UN CAPITAINE GRAVE ET SERIEUX
28 octobre 2011
De la cohérence et du sens : voilà ce qui ressort de l’entretien du Président de la République à la télévision, suivi par près de douze millions de Français. On n’empêchera pas les responsables du parti socialiste de commenter sur le mode ironique. Mais présenter Nicolas Sarkozy comme un incapable, qui est leur passe-temps favori, ne colle pas avec la réalité que le pays a pu constater après le Conseil européen de Bruxelles. Ce sont bien les idées françaises qui ont prévalu au renforcement du fonds de soutien et à l’abandon de la moitié de la dette privée grecque, et le tandem franco-allemand a, encore une fois, bien fonctionné. Aussi, laissons-les à leurs slogans creux, à leurs effets de paroles de procureurs débutants, à leurs leçons obsolètes.
De la cohérence pour expliquer pourquoi on en est arrivé là : la dette ne date pas d’hier, et à défaut des médias, l’histoire retiendra que les décisions emblématiques prises par les socialistes, la retraite à 60 ans et les 35 heures ont pesé lourd dans l’affaiblissement de notre industrie. Et puis, comment peut-on faire semblant d’ignorer que son mandat essuie crise sur crise venue de l’extérieur. Alors c’est sûr, la dette a augmenté. Ils auraient fait quoi, la gauche ? Probablement pire avec des dépenses inutiles de relances de la consommation. Malgré tout le pouvoir d’achat a-t-il été maintenu ? Oui, il a même continué à faiblement progresser au plus fort de la crise financière. Le pacte social a-t-il été préservé ? Oui, à l’évidence, malgré la chute vertigineuse des recettes au plus fort de la récession. Le cap choisi a-t-il été le bon ? Oui, puisque nous avons connu la récession la plus faible des pays développés. Nous avons un Président qui tient la maison et sa place sur la scène internationale.
Du sens : Nicolas Sarkozy a fait preuve de pédagogie pour montrer que nous avons besoin de l’Europe, que l’Euro est une conquête qu’il faut défendre. L’euro n’est pas en crise, c’est la deuxième monnaie du monde, et elle est forte, trop forte même. Ce qu’il faut, c’est en améliorer la gouvernance monétaire, et il faut que la gouvernance économique progresse. Nous devons prendre conscience que l’Europe a un PIB trois fois supérieur à celui de la chine et que sa monnaie sera une des trois mondiales avec le Yuan et le dollar dans vingt ans. L’axe franco-allemand est primordial par son poids politique et économique. C’est vrai, en écoutant la France plus tôt, l’Allemagne aurait permis d’avancer plus vite et à meilleur compte sur le problème de la dette grecque. Mais l’Europe est ainsi faite qu’on ne décide pas seul, ce que semblent ignorer nos gens de gauche. Relativisons aussi, la Grèce, c’est peanuts dans le PIB de l’Europe. La marche vers plus d’intégration est nécessaire et se fera. Si on avait voté la constitution, on n’en serait d’ailleurs pas là. C’est pourquoi les leçons de M. Fabius sont plutôt mal venues. Voilà un socialiste qui s’est toujours trompé : sa dernière erreur, c’est d’être allé dans le camp de Martine Aubry, la perdante.
Mais Nicolas Sarkozy s’est présenté aussi en capitaine soucieux de ménager les Français modestes et les classes moyennes. La croissance économique ne se décrète pas et la consommation n’est qu’un moteur auxiliaire, mais qu’il faut ménager en période de vaches maigres. L’économie est mondiale, la nôtre est beaucoup plus imbriquée qu’on ne le croit dans le processus, en fragmentation des process industriels, approvisionnement en produits semi-finis et composants. Ceux qui parlent de protectionnisme feraient bien d’être prudents. Les temps nous imposent deux contraintes qui sont valables pour tous : revenir à l’équilibre de nos finances publiques, ce qui suppose des économies dans les dépenses, et c’est le seul moyen de parvenir au seuil qui permettra de commencer le désendettement ; retrouver le chemin de la croissance en redonnant de la compétitivité à nos entreprises, ce qui suppose des transferts d’impôts. Les marges de manœuvre sont minces, et le Président a raison de ne céder ni au laxisme ne à l’excès de rigueur. Sachant qu’au moindre faux pas, les marchés financiers nous ferons payer au prix fort : un point de taux d’intérêt c’est 15 milliards d’euros.
A qui faire confiance ? Au capitaine qui tient le cap. Mais faudra-t-il attacher les Français au mât pour qu’ils ne cèdent pas au chant des sirènes socialistes ????
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