HISTOIRE
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LA POLOGNE MONTRE LA VOIE…

Proportionnelle 3

 

Le  pire n’est jamais inéluctable. 

La  victoire de  la droite libérale  en Pologne face  aux extrémistes du PiS nous montre qu’il est toujours  possible de conjurer le mauvais sort.  A condition de s’organiser convenablement.

La dernière enquête IPSOS nous  apporte  des éléments de réflexion qui devraient inviter  les partis de la droite et du centre à gamberger. Elle nous montre  une évolution du regard des Français  sur les forces politiques. Jusqu’à il y a peu, En dépit de sa progression électorale constante, le Rassemblement national gardait une mauvaise image. Il restait perçu comme un parti inquiétant, distant et peu compétent. Cette nouvelle enquête témoigne d’une évolution nette le concernant, tandis qu’une évolution inverse s’effectue concernant la France Insoumise. Ainsi, pour la première fois, LFI est considérée comme plus «dangereuse pour la démocratie» que le RN (57 % contre 52 % alors qu’il y a trois ans, c’était nettement l’inverse (61 % pour le parti lepéniste, 51 % pour le parti mélenchoniste). De même LFI «attise la violence» pour 60 % des sondés contre «seulement» 52 % pour le RN. Le Rassemblement national est jugé de moins en moins d’extrême-droite (12 points de moins qu’il y a sept ans) ou xénophobe (11 points de moins). En positif il est regardé comme étant plus proche des préoccupations des Français (29 % en 2020, 40 % aujourd’hui), et surtout « capable de gouverner le pays » (25 % en 2017, 34 % en 2021, 44 % en 2023). Ce dernier « item » est capital pour Marine Le Pen. Car si, en dix ans, elle a gagné la bataille de la « dédiabolisation » , elle gardait un très fort déficit de crédibilité. Elle est en train de le combler. Plus encore, de toutes les forces politiques d’opposition représentées à l’Assemblée nationale, le RN est celui dont le « comportement à l’Assemblée nationale » est le plus approuvé : 37 %,  loin devant LR (28 %), les Verts ou le PS (27 %) et le PC et LFI (23 %).

Le RN comme alternative.

Cette enquête a été effectuée avant les événements qui ont embrasé le Proche Orient et l’assassinat de Dominique Bernard à Arras. Inutile de dire que c’est de nature à renforcer encore un  peu  plus l’avenir électoral du RN. Il convient donc de prendre au sérieux la  possibilité de Marine Le Pen de gagner à la Présidentielle. Il s’agit  d’abord de bien comprendre la  stratégie qui l’amène à ce statut de présidentiable qui lui échappait jusqu’alors.

Elle le doit :

. à sont travail propre, sur son discours, son image, ses élus. Dix ans dans de «dédiabolisation» produisent des fruits.

. à la comparaison avec LFI, car, notamment depuis les débuts de cette législature, les mélenchonistes se sont fait remarquer par leurs outrances, leurs dérapages, leurs injures. Le mistigri de la radicalité et d’une forme d’incompatibilité avec les règles de la vie démocratique a changé de camp et le RN en profite.

. enfin à l’usure du macronisme au pouvoir. En 2017, et même encore en 2022, Emmanuel Macron a terrassé Marine Le Pen sur le sérieux et sa capacité présumée à gérer le pays. Les échecs ou les limites du bilan présidentiel rendent moins dirimantes celles du projet lepéniste. La déception suscitée par ceux qui gouvernent offre au RN le bénéfice du doute.

La séquence, dans laquelle nous sommes encore, a achevé de faire tomber les masques mélenchonistes. Même une partie de leurs alliés décrètent l’impossibilité de travailler avec eux. La Nupes est  en train de voler  en éclat. De l’avis quasi unanime Les « Insoumis » sont sortis de ce fameux « champ républicain », expression bien commode qui n’avait jusqu’alors d’autre visée que d’en exclure le Rassemblement national.  Lequel RN s’est montré à l’inverse irréprochable et inattaquable. Ce qui s’est passé cette semaine est comme l’amplification de ce que l’on constate depuis dix-huit mois.

Mais en politique,  rien n’est jamais irréversible.

Et les résultats des élections polonaises nous le montrent. Il convient donc de regarder de près comment les partis modérés  s’y sont pris pour battre l’extrême-droite.

La Coalition civique, dirigée par Donald Tusk, l’ancien président du Conseil européen, a obtenu un score honorable de 31%. Le parti centriste dispose de solides alliés pour former un gouvernement pro-UE dans les prochaines semaines. En effet, avec 14% de soutien, la « Troisième Voie », une alliance entre démocrates chrétiens et agrariens, obtient un score remarquable. Elle a séduit les électeurs modérés, épuisés du duopole entre centristes et nationalistes conservateurs. Enfin, la gauche, a été suivie par 8,6 % des Polonais.  Elle espérait sans doute un meilleur score, mais elle entend porter sa voix progressiste, laïque et sociale dans un pays où le droit des femmes a été mis à mal. Selon les projections, ces trois formations devraient obtenir ensemble 239 députés sur 460 possibles, synonyme de majorité à la Diète. D’après la Constitution, le président de la République, Andrzej Duda, est dans un premier temps chargé de désigner le parti qui va tenter de former un gouvernement. Issu du PiS, le président Duda devrait logiquement assigner son camp à la tâche. Avec 196 députés sur 460  dans la nouvelle Diète, le parti Droit et Justice doit persuader 35 autres parlementaires de collaborer pour former une majorité. Un scénario impensable car aucun parti ne souhaite mener un dialogue avec les nationalistes conservateurs. Certes, on peut estimer que le PiS paie son usure depuis 8 ans qu’il est au pouvoir, ce qui ne serait pas du RN en France. Il est difficile de comparer les contextes des deux pays, évidemment, mais la chose certaine qui ressort, c’est que si un barrage  peut être construit pour empêcher le parti de Marine Le Pen d’arriver au pouvoir, c’est autour de la droite modérée (LR)  et des partis centristes qu’il peut s’organiser. Reste à trouver le Donald Tusk, susceptible de redonner le moral aux Français et de les mobiliser.

A bon entendeur, salut !

 


TOUJOURS PLUS DE FONCTIONNAIRES

Dette publique

 

La dette aux oubliettes.

La dette de la France est préoccupante et devrait être l’une des premières priorités du gouvernement pour tenter de la réduire, d’autant plus qu’avec la remontée des taux son coût annuel augmente à vue d’œil.  On s’attendait donc  à trouver des économies dans les documents budgétaires pour 2024 au sujet des dépenses de personnel public. Il n’en est rien, bien au contraire : depuis 2017, le coût des rémunérations publiques a tout simplement explosé, passant de 291 milliards à plus de 357 milliards d'euros pour 2024. Par rapport au PIB, la dépense reste supérieure à 12 % de la richesse nationale, soit presque 3 points de PIB de plus qu'en zone euro, qui est à un peu plus de 9 % en moyenne. Un écart de l'ordre de 75 milliards d'euros par an,  identique à ce que nous avons en matière de retraites avec la moyenne des pays de la zone !

Promesse non tenue.

Depuis 2017, on a constaté, hors contrats aidés, une augmentation de 148.000 postes puisque le nombre d'agents est passé, selon l'Insee, de 5.526.000 à 5.674.000. Pourtant, une des promesses phares du président de la République était la suppression de 120.000 postes publics. On en est loin. En ce qui concerne le budget de l'Etat 2024, selon les plafonds d'emplois affichés dans le projet de loi de finances, les effectifs de l'Etat atteindraient en équivalents temps plein 1,987 million, tandis que ceux des opérateurs dépasseraient les 408.000. L'ensemble représentant donc près de 2,39 millions de postes budgétaires, soit + 52 829 depuis 2017. Entre 2017 et 2024, les augmentations les plus significatives sont allées à l'Education nationale et à l'Intérieur, ce qui est compréhensible, mais elles auraient dû être  compensées  par des réductions ailleurs. Pour baisser les dépenses, le bon sens voudrait qu'on diminue le nombre des postes de fonctionnaires, non ?

Et en plus l’absentéisme augmente aussi !

Une nouvelle étude montre l'aggravation sans précédent de l'absentéisme des agents dans les villes, avec en moyenne 30 jours d'absence annuels toutes causes confondues en plus des congés et des RTT, et jusqu'à plus de 44 jours par an et par agent en moyenne à Marseille, Toulon ou Bordeaux. Rien que le surcoût de l'absentéisme public par rapport au privé peut être évalué à 7 milliards d'euros par an, selon l’IFRAP ! Les primes et les revalorisations se sont enchaînées en même temps que les embauches, sans réflexion sur le tabou qu'est le sujet du temps de travail réel des agents et de leur productivité au travail. On  peut  légitimement conclure que rien n'est fait pour freiner les dépenses de personnel public. Ainsi, à  l'occasion de la réforme des retraites, la clause du grand-père n'a pas été votée pour les agents des trois fonctions publiques, alors que cela aurait permis des économies très importantes à l'horizon 2050 (de l'ordre de 15 milliards par an). Les dépenses de personnel sont le premier des surcoûts à cause d'une décentralisation jamais aboutie et d'un phénomène de sous-travail jamais exploré. Cela devrait être la revue de dépenses numéro 1 !

Il faut encore ajouter la hausse des rémunérations.

L’évolution des rémunérations des salariés de la Fonction publique et de l’Etat anticipés pour 2024 (et mis à jour pour 2023) se traduit par une augmentation – en comptabilité nationale – de +10,9 milliards d’euros entre 2023 et 2024, atteignant pour l’ensemble des administrations publiques 357,6 milliards d’euros. Cette hausse était inévitable et était même incontournable dans certains secteurs comme l’enseignement : les revalorisations salariales catégorielles de l’Education nationale (pacte enseignants, pieds de grille etc.) représenteraient pour 2,46 milliards d’augmentations à elles seules. Globalement, l’évolution se décompose  ainsi : 4,7 milliards pour l'Etat, 0,9 milliard pour les opérateurs de l’Etat, 1,9 milliard pour les collectivités territoriales et 3,4 milliards pour les administrations sociales. 

On aurait pu penser qu'après la réforme des retraites, qui représentent plus de 330 milliards de dépenses annuelles, avec le report de l'âge à 64 ans pour réaliser des économies et tenter d'équilibrer les comptes, le sujet suivant mis sur la table par le gouvernement et Bercy serait la dépense liée à la masse salariale publique. Parler de revues de dépenses et d'économies pour désendetter la France, c'est bien. C'est encore mieux de s'attaquer aux surcoûts que nous avons sous les yeux. Mais tant qu’on augmentera le nombre des fonctionnaires, l’équation sera impossible à résoudre.

Une fuite  en avant qui fait peur !

 

 


QUAND LA SENESTRE SEVIT !

La liberté guidant le  peuple bis

 

La  culture prise en otage.

L’idéologie, c’est bien, mais à petite dose sinon, les inconvénients de la pensée toute prête font des ravages et peuvent conduire au désastre comme on l’a vérifié avec l’effondrement de l’Union soviétique sur elle-même, par le pourrissement intérieur généré par le stalinisme. Je  parie que le même destin menace la Chine avec la reprise des fondamentaux marxistes par Xi Jinping. Mêmes causes, mêmes effets.  Ce n’est qu’une question de temps. Cela ne veut pas dire que nous, les occidentaux, attachés aux droits de l’Homme, à l’Etat de droit, au respect  des règles internationales, nous soyons à l’abri.  Car nous sommes  minés de l’intérieur par une idéologie plus sournoise, puisée aux mêmes sources par les Derrida, Foucault  et cie, née dans les années  70, exilée aux Etats-Unis et qui nous est revenue par le biais le plus inattendu : la consommation de biens culturels. Inutile d’évoquer le « wokisme »  puisque selon ses propagandistes, ça n’existe pas, comme la « théorie du genre », d’ailleurs, tout comme « l’islamo-gauchisme », qui sont autant de notions inventées par les réacs blancs pour discréditer les partisans du « bien ».

Le nouvel art officiel.

Pourtant, il y a bien une idéologie qui impose son cadre à la fiction (roman, ciné, télé) jusqu’à l’absurde, une politisation de la  culture qui n’hésite pas à trier, censurer, réécrire les œuvres… Un nouvel art officiel est né, promu par Netflix et Hollywood  et même le service  public français, qui vise à construire un nouvel imaginaire à toute une génération. Si vous n’avez pas tout compris, je traduis : il s’agit de montrer à travers la fiction que l’Occident est un enfer pour les minorités raciales, les LGBT et les femmes et de faire de ces trois catégories, les héros exclusifs de la production artistique. Prenez par exemple n’importe quel épisode de n’importe quel policier, qu’il soit français, anglais, scandinave ou allemand,  vous n’échapperez pas aux enquêteurs en mal de couple, plus ou moins séparés, dont les tribulations occupent la moitié du scénario ;  l’enquêteur en chef est presque toujours une femme, elle a, pour l’aider, inévitablement son  lot de  « diversitaires » noirs ou autres, elle doit faire avec des collaborateurs ou collaboratrices en couples homosexuels, et forcément c’est le blanc qui est le méchant … Dans son livre « Woke fiction » , Samuel Fitoussi (un affreux réac) dresse la table de la loi qui régit les productions actuelles : des  héros vertueux, des minorités discriminées, pas d’appropriation culturelle, pas de stéréotypes de genre, les  non blancs seront gentils et les blancs méchants, les  hommes seront haïssables, les normes déconstruites… le  tout sous l’oeil de l’Arcom, institution publique chargée de surveiller l’audiovisuel en France, qui établit chaque année un « baromètre de la diversité »  (qui consiste à compter les Noirs et les Blancs à la télévision). Le réalisme woke rappelle le réalisme socialiste dans un seul pays (l’URSS), sauf qu’il est mondialisé et systémique.

C’est pas bien de résister.

Les grandes œuvres d’art sont celles qui puisent dans le réel et le transfigurent, pas celles qui le falsifient. Depuis des  millénaires, la  culture est ce qui nous grandit, nous ennoblit, qui fait que nous sommes des êtres irrigués des  mots de nos pairs, enracinés dans une terre, constitués d’une certaine idée de la liberté de l’Homme et de sa place dans le monde à laquelle on ne peut renoncer sans se nier. Voilà ce que nous sommes et qu’on voudrait nous empêcher de rester. Et  comme la France est un pays rebelle par nature, la résistance à  la « révolution culturelle en marche » oblige ses protagonistes à sortir leurs armes : tout ce qui résiste est fasciste, d’extrême-droite, et doit être discrédité  et  combattu.  D’où les  campagnes menées par l’intelligentsia senestre (= gauche) contre le  JDD et Geoffroy Lejeune qui est aussi facho que moi je suis évêque,  contre Cnews où l’on ose encore nommer les Saints du jour et parler de religion chrétienne, contre Alain Finkielkraut d’autant plus méprisable qu’il vient de la gauche (mais l’autre, la sociale démocrate de Jacques Julliard)… C’est triste et coûteux, car l’offensive en France se fait avec notre argent. Consolation : ces œuvres subventionnées et subversives rencontrent rarement leur public.

Le « nouveau monde ».

Mais ce n’est pas tout. L’Occident est  aussi attaqué  par les  partisans du « nouveau monde », conçu selon Poutine et XI.  En échange de nos démocraties, certes parfois imparfaites, ils nous proposent des régimes « forts », gérés par des Kleptocrates selon  le modèle russe, où une poignée d’oligarques milliardaires se gavent sur  le dos du peuple en pillant les richesses de leur pays voire, d’autres pays (en Afrique, par exemple) où ils se comportent en prédateurs   impérialistes. Le  modèle proposé  par  la Chine n’est guère plus attirant, avec son dictateur doctrinaire qui décide de tout y compris du destin du moindre de ses « sujets ».  Les deux modèles ont en commun une surveillance étroite de chaque individu  et le règne par la terreur y est la règle, relayé par une propagande qui zombifie le peuple. Vraiment, non, merci.

L’universalisme indépassable.

La  culture c’est ce qui permet de faire société, et faire société, c’est passer de l’animalité à l’humanité. Voilà pourquoi il faut tenir absolument à notre héritage des lumières sur lequel sont fondées nos démocraties libérales. L’universalisme qu’il a engendré est indépassable mais fragile. Il ne tient pas sans le soubassement sur lequel il s’est peu à peu élaboré, de Pétra à Athènes et à Rome, ces fondements que d’aucuns voudraient effacer alors qu’ils expliquent tout. Ils sont le  caractère essentiel constitutif de notre culture et en même temps sa fragilité. C’est cet universalisme qui caractérise et définit la  civilisation, et c’est de l’ignorance que viendra le drame, si on ne transmet plus ou si on « efface » (cancel). L’ensauvagement et la « décivilisation » viennent de  là. L’idéologie « woke » refuse l’universel puisque chacun est ramené à ses caractéristiques identitaires. Alors on n’envisage plus les hommes dans leur unité, mais on les évalue selon leur utilité. Voilà une dimension à prendre en compte dans le débat sur la « mort assistée ». Car tout se tient. Car la civilisation commence vraiment lorsque quelqu’un prend soin d’un autre.

Tant que l’esprit critique veille, ceux qui veulent nous faire attraper la « sinistrose » n’y arriveront pas !

 


LA MORT « CHOISIE »

Fin de vie

 

Comme c’est joliment dit.

Notre époque à cet art inimitable d’utiliser les « expressions camouflages » pour cacher une réalité, enjoliver une réalité ou tout simplement la  nier : un manœuvre devient un « ouvrier  spécialisé », un paralytique est « une personne à mobilité réduite » et un aveugle est un « non-voyant ». Alors, il ne faut pas traumatiser le quidam avec  une expression aussi brutale que « suicide assisté », encore   moins « euthanasier ». On dira donc : « mort choisie ».  Relevons le côté  poétique du choix… Cela ne veut pas dire  que le projet de loi sur le sujet qui est concocté  par le gouvernement passe mieux pour autant.

La Convention citoyenne.

La Convention sur « la fin de vie » voulue  par Macron avec des citoyens tirés  au sort  a fini ses travaux il y a six mois et ne semble  pas avoir dégagé un consensus sur « l’aide active  à mourir ». Le  président de la République s’est engagé à proposer un projet de loi. Sauf que six mois après la fin de ses travaux, les  anciens de la convention citoyenne ne parlent pas d’une seule voix.  Deux associations ont vue le jour pour poursuivre et faire vivre leurs travaux. L’une veut exister dans le débat et veut faire valoir ses arguments favorables à une euthanasie, l’autre propose une version plus élargie du travail effectué et rappelle que l’unanimité s’est faite sur  le nécessaire développement des soins palliatifs et une meilleur  connaissance de la  loi actuelle.

Une concertation cahotique avec les soignants.

Ils sont évidemment les premiers concernés par une loi sur la fin de vie. Le mélange dans le nouveau texte du développement des  soins palliatifs et du suicide assisté scandalise beaucoup de soignants et professionnels de santé. Car c’est une loi de société majeure, susceptible de provoquer  un « vertige éthique » selon les  mots mêmes d’Emmanuel Macron. Le droit à une aide active à  mourir serait réservé aux patients atteints d’une maladie incurable, avec un pronostic vital engagé à moyen terme. Le texte  prévoit trois parties : accès aux soins  palliatifs, aide active  à mourir, droits des  patients. Un mélange des genres qui hérisse les opposants au projet. Le collectif des sociétés savantes et organisations professionnelles de santé regrette les conditions du débat et le regroupement des deux sujets. Il dénonce un « enfumage » et le contexte actuel des établissements de santé qui ne serait pas en mesure d’appliquer la nouvelle loi. Il déplore la manière  dont a été menée la concertation avec des réunions sans ordre du jour et des longues présentations qui ne permettaient pas le débat. L’accompagnement de la fin de vie est un sujet  qui méritait la consultation de l’ensemble des  parties prenantes. Visiblement elle n’a été que de façade.

Un piège sociétal.

Selon Jean Leonetti, père de  la  loi actuelle, le projet s’inspire de la légalisation du droit au suicide assisté tel qu’il a été autorisé dans l’état de l’Orégon aux Etats-Unis. Pour lui, le débat reste ouvert au Parlement et chacun aura à se déterminer en fonction de ses convictions personnelles. Mais il met en garde contre la tentation d’utiliser une loi comme simple marqueur politique pour aller dans  le sens de l’opinion de  l’instant au nom d’une modernité, alors  qu’il s’agit de choix culturels voire civilisationnels d’une société. Il rappelle que les positions de la France dans le domaine éthique sont observées, respectées et quelquefois inspirantes  pour d’autres pays. C’est une responsabilité dont il faut avoir conscience. Et il pense que sur un sujet aussi sensible et complexe, le Président de la République ne devrait pas prendre le risque de diviser les Français. 

La priorité n’est-elle pas de faire en sorte que la loi actuelle soit correctement appliquée sur l’ensemble du territoire, ce qui n’est pas le cas. 

 


C’ETAIT UN 5 OCTOBRE…

 

église saint-Roch

On est en 1795, sous la Convention.

La Terreur a pris fin en 1794 avec l’exécution de Robespierre, mais les royalistes continuent de s’agiter. Ainsi, avertie des préparatifs d’une insurrection à Paris, l’Assemblée charge le député Paul Barras de la réprimer. La tâche d’exécution est  confiée à un jeune général nommé Napoléon Bonaparte qui prend en main les opérations. Attaché à la République et dégoûté  par le désordre et la guerre civile, il charge un chef d’escadron nommé Joachim Murat de récupérer  une quarantaine de canons qu’il fait disposer autour des Tuileries. En ce 13 vendémiaire an IV, Napoléon fait manœuvrer son artillerie dans les rues de Paris et n’hésite pas à faire ouvrir  le feu sur les émeutiers.  L’épisode le plus tragique se déroule devant l’église Saint-Roch où la canonnade retentit pendant près de ¾ d’heure. C’est cet épisode que l’Histoire retiendra.  L’église  Saint-Roch conserva les traces d’impacts de la fusillade sur sa façade jusqu’aux années 2 000. Les ossements des royalistes sont toujours soigneusement conservés en rayonnages dans les catacombes de Paris. 

La réputation de Napoléon est faite. On connait la suite. On ne rigolait pas avec « l’ordre républicain » !

 


LA CHINE EN PANNE

Chine xi-jinping

 

Le déclin est bien  là.

N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les  importations sont à la baisse.  La  consommation des  ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes  publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois  moteurs de  l’économie que  sont les  investissements, les exportations et la  consommation sont tous en berne sinon au point mort.  Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le  département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et  la  main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe  jamais, la  liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.

La fin de la libéralisation.

La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période  faste après le lancement de la  politique dite « de réforme  et d’ouverture »  avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la  clause de la nation la  plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les  entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe.  Mais ces dernières  années, « l’Empire  du Milieu »  s’enfonce dans une spirale  descendante  et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.

Le retour du communisme stalinien.

En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises,  y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme  des vaches à lait en utilisant les procédés les  plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs  marchandises sans raison … Le retour du culte de la  personnalité, avec la  censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela  laisse  le champ libre à tous ceux qui font abstraction des  lois du marché, des sciences, de  la nature et  même de la  géopolitique, avec de lourdes  conséquences sur le  plan économique. La politique « zéo covid »  en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur  plus bas niveau depuis des décennies ; celles  avec l’Union européenne, le Royaume-Uni,  le Japon, la  Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années.  A cela s’ajoutent l’accent  mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong  et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe  peu à peu des capitaux, des technologies et des  marchés américains et occidentaux,  provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par  une explosion du chômage et faisant replonger dans la  pauvreté une grande partie de la population.  Mais le régime  proclame : « Le  marxisme, ça fonctionne ! »  .

Le but poursuivi est simple. 

Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées  par un système politique stalinien qui se sclérose.  Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle  touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la  crise immobilière avec ses villes fantômes et  ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce  que la  « centralisation démocratique peut produire » !  Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples  bouddistes et taoïstes au grand dam de  Xi le bouffi qui ne comprend pas  ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.

Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme  politique avec la mise en place d’une véritable démocratie.  Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une  chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance  mondiale comme  d'aucuns l'annonçaient !