POUR UN VOLONTARISME D’IMPULSION
15 mars 2012
Foin des promesses qui ne pourront être tenues. La surenchère pour gagner quelques voix est tentante, et le candidat socialiste vient d’y succomber en alourdissant son projet de quelques 4 ou 5 milliards de mesures non financées . Le maître « es-promesses intenables » incontesté est sans hésitation Mélenchon. Mais nous ne sommes pas dans le « crédible », nous nageons là dans le romantisme révolutionnaire dans lequel il excelle.
Il ne faudrait pas que la campagne électorale se transforme en une course pour l’étatisme. Car aujourd’hui l’Etat ne peut plus tout. Surendetté, il va être soumis pour au moins deux décennies à une austérité de fer, n’ayant plus un euro. C’est à la société civile et à ses forces vives de prendre le relais. Mais dans cette course, il faut distinguer le camp de l’étatisme idéologique, avec nationalisation des banques et des industries dites stratégiques, et celui de l’Etat fort replié sur ses fonctions régaliennes qui se contente de créer les conditions favorables aux activités de la société civile en donnant les bonnes impulsions.
Je pense que c’est le volontarisme d’impulsion qui permettra de retrouver un « regard optimiste » sur notre pays. Il est urgent de montrer les succès, d’encourager la créativité des jeunes, de mettre en avant le courage des entrepreneurs. C’est le sens du forum « Osons la France, l’Europe, le Monde » qui se tiendra à Paris le 26 mars. Il faut tourner le dos à la France des « déclinistes » patentés, du doute, du déclin, la France frileuse qui ne voit pas d’autre solution que de s’enfermer en se repliant sur elle-même. Il y a aussi ces idées-là qui traînent dans la campagne.
C’est ce volontarisme d’impulsion qui permet à l’Etat d’intervenir pour sauver SeaFrance, Photowatt ou Lejaby, et c’est encore lui qui met en place une banque publique pour financer les PMI. Mais sans le relais de la société civile, ces impulsions resteraient lettres mortes. C’est encore ce volontarisme qui permet de réunir des « Grenelle » pour faire avancer les sujets complexes vers des solutions concrètes et réalisables en s’appuyant sur l’expertise des corps intermédiaires propres à apporter les consensus indispensables ; mais c’est aussi la voix du referendum si ces mêmes corps intermédiaires, trop engoncés dans leurs certitudes, s’avèrent incapables d’avancer vers des décisions. C’est une autre société civile qui est appelée à trancher, celle des citoyens.
Il est temps en effet de défendre l’entreprise, l’initiative individuelle, la société civile ; Ce n’est pas par hasard, si le statut de l’auto-entrepreneur a séduit deux millions de personnes. Comme le dit Jean-Paul Delevoye, « Cessons de nous conduire en consommateurs de la République, revendiquons plutôt nos responsabilités ». Nous n’avons que faire d’un volontarisme théâtral, qu’il soit sur fond bleu remplaçant le rose, ou sur fond rouge, qui promet pour la galerie au-delà de ce qu’il peut, qui ne peut que décevoir au lendemain de l’élection et qui fait douter de l’action politique.
C’est le volontarisme d’impulsion qui permet de se désintoxiquer du trop d’Etat, d’abandonner progressivement le modèle qui pousse à la défense des statuts et des corporatismes, limite le dialogue social en le filtrant, et conduit au surplace ou à l’impuissance. On a vu quelle énergie il fallait pour faire en sorte que 70% des promesses de 2007 soient réalisées, quand les Français continuent de se perdre à rechercher la « protection » de l’Etat, mirage entretenu par une gauche qui n’a pas fait son « Bade Godenberg » à l’allemande.
« L’Etat ne peut pas tout », disait Jospin, manifestant sans y penser un défaitisme de sa propre idéologie, parce qu’il raisonnait en « solutions », alors qu’il fallait intervenir en impulsant, en indiquant la direction, en incitant les acteurs civils à s’emparer du problème. C’est comme cela que l’optimisme reviendra : il faut dépasser l’idée de protection, inciter à la transparence, la mobilité, la souplesse, la mixité, l’innovation, et en même temps aller au-delà, s’ouvrir à l’Europe, notre destin et au Monde, pour une reconquête.
L’optimisme, c’est croire en l’avenir. Nous avons les moyens de croire en l’avenir, question de volonté ! Ce nouveau volontarisme du 21ème siècle, c’est Nicolas Sarkozy qui l’incarne.
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