HISTOIRE
EN MARGE DE VILLEPINTE (1)
LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

EN MARGE DE VILLEPINTE (2)

 

« ATMOSPHERES »

Villepinte ph3Il n’y a qu’au moment de ces réunions géantes qu’on peut connaître ces instants intenses d’exaltation  et d’émotion. Celui qui n’a jamais participé à ce genre de grand’messe ne peut pas savoir vraiment de quoi je parle. Les tribuns qui se succèdent au pupitre, minuscules personnes jetées face à la marée humaine, ne sont pas tous d’égal talent, mais ils font tous l’effort de se surpasser.

C’est d’abord Jean-Pierre Raffarin qui va animer avec brio un « conseil national » extraordinaire dans tous les sens du terme. De sa voix chaude, il appelle les intervenants les uns après les autres et les chaperonne suffisamment pour que chacun ne dépasse pas les deux minutes de son temps de parole. C’est l’animation de « l’affectif », et c’est vrai qu’il y met tout son cœur. La verve marseillaise d’un Jean-Claude Gaudin sur lequel les ans n’ont aucune prise va conclure ce premier temps fort. Un temps mort pour reposer un peu les esprits et leur permettre d’ingérer tous ces messages : ils ont beau être convergents, l’esprit fatiguerait rapidement à recevoir ce flot de paroles. Et surtout, on est bien aise d’aller vider les vessies. La bête a aussi ses exigences dont il faut tenir compte.

Et puis vient le temps des « prises de paroles ». Les représentants de la majorité Villepinte ph7 présidentielle se succèdent, alignant les « bons mots » et les traits d’esprits, tant pour souligner les raisons de leur soutien à Nicolas Sarkozy que pour vilipender « l’adversaire » et ses approximations et revirements. C’est Frédéric Nihous en chantre de la ruralité, Christine Boutin la chrétienne, Hervé Morin en gardien du centre-droit intangible, Jean-Marie Bockel très sévère avec les socialistes. Puis la parole est donnée aux représentants de la société civile : un patron chinois arrivé en boat-people qui a replanté ses racines chez nous et qui vante l’accueil de la France devenue sa patrie, le témoignage émouvant de Jeannette Bougrab, la fille du harki devenue ministre, et militante de nos valeurs républicaines, … Le flanby a dû avoir des bourdonnements d’oreilles.

En intermède quelques « people » sont appelés pour dire un mot : Gérard Depardieu, Enrico Macias, un réalisateur de cinéma… et surtout Bernadette Chirac saluée par une standing ovation  venue pour apporter un soutien sans ambiguité au candidat de l’UMP. C’est sûr, elle votera Sarkozy !


Villepinte ph 10Le moment fatidique approche. Celui que tout le monde attend et qui a justifié le déplacement et pour beaucoup, de se lever, tôt, très tôt le matin. C’est l’étape incontournable des « ténors » : Alain Juppé, de sa voix chaude, rappelle les mérites du président de la République sur la scène internationale et fait vibrer la salle à l’évocation des événements de Géorgie ou de Benghazi. Jean-Pierre Raffarin entonne l’hymne à l’amour de la France forte, sur le thème de l’affectif, Jean-François Copé dans le registre de la mobilisation, en tant que Secrétaire Général, rappelle les enjeux, dresse le décor de la campagne, fustige l’attitude du PS et appelle à l’action de chacun, en nous livrant son « intuition profonde », celle de la victoire de Nicolas Sarkozy.

Le dernier à prendre la parole avant l’acte final, c’est Henri Guaino. « Le fils de la femme de ménage », comme il se définit lui-même est venu préparer le terrain en plaidant pour la réconciliation de la France du « Non » et de la France du « Oui », prélude aux propositions qui suivront sur l’Europe. Mais c’est la voix qui nous fait frémir, avec des accents venus d’outre-tombe, c’était Malraux ressuscité, dans l’éloquence et le timbre grave.

Et puis…. Au fond là-bas, les projecteurs, l’agitation, les drapeaux qui s’agitent, la clameur qui se répand aux accents d’une marche tonitruante ponctuée de résonnements de timbales qui sature tout l’espace… Le « moment » est arrivé. Il est là !

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