucide et expert sur la Chine… Je suis certain que vous ne vous ennuierez pas.

« Aime un peu ceux qui te soutiennent ! » a-t-il glissé à Nicolas Sarkozy, au cours d’un tête à tête… L’affectif !

Jean-Pierre Raffarin, "Je marcherai toujours à l'affectif" - Flammarion.

 


RICHES : UNE NEVROSE OBSESSIONNELLE COLLECTIVE DE LA GAUCHE

 Contribuable détroussé

« Je ne serai pas le président des riches » ne cesse de clamer sur ses estrades le candidat socialiste. Lui aussi a donc été gravement atteint par la « NOC ». Il a proposé d’introduire une tranche d’imposition à 75% pour les revenus dépassant 1 million d’euros. C’est un impôt confiscatoire : en effet, aux 75%, il faut ajouter 8% de CSG sur les salaires et 15,5% sur les revenus mobiliers et immobiliers. Le taux d’imposition oscillera entre 90 et 100% !

La stigmatisation des riches n’est pas nouvelle dans les petits esprits étroits de l’égalitarisme absolu. On ne peut pourtant pas se réjouir d’une telle perspective.

Un impôt « confiscatoire » inutile.

Le candidat socialiste confond la nécessaire et juste contribution de chacun à l’effort collectif et la persécution. Autant il est normal de taxer les « profiteurs », ce que le gouvernement a fait en taxant à 72% les retraites-chapeau aux montants indécents, d’imposer les stock-options, d’augmenter la fiscalité sur les revenus mobiliers et immobiliers qui est passée de 11% à 15,5% et sur les hauts revenus dont le taux marginal est passé de 40% à 45%, autant la mesure annoncée par François Hollande va transformer une situation difficile en situation impossible, d’autant qu’il va aussi augmenter l’ISF.

Chaque fois que l’Etat a augmenté le niveau d’imposition des revenus de manière excessive, en 1922-24, en 1936, en 1981, le produit de l’impôt payé par les plus riches a baissé, parce qu’ils se sont organisés autrement ou ont arrêté de travailler. En France 1% des foyers fiscaux rapportent 33% de l’impôt sur le revenu. Les riches payent beaucoup d’impôts. C’est dire si nous sommes sur une base explosive !

Chacun s’accorde pour dire que cette proposition ne rapportera rien ou pas grand-chose, comme l’ISF. C’est donc un « coup politique ». Puisque cet impôt ne sera pas utile aux finances de notre pays, c’est grave qu’un candidat privilégie une décision pour son avantage personnel : elle lui fera peut-être gagner des voix mais risque de conduire notre pays à la ruine. Pure démagogie ! Que 60% des Français approuvent est plus attristant que réjouissant.

Une catastrophe économique.

Car les riches d’aujourd’hui sont aussi ceux qui créent les emplois dont nous avons tant besoin. Ces fortune importantes sont le résultat du succès de grandes entreprises et représentent des centaines de milliers d’emplois et des milliards d’impôts pour l’Etat. LVMH emploie 80 000 personnes, Auchan (Mulliez) 262 000 personnes.  Les dix premières fortunes font vivre 700 000 emplois.

Les exils fiscaux vont s’accélérer. Cela touchera deux catégories de Français : ceux qui ne travaillent plus et ceux qui sont encore actifs. Et se délocaliser fiscalement n’est pas très compliqué. Or ces personnes dépensent de l’argent en France. Avec leur départ, la perte est double : non seulement on perd l’impôt direct qu’il payait mais aussi  la TVA induite par leurs dépenses. Des pertes bien plus élevées que le produit de la taxation à 75% alors que l’économie pâtira de l’exil  de personnes fortement consommatrices et employeurs de main-d’œuvre.

On voit d’ores et déjà partir des dirigeants qui pilotent leur entreprise depuis l’étranger, ce qui est facile aujourd’hui avec les moyens de transports et de télécommunication. On pourrait voir partir de nombreux sièges sociaux et les emplois perdus ne se limiteront pas à quelques personnes. Toutes les fonctions seront touchées : comptable, juridique, financière, marketing,  et concerneront aussi les prestataires : avocats, consultants,… autant d’emplois perdus. Sans parler de la perte des dépenses annexes en restauration, transport, etc…

Quand on ne peut pas « tondre » les riches, on « plume » les autres !

Il faut rappeler à François Hollande deux vérités : pour vaincre le chômage et la pauvreté, il faut des riches, et il n’y a pas de croissance sans capital !

33% des fortunes de France sont détenues par des self-made-men. Xavier Niel, fondateur de la « freebox », parti de rien il y a dix ans est devenu la 12ème fortune du pays en permettant aux plus pauvres de mieux accéder au téléphone mobile avec des tarifs accessibles à tous. Aurait-il tenté cette aventure s’il n’y avait rien gagné à titre personnel compte tenu d’un impôt confiscatoire ?

Les riches sont nécessaires et contribuent à la richesse générale des sociétés civilisées, en proposant du travail à des hommes libres et en restant soumis au droit commun. Faire partir les riches en les taxant encore plus, c’est tuer l’emploi en France. Autrement dit, c’est appauvrir les pauvres. Car la richesse n’existe nulle part où il n’y a pas de riches. Et en leur absence, ce sont les classes moyennes qui sont mises un peu plus à contribution pour boucler des budgets publics toujours plus dépensiers.

Le capital, c’est l’emploi.

En France, le problème du manque de capitaux est majeur. Il y a deux manières de financer l’investissement : le crédit et les fonds propres, le premier dépendant d’ailleurs des seconds. Il n’y a pas de croissance durable possible si les entreprises de toutes tailles ne peuvent pas augmenter suffisamment leurs fonds propres. Elles n’ont que deux moyens à leur disposition : faire des profits et les mettre en réserve ou faire appel à des actionnaires. Dans les deux cas la situation de la France est mauvaise et va encore se dégrader. En France le capital est taxé de sa formation, le profit des entreprises et les hauts revenus, revenus de l’épargne, patrimoine des particuliers, … à son investissement. Chaque nouvelle mesure rend un peu plus illusoire le retour à la croissance !

L’argument « bonne conscience »  et « justice fiscale » ne sont que les paravents d’une indigence intellectuelle ou d’une névrose obsessionnelle collective liée à une idéologie d’un autre âge.



“Hollande a un train de retard !”

SauvadetInterview donnée à « Acteurs publics ».


Dans un entretien à Acteurs publics, François Sauvadet, le ministre de la Fonction publique répond à l’accusation portée par le candidat socialiste d’une politisation de la haute fonction publique depuis 2007. Il annonce que les écarts de primes entre fonctionnaires dans les services déconcentrés seront peu à peu éliminés dans les cinq ans à venir.

 

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, François Hollande dénonce la politisation de la haute fonction publique sous Nicolas Sarkozy. Que lui répondez-vous ?

 Cela relève de la désinformation. La réforme constitutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy a apporté des garanties nouvelles en termes d’impartialité, notamment en renforçant le pouvoir de contrôle du Parlement. Je regrette que les socialistes aient voté contre ces dispositions. C’est également le président de la République qui a souhaité que la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale revienne à l’opposition et, pour la première fois de la Ve République, il a nommé un parlementaire de l’opposition, Didier Migaud, à la tête de la Cour des comptes.

Vous n’êtes donc pas favorable à un spoil system [nomination de hauts fonctionnaires proches du pouvoir en place] à la française…

 Non, la France peut se féliciter de disposer d’une haute administration compétente et loyale. Je suis choqué par les propos de François Hollande, qui rappelle les pires heures du Parti socialiste avec le congrès de Valence en 1981, au cours duquel les socialistes avaient clamé “il faut que les têtes tombent”. Ces propos sont d’autant plus inadmissibles que le même François Hollande, recevant récemment 300 hauts fonctionnaires, les félicita de leur présence par ces mots : “Vous avez raison, des postes, il y en aura”. C’est une curieuse conception de la République que d’écarter de grands serviteurs de l’État à chaque changement de majorité. Je suis surpris qu’il n’y ait pas davantage de républicains à gauche pour s’en émouvoir.

Le candidat socialiste appelle de ses vœux une haute fonction publique plus représentative de la diversité de la société française. Êtes-vous d’accord ?

François Hollande a un train de retard quand il évoque la diversité et la parité. Avec l’inscription dans le texte de loi que je viens de défendre devant le Parlement d’un objectif de 40 % de femmes nommées aux plus hauts postes à l’horizon 2018, la France est désormais en avance sur les autres pays européens. C’est un arbitrage qui a été pris au plus haut niveau par le président de la République lui-même. C’est le seul moyen de promouvoir réellement les carrières des femmes fonctionnaires. Nous avons par ailleurs créé 26 classes préparatoires intégrées aux écoles de service public pour les jeunes des milieux défavorisés. L’un d’eux a d’ailleurs intégré l’ENA cette année.

François Hollande se prononce en faveur d’une gestion des ressources humaines plus interministérielle…

J’invite François Hollande à me rencontrer d’urgence ! L’interministérialité existe. La mobilité des agents entre ministères, mais aussi entre fonctions publiques, a été encouragée et facilitée par la loi du 3 août 2009. L’architecture statutaire a été simplifiée, avec des centaines de fusions de corps. Nous avons également créé des corps interministériels pour les attachés d’administration (Cigem) et prochainement pour les infirmières. Nous déployons, pour mettre un terme au maquis des 1 800 primes et régimes indemnitaires différents, un dispositif indemnitaire interministériel unifié avec la prime de fonctions et de résultats (PFR). Nous avons mis en place des directions départementales interministérielles qui ont mis fin à l’éparpillement des anciens services ministériels dans les départements.

François Hollande souligne que le statut de la fonction publique “protège d’abord les citoyens”. Qu’en pensez-vous ?

Je remarque surtout que le candidat socialiste annonce qu’il ne touchera pas au statut de la fonction publique. Quelle drôle de vision de l’avenir d’avoir le regard dans le rétroviseur ! Il confond le statut et le statu quo. Considérer que l’on va pouvoir gérer la fonction publique comme il y a quarante ou cinquante ans est un non-sens. On ne peut pas fixer comme seul cap à nos fonctionnaires d’évoluer dans leur carrière comme dans un tunnel uniquement en fonction de l’ancienneté. Les agents attendent qu’on prenne en compte leur mérite, leurs aspirations, pour bénéficier de parcours professionnels plus attractifs.

Les écarts de rémunérations entre ministères constituent tout de même un sérieux obstacle au passage de fonctionnaires d’une administration à l’autre et compliquent la réorganisation des services régionaux et départementaux de l’État…

La réorganisation des services déconcentrés de l’État (Reate) a en effet mis en lumière des différences de situations parfois importantes entre les agents selon leurs ministères ou corps d’origine. Je me suis saisi de cette question en proposant une harmonisation par le haut des avantages sociaux (cantines, crèches, Cesu, chèques-vacances, etc.). Une avancée qui a abouti, fin 2011, au vote à l’unanimité du budget du comité interministériel à l’action sociale présidé par la CFDT.

Et s’agissant des salaires ?

Les écarts de primes notamment entre des fonctionnaires qui assument les mêmes missions dans les mêmes bureaux sont incompréhensibles. Le gouvernement a pris l’engagement d’aligner les rémunérations dans les quatre à cinq ans à venir. Cela représente un effort budgétaire, mais c’est une nécessité et cela s’inscrit dans notre volonté d’équité et de justice vis-à-vis des fonctionnaires. Depuis cinq ans, nous avons conduit un vaste chantier de rénovation des grilles indiciaires (nouvel espace statutaire pour les agents de catégorie B, nouveaux grades à accès fonctionnel pour les cadres de la fonction publique). Le salaire des professeurs débutants a augmenté de 18 % depuis 2007 et nous avons aligné, le 1er janvier, le minimum de traitement de la fonction publique sur le Smic.

Les fonctionnaires de l’État ont profité du reversement de la moitié des économies réalisées grâce aux suppressions de postes. Quels sont les derniers chiffres ?

Quelque 160 000 départs à la retraite n’ont pas été remplacés depuis 2007 et la moitié des économies réalisées ont été reversées aux agents de l’État sous forme de primes et des augmentations que je viens d’évoquer, soit une enveloppe de près de 2 milliards d’euros depuis 2008. Cela a permis une augmentation du pouvoir d’achat des fonctionnaires de près de 10 % hors inflation. C’était un engagement du président de la République et il a été tenu. De ce point de vue, la Révision générale des politiques publiques (RGPP) a été une démarche “gagnant-gagnant” pour les fonctionnaires et les comptes publics. J’observe d’ailleurs que François Hollande ne compte revenir sur aucune des grandes réformes de la RGPP : création de Pôle emploi, fusion des services des impôts et des trésoreries, réorganisation de la carte judiciaire et de la carte militaire.

Nicolas Sarkozy a annoncé la fin du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux pour les enseignants des écoles maternelles et primaires. Est-ce la fin du “un sur deux” ?

Non, la règle du “un sur deux” est maintenue, au moins jusqu’à la fin 2013. Contrairement à ce que le PS prétend, elle n’a jamais été appliquée de manière aveugle et brutale. Elle n’a pas touché les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers. Les ministères de la Justice et de l’Enseignement supérieur ont été préservés. Toutes les administrations n’ont pas été placées sous la même toise. Vouloir aujourd’hui embaucher 65 000 fonctionnaires, c’est faire semblant d’ignorer la situation dans laquelle nous nous trouvons. Qui en Europe s’autorise une telle politique ? Le choix que nous avons fait, c’est d’agir sur les départs en retraite là où d’autres licencient leurs fonctionnaires.

Combien de postes représente l’arrêt du “un sur deux” dans l’enseignement primaire ?

Le non-remplacement des départs en retraite dans les écoles primaires et maternelles concernera encore 5 700 postes à la rentrée de septembre 2012. L’annonce de Nicolas Sarkozy vaut pour la rentrée 2013, ce qui devrait représenter plus de 5 000 postes.

Les autres ministères risquent de s’engouffrer dans la brèche. Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’État pourra-t-il être poursuivi après 2013 ?

En 2013, il faudra faire le point et engager une réflexion sur ce que doit être le périmètre d’un État moderne et ce qu’on doit en attendre. Le nombre de départs en retraite va diminuer à partir de 2014, ce qui va à la fois réduire les effets budgétaires du “un sur deux” et limiter les recrutements des ministères si l’on s’en tient à remplacer les départs en retraite. Cela étant, il y a encore trop de postes en doublon entre les services de l’État et les collectivités.

Après les ministères, ce sera donc au tour des collectivités d’appliquer le “un sur deux” ?

Entre 1998 et 2009, les collectivités territoriales ont créé 540 000 postes de fonctionnaires, dont seulement 130 000 s’expliquent par des transferts de personnels venus de l’État ! Les élus locaux ne pourront pas s’exonérer d’un effort sur leurs effectifs. Ils doivent examiner l’efficacité de leurs dépenses et prendre toute leur part à la réduction des déficits publics. Je suis surpris des positions protestataires des grandes associations d’élus, telles l’ARF et l’ADF. Dans la période que nous traversons, ce n’est pas responsable. Les administrations françaises, qu’elles soient nationales ou locales, doivent s’unir pour ramener les finances publiques à l’équilibre.

Le 29 janvier, le président de la République a évoqué l’idée de moduler les enveloppes versées par l’État aux collectivités locales en fonction de leur vertu budgétaire. Qu’en pensez-vous ?

Le gel des dotations, déjà effectif, conduira immanquablement les collectivités à s’interroger sur leurs dépenses de fonctionnement et à trouver des gains de productivité. Sans quoi, elles seront contraintes de réduire leurs investissements, ce qui serait dommageable pour l’économie française. Je suis optimiste sur la capacité des élus locaux à contribuer au désendettement de la France. Si tel n’était pas le cas, il faudrait prendre des mesures plus contraignantes.

Propos recueillis par Laurent Fargues

 


TWEET, TWEET !

Coeur NSUn record absolu !

C'était donc l'évènement télévisuel à ne pas manquer mardi soir : Nicolas Sarkozy était l'invité de l'émission "Des paroles et des actes " sur France 2. Plusieurs millions de Français étaient rassemblés devant leur poste, et sur le web 105 026 tweets ont été envoyés avec le mot clé de la soirée #dpda. 

Sur 100 000 tweets, seulement 13% avec le hashtag#Sarkoçasuffit .

La gauchosphère K-O debout ! "#DPDA  #NS2012 ”

 Yéééééé !