METTRE FIN AU PIRE D’URGENCE
14 septembre 2011
Ce sont les incertitudes politiques qui alimentent la spirale d’effondrement des bourses. En Europe comme aux Etats-Unis, la crise financière s'invite dans la politique intérieure, dont elle modifie les règles du jeu. En effet, la vulnérabilité des Etats lourdement endettés offre un nouveau levier d'action aux oppositions d’autant plus radicales quand elles sont à l’approche d’échéances électorales : la « politique du pire ».
On l'a vu chez les Américains, quand les républicains, sous la pression du Tea Party, ont repoussé jusqu'à l'extrême limite du défaut de paiement le vote autorisant la hausse du plafond d'endettement de l'Etat, minant du même coup la confiance des créanciers. C'est ce qui a permis aux dirigeants de l'agence Standard & Poors d’invoquer les « risques politiques » pour justifier, début août, la dégradation de la note de la dette américaine.
Politique du pire aussi en Belgique, sans gouvernement depuis plus de quatorze mois et dont la dette publique avoisine 100 % du PIB : l'Alliance néoflamande (NVA) instrumentalise la crise et « joue la montre », attisant la méfiance des marchés, pour soutenir ses revendications sur le séparatisme fiscal et le statut de la région bruxelloise. Ce parti vient de bloquer totalement les négociations.
Politique du pire, enfin, dans le cadre européen, quand la Finlande menace de ruiner le plan de sauvetage de la Grèce : en négociant directement avec Athènes des garanties financières qui vident de son contenu un accord obtenu de haute lutte, le gouvernement d'Helsinki incite d'autres Etats membres - Pays-Bas, Autriche, Slovaquie -à suivre son exemple. Ce qui est choquant, c’est qu’un pays qui n'intervient qu'à hauteur de 2 % du plan d'aide, pressé par un parti nationaliste anti-européen (les Vrais Finlandais) qui occupe 20 % des sièges à son Parlement, peut remettre en question la stabilité de la zone euro.
La France n’échappe pas à la règle. L’opposition refuse toujours de donner des signes sérieux de discipline budgétaire et ses candidats rivalisent de promesses de dépenses, à l’exception de Manuel Valls, et donnent même des leçons au gouvernement, reprochant à Nicolas Sarkozy de ne pas être assez actif face à la crise financière. Ce qui est un comble. Au pire, notre opposition ajoute l‘irresponsable.
Heureusement, il existe des contre-exemples, comme celui de l'Espagne, où la « règle d'or » de l'équilibre budgétaire, avec les sacrifices qu'elle implique, est approuvée par l'opposition comme par la majorité. On voit que la crise financière, finalement, sert de test politique : la résistance à la « tentation du pire » mesure le degré de cohésion au sein de la nation, comme au sein de l'Europe.
Le problème c’est que la chute des marchés ne repose pour le moment sur rien de concret. Si l'on s'en tient aux fondamentaux, ils relèvent même du pur fantasme. Les trois grandes banques cotées du pays présentent un profil rassurant. Elles ont les reins suffisamment solides pour encaisser sans en être ébranlées un nouveau choc en provenance d'Athènes. Elles disposent d'une base de fonds propres élevée, bien supérieure à ce qu'elle était en 2008. La rentabilité de leurs activités leur permet en outre de tabler sur un renforcement accru de ces réserves. Au deuxième trimestre, les profits de BNP Paribas ont atteint un niveau record, quand les semestriels de la Société Générale dépassaient 1,5 milliard d'euros. Et côté liquidités, la situation est sous contrôle. L'accès au dollar s'est certes dégradé depuis début août, mais il n'est pas fermé. Et la BCE l'a répété ces derniers jours, elle fournira la liquidité nécessaire.
La maison bancaire française ne brûle pas mais elle est victime, comme l'ensemble du secteur européen d'ailleurs, de l'indécision des gouvernements de la zone euro face au péril grec. Elle n'a pas besoin d'argent frais, ni d'un mécanisme de liquidité publique. En fait, les banques, comme tous les Européens, ont surtout besoin que la crise de la dette souveraine trouve rapidement une solution politique pour couper court à tout risque de contagion. Et la vitesse à laquelle évolue leur cours de Bourse donne une idée du caractère d'urgence de la situation.
On aurait le droit d'être un peu "remonté" contre le monde de la politique qui a laissé pourrir la situation sans réagir.
Je l'ai déjà dit, le moment serait le bien venu de consacrer un quart (vertueux) des indemnités de tous les élus en France pour le remboursement de la dette.. Quand je vois DSQ rouler une pelle à Jack Lang au pied de leur logement Place Vendome... Je me dis qu'il y en a qui se goinfrent et qu'il ne faut pas avoir de scrupules pour équilibrer les comptes avec ce qui n'est au fond que leur argent de poche
Rédigé par : jibe124 | 14 septembre 2011 à 23:10