HISTOIRE

1000 JOURS SOUS LES BOMBES

Guerre ukraine

 

On est rendu aujourd’hui 19 novembre au 1 000ème jour de guerre.

Depuis ce jour de février 2022 où la Russie de Poutine a tenté de renverser le pouvoir démocratique de l’Ukraine afin de mettre la main dessus, comme il tient la Biélorussie. Mais ses commandos ont été mis en échec et l’armée ukrainienne a courageusement résisté aux vagues d’assaut de l’armée russe. Aujourd’hui, Poutine accuse Kiev d’avoir tiré des missiles sur son territoire, oubliant qu’il déverse un déluge de bombes et de missiles sur les ukrainiens, multipliant les crimes de guerre et contre l’humanité. Son attitude serait risible s’il ne s’agissait pas de dizaines de milliers de vies.

Opération spéciale.

Le 24 février 2022, la Russie de Vladimir Poutine déclenchait son « opération spéciale » en Ukraine. 1 000 jours plus tard, le conflit s’éternise et aucune issue certaine ne se dessine. Après avoir mené des contre-attaques réussies, l’Ukraine se trouve aujourd’hui en difficulté face au « rouleau compresseur » russe. Les soldats de Moscou gagnent du terrain grâce à une nouvelle offensive lancée début octobre, au prix de pertes énormes. Ces 1 000 jours de guerre représentent un coût astronomique pour la Russie, d’un point de vue économique, humain et matériel. Selon des observateurs sérieux elle aurait perdu 700 000 hommes depuis le début du conflit, tués, blessés, disparus ou capturés. Aux alentours de 200 en 2022, le nombre de pertes quotidiennes pour la Russie est aujourd’hui estimé entre 1 500 et 2 000 hommes. À ces pertes, il faut rajouter les traces laissées par une guerre sur les soldats : traumatisme psychique, addictions, violences… Et pour engager toujours plus de soldats dans le conflit, une véritable « économie de la mort » s’est développée en Russie, des primes importantes sont offertes aux soldats qui s’engagent, puis de nouvelles primes sont promises aux familles des soldats disparus, ce qui permet au journal Le Monde d’affirmer : « un Russe mort rapporte davantage à sa famille qu’un Russe vivant ! »

Un coût énorme.

Ce que Poutine appelle « opération spéciale » pour éviter de parler de « guerre », présente un coût économique démesuré : le pays aurait dépensé plus de 320 milliards de dollars depuis le 24 février 2022, soit une moyenne de 320 millions de dollars dépensés chaque jour. En conséquence, l’inflation s’est accélérée de plus de 9 % sur une année, et les pénuries d’emplois sont de plus en plus nombreuses. Sur le plan matériel ce sont plus de 20 000 équipements et véhicules russes qui ont été détruits, mais aussi une vingtaine de navires dans la mer Noire.  L’armée russe aligne des matériels de la seconde guerre mondiale et a été obligée de faire appel aux stocks d’obus nord-coréens et maintenant à ses soldats. Elle réussit néanmoins à envoyer des vagues de missiles, bombes et drones sur les infrastructures civiles de l’Ukraine, qui sont autant de crimes de guerre, mais ont réduit de 65% ses capacités énergétiques à l’approche de l’hiver.

Missiles longue portée.

Devant l’entêtement de Poutine et sa volonté d’obtenir un avantage décisif pendant l’interrègne américain entre Biden et Trump, les Etats-Unis ont enfin autorisé leur allié à utiliser les missiles à longue portée pour frapper le territoire russe et tenter de desserrer l’étau. L’armée russe a pris le contrôle d’environ 66 000 kilomètres carrés en plus de deux ans de guerre, soit un peu moins de 11 % du territoire ukrainien. Cela ne veut pas dire que ces territoires dussent être considérés comme définitivement acquis, même s’ils ont fait l’objet de referendums bidons, non reconnus sur le plan international, comme le rappelle le communiqué ci-dessous du Conseil de l’Europe.

Communiqué du Conseil de l'Europe.

A l’occasion du 1000e jour de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a adopté la déclaration suivante :

« Depuis 1000 jours, la Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine en violation flagrante du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies et du Statut du Conseil de l'Europe.

Depuis 1000 jours, le peuple ukrainien endure d'immenses souffrances ; des milliers d'enfants ukrainiens ont été déportés illégalement, des milliers de civils innocents ont été tués ou blessés, et des millions d’autres ont été contraints de fuir leur domicile, étant temporairement déplacés en Ukraine et à la recherche d'un refuge en Europe.

Depuis 1000 jours, nous sommes admiratifs de la résilience et du courage dont fait preuve le peuple ukrainien dans la défense de son pays et au profit de toutes celles et ceux qui croient aux valeurs de la démocratie, des droits humains et de l'État de droit.

Depuis 1000 jours, nous, au Conseil de l’Europe, avons apporté un soutien multiforme à l'Ukraine pour l’aider à faire face aux conséquences dramatiques de la guerre d’agression de la Russie.

Aujourd’hui, nous restons déterminés à soutenir l'Ukraine dans sa lutte pour la liberté, la démocratie, la souveraineté et l'intégrité territoriale à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues et nous continuerons à travailler avec nos partenaires internationaux pour assurer la reconstruction et le redressement du pays ainsi que pour tenir la Russie responsable de ses crimes et pour garantir une paix juste et durable en Ukraine. »

La comédie poutinienne a assez duré. Sa réécriture mensongère de l’Histoire doit être dénoncée et martelée, sa rhétorique irresponsable et son chantage à l’escalade nucléaire condamnés par les instances internationales.

 


MERCOSUR : OUI ET NON

Mercosur

 

Rien que parce que Mélenchon est contre la signature du traité, j’ai envie d’être pour. Mais ce n’est  pas le sujet.

Pour l’instant la France ne signe pas. 

C’est confirmé à la fois par Michel Barnier et par Emmanuel Macron. En l’état actuel de la situation en France, ils n’ont guère le choix. Ils veulent éviter de tomber dans le piège d’une colère agricole instrumentalisée visiblement par ceux qui croient qu’on peut prospérer tout seul à l’intérieur de nos frontières. Et comme les élections syndicales ont lieu au début de l’année prochaine, la FNSEA ne veut pas se faire doubler par les plus radicaux en étant trop conciliante face à un monde paysan qui a du mal à comprendre tous les enjeux : les promesses gouvernementales retardées par la dissolution et Barnier qui n’a pas de baguette magique, les mauvaises récoltes dans plusieurs filières, et les craintes d’une ouverture à la concurrence destructrice avec les pays d’Amérique latine. Tout ça fait beaucoup. Et pourtant !

Un peu de libre-échange contre le protectionnisme ambiant.

L’union européenne négocie depuis 1999, c’est-à-dire 25 ans, avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) et s’approche de son plus grand accord commercial jamais signé. C’est un marché de 700 millions de personnes, des échanges en plein essor, l’assurance d’une croissance pour l’UE… Mieux, elle a déjà une balance commerciale excédentaire avec ces pays que l’accord ne peut que renforcer. Si on peut comprendre que le contexte intérieur français n’est pas favorable, il n’en reste pas moins que faire échouer une telle occasion de développement est regrettable. Il y a dans notre pays, une tendance au rejet du libre-échange, exacerbée par la politisation outrancière de ceux qui idéologiquement y sont opposés et des populistes qui voudraient nous faire croire qu’on vit bien mieux tout seul dans son coin. On a eu la même levée de boucliers au moment du Ceta avec le Canada, qui s’avère aujourd’hui très bénéfique pour nos exportations agricoles.

De nombreuses raisons plaident en faveur de la signature du traité.

En voici quelques-unes.

Première raison : Après le retour de Trump qui a promis de dresser des barrières douanières aux produits européens sur le marché nord-américain, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec la Chine, l’Europe doit s’assurer de nouveaux débouchés extérieurs. L’accord avec le Mercosur présente une opportunité de desserrer ce double étau qu’il ne faut pas manquer.

Deuxième raison : car si nous ne signons pas, la Chine le fera à notre place et accentuera son offensive commerciale en Amérique du Sud. Au moment justement où l’Europe connaît un déclin continu de son excédent commercial avec le Mercosur au profit… de la Chine. 

Troisième raison : le traité permet de diversifier nos sources d’approvisionnement sur les minerais stratégiques pour l’industrie tels le cobalt, le graphite et le lithium. Là encore, c’est un moyen de se dégager de l’emprise chinoise.

Quatrième raison : notre balance commerciale française est excédentaire avec les pays du Mercosur que l’accord renforcera. En particulier, le vin, les spiritueux, les fromages et la poudre de lait seront les grands bénéficiaires, avec l’avantage de voir nos appellations d’origine contrôlée (56) enfin reconnues et respectées. De même, des industries comme l’automobile, la chimie, le luxe, les cosmétiques verront leurs exportations progresser.

Cinquième raison : il n’y aura pas de raz de marée des importations qui seront très limitées et encadrées par des clauses de sauvegarde. Par exemple pour la viande, le quota est fixé à 90 000 tonnes ce qui correspond à 1,2% de la consommation européenne. Comme d’habitude, ceux qui cherchent à affoler nos agriculteurs n’ont pas lu le traité et ceux qui commentent répètent comme des perroquets.

Cela dit, il y a de vraies raisons pour ne pas signer en l’état actuel.

Il faut s’assurer que toutes les conditions sont bien remplies : sur le plan sanitaire, le contrôle effectif de l’interdiction des importations non conformes aux normes européennes ; sur le plan sociétal, le respect des règles internationales (droits de l’Homme, convention OIT, etc…).  L’accord de Paris sur le climat doit être considéré comme une clause essentielle ainsi que le texte sur la prévention de la déforestation. Or, au moins ces deux derniers points ne sont pas finalisés. La Commission pourrait avoir besoin encore de quelques semaines, voire quelques mois avant d’aboutir. Donc l’accord ne sera probablement pas prêt pour le G20 de Rio. Ursula von der Leyen voudrait aller plus vite, ce qui favoriserait les exportations de l’industrie automobile allemande au moment où elle connait des difficultés, mais il ne faut pas confondre les intérêts allemands et ceux de l’Europe !

Protéger ceux qui doivent l’être.

Par ailleurs, le Mercosur va affecter négativement le revenu de certains de nos agriculteurs et il est impératif de leur apporter des compensations, le bon moment pour leur apporter un allègement de leurs charges fiscales et réglementaires en mettant fin à l’excès de normes européennes et à leur surtransposition en France. Afin de leur redonner de la compétitivité.

Comme on le voit, c’est encore du pain sur la planche pour le gouvernement de Michel Barnier.

 


LE SURSAUT COLLECTIF !

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Hier, Michel Barnier a profité de sa visite au musée de la « grande guerre » de Meaux pour appeler les Français au « sursaut collectif », se servant de la « bataille de la Marne » comme exemple.

Se battre.

En effet, le moment est venu pour nous Français, de nous battre et de sortir de la léthargie pour les uns, des guerres pricrocholines pour les autres. Nous battre pour la prospérité qui ne s’obtient pas en creusant une dette abyssale, avec les RTT, le télétravail bidon, les arrêts maladie et la retraite à 60 ans. Le moment est venu aussi, pour nous Français et européens, de se battre, non pas entre nous, comme nous le rappelle le 11 novembre, mais ensemble, pour la paix sur le continent européen, qui s’obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre et à en faire une priorité collective. Rien ne m’agace plus que de constater que la paix en Ukraine pourrait nous être imposée de l’extérieur, car c’est bien de cela qu’il s’agit si nous laissons faire Trump. Car n’en doutons pas, lui va se battre contre nous à coups de barrières douanières, de chantage à l’Otan, de « deals » avec ceux qui parlent comme lui le langage de la force et de l’argent, les Poutine, Musk, Xi et compagnie…

Le séisme trumpiste.

Car les conséquences de l’élection de Trump pourraient être dramatiques pour nous : risque d’abandon de l’Ukraine au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle et est obligée d’aller chercher l’appui des troupes nord-coréennes ; fragilisation de l’Otan et de ses partenaires qu’il s’agisse de l’Europe ou du Japon, alors que nous entrons dans un monde de tous les dangers avec la généralisation des protectionnismes déclencheurs de guerres. Elle offre en outre un modèle subversif de conquête du pouvoir basé sur l’intimidation, le mensonge, la violence et les outrances qui, transposé chez nous nous condamnerait aux extrêmes.

Les « dividendes de la paix ».

Nous avons cru que nous pourrions vivre éternellement avec les « dividendes de la paix », à l’abri du parapluie américain. Trump nous signifie que c’est terminé. Personne, désormais, ne protégera notre démocratie européenne, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, en un mot, notre civilisation, à notre place. En même temps, il nous rend peut-être un grand service : nous redonner le sens de l’effort. Nous découvrons que personne ne paiera notre dette à notre place, personne ne viendra se battre à notre place. Il y a une autre leçon que nous donnent les électeurs trumpistes : leur saisissante endurance à ses boniments et fabulations s’explique probablement par une aversion à un autre grand mensonge qui menace notre civilisation, le grand mensonge anthropologique woke qui prétend convertir la planète à ses vues et qui a commencé à s’implanter chez nous.

Une ère de violence.

Nous sommes entrés dans une ère de violence et de combats. La montée de l’antisémitisme portée par l’importation chez nous, à l’initiative des islamistes, de l’affrontement israélo-palestinien et encouragée par une gauche irresponsable, les crimes commis par le narcotrafic qui se répand comme les métastases d’un cancer, gangrènent notre démocratie et la République doit les combattre fermement et sans répit. Il nous faut surmonter la remise en cause de la liberté de pensée, d’expression, d’entreprise, par la surabondance de protections d’intérêts minoritaires et catégoriels qui nous empêchent d’avancer, d’innover, d’être une nation. Sans parler de la bien-pensance qui interdit de nommer les réalités, d’exprimer les détresses de citoyens en souffrance, de donner de l’espoir aux gens « d’en bas ».

Double défi pour l’Europe.

Pour   l’Europe, le sujet est économique, bien sûr. La croissance en berne est le fruit d’une naïveté face au double défi que nous ont lancé l’Amérique d’un côté, avec son  IRA protectionniste et de l’autre la Chine avec son dumping étatique pour favoriser  ses exportations. Nous payons le prix de la facilité, des délocalisations et de la désindustrialisation. Le modèle allemand est très révélateur. Seule une Europe unie et soudée pourra relever ce double défi : redevenir un espace de production et d’innovation et se protéger. Elle en a les moyens avec son marché unique au monde de 450 millions de consommateurs et les réserves financières d’une épargne surdimensionnée. Mais le sujet est aussi identitaire. L’Europe a de nouveau, besoin d’un projet collectif. La défense de notre conception de la  liberté, de notre civilisation, doit se manifester à l’occasion de la guerre d’agression que mène Poutine en Ukraine, et aussi par notre envie collective de retrouver la prospérité.

Nous avons besoin d’un double sursaut collectif, national et européen. Et justement, nous avons, en France, le Premier Ministre qui convient, dont c’est la feuille de route qu’il s’est fixé et qu’il propose au peuple français.

 


NE NOUS Y TRUMPONS PAS !

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Les Français ne sont pas les Américains.

Seule une minorité d’entre eux auraient voté pour un tricheur, menteur, violeur, vulgaire de surcroît. Nous n’avons pas les mêmes repaires ni la même culture démocratique.

La victoire de Trump.

Sa victoire, Trump la doit à une stratégie électorale déterminée : miser d'abord sur l’Amérique rurale. Et il a fait un carton : il rassemble 55% des voix chez les Blancs et les non diplômés et 60% dans les campagnes. Son socle déjà solide qui s'est élargi : il fait mieux qu’en 2020 dans quasiment tous les groupes démographiques dont certains piliers de l’électorat démocrate : les femmes (+2 points), les Hispaniques (+6) les Afro-Américains (+7) et surtout les jeunes hommes (+15).

Le « retour » du protectionnisme.

Depuis les résultats de l'élection américaine, on ne parle que du « retour » du protectionnisme, avec les mises en place de droits de douane élevés pour les produits chinois et européens. Mais en fait ça fait plus de 20 ans que le protectionnisme existe, plus exactement depuis le 11 décembre 2001, date à laquelle la Chine est entrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce. Et depuis il s'est même accentué.

Trump a annoncé la couleur sur le commerce américain. On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus. Son programme prévoit l'instauration de droits de douane pour les importations en provenance de la Chine principalement. Il ne connait que le « business », et il est « America first ».
En toute logique, les indices boursiers américains ont largement progressé. Une hausse forte. Mais contrôlée. Trump va réduire massivement les impôts, et donc détériorer, dans un premier temps, le déficit et la dette. Ces mesures vont prolonger le cycle de la croissance américaine avec des risques de récession qui s'éloignent. Avec l'augmentation massive des droits de douane, les prix vont augmenter aux États-Unis, et l'inflation qu’il prétend combattre va donc avoir du mal à reculer. Les actions des sociétés de secteurs très réglementés comme les banques ont progressé de 10% dès l’élection annoncée : logique, puisque Trump veut déréguler massivement. Logique aussi la baisse des cours des sociétés d'énergies renouvelables, car la transition écologique n'est pas un sujet pour lui.
Logique toujours la hausse du dollar du fait de la hausse des taux d'intérêt US et du fait de l'avantage compétitif de l'économie américaine grâce, entre autres, à la vague de dérégulation.

Comme toujours, la vision des marchés est simple.

Ils jugent que Trump ne sera pas, malgré son caractère imprévisible, un facteur d'instabilité. Avec Trump, les marchés anticipent la fin de la guerre en Ukraine et de la guerre au Moyen-Orient. D'où la baisse du pétrole et la baisse des valeurs refuges, en particulier de l'or.    

L'Europe va souffrir aussi.

En toute logique les actions européennes n'ont pas suivi la hausse, de même pour les actions asiatiques, car la Chine et l'Europe vont être dans le viseur de Trump. Pour faire plier la Chine et les Etats-Unis et les obliger à respecter les règles du commerce international, la méthode de la menace ou des gros yeux ne fonctionne pas. Il faut utiliser les mêmes méthodes qu'eux. L’union européenne va devoir ériger des barrières avec des droits de douane pour les deux côtés. Des droits de douane qui peuvent plomber une économie déjà affaiblie mais qui les obligera à respecter les règles et notamment les règles de réciprocité commerciale. Une décision difficile à prendre parce qu’elle intervient au pire moment. Le moteur franco-allemand est en panne.  Emmanuel Macron est à la tête d’un pays en crise, c’est le moins qu’on puisse dire et a perdu une grande partie de sa crédibilité aux yeux de nos partenaires ; Olaf Scholz a limogé son ministre des Finances Christian Lindner.
C'est donc la fin de la coalition gouvernementale et le début d'une crise politique majeure. Mais la coalition était déjà très fragile et l'explosion était inévitable. 

Pourtant, l’Union n’est pas sans atout.

Delors avait convaincu les douze membres de la Communauté européenne de construire un marché commun édifié sur deux piliers : la libre circulation des biens et des personnes. En furent exclus les services bancaires et financiers, l’énergie et les télécommunications. Il était trop tôt aux yeux des pays membres. Le projet de marché commun était donc inachevé. Mais aujourd’hui, l’Inde et la Chine pèsent plus de 20 % des échanges. Et la croissance  américaine écrase l’UE. Il est donc temps de terminer le boulot. Il s’agit seulement d’intégrer au marché unique le droit des affaires, les télécommunications, ou l’épargne, qui restent pour le moment cantonnés aux vingt-sept marchés nationaux. Il suffirait donc d’organiser l’accès direct et simplifié des petites et grandes entreprises à tous les consommateurs. La solution ? « Créer un vingt-huitième système juridique auquel les entreprises pourraient adhérer, en dérogeant au système national. » Il s’agirait d’une révolution profonde. « L’UE détient 33.000 milliards d’euros d’épargne privée. En raison de la fragmentation de nos marchés financiers, 300 milliards d’euros issus de l’épargne des ménages européens sont détournés chaque année vers l’étranger. Il faudrait donc créer une Union de l’épargne et de l’investissement », nous dit Letta. Faisons-le !

Cela fait cinquante ans que l’Europe finance les déficits américains et un siècle qu’elle y envoie ses meilleurs cerveaux. Il serait temps de les ramener à la maison. Donald Trump, par son obsession nationaliste et isolationniste, et sa brutalité peut nous y aider. Après tout, l’Union européenne n’est jamais aussi forte que face à l’adversité.


A CHRISTINE (Lagarde) ET URSULA (Von Der Leyen)…

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Il faudrait qu’elles mettent leur montre à l’heure. C’est le moment !

D’abord à Christine Lagarde.

Dans un article, le Financial Tribune alerte : « Le spectre de l'inflation basse revient hanter la zone Euro ». En fait, c’est la déflation qui menace. De plus en plus de voix se joignent pour critiquer la politique de la BCE qui est en train de tuer la croissance, déjà anémique, et de nous mener à la déflation. Le geste récent de baisse des taux de 0,25% est trop timide. Face aux Etats-Unis et à la Chine, la BCE est trop prudente et cela depuis des mois. Le prétexte de l’inflation ne tient pas : elle s'écroule en France (1,1% en septembre), et l’économie allemande est quasiment à l’arrêt. L’Europe se fait distancer par les Etats-Unis comme le montre le dossier publié par « The Economist ». Le journal dresse un tableau de l'écrasante domination de l'économie américaine. Depuis 30 ans, les US ont crû beaucoup plus vite que toutes les autres économies. En 1990, le PIB américain représentait 2/5 du PIB du G7 des pays développés, aujourd'hui c'est 50%. Par habitant, les Américains sont 40% au-dessus de l'Europe de l'Ouest, et 60% au-dessus du Japon. Et les rebonds sont puissants.
Même après les crises : les US sont le seul pays du G20 où la production et l'emploi sont au-dessus des niveaux pré-Covid. Il faut dire qu’ils ont de nombreux atouts :  la taille du marché joue pour eux, les choix énergétiques souvent décriés qui ont fait des US un pays autonome et exportateur d'énergie, La mobilité et la flexibilité de l'emploi, la puissance de la Bourse et la puissance de la machine financière, notamment de l'investissement dans les entreprises, de la start-up aux grandes entreprises… Bref, tout le contraire de l'Europe. Bien sûr, tout n’y est pas rose, mais quand même ! Il est temps que l’Union européenne se secoue.

Maintenant, Ursula Von Der Leyen.

Les constructeurs automobiles européens sont sous pression, les constructeurs chinois sont en mode conquête. Le salon de l’auto de Paris en a été une parfaite illustration. La chute du marché de l’automobile provoquée par la marche forcée imposée vers la voiture électrique est une catastrophe pour les industries européennes : fabrication de batteries pagailleuse, voitures électriques inadaptées, avec une main mise chinoise sur leur construction… Ce sont ses joyaux industriels qui font vivre des milliers d’ouvriers que l’Europe est en train de saborder, alors que les Chinois continueront de fabriquer des véhicule thermiques pour l’Afrique. D’ailleurs Porsche retarde son passage au tout électrique. C’est clair, le consommateur européen, et particulièrement le Français, rechigne devant ce qu’on lui propose et devant le prix. Il est d’autant plus réticent qu’il a compris que les voitures électriques étaient une arnaque écologique à tous points de vue, au moment où les matières premières nécessaires à leur fabrication s’épuisent dangereusement et où la production d’électricité pour les alimenter est loin d’être garantie. On constate déjà des difficultés en France pour alimenter les Data Centers, très gros consommateurs à la croissance exponentielle.  Puisqu’il y a une clause de « revoyure » pour entériner la date de 2035 pour mettre fin à la construction des voitures thermiques, il faut en profiter pour reculer cette échéance d’autant plus néfaste que l’Europe est la seule dans le monde à se tirer cette balle dans le pied.

Christine et Ursula, réveillez-vous !


 


DONALD LE GATEUX CONTRE KAMALA LA BATTANTE.

Harris trump

 

Le renoncement de Joe Biden rebat les cartes dans la présidentielle américaine.

Il était temps. La charge de la Maison blanche est écrasante et le Président en exercice, manifestement, n’était plus physiquement en état de mener de front la campagne et le gouvernement des Etats-Unis. Il a passé la main à sa vice-présidente Kamala Harris, dont on doutait de la popularité, mais le soulagement est tel, que le passage du témoin a fait apparaître en pleine lumière une femme talentueuse au pedigree bien affirmé. Une Kamalamania s’est emparée des Démocrates et qui pourrait bien s’étendre à tout un électorat modéré, fatigué par l’affrontement des deux octogénaires. Le candidat républicain se moquait de son adversaire avec des attaques ad hominem triviales sur ses défaillances. Désormais, le vieux, c’est Donald Trump !

Le bilan positif de Joe Biden.

Il semble que les Américains n’en ont pas vraiment conscience, mais après trois ans et demi de gestion démocrate, les Etats-Unis se portent bien : l’économie tourne à plein grâce à l’IRA (Inflation Réduction Act) qui mobilise 370 millions de dollars sur 10 ans et a provoqué une relance sans précédent, l’inflation a été réduite, le chômage est au plus bas et la Fed baisse ses taux progressivement. La campagne délétère menée par Donald Trump décrit une Amérique au bord de l’effondrement qui ne correspond en rien à la réalité. Il n’est pas impossible que Kamal Harris réussisse à ouvrir les yeux des électeurs. Le seul point noir mis en exergue par les Républicains, c’est l’immigration, même s’il n’est pas invraisemblable qu’elle soit finalement utile à la croissance d’un pays vieillissant en plein emploi.

La campagne de Trump en rade.

L’attentat dont le candidat républicain a été victime semblait l’avoir rendu intouchable. Il en était à faire croire à son électorat le plus obscurantiste que c’était un miracle voulu par Dieu. Son débat avec un Biden diminué l’avait mis sur un nuage et il n’avait même pas besoin de détailler son programme. L’arrivée de la candidate démocrate dans le paysage semble avoir détraqué la machine républicaine et déstabilisé Donald Trump et son vice-président putatif qui en sont restés aux insultes et au dénigrement de leur adversaire à un niveau proche du caniveau. Un de ses neveux publie un livre en affirmant que son oncle est fou et  met la démocratie en danger. Il est vrai que les propos qu'il a tenus récemment peuvent le laisser penser :"Votez pour moi, et après, vous n'aurez plus besoin de voter  ..." L’image qui vient alors à l’esprit est celle d’un vieillard qui radote.

La dynamique en faveur d’Harris.

Toujours est-il que l’arrivée de Kamala Harris a provoqué un électrochoc. Tout « l’establishment démocrate » s’est regroupé pour la soutenir et sa candidature vient d’être validée par un vote au sein du parti Démocrate.  Elle a levé plus de 350 millions de dollars pour sa campagne depuis l’annonce de Joe Biden. On connaitra le nom de son colistier lors de la convention du 25 août.  Si elle choisit parmi les modérés de son parti, le ticket démocrate pourrait bien l’emporter au mois de novembre. En attendant, les sondages évoluent favorablement dans ce sens, et certains commencent à mettre Kamala Harris devant Trump. Tout se jouera avec la mobilisation de deux électorats :  les noirs et les jeunes. Et elle a des atouts. Trump annonce un débat avec elle le 4 septembre sur Fox news. Voilà qui promet d’être chaud :  l’ancienne procureur face à un délinquant notoire !

Voilà une fin de campagne passionnante !

 


POURQUOI SOUTENIR L’UKRAINE EST INDISPENSABLE

Guerre ukraine

Quand j’observe que, selon  un sondage, 57 % des Français n’approuvent pas que Macron hausse le ton face à la Russie, je trouve que c’est inquiétant. Même si on n’aime pas Macron, ce qui est mon cas, il faut reconnaître que son action face à Poutine est justifiée et nécessaire. Et je rejoins l’analyse de notre ancien Ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, connu pour sa modération, quand il déclare : « En Ukraine, nous jouons notre liberté et notre existence ». Et son analyse qu’il développe dans une interview au Figaro, est frappée au coin du bon sens.  J’en reprends quelques arguments.

Poutine a tout faux.

Le bilan à l’heure actuelle, c’est un échec de la Russie. D’abord l’Ukraine a résisté si bien que « l’opération spéciale » a capoté. Rappelons-nous cette colonne de camions de 40 km de long qui transportait personnels et matériel pour se substituer à l’administration ukrainienne alors que les soldats  russes avaient dans leur paquetage leurs uniformes  de parade pour défiler dans la capitale quelques jours plus tard. Les erreurs  d’appréciation du Kremlin se sont accumulées : sous-estimation de la résistance ukrainienne et de la force du sentiment patriotique dans le pays ; sous-estimation de l’unité des européens ; sous-estimation de la posture et du talent  de communication du Président Zélinski. Enfin Poutine a surestimé ses forces. Surtout, il n’a pas  vu que cette invasion allait faire revenir dans le jeu l’OTAN et donc les Etats-Unis. Il a subi des défaites cuisantes et même des humiliations : destruction du Croiseur Moskva, frappes contre le pont de Kerch, reflux de la flotte dans la mer Noire, poussée ukrainienne  à Kerson et à Karkiv… La prise d’Avdiivka destinée à offrir au maitre du Kremlin une victoire avant les élections n’est pas une percée  mais un grignotage au prix de milliers de soldats morts. Par ailleurs, les Russes ont un problème de  mobilisation et des lacunes technologiques en raison des sanctions occidentales.

L’Union  européenne exemplaire.

L’unité de l’Union  européenne n’a jamais été démentie dans les actes. La mobilisation fut immédiate dès le 24 février, et dans la même semaine l’UE a pris à l’unanimité les premières sanctions contre la Russie et décidé d’envoyer des armes à l’Ukraine. Aujourd’hui, tout le monde  a compris que l’Ukraine ne doit et ne peut pas perdre.  L’échec de sa contre-offensive et la possible élection  d’un Trump aussi imprévisible que jamais, oblige les européens à un renforcement de leur soutien. D’abord en passant réellement à une économie adaptée à la situation : il faut produire munitions et artillerie pour répondre à la demande, ce qui implique que  les outils de production militaire  soit en capacité d’y satisfaire. Il ne faut pas  avoir peur de l’effort financier : les  6% du PIB de la Russie  consacré à la guerre représentent en effet  bien peu face aux 2% du PIB de l’Union (27 pays). Il faut soutenir la  proposition de la première ministre estonienne de mobiliser un emprunt de 100 milliards d’euros pour relever le défi. Quand l’Europe veut,  l’Europe peut. Et il faut reconnaître que la  France, devant le défaut provisoire américain, seule puissance « dotée » de l’Union a le devoir de mettre Poutine  au pied du mur car celui-ci ne comprend que le  rapport de force. Elle seule a la capacité de le faire. Voilà pourquoi le Président a pris en main le flambeau. Il est dans  son rôle.  Et ne nous y trompons pas, il a toute l’Europe derrière lui, sauf Orban et Frico, et encore.  

Un enjeu civilisationnel.

Il faut se féliciter que l’Europe soit  sortie de sa naïveté et de sa torpeur géopolitique. Après avoir vécu sur les « dividendes de la paix », il est temps qu’elle se réveille. Je pense comme Jean-Yves Le Drian que l’Ukraine est  désormais la première ligne de défense de l’Europe et que nous jouons là-bas notre liberté et notre existence. Le prix  à payer par  l’Ukraine  est déjà élevé mais il n’est rien par rapport au prix que nous aurions à payer si elle était battue. D’autre part, il est choquant de constater que l’ONU est paralysée par le fait qu’un de ses membres au Conseil de sécurité, parce qu’il est doté de la puissance nucléaire, puisse s’affranchir de toutes les règles de droit international  et  envahir un état souverain en tentant de faire régner la loi du plus fort. Elle se ridiculise par la  modestie de  ses  protestations face aux horreurs perpétrées sur l’Ukraine et sa population par les troupes  russes. La  musique de fond de ce qu’on appelle le « Sud global » est en grande partie alimentée par la Russie, aidée par la Chine à travers des discours qui attaquent l’ordre international. Ces  attaques visent à promouvoir un ordre mondial alternatif où  les dictatures servent de modèle. Il  importe pour nos démocraties dont la  pérennité dans le monde est  menacée de combattre  ces  régimes  autoritaires dont certains veulent en profiter  pour atteindre le statut nucléaire. On voit combien laisser tomber l’Ukraine serait catastrophique pour le monde dit « libre ».

Tâchons de nous en souvenir au moment de voter pour renouveler le parlement européen.

 


UNE TERRE DE VIEUX !

Retraites 3

 

Le déclin démographique.

L’autre jour, on s’émouvait en France, d’être  passé en-dessous des 800 000 naissances par an. Avec au passage, un autre chiffre qui interpelle : plus de 230 000 avortements. Double constat d’une société qui va mal. Mais le  phénomène hexagonal n’est pas le pire. Deux records spectaculaires viennent illustrer ce qui est un phénomène mondial : au Japon avec la baisse en 2023 de la population de 800 000 personnes, solde entre les naissances et les décès, et en Chine, le chiffre a dépassé les 2 millions, une baisse qui va s’accélérer. La Corée du Sud détient le record du monde du taux de fécondité le plus bas, avec 0,72 enfant par femme en âge de procréer. En Corée du Nord, Kim  Il Sung, a versé une larme en appelant les femmes à faire des enfants… D’autres pays suivent cette tendance. L’Espagne, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne bien sûr. L’accélération de la baisse du taux de fécondité et du nombre de naissances est tout simplement hallucinante. On fait de moins en moins d’enfants. Pour mémoire, rappelons qu’il faut un chiffre supérieur à 2 pour avoir un simple renouvellement de la population.

Le retour des politiques natalistes.

Dans beaucoup de pays, on revient à des mesures pour favoriser  les  naissances en proposant de  multiples avantages matériels et financiers. Elles n’ont aucun impact. Et on connait les raisons : inquiétudes sur les perspectives économiques à moyen terme, inquiétudes sur l’avenir de la planète, explosion du modèle familial traditionnel, et la liste des raisons est encore longue. De plus en plus de médias évoquent régulièrement le « coût » annuel d’un enfant, surtout dans les  pays développés. De nombreux jeunes vivent avec le syndrome de la planète invivable, tant on rend notre futur anxiogène avec le « réchauffement climatique ». Il faudrait aussi évoquer l’allongement des études, les difficultés d’insertion, de logement … En 2050, il y aura plus d’une dizaine de pays où le nombre de plus de 65 ans va dépasser les 40%. Même la France qui a un taux de fécondité supérieur, à environ 1,70, a un taux inférieur au taux de renouvellement,  et ce taux est en chute libre. Elle comptera plus de 35% de plus de 65 ans en 2050.

L’évolution de l’économie mondiale.

La démographie est un des facteurs principaux de l’évolution de l’économie mondiale. C’est même une révolution qu’il va falloir prendre en compte sérieusement. Cette chute de la population dans les grandes économies mondiales et le vieillissement accéléré présentent déjà de multiples conséquences : le ralentissement de la croissance, la déflation, l’impossibilité de financer les retraites de 40% de la population qui va avoir une espérance de vie de 25 à 30 ans à la retraite, des tensions sur le monde du travail, mais qui seront compensées par l’utilisation accélérée de l’IA. Sans oublier  les phénomènes migratoires qui peuvent servir de variable d’ajustement, mais avec une résultante politique très sensible. Il s’agit de l’immigration en provenance de pays à taux de fécondité encore élevés, mais en baisse aussi. Il faut savoir que  le taux de fécondité en Inde, devenu le pays le plus peuplé de la  planète devant la Chine, n’est plus que de 2. Le gouvernement nippon ne cache pas ses craintes : le Premier ministre Fumio Kishida estime que l’archipel est « à la limite de l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société ». En effet, d’ici 2070, la population japonaise pourrait diminuer de 30 %. Si cette projection venait à se concrétiser, le Pays du Soleil Levant enregistrerait une chute démographie vertigineuse, passant de 126 millions à 87 millions d’habitants en moins de 50 ans.

Une autre planète.

La planète des années 2050 va devenir une planète vide, vieille, où il y aura plus de chiens et de chats que d’enfants.  C’est déjà le cas en France. Au Japon, on  a créé un ministère de la  solitude. L’industrie des maisons de retraite a de beaux jours devant elle. Bientôt, on entendra, avec une audition qui va baisser, plus d’aboiements de chiens que de cris de bébés. Triste époque. Quelle vieillesse se prépare ces jeunes sans enfants ? Ils ne connaîtront pas les joies d’avoir des petits enfants, cette cure de jouvence indispensable  pour éclairer les vieux  jours ; ils  ne connaîtront pas les sacrifices que réclament les études  et les parcours de formation avec la satisfaction de voir réussir sa progéniture ;  ils ne pourront  jamais se retrouver dans des sourires, des clignements d’yeux, ces manières d’être que font les hasards de l’hérédité… Et  dans ces non-naissances, ces IVG, combien de Mozart qui ne verront jamais le jour !

Une planète sans enfants, c’est comme une cour d’école vide : c’est bien triste !

 


LE PIRE N’EST JAMAIS CERTAIN

Donald TrumpPoutineMarine-Le-Pen présidentielle

Je ne résiste pas à la tentation de partager cet article d’Eric Le Boucher, paru dans Les Echos, tant il recoupe ce que j’avais envie d’écrire.  Sauf à céder à  la théorie du complot, en effet,  le pire n’est jamais écrit d’avance. Difficile aussi de ne pas mettre en parallèle les trois mauvais scénari  de cette année 2024 : les élections américaines, les élections européennes et la  guerre de  Poutine. Dans  les   trois cas, il n’est pas  difficile de discerner les inquiétudes, pour ne pas dire les dégâts, que constitueraient une victoire de Trump, de Poutine ou de Marine Le Pen. Surtout quand on y ajoute le contexte  global : le durcissement totalitaire de la Chine de Xi Jinping, la  marche vers le nucléaire de  l’Iran des mollahs, et  la  régression  démocratique globale qui parcourt le monde,  à laquelle fait écho Eric  Le Boucher. Contre la progression de l’obscurantisme nous avons  à notre disposition une arme redoutable : la  raison fondée sur une information sérieuse. C’est le seul  effort que nous ayons à faire. Les gens raisonnables sont les plus  nombreux, il  suffit  qu’ils se réveillent !

Voici l’article d’Eric Le  boucher. Bonne lecture. Pour moi, tout est dit.

« NI POUTINE, NI TRUMP, NI LE PEN N'ONT GAGNE.

Apocalyptique février 2024. Le dictateur Poutine a pris l'Europe et la démocratie dans ses mâchoires et on sait maintenant qu'il ne lâchera pas. Il avait piteusement perdu la première bataille il y a deux ans, mais il a refait ses forces, tué tous ses opposants et retrempé son ambition de Grande Russie. En face, l'héroïsme faiblit en Ukraine et les alliés démocrates à Washington comme à Bruxelles ergotent leur soutien.

Outre-Atlantique, Donald Trump a remporté haut la main les primaires républicaines et il devance Joe Biden dans les sondages. Fantasque président de 2016 à 2020, Trump arrive, méchant, sur une ligne protectionniste et isolationniste dont la première victime sera l'Europe.

En France, Marine Le Pen est pour la première fois en tête dans les sondages pour les élections européennes comme pour le scrutin de 2027. Sa victoire est pour beaucoup d'observateurs très possible sinon très probable.

Ces trois scénarios conjugués font trembler de terreur les esprits paisibles et raisonnables. Ajoutons une Chine de Xi à la lutte contre l'Occident, un Sud Global qui s'en détache par gros morceaux, le recul de l'Etat de droit dans 85 pays sur 173 dans le monde (institut International Idea) et voilà un février 2024 de brumes et de glaces.

L'histoire n'est pas écrite, sauf à croire qu'elle l'est et accepter le joug. Nous y sommes. Regardons Poutine. L'économie russe ne pèse pas celle réunie des Pays-Bas et de la Belgique. L'effort de guerre fait tourner les usines mais tout le reste, faute d'investissement et de technologie, s'enfonce dans l'archaïsme.

La réalité de Poutine ? Tintin chez les Soviets !

« Tintin chez les Soviets » est la réalité de Poutine. Le pétrole se vend encore, des circuits sud ont été ouverts qui conduisent - honte ! - parfois jusque chez nous. L'état financier du Kremlin apparaît sauvegardé, les sanctions ne mordent pas en apparence, Poutine peut se croire sauf. En vérité, l'économie russe détruit son avenir à court terme. L'état de l'opinion est sûrement semblable.

Penser le moujik irrémédiablement soumis au tsar depuis la nuit des temps, acceptant la guerre parce qu'il se croit « sauvé par ce vengeur qui chasse l'étranger » (Hugo), est faire un pari bien périlleux. La population russe s'appauvrit dans son silence forcé.

Croire alors que le dictateur est assez fort pour repartir encore, pendant des années, à l'assaut de l'Ukraine, jusqu'à Kiev cette fois-ci, est aussi illusoire que ça l'était il y a deux ans. Croire qu'il peut envahir un pays balte, encore plus. Il a la foudre atomique, c'est tout le problème. Mais Poutine restera en échec sur son projet impérial.

Trump ? Un baratin simpliste

Donald Trump doit son succès à un paradoxe curieusement inverse. L'économie américaine va, elle, beaucoup mieux, l'Amérique augmente les salaires et recrée des emplois ouvriers. Mais l'opinion refuse de s'en apercevoir. L'inflation rogne le pouvoir d'achat et rend sensible aux discours simplistes. Le recul actuel des indices de prix va-t-il finir par ouvrir les yeux des électeurs ? Il est beaucoup d'autres raisons qui motivent les partisans Maga (Make America Great Again) à commencer par la crainte des écologistes et des wokistes accusés de vouloir la disparition du mode de vie américain (voitures et famille).

Les  questions sur l’âge de  Biden ou bien encore ses positions sur Gaza comptent aussi. Mais la politique qu'il mène répond exactement et sérieusement à l'angoisse de la classe moyenne. Pourquoi le peuple choisirait-il la fausse solution plutôt que la bonne ? Pourquoi opterait-il pour le baratin simpliste ?

Marine Le Pen ? Une solution à rien !

La réponse est essentielle en France. Marine   Le Pen n'a solution à rien. Tout ce qu'elle propose est, sur l'économie, un copié-collé du programme de Jean-Luc Mélenchon et, sur l'immigration, un grand départ impossible à mettre en oeuvre. Sur tous les autres sujets comme l'école, la santé, le numérique : le vide.

On l'a vu au Salon de l'agriculture, Jordan Bardella ne sait faire que des selfies. Il n'y a que les médias pour croire que le RN a des choses à dire. L'électeur, lui, le voit-il ? Sans doute, mais le motif du vote Le Pen n'est pas de trouver une solution, il est d'exprimer de la colère. D'où son choix pour le propos faux mais agréable à son oreille. Cela fait-il un socle solide pour gagner une élection présidentielle ? Non. L'expression de la colère ne sauvera pas la France, pas plus que la guerre ne rétablira la grandeur russe.

D'où le nécessaire réveil des raisonnables dont les ennemis ne sont forts que de leur faiblesse. Guerre et colère, la raison n'a pas perdu. Frottez vos yeux, la sortie des ténèbres ne dépend que d'un peu de foi et d'audace. »

                                                                                                                             Eric Le Boucher


WOKISME ET DECIVILISATION

Décivilisation

Le tocsin.

La démission de la présidente de Harvard sonne comme un tocsin pour mobiliser tous ces universitaires, féministes et autres personnes de différentes conditions qui n’en peuvent plus du délire woke. Ils dénoncent, entre autre, la régression des droits féminins qui conduit à avoir des « femmes  à pénis »  dans les prisons pour femmes et les compétions  sportives, la  condescendance du néo-antiracisme à l’égard des Noirs, le refus de la réalité biologique des transsexuels  quand ceux-ci la revendiquent. La  prise de conscience  a  touché des personnalités  de plus en plus  nombreuses, de Barak  Obama à Rishi Sunak, mais le combat ne fait que commencer.

Mondialisation de la bêtise.

Aux Etats-unis, on éduque à l'« antiracisme » et à la théorie du genre dès la naissance, grâce à des albums adaptés (Antiracist Baby, d’Ibram X. Kendi), et, à l’école maternelle, on apprend à parler de « personnes à vulve » et de « personnes à pénis » pour éviter les termes offensants « femme » et « homme ».  Et la France n’échappe pas au phénomène. Notre Planning familial n’a pas voulu être en reste : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints » ! L’autoaffirmation de genre réclamée par les militants est consacrée par la loi du 16 novembre 2018 (autorisant à changer de sexe à l’état civil sur simple déclaration), et l’incitation à la transition sociale dès l’enfance, au mépris du principe de précaution le plus élémentaire, avalisée par la circulaire Blanquer de novembre 2021. Par un renversement ironique, les lois interdisant les thérapies de conversion adoptées sous l’influence des militants (telle celle du 31 janvier 2022 en France) prévoient de sanctionner les psychologues qui prennent en charge le mal-être des adolescents au lieu de les diriger d’emblée vers un traitement hormonal, puis chirurgical ; elles permettent de porter plainte contre les associations, telle la Petite Sirène, qui offrent une information objective aux familles. Devant ces délires, on a envie de crier « aux fous ! ».

Obscurantisme.

On frémit devant le sectarisme de ce mouvement. Le recours à l’intimidation et au harcèlement est proportionnel à l’absurdité des propositions auxquelles il s’agit de convertir les récalcitrants ; ainsi, plusieurs personnes ont subi la mort sociale pour avoir dit que les femmes existaient… Les victimes de cette idéologie sont légion, qui ont perdu leur emploi pour avoir prononcé un mot interdit, avoir vanté la méritocratie à l’école ou la compétence dans l’entreprise, ou, pire encore, avoir osé douter de l’utilité des séminaires de rééducation « diversité et inclusion » - y compris des femmes, des Noirs, des homo et des transsexuels, populations prétendument défendues par cette idéologie. La cabale contre Sylvain Tesson fait partie de cette police de la pensée.

En fait de progressisme, nous sommes face à  un nouvel obscurantisme, à caractère totalitaire qui plus est.  Rien d’étonnant, il obéit en cela  à un tropisme fréquent de la pensée de gauche. Mais le  plus grave est qu’il  contribue au mouvement de « décivilisation » que notre siècle connaît. L’individualisme postmoderne qu’il professe répand l’idée que chacun ne peut être représenté que par lui-même, nous interdisant désormais de dire avec Montaigne : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Le postmodernisme wokiste est résolument un antihumanisme.

Décivilisation.

Le signe le plus tangible en est la « non-fête de Noël ».  Le cru 2023 marque un tournant : Noël a beau frôler les 2000 ans d’existence, il a été subrepticement débaptisé - désormais, on l’appellera simplement « fête », comme le souligne Laurence de Charette dans Le Figaro. Le petit guide de la phraséologie de la RATP, diffusé aux agents avant les « fêtes »  en atteste : une nouvelle forme de bienséance - et dans le cas de la RATP, le règlement - interdit de souhaiter un « joyeux Noël », et sont évidemment proscrites toutes allusions à l’Avent, à la crèche, ou, cela tombe sous le sens, à une quelconque naissance.  Merci M. Castex !  On récidive avec l’épiphanie : on se gave de galette « des Rois », parfois « républicaines » (le ridicule ne tue pas), mais il serait malvenu au nom de la pseudo-laïcité, d’évoquer une histoire de rois-mages guidés par une étoile auprès d’un nourrisson qu’ils désirent ardemment glorifier. On touche là à la définition qu’en donnait récemment Philippe de Villiers, à juste titre : le symbole de la crèche consacre la naissance d’une civilisation, la civilisation chrétienne à laquelle nous devons l’universalisme  auquel nos « lumières » se réfèrent. Il faut vraiment beaucoup d’efforts pour ne pas voir combien la tradition nous parle, depuis l’Avent jusqu’à maintenant, d’enfantement, de fécondité, de source de vie…

L’effondrement de notre démographie en témoigne. Non-fête de Noël et non-désir d’enfant nous disent ensemble quelque chose de ce bouleversement anthropologique à l’œuvre. Que l’on soit croyant, agnostique ou athée, ne change rien à l’affaire : en même temps que le déclin de la célébration ancestrale de la Nativité s’opère une rupture civilisationnelle, une sortie de la façon d’être au monde et du mode de relation issus de la chrétienté. Génie du christianisme qui place la venue au monde d’un bébé au cœur de l’espérance et du salut, et fait de chaque naissance une renaissance universelle, une victoire du possible sur l’impossible, de la lumière sur les ténèbres !...

Cette décivilisation ne se traduit pas que par le retour à la barbarie de plus en plus fréquent dans notre société, elle détruit la modernité qui avait tiré son succès de ce que chacun travaillait pour un avenir meilleur, celui de ses enfants. La grave crise qui la traverse tient dans l’effondrement de cette perspective : toute génération puise - quoi qu’en disent les mouvements childfree - sa vitalité dans la suivante ! Ainsi le désenchantement d’un monde qui n’espère plus ses enfants est-il source d’effacements en cascade : effondrement économique et démographique, mais aussi  désaffection pour le travail, rejet des aînés et des aïeux… « Le fil vibrant qui nous relie du passé à l’avenir se perd », tandis que nous marchons vers le néant.

Tout n’est pas  perdu.

Le gérant du fonds d’investissement Pershing Square Capital Management, Bill Ackman, éminent mécène de Harvard, dont il est diplômé, estime que la gestion d’une université de cette envergure - le fonds de dotation de Harvard avoisine les 50 milliards de dollars - devrait revenir à un leader doté de solides compétences managériales plutôt qu’à un membre de la faculté. À ce titre, Ackman suggère que l’université supprime le DEI (département diversité, équité, inclusion) et se dote d’une nouvelle constitution, à l’image de celle proposée par des professeurs de Penn et signée par plus de 1 200 universitaires. Cette initiative propose de renouer avec les valeurs défendues par Benjamin Franklin, fondateur de l’université de Pennsylvanie.

Au militantisme politique et social qui gangrène les institutions d’enseignement, ce projet de constitution universitaire oppose les valeurs des Lumières. Ainsi, il condamne toute nomination, tout avancement ou toute reconduction des personnels académiques et administratifs sur la base de critères tels que le genre, la race, la nationalité, les opinions politiques, l’orientation sexuelle ou les affiliations religieuses, et applique les mêmes principes à l’admission des étudiants. À contre-courant des pratiques dogmatiques du DEI et de son discours qui divise la communauté universitaire entre oppresseurs et opprimés, cette constitution prône l’ouverture d’esprit, la diversité intellectuelle, le respect, la tolérance ainsi que la neutralité institutionnelle et politique. La réforme des campus américains s’annonce ardue, mais les professeurs de Penn à l’initiative du projet de constitution universitaire semblent prêts à ouvrir la voie. Désormais à la croisée des chemins, Harvard ferait bien de s’inspirer de ce projet qui redonne à l’équité et à la diversité leurs lettres de noblesse.

On en finira alors avec cette réécriture partisane des concepts « d’injustice »  et de « discrimination » désignant l’homme blanc hétérosexuel comme un coupable  universel et la « déconstruction » de notre culture, donc de notre civilisation. Car wokisme et décivilisation vont de paire.

 


DES VŒUX, EN VEUX-TU, EN VOILA…

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C’est la période des vœux.

Le contexte, en ce début d’année 2024 n’est pourtant guère propice à leur formulation, à moins d’être un optimiste invétéré. Ainsi, je n’en peux plus de ces bombardements russes sur les villes ukrainiennes, visant les populations civiles au mépris de toutes les lois internationales, et du discours cynique de Poutine pour les justifier, inversant les rôles et certain de l’impunité que lui confère son parapluie atomique, ce que la lâcheté de l’ONU confirme. Sans parler du bouffon de Corée du Nord qui préfère faire crever de faim son peuple pour jouer avec ses "bombinettes" en menaçant la Terre  entière  de ses foudres pour contenter sa  skizophrénie et sa paranoïa.

Que dire de plus ?

Qu’au début de 2023  les  prévisionnistes se sont trompés à peu près sur tout. Le  journal Les  Echos en fait lui-même le mea culpa. Et  c’est  vrai que les prévisions « sont difficiles, surtout quand elles concernent l’avenir » disait Pierre Dac. Sur les dossiers internationaux, nous étions nombreux à penser que l’Ukraine pouvait gagner la guerre, sa contre-offensive a échoué, que l’Iran verrait triompher la révolution « femme, vie, liberté » et c’est l’ordre des turbans à  matraques qui l’a emporté, que les américains se détourneraient de Trump, l’escroc, le menteur, le voleur et il est le favori de  la  présidentielle. Le  Président turc Erdogan devait se trouver en difficulté pour sa  réélection, en fait il l’a remportée dès le 1er tour. Sur le plan international, on nous annonçait une récession mondiale qui n’est pas  arrivée. Et cerise sur le  gâteau,  la France devait gagner la coupe du monde de rugby, ce qui ne s'est pas produit.

Les surprises de 2023.

L’année dernière a cependant été fertile en « rebondissements ». Je ne choisis pas le mot au hasard.

Grosse surprise avec le pétrole dont les cours devaient s’envoler. Avec la guerre en Ukraine qui n'en finit pas, avec la Russie qui repart à l'offensive, avec un conflit du Moyen-Orient où des navires militaires américains se frottent à des navires militaires iraniens, le pétrole a baissé. Cela, malgré les réductions de production imposées par l'OPEP+. L'explication est simple : les États-Unis n'ont jamais produit autant de pétrole qu'en 2023 et la croissance mondiale est restée faible.

Autre  grosse surprise : La hausse fulgurante des taux d'intérêt devait provoquer une récession de l'économie américaine. Il n'en a rien été. Elle a même bien résisté grâce aux ménages américains qui ont continué à consommer malgré la pression sur leur pouvoir d'achat. L'emploi qui s'est bien tenu du fait des millions de postes non pourvus post « grande démission » post Covid est l'explication la plus souvent avancée.

Autre surprise, bonne celle-là, c’est l’inflation et les taux d’intérêt. Alors que les banquiers centraux, Christine Lagarde en tête, répétaient que l'inflation allait devenir « permanente », elle a ralenti et s'est même effondrée et les taux à long terme ont chuté. Dans un certain nombre de pays, elle est même proche ou en dessous de l'objectif obsessionnel des 2%. C’était pourtant prévisible : nous avons subi une inflation conjoncturelle et non pas structurelle, et quand les prix du pétrole et les prix alimentaires ont chuté, l'inflation a suivi en toute logique.

La plus grosse surprise de l'année 2023 est venue de l’économie chinoise. C'était pourtant gravé dans le marbre : après trois ans de Covid et de politique brutale de confinement, les consommateurs chinois devaient faire exploser la croissance avec l'effet rattrapage. On craignait même que l'emballement de l'économie chinoise provoque un rebond spectaculaire de l'inflation dans le monde. Et il n'en a rien été. La croissance chinoise a fait pschitt ! L'économie chinoise est plombée par un endettement massif, notamment dans le secteur de l'immobilier et par une prise en main étatique qui l’étouffe.

Dans ce contexte très particulier, on aurait pu  penser que la  bourse  toucherait le fond. Que nenni ! Personne n'avait prévu l’envolée des indices boursiers : CAC40 : +16,5%, EuroStoxx : +19,19%, Nasdaq : +43,42%, Nikkei : +28,2%... Certains  ont parlé « d’euphorie » ! Seule la  Chine est restée en rade : Shanghai : -3,70%. Une euphorie qui a profité certes à un nombre limité de valeurs mais qui a commencé en fin d'année à s'étendre à tous les actifs dits « risqués », le bitcoin est à nouveau au-dessus des 45 000 $ et l'or proche des 2 100 $. Les marchés « anticipent », comme  à leur habitude. Ils ont déjà largement joué le nouveau cycle de baisse des taux qui va commencer à partir de la mi-2024.

Alors ?

Etats-Unis, Iran, Chine, Taïwan, Corée du Nord… 2024, une année de tous les dangers. Bien fol qui se risquerait à des prévisions…Les souhaits risquent de rester  lettre morte.

 

 


LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE

Déraisonnement climatique

En marge de la COP 28 et de ses décisions finalement anecdotiques… Ceux qui voudraient nous faire croire au consensus scientifique sur le réchauffement climatique mentent. La  preuve : ce nouveau pavé dans la mare par l’un de nos physiciens les plus capés. François Gervais, professeur émérite à l’université de Tours, spécialiste de thermodynamique, est un des experts qui ont  participé aux rapports d’évaluation 5 et 6 du GIEC. Il est aujourd’hui considéré comme climatodénialiste et complotiste. On lui reproche de  rappeler des faits et des chiffres pourtant scientifiquement établis mais qui ne vont pas dans le sens des climatocatastrophistes qui veulent imposer leur seule façon de voir.

La  dictature de l’émotion.

Par médias interposés, les accidents météorologiques nous sont présentés  comme une succession de catastrophes toujours plus graves alors qu’il n’en est rien. Le climat s’évalue sur au moins trois décennies, la météo sur quelques jours au plus, et les événements météorologiques extrêmes obéissent à des mécanismes chaotiques imprévisibles de par leur nature même. Le physicien rapporte que le CO2 n’est pas un poison, puisqu’il a contribué à un accroissement de la biomasse de 24% en 33 ans, et que sur les 36 milliards de tonnes de CO2 qui ont été émises en 2021, seule 16 ont contribué à l’augmentation du stock dans l’atmosphère, suivant la propre formule du GIEC publiée dans son 6ème rapport,  ce qui correspond à une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,007°C. Sur la théorie du réchauffement climatique, il rappelle que la hausse des températures  depuis la fin du petit âge glaciaire (1715) a précédé de deux siècles les émissions de CO2… Comme corrélation, il y a mieux. Sans compter que  la hausse du CO2 n’a rien à voir avec la météo qui dépend notamment de la pression et des vents.

Les faux remèdes.

On  l’a compris, le carbone, voilà l’ennemi. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort pour diminuer les émissions bien qu’il ne soit pas, et de loin, le seul agent du réchauffement climatique. Mais il n’est  pas interdit de penser que les remèdes qu’on nous  propose sont peut-être pire que le mal. A commencer par les voitures électriques dont  les batteries sont constituées de minéraux critiques, en quantité limitée, difficilement recyclables, qui nécessiteront des quantités massives de « nouvelles énergies » et dont le coût global pour le consommateur comme pour l’Etat s’annonce  déjà exorbitant. Surtout quand on sait que le remplacement des  voitures thermiques en France permettra  de réduire de moins d’un dix millième de degré le réchauffement de la planète. L’hydrogène n’est pas non plus une bonne solution de remplacement : son mode de production émet beaucoup de CO2, il est dix fois plus inflammable que l’essence, son mode de stockage nécessite des conteneurs cryogéniques pour le maintenir à -253° et son impact en décarbonation s’avère négligeable, d’autant plus que son utilisation produit de la vapeur d’eau … qui est un gaz à effet de serre. Enfin, les  éoliennes et les panneaux photovoltaïques présentent des performances discutables à cause de leur caractère intermittent et dégradé en cas de froid excessif ou de forte chaleur,  d’absence de vent ou par grand vent, et qui s’avèrent non rentables à cause de leur retour énergétique (fraction d’énergie récupérée par rapport à celle dépensée) inférieur à 6.

Le prétendu consensus

La transition énergétique se présente donc comme une politique ruineuse. La Banque mondiale estime à 100 000 milliards de dollars le coût astronomique de la décarbonation nécessaire pour éviter que le réchauffement calculé par le GIEC excède un demi degré en 2050, c’est-à-dire 1,5°C moins le 1°C de réchauffement, pour partie naturel déjà intervenu. Face à cette dépense monstrueuse, François Gervais n’est pas le seul à s’émouvoir. On peut citer le professeur Richard Linzen du MIT, les prix Nobel de physique Ivar Giaever, Robert Laughlin, John Clauser,  la déclaration Clintel de 16 032 scientifiques, ingénieurs,  professionnels de l’environnement et de la santé pour lesquels il n’y a pas d’urgence climatique. Cela finit par faire beaucoup de complotistes. Si le grand public ne les entend pas, c’est parce que les militants de la cause  climatocatastrophique veillent et font pression sur les  médias pour qu’ils ne puissent pas s’exprimer et empêchent le débat  de se tenir comme on l’a vu récemment en Anjou où la Géographe Sylvie Brunel a dû annuler son intervention à  l’invitation des élus d’une communauté de communes  en raison de menaces diverses diligentées  par des élus EELV.

Le  dogme climatique.

Les résumés alarmistes publiés par le GIEC et largement relayés par les médias, des politiques idéologues ou couards, des enseignants sans vergogne, ne relèvent pas de la science, mais de la politique. Ils en ont fait une idéologie. Pour la France, qui a déjà un bilan d’émission très satisfaisant grâce à  son parc nucléaire, la politique coûteuse de décarbonation ne contribuerait qu’à un millième de degré à valoir sur le demi-degré cité plus haut…  et cela en dépit d’un endettement massif qui a fait d’elle une puissance pauvre. Le dogme climatique s’en prend, au-delà du  carbone, aux autres gaz à effet de serre, dont la concentration dans l’atmosphère est extrêmement faible ce qui rend aussi indigne qu’absurde de vilipender les éleveurs. Il confond le nucléaire civil inoffensif avec  le nucléaire militaire, la radioactivité naturelle et l’artificielle.  Il veut s’appuyer sur la  peur et véhicule l’idée que ce  que l’Homme produit est mauvais.  Il préfère le mensonge assumé (pour le bien de l’Humanité) au savoir académique.

Voilà quelques-uns des points développés dans son livre par François Gervais. A bien des égards, ses constats recoupent ceux faits  par Steven E. Koonin dans son ouvrage « la part d’incertitude ». Je ne dis pas qu’ils ont forcément raison,  mais au moins qu’un vrai débat scientifique (et non idéologique) s’ouvre sur le sujet.

Le Déraisonnement climatique, Editions de l'Artilleur.


QUAND LA SENESTRE SEVIT !

La liberté guidant le  peuple bis

 

La  culture prise en otage.

L’idéologie, c’est bien, mais à petite dose sinon, les inconvénients de la pensée toute prête font des ravages et peuvent conduire au désastre comme on l’a vérifié avec l’effondrement de l’Union soviétique sur elle-même, par le pourrissement intérieur généré par le stalinisme. Je  parie que le même destin menace la Chine avec la reprise des fondamentaux marxistes par Xi Jinping. Mêmes causes, mêmes effets.  Ce n’est qu’une question de temps. Cela ne veut pas dire que nous, les occidentaux, attachés aux droits de l’Homme, à l’Etat de droit, au respect  des règles internationales, nous soyons à l’abri.  Car nous sommes  minés de l’intérieur par une idéologie plus sournoise, puisée aux mêmes sources par les Derrida, Foucault  et cie, née dans les années  70, exilée aux Etats-Unis et qui nous est revenue par le biais le plus inattendu : la consommation de biens culturels. Inutile d’évoquer le « wokisme »  puisque selon ses propagandistes, ça n’existe pas, comme la « théorie du genre », d’ailleurs, tout comme « l’islamo-gauchisme », qui sont autant de notions inventées par les réacs blancs pour discréditer les partisans du « bien ».

Le nouvel art officiel.

Pourtant, il y a bien une idéologie qui impose son cadre à la fiction (roman, ciné, télé) jusqu’à l’absurde, une politisation de la  culture qui n’hésite pas à trier, censurer, réécrire les œuvres… Un nouvel art officiel est né, promu par Netflix et Hollywood  et même le service  public français, qui vise à construire un nouvel imaginaire à toute une génération. Si vous n’avez pas tout compris, je traduis : il s’agit de montrer à travers la fiction que l’Occident est un enfer pour les minorités raciales, les LGBT et les femmes et de faire de ces trois catégories, les héros exclusifs de la production artistique. Prenez par exemple n’importe quel épisode de n’importe quel policier, qu’il soit français, anglais, scandinave ou allemand,  vous n’échapperez pas aux enquêteurs en mal de couple, plus ou moins séparés, dont les tribulations occupent la moitié du scénario ;  l’enquêteur en chef est presque toujours une femme, elle a, pour l’aider, inévitablement son  lot de  « diversitaires » noirs ou autres, elle doit faire avec des collaborateurs ou collaboratrices en couples homosexuels, et forcément c’est le blanc qui est le méchant … Dans son livre « Woke fiction » , Samuel Fitoussi (un affreux réac) dresse la table de la loi qui régit les productions actuelles : des  héros vertueux, des minorités discriminées, pas d’appropriation culturelle, pas de stéréotypes de genre, les  non blancs seront gentils et les blancs méchants, les  hommes seront haïssables, les normes déconstruites… le  tout sous l’oeil de l’Arcom, institution publique chargée de surveiller l’audiovisuel en France, qui établit chaque année un « baromètre de la diversité »  (qui consiste à compter les Noirs et les Blancs à la télévision). Le réalisme woke rappelle le réalisme socialiste dans un seul pays (l’URSS), sauf qu’il est mondialisé et systémique.

C’est pas bien de résister.

Les grandes œuvres d’art sont celles qui puisent dans le réel et le transfigurent, pas celles qui le falsifient. Depuis des  millénaires, la  culture est ce qui nous grandit, nous ennoblit, qui fait que nous sommes des êtres irrigués des  mots de nos pairs, enracinés dans une terre, constitués d’une certaine idée de la liberté de l’Homme et de sa place dans le monde à laquelle on ne peut renoncer sans se nier. Voilà ce que nous sommes et qu’on voudrait nous empêcher de rester. Et  comme la France est un pays rebelle par nature, la résistance à  la « révolution culturelle en marche » oblige ses protagonistes à sortir leurs armes : tout ce qui résiste est fasciste, d’extrême-droite, et doit être discrédité  et  combattu.  D’où les  campagnes menées par l’intelligentsia senestre (= gauche) contre le  JDD et Geoffroy Lejeune qui est aussi facho que moi je suis évêque,  contre Cnews où l’on ose encore nommer les Saints du jour et parler de religion chrétienne, contre Alain Finkielkraut d’autant plus méprisable qu’il vient de la gauche (mais l’autre, la sociale démocrate de Jacques Julliard)… C’est triste et coûteux, car l’offensive en France se fait avec notre argent. Consolation : ces œuvres subventionnées et subversives rencontrent rarement leur public.

Le « nouveau monde ».

Mais ce n’est pas tout. L’Occident est  aussi attaqué  par les  partisans du « nouveau monde », conçu selon Poutine et XI.  En échange de nos démocraties, certes parfois imparfaites, ils nous proposent des régimes « forts », gérés par des Kleptocrates selon  le modèle russe, où une poignée d’oligarques milliardaires se gavent sur  le dos du peuple en pillant les richesses de leur pays voire, d’autres pays (en Afrique, par exemple) où ils se comportent en prédateurs   impérialistes. Le  modèle proposé  par  la Chine n’est guère plus attirant, avec son dictateur doctrinaire qui décide de tout y compris du destin du moindre de ses « sujets ».  Les deux modèles ont en commun une surveillance étroite de chaque individu  et le règne par la terreur y est la règle, relayé par une propagande qui zombifie le peuple. Vraiment, non, merci.

L’universalisme indépassable.

La  culture c’est ce qui permet de faire société, et faire société, c’est passer de l’animalité à l’humanité. Voilà pourquoi il faut tenir absolument à notre héritage des lumières sur lequel sont fondées nos démocraties libérales. L’universalisme qu’il a engendré est indépassable mais fragile. Il ne tient pas sans le soubassement sur lequel il s’est peu à peu élaboré, de Pétra à Athènes et à Rome, ces fondements que d’aucuns voudraient effacer alors qu’ils expliquent tout. Ils sont le  caractère essentiel constitutif de notre culture et en même temps sa fragilité. C’est cet universalisme qui caractérise et définit la  civilisation, et c’est de l’ignorance que viendra le drame, si on ne transmet plus ou si on « efface » (cancel). L’ensauvagement et la « décivilisation » viennent de  là. L’idéologie « woke » refuse l’universel puisque chacun est ramené à ses caractéristiques identitaires. Alors on n’envisage plus les hommes dans leur unité, mais on les évalue selon leur utilité. Voilà une dimension à prendre en compte dans le débat sur la « mort assistée ». Car tout se tient. Car la civilisation commence vraiment lorsque quelqu’un prend soin d’un autre.

Tant que l’esprit critique veille, ceux qui veulent nous faire attraper la « sinistrose » n’y arriveront pas !

 


LA CHINE EN PANNE

Chine xi-jinping

 

Le déclin est bien  là.

N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les  importations sont à la baisse.  La  consommation des  ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes  publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois  moteurs de  l’économie que  sont les  investissements, les exportations et la  consommation sont tous en berne sinon au point mort.  Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le  département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et  la  main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe  jamais, la  liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.

La fin de la libéralisation.

La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période  faste après le lancement de la  politique dite « de réforme  et d’ouverture »  avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la  clause de la nation la  plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les  entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe.  Mais ces dernières  années, « l’Empire  du Milieu »  s’enfonce dans une spirale  descendante  et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.

Le retour du communisme stalinien.

En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises,  y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme  des vaches à lait en utilisant les procédés les  plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs  marchandises sans raison … Le retour du culte de la  personnalité, avec la  censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela  laisse  le champ libre à tous ceux qui font abstraction des  lois du marché, des sciences, de  la nature et  même de la  géopolitique, avec de lourdes  conséquences sur le  plan économique. La politique « zéo covid »  en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur  plus bas niveau depuis des décennies ; celles  avec l’Union européenne, le Royaume-Uni,  le Japon, la  Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années.  A cela s’ajoutent l’accent  mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong  et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe  peu à peu des capitaux, des technologies et des  marchés américains et occidentaux,  provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par  une explosion du chômage et faisant replonger dans la  pauvreté une grande partie de la population.  Mais le régime  proclame : « Le  marxisme, ça fonctionne ! »  .

Le but poursuivi est simple. 

Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées  par un système politique stalinien qui se sclérose.  Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle  touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la  crise immobilière avec ses villes fantômes et  ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce  que la  « centralisation démocratique peut produire » !  Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples  bouddistes et taoïstes au grand dam de  Xi le bouffi qui ne comprend pas  ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.

Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme  politique avec la mise en place d’une véritable démocratie.  Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une  chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance  mondiale comme  d'aucuns l'annonçaient !

 

 


FOCUS SUR LES BRICS

BRICS

 

Les BRICS vont tenir leur sommet annuel du 22 au 24 août à Durban. Il est peut-être  utile de  rappeler de qui on parle.  Le terme BRIC a été inventé en 2001 par… la banque américaine Goldman Sachs, pour désigner les principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde et Chine.  Le  S de  South Africa  a  été ajouté  plus récemment. En 2009, ce nom devient officiel avec le premier sommet.  L’objectif  alors est de  concurrencer le G7, l’hégémonie du dollar, et peser davantage dans les institutions internationales. Il faut bien comprendre que malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les BRICS ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Le  sommet de Durban a commencé  à faire parler de  lui en raison de l’impossibilité de Poutine d’y représenter es-qualité la  Russie  en raison du  mandat d’arrêt international lancé contre lui par  la CPI dont l’Afrique du Sud a ratifié  l’existence. .. et serait donc dans  l’obligation de l’arrêter !                   

Bric… à brac.

Mais si les BRICS peinent à se faire entendre, s’ils n’ont jamais réussi à bouleverser l’ordre international jusqu’à aujourd’hui  et si les analyses utilisent de moins en moins ce terme, c’est parce que les dissensions sont importantes entre les pays qui composent le regroupement. Ils ont du mal à montrer un front uni et à peser d'un seul bloc car les tensions sont notamment très fortes entre la Chine et l’Inde, des tensions économiques mais aussi territoriales. Et la Russie a reçu peu de soutien du groupe dans sa guerre contre l’Ukraine et les sanctions de l’Occident. On observe aussi que le Brésil et l’Afrique du Sud pèsent peu dans les échanges. Ajoutez à cela des économies divergentes, qui ont vécu de manière assez différente les derniers chocs tels que Covid, crise énergétique, inflation alimentaire, …  et vous obtenez un vrai bric…. à brac.

Un sommet pour relancer.

Aussi le prochain sommet annuel des BRICS sera peut-être l’occasion de les  remettre au centre de l’échiquier. Tout d’abord parce que, pour la première fois de l’histoire, la part des BRICS dans le PIB mondial dépasse de peu celle du G7 (31,5% contre 30,7%). Ensuite parce que seront discutés lors de ce sommet deux projets cruciaux pour les pays émergents : l’élargissement du groupe à d’autres pays, et la création d’une monnaie unique.

L’élargissement.

Selon un porte-parole du groupe, treize pays ont présenté des demandes officielles d’adhésion au groupe des BRICS, et six autres l’ont fait de manière informelle. Parmi les candidats l’Iran, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Mexique, ou encore l’Argentine.
La question de l’élargissement des pays membres des BRICS y sera prioritaire, mais les 5 pays fondateurs semblent déjà en désaccord. L’Inde s’y oppose et prône plutôt un dialogue, au contraire de la Chine pour qui cela renforcerait la stratégie des nouvelles routes de la soie. La Russie est également pour l’élargissement, d’autant qu’un des critères d’adhésion est le « non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS ». De son côté le Brésil est contre et craint que le groupe ne perde de sa « stature », si d’autres pays y accèdent.

Une monnaie commune.

C’est un serpent de mer : une monnaie des pays émergents pour concurrencer le dollar. La Chine en rêve en proposant la sienne comme support. On en entend parler depuis des années, sans voir d’avancées concrètes. Mais il semble que les BRICS soient décidés à étudier sérieusement le dossier cet été. Cette nouvelle monnaie de réserve pourrait être basée sur l’or. Un choix loin d’être anodin puisque depuis plusieurs années la plupart des banques centrales achètent de l’or pour diminuer leur exposition au dollar. Toutefois, le choix de l’or ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des BRICS, certains préféreraient une monnaie adossée sur un panier de leurs monnaies nationales. Pour réussir leur projet, les principaux pays émergents vont donc devoir s’accorder et mettre leurs divergences de côté, pour montrer un mur de « BRICS… » sans aucune fissure !

A suivre avec intérêt, donc !

 


LE CAS TRUMP

Donald Trump

 

Sidérant.

C’est quelque chose qui me sidère et reste incompréhensible à mon entendement. Donald Trump a rebondi dans les sondages de façon fulgurante : il devance son principal rival, Ron DeSantis, gouverneur de Floride, de 35 points. Cette formidable position devrait, en bonne logique, lui assurer une nouvelle candidature républicaine en 2024. Pourtant il est poursuivi par la justice américaine dans trois cas graves : le recel de documents classifiés, la mise à sac du Capitole le 6 janvier 2021 qu’il a appelé publiquement de ses vœux et une affaire de corruption, celle où il a demandé que les dirigeants de la Géorgie lui trouvent quelque 20 000 suffrages qui lui manquaient. Paradoxalement, ses démêlés avec la justice ne l’empêchent pas d’être éligible. Les États-Unis se dirigent en conséquence vers une crise de régime, les Américains courant le risque d’être gouvernés par un président en prison. Mais comment ne voient-ils pas qu’ils ont affaire à un personnage sans foi ni loi !

Ailleurs, il aurait déjà perdu.

Le procureur, qui se concentre sur l’assaut contre le Congrès, Jack Smith, a déclaré qu’il voulait aller vite pour que Trump ne tire pas profit des manœuvres de diversion inventées par ses avocats. Une façon de dire que le calendrier de la justice épousera celui des élections. À tort ou à raison, Trump est convaincu que ses partisans ne cèderont pas aux procédures judiciaires et qu’ils lui resteront fidèles même s’il est condamné. Dans n’importe quel autre  pays, Trump aurait déjà perdu la partie politique. Le seul espoir que peuvent nourrir les démocrates est que l’électorat trumpiste finisse par se lasser non seulement d’une condamnation mais aussi d’un agenda judiciaire interminable qui l’empêcherait de facto de gouverner après son élection. Et pourtant, du côté républicain, la machine s’essouffle. Les élus ont peur de se dresser contre Trump et la partie de l’électorat conservateur qui n’est pas séduite par Trump se crispe à chaque fois qu’un nouveau chef d’accusation fait surface, mais au fond elle n’aime pas l’homme qu’elle doit défendre.  Le parti républicain, en réalité, aimerait ardemment tourner la page sur laquelle Trump écrit sa ridicule histoire. Ce marasme de droite laissera des traces profondes et conduira sans doute à une redéfinition des valeurs conservatrices, une fois Trump condamné et la dérive droitière qui sévit depuis le « Tea Party » des années 90, sera remise en question.

Une nouvelle élection serait une catastrophe.

On tremble à l’énoncé des catastrophes économiques, environnementales et diplomatiques qu’entraînerait l’élection de Trump. On pense notamment à l’abandon de l’Ukraine par un président isolationniste qui trouve des vertus à Poutine comme il en trouvait naguère au roitelet de Pyong-Yang, Kim-Jong-un, qui envoie des missiles intercontinentaux au-dessus de la tête des Japonais pendant que son peuple est éreinté par les privations et parfois par la famine. Ce diable d’homme se croit tout permis parce que les faits qui l’accablent n’ont jamais diminué la popularité dont il bénéficie auprès de la moitié des Américains séduits par le cynisme et le mensonge. Il n’y pas de tare qui freine son ascension et même son absence de morale semble un atout. Il s’appuie sur un populisme complotiste qu’il ne cesse d’alimenter. Cette évolution de la démocratie américaine serait impossible si l’électorat avait compris que la carte Trump est celle de la mort. Partout où se soulèvent des foules enthousiasmées non par un homme mais par ses vices, le danger est d’autant plus grave qu’il est contagieux.

Le  problème de  la démocratie américaine c’est que le parti démocrate ferait bien de procéder au même degré d’introspection, car il traverse la même crise d’identité. Elle est simplement moins visible. Son handicap c’est de présenter à nouveau Biden, qui n’a certes pas démérité mais qui reste aux yeux de nombreux électeurs un vieillard.

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


ON SAIT POURQUOI IL FAIT PLUS CHAUD

Réchauffement climatique 3

 

Anomalie météorologique.

Depuis le printemps de  l’année dernière, c’est vrai, il fait plus chaud.  La  température  à la  surface du globe s’est brusquement élevée  provoquant des dérèglements des  mécanismes météorologiques, avec leur cortège de  sécheresses, d’incendies de forêts, de  pluies diluviennes, d’orages… Si le  réchauffement climatique de la Terre est une réalité, les causes qui en sont à l’origine  se traduisent par une élévation continue et graduelle, même si elle va en s’accélérant.  Mais l’échelle de mesure de cette  accélération c’est a minima la décennie.  Le  brutal   réchauffement que l’on constate depuis un an est   une anomalie qui a donc forcément eu un élément déclencheur. En tout cas, c’était l’idée qui me trottait dans la tête depuis que j’avais appris  que l’éruption du volcan Pinatubo (1991) avait été à l’origine du refroidissement de la Terre de 0,5° à 0,8° (ce qui est beaucoup) pendant 3 ans. Et je n’ai pas eu longtemps à chercher sur internet pour trouver la réponse à mon intuition. La montée subite en température depuis le printemps 2022 n’est en rien liée à une hypothétique augmentation des émanations de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine. De nombreux articles scientifiques sont parus depuis le début de cette année, qui ont identifié l’origine  fortement probable de ce phénomène.

Une éruption volcanique quasiment passée sous silence.

Les éruptions volcaniques ont généralement un effet refroidissant sur la Terre, car la grande quantité de soufre qu’elles libèrent bloque la lumière du soleil. Par contre, l’éruption massive du volcan sous-marin de l’archipel des Tonga survenue au début de 2022 pourrait participer temporairement au réchauffement planétaire. Mais qui en a entendu parler ? L'éruption phréato-Plinienne (éruptions volcaniques explosives extrêmement puissantes) du volcan Hunga Tonga-Hunga Hapa'ai en janvier 2022 a eu des conséquences inattendues sur la stratosphère comme le démontrent deux études récemment publiées, menées par une équipe de scientifiques dont certains sont rattachés à des laboratoires CNRS-INSU. Ces études reposent sur l’analyse des données de multiples instruments satellitaires, des radiosondages dans le panache du volcan et des calculs de transfert radiatif. Le caractère atypique de cette éruption est une injection massive de vapeur d'eau qui a dans un premier temps saturé la stratosphère.

Ce sont près de 1500 mégatonnes de vapeur d’eau qui ont été relâchées dans l’atmosphère.  Or, la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre, effet de serre qui piège la chaleur sur Terre et augmente sa température. Un phénomène qui s’autoamplifie et que l’on nomme « une boucle de rétroaction positive », comme peuvent l’être les incendies : plus il fait chaud, plus la végétation se dessèche, plus le risque d’incendie est grand, plus de CO2 est émis par les feux de forêt, ce qui aggrave le dérèglement climatique. L'effet radiatif combiné des aérosols et de la vapeur d'eau a conduit à un réchauffement à l'échelle globale de l'ordre de 0,2 W/m2 (énorme). Un tel effet de réchauffement du système climatique n’avait jamais été observé après une éruption volcanique. Cet effet, dû à la vapeur d'eau, est susceptible de persister sur une durée de 2 à 3 ans, voire plus. La majeure partie de cette eau est entrée dans la stratosphère, ce qui signifie qu’il lui faudra des années pour retomber sur Terre ce qui pourrait nous faire dépasser temporairement 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. D’où  les  propos alarmistes de nos météorologues myopes chaque jour qui passe.

Ces études ont fait l’objet d’articles dans la presse : Courrier International, Libération, Nature,  Sciences et vie, … mais n’ont guère eu d’écho sur nos bulletins météorologiques du service public où l’on nous sert jusqu’à plus soif la thèse de  la responsabilité de l’Homme et de ses coupables activités.

Un réchauffement qui tombe à  point.

Le  phénomène que nous subissons sera  limité dans le  temps, sans que l’on sache avec  certitude quand il  cessera. Cela n’empêche pas les écolos (qui ne veulent pas savoir)  et les savants  du GIEC (eux savent) de faire pression pour augmenter par tous les moyens, y compris les plus improbables, la  lutte  contre les  gaz à effet de serre. Ils veulent  profiter de l’aubaine  pour vendre leurs thèses, c’est  de  bonne guerre,  mais c’est malhonnête. Personne ne devrait  affirmer que la température augmentera de 4° à la fin de ce siècle, car personne ne peut en avoir la certitude.  En climatologie, il est  toujours hasardeux de  prolonger les  courbes  mathématiques  pour  en tirer des conclusions  définitives. Madame Masson-Delmotte, que Christophe Béchu consulte, est peut-être très experte en paléoclimatologie, mais elle devrait consulter de temps en temps des géophysiciens. Comme l’a démontré Steven Koonin, « la part d’incertitude » doit être toujours prise en compte quand il s’agit  de mécanismes  climatiques. Consacrons au contraire tous les moyens dont nous disposons pour nous adapter à des évolutions dont les causes dépassent le genre humain. Et  surtout  arrêtons de culpabiliser les  hommes,  culpabilisation qui alimente  les mouvements  écologistes activistes violents et démoralise inutilement la jeunesse.

Donc, oui, il est très probable que nous ayons un été caniculaire et mouvementé cette année et des dérèglements qui se prolongent peut-être encore l’an prochain.  A  condition qu’une autre éruption  volcanique majeure ne vienne pas contrarier ces  pronostics !

22 juin : Je viens de lire l'article du Figaro d'aujourd'hui "une vague de chaleur océanique sans précédent touche l'Atlantique Nord", et je suis stupéfait : paresse ou conformisme, la journaliste Delphine Chayet n'évoque à aucun moment dans les causes ce qui fait l'objet de mon article, à savoir l'influence avérée de l'éruption l'année dernière du volcan Hunga Tonga, pour se contenter uniquement des thèses du Giec et conclure : "une tendance inexorable, selon Jean-Pierre Gattuso, océanographe et chercheur associé à l'Institut du développement durable et des relations internationales, que seule une baisse des émissions de gaz à effet de serre pourrait limiter". CQFD. La pensée unique fait la loi.

 


LA DEMOCRATIE N’A PAS DIT SON DERNIER MOT !

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Dans ce siècle initialement salué comme celui porteur d’une ferveur pour la démocratisation impossible à endiguer, le désenchantement à l’égard de la démocratie et la dévalorisation de la politique semblent prévaloir. Le constat est sans appel, le moins mauvais de tous les systèmes montre des signes de faiblesses puisque seulement la moitié de la population mondiale a vécu en démocratie en 2021. Les coups d’État ou encore les prises de pouvoir anticonstitutionnel se sont accrus significativement tandis que certains bastions de ce modèle, à l’instar des Etats-Unis et de la France, sont devenus des démocraties défaillantes ou affaiblies. Dans le même temps, le modèle illibéral et les régimes autoritaires semblent avoir le vent en poupe. Pourtant, la victoire de Lula au Brésil, les élections de mi-mandat aux États-Unis, l’évolution de la guerre en Ukraine, défavorable pour les Russes, apportent une bouffée d’oxygène aux démocraties, mises à mal par le populisme.

Le populisme battu en brèche.

Au Brésil, la page  est tournée, après quatre années de chaos et de fureur, Jair bolsonaro quittera  la scène dans deux mois avec devant lui un avenir incertain, qui se jouera peut-être dans les tribunaux avec des juges en embuscade. Certain de sa victoire, il  s’est d’abord muré dans le silence, ne voulant ni reconnaître clairement sa défaite, ni désavouer ses partisans, prêts à un  putsch. La  victoire de son adversaire est à vrai dire étriquée avec 50,9%,  mais bien réelle. Lula n’est pas la meilleure référence démocratique, mais de toute évidence la moins  mauvaise face à une extrême-droite conspirationniste et antidémocratique. Le  leader populiste de la droite radicale va  mettre  une semaine pour, du bout des lèvres, reconnaître sa défaite. Le  Brésil sort de l’expérience épuisé, mais il a montré la résilience de  son système démocratique qui sort renforcé  de cette  épreuve électorale.

Biden bel et bien conforté.

Joe Biden n’a pas eu tort de célébrer les avancées de son parti, les démocrates. Lesquels ont sans doute perdu la majorité à la Chambre des représentants mais se sont défendus âprement sur d’autres fronts, de manière à garder la majorité au Sénat. Biden au moins, ne met-il pas en danger la démocratie américaine, même s’il doit composer avec son aile  gauche wokiste et sa composante extrémiste. De leur côté, les Républicains avaient juré de ne pas reconnaître les résultats des élections législatives si elles ne leur apportaient pas la victoire. Ils ont mis une sourdine à leurs proclamations, insistant sur leurs gains mais taisant leurs pertes. Comme Bolsonaro, celui qui était certain de déclencher une vague insurmontable, doit  se rendre à  l’évidence : sa prophétie autoréalisatrice n’a  pas fonctionné. Si les Républicains auront une petite majorité à la Chambre des Représentants,  ce sera sans les poulains de Trump presque tous battus. Tout un électorat modéré, dans lequel  on compte des électrices et électeurs Républicains, a fait le choix de  la démocratie  contre le pouvoir personnel et  les   formes maladives de communication. Les  modérés semblent avoir imposé leur loi.

Deux perdants : Trump et Poutine.

Biden trouvera sans effort une majorité mixte au Congrès pour continuer à apporter à l’Ukraine l’aide militaire et humanitaire sans laquelle elle serait déjà conquise par les Russes. Il y a deux perdants dans cette élection : Donald Trump dont l’espoir d’être réélu pour un second mandat est en cours de disparition et Vladimir Poutine, qui a déjà perdu la bataille de Kherson, et ne sait comment expliquer aux mères russes pourquoi tant de leurs enfants ont été sacrifiés dans un conflit artificiel que le maître du Kremlin a monté de toutes pièces. Même les dictateurs doivent rendre compte au peuple.

On ne peut pas régner par la peur, indéfiniment.

Coïncidence ou pied de nez de l’Histoire, au même moment, le régime dictatorial des  mollahs iraniens doit faire face à une révolte violente de sa jeunesse qui ne supporte plus la chape de plomb islamiste  qui lui est imposée. Et les manifestations  perdurent malgré le black-out instauré par l’Etat et une répression féroce et sanguinaire. Deux mois après, son déclenchement, le feu perdure. De la même façon, les  déboires de l’armée russe en Ukraine pourraient bien sonner la dernière heure du régime de Poutine. Les Russes se moquent de lui tant qu’il leur fiche la paix, mais quand il envoie de la chair à canon en Ukraine, sa présence au Kremlin commence à être discutée même si toute contestation est gravement punie. En même temps, l’ours des glaces ne fait plus peur. On croyait que, en cas de conflit, les chars russes débouleraient rapidement dans les plaines d’Europe centrale. Il n’en est rien.  Pas de logistique, pas d’approvisionnement, pas vraiment de stratégie, seulement des stratagèmes et du chantage.

Un autre ordre mondial.

Poutine voulait montrer à la face du monde  que le  modèle  démocratique dont nous nous réclamons était une cause de faiblesse et de déclin, que les temps   nouveaux étaient aux pouvoirs forts, et il travaillait à la constitution d’un nouvel ordre  mondial, avec la Chine  et l’empire ottoman, entre autres, capable  de  s’opposer au monde occidental. La débâcle de son armée, les erreurs stratégiques imputables à lui-même, la  corruption généralisée de son régime de cleptocrates, les  exactions et les  crimes de guerre que l’ONU instruit, ruinent son entreprise. La presque totalité de l’activité russe a été consacrée à une communication mensongère. Mais la vérité finit toujours par montrer le bout de son nez. Alors, le système russe est toujours meilleur que celui des démocraties ?

Décidément, même quand elle est menacée, la démocratie libérale n’est pas si facile à abattre.  A cet égard, l’expérience italienne nous offre un joli sujet d’observation.

 


VOUS NE SAVEZ PAS POURQUOI IL A FAIT CHAUD EN 2022 ?

EH BIEN JE VAIS VOUS LE DIRE !

Mais d’abord, plantons le décor.

Commençons par les faits scientifiques établis : parmi les émissions de gaz à effet de serre, le CO2 n’est pas la principale. Le fluor, le méthane jouent un rôle mais c’est surtout la vapeur d’eau  qui est la plus importante.  D’autres  événements  peuvent jouer un rôle,  comme  les  éruptions solaires, particulièrement intenses en ce moment,  qui envoient en direction de la Terre des projections de plasma exceptionnelles.

C’est sur les éruptions  volcaniques que nous allons nous focaliser.

Il  a déjà été constaté à plusieurs reprises que les éruptions majeures influaient sur le climat de la planète et parfois plusieurs années de suite. Ainsi, celle du Pinatubo en 1991 a projeté dans la haute atmosphère énormément d’oxyde de soufre (SO2) qui s’était transformé en fines gouttelettes d’acide sulfurique. Or celles-ci ont la propriété de bloquer le rayonnement solaire.  Comme le volcan est  proche de l’équateur, il avait envoyé des aérosols dans les deux hémisphères avec un  impact global : la température moyenne avait baissé de 0,5° ( ce qui est  loin d’être négligeable) pendant deux ans. A noter, qu’il avait aussi envoyé 400  kilotonnes de chlore, responsables de l’agrandissement du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, l’hiver suivant.

Volcan hunga tunga

Venons au fait.

Le  15 janvier 2022,  le volcan Hunga Tunga, au cœur de l’archipel  des Tonga, dans le Pacifique, est entré en éruption explosive, projetant d’énormes quantités de cendres dans l’atmosphère. Un événement qui n’a pas fait parler beaucoup de lui. Pourtant, on sait aujourd’hui que l’éruption a été très puissante : son bruit a été entendu jusqu’à Anchorage, à 9 700 km de là, les rejets sont montés  à 57 km, un niveau jamais observé à ce jour pour une éruption volcanique. Le  panache a donc atteint la mésosphère, au-dessus de la stratosphère, et l’altitude maximale a été atteinte trente minutes après le début de l’éruption. Le panache recouvrait alors 157 000 km2. Sa taille gigantesque et la  violence de l’émission avec l’injection de matière dans la très haute atmosphère a forcément eu un impact climatique. Mais si le Pinatubo a refroidi l’atmosphère, le Hunga  Tunga, qui est un volcan sous-marin à 1 800m de profondeur et 20 km de diamètre, a envoyé peu de SO2 dans l’atmosphère, celui-ci s’étant dissous en passant dans la colonne d’eau. Par contre, de ce fait, il a envoyé des quantités énormes de vapeur d’eau dans la stratosphère et même au-delà, élément qui  doit retenir toute notre attention : la  vapeur d’eau est, en effet, un puissant gaz à effet de serre et le Hunga Tunga pourrait bien  être responsable d’un réchauffement global pendant une ou plusieurs années. Ainsi s’expliqueraient les températures observées depuis le printemps, largement au-dessus des normales saisonnières.  Ne comptez pas sur les savants du GIEC pour l’intégrer dans leurs données, ils considèrent les éruptions volcaniques comme ayant un effet négligeable sur le réchauffement de la planète.

C’est pourtant une hypothèse retenue par les scientifiques qui ont collecté les données de cette éruption. ET elle est tout-à-fait plausible. Ainsi s’expliquerait l’anomalie climatique de cette année 2022, exceptionnellement chaude  jusqu’au seuil de l’hiver. Si elle se vérifie, les  activistes écolos et les  politiciens réunis au  Caire s’agitent pour rien, la Terre n’en fait qu’à sa tête. Il serait temps que nos obscurantistes écoactifs s’informent et arrêtent d’accabler les activités humaines et d’emmerder la société.

En attendant, on a de quoi faire des provisions de chaleur en attendant l’arrivée du « petit âge glaciaire  dans les  années 2030 », dont la Royal Astronomical Society renouvelle le pronostic.

 


VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE XI …

Chine xi-jinping

Et  voilà, le dictateur a toute la  vie devant lui ! 

Le dernier congrès du PCC  qui vient de se terminer a redésigné XI Jinping Président du parti, pour un 3ème mandat, grâce à la modification de la constitution dont il a fait retirer la clause de limitation à deux mandats de cinq ans.  Après la reprise en main du parti dont il a éliminé tous ceux qui le gênaient et dont il a accentué l’emprise sur  l’économie, le nouveau « Mao » à qui il aime se comparer, a les coudées franches  pour partir à la conquête  du  monde, à commencer par Taïwan, finir le génocide des Ouïghours, et hisser la  Chine au premier rang des  puissances mondiales.

Les  investisseurs inquiets.

Les investisseurs n'ont pas aimé ce Congrès du Parti communiste chinois qui a consacré la dictature à vie de Xi Jinping et dès lundi matin, le yuan a chuté contre le dollar à son plus bas niveau depuis janvier 2008. Les indices boursiers de Hong Kong et de Chine continentale ont chuté lourdement de plus de 2 ou 3%. Pourtant, il n’y a aucune surprise, excepté peut-être la scène de la sortie forcée de l'ancien dirigeant chinois, Hu Jintao, disciple de Teng Tiao Ping, le libéralisateur. Xi Jinping a fait les déclarations qu'on attendait sur Taïwan, sur le modèle de démocratie imposé par l'Occident et inadapté à la Chine (ça on  l’avait compris), sur le modèle de croissance « équilibrée ». Ce que craignent les investisseurs c’est le maintien de la politique du zéro Covid renforcée par la présence de partisans de cette stratégie au Politburo et la défiance vis-à-vis du secteur privé déjà malmené depuis quelques années : les actions d'Alibaba ou de JD.com ont baissé de plus de 10%.

La Chine encore au ralenti.

La croissance chinoise va donc continuer à être sous pression, et... c'est plutôt une bonne nouvelle !...  pour nous. Il y a des économistes qui se se plaignent de la faible croissance chinoise du fait de la politique zéro Covid, mais ils ne se rendent pas compte, que sans le zéro Covid, la Chine tournerait à plein, et consommerait massivement pétrole, gaz et matières premières alimentaires. Il est aisé alors d’imaginer les conséquences sur l'inflation si on rajoutait aux facteurs actuels une consommation chinoise non affaiblie ? Or, il se trouve que le prix du gaz a baissé de 40% .

Mais l’avenir de la Chine n’est écrit nulle part. Même si Xi s'est entouré de ses fidèles, nous ne connaîtrons vraiment ses orientations en matière de lutte contre le Covid et de modèle économique que dans les mois qui viennent, et nous aurons peut-être quelques orientations au prochain G20 à la mi-novembre  à Bali. Rien n’est moins certain. Car Xi Jinping ne peut pas se permettre de laisser la situation économique se dégrader encore. Rappelons que les anticipations de croissance en Chine pour 2022 sont seulement de 3,3%. Les actions chinoises chutent alors que les actions américaines ont récemment rebondi. Et la Chine a grand besoin de  la consommation des  européens comme le montre son offensive au Salon de l’auto avec ses voitures  électriques. Il est possible que dans un premier temps, maintenant qu’il est réélu et qu’il a l’éternité devant lui, il temporise sur les sujets qui fâchent,  cherche à calmer l’ours russe, afin de mettre la priorité sur la relance économique  de son pays qui traverse une grave crise immobilière qui menace sérieusement le système bancaire.

Pour autant, le pire n’est pas exclu.

Le nouveau Mao a entre les mains tous les pouvoirs.  La Chine redevient un pays totalitaire comme jamais avec le contrôle d’une main de fer du parti communiste dont les dirigeants peuvent disparaître  à tout moment et le contrôle de la population avec la reconnaissance faciale. Xi Jinping a mis la sécurité du pays au premier rang  avec le renforcement  à tout va de  l’armée populaire. Nul doute que Taïwan ne devienne un sujet …  brûlant !

Oui, de quoi être inquiet.

 


LE TROU DE LA COUCHE D’OZONE A ETE REBOUCHE. VRAIMENT ?

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Dans ses chroniques d’été consacrées « aux victoires de l’écologie », le  Figaro Magazine a  consacré un article au fameux trou dans la  couche d’ozone sous le titre : « On a rebouché un trou dans le ciel ». Et de rappeler que dans les années 80, la ratification à Montréal d’un protocole soutenu par des découvertes scientifiques majeures permettait de mettre un terme à la destruction de la couche d’ozone, ce bouclier naturel qui protège la Terre des rayons ultraviolets.

« Nous avons quand même réussi à reboucher un trou dans le  ciel »

Ainsi s’exprime la présidente du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, faisant avec ce raccourci le bilan de cette organisation créée en 1972 et qui fête cette année ses 50 ans. En effet, ce fameux trou défrayait la chronique dans les années 80 et 90  et faisait régulièrement l’actualité. On s’inquiétait du trou  qui s’était formé au-dessus de l’Antarctique et observé par les chercheurs de la Nasa, de l’Agence américaine  d’observation océanique et atmosphérique, de la Fondation nationale pour la science et de l’Association des fabricants de produits chimiques, le  gratin de l’époque. Les  données qu’ils rassemblent permettent d’élaborer la théorie selon laquelle la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique se réduisait tous les ans à partir du mois d’octobre et l’Homme en serait le responsable. En cause, l’utilisation des CFC, les chlorofluorocarbures, ces gaz largement utilisés dans nos  bombes aérosols. Exit donc, à partir de 1987, les  CFC : 46  pays signent le protocole de Montréal. On s’apercevra plus tard que la Chine a continué longtemps à les utiliser. Et  voilà que 35 ans plus tard on affirme que la science et l’histoire ont donné raison aux chercheurs, et assurent que le trou  se résorbera d’ici à la seconde moitié du XXIème siècle. Pourtant en 2022, même si on n’en parle plus, le « rebouchage » est pour le moins partiel, ce  qu’admet Didier Hauglustaine, directeur de recherche au CNRS, en admettant que la victoire n’est pas totale, car en 2020 et 2021, le trou détecté fait 40 fois la superficie de la France, c’est-à-dire, à peu près la même chose qu’en 1990 !!! De  quelle  victoire parle-t-on, alors ?

Un « trou » très capricieux !

Yves  Roucaute, dans son livre « l’Obscurantisme vert », nous offre une version plus crédible, dans son chapitre intitulé : « Où l’on s’arrête un instant sur le trou de la couche d’ozone pour s’amuser du puits sans fond des petits  bonshommes verts ».  Il y démontre que la thèse de la culpabilité humaine ne tient pas. En effet, les mêmes qui pestent contre le réchauffement climatique et le « trou » n’ont apparemment toujours pas compris que le réchauffement permet de combler le fameux trou, tandis que le refroidissement le crée. Explication technique à l’appui : le froid provoque la condensation des molécules d’eau et d’acide nitrique qui se combinent alors au chlore qui détruit l’ozone. C’est pourquoi le trou dans la couche d’ozone est surtout au-dessus de l’Antarctique.  Et ce froid est produit essentiellement par les « vortex »  polaires, les rayonnements solaires,  le rayonnement gamma d’une super nova et les éruptions volcaniques.  Ainsi, l’éruption du Pinatubo en 1991 a émis environ 4 mégatonnes de chlore.  En revanche, durant les périodes chaudes, la couche d’ozone est bien sans trou, et même un peu trop épaisse.  Ce phénomène dure depuis au moins 3,6 milliards d’années ! Donc les Hommes n’y sont pour rien, ou pas grand-chose. C’est bien d’éviter les produits nocifs à la santé, chacun  peut s’accorder  là-dessus, mais il  est malhonnête d’en tirer des conclusions visant à accabler les activités humaines, la  croissance, la consommation et l’industrie chimique… La convenance idéologique se cache derrière une science  prise en défaut. Il suffit de faire le catalogue des  variations  de la  surface du célèbre trou depuis  la date du « protocole » pour s’apercevoir que les efforts consentis en supprimant les CFC n’ont rien changé : rétréci à 10 millions de  km2  en 1988, alors que le protocole vient tout juste d’être signé, il passe à 24,2 millions de km2 en 1993 puis 25,9 en 1998 pour se rétracter à 23,3 millions de km2 en 1999.  Mais pourquoi alors en 2002  ne fait-il plus que 12 millions de km2  après 25 millions  en 2001, ce qui contredit les 2 ou 3% de diminution par an prévu par les scientifiques ? Et ainsi de suite, les variations incessantes continuent (je vous épargne la litanie). Plus près de nous, en 2019,  le trou ne fait que 16,4 millions de km2 pour repasser à la mi-août 2020 à 25 millions de km2  à cause d’un vortex polaire immense et il se referme (sans prévenir !) en décembre. Il s’agit en fait d’un phénomène physique contre lequel on ne peut pas grand-chose,  ce qui explique le constat fait par notre directeur du CNRS, cité plus haut, sans en tirer les conséquences.

Restons humble, donc, mais ce serait bien que certains cessent leurs balivernes. Dommage que le Figaro magazine y contribue.

 


LES AMERICAINS DESUNIS

Capitole 2

 

Jamais les Etats-Unis n’ont été aussi divisés  et la manifestation la plus criante en est  la récente décision de  la cour  suprême de supprimer la loi sur l’avortement, laissant les Etats choisir leur camp. Ce n’est pas le seul  débat qui agite  la première  puissance  mondiale. On constate de  plus en plus que les  américains ne sont plus d’accord entre eux sur rien tant  les débats philosophiques, éthiques et sociétaux qui agitent la société font état de fractures inconciliables à tel point que certains n’hésitent plus à affirmer que le  pays court  à la guerre civile.

Ni écoute, ni compromis.

Le  combat entre conservateurs et  progressistes fait rage, mais ce qui est grave c’est qu’ils ne débattent plus. Tout est sujet à affirmation péremptoire et selon que les Etats sont aux  mains des uns ou des autres, les lois ne sont pas les mêmes, à tel point qu’on y déménage pour aller dans celui qui convient, ce qui renforce la polarisation. Sur l’avortement, les armes  à feu, la sexualité, l’immigration, le climat et même le port du masque, tout est sujet à s’opposer. Les Etats du Sud, le Midwest et les Rocheuses,  les campagnes et les petites villes sont tenus par les Républicains ; la côte pacifique, le Nord-Est, les grandes métropoles  sont favorables aux démocrates… La page Trump n’est toujours pas tournée et accentue le glissement « à droite » du parti Républicain dont les groupes radicaux continuent d’entretenir le soupçon de l’élection volée et si les procès qui sont faits à l’ancien président débouchent sur une ou des inculpations, ce pourrait être le déclencheur d’une guerre civile.

Une  démocratie malade.

La  prise d’assaut du Capitole pour tenter d’empêcher la proclamation de  la victoire de Joe Biden, encouragée par Trump, est emblématique du mal qui ronge  les  Etats-Unis. L’obscurantisme religieux des diverses églises évangélistes, le communautarisme, l’offensive woke, la radicalisation des suprémacistes blancs face au Black Lives Matter,  ont provoqué le  déclin des  modérés de chaque camp et entraîné la défiance envers les institutions. Ainsi, à la suite de la  perquisition par le FBI de la villa de Trump, un individu armé n’a pas hésité à attaquer un bureau local de l’agence fédérale. La défaite de Liz Cheney à la primaire républicaine face à la candidate trumpiste en est une autre démonstration. Les inégalités économiques aggravent le clivage et  conduisent à une faible  participation électorale qui atteint  la représentativité du système et réduit à néant la confiance dans les assemblées élues. L’engrenage est en marche : déclin de l’efficacité de l’Etat et des valeurs démocratiques, factions  politiques fondées sur l’identité et la race, gouffre entre urbains et ruraux, médias et réseaux sociaux qui mettent de l’huile sur le feu, toutes les conditions sont réunies pour un embrasement. Avec deux blocs qui s’affrontent au Sénat et à la chambre des Représentants, le  vote des lois est à la merci du moindre récalcitrant.  Le pays est quasi  ingouvernable. Joe Biden peine à faire voter quoi que ce soit. Et pour certains, le 6 janvier 2021 avec  l’attaque du Capitole, n’a marqué que le début du coup d’état. Pour preuve, une alliance d’une dizaine de secrétaires d’Etat s’est formée qui assurent que Trump à gagné. Or leur rôle est de  certifier le résultat des élections dans chaque Etat, et tout se passe comme si ces Républicains préparaient un noyautage plus large en vue de la prochaine présidentielle. En parallèle, les « progressistes » font régner une véritable terreur intellectuelle dans les universités et un certain nombre de médias avec  une  mauvaise foi évidente. Ce qui fait dire à une enseignante : « Dans ce pays, plus personne ne s’écoute, plus personne n’accepte de compromis,  Je ne vois pas comment on va dépasser ça. » Elle s’attend à toujours plus de violence.

Nous ne sommes pas à l’abri.

La France  a été longtemps à l’abri du genre d’affrontements que connaissent les Etats-Unis. L’universalisme républicain nous a longtemps mis à l’abri des guerres communautaires et permis de combattre le racisme.  La donne est en train de changer. La  crise scolaire et le quasi abandon de  la transmission de nos valeurs par  l’école qui traverse une crise générale sans précédent, la  ghettoïsation et ses effets pervers, l’immigration non maîtrisée, mettent à mal le modèle d’intégration et d’assimilation mis en échec par un communautarisme de plus en plus virulent. A  l’obscurantisme religieux sont aussi venus s’ajouter le wokisme et les théories à la mode aux Etats-Unis sur le genre, l’identité et le féminisme. Notre vieux  pays soi-disant plein de bon sens, respectant les femmes, tolérant sur les mœurs,  est en passe d’être submergé par ces thématiques qui piétinent les sciences et l’esprit des  Lumières et prétendent réécrire notre histoire. Il est affligeant de voir un Mélenchon, naguère bouffeur de curés, qui refuse d’entrer dans une église pour des funérailles, se mettre au service de l’Islam et de voir le maire de Grenoble défendre le port par les femmes d’une tenue dont la seule signification est la soumission de la femme à l’homme, ne faisant rien d’autre que préférer une revendication communautaire aux valeurs de la République. Quand en même temps on observe la montée de la violence, l’impuissance de l’Etat et des élus, et qu’on constate la même radicalisation de la société qu’aux Etats-Unis, avec une droite de plus en plus autoritaire et identitaire et une gauche de plus en plus contaminée par le wokisme, on se dit que nous aussi nous courons à l’affrontement.  Gérard Colomb l’avait pressenti, on y est presque. S’il est  encore temps de réagir, il  n’y a qu’un remède : le retour à l’universalisme et en corollaire la laïcité intransigeante, qui s’appuie sur  le rétablissement de  l’école de la République avec  comme  principales missions l’assimilation et  l’ascenseur social  appuyé sur la  connaissance et le savoir. Mais  il ne faudrait pas tarder.

 


FAUX PROPHETES ET VRAIE INTOX

Réchauffement climatique 3

 

La France traverse une période de sécheresse inédite.

Evidemment les conséquences en sont dramatiques, puisqu’elle s’accompagne de son cortège d’incendies, de cultures sacrifiées, de maisons dévastées, d’humains désemparés. Notre pays, habituellement mieux servi par la nature, est peu préparé à ce genre d’aléas climatique, ce qui est, de toute évidence un facteur aggravant. Soulignons au passage la réactivité de nos corps de sapeurs pompiers confrontés à des feux épouvantables  dont la plupart ont une origine humaine accidentelle ou plus souvent malveillante.

Mais ce n’est qu’un aléas climatique, comme la Terre est capable d’en produire sans prévenir. Et je me méfie de ces météorologues qui viennent nous annoncer l’apocalypse, comme il le faisait déjà en 1976, sauf que depuis les chaînes en continu leur offrent une caisse de résonance amplifiée. Chacun sait, en effet, que la prévision du temps qu’il va faire est devenue plus fiable  grâce  aux observations des satellites, mais qu’au fond, beaucoup des mécanismes qui y président nous échappent encore tant les paramètres sont nombreux, complexes et souvent imprévisibles.

Le réchauffement climatique est une évidence.

Il n’est  pas nouveau, cela fait 10 000 ans qu’il est à  l’œuvre. Depuis la fin de la dernière glaciation. Il connait des  pauses, des phases de refroidissement (petits âges glaciaires) et des excès comme en cet été 2022.  Et comme toujours, l’Homme  subit  les  caprices de Gaïa mais grâce à son génie, arrive à s’organiser au mieux, tirant de chaque épisode une expérience pour s’adapter. Quant aux déductions que certains commentateurs en tirent, la sagesse commanderait plutôt la prudence, précaution  qui ne semble pas animer la plupart d’entre eux.

Le fléau des demi-sachant.

C’est que les plateaux médiatiques et autres tribunes sont envahies par  les grands prêtres au service de la nouvelle déesse des temps modernes, GaÏa, au premier rang de qui on trouve les climatologues du GIEC suivis de la cohorte des écolos de tout poil, avec pour leit-motiv l’exigence de réduire drastiquement nos rejets de gaz à effet de serre, c’est-à-dire essentiellement celui issu des énergies fossiles,  le CO2.  Moyennant quoi nous parviendrions à enrayer le réchauffement qui, sinon, rendrait la Terre inhabitable à très court terme. Pourtant, rien n’est moins certain mais si je me risque à douter des projections du GIEC, je serai immédiatement mis à  l’index  et catégorisé parmi les  « climato-sceptiques », ce qui revient à être mis au pilori.

Cet écologisme militant confine à l’animisme, comme si l’Homme devait absolument retrouver  la vie en harmonie avec la planète qu’il aurait perdue  par son comportement irresponsable et prédateur et ses activités coupables. Et  c’est en lui vouant un véritable culte qu’il y parviendra.  Sauf que cette harmonie n’a jamais existé que dans la Bible,  et depuis l’histoire de la pomme, on sait ce qu’il en est advenu. La Terre n’a jamais été tendre avec tout ce qui vit sur elle. Aussi  les raisonnements que les écolos exposent forment la trame d’une sorte d’obscurantisme, et, depuis Greta Thunberg, on a  compris que derrière tous les  ukases visant à sauver la planète se  cachent une science aléatoire de « demi-habiles » comme aurait dit Blaise Pascal, aggravée d’un projet politique bien réel, celui de la décroissance et de  l’anticapitalisme, lequel serait à l’origine de tous nos maux.  Le  XIXème siècle à la vie dure. 

La doxa écologisante.

Ces demi-savants qui nous saturent de  leur communication, et en cette période de chaleur anormale il n’en manque  pas  un à chaque heure qui passe pour nous répéter à l’envi son antienne, sont des intellectuels standardisés, des diplômés mal assumés, des intelligences paresseuses  voire des obscurantistes de la raison. Convaincus que leurs argumentaires stéréotypés disent le bien, ils méprisent plus savants qu’eux qui viendrait les contredire. Car ces demi-savants sont d’abord des dévots qui vivent dans leur monde simplifié. Ils  ne vont jamais ou bout de leurs raisonnements, et comme la raison cède à la loi du moindre effort, ils abattent la carte insurmontable, celle du jugement moral. Si vous ne pensez pas  comme  eux, c’est que vous êtes un salaud ! Leur esprit ne connaît qu’un menu unique : développement durable, antiracisme, vérité libertaire. L’effort de la réflexion n’est pas pour eux. Cet obscurantisme confortable  n’est pas sans inconvénients ni contradictions.  Ainsi on a vu nos professeurs de développement durable qui d’ordinaire s’insurgent avec véhémence contre ceux qui produisent trop de CO2, absoudre sans débat la réouverture des centrales à charbon, nécessitées par les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine. Les militants de la cause crient au scandale face à la recrudescence des transports aériens réputés très polluants, sans jamais se poser la question de l’empreinte écologique de leur consommation d’internet dont ils abusent, à l’origine d’une pollution qui approche  le double de celle du secteur civil aérien.

Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme.

Banal, me direz-vous. Mais grave. Parce qu’on en arrive au fanatisme écologique avec la création de commandos capables de  commettre les pires méfaits au détriment des braves citoyens qui respectent la loi. Ainsi, on a vu des équipes se mobiliser nuitamment pour faire le  tour des vitrines qui restent allumées la nuit, afin de les  éteindre par des  moyens pour le moins discutables. Cela resta anodin.  Ce n’est pas  toujours le cas. D’autres font le tour des rues pour dégonfler les pneus des gros 4X4 qui n’ont rien à faire en ville ou pénètrent chez les particuliers pour percer les jacuzzis : comportement fasciste s’il en est. On est encore  au niveau de l’incivilité. Mais quand on s’en prend à des bassines, comme cela vient d’être le cas  en Vendée, ces réserves d’eau à l’utilité cruciale en ces temps de sécheresse, avec à la clé des dégâts qui se chiffrent en dizaines de milliers d’euros, on tombe dans l’obscurantisme le plus crasse et le terrorisme insupportable. On pourrait évoquer les multiples actions contre  les forestiers qui entretiennent les forêts… Ce ne sont là que quelques exemples. Ces commandos constituent le bras armé visible d’une dictature de la pensée.

Pourtant, comme dirait l’autre, ça se discute !

Il serait grand temps qu’on ouvre enfin un vrai débat scientifique sur l’origine du réchauffement climatique. Est-il normal que le GIEC soit composé essentiellement de climatologues et de glaciologues, dont la base de données n’offre que 150 ans de recul en regard d’une ère géologique dans laquelle nous vivons qui remonte à 12 000 ans ? N’y a-t-il pas, comme le suggèrent géophysiciens, astrophysiciens, paléontologues, d’autres causes que les rejets de CO2 d’origine anthropologique comme explication au réchauffement ? Que faut-il penser des scientifiques qui assurent que le principal gaz à effet de serre n’est pas le gaz carbonique mais la vapeur d’eau ? Et enfin pourquoi les médias ne prennent-ils jamais en compte cette  prévision de la NASA qui annonce  depuis 2014 la probabilité d’un « petit âge glaciaire » dans les  années 2030-2040, prévision confirmée par la Royal Astronomical Society en 2017 ? Cela fait beaucoup de sujets qui viennent bousculer la « pensée unique » que voudraient imposer les Verts. C’est d’autant plus important que nous sommes à un moment où se prennent des décisions hautement stratégiques comme  la fin de la production des  moteurs thermiques pour les automobiles en 2035  qui va coûter des milliards d’euros sans parler des aspects humains. Je vois venir l’accusation immédiate : la forêt brûle et il veut regarder ailleurs !  C’est justement parce que la forêt brûle qu’il est temps de se demander quelle part de responsabilité revient à l’Homme et quelle part appartient à  l’Histoire de la Terre… contre laquelle on ne peut pas grand-chose.

 


PAS DE PANIQUE !

Fin du monde tintin

 

Le portefeuille des ménages reste durement frappé par la hausse massive des prix : les prix ont augmenté de 6,1% sur un an. Et celle-ci n'est pas terminée. L'inflation tricolore reste bien moins élevée que chez nos voisins : en juin, selon Eurostat, celle-ci atteignait ainsi 10,5% sur un an en Belgique, 8,2% en Allemagne, 10% en Espagne et 8,5% en Italie, ou encore 8,7% en Autriche. Le remède ? La  hausse des taux qui débouchera sur un ralentissement de la croissance, voire une récession. Quoi qu’en disent les experts ou qu’annonce le gouvernement. La croissance française continue de faire illusion avec la prolongation du "quoi qu'il en coûte" qui fait que la menace de la dette s'ajoute à celle de l'inflation.

Un ralentissement salutaire.

L'économie mondiale a besoin de passer par la case « récession » pour retrouver son fonctionnement normal. La récession arrive et ce n'est pas une mauvaise nouvelle.

Le FMI a publié ses nouvelles prévisions de croissance, nettement en baisse. Et nous risquons de connaître un ralentissement massif. C’est tout simplement le signe que l'économie retrouve son fonctionnement normal, sans l'intervention des banques centrales (enfin presque) qui en jouant aux apprentis sorciers ont fait sauter la banque. Nous observons une inflation massive, donc une baisse de la consommation des ménages et un ralentissement des investissements des entreprises, donc aussi un ralentissement de la croissance qui annonce une récession : un cycle économique classique !

Dans ce contexte, il est important  que l’Europe reste synchronisée avec les Etats-Unis. Comme l’euro a décroché par rapport au dollar, la Banque centrale européenne a été obligée de réagir en relevant ses taux d'intérêt plus vite que prévu. Elle les a relevés de 0,5% alors qu'elle n'envisageait de les relever que de 0,25% il y a encore quelques mois. C'est un changement après des années de laxisme et de taux d'intérêt négatifs, mais on ne doit pas s'arrêter à ça. La BCE réagit avec du retard, trop de retard. Toutes les autres principales banques centrales ont déjà remonté leurs taux et dans le cas des États-Unis et de la Grande-Bretagne de façon beaucoup plus marquée. La BCE a maintenu des taux d'intérêt négatifs alors que la situation économique de la zone euro ne le justifiait plus. Avec la forte croissance de sortie du Covid et le dérapage de l'inflation qui avait démarré bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, plus rien ne justifiait cette aberration. La hausse de la BCE n'est que de 0,5% alors que le taux d'inflation est supérieur à 8 ou 9%. Ce que les analystes de pacotille ont jugé spectaculaire a  engendré, en Europe des taux d’intérêt qui restent à …  0% ce qui, avec l’inflation actuelle reste une aberration. D’ailleurs, les  commentateurs, comme d’habitude  n’ont pas vu le plus important : la BCE s'est dotée des moyens d'intervenir sans limite sur les emprunts d'un pays si la situation le justifie.... En cas de dérapage des taux italiens, par exemple, elle pourra donc acheter, sans limite aucune, la dette italienne pour éviter la « fragmentation de la zone euro ».

Christine Lagarde a donc fait le service minimum. Elle a fait semblant de monter les taux d'un côté pour montrer que la BCE agissait contre l'inflation mais cette hausse de taux est tellement limitée et le niveau des taux reste tellement bas que cette hausse n'en est pas une. Surtout qu'elle s'accompagne d'un programme massif d'injections potentielles de liquidités en cas de danger sur la dette d'un pays. De nouvelles hausses des taux sont inéluctables, même si l’Union européenne, par sa diversité, est infiniment plus compliquée à piloter  que les  Etats-Unis.

Selon le  FMI la croissance mondiale sera de 3,2% en 2022, et de 2,9% en 2023, 0,7% de moins que les prévisions faites il y a trois mois seulement. En même temps, le  même FMI relève ses prévisions d'inflation à 8,3% pour 2022 et à 5,7% en 2023. Toutefois on peut envisager une inflation plus faible que 5,7% en 2023 car elle va ralentir. Elle va ralentir « grâce » au ralentissement de la croissance et à la récession qui va toucher certains pays.

Les Etats-Unis donnent le cap, comme toujours.

Comme il fallait s’y attendre, la Banque centrale américaine a relevé ses taux d'intérêt de 0,75%. C'est la quatrième hausse de taux consécutive. Et la deuxième hausse de taux consécutive de 0,75%.  Et ce n'est pas terminé. 2,25/2,50 %, c'est donc la nouvelle fourchette du taux directeur de la FED. On était à zéro avant la première hausse de taux en mars. Mais pour le patron de la FED, la situation est claire : « L'inflation est beaucoup trop haute, et le marché du travail reste encore trop tendu. » Il y aura d'autres hausses de taux, en fonction de l'évolution de l'inflation et de la croissance. Il ne donne pas d'objectifs chiffrés mais on peut imaginer qu'il ne marquera pas de pause avant que le taux directeur soit à 3,50%. Rappelons que l'inflation, aux Etats-Unis est au-dessus de 9%, son plus haut niveau depuis 40 ans. Car Jay Powell n'a pas peur de la récession, il croit même que les États-Unis parviendront à l'éviter. Mais il a raison de considérer que le vrai problème est l'inflation. D’ailleurs, les indices boursiers ont salué la hausse et les hausses à venir par une progression forte : 2,62% pour le S&P 500, 4,06% pour le Nasdaq, et vous remarquerez que le CAC40 reste  au-dessus des  6 000 pts.

Ce qui est important, ce sont les anticipations des investisseurs sur les taux. Ils anticipent bien une hausse des taux à court terme mais ils commencent déjà à se positionner sur l'étape d'après... et l'étape d'après c'est la baisse de l'inflation du fait du ralentissement de l'économie. Les marchés anticipent donc déjà une baisse des taux dans 12 à 18 mois, et même que la FED baissera ses taux d'intérêt dans 18 mois quand la menace de l'inflation aura disparu. Un scénario très plausible !

Pour  l’immédiat, il nous faut bien retenir que l'inflation et la hausse des taux par les banques centrales vont provoquer un ralentissement salutaire de l'économie des grandes puissances mondiales, que ce ralentissement va terrasser l'inflation et que c’est nécessaire car l’inflation est un danger beaucoup plus grand qu'une récession temporaire. Bien sûr, vous allez avoir droit à la panique sur les anticipations de récession, accompagnée de cris, de prévisions catastrophiques, bref, on va vous annoncer la fin du monde ! Mais rappelez-vous, quand ça arrivera, que ceux qui paniquent sont ceux qui n'ont pas vu l'inflation venir, qui ont affirmé ensuite haut et fort qu'elle était temporaire et qui ont oublié la relation entre inflation et consommation. Les mêmes aujourd'hui pensent aussi que la hausse du gaz sera permanente et non temporaire… On n’est pas obligé de tout croire !


TOUT VA MAL ! FINALEMENT, TANT MIEUX ! (Peut-être)

Economie  bourse

L'économie ralentit.

L’économie ralentit fortement en Europe. En Chine aussi, avec  le confinement  qui perdure. Mais le coup de frein est aussi significatif aux États-Unis, même si c’est dans une moindre mesure. On a cru qu'on pouvait prolonger les cycles de croissance à l'infini avec des plans financés par de l'argent magique, qu'on pouvait même empêcher la croissance de chuter. On l'a vu avec la crise des subprimes, puis la crise de l'euro, surtout avec la crise du Covid. Avec ce jeu malsain, les banques centrales et les États, avaient fini par oublier le jeu des cycles économiques. Mais voilà, on a atteint les limites du système comme l'a reconnu la semaine dernière la patronne du FMI. La mauvaise nouvelle  c'est que les banques centrales n'ont plus de marge de manoeuvre car elles ont fait exploser l'inflation avec leur torrent d'argent magique. La guerre en Ukraine et ses conséquences a amplifié le phénomène au mauvais moment. Pour un Etat surendetté comme la France, c’est une complication supplémentaire.

La situation actuelle s’explique facilement et était largement prévisible : l'explosion de l'inflation,  couplée aux conséquences du Covid avec ses pénuries et ses ruptures d'approvisionnement, avait  commencé à provoquer partout un ralentissement de la croissance, avec une amplitude variable selon les zones. En conséquence les banques centrales sont obligées de réagir en remontant les  taux d’intérêt. De ce fait, elles vont accentuer la décélération de l'économie, surtout aux États-Unis, en arrêtant de faire tourner la planche à billets. Pour l’instant la  BCE reste prudente mais elles sera obligée d’y venir, à moins de laisser  l’euro continuer de se déprécier  par rapport au dollar.

En fait c’est (peut-être) une bonne nouvelle !

Pour que l’économie retrouve une situation normale, avec des circuits qui soient rétablis et une inflation qui rechute, il faut absolument que l'économie ralentisse. C'est le seul moyen de réduire la pression qui crée des tensions et des fissures partout. Il va falloir réapprendre à laisser les cycles économiques reprendre leur cours normal. La baisse de l'inflation provoquée par la hausse des taux et la baisse du pouvoir d'achat va permettre, à terme, de redonner du pouvoir d'achat aux ménages et de revenir à des niveaux de croissance moins volatils et plus sains. L'économie ne peut pas fonctionner uniquement avec des substances artificielles et hallucinogènes. Il va donc y avoir une période de « transition »,  compliquée tant au plan de l'économie qu'au plan des marchés, mais c'est une étape nécessaire. D’ailleurs le grand nettoyage sur les marchés a largement commencé. La combinaison de l'inflation, de la hausse des taux d'intérêt, de la guerre en Ukraine et du confinement en Chine pèse sur les indices boursiers : les actifs les plus touchés sont ceux dont les valorisations étaient les plus aberrantes, mais l'onde de choc se propage au-delà.

Les taux d’intérêt s’envolent  et atteignent des niveaux qui sont encore loin de la normale, mais qui s'éloignent de l'anormal : finis les taux d'intérêt négatifs, finie la dette française financée à 0%. On assiste à une véritable tension sur les taux d'emprunt des États à 10 ans. Aux États-Unis, on est à 3,15%, et la hausse devrait continuer. Avec le plein-emploi affiché vendredi dernier et des taux d'inflation supérieurs à 8%, des taux autour de 3% restent encore étonnamment faibles. L’Europe aussi connait des tensions. La France emprunte à 1,65%. On était à -0,17% il y a moins de 9 mois. Les « spread », c'est-à-dire la différence de taux d'emprunt, entre l'Allemagne et les autres pays de la zone euro divergent. Alors que l'Allemagne emprunte à 10 ans à 1,15% (-0,52% il y a encore quelques mois), l'Italie emprunte déjà à 3,15%, un « spread » de 2% par rapport à l'Allemagne, l'Espagne à 2,25%. Là encore rien de plus normal, mais on n'était plus habitué à ce que les marchés réagissent normalement. Donc rien d’étonnant aux mouvements actuels sur les marchés. La hausse des indices boursiers a été alimentée par la baisse des taux d'intérêt et les injections (trop) massives de liquidités. La hausse des taux d'intérêt et l'arrêt des injections de liquidités alimentent la baisse des marchés. C'est aussi basique que cela constate Marc Fiorentino.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des rebonds puissants, sur d’éventuelles bonnes nouvelles…

Un retour à la normale qui complique le début du quinquennat.

En attendant, le deuxième mandat d’Emmanuel Macron démarre sous le signe d’un grand affaiblissement. Le déficit commercial de la France s’est creusé à 12,4 milliards d’euros en mars, pour atteindre, sur les douze derniers mois, 100 milliards d’euros, viennent d’annoncer les Douanes. Un double record, sur un mois et sur une année glissante. La moitié de la dégradation récente est due à la  facture énergétique : le prix des biens importés comme le pétrole, le gaz et l’électricité augmente de 19% sur trois mois. Il y a aussi des effets indirects : la France importe des biens qui se fabriquent avec beaucoup d’énergie, dans la chimie, la métallurgie, le bois et le papier… Les prix de ces importations augmentent davantage que celui de nos exportations.

Autre facteur conjoncturel aggravant : la dépréciation de l’euro par rapport au dollar, monnaie dans laquelle se règle le pétrole. Le remède, ce serait la remontée des taux par la BCE, ce qui ne nous arrange pas non plus à cause de la dette. « Si le ralentissement de la croissance et le retour en boomerang de l'inflation dans la zone euro, en raison de la guerre en Ukraine, font redouter une stagnation de la croissance couplée à une forte inflation » constate Christine Lagarde, elle en profite pour rappeler «l'ordre des événements». « Il convient d'abord de mettre fin au programme de rachat de dettes qui devrait intervenir au début du troisième trimestre avant de procéder aux ajustements des taux directeurs quelque temps après et de façon graduelle. » Voilà qui donne un peu de visibilité, mais ne simplifie pas la tâche pour autant. Encore faut-il qu’aucun événement contrariant ne vienne perturber ce schéma.

 


2022, PETIT ETAT DES LIEUX…

Globe-terrestre-

 

L’année 2021 s’est terminée en fanfare pour les bourses mondiales, malgré les vagues successives de coronavirus. Rien n’a réussi à entamer la confiance des boursicoteurs  dopés par l’excès de monnaie déversée par les banques centrales. Comme toujours la bourse promet la Lune, mais on ne veut regarder que le doigt qui la montre, l’indice. 

Le bilan de l’année est inespéré en France sur le front de l’emploi avec  un demi-million de chômeurs en moins sur douze mois  et la stabilisation du chômage à 8% de la population active. La reprise technique de la croissance après  le  creux de -8% en 2020  l’explique en partie, car un coup d’œil à la pyramide des âges nous montrerait qu’un déficit du nombre d’entrées sur le marché de l’emploi est loin d’être le fait du hasard et explique en grande partie  que  le chômage des jeunes soit au plus bas et que plus d’un million d’emplois ne soient pas pourvus. Ceux qui ne sont pas nés il  y a vingt ou trente ans manquent à l’appel !  Mais loin d’être solide, le retour de la croissance reposait sur une illusion que la vague  « omicron » est en train de faire s’évaporer.

Du côté du Brexit, le gars Bojo prend enfin le retour de bâton  que méritent sa mauvaise foi et ses mensonges. Les multiples difficultés rencontrées par les importateurs et exportateurs britanniques pour s’approvisionner ou pour vendre, montrent que le  Brexit,  loin de leur redonner  une liberté de manœuvre, leur impose  de nouvelles contraintes et débouche sur une perte massive de souveraineté réelle. On est loin du « take back control » ! 

Le  monde ne sera  pas moins dangereux.  Poutine, qui n’en finit pas de montrer ses muscles du côté de l’Ukraine, semble vouloir privilégier la  voie diplomatique face à Biden mais en même temps lorgne du côté de la Chine. Les dictateurs nous montrent un peu plus chaque jour qu’ils n’ont peur de rien,  qu’ils  aient des résultats catastrophiques comme Erdogan, ou qu’ils tissent les fils étroits des routes de la soie  à travers la  planète avec la main de fer du communisme comme Xi Jinping, qui ne renonce pas à annexer Taïwan.  Dans ce sombre concert,  l’Europe aura bien besoin d’être unie pour espérer jouer un bout de partition. Il ne faut pas oublier que nous devons lutter en permanence contre  l’universalisme islamiste qui ne renonce pas à sa conquête de la planète et dont les démocraties occidentales sont les premières cibles à abattre.

Enfin, puisque la France prend la présidence de l’Union européenne pour six mois, profitons-en pour célébrer comme il se doit les vingt ans de l’Euro. Que les  Français l’aient adoptée par raison ou par passion, il n’en reste pas  moins que la monnaie commune apporte la crédibilité budgétaire à la quasi-totalité des Etats et heureusement, aujourd’hui, plus personne ne la remet en cause. Elle est devenue la deuxième grande monnaie internationale derrière le dollar en même temps qu’une balise de sécurité pour les européens,  qu’il s’agisse de l’épargne,  de la stabilité monétaire indispensable à nos entreprises, ou encore des capacités financières incomparables qu’elle peut apporter aux Etats eux-mêmes. Son seul défaut est qu’elle peut inciter au laxisme et malheureusement la France  ne sait pas y résister.

Voilà de quoi donner du grain à moudre pour le bloc-notes,  en ajoutant la campagne présidentielle, vous l’imaginez bien.

Une bonne année 2022, je ne sais pas, mais passionnante, certainement !

A  suivre, La France, une sorte de Cuba en Europe.

 


ECONOMIE : INFLATION, DETTE et Cie

économie plomberie

 

Comment va-t-on pouvoir concilier inflation et dette ? Un sujet qui revient à l’ordre du jour, d’autant plus que l’Allemagne revient dans le jeu avec un nouveau gouvernement et de nouvelles exigences.

Les effets de  la crise.

Vous vous rappelez, avant le Covid, les Etats de l’Union européenne étaient soumis au « pacte de stabilité », c’est-à-dire à la nécessité de respecter des normes budgétaires et à la contrainte de contenir l'endettement public. Il n’était pas simple d’économiser l’argent, surtout dans un pays comme la France, et encore moins simple de réaliser les réformes pour tenter de gagner quelques milliards ici et là. Il a suffi qu'un virus apparaisse en Chine et se propage dans le monde entier pour que tout change, et comme par magie, tout est devenu possible. Il fallait de l’argent : on en a fabriqué beaucoup et de plus en plus. Oubliées les réformes, les économies, les  contraintes. Pas de problème pour les déficits, la dette… On peut comprendre qu'il ait fallu intervenir par une décision politique, « quoi qu’il en coûte »,  qui visait à nous préserver pour tenter de compenser une décroissance subie. Mais pourquoi continuer aujourd'hui ? Pourquoi continuer à distribuer des dizaines de milliards d'euros ? C'est que maintenant qu'on a ouvert la boîte de Pandore, impossible de la refermer !  Surtout en France.

La question du retour à l’orthodoxie budgétaire.

Le  gouvernement français a profité du vide politique en Allemagne pour continuer, sous prétexte de crise sanitaire, même après le rebond de l'économie, à dépenser et dépenser encore. Les quelques mois de battement nécessaires à la formation d'un nouveau gouvernement en Allemagne ont été une aubaine. Avec les sociaux-démocrates, alliés en plus aux écologistes, on avait une chance de faire sauter définitivement les règles de Maastricht, d'oublier les contraintes de limite du déficit à 3% du PIB, et d'enterrer les limites d'endettement. Et la France se frottait déjà les mains. Mais La nouvelle coalition gouvernementale, appelée « feu tricolore », a un troisième allié : les Libéraux, et leur chef de file, Christian Lindner, est un faucon, gardien du temple de la rigueur ! Le problème pour la France c'est qu'il est devenu...ministre des Finances. Il a donné tout de suite le ton en expliquant qu'il fallait revenir en Europe à l'orthodoxie budgétaire et que l'Allemagne ne devait pas continuer à financer les dérives de certains pays de la zone euro... Dans le programme du gouvernement de la nouvelle coalition allemande, l'austérité est à nouveau gravée dans le marbre et le retour à l'équilibre budgétaire obligatoire. Comme les Sociaux-Démocrates et les Verts ont laissé les clés des finances allemandes et européennes à Lindner, il va avoir les mains libres. Comme qui dirait un caillou dans la chaussure du gars Macron.

La parade de la France.

Si vous vous demandiez pourquoi notre Président est allé à Rome et a signé avec Draghi un traité bilatéral de coopération, la réponse  est toute simple : il fallait trouver une parade au père fouettard allemand. La parade, c'est Mario Draghi. Il s’agit d’utiliser le leader italien pour calmer les ardeurs de Lindner, et gagner du temps. Un axe Paris-Rome avec le banquier central qui a sauvé l'euro et qui fait figure de référence en Europe et de sauveur en Italie peut changer la donne. Plutôt que chercher à assainir nos finances, on continue à chercher des prétextes ou des alliés pour dépenser sans compter. Il n'y a qu'en France qu'on pense que « c'est gratuit puisque c'est l’État qui paie. » En ce sens, Macron est un continuateur discipliné et zélé de Hollande. Car nous n’étions pas dans les clous de Maastricht avant la crise sanitaire, et nous le sommes encore moins après.

Sortie de crise et marché des changes.

Une des spécificités de cette crise est que nous l'avons tous subie de façon assez similaire, avec des intensités et un timing différent, mais tous les pays ont été touchés par la crise sanitaire. C'est ce qui a permis aux principales puissances économiques de mener des politiques extrêmement agressives d'injection de liquidités, de baisse des taux et d'aides gouvernementales massives. Pendant cette période de crise où les marchés ont été extrêmement volatils, les cours de change eux ont très peu fluctué. C’est d’ailleurs une première pour une crise économique de cette importance. Aucune zone n'a été particulièrement sanctionnée par rapport à une autre. Par contre, en sortie de crise, nous sommes confrontés à des situations extrêmement différentes. Et nos banques centrales et gouvernements ont adopté des politiques qui sont très sensiblement différentes, ce qui explique la volatilité des dernières semaines sur le marché des changes, dont l'illustration la plus frappante est la chute de l'euro et la hausse du dollar.

Le rôle déterminant de l’inflation.

L’inflation devrait déterminer le comportement des  banques centrales. Car l’inflation a réapparu. La hausse des prix et le dérapage de l'inflation sont dus à des facteurs exceptionnels : la hausse des matières premières et la hausse des prix alimentaires sont liées à des goulets d'étranglement et à un déséquilibre massif de l'offre et de la demande, conséquence de l'effet rattrapage post crise sanitaire. Mais au-delà des hausses, probablement temporaires, des matières premières, il y a des hausses qui ne disparaîtront pas une fois les goulets d'étranglement résorbés. L'élément majeur du passage d'une inflation « temporaire » à une inflation « durable », c'est, entre autre, la hausse des salaires. Face à la hausse des prix des matières premières et des prix alimentaires et face à la pénurie de main d'oeuvre, les salariés réclament et obtiennent de plus en plus des hausses de salaires. Et si la hausse des matières premières peut disparaître, la hausse des salaires, elle, est permanente. Par ailleurs, l'explosion des prix de l'immobilier partout dans le monde avec des taux de progression spectaculaires nous alerte aussi sur l'inflation des actifs.

Divergence entre Etats-Unis et Europe.

Les Etats-Unis sont eux confrontés à une forte inflation. Celle-ci commence à entamer la confiance des ménages et donc la consommation et devient une préoccupation pour la croissance. Du coup, le sujet est devenu politique et Biden doit combattre l'inflation. En conséquence, la Banque centrale américaine a d'ores et déjà annoncé qu'elle réduira drastiquement ses injections de liquidités pour endiguer l'inflation et qu'elle remontera probablement ses taux. D'où la forte hausse du dollar depuis quelques semaines.

A l’inverse, La zone euro, malgré un fort rebond de l'économie, une baisse du chômage, et malgré la hausse des prix, voit la Banque centrale européenne s'accrocher à l'idée que l'inflation est temporaire. Elle affirme par la voix de Christine Lagarde qu'il n'y aura pas de hausse de taux avant longtemps et que la BCE continuera à injecter massivement des liquidités, au grand dam de la Bundesbank qui ne comprend pas pourquoi on continue à distribuer gratuitement de l'argent alors que l'argent coule déjà à flots et provoque des goulets d'étranglement partout. La conséquence de ce laxisme européen se traduit par la chute de l'euro. Il ne faut jamais oublier que nous sommes toujours indexés sur l'économie américaine. La baisse de l'euro, limitée pour l'instant, n'est pas un sujet d'inquiétude tant qu'elle est maîtrisée. Mais si elle s'accélère, elle pourrait devenir un problème. Car le frein à la chute, c’est l’augmentation des taux.

La baisse d'une monnaie provoque aussi une hausse des prix des produits importés et donc alimente l'inflation. Or on sait  que mécaniquement, la remontée des taux augmentera les intérêts de la dette. Un cercle imparable.


LA FÊTE CONTINUE !

Economie  bourse

 

Le CAC à plus de 6 000 pts ! 

Le CAC atteint ce seuil symbolique. Et les indices boursiers affichent de nouveaux records historiques. C'est le cas du Dax, l'indice allemand, hier. Quel chemin parcouru en moins d'un an ! Ce qui alimente la hausse des marchés c'est cet argent qui coule à flots continus : l'argent des banques centrales,  ou si l’on préfère, l'argent des gouvernements financé par la dette, elle-même financée par les banques centrales. Depuis un an, les gouvernements et les banques centrales ont réagi vite et fort,  et il y a trop d’argent dans le circuit. Il inonde les marchés, accentuant la financiarisation de l’économie et le  découplage avec l’économie réelle. Si bien que les connaisseurs le savent, il y a deux indices CAC : l'indice CAC que nous connaissons et dont le niveau est commenté tous les jours, et l'indice « CAC GR » ou CAC « Gross Return ». Ce dernier tient compte des dividendes réinvestis en actions. Et ce CAC GR a atteint un record historique. Deux chiffres pour mesurer le chemin parcouru : le CAC a chuté le 16 mars 2020 à 3 612, il cote aujourd'hui 6 000 ; le CAC « GR » cotait 10 200 le 18 mars 2020, il vaut 16 682 !  Tout est  dit !

« Whatever it takes ».

Cette expression lancée par Mario Draghi en 2012 est encore d'actualité. Le rapport de la dernière réunion de la Banque Centrale Européenne est clair : l'argent va continuer à couler à flots en Europe. Notre plan de relance européen de 750 milliards d'€, qui n'a d'ailleurs toujours pas été déployé, fait pâle figure face aux plans de relance américains, mais notre Banque Centrale va compenser tout cela. En Europe, le rebond de l'économie sera moins puissant qu’aux Etats-Unis, et en plus  il est différé chaque jour un peu plus  à cause des cafouillages de la campagne de vaccination. Le plein emploi n'est pas du tout d'actualité, et l'inflation n’est pas un sujet  face  aux facteurs déflationnistes toujours puissants. La BCE a bien compris tout cela, et elle va devoir continuer à soutenir la croissance. Elle va donc injecter encore plus d'argent dans le circuit, « At a significantly higher place », a annoncé Christine Lagarde. La fête de l'argent va  continuer en Europe et les indices européens se réjouissent : plus les nouvelles sont mauvaises pour l'économie, plus la banque centrale injectera de l'argent, et plus la banque centrale injectera de l'argent, plus la bourse montera. Un paradoxe ? Pas vraiment. Il n’y a que la bourse qui peut rapporter en spéculant. Les taux bas disqualifient les autres placements et les investisseurs savent que leur remontée sera très limitée.

1 900 milliards de $ !

Le plan Biden a été adopté par le Sénat : 1 900 milliards de $ qui viennent s'ajouter aux 900 milliards de $ du plan de soutien de décembre. Aux États-Unis, chaque Américain gagnant moins de 80 000 $ par an, va recevoir un chèque de 1 400 $ qui viennent s'ajouter aux chèques de 1 200 $ puis de 600 $ envoyés par l'administration Trump. Il faut y ajouter des aides pour les chômeurs supplémentaires,
plus des fonds pour les vaccinations pour le personnel soignant et pour la couverture santé des plus défavorisés, plus des aides pour les écoles et les lycées. Voilà un pays qui s'apprête à distribuer 422 milliards de $ directement aux ménages.  De l’argent « hélicoptère » qui tombe du ciel. L'État n'intervient plus seulement pour soutenir les plus défavorisés, il intervient pour compenser la baisse de la croissance et ses conséquences. Pour Janet Yellen, la secrétaire au Trésor Américain et ancienne patronne de la banque centrale américaine, la lettre de la reprise est le « K ». Une confirmation officielle d'une tendance profonde. Cela veut dire que la reprise va favoriser les entreprises qui ont su surfer sur les tendances qui ont été très largement accélérées par la crise sanitaire, autrement dit une très large partie de l'économie va rebondir. Par contre, une partie de l'économie ne se relèvera pas une fois les aides gouvernementales supprimées. D’où le « K ». Cela provoque des « rotations » en bourse, ainsi, la  semaine dernière, les investisseurs se sont rués sur les valeurs technologiques qui avaient pourtant perdu plus de 20% et étaient entrées dans un territoire de baisse : hausse de 3,69 % pour le Nasdaq alors que le Dow Jones ne progressait que de 0,10 %. Malgré le package massif de relance américain, malgré les perspectives de hausse de l'inflation, malgré les perspectives de hausse de taux d'intérêt, les investisseurs restent optimistes, voire euphoriques. Cependant, la FED, va vite devoir réduire sa distribution d'argent gratuit car les États-Unis vont connaître une croissance spectaculaire avec un risque avéré de surchauffe, revenir au plein emploi et même se payer un retour à l'inflation. Surtout que certains jugent l’efficacité des aides financières directes aux ménages douteuse, puisque 30 % seulement du montant des premiers chèques de 1 200 dollars versés par l’Administration Trump ont été dépensés en biens de consommation, le reste étant épargné, affecté au désendettement, voire consacré à la spéculation, comme l’a montré l’affaire GameStop. Dès lors, le plan de relance pourrait conforter les inégalités et les bulles, comme on le constate dans l’immobilier - en hausse de 10 % - ou sur les marchés financiers, qui alignent les records.

Une locomotive puissante pour les Etats-Unis et le monde.

Néanmoins, ce dispositif qui intervient dans un contexte d’accélération de la campagne de vaccination a poussé les économistes à revoir leur copie : selon un sondage réalisé par le Wall Street Journal, ils tablent désormais sur une croissance de 5,95% en 2021 en glissement annuel. S’ils ont raison, les Etats-Unis connaîtront cette année leur plus forte croissance depuis 1983. Le plan Biden porte, en effet, à 14 % du PIB le soutien budgétaire de l’activité aux États-Unis en 2021, soit un niveau sans précédent en période de paix. L’objectif est double. Sur le plan économique, la relance vise à restaurer le plein-emploi Sur le plan politique, l’ambition est de rendre espoir aux Américains, de stabiliser la classe moyenne en apportant une réponse concrète aux difficultés des ménages, dont 40 % connaissent des fins de mois difficiles. Le plan Biden est donc une locomotive puissante. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), juge qu’il devrait entraîner un bond supplémentaire de 3 à 4 points. D’autres observateurs, plus optimistes, parient même sur une croissance de 8 % à 10 % de l’économie des États-Unis. Ce plan aura «des retombées positives pour la croissance mondiale» prévoit le Fonds monétaire international (FMI). Il ajoutera plus d’un point de croissance au PIB mondial, lequel devrait augmenter de 5,6% en 2021, calcule l’OCDE. Les partenaires traditionnels des États-Unis profiteront de cette manne. Ses voisins proches, liés par l’accord Canada- États-Unis-Mexique, en seront les premiers bénéficiaires avec un gain de croissance de leur PIB de respectivement 1,2 et 0,8 point, pronostique encore l’OCDE. L’impact devrait être moins élevé, à seulement 0,5 point, dans la zone euro, où le poids des échanges avec les États-Unis est moins important. Mais attention, la réouverture des économies pourrait entraîner un boom et amorcer une spirale inflationniste, ce qui obligerait les banques centrales à relever leurs taux d’intérêt au prix d’un krach obligataire et de défauts en chaîne des États et des entreprises surendettés. La relance, par sa démesure, accoucherait alors d’une violente récession. D’une manière plus certaine, ce gigantesque plan américain, qui sera bientôt suivi d’un autre grand programme d’investissement dans les infrastructures, risque de creuser l’écart entre la première puissance mondiale et l’Union européenne. Bruxelles, dont le plan de 750 milliards d’euros n’est pas encore en action et comporte une part trop faible d’investissements pour l’avenir, a plutôt le pied sur le frein, de quoi accroître un peu plus le retard de l’Union européenne dans la course mondiale.

Allez, le bout du tunnel se rapproche quand même. On y croit, même si en France, comme d’habitude, la reprise sera plus lente qu’ailleurs. C’est que la crise n’a pas fait disparaître nos boulets, hélas.

 


LA DICTATURE DU « JE »

Haddock insultes maj

 

La toute puissance des algorithmes.

Pour ceux qui, comme moi, ont  lu le livre de Gaspard Koenig, « La  fin de l’individu »,  dont je vous ai déjà entretenu, la numérisation accélérée de la société  pendant le Covid n’est pas une surprise. Elle annonce un tremblement de terre qui met en évidence un risque d’obsolescence  rapide de nombreuses tâches pour lesquelles nous estimions que l’homme était indispensable, mais en plus, et c’est le plus grave, le rétrécissement de la pensée subjective humaine individuelle submergée par une rationalité déterminée par des algorithmes supposés nous représenter dans notre globalité.

Encore une fois, ce n’est pas l’Intelligence Artificielle qui est en cause, mais l’usage que nous en faisons et qui façonne une drôle de société. Comme l’Europe a déjà perdu pied dans la compétition qui s’est engagée pour la maîtrise du modèle, il nous reste le choix entre celui qu’impose le régime  chinois, exquise fusion du communisme et des technologies les plus avancées pour enrégimenter l’individu, et celui des Etats-Unis contrôlé entièrement par le géant Google et ses intérêts matériels, dont on vient de voir qu’il pouvait faire le tri dans le contenu des messages qui circulent dans ses réseaux et  fermer un compte purement et simplement.

Deux périls nous menacent : les choix des algorithmes et les choix politiques ou idéologiques de ceux qui contrôlent les serveurs que nous utilisons. Ils connaissent de mieux en mieux nos vies, nos goûts, nos habitudes et ils dominent des pans entiers de l’activité économique du fait de l’accumulation incroyable de données qu’ils sont parvenus à réaliser. Ils se sont aussi attribué un nouveau rôle : être les censeurs de la vie politique et de l’opinion. Et ce n’est peut-être qu’un début. La suspension des comptes de Donald Trump après l’invasion du Capitole le 6 janvier dernier pose la question essentielle pour la liberté d’expression, de la régulation des réseaux sociaux.

Ultra-connectés et bavards.

A cela s’ajoute un troisième péril.  L’avènement du smartphone a fait de la plupart d’entre nous des êtres ultra-connectés, repliées sur leur subjectivité et leurs intérêts tout en intensifiant l’impression de jouir d’une forme d’allégement de l’existence et d’une indépendance sans cesse accrue, constate Eric Sadin (« L’ère de l’individu tyran »). Et nous sommes devenus dépendants de cet « infini » vertigineux. Avec nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs, un espace d’expression sans limite et à tous moments permet à chacun de s’offrir une multitude de tribunes virtuelles, pour exprimer un avis sur tout –et surtout un avis, aurait dit Coluche-,  dans une débauche de « je » aussi gratifiante qu’addictive. L’inconvénient c’est que ces réseaux sociaux échappent à tout contrôle. Ils constituent un territoire ni structuré ni  hiérarchisé,  chacun étant maître de son « je ».

Avec Twitter on assiste au triomphe de la parole sur l’action, où l’on cherche à s’affirmer non pour défendre un point de vue mais pour imposer une perception des choses. Avec Instagram, l’affichage de soi se transforme en une continuelle monétisation de sa personne, faisant de « l’instagrameur » un homme-sandwich. Les mécanismes pervers mis en œuvre nous font glisser vers une culture de l’humiliation.  Il suffit de lire les commentaires sur Facebook pour s’en convaincre. Enfin, en étant indulgent, parce que l’indigence y règne entre la syntaxe approximative et l’orthographe déficiente qui va généralement avec la superficialité du discours. La  plupart y recherchent des signes pouvant flatter  leur narcissisme ;  asséner sa vérité est devenu un carburant pour l’ego : « je twitte, donc j’existe ! » Cette galaxie inépuisable d’individus produit une profusion de messages qui concurrence les médias traditionnels qualifiés de « top down ».

Un fait, une phrase, une remarque qui tombe  dans ces réseaux va s’envelopper d’une masse de commentaires dont les chaines d’information en continu font leur miel. Ainsi, l’information disparaît au profit de son commentaire. La parole « des gens » remplace l’argumentation de ceux qui militent ou réfléchissent, elle devient vérité et disqualifie le sachant et l’expert, le journaliste, ces passeurs d’une parole vérifiée, d’une opinion étayée ou d’un projet structuré. Tout se vaut, la  parole d’un professeur d’université et celle d’un youtubeur, celle d’un président et celle d’une madame Michu. Il devient quasiment impossible de faire émerger un point de vue  sur ces forums obéissant à la règle de celui qui braille le plus fort. L’information est partout,  mais elle n’est  pas hiérarchisée  et nous nous égarons.

Le triomphe du relativisme.

Les « gens », bien à l’abri de l’anonymat qui permet le lynchage permanent, peuvent s’indigner, se révolter, dénoncer les  incapables, les pratiques insupportables, les complots imaginaires  … Argumenter dans ces conditions, c’est perdre son temps, quant à la raison, « braves gens » … Les contenus qui ont le plus de succès ne sont pas nécessairement les  plus rationnels. C’est lié à la nature même de nos cerveaux qui mémorisent davantage les informations contre-intuitives, qui sélectionnent celles qui confirment nos vues, qui installent des œillères mentales pour nous permettre de camper sur nos positions et que les algorithmes savent renforcer. Car les  plateformes accélèrent la diffusion des fausses nouvelles,  les  post-vérités des complotistes, parce que c’est ainsi qu’elles fonctionnent : proposer à chaque internaute des lectures « proches » de ses recherches précédentes et « fabriquer » des groupes de gens qui pensent pareil, qui se confortent et se justifient. La parade serait l’esprit critique, mais il a disparu avec la culture qui l’accompagnait.

Menace pour la démocratie.

Sauf que tout ce tintamarre, ce  système d’expression est dangereux pour la démocratie.  Il favorise le populisme et le rejet des élites. D’autant plus que toutes les manipulations sont possibles, une minorité de dictateurs de l’indignation polluent les plates-formes, en dénaturent les valeurs de partage.  S’y ajoutent les algorithmes  de certains réseaux qui choisissent et trient vos « followers ».

L’impact de ces nouvelles technologies sur notre psychologie individuelle et collective  est effarant : l’histoire récente des systèmes numériques révèle une ivresse des réseaux qui encourage l’avènement de particularismes autoritaires et l’émergence d’une forme d’ingouvernabilité permanente, autrement dit la montée des comportements d’incivilité qui caractérisent l’effondrement de notre monde commun. Ceux-ci sont aggravés par les technologies de l’embrasement des esprits mises en œuvre sur les réseaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram. On s’étonnera alors de la vacuité de ceux qu’on porte au pouvoir, faisant ainsi les choux gras de la technostructure inamovible et de ce fait, toute puissante.

Il faut se doter d’outils pour contrôler les algorithmes eux-mêmes et limiter la puissance des géants du numérique pour rétablir la concurrence. Les Facebook, Twitter, Youtube, Instagram, Snapchat doivent rentrer très rapidement dans le champ de la loi française. Ce sont tous des éditeurs de médias dont les dirigeants pour la France doivent être pénalement responsables de leurs contenus, à l’instar de leurs homologues de la presse audiovisuelle et écrite. Mieux, la  France devrait détenir ses propres plateforme numériques. Il y va de notre survie démocratique, économique et culturelle. Ces  plateformes sont simples, rapides et  peu coûteuses à démarrer et  l’on sait que notre environnement digital est fécond.

L’Europe est le premier continent à s’être engagé dans une réforme globale de son espace numérique par le biais du Règlement sur les services numériques (DSA),  et du Règlement sur les marchés numériques (DMA). Ils sont en discussion actuellement.  Ils permettront de veiller en temps réel à ce que les  plateformes se conforment aux injonctions qui découleraient de ces règlements qui s’appliqueront à tous les Etats membres. Nous devons en effet, fixer les règles du jeu et organiser l’espace informationnel avec des droits, obligations et garanties clairement définis.  C’est une question essentielle pour nos démocraties au XXIème siècle.