JOYEUX NOEL !
22 décembre 2023
« FAITES-LES LIRE ! »
20 décembre 2023
Le livre de Michel DESMURGET est suffisamment alarmant pour que l’injonction soit prise au sérieux. Ce docteur en neurosciences, directeur de recherches à l’Inserm, a publié un ouvrage solide appuyé sur une solide documentation scientifique, et délivre un message sans appel : oui, les écrans ont un effet délétère quand ils font l’objet d’un emploi abusif –ce qui est le cas- et oui, il faut que nos enfants lisent si l’on ne veut pas voir s’amplifier la baisse du développement cognitif que les dernières études Pisa mettent en évidence.
Et son étude est formelle : rien ne remplace le livre écrit !
Bien qu’il soit né il y a quatre mille ans, son objectif originel reste le même : préserver notre mémoire collective, assurer la conservation et la transmission des savoirs les plus fondamentaux. C’est sur les livres que s’est édifié notre modernité et il y a toutes les chances que cela continue encore longtemps parce qu’il existe une parfaite adéquation de la structure du livre à notre fonctionnement cérébral. En privant nos descendants de littérature, en ne les guidant pas sur les chemins du livre, c’est d’une partie de leur âme que nous les amputons.
Pire, c’est un processus d’asservissement qui se met en place quand on empêche les enfants les plus pauvres d’accéder aux richesses de la culture et du langage car on cadenasse toute réelle perspective de mobilité sociale. C’est dans les livres que se cachent les richesses de la langue, tant au plan syntaxique que lexical. Lorsque la lecture manque, le langage souffre. Or ce dernier soutient une part essentielle de nos capacités à raisonner, comprendre, critiquer, réfléchir, analyser et apprendre. Il faut donc éviter le cercle vicieux : plus l’esprit est privé de livres, plus son assise culturelle et langagière s’érode, et plus cette assise s’érode moins le savoir des livres se révèle accessible.
Inlassablement, le mouvement se répète : le lecteur s’élève, l’idiot s’abîme. Or nos enfants ne lisent plus ou trop peu ; leur cerveau est abruti d’écrans récréatifs ; leur existence s’écoule à leur insu sous une constante surveillance numérique. Et leurs rêves s’amenuisent de plus en plus. Ils seront « ceux qui existent sans vivre » et subissent déjà, comme disait Victor Hugo, « le sombre accablement d’être en ne pensant pas ».
Les avantages du livre.
Mieux qu’internet. Une différence majeure entre le livre et Internet tient à l’organisation des contenus. Sur la toile l’information est diffuse, redondante et morcelée. Le détail se mêle au fondamental et les fake news se mélangent sans cesse au véridique. Les savoirs ne sont ni coordonnés ni hiérarchisés. Les livres sont bien moins exigeants pour le lecteur, la totalité du travail de recherche étant assurée par l’auteur. Autrement dit, le livre guide sur le chemin en assurant un niveau optimal d’intelligibilité. Son format linéaire reste le plus adapté à l’acquisition des connaissances.
Mieux que l’oral. A partir du collège, lorsque les lecteurs ont une qualification suffisante, l’écrit améliore, par rapport à l’oral, les niveaux de compréhension et de mémorisation. La plupart des études ont conclu que nous retenons mieux lorsque nous lisons. Le traitement de l’écrit demande un niveau de concentration plus élevé que celui de l’oral, ce qui favorise la mémorisation.
Le papier mieux que l’écran. Les avantages du livre papier sont multiples. Ils sont parfaitement autonomes et ne requièrent ni batterie, ni compétences informatiques, permettent de surligner et d’annoter le texte… Et ils ignorent la désuétude alors que les textes numériques sont mécaniquement condamnés à une obsolescence précoce par la fragilité des supports de conservation, l’incessante transformation des matériels et des formats de stockage. Enfin, il a été établi qu’un même texte tendait à être lu plus rapidement sur écran que sur papier, mais au détriment de la compréhension. Plus l’énoncé est exigeant, plus la supériorité du papier devient notable. Pour la lecture partagée, les livres imprimés sont fortement préférables aux livres électroniques pour les jeunes enfants. L’écran rend plus difficile, parce qu’il constitue lui-même un objet d’intérêt, la construction d’une association symbolique entre l’objet et l’image.
En conclusion, le livre reste le support d’apprentissage le plus adapté à notre fonctionnement cérébral. Sa structure linéaire, pré-organisée et sa capacité à mobiliser l’attention lui confèrent un avantage substantiel sur les médias audio ou vidéo et les formats disloqués d’Internet, notamment pour l’assimilation des connaissances complexes et exigeantes.
Construire la pensée.
La lecture offre un terreau propice et irremplaçable à la construction du langage, des savoirs généraux et de la pensée.
Accroître l’intelligence. La lecture accroît la part du QI appelée QI verbal ou ICV (Indice de Compréhension Verbale). Plus l’enfant lit, plus son intelligence s’étoffe et plus lire devient plaisant. Cet apport du livre à l’intelligence est unique et irremplaçable. Soit l’enfant lit, soit il se condamne à ne jamais déployer son plein potentiel intellectuel.
Enrichir le langage. Plus le volume de pratique est massif, plus la qualité lexicale s’affine et plus la lecture est efficiente. Les bons lecteurs produisent une syntaxe plus élaborée et ont une orthographe plus fiable. Les données montrent, en effet, que le niveau de mémorisation est plus important chez les enfants disposant du plus large répertoire orthographique initial. Avant de vouloir écrire, mieux vaudrait aussi s’assurer une longue et intense familiarité avec la lecture. Et ce sont les livres de fiction qui engendrent les gains les plus substantiels sur le langage. Une étude récente montre que les magazines et les bandes dessinées n’ont aucun effet sur les performances des élèves ; les journaux ont un impact modeste et les livres non fictionnels produisent des effets médians. Autrement dit, sans livres, pas de langage évolué : si le cerveau de l’enfant ne rencontre pas assez d’ouvrages, notamment de fiction, son développement langagier et sa capacité à apprendre à lire seront grandement compromis. Pour acquérir plus que l’ordinaire, c’est vers l’écrit que l’enfant doit se tourner, d’abord sous forme de lecture partagée et ensuite à travers sa pratique personnelle. Ce n’est pas une option, c’est une obligation.
Engranger des connaissances et stimuler la créativité. Il est absolument impossible de débattre, de réfléchir ou plus globalement d’avoir une vie intellectuelle féconde sans un solide répertoire de connaissances générales. Sur le plan scientifique, l’impact de la lecture sur notre stock de connaissances est aujourd’hui solidement démontré.
Pour conclure : tout ne se vaut pas !
Certains usages n’ont aucune influence sur le déploiement intellectuel ; d’autres agissent négativement, d’autres se révèlent bénéfiques. Les thèses relativistes actuelles peuvent satisfaire les idéaux égalitaristes mais en profondeur, elles constituent d’implacables machines à produire des inégalités. Une pierre d’achoppement entre les réalités neuroscientifiques et les thèses du sociologue Pierre Bourdieu.
Les premiers chapitres du livre sont consacrés à « la lente agonie de la lecture » et à « l’art de la lecture » à la lumière des multiples études neuroscientifiques. Des constats édifiants.
« Faites-les lire ! » Pour en finir avec le crétin digital. Michel Desmurget. Ed. du Seuil
LE FLEAU TIKTOK
18 décembre 2023
Comme si il n’y avait pas assez du comeback de Trump l’escroc et de l’obscurantisme wokiste des universités américaines qui menacent l’un et l’autre la démocratie américaine et risquent de la faire sombrer, voici l’effondrement éducatif général constaté par le classement Pisa qui met en évidence une baisse des résultats scolaires qui ne concerne pas que la France. Les pays asiatiques font tous mieux. En Europe, les pays du nord ont en général de meilleures notes. Cette baisse s’explique par de multiples raisons. Mais si la Chine, pour ne citer qu’elle, s’en tire mieux, ce n’est pas un hasard. Rappelons-nous, le Figaro Magazine publiait, il y a un an, un article intitulé : « TikTok : comment la Chine protège ses enfants et rend les nôtres débiles. » Eh bien, depuis, le mal s’est aggravé et la baisse du niveau de nos élèves en mesure l’impact.
Le mal est sérieux !
Michel Desmurget démontre dans son livre « Faites-les lire », l’impact délétère que peuvent avoir les consommations internet non régulées pour nos enfants au point de les rendre débile, surtout si à côté, ils ne lisent pas. J’y reviendrai bientôt en détail. Je viens de terminer son ouvrage et vous en livrerai les grandes idées. Mais comment, en parallèle, a-t-on pu laisser un réseau social suivi par 1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde, se développer sans entraves alors que Pékin le contraignait à distribuer une version édulcorée et très restreinte à la population chinoise, pendant que la version débridée a continué d’inonder le reste de la planète. Et le monde « libre » laisse les citoyens de ses démocraties consommer sans modération un média inféodé au Parti communiste. Le Sénat s’était emparé de la question en lançant une commission d’enquête présidée par Mickaël Vallet (Charente-Maritime, SER) et Claude Malhuret (Allier, LIRT). Les conclusions rendues en juillet dernier sont limpides et reconnaissent des faits d’espionnages de journalistes, des transferts de données d’utilisateurs vers La Chine et des mesures avérées de censure et de désinformation au bénéfice de Pékin et de ses priorités géopolitiques. Peut-être pire encore, les travaux de la commission attestent de la capacité de TikTok à créer des bulles de filtres dangereuses (il suggère par exemple plus de contenus liés aux suicides aux personnes intéressées par la santé mentale) ; reconnaissent que les contrôles d’âge sont inefficaces (40% des 11 ans en France l’utilisent) et admettent que son pouvoir de captation de l’attention est bien plus efficace que les autres réseaux sociaux. « Les constats délivrés par certains praticiens sont préoccupants semble découvrir le législateur français. Impacts en termes de déficit de sommeil, de troubles de l’attention ou encore de sédentarité. » Enfin, les sénateurs exhortent comme « moindre prudence, à nous départir de notre naïveté envers les risques posés aux démocraties par les “guerres hybrides” des dictatures. »
Et il s’aggrave !
En 2022, record pour TikTok et sa société mère ByteDance qui ont enregistré un chiffre d’affaires de 85 milliards de dollars - soit 30% de plus qu’en 2021 - ce qui leur a permis de dépasser les autres géants de la tech chinoise Alibaba et Tencent. Démontrer que ce succès se construit sur la débilisation à grande ampleur des cerveaux n’est pas compliqué : il suffit de regarder les « tendances » qui cartonnent sur ce réseau social. Outre les sempiternels défis souvent idiots et parfois dangereux qui fleurissent régulièrement sur internet, TikTok poursuit son entreprise de déconstruction de l’attention. Comme le rapportait une journaliste, la nouvelle mode consiste à regarder sur son téléphone des films et des séries… mais découpées « à la TikTok », c’est-à-dire réduits en extraits de 90 secondes. Ultime stade de la culture du zapping : on ne regarde même plus une œuvre, on la consomme sous forme de dose comme un drogué avec son crack. Sommé par la Commission européenne de fournir certaines informations et d’instaurer de nouvelles mesures sur des points précis, TikTok n’a rien fait de sérieux pour se conformer aux demandes européennes ou françaises et il faut souligner qu’à bien des égards (modération de contenus illicites, censures), la situation «est encore pire qu’avant».
En France, la loi dispose déjà d'une interdiction d’utiliser le smartphone à l’école, du primaire au collège - ce qui n’endigue en rien la consommation puisque, selon le Sénat, les utilisateurs de TikTok consultent l’application en moyenne 40 fois par jour et y passent 1 h 47 pour les 4 -18 ans. Des données à corréler, peut-être, avec la chute libre de la France dans le classement Pisa qui évalue le niveau des élèves. Car, au-delà du simple cas TikTok, il y a la question essentielle de la surexposition aux écrans (et aux réseaux sociaux) pour la jeunesse. Là-dessus, une "initiative d’Emmanuel Macron est censée arriver avant Noël".
Espérons que sur ce sujet, le chef de l’État parviendra à donner un cap et à se « départir de naïveté ». En attendant, évitons de mettre sous le sapin un smartphone ou une tablette en cadeau de Noël à nos enfants. Une pile de livres vaudrait mieux !
COP OU FLOP 28 !!!
13 décembre 2023
"Inventive".
Ainsi pourrait en effet se résumer la dernière version du texte adopté à Dubaï, dont chaque mot a été négocié. Il y a nettement moins d'options et de conditionnel que dans les précédentes versions qui ont circulé ces derniers jours. L'expression «énergies fossiles» revient deux fois. Il n'est pas question d'en sortir d'ici à 2050, mais de « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Une formulation qui frise le barbarisme proposée par la québécoise Caroline Brouillette, directrice du Réseau « Action climat Canada ».
Une pantalonnade.
On peut dire que la Cop 28 se termine en véritable pantalonnade. Déjà, organiser une COP en plein milieu de la région des énergies fossiles ressemblait à une blague. Mieux, donner la présidence de cette COP à un haut responsable du Golfe qui dit avoir étudié les sciences et ne pas avoir trouvé de preuves concrètes que les énergies fossiles accéléraient le réchauffement climatique était la preuve d'un sens de l'humour bien affirmé. On ne sera donc pas étonné qu’on ait du mal à se mettre d'accord sur un communiqué final. Même si c’est habituel. L'originalité cette fois-ci est qu'on ne parle plus vraiment de l'abandon progressif des énergies fossiles. L'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe ne veulent pas qu'on y fasse référence explicitement. Il n’en reste pas moins que l’emploi du conditionnel rend les mesures préconisées plutôt aléatoires.
"Finement calibré".
Une source proche de la présidence émiratie estime que le texte a été finement «calibré» pour tenter de réconcilier des points de vues opposés, et notamment éviter un blocage de l'Arabie saoudite. Tout en laissant volontairement un peu d'ambiguïté dans les formulations pour que chacun y trouve son compte... Dans une subtile nuance, le texte ne parle pas d’une « sortie progressive » mais d’une « transition hors » du pétrole, du gaz et du charbon afin « d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Ce texte ne fait pas la part belle aux pays africains qui doivent faire autant d'efforts que les pays riches, sans avoir de moyens adéquats ni obtenu de différenciation. Il est toutefois prévu de doubler les fonds pour l'adaptation. Le texte constate que les financements (pour l'atténuation et l'adaptation) promis à 100 milliards de dollars par an, n'ont hélas pas été atteints en 2021.
Une réalité.
Le monde n'a pas déclaré l'état d'urgence climatique. Une double hypocrisie règne sur le sujet des énergies fossiles. D’un côté, il y a ceux qui veulent les interdire et qui font semblant de ne pas comprendre qu'elles seront nécessaires au moins pendant 20 ans encore. De l’autre, il y a ceux qui en vivent et qui font des déclarations d'intention sans mener d'actions véritables pour la transition énergétique. Enfin, depuis la guerre en Ukraine, les pays du Golfe sont devenus maîtres du jeu. Tous les pays leur font la cour en oubliant tous les défauts de leurs gouvernements, du financement du Hamas par le Qatar au découpage en morceaux des opposants pour l'Arabie saoudite.
Alors, chacun peut crier « Victoire ». La France se félicite de la prise en compte du nucléaire : « Nous quittons Dubaï la tête haute… L'accord de la COP28 qui vient d'être adopté est une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », a pour sa part réagi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ; elle a ajouté que la mention de l'énergie nucléaire dans l'accord constituait une « reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France ». Le texte « marque le début de l'ère post-fossiles », a déclaré de son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Chacun voit midi à sa porte. Par pudeur, on ne mesurera pas l’empreinte carbone de l’événement. Restons sérieux !
L’AGITATEUR FRENETIQUE
06 décembre 2023
Les Américains ont Trump, les Russes ont Poutine, nous, nous avons Mélenchon ! Un cas de plus au chapitre de l’incompréhension pour mon entendement. Les outrances du leader de la France Indigne, nous y sommes habitués depuis que nous l’avons vu en furie à la porte de son appartement lors d’une perquisition qu’il voulait empêcher. Mais le dérapage auquel il vient de se laisser aller contre Ruth El Krief pose la question de sa santé mentale.
Rappelons les faits.
Mme El Krief a eu un entretien sur LCI avec Manuel Bompard, coordinateur de LFI, et en journaliste chevronnée elle a posé des questions qui ont mis l’intéressé dans l’embarras à cause de la position prise sur le conflit entre Israël et le Hamas. De quoi provoquer une énorme colère, exprimée sur les réseaux sociaux, du « saint oracle de LFI » qui a traité la journaliste de « manipulatrice » ce qui est injurieux, et de « fanatique », ce qui n’est pas acceptable compte-tenu de la teneur antisémite de l’accusation. Un propos qui dépasse les bornes. Les téléspectateurs qui connaissent bien Ruth El Krief auront été étonnés du portrait que le chef de file de l’extrême gauche dresse d’une journaliste rigoureuse et dont la courtoisie est établie, toujours respectueuse de ses invités. L’attaque a été si vive, dans le contexte actuel, que le gouvernement a décidé de lui accorder une protection policière.
Un propos antisémite flagrant.
Ruth El Krief rappelle qu’elle est née au Maroc et qu’elle a été éduquée dans un monde rassemblant cultures et religions. Il est évident que le message vengeur de Jean-Luc Mélenchon prend une autre dimension du fait des origines de la journaliste. Dès lors on peut considérer le propos comme ouvertement antisémite et si grave que Gérald Darmanin a estimé qu’une « cible lui a été placée dans le dos ». Quant à Eric Ciotti, il considère Mélenchon comme « un sombre et vulgaire lanceur de fatwas » et même le placide Gérard Larcher, notre Président du Sénat, est sorti de ses gonds en lançant un « ferme ta gueule ! ». Il n’est pas étonnant, que la polémique enflant, elle ait reçu le soutien de ses confrères et même de la France entière.
Une ficelle de plus en plus grosse.
On aurait tord de prendre à la légère de tels propos racistes qui devraient tomber sous le coup de la loi et dont les répercussions vont déboucher sur une disposition qui va bouleverser la vie quotidienne de la journaliste. On en arrive à penser qu’il faudrait peut-être légiférer sur ces excès de langage qui se traduisent par des crimes dont il est aisé de suivre la litanie dans la presse. On a certes compris que, loin de bouillir de colère, Mélenchon tente de rafler le vote musulman en France. La ficelle est de plus en plus grosse. C’est d’abord supposer que les Français musulmans votent tous par antisémitisme, ce qui n’est pas sûr et ceux d’entre eux qui ont compris la basse stratégie de LFI devraient être furieux de ce qu’on puisse croire qu’il est tellement facile de les manipuler.
Mélenchon perdant. LFI avec.
Le bilan de cet épisode est négatif à tout point de vue. Il l’est parce que la liberté d’expression vient de prendre un coup sévère ; il l’est parce qu’il met en danger une innocente. Il l’est parce que la stratégie électorale de Jean-Luc Mélenchon a touché le fond : son attitude à l’égard d’Israël a achevé la Nupes, grand mais vain espoir d’union de la gauche. À mettre chaque jour le pays en tension comme il le fait, il a lassé plus d’un de ses anciens fans. Il y a chez lui un côté suicidaire : il a créé la Nupes (Nouvelle union politique, écologique et sociale), c’est lui qui l’a détruite. Il a probablement enterré les espoirs de la gauche pour les élections européennes et pour la présidentielle de 2027. Il l’est enfin parce qu’il hystérise en permanence le débat politique, ce dont toute la classe politique pâtit, et par les temps qui courent, on s’en passerait bien.
Il faudrait mettre Mélenchon hors d’état de nuire. Mais cela ne peut venir que des siens.
C'est clair, il veut mettre la France à feu et à sang pour espérer prendre le pouvoir. On ne le laissera pas faire.
LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE
04 décembre 2023
En marge de la COP 28 et de ses décisions finalement anecdotiques… Ceux qui voudraient nous faire croire au consensus scientifique sur le réchauffement climatique mentent. La preuve : ce nouveau pavé dans la mare par l’un de nos physiciens les plus capés. François Gervais, professeur émérite à l’université de Tours, spécialiste de thermodynamique, est un des experts qui ont participé aux rapports d’évaluation 5 et 6 du GIEC. Il est aujourd’hui considéré comme climatodénialiste et complotiste. On lui reproche de rappeler des faits et des chiffres pourtant scientifiquement établis mais qui ne vont pas dans le sens des climatocatastrophistes qui veulent imposer leur seule façon de voir.
La dictature de l’émotion.
Par médias interposés, les accidents météorologiques nous sont présentés comme une succession de catastrophes toujours plus graves alors qu’il n’en est rien. Le climat s’évalue sur au moins trois décennies, la météo sur quelques jours au plus, et les événements météorologiques extrêmes obéissent à des mécanismes chaotiques imprévisibles de par leur nature même. Le physicien rapporte que le CO2 n’est pas un poison, puisqu’il a contribué à un accroissement de la biomasse de 24% en 33 ans, et que sur les 36 milliards de tonnes de CO2 qui ont été émises en 2021, seule 16 ont contribué à l’augmentation du stock dans l’atmosphère, suivant la propre formule du GIEC publiée dans son 6ème rapport, ce qui correspond à une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,007°C. Sur la théorie du réchauffement climatique, il rappelle que la hausse des températures depuis la fin du petit âge glaciaire (1715) a précédé de deux siècles les émissions de CO2… Comme corrélation, il y a mieux. Sans compter que la hausse du CO2 n’a rien à voir avec la météo qui dépend notamment de la pression et des vents.
Les faux remèdes.
On l’a compris, le carbone, voilà l’ennemi. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort pour diminuer les émissions bien qu’il ne soit pas, et de loin, le seul agent du réchauffement climatique. Mais il n’est pas interdit de penser que les remèdes qu’on nous propose sont peut-être pire que le mal. A commencer par les voitures électriques dont les batteries sont constituées de minéraux critiques, en quantité limitée, difficilement recyclables, qui nécessiteront des quantités massives de « nouvelles énergies » et dont le coût global pour le consommateur comme pour l’Etat s’annonce déjà exorbitant. Surtout quand on sait que le remplacement des voitures thermiques en France permettra de réduire de moins d’un dix millième de degré le réchauffement de la planète. L’hydrogène n’est pas non plus une bonne solution de remplacement : son mode de production émet beaucoup de CO2, il est dix fois plus inflammable que l’essence, son mode de stockage nécessite des conteneurs cryogéniques pour le maintenir à -253° et son impact en décarbonation s’avère négligeable, d’autant plus que son utilisation produit de la vapeur d’eau … qui est un gaz à effet de serre. Enfin, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques présentent des performances discutables à cause de leur caractère intermittent et dégradé en cas de froid excessif ou de forte chaleur, d’absence de vent ou par grand vent, et qui s’avèrent non rentables à cause de leur retour énergétique (fraction d’énergie récupérée par rapport à celle dépensée) inférieur à 6.
Le prétendu consensus
La transition énergétique se présente donc comme une politique ruineuse. La Banque mondiale estime à 100 000 milliards de dollars le coût astronomique de la décarbonation nécessaire pour éviter que le réchauffement calculé par le GIEC excède un demi degré en 2050, c’est-à-dire 1,5°C moins le 1°C de réchauffement, pour partie naturel déjà intervenu. Face à cette dépense monstrueuse, François Gervais n’est pas le seul à s’émouvoir. On peut citer le professeur Richard Linzen du MIT, les prix Nobel de physique Ivar Giaever, Robert Laughlin, John Clauser, la déclaration Clintel de 16 032 scientifiques, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé pour lesquels il n’y a pas d’urgence climatique. Cela finit par faire beaucoup de complotistes. Si le grand public ne les entend pas, c’est parce que les militants de la cause climatocatastrophique veillent et font pression sur les médias pour qu’ils ne puissent pas s’exprimer et empêchent le débat de se tenir comme on l’a vu récemment en Anjou où la Géographe Sylvie Brunel a dû annuler son intervention à l’invitation des élus d’une communauté de communes en raison de menaces diverses diligentées par des élus EELV.
Le dogme climatique.
Les résumés alarmistes publiés par le GIEC et largement relayés par les médias, des politiques idéologues ou couards, des enseignants sans vergogne, ne relèvent pas de la science, mais de la politique. Ils en ont fait une idéologie. Pour la France, qui a déjà un bilan d’émission très satisfaisant grâce à son parc nucléaire, la politique coûteuse de décarbonation ne contribuerait qu’à un millième de degré à valoir sur le demi-degré cité plus haut… et cela en dépit d’un endettement massif qui a fait d’elle une puissance pauvre. Le dogme climatique s’en prend, au-delà du carbone, aux autres gaz à effet de serre, dont la concentration dans l’atmosphère est extrêmement faible ce qui rend aussi indigne qu’absurde de vilipender les éleveurs. Il confond le nucléaire civil inoffensif avec le nucléaire militaire, la radioactivité naturelle et l’artificielle. Il veut s’appuyer sur la peur et véhicule l’idée que ce que l’Homme produit est mauvais. Il préfère le mensonge assumé (pour le bien de l’Humanité) au savoir académique.
Voilà quelques-uns des points développés dans son livre par François Gervais. A bien des égards, ses constats recoupent ceux faits par Steven E. Koonin dans son ouvrage « la part d’incertitude ». Je ne dis pas qu’ils ont forcément raison, mais au moins qu’un vrai débat scientifique (et non idéologique) s’ouvre sur le sujet.
Le Déraisonnement climatique, Editions de l'Artilleur.
QUI VA ECOPER ?
01 décembre 2023
Ah, la Cop 28 !
La Cop 28 démarre aujourd'hui et réunit 196 États et l'Union européenne. Le paradoxe, signe probable de l'hypocrisie ambiante sur le sujet, elle a lieu à Dubaï, au coeur de la région des énergies fossiles. Au moins, le contraste entre les discours et la réalité sera d’autant plus frappant. Et le contexte ne contribue pas à clarifier les objectifs : l’illusion que la transition climatique produirait un boom de croissance qui permettrait de la financer a fait long feu. La transition climatique va, peut-être, générer de la « croissance verte », mais cette croissance ne sera pas suffisante. Et pourtant, il faut financer la transition, il n'y a pas le choix. Bien sûr, tout le monde est d’accord sur la nécessité d'un changement de modèle. Mais aucun pays n'a encore fait le choix de déclarer « l'état d'urgence climatique » comme on avait déclaré « l'état d'urgence sanitaire" »avec le Covid. Et personne ne déclare que nous sommes « en guerre » contre le réchauffement climatique comme l'avait fait notre cher Président lors de l'apparition du Covid... Bref, le greenwashing et l'hypocrisie sont de mise. La vérité, c’est qu’au-delà des discours et des belles intentions ou préconisations, il serait étonnant qu’il sorte quelque chose de concret de ce grand déballage , pour une raison simple : personne ne veut payer.
C’est que la transition a un coût !
Et même un coût majeur. Elle pourra certes générer de la croissance à moyen terme mais cette croissance est insuffisante pour couvrir les coûts de la transition qui, eux, sont des coûts à court terme : il faut investir massivement pour sortir des énergies fossiles, et comme l'explique Pisani-Ferry, les investissements dans la transition boostent la demande mais cette hausse de la demande ne crée pas de valeur. Car le consommateur ne veut pas payer, même s'il se déclare sensible au sujet de la crise climatique, il doit gérer son budget au quotidien et, on l'a vu avec l'explosion de l'inflation, il a tendance à toujours privilégier ce qui coûte le moins cher. De leur côté, les entreprises vont subir des coûts supplémentaires, c'est déjà le cas avec la hausse fulgurante des contraintes énergétiques.
Alors, que faire ?
Comme d'habitude on va se tourner vers l’État. Sauf qu’il y a un petit problème : les États sont, pour une large majorité, surendettés et la crise du Covid leur a fait franchir la ligne rouge en matière de déficits et de dettes publiques. A commencer par la France. Evidemment, ils vont quand même investir mais cet investissement sera d'abord un coût pur avant de générer réellement de la croissance, et sera forcément limité. Finalement, la seule réelle façon de lutter contre la crise climatique serait de réduire notre consommation. Mais cela aussi a, aussi, un coût majeur sur la croissance et personne ne veut prendre la responsabilité de la décroissance.
Toujours aucun signe de rebond en Chine.
La production industrielle s'est contractée en novembre (c'est bon pour la planète...) et l'activité dans les services s'est elle aussi contractée pour la première fois de l'année. Et les entreprises appellent l’État à l'aide. Mais la Chine est dans une spirale déflationniste, comme le Japon de 1990 à 2020 et, comme le Japon, elle pourrait multiplier les plans de soutien et faire exploser sa dette mais cela ne permettrait pas de rebond durable de la croissance. A quelque chose malheur est bon. Au moins la planète peut souffler.
Les sujets en marge.
Le rassemblement des chefs d’Etat est l’occasion de tête-à-tête bilatéraux sur les affaires du monde, et forcément le lieu idoine pour traiter du conflit entre Israël et le Hamas. Et bien d’autres conflits ou événements nécessitant des palabres. Si la trêve est rétablie à Gaza, au moins, il en sera sorti quelque chose de positif.
Cela n’empêchera pas la Cop 28 qui se tient au milieu des puits de pétrole d’être encore une énième réunion de bonnes intentions, même si on nous présentera quelques bricoles comme des « avancées majeures ». L'hypocrisie verte a encore de bons jours devant elle, et des jours chauds.
Bah, vivement le « petit âge glaciaire » annoncé par la Nasa vers 2035… Au moins ça calmerait les ardeurs des écolos radicaux.