HISTOIRE

POURQUOI IL EST IMPORTANT DE BAISSER LES CHARGES PATRONALES.

 

Baisse des charges bis

                             Le transfert des charges patronales de la politique familiale sur 1,6 point de TVA, même s’il ne règle pas tout, est calculé pour remettre nos entreprises industrielles au niveau des allemandes. C’est important, voir même primordial si on veut relancer une production nationale. Et le point de comparaison choisi n’est pas le fait du hasard : notre voisin est notre premier fournisseur et est de moins en moins notre client. D’autant plus si l’on veut accentuer les « convergences » en matière de fiscalité des entreprises.

Le coût du travail en France a perdu son avantage compétitif. Le coût horaire de la main-d’œuvre a progressé plus vite chez nous qu’en Allemagne au cours des dix dernières années. Il est de 35,71 euros/ heure contre 34,94 outre-Rhin.

La question du coût du travail est un facteur de compétitivité considéré comme particulièrement important dans les entreprises. Un rapport signé du patronat (Medef, CGPME, UPA) et de trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) soulignait au début de l’été dernier la " dégradation de la compétitivité salariale en France par rapport à la moyenne de la zone euro entre 2000 et 2010 ". Par rapport à l’Allemagne, le rapport évalue la dégradation à 20% dans le secteur marchand ou la seule industrie, en tenant compte de la productivité. Quand on sait que les exportateurs allemands sont les principaux concurrents des Français, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi nous avons perdu des parts de marché.

Un coût du travail élevé n’est supportable qu’avec un niveau de gamme élevé, ce qui n’est pas le cas en France. Les produits que nous vendons sont devenus en moyenne trop chers par rapport à leur qualité.

Les secteurs industriels directement exposés à la concurrence internationale ont peu bénéficié des exonérations de charges ciblées sur les emplois peu qualifiés au SMIC. Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy entend cibler les efforts sur les salaires intermédiaires, afin de conforter l’industrie. C’est cohérent.

Plus cohérent que le projet de François hollande qui tourne le dos à la croissance avec des prélèvements en plus et surtout qui augmentent le coût du travail.

Agir seulement sur le coût du travail ne serait évidemment pas suffisant. C’est pourquoi, en même temps est proposé un renforcement de l’accès au crédit à travers une banque spécialisée s’appuyant sur OSEO et le FSI, pour faciliter les investissements et mieux accompagner les projets.

Les prochaines années seront cruciales si l’on veut que la France retrouve ses marges de manœuvre de pays industrialisé. L’Etat a un rôle déterminant à jouer pour protéger, soutenir et développer l’industrie nationale. Les enjeux sont plus souvent politiques qu’industriels à proprement parler. On le voit bien avec les ventes d’Airbus ou du Rafale. Ensuite, il faudra agir au niveau européen car, face aux Etats-Unis, au Japon, aux pays émergents qui comblent rapidement leur retard technologique, il est important de développer une stratégie communautaire, en recherchant une solidarité et une cohérence autour de produits « made in Europe », et surtout en menant une politique de protection de l’espace européen face à une concurrence extérieure qui ne met pas de gants.

Il s’agit de savoir ce que nous voulons pour l’avenir de notre pays et quels moyens nous sommes disposés à prendre, sans se laisser intimider par le soupçon de faire du « nationalisme industriel »… Si vous voyez ce que je veux dire !!!

 

 


« C’EST UNE CRISE FABRIQUEE »

 

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Les grands esprits se rencontrent. Du moins j’ai été flatté de voir que Valéry Giscard d’Estaing partageait le point de vue que j’ai évoqué à plusieurs reprises sur le calepin, à propos de la crise dite de « l’euro ». Ceux qui connaissent mon engagement giscardien dans les années 70-80 ne seront pas surpris de cette identité de vue.

Dans une interview au « Courrier de l’Ouest » l’ancien président n’y va pas par quatre chemins : « Il n’y a pas de crise de l’euro. Nous nous trouvons dans une configuration monétaire internationale déstabilisée, où la monnaie européenne fait l’objet de l’attaque organisée et délibérée des marchés financiers, en particulier anglo-saxons. Une spéculation détestable qui consiste à transférer des sommes importantes du secteur économique, c’est-à-dire de la production et des échanges, en direction du secteur financier, dans une proportion considérable. Le tout sans qu’il n’y ait réglementation ni sanction. »

Il estime d’ailleurs que la défiance de la part d’une minorité de Français vis-à-vis de la monnaie unique n’est en fait que la manifestation d’une inquiétude plus générale : celle-ci « vise un chômage manifestement trop élevé et juge l’économie dans son ensemble. Or, ce n’est pas l’euro qui est en cause, ce sont les finances publiques, avec l’accroissement de la dette et des déficits, dans des proportions totalement anormales. Ces dérives étaient pourtant interdites par le traité de Maastricht. »

Sur le traité lui-même, il rejoint les constats que j’avais énoncés  dans l’article sur l’euro du 2 janvier. Le traité a bien fonctionné dans sa partie monétaire avec la stabilité des prix et un euro devenu la deuxième monnaie de réserve mondiale, après le dollar, ce qu’il considère comme un grand succès. VGE est plus critique sur la partie politique : « Ce qui occulte le résultat, ce sont des faits extérieurs. Et c’est également la conséquence d’un mauvais traité, celui de Nice, signé en 2001. Il a en partie démoli l’accord de Maastricht, notamment en mettant à égalité tous les pays, grands ou petits. Que Malte puisse peser autant que l’Allemagne dans les décisions économiques n’a aucun sensL’Europe à 27 est devenue ingouvernable et de fait, on a vu qu’elle n’était pas gouvernée… (Ce qui est) anormal encore : seulement 16 pays sur 27 ont adopté l’euro. De sorte que dans la crise actuelle, les Anglais ou les Suédois n’ont pas donné un centime d’aide aux pays en crise. »

Sur la question de savoir ce qu’il faut faire, l’ancien président ne semble pas favorable à un nouveau traité : « La première chose serait de faire vraiment fonctionner la zone euro pour affirmer sa solidarité et rendre confiance aux gens. On n’a pas besoin d’un nouveau traité pour cela : toutes les règles, toutes les sanctions sont déjà prévues : appliquons-les ! Les pays de l’euro, dans l’idéal devraient se réunir une fois par mois, en présence d’un secrétaire général de la zone, qu’il faudrait nomme très vite. »

Difficile dans le contexte actuel, de ne pas évoquer l’affaire du AAA. Comme on peut l’imaginer, Giscard relativise l’impact : « cette dégradation n’est pas une catastrophe. Sur le plan financier, cela n’a aucune importance. Cette affaire des agences de notation est d’ailleurs très critiquable. Elles existent pour éclairer les investisseurs qui peuvent manquer d’information sur telle ou telle entreprise. Ce n’est pas leur rôle de noter les Etats. La France paiera sa dette. Elle l’a toujours fait, dans des conditions méritoires, courageuses et même héroïques. J’ai été le ministre des Finances qui a remboursé la dernière partie de la dette de la France après la Seconde Guerre Mondiale ».

En conclusion, notre ancien président n’hésite pas à nous réaffirmer sa conviction d’européen convaincu et sa foi en l’avenir : « L’Union européenne ne doit pas se limiter à l’économie. L’Europe, à la base, c’est une civilisation et une culture. Mais si l’économie s’effondre, la civilisation et la culture s’effondrent aussi. Et l’économie ne peut pas tenir si elle ne se réforme pas. L’euro peut être le flambeau de la renaissance de l’Europe ! » L’Europe, c’est la marque du giscardisme, marque que ce grand bâtisseur de l’Union européenne continue d’imprimer.

 


L’UNION N’EST PAS UNE AUBERGE ESPAGNOLE

 

  Hongrie parlement

La Hongrie peut-elle continuer de faire partie de l’Union européenne ? La question se pose en raison de la non-conformité de la nouvelle constitution et les nouvelles règles démocratiques qu’elle a mis en place, surtout si son opposition interne ne vient pas à bout de son apprenti-dictateur Viktor Orban. Qu'on en juge : il vient de mettre fin à la république par révision constitutionnelle, aux accents de « Dieu bénisse les Hongrois ». Ce qui implique, selon lui, l'interdiction absolue de l'avortement, la chasse à l'homosexualité, l'emprisonnement des sans-abri, une montée de xénophobie et d'antisémitisme.  A cela s’ajoute un verrouillage du fonctionnement démocratique : les journalistes sont licenciés ou poursuivis, la Cour constitutionnelle asservie, le « Conseil budgétaire », chargé de surveiller les finances publiques, supprimé. Enfin tous les postes clefs sont réservés au parti en place, le Fidesz, tandis que les démocrates sont inquiétés pour « complicité avec les crimes communistes ».

Tout cela n'est pas acceptable. La Hongrie a déjà connu des épisodes de ce type dans son histoire : La longue dictature du régent Horthy de la fin de la Première Guerre à celle de la Seconde, les Rakosi et les Kadar de l'ère soviétique, l'exécution du Premier ministre Nagy pour crime de démocratie. Ce renouveau de national-populisme qui a donné les 2/3 des sièges au Fidesz peut être  aussi une rémanence de la frustration ancienne née du traité de Trianon, qui priva en 1920 la Hongrie des deux tiers de ses populations au profit de ses voisins, et qui inspire le slogan : « la Hongrie aux Hongrois ».

Les démocraties s'inquiètent. Bruxelles envisage - avec un courage très mesuré - de priver de son droit de vote dans l'Union ce pays qui viole les règles démocratiques (article 7 du traité de Lisbonne). D'autres pensent à l'exclure. En fait, son état de quasi-faillite aura probablement raison de «l’apprenti- tyran » de Budapest. Sinon, son pays se retrouvera sur une orbite à distance sanitaire de l'Union européenne.

C’est ainsi que le gouvernement hongrois envisage de modifier partiellement sa loi controversée sur la Banque centrale (MNB), une modification exigée par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE), a indiqué vendredi le Premier ministre conservateur hongrois. Mais s’il est son gouvernement est d’accord avec les arguments juridiques de l'UE sur certains articles concernant la nouvelle loi hongroise sur la Banque centrale, cependant, il y en a d'autres, où les positions sont encore éloignées.

Christine Lagarde avait rencontré auparavant le négociateur hongrois, Tamas Fellegi, ce dernier étant chargé des discussions avec le FMI et l'UE en vue d'obtenir un crédit de 15 à 20 milliards d'euros pour renflouer les caisses de l'Etat hongrois au bord de la banqueroute et qui se finance sur le marché international à des taux d'intérêt insupportables sur le long terme. Elle a précisé que le FMI était prêt à soutenir la Hongrie mais qu'elle avait besoin pour cela de « preuves tangibles » de la bonne volonté de Budapest. Le FMI et l'UE avaient interrompu une visite exploratoire à Budapest à la mi-décembre pour protester contre l'adoption de la réforme de la Banque centrale. La question de la Banque centrale hongroise avait été évoquée aussi à Francfort par la Banque centrale européenne (BCE), dont le président, Mario Draghi, avait déclaré que son institution était « vraiment très préoccupée » par la réforme de la constitution décidée en Hongrie, qui menace l'indépendance de la MNB (Banque centrale hongroise).

Bruxelles pourrait bien se servir de l’épée de Damoclès du financement par la BCE pour venir à bout des lois antidémocratiques que le Premier Ministre conservateur a fait voter. Cela suffira-t-il pour empêcher les persécutions politiques et rétablir la liberté d’expression aujourd’hui bafouée, c’est au peuple hongrois de le dire. Sa place dans l’Union européenne pourrait bien en dépendre. Car, si la modération prime aujourd’hui, en raison du respect des textes réglementaires, le temps viendra vite où les sanctions remplaceront les avertissements.

L'Union, on la respecte ou on s'en va !

 


L’EURO A DIX ANS

Euro pièce

Il est né en fait en 1999. Il est « virtuel » puisque réservé aux marchés financiers et aux comptes des entreprises. Une phase d’adaptation indispensable avant le lancement en grand pour devenir une monnaie « palpable ». Il est porté sur les fonds baptismaux par onze pays. Coté à 1,18 dollar à sa naissance, il a fondu à 0,82 dollar en 2000. Mais sous l’effet de la tutelle rigoriste de la BCE, il ne tardera pas à se revaloriser au point même d’être surévalué en atteignant 1,60 dollar en 2008. Il faut dire que la gouvernance de la « Fed » est totalement différente et le dollar fluctue au gré des intérêts américains.

Aujourd’hui ce sont dix-sept pays qui ont adopté la monnaie unique, d’autres attendent à la porte pour entrer dans le cercle, c’est donc que les avantages semblent l’emporter. Lituanie, Bulgarie, Pologne restent candidats. Même dans la tourmente, l’euro reste une valeur sure. C’est pourquoi les décisions prises par le dernier sommet européen pour installer un respect rigoureux des critères communs –ceux de Maastricht- ont toutes chances d’être entérinées et surtout appliquées. On verra alors la tempête s’éloigner et la confiance des marchés revenir.

C’est que l’euro est devenu une grande monnaie internationale, c’est la deuxième au monde pour les transactions, la deuxième monnaie de réserve en constante progression avec  près de 30%, la première pour la quantité de billets en circulation (610 milliards). La défiance actuelle ne porte pas sur la monnaie en elle-même, mais sur sa gouvernance politique.

La monnaie unique a été et reste un bouclier protecteur. Elle a permis plus d’échanges (6%) et empêché l’inflation (2% par an en moyenne). Elle a mis les pays qui l’ont adoptée à l’abri de la spéculation et offert une remarquable stabilité des prix. Grâce à l’euro, il y a eu davantage de concurrence entre les producteurs européens ce qui a fait baisser les prix du commerce dans la zone.

Il faut tordre le coup à une idée fausse couramment répandue, et démentie par toutes les statistiques et études sur le sujet, à savoir que l’euro est responsable de la vie chère et a fait monter les prix. J’entends couramment la comparaison sur le prix de la baguette de pain qui est aujourd’hui à 1 euro et aurait été à 1 franc il y a dix ans. C’est évidemment faux. D’abord, le prix moyen de la baquette est de 0,85 € actuellement à comparer avec le prix de 2001 qui était de …4,50F (référence Insee) soit 0,70€. Si on tient compte de l’inflation et des variations de cours du blé…. Cet exemple illustre bien le problème des Français qui focalisent sur quelques prix quotidiens comme le café ou le pain, avec des souvenirs imprécis (la baguette à 1F c’était en 1975, sous Giscard), ce qui n’exclue pas qu’il y ait eu ici ou là des « arrondis » vers le haut. L’euro n’a pas fait monter les prix. Ce qui est en cause, c’est la faiblesse de l’augmentation des salaires sur la période, et il faudrait incriminer alors les 35 Heures.

Mais l’euro a eu un point faible : la croissance. La rigueur de la BCE avec comme seul objectif la lutte contre l’inflation, n’a pas maintenu l’Europe à armes égales avec un dollar offensif par rapport auquel sur la période l’euro a été constamment surévalué, bridant l’activité sur le vieux continent et obligeant l’Allemagne a des réformes de structures drastiques pour garder son modèle de production et faire baisser le prix du travail. Les autres pays ont fait le choix de l’endettement pour maintenir leur train de vie. On sait ce qu’il en coûte aujourd’hui. La dévaluation qu’il connait actuellement, si elle renchérit le prix de nos importations de pétrole et de gaz, est plutôt bienvenue pour nos industries. Les efforts d’intégration des pays qui composent la zone contribueront à renforcer sa gouvernance politique.

Car on serait bien mal inspirés d’abandonner la monnaie unique. Les avantages de très court terme qu’on pourrait en tirer grâce à la dévaluation qui s’en suivrait, seraient loin de compenser les désagréments : une dette en croissance exponentielle, la ruine des épargnants, la forte hausse des taux d’intérêts, la faillite des banques par la réduction de l’exposition au Franc des établissements étrangers… Sans parler du coût lui-même de l’opération monétaire. Une perte de richesse évaluée à 20-25% du PIB la première année, 6 à 20% sur dix ans, soit des centaines de milliers d’emplois supprimés, sans parler de l’instauration de droits de douane par nos concurrents, jamais pris en compte dans les études.

L’euro a un bel avenir. Il suffit de couper court à la crise en allant à marche forcée vers la coordination économique et en activant une politique de croissance. D’ailleurs aucun gouvernement européen ne songe à quitter le bateau.

Mais le temps presse, car le vrai danger, c’est le mécontentement des peuples obligés de quitter le confort des politiques d’endettement menées à l’abri de la monnaie commune, et poussés dans la rue par les « populistes nationalistes ou gauchistes» qui exploitent la situation.

 


PERFIDE ALBION AS USUAL

 

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L accord européen intervenu cette nuit s’est fait sans l’Angleterre. David Cameron n’a pas voulu engager son pays dans la solidarité européenne, voulant préserver la place de Londres et ses manipulations financières. Une attitude qui bloque la possibilité d’un nouveau traité, mais qui n’empêche pas la zone Euro de s’organiser vers une cohésion validée par des accords intergouvernementaux garantissant les règles de fonctionnement et la stabilité de la monnaie unique. En fait, le "Prime Minister", en ménageant ses eurosceptiques, nous rend service, car le chemin de la validation d’un nouveau traité aurait été ardu et long.

L’Angleterre qui avait déjà choisi de ne pas entrer dans l’euro, préfère une fois de plus le « large ». Grand bien lui fasse. Cela n’empêchera pas l’Union d’avancer. En cherchant à garantir la solidité de leur monnaie, les 17 de l’Euroland s’engagent dans un « approfondissement » de l’Union par les obligations auxquelles ils devront se soumettre sur le plan budgétaire. C’est la porte ouverte à de nouvelles avancées, telle la convergence fiscale, et des politiques communes d’investissement. Toute l’union en profitera. Espérons que cette fois-ci est la bonne. D’ici mars, il va falloir mettre en place les termes des accords à valider et une fois votés, soumis à ratification des parlements nationaux. Se présentera alors l’épineux problème de la « règle d’or » à inscrire dans la constitution.

L’Europe continentale continue donc sans l’Angleterre qui redevient une île. Même si Cameron a bien pris soin de ne pas refermer la porte totalement, en indiquant clairement son souci d’appartenance au club des 27, c’est à une forme d’isolement que son pays va désormais s’adonner. On ne voit pas bien ce qu’il peut y gagner sauf à faire profiter Londres d’un rôle de refuge pour les capitaux au cas où l’idée viendrait aux autres états européens de voter une taxe sur les transactions financières, la rendant largement inopérante, ça va de soi. Est-ce là l’espoir secret ?

En France, la nouvelle n’étonnera pas. Chacun se souviendra des réticences du Général De Gaulle à faire entrer les Anglais dans le marché commun. C’est Georges Pompidou qui a cédé. Il semblerait que ce soit Nicolas Sarkozy qui close le chapitre. Mais l’Angleterre dans l’Europe, cela a été souvent des ennuis, notamment avec Margaret Thatcher : « I get my money back ! ». Tout le monde se souvient aussi des échanges musclés avec Jacques Chirac au temps des « montants compensatoires » où il était question de parties viriles « sur un plateau »….

Mais ce pourrait être aussi un mauvais calcul, car le superbe isolement ne présente pas que des avantages pour un pays qui fait l’essentiel de ses échanges avec ses partenaires européens. On se souvient encore, qu’après avoir refusé le « marché commun », c’est parce qu’ils étaient quasiment ruinés que les Anglais étaient venus frapper à la porte avec les six autres pays de « l’alliance de libre-échange ».

Comme dit l’autre : « wait and see ».

 


L’EURO MAL NOTE

 

 Euro

Les agences de notation jouent-elles un rôle excessif et leurs avis sont-ils crédibles quand il s’agit des dettes souveraines ? On ne s’empêchera pas de penser que leur siège new-yorkais n’est pas pour rien dans les avis ciblés sur la zone euro alors que la dette américaine plonge les Etats-Unis dans une situation bien plus périlleuse, ce qu’elles semblent ignorer, tout  comme elles avaient omis de dégrader Lehmann Brothers. On connait la suite.

Tentative de déstabilisation…

A quel jeu jouent-elles ? Il fallait en effet à Standard & Poor’s un sens particulier de la provocation pour annoncer lundi dernier en soirée la possible dégradation de la note de crédit des Etats AAA de la zone euro au motif  que la gouvernance économique de leur club est défaillante, alors que Paris et Berlin venaient d'annoncer une initiative déterminante sur le renforcement de la discipline budgétaire au sein de la zone. L’agence américaine voudrait relancer la déstabilisation des marchés au moment où ceux-ci commençaient à se calmer, qu’elle ne s’y prendrait pas mieux. A croire que l’Euro gène et que les initiatives qui sont prises par le tandem germano-français pour renforcer le crédit de la monnaie unique la dérange. On connait le pouvoir prophétique autoréalisateur que ces agences ont sur les marchés : il leur suffit d’annoncer la catastrophe pour qu’elle se réalise. Cet avertissement ne peut qu'alimenter le procès en sorcellerie instruit depuis quatre ans maintenant à l'encontre des juges de paix du crédit.

… ou service rendu à la zone euro ?

C'est pourtant un service que Standard & Poor’ vient de rendre à la zone euro. A la veille d'un Conseil européen capital, cette alerte accroît en effet l'obligation de résultat des 27 dirigeants de l’Union. D'abord, en menaçant de dégradation, sans faire de détail, aussi bien des cancres que des Etats aussi vertueux que la Finlande et le Luxembourg ou aussi dynamique que l'Allemagne, l’agence américaine indique que le temps du chacun-pour-soi est passé, que la crise est devenue systémique et qu'il s'agit bien de sauver l'ensemble de la zone euro. Surtout, sa menace rappelle à la raison des états prêts à se méprendre sur le signal que leur envoient les marchés depuis quelques jours et qu'ils interprètent la détente actuelle comme la marque d'une confiance retrouvée, comme le résultat des initiatives déjà annoncées (plan de rigueur italien, gouvernance améliorée). Or il n'en est rien. Si les marchés montent depuis une semaine, s'ils ont à peine fléchi hier, c'est parce qu'ils anticipent des mesures historiques de la part de la BCE demain, et de la part des dirigeants européens lors du sommet qui suivra.

Vers un fédéralisme budgétaire redéfini.

Mis en avant récemment comme solution à la crise, le fédéralisme budgétaire a le vent en poupe. Mais la zone euro en est encore bien loin. Elle constitue un cas unique d'union monétaire sans véritable intégration budgétaire. Moins de 3 % des dépenses publiques y sont centralisées, alors qu'un Etat fédéral contrôle généralement plus de 40 % du budget de l'Union. Certes, déplacer quelques points de TVA vers une entité supra-européenne pourrait permettre de financer un programme d'émission obligataire, mais les Etats nationaux continueront à gérer l'essentiel des budgets. Il est cependant essentiel, si on veut redonner du crédit à la monnaie commune, de faire oublier un laxisme budgétaire en partie à la source de la perte de crédibilité du Pacte de stabilité européen. Il est peu aisé de mettre en place un système crédible d'incitations après avoir abandonné tout ce qui garantissait une discipline budgétaire, et difficile en effet pour la France et l'Allemagne de proposer un nouveau pacte de stabilité, après avoir montré leur capacité à contourner l'ancien. Ne cherchons pas plus loin la défiance des agences de notation. S'appuyer sur une administration extérieure qui a fait ses preuves (le FMI !) pour allouer des ressources de la BCE est sans doute la seule solution à court terme.

Il y a au moins une note positive à retirer de l'histoire : ces événements peuvent déboucher sur les réformes ambitieuses nécessaires à l’union monétaire !  Et pour le coup, on pourra dire merci à l’agence de notation qui aura mis la pression au bon moment.

 


SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Le discours de Toulon a déclenché une avalanche de commentaires variés et parfois excessifs, selon leur origine, mais ce qui était inattendu ce sont les propos germanophobes  aux références historiques de sombre mémoire tenus par des leaders de gauche : comparer Angela Merkel et l’Allemagne d’aujourd’hui à Bismarck et à la Prusse n’est pas à l’honneur d’Arnaud Montebourg, et rappeler le mauvais souvenir de Daladier revenant de Munich pour dépeindre la situation de dialogue et de coopération  entre les deux pays actuellement, c’est une insulte aux deux protagonistes que sont la Chancelière et le Président de la République. Lamentable dans la bouche du député PS Jean-Marie Le Guen. Et le Premier Ministre, François Fillon a eu bien raison de rappeler François Hollande à l’ordre pour qu’il tienne ses  « troupes ».  Passe encore que ces mots outranciers viennent de la patronne du Front National. Elle nous a offert ce week-end un come-back sur le mode « chassez le naturel, il revient au galop » : Marine Le Pen nous montre son vrai visage de haine et de violence en renouant avec le vocabulaire habituel de son père : « la France à la schlague », « la France mise sous tutelle de la même manière que madame Bettencourt » , « M. Sarkozy n’aime pas la France »… Elle cache son nationalisme haineux derrière ce qu’elle croit être du patriotisme. En la matière, nous n’avons pas de leçons à recevoir d’elle. On frémit à l’idée que des gens comme elle puissent accéder au pouvoir.

M. Mollet a mis du temps à commenter, pour nous sortir finalement une phrase creuse dont il a le secret : « La parole de Sarkozy s’est épuisée »  a-t-il doctement énoncé. Et faute de réponse crédible, son entourage a trouvé comme diversion d’ergoter sur le caractère même du discours : de Président ou de candidat ? Le PS choisit évidemment le second qualifiant. Comme Nicolas Sarkozy est en campagne permanente depuis 2007, ce sera difficile de différencier Toulon 2 de Toulon 1… querelle de second ordre vu les circonstances. Cet épisode, suivi hier de la visite de la Chancelière aura eu le mérite de réveiller la meute, l’ineffable Moscovici en tête, peu avare d’épithètes homériques, avec un avis sur tout et l’art d’inverser les rôles, art consommé au PS. Ainsi, il s’en prend à tout le monde : Guéant fait de la basse police en exhumant un PV de DSK au bois de Boulogne et son comportement est méprisable, et bien mieux, refusant de condamner les propos germanophobe de ses amis, avec la plus parfaite mauvaise foi, il « condamne la manipulation grotesque de l’Elysée anti-PS sur l’Allemagne » ; tandis que « Nausée » Hamon juge incroyable le procès en germanophobie fait à son parti (il doit être sourd)… Le dernier rebondissement c’est le déplacement du candidat PS à Berlin au congrès du PSD. On retiendra qu’en dehors des pronostics électoraux, il a reçu un accueil plutôt frais sur les « eurobonds » et courageusement il reporte la « règle d’or » à après les élections. Bref, la situation actuelle mérite mieux que des commentaires convenus écrits à l’avance avec comme rhétorique celle de l’échec de Nicolas Sarkozy dans tous les domaines et pour solutions des annonces dilatoires. M. Mollet est à la hauteur de sa réputation.

Episode inattendu, cette semaine, c’est celui de ce billet de mauvais goût écrit par Patrick Besson dans le point, raillant l’accent d’Eva Joly. Déchaînement furieux à gauche. On parle même de racisme et de xénophobie. C’est donner beaucoup d’importance à un billet qui se voulait de l’humour. Mais enfin, ce journaliste n’a rien inventé… Pas de quoi fouetter un chat. Que dira-t-on aux humoristes qui brocardent son style et ses lunettes ?

Bayrou a fait son « coming out » , électoral s’entend. Il dit « aborder avec gravité et bonheur » sa troisième campagne présidentielle. Seulement l’histoire ne se répète pas, si on peut souligner sa constance, en même temps on ne peut s’empêcher de constater que son espace politique est broyé par le contexte économico-politique. D’un côté, François Hollande marche sur ses plates-bandes centristes côté gauche, tandis que de l’autre, Hervé Morin, Jean-Louis Borloo et les centristes de l’UMP s’attachent à capter leur part d’électorat de centre droit. Le vote utile, surtout si la Le Pen est menaçante risque d’être fatal à son score. Comme le dit si bien Jean-Louis qui n’envisage pas de changer d’alliance, il « ne croit pas à un gouvernement centriste en l’état actuel des institutions ».

Côté UMP on fait de son mieux pour répondre aux attaques de la gauche. Même Greenpeace s’en mêle, avec son habitude des opérations médiatiques. On voudrait nous faire croire qu’ils ont mis nos centrales nucléaires en danger, alors qu’il n’en est rien. Jean-François Copé s’attache à faire émerger une nouvelle génération qui apparait de plus en plus souvent dans les débats ou les prises de position : Valérie Rosso-Debord, Franck Riester, Jérome Chartier, Laurent Wauquiez. Et il faut dire que faute d’être aguerris, il n’en tiennent pas moins la route, en connaissant leurs argumentaires et leurs dossiers sur le bout des doigts. 

Les positions prises par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devront être validées par le Conseil européen de jeudi et de vendredi. Il faut se réjouir de voir la France et l’Allemagne sur la même ligne pour défendre l’Euro et l’Europe. La pression est mise par Standard and Poor’s sur le AAA de la France et des autres pays de l’Euroland. Tant que les 27, ou à défaut les 17, n’auront pas réglé par un accord de fond unanime la manière de gérer les dettes souveraines, les officines anglo-saxonnes continueront à alimenter la spéculation. Mais les sarcasmes de la gauche et les sondages qui lui sont favorables contribuent à nous tirer vers le bas. Jeu électoral, mais jeu dangereux. Sur la règle d’or elle se révèle incapable de la moindre grandeur d’âme, alors ne parlons même pas d’intérêt national !

 


L’EURO VAUT BIEN UNE BATAILLE

 Euro

Malmenée par la crise des dettes d’Etat et critiquée par les souverainistes, la monnaie unique mérite qu’on se batte pour l’empêcher de sombrer.

Avons-nous vraiment intérêt à garder l’euro ?

Répondre par l’évidence n’est pas satisfaisant. Et même si nous nous sommes habitués à voyager en Europe en appréciant la commodité de ne plus avoir de change, ce n’est pas suffisant pour justifier de son existence. Le fait qu’il n’existe aucun plaidoyer documenté pour argumenter ne rend pas la tâche facile.

Pourtant, il existe au moins trois raisons de garder notre monnaie européenne.

Les grandes puissances, qu’il s’agisse de l’Amérique ou de la Chine,  souhaitent son maintien parce que la devise européenne leur apparaît comme un pilier essentiel d’une Europe économique dont l’équilibre de la planète a besoin. A moyen terme, c’est même géostratégique : l’euro  empêchera que se constitue un dangereux face-à-face entre la Chine et les Etats-unis.

Malgré tout, depuis 12 ans, les résultats de l’Euro sont plutôt flatteurs. La monnaie unique a permis de contenir l’inflation, de développer l’emploi qui s’est accru de 15 millions de postes depuis 1999 (contre 5 millions dans la décennie précédente),  de faire progresser le PIB par tête de 12% (la même chose que les Etats-Unis), et la balance commerciale de la zone est équilibrée en dépit du déficit de certains pays. Bref, l’Euro  a consolidé le marché et évité que n’éclate une guerre des monnaies qui n’aurait pas manqué d’arriver en ces temps tourmentés.

Enfin, l’Euro est devenu une monnaie de réserve. Il représente 1/3 des réserves détenues par les banques centrales. C’est un grand marché concurrent du dollar qui a vu le jour, qui permet des effets d’échelle, apporte des liquidités à coût plus bas et donne du travail aux banquiers européens, ne serait-ce que par la mobilité interne de l’épargne…

L'impossible sortie.

Il faut évidemment ajouter que sortir de l’euro est quasiment impossible, hors de prix et cela conduirait à une déflagration bien pire que la crise actuelle. Une étude de chez Natixis estime à 10 000 euros par européen la première année, puis 3500 euros les années suivantes, le coût de l’éclatement de la zone euro. Avec un effet de domino instantané : désastre pour les banques, guerre des changes, taux d’intérêts et inflation élevés. En comparaison, l’abandon total de la dette grecque coûterait 1 000 euros par personne.

Une crise politique.

D’ailleurs, la crise que nous traversons n’est pas une crise de la monnaie. C’est une crise de la gouvernance de la monnaie. Faute d’avoir adopté la constitution qui donnait les outils de cette gouvernance, c’est le laxisme et les égoïsmes nationaux qui ont prévalu : trop d’états, à commencer par la France, n’ont pas respecté les critères de Maastricht sur l’endettement. Les pays ont stimulé la consommation pour maintenir leur croissance en creusant les déficits. Voilà pourquoi le retour à l’orthodoxie et des progrès de gouvernance sont absolument nécessaires. Il n’est pas utile, pour cela, d’utiliser les « grands mots » de fédéralisme ou d’intégration. Il suffit d’être pragmatique et de se doter des règles communes nécessaires (elles existent en grande partie) et des moyens de les faire respecter.

L’Euro reste notre destin. Le chemin de sortie de la crise est d’abord politique.

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

 

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Lundi : Mme Aubry a déclaré qu’elle était favorable à la dépénalisation du cannabis. En même temps Arnaud Montebourg déclare qu’elle lui a proposé un « ministère » en échange de son soutien…La sériale menteuse dément. Il n’y a pas de lien entre les deux échos, évidemment. / - Mosco est fâché qu’on ait pu appeler son candidat « Babar » et appelle à un débat « digne » : il nous fait bien rire et c’est drôle comme  il est oublieux des épithètes homériques dont lui et ses compères (ou commères) ont affublé Nicolas Sarkozy.

Mardi :  Accord PS-EELV : 24-24 (24 sièges aux législatives contre 24 centrales fermées…) / - Le Président s’en prend aux frauderus de la sécu : plus qu’une affaire de gros sous, c’est une exigence morale pour notre pacte social. Encore fallait-il le dire. Merci Sarko. / - 1 jour de carence pour les fonctionnaires (c’est nouveau) et 1 de plus, donc 4 pour le privé. On n’est pas obligé de conclure qu’ 1 fonctionnaire vaut 4 salariés du privé… / - Injures raciales : Brice est relaxé. On n’entend guère les médias….       

Mercredi : « Mollet » a présenté son équipe de campagne pléthorique : il faut faire plaisir à tout le monde. Une habitude chez lui. Mais c’est la cacophonie sur l’accord avec les Verts : où est donc passé le mox ? / - La candidature Duflot à Paris déclenche une tempête : un nom prédestiné, sûrement. Comme Delanoë. On pariera qu’ils vont tout faire pour qu’elle se noie. / - Même concert de protestation à Lyon pour accueillir Meirieux: ben mon Colomb ! / - Plus sérieux : la France rappelle son ambassadeur en Syrie. Bachar ne veut rien entendre.

Jeudi : Heureusement, y a le Beaujolais nouveau (et le saucisson). / - Claude Guéant, à Montfermeil, rappelle que les immigrés doivent respecter nos coutumes et appendre notre langue… au risque de perdre leur titre de séjour. On est d’accord. / - Nouveau thème pour l’UMP : organiser un « Grenelle » de la finance écoresponsable. Pour verdir notre économie ? / - Le mox est réapparu dans le texte de l’accord, et Mollet mange son chapeau. Quelle fermeté ! / - Nicolas Sarkozy ne veut pas de plan social chez PSA.

Vendredi : Où est donc passée Eva ? Elle est partie digérer l’accord avec le PS en se mettant à la diète… médiatique. Sa candidature a du plomb dans l’aile. / -  « L’ordre et la morale », un film sur la prise d’otages d’Ouvéa, mais version vue par l’œil gauche. Partisan et partial, oubliant au passage le vote à 95% des calédoniens pour la France et l’assassinat de 6 gendarmes…

Samedi : MLP présente son programme au cours d’un banquet : plus flou, tu meurs. Posture et cris d’orfraie ne font pas une politique sérieuse. Mais, magie, elle promet du pouvoir d’achat !!! / - Mollet veut faire oublier l’épisode calamiteux avec les Verts par un meeting à Strasbourg avec les jeunes socialistes. Carnet de chèque (en bois) en main. / - Eva Joly s’est fait portée pâle au conseil fédéral des Verts. / - En appelant à généraliser le dopage, Noah crée la polémique : affligeant. Quel exemple pour les jeunes ?

Dimanche : Victoire absolue de la droite… en Espagne. Au programme : l’austérité remplace l’austérité / - Le Nouveau Centre est divisé sur la candidature Morin : le roi est nu ! / - Le meurtre d’Agnès : l’incroyable silence autour du passé du meurtrier et encore les experts psychiatres … C’est bien triste !

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

 

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Lundi : François Fillon a présenté son nouveau plan d’ajustement budgétaire. Caractéristique : équilibré. Il s’agit d’adapter le budget aux nouvelles prévisions de croissance. Comme d’habitude, les commentaires de l’opposition sont ou mensongers (favorise les riches) ou hors sujet (ce n’est pas le moment d’une réforme fiscale). / - Chevènement : le retour du looser.  Il veut se présenter à la présidentielle. Un vieux fantasme qui le fait trémuler. / - Eva Joly lance un ultimatum au PS sur le nucléaire. Hollande répond sur France 2 qu’il fera l’EPR. Début du feuilleton.

Mardi : rupture des négociations PS-Ecologistes sur le contrat de gouvernement et le partage des circonscriptions. Psychodrame alimenté par Noël Mamère./ - A l’Assemblée François Baroin fait disjoncter le groupe socialiste avec le mot « par effraction » pour qualifier leur arrivée au pouvoir en 1997. Il faut dire que le gouvernement venait de subir une pluie d’accusations et d’insultes à répétition. / - La droite sociale propose une baisse de 10% des indemnités des députés. / - François Hollande réduirait de 30% le salaire du Président et des membres du gouvernement. Laurent Wauqiez lui propose de commencer tout de suite comme Président du conseil Général de son département surendetté.

Mercredi : EPR (suite) : Chevèement approuve la fermeté de « Ch’Mol » tandis que Fabius glisse une peau de banane sur la sécurité. Sympa les socialo entre eux. / Aura-t-on des coupures de courant au plus fort de l’hiver : voilà qui est plus prosaïque que le débat fumeux sur le nucléaire ? Se c’était le cas, ce serait la faute des allemands qui ont fermé 9 centrales sans avoir prévu de production de remplacement. L’interconnexion des réseaux fait le reste. / - Nouvelles révélations sur DSK : des textos très… compromettants dans l’affaire du Carlton.

Jeudi : Le SMIC sera revalorisé de 2,1% le 1er décembre. / - Le gouvernement débloque 14 Millions d’€ de plus pour les universités, dans le cadre des investissements d’avenir. / - Jean Arthuis, le sénateur centriste mayennais a été chargé d’une mission sur l’euro par François Fillon.

Vendredi : Berlusconi out ! Le « cavaliere » a donné sa démission de 1er Ministre après avoir gouverné pendant 17 ans. Il est remplacé par Mario Monti et un gouvernement d’union nationale de « techniciens » : en jeu calmer les marchés. / - En Grèce enfin un nouveau 1er Ministre aussi et un gouvernement d’union. Objectif : appliquer le plan de redressement qui prévoit l’abandon de la moitié de la dette. / - A Paris, Nicolas Sarkozy propose de faire du 11 novembre, un jour de commémoration de tous les morts de la guerre. Il n’y a plus aucun ancien combattant de la « grande guerre ». / - Duflot au PS : « L’EPR, une catastrophe ». La catastrophe, c’est elle !

Samedi : Nucléaire (suite) : les négociations avec le Verts-PS sont au point mort. Qui a le plus à perdre ? / - DSK dénonce un « lynchage médiatique » : si c’est le cas, c’est par les couilles, non ?

Dimanche : « François Hollande, un capitaine de pédalo pour affronter la saison des tempêtes »… C’est Jean-Luc Mélenchon qui l’affirme dans le JDD. / - En Espagne, un raz-de-marée de la droite se prépare avec 17points d’avance dans les sondages à une semaine du scrutin. / - Sarkozy gagne 4 points et Hollande en perd 3 selon un sondage Opinionway.

 


ARCHIBALD REMONTE SUR LE PONT

 

Mille milliards de mille millions de mille sabords ! Qu’est-ce qui nous a valu ce quinquennat de concentré de déluges de tonnerre de Brest ! Heureusement qu’on a un capitaine qui se bat et qui tient la barre dans ces tempêtes successives. Même la nature semble s’en mêler, accumulant les catastrophes naturelles à un rythme jamais vu.  Heureusement nous avons l’opposition  pour nous faire rêver… Tu parles Charles ! En France l’opposition ne s’oppose pas, elle dénigre, elle ment par omission, elle tempête-dans-un-verre-d’eau, elle « méthode-coué » ses contre-vérités populistes, elle « justice-à-gogo » à tout bout de champ. La toile toute faite du décor si elle prenait le pouvoir : un cauchemar.

Que penser du G20 ? Papandréou avec son histoire de referendum a mis l'Europe en position de faiblesse, et de ce fait, la France n'a pas réussi à atteindre tous les objectifs de sa présidence du G20. La crise de la zone euro a dominé la rencontre et les pays émergents sont restés sur la réserve. Le 1er Ministre grec aurait-il voulu rendre service à ses copains socialistes français pour empêcher Sarkozy d’en tirer trop de profit ? Sabotage ? On peut se le demander. Les grecs veulent le beurre et l’argent du beurre au risque de lasser les pays de l’Euroland où ils sont entrés par « effraction » (merci Baroin). A cela il faut ajouter le maillon faible italien, le « cavaliere-sauteur » n’a plus aucune crédibilité. On ne pourra donc pas se plaindre de la solidité du couple franco-allemand qui a permis de sauver les meubles.

Au débit : la prudence des pays émergents qui ont choisi d’attendre pour voir, avant de s’engager dans une aide à l’Europe, Chine en tête. Le renforcement du FMI est remis au début de l’année prochaine faute d’accord sur la méthode. Pas d’avancée non plus sur la politique de change de Pékin, sauf de vagues promesses d’évolution. La taxe sur les transactions financières ne faisant pas l’unanimité, elle est seulement évoquée .

Mais il y a quand même des avancées significatives : d’abord sur la relance économique sur mesure selon les pays, ce qui est gage de souplesse : les pays dont les finances publiques restent « solides » se sont engagés à prendre des mesures pour soutenir la demande intérieure. Une autre avancée : le volet social apparaît pour la première fois et concrètement : un groupe de travail du G20 sera mis en place avec pour priorité l'emploi des jeunes. Des progrès plus décisifs ont été obtenus sur la régulation financière avec la publication d’une liste de 29 banques systémiques à supervision renforcée et une liste de 11 pays dits « paradis fiscaux »…

Demi-échec diront les pisse-vinaigre, demi-succès diront les réalistes.

A cette occasion notre candidat "Gauche molle" dit « Ch’mol » a trouvé le moyen de se ridiculiser, campé dans le dénigrement antisarkozyste qui lui colle à la peau comme un morpion sur les roustons d’un sans-culotte. Ne pouvant être qu’un « commentateur » extérieur, il ne pouvait se faire valoir qu’en étant désagréable. Il y aurait pourtant une autre manière de faire, celle d’avoir l’élégance de reconnaître le travail accompli au service de la France, même quand il est le fait d’un adversaire. J’ai dit « élégance » ? Où ai-je la tête, il y a longtemps que les leaders du PS ont perdu de vue ce mot qui ne fait pas partie de leur culture !

                                                                               Votre Archibald

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

 

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Lundi : Jean-Paul Huchon, le Président socialiste de la Région Ile-de-France, a confondu vitesse et précipitation : il s’est fait flasher à 171 km/h au lieu de 130. Permis retiré. C’est la deuxième fois. Récidiviste ! Pourtant les socialistes sont censés donner l’exemple. / - Hervé Gaino, le conseiller du Président était en Corrèze pour porter la « bonne » parole. Un département « exemplaire » sous tutelle de l’Etat à cause de sa dette. C’est qui déjà le président de son Conseil Général ? / - Villepin de plus en plus seul : le député Daniel Guarrigue vient de se rallier à la candidature de… François Bayrou. Pas un bon choix non plus !

Mardi : Arnaud Montebourg annonce qu’il va lancer son mouvement politique : « Nouvelle France » ou comment faire du « neuf » pour l’avenir avec les vieilles lunes marxistes du XIXème siècle. / - Morano a crié à Dati : « ça suffit ! » : en rappelant que l’enfant terrible de l’UMP avait été servie sur un plateau en « or massif ». S’il y en a une qui ne doit pas se plaindre, en effet, c’est bien elle. / - Le parlement a donné le feu vert aux garanties de Dexia pour le démantèlement de la banque franco-belge.

Mercredi : Bataille pour le perchoir en perspective, enfin, si la gauche passe (y’en a qui vendent la peau Sarko…) : le secrétaire du PS de la Rochelle pose sa candidature et contre Ségolène Royal qui a annoncé son intention de se présenter aux législatives dans le port charentais. On va encore bien se marrer ! / - « Les Guérini ont mis en place un système mafieux » : c’est Arnaud Muselier qui l’affirme dans un livre qu’il vient d’écrire. / - Laurent Wauquiez veut réserver les logements sociaux à ceux qui travaillent. L’occasion de redire qu’on n’en a jamais construit autant que cette année (130 000, contre 40 à 50 000/an sous Jospinou). Une vérité que le PS n’aime pas entendre. / - Bayrou déclare, à propos du sommet européen : « Il ne s’agit pas d’aider la Grèce, mais la France ». Justement, il faut aider la Grèce pour éviter l’éclatement de l’Union Européenne, donc c’est aider la France. CQFD.

Jeudi : accord européen : ouf ! Le tandem Merkel -Sarkozy a réussi la « synthèse ». / - Nicolas Sarkozy à la télé : agir au rythme de l’actualité et les pistes pour l’avenir : croissance revue, budget corrigé, poids lourd franco-allemand, objectif 2016, et la martingale de la réussite : moins d’assistanat, plus d’investissements d’avenir./- Aubry : « l’accord européen n’est pas à la mesure de la gravité de la crise ». Mais qu’aurait-elle donc fait ? Décider toute seule ? La critique est facile. / - Marine le Pen : « Nicolas Sarkozy est l’avocat fatigué d’une monnaie à l’agonie » et elle c’est la « madone rabâcheuse d’arguments éculés ».

Vendredi : Grève à Air France, en pleines vacances, histoire d’emmerder les gens un peu plus. Ils le font exprès, ne cherchez pas. / - « Ch’mol »  au JT de France 2 tente de répondre à Sarkozy. Ses arguments n’arrivent pas à la cheville du Président. Mais c’est sûr qu’il n’aime pas qu’on mette les socialistes devant leurs responsabilités sur les retraites et les 35 heures. Il tente vainement de minimiser la dépense de ses 60 000 postes de prof en plus. Ce qu’il y a de terrible avec les socialistes, c’est leur malhonnêteté intellectuelle qui consiste à faire comme si le président avait gouverné sans avoir eu à subir la moindre crise. / - François Fillon a « déclassifié » les documents Karachi –comme il s’y était engagé-. Que la justice fasse son boulot.

Samedi : On aura tout vu, voilà que les « catho » intégristes manifestent à leur tour. Au nom de la France chrétienne. Bon, alors là, y’a du boulot ! / - Grave débat : combien coûtent 60 000 enseignants. 2,5 milliards sur 5 ans disent les socialistes, qui sortent aussitôt des gros mots. 7,5 milliard rétorque le Ministre de l’Education. Et il a raison : 12 500 enseignants par an supplémentaires c’est 500 millions, mais qui se cumulent : 500 millions (N) + 1 milliard (N2) + 1,5 milliard (N3) + 2 milliards (N4) + 2,5 milliards (N5) = 7,5 milliards en cumulé sur 5 ans. Conclusion : « Ch’mol est un menteur et c’est Lang qui est fâché avec le calcul (mais ça on le savait déjà !)

Dimanche : Le PS joue le réflexe « nationaliste » au sujet de la participation de la Chine au fonds de soutien européen. Curieux ! Giscard, lui, y voit une preuve de l’intérêt pour l’Euro. Question d’ouverture d’esprit, sûrement. /

 


UN CAPITAINE GRAVE ET SERIEUX

 

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De la cohérence et du sens : voilà ce qui ressort de l’entretien du Président de la République à la télévision, suivi par près de douze millions de Français. On n’empêchera pas les responsables du parti socialiste de commenter sur le mode ironique. Mais présenter Nicolas Sarkozy comme un incapable, qui est leur passe-temps favori, ne colle pas avec la réalité que le pays a pu constater après le Conseil européen de Bruxelles. Ce sont bien les idées françaises qui ont prévalu au renforcement du fonds de soutien et à l’abandon de la moitié de la dette privée grecque, et le tandem franco-allemand a, encore une fois, bien fonctionné. Aussi, laissons-les à leurs slogans creux, à leurs effets de paroles de procureurs débutants, à leurs leçons obsolètes.

De la cohérence pour expliquer pourquoi on en est arrivé là : la dette ne date pas d’hier, et à défaut des médias, l’histoire retiendra que les décisions emblématiques prises par les socialistes, la retraite à 60 ans et les 35 heures ont pesé lourd dans l’affaiblissement de notre industrie. Et puis, comment peut-on faire semblant d’ignorer que son mandat essuie crise sur crise venue de l’extérieur. Alors c’est sûr, la dette a augmenté. Ils auraient fait quoi, la gauche ? Probablement pire avec des dépenses inutiles de relances de la consommation. Malgré tout le pouvoir d’achat a-t-il été maintenu ? Oui, il a même continué à faiblement progresser au plus fort de la crise financière. Le pacte social a-t-il été préservé ? Oui, à l’évidence, malgré la chute vertigineuse des recettes au plus fort de la récession. Le cap choisi a-t-il été le bon ? Oui, puisque nous avons connu la récession la plus faible des pays développés. Nous avons un Président qui tient la maison et sa place sur la scène internationale.

Du sens : Nicolas Sarkozy a fait preuve de pédagogie pour montrer que nous avons besoin de l’Europe, que l’Euro est une conquête qu’il faut défendre. L’euro n’est pas en crise, c’est la deuxième monnaie du monde, et elle est forte, trop forte même. Ce qu’il faut, c’est en améliorer la gouvernance monétaire, et il faut que la gouvernance économique progresse.  Nous devons prendre conscience que l’Europe a un PIB trois fois supérieur à celui de la chine et que sa monnaie sera une des trois mondiales avec le Yuan et le dollar dans vingt ans. L’axe franco-allemand est primordial par son poids politique et économique. C’est vrai, en écoutant la France plus tôt, l’Allemagne aurait permis d’avancer plus vite et à meilleur compte sur le problème de la dette grecque. Mais l’Europe est ainsi faite qu’on ne décide pas seul, ce que semblent ignorer nos gens de gauche. Relativisons aussi, la Grèce, c’est peanuts dans le PIB de l’Europe. La marche vers plus d’intégration est nécessaire et se fera. Si on avait voté la constitution, on n’en serait d’ailleurs pas là. C’est pourquoi les leçons de M. Fabius sont plutôt mal venues. Voilà un socialiste qui s’est toujours trompé : sa dernière erreur, c’est d’être allé dans le camp de Martine Aubry, la perdante.

Mais Nicolas Sarkozy s’est présenté aussi en capitaine soucieux de ménager les Français modestes et les classes moyennes. La croissance économique ne se décrète pas et la consommation n’est qu’un moteur auxiliaire, mais qu’il faut ménager en période de vaches maigres. L’économie est mondiale, la nôtre est beaucoup plus imbriquée qu’on ne le croit dans le processus, en fragmentation des process industriels, approvisionnement en produits semi-finis et composants. Ceux qui parlent de protectionnisme feraient bien d’être prudents. Les temps nous imposent deux contraintes qui sont valables pour tous : revenir à l’équilibre de nos finances publiques, ce qui suppose des économies dans les dépenses, et c’est le seul moyen de parvenir au seuil qui permettra de commencer le désendettement ; retrouver le chemin de la croissance en redonnant de la compétitivité à nos entreprises, ce qui suppose des transferts d’impôts. Les marges de manœuvre sont minces, et le Président a raison de ne céder ni au laxisme ne à l’excès de rigueur. Sachant qu’au moindre faux pas, les marchés financiers nous ferons payer au prix fort : un point de taux d’intérêt c’est 15 milliards d’euros.

A qui faire confiance ?  Au capitaine qui tient le cap. Mais faudra-t-il attacher les Français au mât pour qu’ils ne cèdent pas au chant des sirènes socialistes ????

 


DANS LES CARTONS DE TRYPHON

 

 Galileo

 GALILEO, LE GPS EUROPEEN

Après bien des avatars Galileo est enfin entré dans sa phase opérationnelle avec la mise en orbite par une fusée Soyouz partie de Kourou, des premiers satellites du programme. C’est l’aboutissement d’une longue histoire qui montre que lorsque l’Europe veut, l’Europe peut.

Le programme européen de radionavigation par satellite Galileo a pour objectif principal de doter l'Union européenne de son propre système de positionnement et de datation par satellite afin de garantir son indépendance vis à vis des autres dispositifs existants, et plus particulièrement le GPS américain. Ce programme doit donc permettre à l'Europe de répondre aux enjeux stratégiques mais aussi sociétaux, économiques et industriels liés au développement considérable des marchés de ces technologies spatiales de positionnement et de datation.

Galileo est un ensemble autonome basé sur une constellation de 30 satellites (27 satellites actifs + 3 satellites en réserve) en orbite à moyenne altitude (23 222 Km), qui émettent des signaux compatibles et interopérables avec les autres systèmes mondiaux de navigation par satellite existant (GPS américain et Glonass russe). Il comprend également une vaste infrastructure terrestre déployée à travers le monde. Galileo offrira 5 services de couverture mondiale destinés à des usages distincts (service ouvert, service commercial, service sauvegarde de la vie, service public réglementé, service recherche et sauvetage).

La phase IOV de développement du programme Galileo, sous la responsabilité de l’agence spatiale européenne (ESA), est en cours d’achèvement : les 2 premiers satellites ont été lancés avec Soyouz depuis le centre spatial guyanais, le 21 octobre dernier. Les 2 derniers seront mis en orbite de la même façon durant l’été 2012.

Ce programme européen a pris six ans de retard, uniquement à cause des États. Galileo, qui n’est donc pas l’échec qui réjouissait les europhobes, est une démonstration éclatante que l’Europe peut faire de la politique industrielle à condition qu’elle soit gérée collectivement afin de contourner les égoïsmes nationaux. En décembre 2005 et en avril 2008, deux satellites tests avaient déjà été envoyés dans l’espace (Giove A et Giove B). La phase FOC de déploiement de la constellation a vraiment démarré en juillet 2008 sous la responsabilité de la Commission européenne. 14 satellites devraient être disponibles en milieu d'année 2014. Avec les 4 satellites de la phase IOV de développement, il devrait donc y avoir, en 2015, 18 satellites Galileo en orbite, ce qui permettra la fourniture de services préliminaires et d’un service de positionnement nettement amélioré en combinant GPS et Galileo. Le déploiement du système complet va se poursuivre ensuite et devrait être achevé d’ici 2019-2020.

La constellation fournira un service qui renverra le GPS américain actuel au rang des antiquités. En effet, alors que la précision de ce dernier est de 20 mètres, Galileo offrira une précision de 4 mètres et même de 10 cm pour les services payants (pour les transporteurs aériens par exemple). En outre, il offrira une continuité du signal inconnue du GPS « ouvert » aux civils. Au total, Galileo comptera 30 satellites (dont trois de réserve). Depuis 2009, les Européens disposent déjà du système EGNOS qui améliore, grâce à 40 stations terrestres, la précision des signaux du GPS. Il faut enfin savoir que les signaux du GPS et de Galileo sont totalement compatibles et pourront fonctionner avec les navigateurs actuels.

Le CNES a fortement participé aux phases de test et d’expérimentation en préparation pour Galileo (avec EURIDIS et EGNOS) ainsi qu’à la définition des signaux utilisés. Le centre de contrôle principal pour la mise à poste des satellites se situe au centre spatial de Toulouse.

Comme quoi, pendant la crise de la dette publique, l’Europe poursuit sa route.

 


GROTESQUE !

 

Hollande doigt pointé

Voilà ce que déclare « Ch’mol » le fortiche : Ah, c’est facile d’être très fort !

« Ce sommet européen serait, paraît-il, celui de la dernière chance. Mais pourquoi s'être mis dans une position aussi dramatique, quand de bonnes décisions auraient pu être prises plus tôt, plus vite, plus fort ? » interroge le candidat du PS à la présidentielle : « J'avais, dès juillet dernier, souligné combien l'accord d'alors était certes nécessaire mais profondément insuffisant. J'avais souligné, comme l'affirmait à juste titre la partie allemande, que la réduction de la dette grecque, au travers d'une décote de 21 % de sa valeur, était insuffisante. J'ai, dès cet été, affirmé que, pour faire face à la difficulté, il fallait recapitaliser le secteur bancaire. J'avais, au coeur de l'été, déploré la grave erreur de Nicolas Sarkozy qui condamnait alors l'émission d'euro-obligations pour enrayer la contagion à d'autres pays européens du défaut de la Grèce. Pourquoi le président français, après tant d'erreurs stratégiques, après avoir contribué à affaiblir la position française en creusant les déficits à coups de cadeaux fiscaux, fait-il preuve de tant d'arrogance, lui si faible dans ces convictions et si bruyant dans ces proclamations ? Dès lors, la France ne peut que participer à un accord a minima, qui, une fois encore, risque d'être insuffisant et trop lent dans sa mise en oeuvre. L'Europe doit pouvoir disposer d'un fonds de stabilisation puissant, simple et rapide dans son utilisation. C'est le seul moyen de décourager la spéculation et de redonner de la stabilité aux Etats, au système bancaire et aux entreprises. »

Sauf qu’il oublie que c’est Nicolas Sarkozy qui a convaincu Angela Merkel qu’il fallait aider la Grèce alors qu’elle ne voulait pas en entendre parler.

Sauf que la création du Fonds de Stabilité est une idée française dont l’Allemagne ne voulait pas …

Sauf que les euro-obligations auraient mécaniquement fait monter nos taux d’intérêt pour les emprunts de 2 ou 3 points, augmentant la facture annuelle des intérêts de 30 à 45 milliards, alors qu’elle est déjà de 48 milliards.

Ce sont les propos irresponsables d’un candidat qui n’a aucune expérience des conseils des chefs d’états européens.

Un carabinier d’Offenbach, quoi !

                                                                    Mille sabords !

 


ENTRE DEUX SOMMETS

 

 Euro

Espérons que ce qui sortira du prochain sommet mercredi prochain sera à la hauteur (si j’ose dire) du travail laborieux entrepris depuis presque deux mois pour faire converger les points de vue vers les solutions durables qui s’imposent et que les européens attendent.  On ne pourra pas dire, sauf à être de mauvaise foi, que Nicolas Sarkozy, une fois de plus n’a pas mouillé la chemise.

Les enjeux sont énormes. C’est l’avenir de la construction européenne ni plus, ni moins, qui  est posé sur la table. Il semble que l’on aille vers un accord global. Des signes encourageants ont été donnés hier au cours de la conférence de presse du Président et d’Angela Merkel. Les tensions perceptibles entre les deux dirigeants n'occultent cependant pas une réalité essentielle : si le couple franco-allemand lâche le gouvernail, c'est toute la zone euro qui chavire.

Les divergences sont réelles entre l’Allemagne que sa situation économique rend forte et lui permet d’exiger une véritable convergence budgétaire et la France fragilisée par sa propre situation de finances publiques. Un accord n'est pas non plus encore trouvé sur les moyens de circonscrire  l'incendie notamment en renforçant la force de frappe du FESF. Les points positifs tiennent dans le rapprochement des points de vue sur la recapitalisation des banques (108 milliards d'euros) et l'effacement d'une nouvelle partie de la dette grecque (plus de 50 %). Paris et Berlin sont enfin sur la même ligne pour presser Silvio Berlusconi d'agir, quitte à... renoncer au pouvoir.

Rassurer le monde entier à la veille du G20 est une nécessité. Les USA et le Japon n’attendent qu’un signe de faiblesse pour faire porter le chapeau de la crise à la confusion européenne, alors que ce sont les anglo-saxons qui sont à la manœuvre sur les marchés pour spéculer sur les dettes.

Le dosage de l’aide à la Grèce est au coeur des négociations. La Grèce vient de recevoir sa tranche de 8 milliards d’euros pour ne pas se retrouver en défaut de paiement. Le dosage de l’aide à Papandréou passe, on le sait maintenant, par un abandon de 50% voire plus de ses créances. Voilà un pays qui ne pourra pas dire que l’Europe est ingrate. !

Réinjecter 100 milliards dans les banques. Le principe est acquis, c’est un autre compromis : anticiper pour ne pas subir. Cet effort se justifie notamment par la décision d’abandonner 50% de la dette grecque. Une opération à mener en prenant garde de ne pas couper l’accès au crédit aux particuliers et aux entreprises. En principe, l’argent public ne sera pas sollicité sauf à travers les Etats et le FESF.

Renforcer le FESF est rendu nécessaire par le défaut partiel grec et la situation d’autres pays. Il risque d’être très sollicité. Sa capacité de 440 milliards d’euros ne suffirait pas s’il fallait secourir l’Espagne ou l’Italie. Le transformer en banque qui se financerait auprès de la BCE permettrait un effet de levier intéressant, mais les traités ne le permettent pas et l’Allemagne est contre. Alors, faudra-t-il le porter à mille milliards ? Pourquoi pas ? C’est de l’argent virtuel, après tout… tant qu’il n’est pas sollicité.

Qui pilotera la gouvernance de la zone euro ? Enfin, les 17 de la zone euro se sont mis d’accord pour que le Président de l’Union soit aussi le pilote de la gouvernance de la zone. Une bonne manière d’assurer la coordination avec les dix autres pays. Mais le principal écueil, le vote à l’unanimité restera une difficulté si l’on veut aller vite. Comment passer à la règle de la majorité : impossible sans réformer les traités et donc un accord … unanime des 27…

Mais l’Europe continue d’avancer quand même par la coordination budgétaire des états. Il reste des efforts importants à consentir pour réaliser une convergence économique et fiscale, passage obligé pour arriver à une mutualisation de la dette et peut-être les « eurobonds ».

  


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

 

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Lundi :
Pas fine la Marine, elle s’est trompé de "Lamy" : une grosse bourde pour une « prétendante » ! / - Fillon au JT de France 2 recadre avec son calme olympien le débat budgétaire : la France s’ajuste au fur et à mesure à la conjoncture. Comment faire mieux. Ah si, voyons : yaka ! / - Jacques Bompard, le bon maire FN d'Orange semble avoir confondu les finances muncipales avec les siennes pour des"dépenses à caractère familial" selon la chambre régionale des comptes. Irréprochables au FN !!!

Mardi : Le commissaire Squarcini est mis en examen pour les « fadettes ». Et contre le journaliste du Monde qui a violé le secret de l’instruction, on ne fait rien ? / - Moody’s story : l’agence met la note de la France sous surveillance. De nouvelles armes pour les spéculateurs. Mais le PS porte une responsabilité dans l’inquiétude qui se manifeste. / - « Méluche » a inauguré son QG de campagne dans une ancienne usine de chaussures. Il n’exclut pas un accord avec le PS… quand il aura inversé le rapport de force. C’est dire ce qu’il pense de « Ch’mol » (Hollande) ! / – Au pavillon Gabriel, l’UMP fait les comptes : le projet socialiste coûtera 255 milliards de dépenses supplémentaires financés par 125 milliards d’impôts en plus. Tout le monde paiera.!

Mercredi : Bonjour Giulia Sarkozy. Voilà une naissance qui va mettre un peu de baume sur le cœur du Président qui en a bien besoin. / - A Angers, Luc Belot (PS) se fend d’un communiqué scandaleux contre Sarkozy et Bachelot. Ce qui est excessif est méprisable. / - Le Sénat a commencé sa guéguerre : il s’oppose à l’encadrement militaire des mineurs. L’Assemblée aura le dernier mot. / - François Hollande s’est rendu en Espagne pour sa première visite à l’étranger : il a rencontré Zapatero qui va être sorti par la droite et Lula qui n’est plus président. Quand on n’a pas d’expérience internationale, il vaut mieux commencer petit bras.

Jeudi : Le tyran le plus sanguinaire est mort : les Lybiens ont enfin eu la peau de Kadhafi./ - Niches : Fillon s’est engagé à ne pas toucher celles qui favorisent l’emploi dans l’artisanat (TVA à 5,5% pour les travaux et dans la restauration). / - En Mayenne, Nicolas Sarkozy a défendu la croissance verte et a défendu le bilan du Grenelle qui devrait incliner les Verts à la modestie.

Vendredi : Carlton de Lille : le nom de DSK circule avec insistance. » Allez venez Milord … ». / - Guéant publie une « bible » de la laïcité / - Marie Dedieu est morte faute de soins. Ses ravisseurs espèrent tirer de l’argent de sa dépouille : la barbarie n’a pas de fond. / - Au sommet européen, Nicolas Sarkozy défend la taxe financière pour financer le développement. Les opinions publiques pourraient lui apporter une aide bien utile.

Samedi : Parlant à Thor (et à travers), Jean-Marie Le Pen ne change pas. Il est comme les vautours qui se repaissent des difficultés de la crise. Il voit sa fille en tête au 1er tour ! Il a le droit de rêver, mais ce serait un cauchemar pour la France pire que la mort de l’Euro qu’il appelle de ses vœux ./ - Hollande, dit « Ch’mol » (gauche molle), est officiellement le candidat du PS. Comme dans l’enterrement de Brassens : tous derrière et lui devant. / - « Go Ch’mol ! » : dans son discours, le candidat socialiste a passé son temps à tirer à boulets rouges sur Sarkozy. Plus facile que de faire des propositions unitaires ! / - Les listes électorales des primaires ont été détruites. Bon, mais qu’est-ce qui nous dit qu’elles n’ont pas été photographiées (et numérisées) avant ?

Dimanche : Il s’en est fallu de peu : 8 à 7 ! L’équipe de France peut sortir la tête haute du Mondial après un match d’anthologie. Respect ! Le match contre les Tongas est oublié. / - Duflot, «  la pie jacasse » des Verts a lancé un ultimatum à « Ch’mol » : sans accord sur la sortie du nucléaire, les écolos pourraient faire cavalier seul. Avec la candidate qu’ils ont, je parie que le candidat socialiste attendra les résultats du premier tour pour négocier. / - Sommet européen : les discussions se poursuivent. Il faudra attendre mercredi pour connaître le résultat. Le tandem Merkel –Sarkozy est à la manœuvre. Comme toujours, il y aura un accord, mais l’Europe ne sait pas avancer vite.

 


LA CRISE GRECQUE POUR LES NULS

 

Grèce Athènes

La Grèce a été la première à plonger dans la crise de la dette souveraine.

Les dirigeants de la zone euro ont approuvé le 21 juillet, un nouveau plan d'aide à Athènes de 109 milliards d'euros, assorti d'une participation des banques et assureurs européens sous la forme d'un échange de dette. Mais dès ce mois-ci, ce plan semble remis en cause, le ralentissement économique le rendant insuffisant. Le 5 octobre, en effet, l'office des statistiques grec a révisé en baisse la comptabilité nationale : le pays serait en fait en récession depuis 2008.

Un cercle vicieux aux conséquences néfastes.

- un secteur public hypertrophié : La Grèce a été la première à plonger dans la crise de la dette souveraine. Une hausse annuelle moyenne du PIB de 4,2 % entre 2000 et 2007 a permis de faire oublier ses déficits structurels. Le modèle social adopté par Athènes a été fondé sur des dépenses publiques généreuses et le maintien d'un secteur public surdimensionné. Celui-ci représente environ 40 % du PIB du pays qui compte quelque 800.000 fonctionnaires civils sur une population active de 5 millions de personnes. Depuis 1993, le ratio de la dette publique rapportée au PIB a systématiquement dépassé les 100 %.

- une économie "parasitée" : Les années fastes  jusqu'en 2007, n'ont pas conduit à résorber la dette publique et, surtout, n'ont pas empêché que l'économie souterraine continue de prospérer, notamment dans les services et le tourisme, avec la fraude fiscale comme conséquence. Un fléau endémique qui se traduit par un manque à gagner « de 10 à 15 milliards d'euros par an » pour l'Etat, selon le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou. On estime par ailleurs, entre 20 % et 30 % du PIB du pays le poids de l'économie « grise » et la corruption qui va avec : un phénomène profondément ancré dans l'activité économique grecque. La crise économique globale s’est traduite en 2009 par des revers soudains dans le tourisme et le transport maritime, deux secteurs d'activité essentiels. Pourtant, le gouvernement conservateur de l'époque n'a pas fait sienne l'exigence d'une plus grande discipline budgétaire. Il a préféré maquiller les comptes publics, comme en 2004 au moment de l’entrée dans l’Euro.

- La crise a révélé la triste réalité : En fait, depuis 2000, la Grèce n'a eu de cesse de transgresser le Pacte européen de stabilité financière. La triche éclate une deuxième fois au grand jour en novembre 2009, lorsque le nouveau gouvernement socialiste multiplie par deux l'estimation de déficit budgétaire pour la porter à 12,7 % du PIB. Ah ! ils peuvent manifester aujourd’hui, les Grecs doivent d’abord s’en prendre à eux-mêmes : laxisme budgétaire, économie souterraine, fraude fiscale, corruption, triche sur les comptes publics… les ont conduit là où ils en sont ; avec une responsabilité collective !

Les banques créancières et la Banque centrale européenne en première ligne.

- "L'Eurosystème" peut faire face : En cas de défaut (faillite) de la Grèce, ce n'est pas tant l'exposition de la Banque centrale européenne (BCE) qui importe que celle des 17 banques centrales de la zone euro, ce qu'on appelle « l'Eurosystème ». D'après une étude de JP Morgan datant de mai 2011, « avec 81 milliards de capital et de réserves, l'Eurosystème a les moyens de faire face à une décote de la dette grecque, même de 50 % de la valeur nominale ». Dans ce scénario très défavorable, ses pertes pour l'Eurosystème s'élèveraient à 35 milliards d'euros, d'après les estimations. Tant que l'éventuelle décote ne dépasse pas 30 %, il n'y aurait pas de pertes. Les banques françaises et allemandes seraient les premières touchées par une restructuration de la dette grecque, mais cela resterait gérable.

- La spéculation aggrave la situation : Si elles connaissent à nouveau des jours difficiles en Bourse, c'est d'abord parce qu'elles sont parmi les plus importants créanciers de la Grèce. Leur exposition totale à ce pays s'élevait fin 2010 à 162 milliards d'euros, selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux. Sur ce montant, la dette souveraine représentait 52 milliards, les banques françaises et allemandes en portant l'essentiel, respectivement 15 et 22 milliards. Cette situation a donc conduit l'agence Moody's à annoncer une possible dégradation de leur notation, pour mieux prendre en compte cette exposition grecque, en précisant bien que les banques françaises figurent parmi « les mieux notées en Europe » et que « même si une dégradation devait avoir lieu, elles resteraient parmi les établissements les plus solides ». Un abaissement de note leur coûterait quelques points de base supplémentaires pour se refinancer, mais elles sont pour l'heure à l'aise sur leur programme de refinancement de l'année. Au pire, la plupart des banques estime globalement gérable une décote de 30 % de la dette grecque. BNP Paribas l'évalue ainsi à 1,2 milliard d'euros, soit moins de la moitié de ses bénéfices trimestriels.

La France n’a pas intérêt à une restructuration de la dette grecque.

- Jusqu'à maintenant, un impact faible pour la France : La France a déjà prêté 9 milliards à Athènes. Un rééchelonnement ne changerait rien, à la différence d'une restructuration. Pour l'heure, l'impact de la crise grecque sur les finances publiques françaises est faible. A court terme, l'Etat encaisse même une marge sur les prêts accordés (la France emprunte à des taux inférieurs à ceux imposés à la Grèce) : ces gains devraient représenter plus de 300 millions d'euros d'intérêts en 2011. Mais tout pourrait changer en cas de restructuration de la dette. Et là, l'exposition de la France serait importante, comme du reste celle des autres Etats membres, même si en théorie ce sont d'abord les dettes privées qui seraient concernées.

- La restructuration aura des conséquences sur la dette française : La France est aussi engagée dans le cadre du Fonds européen de stabilité financière par un apport de garantie qui représente 110 milliards d'euros et qui doit être porté à 159 milliards dans le collectif budgétaire examiné au Parlement. Il n'y a cette fois pas d'impact à court terme sur le déficit, ni sur le programme d'émission de dettes (c'est le FESF qui émet). La garantie viendra néanmoins accroître la dette brute à mesure des émissions du FESF. Surtout, là encore, si un Etat auquel le fonds apporte son secours venait à faire défaut (pas seulement la Grèce), il y aurait appel à cette garantie et impact sur le déficit. La France doit enfin contribuer, à compter de 2013, à hauteur de 16 milliards en apport en capital au Mécanisme européen de stabilité, le futur fonds d'aide permanent.

De nombreux pays sont exposés à la dette grecque.

Les principales économies mondiales ne devraient pas négliger le risque d'une banqueroute grecque tant elles sont engagées dans ce pays. Ce sont 350 milliards d'euros de dette publique ; 110 milliards d'aide internationale sur trois ans  Le tout pour un PIB en 2010 de l'ordre de 230 milliards. A la fin 2010, les prêts publics et privés consentis ou promis par les dix principaux pays créanciers d'Athènes dépassait les 200 milliards d'euros. La France arrive en tête avec 62 milliards et 35 milliards sans les crédits au secteur privé non financier. L'Allemagne suit avec respectivement 50 et 44 milliards. Les Etats-Unis arrivent en troisième position avec 34 et 31 milliards d'euros. Viennent ensuite l'Italie à 19 et 18 milliards, le Royaume-Uni à 14,6 et 9 milliards et l'Espagne à 11 et 10,5 milliards…

La peur de la contagion : un effet de spirale incontrôlable.

- Payer pour éviter le "défaut" (la faillite ) : Si le rééchelonnement de la dette grecque est si problématique, c'est qu'il risque de déclencher des conséquences dramatiques en rafale. Depuis des semaines, la Banque centrale européenne (BCE) et de nombreux dirigeants européens ont mise en garde contre un « effet Lehman Brothers » si la crise grecque s'aggravait. Une mise en défaut de la dette grecque pourrait déclencher une crise de confiance dans la zone euro dont personne n'est capable de mesurer l'ampleur. Le constat des agences de notation aurait pour effet de priver, en partie, les banques du financement de la BCE, qui n'accepterait plus les obligations restructurées en garantie de ses prêts. Cela provoquerait sans doute la faillite d'une bonne partie des banques grecques. La mise sous surveillance mercredi par Moody's des trois principales banques françaises cotées donne une idée des pertes que les banques européennes pourraient essuyer.

- La crainte de l'effet "domino" : Le défaut grec risque aussi de susciter un mouvement de panique sur les autres pays fortement endettés, Portugal, Irlande, Italie, Belgique, déclenchant de nouvelles dégradations des agences et une dangereuse spirale négative. Enfin, un défaut grec pourrait provoquer le paiement des fameux CDS (« credit defaut swaps »), ces assurances contre la défaillance de la Grèce, mettant en danger les émetteurs de ces produits, des banques pour l'essentiel. Avec en résultante une nouvelle récession économique par assèchement du marché financier.

 

 

 

 


POUR EN FINIR AVEC LE PROTECTIONISME

 

 Franceexport

Une idée facile, portée par le contexte international, dont Arnaud Montebourg s’est fait le chantre après Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. C’est un mirage. Elle fait partie des fausses bonnes idées qui peuvent abuser le bon petit peuple peu au fait des mécanismes mondiaux et de l’économie, mais qui peuvent rapporter des voix.

L’histoire nous a pourtant appris où cela menait : au mieux au fascisme, au pire à la guerre, dans tous les cas à la récession, à la pauvreté  et à la décadence. Mais qui connaît l’histoire aujourd’hui ?

Eviter de taper à côté du clou

L’Europe n’est pas plus ouverte que le reste du monde. Le taux moyen de protection de l'Europe est certes très faible (1,47 %), mais il est identique à celui des Etats-Unis (1,43 %) et du Japon (1,41 %). C’est moins que  la Chine qui est à 2,1 %, le Brésil à 6 % et l'Inde à 8 %. Mais la solution c'est de négocier à l'OMC un accord international ! Sans accord, il n'y a qu'une alternative : la protection unilatérale. Or celle-ci générera mécaniquement des sanctions, car nous n’exporterons pas sans nous heurter à des mesures de rétorsions. De plus, il sera difficile de se protéger de nos partenaires européens sauf à revenir 60 ans en arrière, à sortir de l’Union  : c’est un peu comme si on voulait récupérer nos œufs après avoir fait une omelette avec les autres. Nous faisons les trois quarts de nos échanges avec des pays développés qui partagent les mêmes modèles sociaux et environnementaux que nous. Or, la quasi-totalité des Etats européens sont hostiles au relèvement du tarif extérieur commun. Et notre principal concurrent c'est l'Allemagne, pas la Chine. Si nous voulons nous protéger, c'est face à cette dernière qu'il conviendrait de le faire, en sachant que notre déficit avec la Chine n'est que l'équivalent de la somme de notre déficit avec l'Allemagne et la Belgique ; et notre déficit cumulé avec l'ensemble de l'Europe est bien supérieur à celui que nous faisons avec la Chine. Se protéger du monde extérieur à l’Europe, c’est taper à côté du clou.

La protection environnementale et sociale est un leurre.

Les protectionnistes proposent de s’appuyer sur les normes environnementales et sociales pour ériger des barrières camouflées. Là encore, le raisonnement est séduisant : quoi de plus normal que d’exiger une taxe carbone sur un produit qui vient de loin, ou une taxe « sociale » pour rééquilibrer les niveaux de protection sociale. Mais sur la protection environnementale, qui est tout à fait légitime, il faut là encore rester prudent et éviter de céder à la facilité. Car, pour prendre des sanctions dans ce domaine, il faut se référer au contenu en carbone des produits. Or le contenu moyen en carbone des exportations européennes est supérieur à celui des exportations américaines, japonaises et chinoises ! On peut nier cette vérité, mais c'est pourtant la vérité. Nos exportations ont un fort contenu industriel, et il est normal qu'elles génèrent une intensité en carbone plus forte que les exportations chinoises, qui portent sur des produits à plus faible valeur ajoutée, ou sur les exportations américaines dominées par les services. Quant aux salaires, s’ils sont bien entendu plus faibles dans les pays pauvres que dans les pays riches, c’est que la productivité globale y est aussi beaucoup plus faible. Augmenter le coût du travail dans ces pays reviendrait à supprimer leurs avantages comparatifs et à les condamner à la pauvreté ! Et si les désordres des changes engendrés par les manipulations monétaires des Etats empêchent souvent les ajustements de coûts, le libre-échange n’est pas responsable.

L’industrie ne disparait pas. Elle se transforme et s’internationalise.

Derrière le film catastrophe de la désindustrialisation que la France aime se projeter, la baisse de nos effectifs industriels a deux causes essentielles : d’une part, l’externalisation des fonctions de service (gardiennage, nettoyage, cantine) autrefois comptabilisées dans les emplois industriels et passées aujourd’hui dans les services. Au lieu de vendre un bien, on vend de plus en plus un service. Les industriels se font commerçants. Les commerçants se font industriels. D’autre part, la hausse de la productivité dans l’industrie fait que moins d’emplois et moins d’argent sont nécessaires par unité produite. Et surtout, l’influence des délocalisations reste marginale : tous les rapports convergent pour montrer que les délocalisations sont globalement favorables à la croissance économique et à l’emploi. Demandons-nous plutôt pourquoi l’Allemagne est devenue le premier exportateur de biens de haute technologie devant les Etats-Unis, à partir des mêmes facteurs de production que la France (même monnaie et même coût du travail). La plupart des produits aujourd’hui sont le résultat d’assemblages extrêmement complexes à l’échelle de la planète et vouloir opposer des obstacles à cette prodigieuse division internationale du travail est puéril. Si on ferme nos frontières avec nos voisins, comment on fera avec notre Airbus dont les morceaux viennent d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne…? La mondialisation et la mutation de nos économies vers la société de la connaissance ne font que renforcer cette interdépendance des activités économiques et financières. En fait, Nous faisons du libre-échange le bouc émissaire de nos désordres monétaires.

Le libre-échange est un jeu à somme positive, le gain de l’un n’est pas la perte de l’autre.

Prenons un exemple : on voit l’entreprise contrainte sous la pression de la concurrence de fermer ses portes ou de délocaliser. Mais on voit moins que le consommateur, en achetant par exemple une paire de chaussures importée 110 € au lieu de 200, a gagné un pouvoir d’achat supplémentaire de 90 €. Et l’on ne voit pas non plus derrière la perte du producteur national, le profit de cet autre producteur qui bénéficiera de ces 90 €. Ce que l’on voit encore moins, c’est que les 110€ touchés par le producteur étranger reviendront inéluctablement, directement ou indirectement, sous forme d’achat de bien ou de services dans notre  économie au profit d’un autre producteur. Vouloir réserver le libre-échange à des pays comparables, serait dire que les riches devraient échanger entre eux, les plus pauvres pourraient leur acheter, mais surtout pas leur vendre.

Le problème vient de notre désindustrialisation.

Promouvoir le protectionnisme, c’est se tromper de combat de même que le procès du dumping fiscal, social ou écologique est un faux procès. Le fond de l'affaire est que la France souffre d'un processus de désindustrialisation. Mais celui-ci n'a rien à voir avec la mondialisation en tant que telle. Il découle fondamentalement de la faiblesse de notre tissu industriel, qui s'exprime à la fois par l'insuffisante innovation de nos petites et moyennes entreprises, elle-même liée à la faiblesse de leur taille. La vraie solution ce n'est donc pas la démondialisation, mais le renforcement stratégique de nos petites et moyennes entreprises. Cela ne permet pas forcément de gagner les élections. Mais cela fait nécessairement gagner le pays. Tous les discours protectionnistes et dirigistes ne changeront rien – fort heureusement – aux évolutions du monde. Mais ils peuvent assurément faire perdre des chances à notre pays, aggraver nos problèmes d’emploi et de pouvoir d’achat.

 


CRISE EUROPEENNE : CE QU’IL RESTE A FAIRE


 Euro

Les Européens avancent. Le vote du parlement slovaque permet aux accords du 21 juillet d’être ratifiés et de renforcer le FESF comme prévu. Les institutions européennes sont ainsi faites que la politique y a besoin de temps. Les rencontres de Nicolas Sarkozy avec Angela Merkel et les annonces qui s’en sont suivies ont permis à la fois des avancées et de calmer l’impatience des marchés.

Quelles sont les prochaines étapes décisives ?

Le vote du Bundestag. Après le vote positif sur les accords du 21 juillet, le Bundestag devra encore se prononcer sur la contribution allemande au plan d’aide financier de 109 milliards à la Grèce. Et ce ne sera que le mois prochain.

Verser 8 milliards à la Grèce. D’ici là, Athènes qui devait dégager de nouvelles recettes pour respecter ses objectifs budgétaires en 2011 et 2012, devrait recevoir la sixième tranche d’aide de l’Union européenne, dès que la « troïka » de ses créanciers aura avalisé les nouveaux comptes publics grecs. Un chèque de 8 milliards est en attente, sous le coude des ministres des finances de l’Eurogroupe. La Grèce en a besoin d’urgence pour faire face à ses échéances.

Renforcer le FESF et les mécanismes de stabilité. Parallèlement se tiennent des réunions pour examiner les moyens du FESF dont de nombreuses voix soulignent les volumes insuffisants en cas de contagion de la crise à l’Italie et à l’Espagne. Voilà du grain à moudre pour le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement prévu le 23 octobre. Il est possible qu’à cette occasion, ils anticipent le lancement du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) prévu normalement pour juillet 2013. Doté de 600 milliards d’euros, il pourrait voir le jour dès la mi-juin 2012. Avec un avantage décisif : il prévoit un défaut organisé d’un Etat de la zone euro.

Recapitaliser les banques, attaquées par les marchés. La recapitalisation des banques est devenue une urgence. Les dix-sept devront décider quelle part des ressources restantes après le deuxième plan d’aide à la Grèce devront être consacrées à cette nécessité. Avec en corollaire, l’ampleur de cette recapitalisation : toutes ou seulement les plus fragiles d’entre elles. Un équilibre à trouver, car il faut conserver des ressources pour les consacrer au rachat de la dette secondaire des Etats attaqués par les marchés. C’est pourquoi il est important de définir le plan de participation du secteur privé qui a été inclus dans l’accord du 21 juillet. Une question qui pose le problème de la décote supportable de la dette grecque (le « défaut ») qui passerait de 21% prévu le 21 juillet, à 50% comme on semble s’orienter aujourd’hui. Alors que dans le même temps, l’Institut de Finance International, association réunissant les banques du monde entier, n’a toujours pas communiqué sur la proposition de sa restructuration de 135 milliards d’euros. Dire que les banques sont réticentes est un mot faible. Sur le front des recapitalisations bancaires Bercy est serein : les établissements français peuvent se débrouiller seuls et il n'est pas nécessaire de mobiliser l'argent du contribuable. L'objectif est de frapper les esprits avec un montant suffisamment élevé pour casser le cercle vicieux de la défiance. La barre ne doit cependant pas être trop haute pour limiter l'intervention des Etats.

La coordination avec le G20 et le FMI. La réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G20 évoque ce soir la résolution de la crise européenne. Dans ce cadre, la France, qui préside, est en faveur d'une transformation du FESF créé en mai 2010 pour aider la Grèce, le Portugal et l'Irlande en une... banque. Cette solution présenterait l'avantage d'avoir accès au guichet de la BCE. Pour l’heure, la France et l’Allemagne sont opposées à l'augmentation de sa taille, préférant jouer sur l'effet de levier sans qu'un nouveau processus parlementaire soit nécessaire. Si le principe d’un défaut sélectif de la Grèce est acquis, on ne veut pas d'un événement de crédit qui déclencherait le paiement des contrats de couverture « credit default swap ».

La  stratégie européenne. Elle commence à se préciser. Elle repose sur un « choc de confiance » en trois temps : recapitalisation des banques européennes; effacement d'une part plus importante que prévu de la dette grecque détenue par les créanciers privés; renforcement de la « puissance de feu » du FESF.

Cela n’empêchera pas qu’il faut songer à améliorer le traité de Lisbonne qui n’est absolument pas adapté aux temps de crises. Ah, si on avait voté la « constitution »… n’est-ce pas Mr Fabius ? Les solutions à la crise, en ce moment, il y a ceux qui en parlent (beaucoup) facilement.

... Et il y a ceux qui la gèrent. C’est moins facile, évidemment !

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

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Lundi : Inattendu rebond industriel aux Etats-Unis, éclaircie dans les nuages qui s’accumulent sur l’économie occidentale ? – A Paris, François Fillon et Jean-François Copé ont déjeuné ensemble pour accorder leurs violons sur la capitale, après 2 sièges de sénateurs perdus !

Mardi : La crise de la zone euro met Dexia à terre : la banque belge n’a plus la frite ! Indigestion de prêts toxiques ? – Le Sénat confie la commission des Finances à l’UMP  en réciprocité avec l’Assemblée nationale. Il est bien bon, Bel – La compagne de François Hollande aurait été l’objet d’une enquête policière : la gauche en fait des gorges chaudes bien que les faits ne soient pas avérés. Tout est bon ! – Evénement planétaire : Corinne Lepage sera candidate à l’élection présidentielle. Madame 1,5% a besoin des voix pour financer son groupuscule sur fonds publics.

Mercredi : Claude Guéant a déposé plainte contre le site de l’Express pour propagation de fausse nouvelle à propos de l’affaire « Trierwiller ». – Eva Joly présente un contre-budget plus gauchiste que vert qui fait de Montebourg un garçonnet : matraquage fiscal avec un gros gourdin et absence de croissance ! – Est-ce un rapport de cause à effet : les glaciers des Pyrénées fondent presque totalement. – Les élus UMP en ont assez des contre-vérités de l’Association des Régions de France. Ils fondent l’AERF, elle est présidée par Hervé Novelli.

Jeudi : Bayrou se déclare compatible avec Manuel Valls. Une OPA sur ses électeurs ? – Takiedine accuse Villepin d’être à l’origine de la relance de l’affaire Karachi. En réponse, il demande des preuves de cette accusation, mais si c’est comme Clearstream… - Dernier débat des six magiciens roses : on n’apprend rien de plus, sauf qu’ils ne sont pas d’accord sur grand-chose. – Rebond industriel en Espagne qui sort légèrement de la récession sur 12 mois, avec un bond de 9,3% des biens d’équipement. – Les Hollandais approuvent le renforcement du Fond Européen de solidarité Financière. Les accords du 21 juillet avancent.- En France, à l’appel des syndicats, les retraités manifestent : si eux aussi s’y mettent… On dit pourtant qu’ils sont à l’origine du boom des camping -cars !

Vendredi : Nicolas Sarkozy fait un voyage en Arménie et prêche pour la paix en rappelant les russes à leurs engagements en Géorgie. On dit qu’Aznavour était dans la suite. Il lui a peut-être chanté « Je m’voyais déjà… ». – Marine Le Pen a présenté son état-major de campagne : une armée pléthorique. Quoi faire pour impressionner ? – Morin réaffirme qu’il est prêt. : « Eh, je suis là ! », mais les médias n’ont d’yeux que pour la « primaire ». – les bleus, au foot, s’imposent contre l’Albanie : ouf ! Mais le plus dur reste à venir mardi prochain contre la Bosnie.

Samedi : Il est temps que la campagne rose s’arrête. Tous les médias s’y sont mis, confondant information et propagande éhontée. C’est du jamais vu. Quand je pense qu’on a toutes les peines du monde à passer un communiqué du député UMP… Ecoeurant ! – A Auckland, nos rugbymen ont enfin fait merveille contre les rosbifs : est-ce le vieux réflexe de l’ennemi héréditaire qui a joué ? On attend maintenant avec impatience le match contre les Gallois.

Dimanche : La star à terre, le laboratoire de Poitou-Charentes ne lui a pas permis de récidiver, Royal arrive 4ème de la primaire devancée par Arnaud Montebourg. Le PS avait-il prévu cette OPA par les électeurs gauchistes ? Réponse la semaine prochaine. Un clivage plus marqué entre droite et gauche n’est pas à exclure dans l’avenir. Succès en nombre de votants, mais qui peut vérifier vraiment ? – Contre-attaque ! Claude Guéant relance la piste islamiste de l’attentat de Karachi. – Au chapitre des choses sérieuses : « Des réponses durables, globales et rapides avant la fin du mois », pour que « l'Europe arrive au G20 unie et avec les problèmes résolu », engagement du tandem Sarkozy-Merkel ce soir à Berlin. – Accord entre la France, la Belgique et le Luxembourg pour la « restructuration » de Dexia : ça va coûter combien de patates ?

 

 


LA POLITIQUE A BESOIN DE LENTEUR

 

Euro 

 
On ne peut pas traiter n’importe comment et n’importe quand des questions aussi vitales que la gouvernance de l’euro ou l’avancée vers une Europe fédérale, même si pour moi, la réalisation des deux projets fournirait le meilleur moyen de sortir de la crise que l’on connaît par le haut.

Un véritable exécutif permettrait d’éviter la cacophonie des déclarations et certainement de peser les mots. Il permettrait aussi d’agir vite en cas de crise aigüe et surtout il assurerait la coordination des politiques économiques qui fait défaut encore trop souvent.

Mais vouloir aller trop vite sur ces sujets délicats, sans prendre le temps de faire la pédagogie nécessaire pour faire admettre leur nécessité aux peuples européens, c’est prendre le risque d’aller à l’échec et faire le jeu des partis populistes qui  n’hésiteront pas à brandir les nationalismes de tout poil comme étendard de la contestation. La difficulté d’imprégner la société de questions complexes et de suggérer des réponses fines se heurte à des évolutions de fond. Et de ce point de vue, l’instauration du quinquennat  en France, en raccourcissant le temps politique, a encouragé les débats à marche forcée, le recours au marketing et la réponse mécanique et simpliste à toute question qui surgit. Le politique sait qu’il lui faut du temps, mais il est obligé de meubler l’instant médiatique par des effets d’annonce.

De même, si l’Europe avait la capacité à agir vite et de concert, la crise de la dette serait déjà surmontée, puisque pour l’essentiel celle-ci campe sur les incertitudes créées par des déclarations intempestives, une cacophonie anxiogène et la lenteur de la mise en application des accords du 21 juillet. Pour compliquer le jeu, l’Allemagne traverse une période d’élections dont les résultats fragilisent la chancelière, fragilité que la fronde de ses alliés libéraux accentue.

Alors pour calmer le jeu, et gagner du temps, puisque c’est de cela que nous avons besoin, il faut s’employer à donner le change et réaffirmer constamment les mêmes décisions pour qu’elles finissent par imprégner la sphère économique, à savoir : que l’euro sera défendu, que la Grèce restera dans l’Euroland et que les grands pays comme l’Allemagne et la France pèseront de tout leur poids pour faire avaliser ces choix. De quoi calmer les marchés…. provisoirement. C’est tout le sens qu’il faut donner à la téléconférence « Merkozy-Papandréou ».

Mais comment dans un tel contexte, conduire en France une réflexion sereine et approfondie sur le devenir de l’Europe et l’évolution nécessaire de ses institutions, quand dans le même temps, le parti socialiste est en pleine campagne de surenchères en tout genre, ce qui rend impossible d’avoir une grille de lecture claire de ce qu’il faut faire. Sans parler des nouveaux médias comme internet qui imposent de faire vite et court, qui exige des messages simples voire simplistes ce qui favorise le facile, le bon mot au détriment de la pédagogie politique, où le y’a ka de l’inculte de service a la même valeur que l’avis du compétent.

Mais puisque la majorité, du même coup bénéficie de temps de paroles, pourquoi ne pas l’utiliser à deux  sujets : marteler le bilan du quinquennat  (ce qui n’est pas fait) qui est plus que copieux et faire de la pédagogie sur la nécessité de notre ancrage européen et la sauvegarde de la monnaie commune.

L’adhésion du peuple est nécessaire mais encore à conquérir. Voilà de quoi occuper utilement le terrain !

 

 

 


METTRE FIN AU PIRE D’URGENCE

 

Ce sont les incertitudes politiques qui alimentent la spirale d’effondrement des bourses. En Europe comme aux Etats-Unis, la crise financière s'invite dans la politique intérieure, dont elle modifie les règles du jeu. En effet, la vulnérabilité des Etats lourdement endettés offre un nouveau levier d'action aux oppositions d’autant plus radicales quand elles sont à l’approche d’échéances électorales : la « politique du pire ».

On l'a vu chez les Américains, quand les républicains, sous la pression du Tea Party, ont repoussé jusqu'à l'extrême limite du défaut de paiement le vote autorisant la hausse du plafond d'endettement de l'Etat, minant du même coup la confiance des créanciers. C'est ce qui a permis aux dirigeants de l'agence Standard & Poors d’invoquer les « risques politiques » pour justifier, début août, la dégradation de la note de la dette américaine.

Politique du pire aussi en Belgique, sans gouvernement depuis plus de quatorze mois et dont la dette publique avoisine 100 % du PIB : l'Alliance néoflamande (NVA) instrumentalise la crise et « joue la montre », attisant la méfiance des marchés, pour soutenir ses revendications sur le séparatisme fiscal et le statut de la région bruxelloise. Ce parti vient de bloquer totalement les négociations.

Politique du pire, enfin, dans le cadre européen, quand la Finlande menace de ruiner le plan de sauvetage de la Grèce : en négociant directement avec Athènes des garanties financières qui vident de son contenu un accord obtenu de haute lutte, le gouvernement d'Helsinki incite d'autres Etats membres - Pays-Bas, Autriche, Slovaquie -à suivre son exemple. Ce qui est choquant, c’est qu’un pays qui n'intervient qu'à hauteur de 2 % du plan d'aide, pressé par un parti nationaliste anti-européen (les Vrais Finlandais) qui occupe 20 % des sièges à son Parlement, peut remettre en question la stabilité de la zone euro.

La France n’échappe pas à la règle. L’opposition refuse toujours de donner des signes sérieux de discipline budgétaire et ses candidats rivalisent de promesses de dépenses, à l’exception de Manuel Valls, et donnent même des leçons au gouvernement, reprochant à Nicolas Sarkozy de ne pas être assez actif face à la crise financière. Ce qui est un comble. Au pire, notre opposition ajoute l‘irresponsable.

Heureusement, il existe des contre-exemples, comme celui de l'Espagne, où la « règle d'or » de l'équilibre budgétaire, avec les sacrifices qu'elle implique, est approuvée par l'opposition comme par la majorité. On voit que la crise financière, finalement, sert de test politique : la résistance à la « tentation du pire » mesure le degré de cohésion au sein de la nation, comme au sein de l'Europe.

Le problème c’est que la chute des marchés ne repose pour le moment sur rien de concret. Si l'on s'en tient aux fondamentaux, ils relèvent même du pur fantasme. Les trois grandes banques cotées du pays présentent un profil rassurant. Elles ont les reins suffisamment solides pour encaisser sans en être ébranlées un nouveau choc en provenance d'Athènes. Elles disposent d'une base de fonds propres élevée, bien supérieure à ce qu'elle était en 2008. La rentabilité de leurs activités leur permet en outre de tabler sur un renforcement accru de ces réserves. Au deuxième trimestre, les profits de BNP Paribas ont atteint un niveau record, quand les semestriels de la Société Générale dépassaient 1,5 milliard d'euros. Et côté liquidités, la situation est sous contrôle. L'accès au dollar s'est certes dégradé depuis début août, mais il n'est pas fermé. Et la BCE l'a répété ces derniers jours, elle fournira la liquidité nécessaire.

La maison bancaire française ne brûle pas mais elle est victime, comme l'ensemble du secteur européen d'ailleurs, de l'indécision des gouvernements de la zone euro face au péril grec. Elle n'a pas besoin d'argent frais, ni d'un mécanisme de liquidité publique. En fait, les banques, comme tous les Européens, ont surtout besoin que la crise de la dette souveraine trouve rapidement une solution politique pour couper court à tout risque de contagion. Et la vitesse à laquelle évolue leur cours de Bourse donne une idée du caractère d'urgence de la situation.

 


L'impromptu de Berlin

 

Avec cette nouvelle journée maussade aussi bien par la météo que par le nouveau plongeon des bourses, voici un petit texte, dont j'ignore le nom de l'auteur, qui permet d'aborder le sujet sur un mode plus détendu. je l'ai reçu il y a déjà quelques temps et ne résiste pas au plaisir de le partager avec vous. Une manière d'oublier la descente vertigineuse des titres de nos banques. Si ça continue, on va bientôt trouver du pétrole sous le siège de la société Générale ! ...

La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela Von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.

Nicolas :
> > Madame, l'heure est grave : alors que Berlin danse
> > Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
> > Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
> > Entendez les Romains : ils appellent au secours !
> > Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
> > Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
> > Attendent de vous, madame, le geste généreux !
> > De leur accablement ils m'ont fait l'interprète :
> > Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
> > Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
> > Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider...

Angela :
> > Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
> > Folle étais-je de croire à une douce surprise
> > En vous suivant ici seule et sans équipage
> > Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
> > Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
> > De n'être courtisée que pour son seul argent !

Nicolas :
> > Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand
> > Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
> > D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
> > Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
> > Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
> > La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
> > Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abîme
> > Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
> > Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
> > Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
> > Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !

Angela :
> > J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
> > L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
> > Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
> > L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
> > Et vous me demandez, avec fougue et passion
> > De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
> > Ce serait trop facile et ma réponse est non !

Nicolas :
> > On ne se grandit pas en affamant la Grèce
> > En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
> > Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
> > D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
> > Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
> > Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
> > Desserrez, je vous prie, le nœud de l'escarcelle !

Angela :
> > Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
> > Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
> > Mais si je disais oui à toutes vos demandes
> > Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !

(Ils s'éloignent, chacun de leur côté)

 ...

 


LE ZAPPING D’ARCHIBALD

 

Chaos grec. Le dos au mur, l’Europe avance. C’est ainsi. Les ministres des finances de l’eurogroupe ont fini par adopter le plan français de soutien à la Grèce qui va recevoir les quelques 6 milliards pour faire face à ses échéances, la condition du vote d’un nouveau plan de rigueur étant remplie. Mais c’est maintenant la situation de la dette américaine qui inquiète. Du taf pour la nouvelle présidente du FMI.

Avantage Baroin. C’est finalement le chiraquien qui a emporté la succession de Christine Lagarde après une courte tempête dans le verre d’eau gouvernemental. Le Ministre de l’Agriculture est finalement rentré dans le rang et continuera à garder ses vaches, où il fait d’ailleurs du bon boulot. Harry Potter de son côté a reçu le renfort de la wonderwoman Pécresse au budget. Un tandem qui devra verrouiller nos dépenses et veiller à rentrer dans les clous de nos engagements budgétaires.

Les Graines qui tuent. Il a l’air fin le père Noël (Mamère). Le maire bobo-écolo de Bègles  est bien embêté parce que les graines germées qui ont fait des dégâts à Bordeaux, avec un 1er décès à la clé, ont été servies  lors d’une manifestation dans sa commune. Une manière de lui rappeler, à lui qui donne des leçons à tout le monde, que le bio n’est peut-être pas aussi « tout bio- tout joli » (comme dirait Eva). La nature peut aussi se venger.

La fraude est partout. Difficile de passer un examen cette année sans qu’il soit entaché d’une irrégularité, d’une erreur ou d’une fraude. Il faut dire qu’avec les petits bijoux de technologie que nos jeunes traînent dans leurs poches, ça devient de plus en plus difficile à contrôler. Il va falloir de l’imagination à nos technocrates pour trouver les parades.

Conte de fée. Le mariage a bien eu lieu devant tout le Gotha aristo de la planète, le vieux jeune Prince de Monaco a épousé la belle Charlène. Voilà de quoi faire venir la larme à l’œil dans les chaumières. Tout a en effet concouru pour en faire un événement  des plus glamours : le temps, le décor, les limousines, les toilettes… Ah que c’était beau !!!!

Enfin Ministre ! ou presque. Marc Laffineur, comme la rumeur l’avait annoncé, a fait enfin son entrée au gouvernement sur le strapontin de Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants. C’est mieux que rien. Le voilà garé pour dix mois. Après, c’est une autre histoire.

Blanchiment. Pas d’argent mais d’accusé. Les charges contre DSK sont en train de tomber du fait des révélations sur la femme de ménage. Du coup l’ancien patron du FMI a retrouvé sa liberté, avec une soirée resto à la clé : des pâtes aux truffes et une note de 600 dollars. Voilà qui continuera de plaire à nos smicards. On retiendra tout de même son tempérament de forniqueur compulsif. Mais perdre une telle situation pour n’avoir pas su renoncer à une fellation, c’est le comble de la stupidité, d'autant plus qu'il s'était offert les services d'une professionnelle jusqu'à 3H du matin (sûrement pour enfiler des perles...).

Verbatim : « la nomination de Christine Lagarde au FMI, c’est une reconnaissance mondiale de la politique de Nicolas Sarkozy. »  JFC

                                                              Mille sabords !

 

 


LE REVEIL DE LA JEUNESSE ESPAGNOLE

 

On connaissait surtout de la jeunesse espagnole sa capacité à descendre dans la rue, seulement les fins de semaine, pour des beuveries en groupe à l'origine du phénomène des «botellons»  (« grandes bouteilles ») ou pour célébrer en masse les succès de la « Roja », l'équipe nationale de football, lors des dernières Coupes d'Europe (2008) et du monde (2010). Elle affichait jusque- là  pour le reste de son environnement une apparente indifférence.

Avec le mouvement des « Indignados », né le 15 mai dernier sur la Puerta del Sol, en plein coeur de Madrid, avant de s'étendre aux grandes places d'une soixantaine de villes du pays, 1'Espagne découvre subitement une nouvelle facette de sa jeunesse ! Sera-t-elle le premier pays d’Europe où explose la révolte de sa jeunesse, annonçant le début d’un printemps des jeunes dans nos pays de vieux ?

Ce n’est pas un hasard. L’Espagne est l’un des pays les plus meurtris par la crise et le tableau n’est pas reluisant : 45% des moins de 30 ans sont au chômage, exclus de l’économie et de la vie autonome, l'un des taux les plus importants d'Europe. Sans parler de la marginalisation d'un certain nombre d'entre eux, surnommés les « ni-ni » (« ni travailleurs, ni étudiants »), condamnés à des CDD ou au travail au noir, qui ont souvent été contraints de retourner vivre chez leurs parents. Ce serait le cas d'une petite moitié des hommes âgés de moins de trente ans.

Victime de la gestion erratique de José Luis Rodriguez Zapatero, le président du gouvernement socialiste qui a longtemps affirmé que la crise allait épargner son pays, l'Espagne ne voit toujours pas le bout du tunnel. La situation n'est pas près de s'améliorer, son économie ne devrait afficher qu'une croissance de 0,9 % cette année et de 1,6  % en 2012, selon l'OCD.  

Un populisme désespéré ?

On comprend alors que les jeunes se lancent dans un populisme désespéré. En Espagne, peut-être plus encore qu’en France, les plus âgés pénalisent les plus jeunes de trois façons : par la ségrégation à l’emploi, par une école inadéquate et par les dettes accumulées sur leur dos. Elle illustre jusqu’à la caricature la dualité du marché du travail : emplois temporaires et interim pour les jeunes, emplois sécurisés pour les moins jeunes.

Il y a aussi un gouffre entre l’école et l’emploi. Les besoins du marché du travail n’entrent en aucune façon dans les préoccupations des enseignants et le système d’orientation fait défaut. Le patronat rivalise de conservatisme avec les syndicats qui, étroitement liés au PSOE au pouvoir, se sont contentés ces dernières années de défendre les droits acquis de ceux qui avaient du travail alors que le chômage ne cessait de grimper pour toucher aujourd'hui près de 5 millions de personnes.

De fait, les « élites » espagnoles n'ont pas vu venir le mouvement. Elles sont toutes surprises que la jeunesse espagnole se sente laissée-pour-compte et que ses revendications aillent au-delà de la simple amélioration matérielle de sa situation... En réclamant un changement de système politique, social et économique avec à la clef une réforme électorale, une véritable lutte contre la corruption, une séparation effective des pouvoirs et la création d'un contrôle citoyen, les « Indignados » veulent avoir désormais pleinement voix au chapitre.

Un mouvement qui pourrait faire tache d’huile en Europe ! Il serait grand temps que nos élus se mobilisent pour trouver des solutions autres que le bricolage et le replâtrage de nos systèmes sclérosés.

"Un jeune, une solution, pas de laissés pour compte !" . URGENT !

 

 

 


DU BILAN AU PROJET

Palme 
 

En 2012, la France sera à la croisée des chemins. Plus encore qu’en 2007, l’élection présidentielle pèsera sur son destin. La crise est passée par là. Les choix qui seront faits en matière de politique économique et sociale dessineront le pays pour les trente ans à venir.

Il faut avant tout, renverser l’état d’esprit des Français en leur faisant prendre conscience qu’ils sont encore responsables de leur propre destin. Le pays a beaucoup d’atouts, ses habitants ont encore du génie, pour peu qu’on veuille bien s’attarder sur ceux qui en ont. Nous avons les ressources pour relever le défi et connaître une nouvelle période de prospérité dans et avec la mondialisation. Arrêtons la sinistrose !

Il y a des conditions, bien sûr. D’abord ne pas jeter aux orties les efforts qui ont été faits depuis 2007. On peut avoir le sentiment, comme l’exprimait un auditeur d’une radio périphérique, de prendre des claques tous les jours depuis trois ans et céder à la tentation des sirènes qui promettent les beaux jours sans connaître la météo. C’est pourtant peu de choses à côté des coups de pied au cul que se prennent nos voisins du sud, à cause de leur laxisme. La continuité est une des conditions du redressement et du succès.

Notre société souffre de quelques maux sur lesquels on ne se penche pas suffisamment. Une des priorités devrait être de rétablir l’ascenseur social. La stagnation intergénérationnelle s’est peu à peu installée. Les parents n’ont plus l’espoir de voir leurs enfants gravir une marche dans la hiérarchie sociale. La précarité touche trop de monde et les revenus intermédiaires sont défavorisés entraînant la crainte bien réelle du déclassement. Les classes moyennes sont probablement celles qui ont le plus souffert de la crise et de la sclérose qui a gagné la société depuis vingt ans. Ce sont 17 millions de nos concitoyens qui stagnent entre 1 et 2 SMIC, alors que les dirigeants ont capté quatre fois plus les gains du progrès que leurs salariés. Le lien entre le salaire et le diplôme est rompu, ce qui dévalorise les études et annule le gain espéré du coût de la formation.

Notre pays doit s’ouvrir davantage sur le vaste monde. Les quelques entreprises, grandes ou petites, qui tentent l’expérience n’ont qu’à s’en féliciter la plupart du temps. Les soutiens et aides de toutes sortes existent pour en accompagner le cheminement en atténuant convenablement la prise de risque, c’est la volonté ou l’envie qui manque le plus souvent. Notre classe politique par paresse intellectuelle passe trop de temps à imputer nos difficultés à la concurrence que nous font les pays tiers et aux délocalisations. C’est regarder le problème par le mauvais bout de la lorgnette et c’est aussi la facilité.

Ainsi, l’Europe dont beaucoup de nos concitoyens se méfient aujourd’hui, est trop souvent vécue comme la victime expiatoire de décisions soi-disant prises hors de chez nous. Rien n’est plus faux. Mais c’est vrai qu’un déficit de politiques communes s’est peu à peu imposé et les sommets sont vécus comme des lieux d’affrontements où l’on se met finalement d’accord a minima. Pourtant, l’Europe a fait des progrès dans son organisation et joue pleinement son rôle d’amortisseur des difficultés. Que serions-nous aujourd’hui avec le Franc ballotté entre les grandes monnaies… Il faut donner à l’Europe un rôle à sa mesure, en commençant par une politique très forte de coopération franco-allemande qui en est le moteur principal. Notre perception de l’Union changerait si elle était à l’initiative d’un vaste plan d’équipement commun portant par exemple sur le ferroviaire et si elle mettait en place une politique fiscale de rapprochement de ses membres au sein d’un « serpent fiscal » du même type que le « serpent monétaire » qui a été le prélude à la monnaie commune. Le sentiment d’appartenance s’en trouverait grandement conforté

Voilà quelques pistes. Il y en a plein d’autres à explorer : relancer l’intégration des immigrés par une nouvelle politique du logement, mettre à la disposition de la jeunesse une politique d’entrée dans la vie active digne de ce nom en fédérant tous les outils qui existent aujourd’hui, du CIO aux missions locales en passant par l’apprentissage, le service civique ou les écoles de la deuxième chance, privilégier quelques secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables ou l’automobile sobre, pour en faire des pôles d’excellence mondiale à côté de notre aéronautique.

Si l’avenir a un visage, nous le dessinerons tous ensemble.

 


ARCHIBALD A LA HUNE

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« CROISADE ». Mais dans quel pays vit-on ? Voilà qu’il faut choisir son vocabulaire en fonction des aléas de l’interprétation religieuse. Bien sûr que le mot croisade a deux sens, mais le sens premier est tombé en désuétude depuis longtemps, c’est celui qui confine au religieux, et pour cause ! Donc partir en croisade c’est chercher à convaincre du fien-fondé d’une idée. C’est le sens commun et tout le monde le comprend comme ça, sauf quand on veut faire un procès. Si on en est là, le terrorisme intellectuel imposé par la gauche et un islam instrumentalisé n’est pas loin ; Alors je vais en remettre une couche : Claude Guéant s’est trompé, le Président en fait a "prêché" auprès des autres chefs de gouvernement ….

DEBAT.  Le débat sur la laïcité n’a pas l’heur de plaire à l’amère de Lille, mais elle ferait bien de surveiller ses fréquentations, parce que se retrouver signataire d’une pétition au côté du sulfureux Tarik Ramadan, je trouve que ça fait un peu désordre pour une "défenseure" des « valeursdelarépublique » et de l’égalité « homme-femme ».

LES TEMPS SONT DURS… pour les chefs de gouvernement européens. Les peuples ingrats ne veulent pas souffrir. José Socrates avec ses promesses électorales intenables s’est retrouvé obligé de gérer l’austérité portugaise. Evidemment le bon peuple lusitanien s’est senti floué. Le voilà démissionnaire, refusant de porter le fardeau sans les voix de l’opposition. Un autre cas de figure est celui d’Angela Merkel. On pouvait penser que la sortie de crise de l’Allemagne précédée d’une gestion habile pour éviter l’explosion du chômage lui auraient valu la reconnaissance des Germains. C’est une vague verte qui balaie son vieux fief CDU de Bade Wurtenberg, ressac du lointain tsunami japonais et des ennuis nucléaires qui en ont découlé. De quoi méditer sur l’ingratitude des peuples.

MARC DE CAFE. Les cantonales, c’est terminé. Comme il se doit, les experts et politiciens nous font part de leurs analyses biaisées ou tronquées selon comme ça les arrange. Ils avaient tous un marc de café devant eux. C’est bien commode : avec 55% d’abstention, on peut tout faire dire aux chiffres. Victoire de la gauche : est-ce si sûr, avec deux ou trois départements de plus dans l’escarcelle (on laisse de côté Mayotte et La Réunion), elle est loin de ses objectifs. Le moteur reste poussif. L’UMP arriverait loin derrière : à la différence du PS qui présente des candidats étiquetés partout, le parti majoritaire n’a pas la même philosophie, préférant souvent jouer la carte majoritaire et retirer un candidat pour ne pas gêner un sortant. Alors forcément moins de candidats, moins de voix, mais si on rajoute une bonne partie des divers droites, le tableau n’a plus la même allure. Enfin la poussée du FN : elle est réelle encore que très grossie par la bulle médiatique. C’est, comme disait un éditorialiste, quand la mer est basse que l’on voit le plus les récifs ; On ne peut pas trouver meilleure image. Dites-moi combien pèse réellement le FN par pleine mer, le même nombre de voix, c'est-à-dire deux fois moins en pourcentage ! Quand on sait que l’élection cantonale est un scrutin complexe où se mêle l’’étiquette, la dimension personnelle, un terroir parfois… il vaut mieux être prudent. En Maine-et-Loire, la Majorité Départementale reprend deux sièges à la gauche, na ! Merci Béchu !