HISTOIRE

LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Orthographe chat

Parmi les homophones grammaticaux, il y a le cas de « leur » dont on hésite souvent sur la nécessité ou pas de lui mettre un « s ».

« LEUR » et « LEURS »

Ce sont deux mots différents en réalité :

-          Il y a « leur », pronom personnel, placé devant un verbe, qui appartient à la série me, te, se, lui, nous, vous, leur. Dans ce cas, « leur » est invariable et il n’y a pas lieu de lui accoler la marque du pluriel, puisqu’il est déjà le pluriel de « lui » : « Je lui parle » (je m’adresse à une personne) >>> « je leur parle » (je m’adresse à plusieurs personnes ).

-          Il y a « leur », déterminant possessif, positionné devant un nom avec lequel il s’accorde. Il appartient à la série : ma, ta, sa / mon, ton, son / notre, votre, leur/ nos, vos, leurs. Nous avons donc deux cas :

. leur sans « s » devant un nom singulier (une seul chose possédée)

. leurs avec un « s » devant un nom pluriel (plusieurs choses possédées)

« Les enfants mettent leur bonnet » (chacun ne peut mettre qu’un bonnet)

« Les enfants enfilent leurs bottes »   (chacun à deux bottes).

Il faut donc veiller au sens !

-          Deux trucs pour s’y retrouver :

. Je peux mettre au singulier et remplacer leur par lui = pas d’ « s » !

. Je mets au singulier et j’obtiens « son «  ou « sa » = leur sans « s » >> « l’enfant met son bonnet » / j’obtiens « ses » = leurs avec « s » >> « l’enfant mets ses bottes »

Vous êtes prêts ?

Complétez les phrases avec leur ou leurs :

… enfants sont toujours heureux. – Une grande masse de nuages blancs … barrait la route. – Ils ont perdu … chien. – Tu … parles sur un drôle de ton ! – Ils vont … jeter des pierres. – Il … prit la main. – Ce sont … cousins qui sont arrivés. – les romanciers parlent souvent de … chats et de … chien. – Raconte-… la légende. – Crois-tu qu’on les … a volés ? – C’était … troisième jour de voyage. – Tu … donneras à boire. – Ils n’avaient pas … carte d’identité parmi tous … papiers. – Il faut que je … offre des fleurs. - … parents ne les laisseront sans doute pas partir. – Vous … remettrez les plans au début de la réunion. – Les élèves prennent … stylo et … crayons de couleur.

 

Et voici le corrigé :

Complétez les phrases avec leur ou leurs :

Leurs enfants sont toujours heureux. – Une grande masse de nuages blancs leur (lui) barrait la route. – Ils ont perdu leur chien. – Tu leur parles sur un drôle de ton ! – Ils vont leur jeter des pierres. – Il leur prit la main. – Ce sont leurs cousins qui sont arrivés. – les romanciers parlent souvent de leurs chats et de leur chien. – Raconte-leur la légende. – Crois-tu qu’on les leur a volés ? – C’était leur troisième jour de voyage. – Tu leur donneras à boire. – Ils n’avaient pas leur carte d’identité parmi tous leurs papiers. – Il faut que je leur offre des fleurs. - Leurs parents ne les laisseront sans doute pas partir. – Vous leur remettrez les plans au début de la réunion. – Les élèves prennent leur stylo et leurs crayons de couleur.

 


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 Orthographe chat  
 

Nous continuons sur les « homophones grammaticaux ».

3ème cas : « et » / « est »

En principe, grammaticalement, il ne peut pas y avoir de confusion :

-          « et » appartient à la série des conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni, car. Il a le sens d’une addition et se place entre deux éléments de même valeur : deux noms, deux adjectifs, deux verbes, deux phrases… : « J’ai un chat, un chien et un canari »

-          « est », c’est le verbe être au présent de l’indicatif, 3ème personne du singulier ou l’auxiliaire d’un verbe conjugué au passé composé  : « son chien est gentil » ; « Quelqu’un est venu apporter ce paquet ».

Pour faire une vérification rapide en cas d’hésitation « est » peut se mettre à l’imparfait, on peut dire « était » : « j’ai un chat, un chien et ( était) un canari » ; « son chien est (était) gentil »

 

4ème cas : « on » / « ont »

Voilà encore deux mots très différents :

-          « On » est le pronom indéfini passe-partout : « Ici, on mange à sa faim »

-          « ont » est le verbe avoir conjugué à la 3ème personne du pluriel, ou l’auxiliaire d’un verbe au passé composé : «  Ils ont un beau ballon » ; « Ils ont joué au foot ».

Pour faire une vérification rapide, on peut se dire « on » = « il » , ou mieux, « ont » peut faire « avaient » : « Ici, il (avaient) mange à sa faim » ; « Ils ont (avaient) un beau ballon » ; « Ils ont (avaient) joué au foot ».

 

A vos plumes :

Complétez par « et » ou « est » :

Ma sœur joue du piano … et du violon.  –  La porte … ouverte. -  Ce livre n’… pas à lui.-  Il a vingt … un ans.  -  Il … bien celui qu’on attendait. -  Pourquoi …-il parti ? – Tu peux … tu dois répondre. -  Il … l’heure de rentrer. -  Où … allé votre mari ? -  S’il n’… pas venu… s’il n’a pas téléphoné, c’… qu’il … malade. -  Thomas … ses amis sont sortis. -  … voilà tout-à-coup un lapin sorti du chapeau ! – Il rampe … s’approche de la sentinelle. -  Ce bleu … trop pâle. – Elle n’… jamais allée en Angleterre … elle ne le regrette pas. -  Tout … prêt.

 

Complétez par « on » ou « ont » :

Je crois qu’… sonne ? – Elles … déjeuné.  -  Ils … menacé de nous jeter des pierres. -  … a pris de quoi manger en route. -  … m’a demandé de te prévenir. -  Elles m’… demandé de te prévenir. -  Je crois que les voisins … eu peur.  -  … te demande au téléphone.  -  Ils … besoin d’argent et … peut leur en prêter. -  Elles n’… pas tort de refuser ce qu’… leur demande de faire. -  Et si … allait faire un tour ? -  … - ils envie de manger de la glace ? … n’en sait rien !

 

 

Et voici les réponses :

 

Complétez par « et » ou « est » :

 

Ma sœur joue du piano et et du violon.  –  La porte est ouverte. -  Ce livre n’est pas à lui.-  Il a vingt et un ans.  -  Il est bien celui qu’on attendait. -  Pourquoi est-il parti ? – Tu peux et tu dois répondre. -  Il est l’heure de rentrer. -  Où est allé votre mari ? -  S’il n’est pas venu et s’il n’a pas téléphoné, c’est qu’il est malade. -  Thomas et ses amis sont sortis. -  Et voilà tout-à-coup un lapin sorti du chapeau ! – Il rampe et s’approche de la sentinelle. -  Ce bleu est trop pâle. – Elle n’est jamais allée en Angleterre et elle ne le regrette pas. -  Tout est prêt.

 

Complétez par « on » ou « ont » :

 

Je crois qu’on sonne ? – Elles ont déjeuné.  -  Ils ont menacé de nous jeter des pierres. -  On a pris de quoi manger en route. -  On m’a demandé de te prévenir. -  Elles m’ont demandé de te prévenir. -  Je crois que les voisins ont eu peur.  -  On te demande au téléphone.  -  Ils ont besoin d’argent et on peut leur en prêter. -  Elles n’ont pas tort de refuser ce qu’on leur demande de faire. -  Et si on allait faire un tour ? - Ont-ils envie de manger de la glace ? On n’en sait rien ! 

 

 


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Bonnet_d_ane

LES HOMOPHONES GRAMMATICAUX

A partir  d’aujourd’hui et pour quelques exemplaires, le « petit cours » va s’intéresser aux « homophones grammaticaux », vous savez tous ces petits mots qui se prononcent pareils mais qui s’écrivent différemment tels que « ce » et « se », « s’est » et « c’est », « on » et « ont », « et » et « est », « son » et « sont »… Ils sont la cause de bien des fautes d’inattention ou de méconnaissance mais ce n’est jamais sans dommages pour le sens de ce qui est écrit.

Il existe d’autres homophones qui sont liés au vocabulaire et que l’on appelle pour cette raison « homophones lexicaux » comme par exemple « chaos/cahot », « chair/chère »… Enfin, nous avons aussi quelques « expressions homonymes » sources de confusion orthographique telles que « bien tôt / bientôt », « avoir à faire/ avoir affaire », « davantage/d’avantage »…  Nous aurons l’occasion de les croiser dans notre programme le moment venu.

Pour bien comprendre, nous allons prendre deux précautions :

-          Nous rappeler de petites séries grammaticales usuelles :

+ les possessifs toujours devant un nom : mon,  ton, son / ma, ta, sa / mes, tes, ses / notre, votre, leur / nos, vos, leurs.

+ les démonstratifs (adjectifs) devant un nom: ce, cet, cette, ces.

+ les démonstratifs (pronoms) qui fonctionnent avec un verbe : ce, c’, ceci, cela, celui-ci, celui-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci, celles-là.

+ les pronoms personnels compléments : me, te, se, nous, vous, se

-          Nous souvenir d’un « truc » intangible pour vérifier ou choisir :

+ un verbe se conjugue et je peux donc changer soit sa personne, soit son temps : il s’est levé >> je me suis levé/ il s’était levé. Donc, « s’est » peut devenir « s’était » ou « se sera » et j’élimine « ses ou ces ». Souvent cette vérification permet de choisir l’orthographe adéquate.

 

1er cas : ces / ses

« Ces » placé devant un nom, sert à montrer : « Ces outils sont pratiques » (dans votre tête vous vous représentez l’image de l’index et du pouce tendus pour montrer, formant un « c »). Le nom qui suit est au pluriel, évidemment.

« Ses » placé devant un nom indique la possession : je peux penser >> « les siens » = « Il a pris ses outils ». Autre vérification : si c’était moi, je dirais « j’ai pris mes outils ». Donc c’est la série : « mes, tes, ses ».

 

Complétez les phrases suivantes par « ces » ou « ses » :

Connais-tu … gens qui arrivent ?  -  Cette mère sort toujours avec … filles. - … chaussures, qui sont en vitrine, me plaisent beaucoup. -  Pierre a mis … chaussettes trouées. – Comment voulez-vous le retrouver dans … fourrés ? - … routes sont très sinueuses. – Comme … appels restaient sans réponse, elle se tut et s’assit. – Il fixa les éperons à … bottes et sella ce cheval. – Il enfila … bottes et sella son cheval. - … paquets contiennent du thé produits par … cousins. -  La limite des champs est marquée par … bornes. – Nous lui avons parlé, mais il n’a pas dit quels sont … projets. – Il a présenté tous … projets qu’il venait de trouver dans l’armoire. – A qui sont … deux voitures en stationnement interdit ?

 

2ème cas : ce / se

« Ce » a deux utilisations :

-          Devant un nom : c’est le démonstratif qui sert à montrer. « Ce travail ne me plait pas » : je peux le remplacer par un autre démonstratif en variant le genre ou le nombre = « cette tâche ne me plait pas », « ces travaux ne me plaisent pas ».

-          Devant un verbe (être le plus souvent) : il veut dire « cela » = « c’est beau » >>> « cela est beau ».

« Se » est toujours devant un verbe, comme pronom personnel complément : « il se lave », « ils se servent » >>> pour vérifier, je fais varier la personne : « je me lave », « nous nous servons ». Il appartient donc à la liste : me, te, se, …

Retenons une expression : « ce qui, ce que »

 

Complétez les phrases suivantes par ce, se, c’, s’ :

… soir nous irons au cinéma. - … petit camion est très maniable. - Il faut … mettre au travail. – Elle … laissa tomber dans un fauteuil. – Racontez-moi … long voyage. – Il … mêle souvent de … qui ne le regarde pas. – On … met à table. - … sentiment t’honore. – Quand cessera-t-il de … plaindre ? – Il ne … doute pas de … qui l’attend. – Dis-moi … que tu veux.- Elle … sentait capable de réussir. - … vieux cerisier n’a pas donné de fruits cette année. - …est difficile ! – Avez-vous signé … contrat ? – Il … coucha presque aussitôt. – Il … est souvenu que … était l’heure du match ! – Que … disent-ils ? – Tout … sait. - … souvient-il de … qu’il a fait ? – Les deux femmes … sont arrêtées.

 

 

Et voici le corrigé :

 

Complétez les phrases suivantes par « ces » ou « ses » :

 

Connais-tu ces gens qui arrivent ?  -  Cette mère sort toujours avec ses filles. - Ces chaussures, qui sont en vitrine, me plaisent beaucoup. -  Pierre a mis ses (ou ces)* chaussettes trouées. – Comment voulez-vous le retrouver dans ces fourrés ? - Ces routes sont très sinueuses. – Comme ses appels restaient sans réponse, elle se tut et s’assit. – Il fixa les éperons à ces bottes et sella ce cheval. – Il enfila ses bottes et sella son cheval. - Ces paquets contiennent du thé produits par ses cousins. -  La limite des champs est marquée par ces bornes. – Nous lui avons parlé, mais il n’a pas dit quels sont ses projets. – Il a présenté tous ces projets qu’il venait de trouver dans l’armoire. – A qui sont ces deux voitures en stationnement interdit ?

 

*les siennes ou celles-ci ?

 

 

 

Complétez les phrases suivantes par ce, se, c’, s’ :

 

Ce soir nous irons au cinéma. - Ce petit camion est très maniable. - Il faut se mettre au travail. – Elle se laissa tomber dans un fauteuil. – Racontez-moi ce long voyage. – Il se mêle souvent de ce qui ne le regarde pas. – On se met à table. - Ce sentiment t’honore. – Quand cessera-t-il de se plaindre ? – Il ne se doute pas de ce qui l’attend. – Dis-moi ce que tu veux.- Elle se sentait capable de réussir. - Ce vieux cerisier n’a pas donné de fruits cette année. – C’est difficile ! – Avez-vous signé ce contrat ? – Il se coucha presque aussitôt. – Il s’est souvenu que c’était l’heure du match ! – Que se disent-ils ? – Tout se sait. - Se souvient-il de ce qu’il a fait ? – Les deux femmes se sont arrêtées.

 

 


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Bonnet_d_ane

 

ACCENT OU PAS ACCENT ?

Le cas de « a » et de « ou »

Voilà une faute fréquente. Avec ces mots différents qui se différencient par l’accent grave, on hésite souvent ;

Le cas de « a » :

« a » sans accent, c’est le verbe avoir conjugué au présent à la 3ème personne du singulier. On peut le trouver comme verbe principal : « Pierre a une belle maison », on comme auxiliaire du passé composé conjugué avec un autre verbe : « Pierre a mangé sa soupe ».

« à » avec l’accent grave, c’est une préposition, ce petit mot-outil qui sert à relier les autres mots entre eux, comme de, dans, par, pour, sur, … Il est invariable. La difficulté c’est qu’on peut le trouver aussi bien devant un nom que devant un verbe. Dans ce dernier cas, celui-ci est toujours à l’infinitif : « il ne pense qu’à travailler ».

Alors comment les distinguer ? Si le sens ne suffit pas, il suffit de transposer la phrase au passé : seul le verbe avoir peut se conjuguer à un autre temps.

Le « truc » qui marche : quand on peut dire « avait », il n’y a pas d’accent.

« Il a encore emprunté de l’argent à son oncle »

« Il avait encore emprunté de l’argent avait à son oncle »

 

Le cas de « ou » :

« ou » sans accent est une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car). Elle sert à relier deux mots ou expression de même nature (deux adjectifs, deux noms, deux verbes…) ou de même fonction (deux sujets, deux compléments…). « ou » indique un choix, une alternative.

« Pour Noël, je voudrais un stylo ou une cravate »

« où » avec l’accent grave indique un lieu, soit comme adverbe : « il arrivait d’on ne sait  », soit comme pronom : « C’est le village je suis né » (où mis pour village).

Comment choisir ? 

Le « truc » qui marche c’est de dire « ou bien ». Si c’est possible c’est « ou » sans accent.

"bien veux-tu aller ? A droite ou bien à gauche ?"

 

A vos plumes.

Complétez les phrases avec ou/où :

Ma feuille n’est plus dans le livre … je l’avais mise. …. menez-vous ces enfants ? Qui de lui …  de toi achètera le journal ? Le jour…  j’ai compris, je ne suis pas retourné le voir. Veux-tu rester avec moi … aller à la pêche avec ton oncle ? Je cherche un coin … passer des vacances agréables. … nous allons au cinéma, … nous restons à la maison. Là … tu es, tu peux surveiller la route. Montrez-moi l’endroit … vous l’avez trouvé. Il se trouvait sous un arbre au moment … l’orage éclata. On l’appellera demain … après-demain. Il monta jusqu’à l’abri … il se sentit en sécurité.

 

Complétez avec a/à :

Jean habite … Lyon. Ma mère … mal … la tête. Il … promis qu’il serait là … six heures. C’est une personne qui … du cœur. Elle n’… pas voulu venir. On n’… pas pu fermer l’œil de la nuit. Il … encore emprunté de l’argent … son oncle. Il … du mal … y arriver. C’est visible … l’œil nu. Il … été pris … partie par la foule. Qu’…-t-on fait de ces papiers ? Je pense qu’… cette heure, il est arrivé … destination. On m’… assuré qu’il y aurait encore de la place … l’hôtel. Elle n’… qu’… écouter !

 

Et voici le corrigé :

Complétez les phrases avec ou/où :

Ma feuille n’est plus dans le livre je l’avais mise. menez-vous ces enfants ? Qui de lui ou de toi achètera le journal ? Le jour   j’ai compris, je ne suis pas retourné le voir. Veux-tu rester avec moi ou aller à la pêche avec ton oncle ? Je cherche un coin passer des vacances agréables. Ou nous allons au cinéma, ou nous restons à la maison. Là tu es, tu peux surveiller la route. Montrez-moi l’endroit vous l’avez trouvé. Il se trouvait sous un arbre au moment l’orage éclata. On l’appellera demain ou après-demain. Il monta jusqu’à l’abri il se sentit en sécurité.

Complétez avec a/à :

Jean habite à Lyon. Ma mère a (avait) mal à la tête. Il a (avait) promis qu’il serait là à six heures. C’est une personne qui a du cœur. Elle n’a pas voulu venir. On n’a pas pu fermer l’œil de la nuit. Il a encore emprunté de l’argent à son oncle. Il a du mal à y arriver. C’est visible à l’œil nu. Il a été pris à partie par la foule. Qu’a-t-on fait de ces papiers ? Je pense qu’à cette heure, il est arrivé à destination. On m’a assuré qu’il y aurait encore de la place à l’hôtel. Elle n’a qu’à écouter !

 


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Bonnet_d_ane

Aujourd’hui, retour à un peu d’orthographe d’usage. Et il va falloir faire travailler (un peu) votre mémoire. Il n’y a pas d’autre solution, car nous allons nous confronter à quelques règles dont il faut connaître les exceptions … par cœur.

LES MOTS QUI COMMENCENT PAR …

Voilà le sujet du jour : consonne simple ou redoublée après « a » au début du mot ?

Notons que le problème ne peut se poser que si la consonne après « a » est suivie d’un son voyelle. Il n’y a aucune hésitation à avoir si c’est une autre consonne : action, aptitude, arbuste, atmosphère…

Les mots en rouge qui sont soulignés sont ceux qui sont les plus fréquemment mal orthographiés.

1er cas : Les mots qui commencent par « ab » ne prennent qu’un seul « b »,  sauf : abbé, abbaye et les mots de leur famille.

2ème cas : Les mots qui commencent par « ac » prennent deux « c », sauf  acabit, acacia, académie, acajou, acariâtre, acariens (+ quelques mots rares ou tombés dans l’oubli)

3ème cas : Les mots qui commencent par « af » prennent  « 2 f », sauf : afin, Afrique et africain.

4ème cas : les mots qui commencent par « ag » prennent en général un « g », sauf : aggiornamento, agglomérer, agglutiner, aggraver et leurs dérivés.

5ème cas : Les mots qui commencent par « al » prennent deux « l », sauf : alanguir, alarmer, aléser, aligner, alimenter, aliter, alourdir, alunir.

6ème cas : les mots qui commencent par « ap » prennent un ou deux « p ». Même chose pour les mots qui commencent par « at ».

-          Soit parce que c’est à cause de la racine : la plupart des racines latines par « ap » prennent « 2 p ». Une « apparence » du latin « apparens ». Mais un « apiculteur » du latin « apis » (abeille). Un « atome » du grec « atomos », « attenter » du latin « attentare »…

-          Soit par composition : préfixe « a » + radical. Exemple : apprendre, c’est  « a-prendre »  >> apprendre (doublement du p). Attirer, c’est « a-tirer » (tirer à soi ) >> attirer.

Là, pas d’autre choix que de vérifier avec le dictionnaire si on hésite.

Toutefois, pour les verbes, il existe des petites listes qui règlent les cas les plus courants :

-          Les verbes commençant par « ap » prennent  « 2 p », sauf : apaiser, apercevoir, apeurer, apitoyer, aplanir, aplatir, apostropher,  apurer, (+ quelques-uns d’emploi rare). 

-          Les verbes qui commencent par « at » prennent « 2 t », sauf : atermoyer, atomiser et atrophier.

-          Rappelez-vous et mémorisez : « attraper-2t-1p » et « agripper-1g-2p » !

Et maintenant, action !

Ecrivez les phrases en complétant les mots si nécessaire :

-          Elle s’at..endait au succès. Le public ap…laudit longuement et on ap..ercevait même des personnes debout qui s’ag..lutinaient dans les travées.

-          Il fallait at..rap..er le train de 7 H. Mon père, qui nous ac…ompagnait, nous ag…rip…ait les mains pour nous obliger à ac…élérer. C’était ag…açant. Enfin, les wagons al…ignés le long du quai ap…arurent.

-          Le chien n’arrêtait pas d’ab…oyer. Il al..armait tout le voisinage. Personne ne savait comment l’ap…aiser. Un passant tenta de l’ar…oser af..in de le faire taire.

-          Le chemin alternait trous et bosses. On aurait aimé qu’il soit ap…lani  ce qui aurait été plus agréable pour nos véhicules al…ourdis par nos nombreux bagages. Notre al…ure était donc très lente. Le moment de s’ar…êter fut le bienvenu.

 

 

 

Et voici le texte complet :

 

-          Elle s’attendait au succès. Le public applaudit longuement et on apercevait même des personnes débout qui s’agglutinaient dans les travées.

 

-          Il fallait attraper le train de 7 H. Mon père, qui nous accompagnait, nous agrippait les mains pour nous obliger à accélérer. C’était agaçant. Enfin, les wagons alignés le long du quai apparurent.

 

-          Le chien n’arrêtait pas d’aboyer. Il alarmait tout le voisinage. Personne ne savait comment l’apaiser. Un passant tenta de l’arroser afin de le faire taire.

 

-          Le chemin alternait trous et bosses. On aurait aimé qu’il soit aplani  ce qui aurait été plus agréable pour nos véhicules alourdis par nos nombreux bagages. Notre allure était donc très lente. Le moment de s’arrêter fut le bienvenu.

 

 


« AL MUWÂTANA » : LA CITOYENNETE

Citoyenneté en arabe

 

Quand le mot existe, la réalité n’est pas loin.

J’attire votre attention sur les publications très intéressantes de la « Fondapol », Fondation pour l’Innovation politique de Dominique Reynié. On y trouve une série de « notes » sur l’Islam, très documentées et parfaitement accessibles.  Sur le thème « Valeurs d’Islam », on y aborde : « Le pluralisme religieux en Islam, ou la conscience de l’altérité », « Coran, clés de lecture », « L’humanisme et l’humanité en Islam », « le Soufisme, spiritualité et citoyenneté », et dernièrement « Islam et contrat social ».

Voilà une excellente initiative prise par la « Fondapol » pour mieux comprendre l’Islam en cette période où beaucoup de nos concitoyens sont inquiets tant par la menace « djihadiste » et son terrorisme que par la visibilité de certaines attitudes qui les révoltent. On découvre ainsi que, comme toutes les religions, l’Islam n’est pas « une » mais « plurielle ». Et qu’elle a de multiples facettes et des richesses spirituelles que la plupart d’entre nous ignorent.

Vous connaissez tous Dominique Reynié pour sa présence médiatique toujours argumentée, sensée et sereine. Sa participation aux débats est toujours éclairante sans jamais être péremptoire, sa contradiction toujours respectueuse. Son « think tank » libéral est à l’origine de nombreux travaux toujours très pertinents.

Il est grand temps de faire, comme il le propose, un bout de chemin vers les musulmans si on veut un dialogue fructueux. Car, à n’en pas douter, il existe une pratique de cette religion entièrement compatible avec nos valeurs républicaines. J’ai particulièrement apprécié la note sur le « Soufisme » et vous en recommande la lecture.

Voici l’introduction à ce travail sur l’Islam, mené par d’éminents spécialistes*. J’en partage chaque mot et n’en retranche aucun :

« Aujourd’hui, l’islam suscite le rejet d’une part importante de la population. Si la présence de cette religion en Europe est très ancienne, elle est plus visible que jamais. C’est la conséquence de deux mouvements différents : d’un côté, une immigration qui provient principalement de pays musulmans, en raison de notre histoire et de notre géographie ; de l’autre, un vieillissement démographique qui fait de notre continent le plus âgé du monde. Le résultat est un multiculturalisme de fait pour lequel rien ni personne n’a été préparé. Conséquemment, des tensions sont apparues. Il serait absurde de ne pas voir les difficultés qui surgissent, par exemple à propos de la laïcité, de l’égalité entre hommes et femmes, de la liberté d’opinion…

À ces causes, il faut bien sûr ajouter l’utilisation assourdissante et quotidienne de références à l’islam par des organisations terroristes dont la violence inouïe, sciemment choquante, parfaitement conçue pour envahir l’espace médiatique à coups d’images atroces, finit par imposer dans l’esprit public une équivalence entre islam et barbarie. Les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 qui ont frappé notre pays ont fait prospérer cet amalgame (c’est la raison pour laquelle la publication de cette série d’études, « Valeurs d’islam », initialement programmée le 7 janvier, a été différée jusqu’à aujourd’hui). Une polarisation s’installe peu à peu : d’un côté, des « islamistes » ; de l’autre, des « antimusulmans », tels deux obscurantismes complices, chacun s’appuyant sur l’autre pour démontrer que l’on ne peut pas vivre ensemble, à grand renfort d’idées simples, définitives et donc brutales. Pour les uns, les chrétiens ne doivent plus être tolérés dans les pays musulmans ; pour les autres, les musulmans ne doivent plus l’être dans les pays chrétiens. Nos « djihadistes » et Anders Behring Breivik représentent les deux figures ultimes de cette polarisation.

Pourtant, nous savons que nous allons vivre ensemble et nous savons aussi que ni la République ni l’Europe ne peuvent abandonner les hautes valeurs qui les fondent. De même que quiconque n’a à renoncer à ses convictions spirituelles. Il nous faut donc expliquer, mieux et davantage, que c’est précisément la reconnaissance et le respect des valeurs de la République qui conditionnent la reconnaissance et le respect des convictions spirituelles. Il faut engager ce travail et cette discussion entre nous tous. Cela suppose notamment de donner à voir une autre réalité de l’islam, qui n’est pas moins tangible, même si elle est devenue presque invisible, écrasée par l’image géante d’un islam détestable. Cette autre réalité n’est ni vraiment reconnue, ni toujours connue, y compris des musulmans eux-mêmes. Il ne faut jamais cesser de combattre l’ignorance. »

N’hésitez pas à vous rendre sur le site de la Fondation pour l’innovation politique : www.fondapol.org 

 

*Les textes de la série ont été publiés sous la direction scientifique d’Éric Geoffroy, islamologue à l’université de Strasbourg, salué pour ses nombreux travaux. Les auteurs, Ahmed Bouyerdene, Malik Bezouh, Mustapha Cherif, Beddy Ebnou, Éric Geoffroy, Bariza Khiari, Saad Khiari, Asma Lamrabet, Philippe Moulinet et Tareq Oubrou, dont la compétence est solidement établie, ont accepté de partager leurs réflexions et leur savoir, contribuant à rendre possible, par leur geste, la préservation de notre monde commun. Enfin, le lecteur doit savoir que cette série d’études n’aurait pas vu le jour sans l’appui et les encouragements du cheik Khaled Bentounès. Celles et ceux qui l’ont rencontré savent qu’il n’est pas exagéré de dire son exceptionnelle qualité d’âme ni de souligner le rôle précieux qui est le sien aujourd’hui.

 


LE MALAISE AZZOUZI

Mosquée de Paris
 

Quelques réponses aux questions que pose Abdel –Rahmène Azzouzi dans la tribune qu'il a rendue publique (Le Monde des Religions) ?

J’ai été choqué par la déclaration de ce chef de service de l’Hôpital d’Angers, faite pour annoncer sa démission du conseil municipal, où il siégeait dans l’opposition de gauche. La violence du propos surprend de la part de quelqu’un dont on aurait pu penser que les responsabilités exercées allaient de pair avec la pondération. 

D’abord, la lecture de son point de vue me laisse l’impression désagréable d’un relent de racisme anti –juif et anti-occidental. A travers son questionnement, je perçois en creux une insatisfaction de ce qu’il aimerait : une France communautaire où les musulmans pourraient en prendre à leur aise. Si en tant que musulman vivant en France il avait fait siens, comme il l’aurait dû, les acquis du « siècle des lumières » qui ont enfanté la « Déclaration des Droits de l’Homme » à laquelle il se réfère quand ça l’arrange, il n’aurait pas eu à étaler toutes ses questions sur la place publique.  Et je lui reproche d’en avoir oublié une, qu’il s’est bien gardé de poser : « Est-ce que la loi de la République passe avant tout précepte religieux ? ». Un sondage vient de nous dire que pour les deux-tiers des musulmans, la réponse est non ! C’est ce ressenti qui crée un malaise.

Alors, oui, certaines lois, notamment sur les signes religieux, ont été prises pour rappeler l’obligation de laïcité et d’identité visible. Elles ne stigmatisent pas la religion musulmane, mais, dans les faits, c’est celle-ci qui pose le problème, la plupart du temps, comme avec le port du voile intégral.

Si Monsieur Azzouzi considère la laïcité comme une arme exclusive contre la religion musulmane, c’est qu’il connait bien mal l’Histoire de France. La séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905, est le résultat d’une véritable guerre que la République a livré contre l’emprise de la religion catholique qui voulait garder un rôle politique et continuer à diriger les consciences. Elle livre aujourd’hui le même combat chaque fois qu’une religion veut substituer à ses lois et coutumes des règles et des codes inacceptables. Mais non, les musulmans ne sont pas persécutés !

S’il considère que l’école  fait de la ségrégation à l’égard d’enfants musulmans, il se trompe. Au contraire, elle cherche à les protéger, comme tous les autres, en éveillant leur conscience. Mais  que ne dénonce-t-il pas les exigences alimentaires communautaristes et autres restrictions qu’il faudrait accorder aux filles pour certaines disciplines enseignées. Le reproche de racisme fait à la police et à l’armée ne mérite même pas d’être relevé, tant il fait partie des arguments tout faits du prêt-à-porter anti-islamophobie. Je ne sais pas ce qu’en pensera la famille du policier abattu  par les frères Kouachi.

Quant au rapport de l’Etat  avec l’Islam en France, il serait plus facile s’il existait une organisation représentative et structurée comme le Clergé catholique ou le Conseil Représentatif des Institutions Juives. Pour les musulmans,  chacun sait que le CFCM pose des problèmes de représentativité et qu’il n’existe localement que des organisations partielles, parfois sous l’influence d’Etats extérieurs, comme le Maroc ou la Turquie. On ne peut tout de même pas reprocher à l’Etat français de chercher des interlocuteurs crédibles dans une communauté religieuse sans clergé constitué, au sein de laquelle n’importe qui peut s’autoproclamer imam.

On a le droit de ne pas supporter  Zemmour, Finfielkraut, Fourest et autre Pelloux et leur préférer Tariq Ramadan, mais si celui-ci est un intellectuel de haut vol parce qu’il manie à merveille le double-langage, ce n’est pas compatible avec l’esprit cartésien qui prévaut dans notre pays. Parler d’ostracisation médiatique à son égard c’est mal connaître le fonctionnement des médias en France.

Je concède à Monsieur Azzouzi qu’il peut exister une discrimination à l’emploi, qu’on ne peut pas généraliser mais qui sévit encore trop souvent à la porte de certaines entreprises. Pour le logement, son propos aura choqué plus d’un Français qui pensent exactement le contraire. Comme quoi… Il faut dire que SOS racisme et de nombreuses associations communautaires sont pour quelque chose dans la constitution des ghettos urbains par la pression qu’elles ont exercée dans le passé sur les bailleurs sociaux.

Enfin pour conclure, la référence à la terre d’Andalousie est un bon exemple de cohabitation heureuse entre juifs, chrétiens et musulmans, mais c’était l’Islam tolérant d’Averoes.  Je ne pense pas que ce soit celui dont se réclame Tariq Ramadan !

Ce que je trouve de dramatique dans cet épisode, c’est l’amalgamme confus qui est fait entre l’Islam et l’islamisme. Je suis persuadé que la plupart des musulmans vivent paisiblement dans le cadre des lois républicaines et ne se reconnaissent pas dans ces propos outranciers, propres à alimenter le vote Front National. Que la religion musulmane ait besoin de clarifier certaines de ses attitudes par rapport à l’Institution républicaine, c’est souhaitable et c’est possible. Il existe en effet des voix comme celle de Malek Chebel, ou celle de l’Imam de Drancy, qui montrent le chemin.  

 


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Bonnet_d_ane

Pour que ce soit plus attrayant, je vais alterner les cas d’orthographe liés à l’usage avec les difficultés que pose l’orthographe grammaticale. Ainsi, petit à petit nous ferons le tour de la trentaine de fautes les plus courantes.

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur le cas emblématique de l’accord du participe passé. Aïe, aïe, aïe ! Mais non, vous allez voir, ce n’est pas très compliqué.

L’ACCORD DU PARTICIPE PASSE

Procédons par ordre. On a trois cas d’emploi :

-          Sans auxiliaire. Dans ce cas il se comporte comme un adjectif qualificatif.

. Les pièces justificatives. Les documents joints.

-          Avec l’auxiliaire être (et les verbes d’état : demeurer, devenir, sembler, paraître, rester) : l’accord se fait avec le sujet du verbe, en genre et en nombre. Simple !

. La petite fille est tombée. Les enfants sont punis. Les portes et les volets sont (semblent, restent…)ouverts. Il est satisfait de vous voir.

-          Avec l’auxiliaire avoir : en règle générale, le participe passé est invariable.

. Molière a écrit et mis en scène cette pièce.

MAIS (ah ben oui !, c’était trop simple) : il s’accorde avec le complément d’objet direct si celui-ci est placé avant le verbe. Encore faut-il qu’il y en ait un. Il n’y a que les verbes transitifs directs qui sont concernés, ceux qui font porter l’action sur un objet rattaché au verbe sans le secours d’une préposition. On le trouve en posant la question qui ou quoi.

. J’achète une baguette (COD) : l’action d’acheter porte sur la baguette. Entre « j’achète » et « une baguette », il n’y a pas de mot qui fait le lien (préposition). On dit que le verbe acheter est « transitif direct ».

. L’enfant obéit à son père (COI) : l’action d’obéir porte sur « son père » qui est accroché au verbe par la préposition à (obligatoire). On dit que le verbe obéir est « transitif indirect ». Les prépositions les plus courantes employées avec les verbes intransitifs sont à et de (pour faire court).  Quelques exemples : se souvenir de, parler à, participer à, plaire à, rire de, … Mais il faut rester vigilant sur le sens et sur la présence ou non de la préposition car de nombreux verbes sont multiservices.

Donc, nous avons un verbe avec un COD, conjugué avec avoir.

Quand le participe passé va-t-il s’accorder ? Il faut que le COD soit placé avant, ce qui n’est pas sa place habituelle, qui est d’être après le verbe.

Les cas les plus fréquents sont provoqués par le remplacement du COD par un pronom personnel : le, la, les, l’, ou relatif : que.

Donc quand ces pronoms sont avant le verbe, attention danger !

. Molière a écrit cette pièce et l’a mise en scène.

. Ces cadeaux, il les ont offerts à leurs amis.

. Les maisons que j’ai visitées sont vétustes.

Un truc facile pour s’en sortir : le petit mur. Vous imaginez un mur (//) placé tout de suite après le verbe. Si pour trouver le COD, il faut le sauter : pas d’accord. Si on trouve le COD avant : accord possible.

. Ils ont pesé // la valise .

. la valise qu’on a pesée // n’est pas si lourde.

 

A vous de jouer :

Etablissez les accords si nécessaire :

. Ces hommes ont été arrêt… dès qu’il les eut rejoin…

. Ses affaires étaient bourr…. Dans une valise que j’avais jadis utilis…

. Cette place, il l’avait souvent convoit… !

. Les cerises ont été endommag… par l’orage.

. Les candidats ne sont pas encore sort…

. Il évoquait les poésies qu’il avait appri…. à l’école.

. Ceux avec qui il avait sympathis…. hier étaient aujourd’hui dispar….

. Quand ce premier travail l’aura aguerr…., elle pourra passer à la suite.

. Ses lèvres étaient rehauss… d’une fine moustache.

. Les machines qu’ils ont réparé.., ils les ont vendu….

 

Et voici le corrigé :

 

. Ces hommes ont été arrêtés dès qu’il les eut rejoints

. Ses affaires étaient bourrées dans une valise que j’avais jadis utilisée. 

. Cette place, il l’avait souvent convoitée !

. Les cerises ont été endommagées par l’orage.

. Les candidats ne sont pas encore sortis. 

. Il évoquait les poésies qu’il avait apprises à l’école. 

. Ceux avec qui il avait sympathisé hier étaient aujourd’hui disparus.

. Quand ce premier travail l’aura aguerrie, elle pourra passer à la suite. 

. Ses lèvres étaient rehaussées d’une fine moustache. 

. Les machines qu’ils ont réparées, ils les ont vendues.

 


PETIT COURS D'ORTHOGRAPHE (Corrigé)

 

Et voici les phrases avec les majuscules :

Robespierre habitait la ville d’Arras.

De nombreux parisiens moururent pendant la Commune.

Ce membre de l’Institut habite au 22 de la rue du Château.

A chaque nouvelle législature l’Assemblée nationale élit un nouveau président.

Qui sera candidat au siège vacant de l’Académie française ?

On tient Pablo Picasso pour un des plus grands maîtres de la peinture.

Le Sénat s’est réuni le 1er jeudi du mois de novembre.

 


PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Orthographe chat

Ceux qui me suivent sur Facebook ne seront pas surpris de découvrir cette page. Devant le constat de délitement de l’orthographe à peu près généralisé qui affecte non seulement la communication écrite par textos (dramatique) que celle plus traditionnelle des journaux et hebdomadaires, et bien pire, les écrits des enseignants eux-mêmes, je me devais de réagir. J’ai été prof de français, ce qui pourrait être déjà en soi, une bonne justification de ce souci de participer au sauvetage de notre langue. Ce que beaucoup ignorent, c’est le goût que j’ai développé très tôt pour l’orthographe dont j’ai été « champion » au CM1 et pour la grammaire-conjugaison. Pour moi, les beaux textes ne le sont que par la qualité de l’articulation de la langue et des idées, exprimées grâce aux « clés » que sont les accords, les prépositions et autres conjonctions. Sans ces clés, rien ne s’énonce clairement.

Notre système d’écriture est complexe par le nombre de sons ou associations possibles (36) traduits par un encore plus grand nombre de lettres ou associations possibles (97). Pire un même son peut se traduire par des lettres ou groupes de lettres différents (sac, ciel, science,nation,soixante). Pire encore, une même lettre peut se prononcer de plusieurs façons, comme le « c » (car, ciel, second). Et je n’oublie pas les lettres muettes… Bref, comment s’y retrouver ! Reconnaissons qu’à première vue, c’est rebutant. On peut regretter que l’orthographe de notre langue ne soit pas phonétique, mais c’est comme ça. Il se trouve que l’orthographe de la langue française a été façonnée par l’histoire et qu’elle est devenue morphologique, c’est-à-dire qu’elle tient compte de l’origine des mots et de leur histoire. Compliqué, peut-être, mais c’est ce qui en fait la richesse : rien que par son écriture, le mot nous raconte beaucoup d’autres choses que ce qu’il désigne, qu’il vient par exemple du grec ou du latin, de la langue populaire ou aristocratique ce qui nous a donné tous les doublets tel frêle et fragile… avec les nuances de sens que l’emploi a ensuite fixé. Bref, l’orthographe c’est la stabilité écrite du mot quelles que soient ses conditions d’utilisation. Ainsi « petit » peut se prononcer « ptit », il n’empêche qu’il s’écrit toujours « p-e-t-i-t ». Et c’est du sens : « ses » mains et « ces » mains, cela ne veut pas dire la même chose.

Notre orthographe est complexe, mais son système est cohérent.

Ainsi il y a une logique simple qui régit l’utilisation ou non des accents dans les mots, et une autre, toute aussi simple qui régit le « chaos des consonnes » dont on ne sait jamais s’il faut les redoubler ou non. Ce sont ces secrets auxquels  j’aimerais vous initier, sans entrer dans la complication, tout en abordant aussi les cas les plus fréquents générateurs de fautes, dans les accords notamment.  Pour conclure, j’aimerais vous convaincre du rôle primordial de l’orthographe. S’astreindre à des règles d’écriture communes à tous, c’est s’assurer qu’à la lecture, l’interlocuteur auquel je m’adresse et qui n’est pas à côté de moi, ne fera pas d’erreur d’interprétation sur mon message. Important, non ?

Allez, un exemple pour monter que l’écriture est souvent plus claire que la parole : « c’est lui qu’il a rencontré » ne veut pas dire la même chose que « c’est lui qui l’a rencontré ». Eh oui, les règles orthographiques sont surtout faites pour le lecteur. C’est pourquoi ne pas faire de fautes, c’est d’abord une question de respect pour le destinataire de l’écrit, et voilà pourquoi un « cv » sans fautes c’est si important, encore aujourd’hui.

Un premier cas pour aujourd’hui : Majuscule ou minuscule ?

-          La règle. On utilise les majuscules dans deux cas : au début d’une phrase et à l’initiale d’un nom propre. Simple !

-          Explicitons : sont considérés comme noms propres, outre les noms et prénoms de famille, les noms de rue, les noms géographiques (les Alpes) ou historiques (le 14 Juillet), les noms de corps constitués (l’Académie française mais l’institut Pasteur). On n’a pas classé les décorations dans les noms propres (la croix de guerre) sauf si elle comporte une hiérarchie : la Légion d’honneur.

-          Les adjectifs ne prennent jamais de majuscules : le président français, l’Académie française.

-          Les noms de langue ou d’idiome ne prennent pas de majuscule : le français est parlé au Québec.

-          Les noms de jours, de mois, de saisons sont des noms communs.

Voici quelques phrases pour vous entraîner : majuscules ou pas ? Rétablissez-les où c’est nécessaire.

robespierre habitait la ville d’Arras.

de nombreux parisiens moururent pendant la commune.

ce membre de l’institut habite au 22 de la rue du château.

à chaque nouvelle législature l’assemblée nationale élit un nouveau président.

qui sera candidat au siège vacant de l’académie française ?

on tient pablo picasso pour un des plus grands maîtres de la peinture.

Le sénat s’est réuni le 1er jeudi du mois de novembre.

 

Après-demain, le corrigé.

 

 


UN PEU D’HISTOIRE

Crepes

LA CHANDELEUR

Le 2 février, 40 jours après Noël, c’est invariablement la « Chandeleur ».

Aujourd'hui, cette fête est associée aux crêpes que l'on cuisine à cette occasion. Dans mon enfance, c’était le branle-bas de combat dès le milieu de l’après-midi, car ma mère préparait la pâte pour qu’elle ait suffisamment le temps de « reposer ». Le temps fort avait lieu le soir, après dîner, dont les crêpes étaient le dessert. Nous avions alors grand plaisir à voir la dextérité de la cuisinière qui n’avait pas son pareil pour les faire sauter  dans la poêle et, exceptionnellement, nous devions chacun notre tour nous livrer au même exercice, non sans être muni d’une pièce dans la main, un petit Louis d’or en l’occurrence, sorti d’un tiroir à secret pour l’occasion, au nom d’une vieille tradition qui rapporte que les paysans avaient coutume de le faire en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche (un louis d'or pour les plus riches) afin d'attirer sur eux bonheur et prospérité... De plus, lorsqu'on cuisine la première crêpe, il est courant de la faire sauter plusieurs fois de suite afin de conjurer le mauvais sort pour l'année à venir. Que de superstitions !

Mais pourquoi fait-on des crêpes ce jour-là ?

C’est une tradition que l'on fait remonter à la coutume de distribuer des galettes aux pèlerins venant à Rome, ou peut-être pour se rappeler que la fin de l'hiver approche et que l'on a encore des réserves de nourriture. Mais en réalité, la « Chandeleur » est une fête chrétienne célébrée 40 jours après Noël. Le terme de Chandeleur vient de « fête des chandelles », expression traduite du latin festa candelarum. Il s'agit pour les fidèles de célébrer le fait que « Jésus est lumière », ainsi que la pureté de la vierge Marie. En effet, la Chandeleur commémore la présentation de Jésus au Temple, la tradition juive voulant que chaque premier né mâle de la famille soit amené au Temple 40 jours après sa naissance afin d'être consacré au seigneur. Cette durée de 40 jours correspond à la période durant laquelle les mères étaient considérées comme impures par la loi juive après leur accouchement, interdiction leur était donc faite de se rendre sur un lieu de culte. Une fois ce délai écoulé, les mères pouvaient se rendre au temple afin d'y effectuer un sacrifice animal et recouvrer ainsi leur pureté.

Ce que nous dit l’évangile de Luc.

Le jour où Marie et Joseph emmenèrent Jésus au Temple, un homme nommé Siméon y vint, poussé par l'Esprit Saint et la promesse qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Il y prit Jésus dans ses bras et dit « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations. Et gloire d'Israël, ton peuple ». C'est donc cet événement religieux précis que les fidèles se remémorent lors de la Chandeleur. Toutefois, il semble que cette fête ait des origines plus anciennes, et pourrait être, comme souvent dans le christianisme, la reprise d'un rite romain, les amburbiales, lié à la purification de la ville. Rite célébré par des processions au flambeau autour de Rome. La christianisation de ce rite païen serait l'oeuvre du pape Gélase 1er (en 494) ou de l'empereur Justinien (dans un édit de 542), les sources divergeant à ce sujet.

Célébration de la Chandeleur

Dans la religion catholique, la Chandeleur donnait lieu, dans toutes les paroisses, à une bénédiction des cierges, puis à une procession aux chandelles jusqu'à l'église où avait lieu une messe solennelle, cela afin de rappeler aux fidèles la montée de Joseph et Marie, portant Jésus au Temple. À l'issue de cette messe, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices selon les traditions locales ou nationales. Le rite semble être tombé en désuétude, peut-être faute de participants … Mais cette pratique associant fête des Lumières à la consommation d'un dessert « gras » se retrouve aussi dans la tradition juive qui consiste à manger des beignets lors de la fête de Hanoucca (fête des Lumières du judaïsme). Il n’en reste chez nous que le « dessert gras » que consomment croyants et non  croyants. Voilà comment un rite religieux, tout en perdant son sens, perdure et devient une « tradition ».

 


ON N’EMPRISONNE PAS VOLTAIRE !

Voltaire


En France, le respect des œuvres de l’esprit, quel qu’en soit le niveau, est une tradition. On le doit en partie à Voltaire. C’est le Général de Gaulle à qui on conseillait de poursuivre Sartre pour son « Manifeste des 121» en faveur de l’insoumission, pendant la guerre d’Algérie, qui eut la formule : « on n’emprisonne pas Voltaire », pour signifier son refus d’intenter des poursuites. Voltaire c’est un symbole de la liberté d’opinion. Ce titre de gloire, il le doit à l’action qu’il mena contre le fonctionnement de la justice dans l’affaire Calas et à l’immense correspondance qui témoigne de son combat contre l’obscurantisme. C’est déjà à cette époque, le pouvoir de l’écrivain qui, par sa plume, se lève contre ceux qui tentent de faire triompher les préjugés. Et il n’a épargné aucun pouvoir établi. De là à faire entrer les dessinateurs de Charlie hebdo au Panthéon comme lui, il y a un immense pas qu’on ne saurait franchir.

Notre « éclairé » du XVIIIème siècle doit bien se marrer là-haut. Avec le massacre du 7 janvier et le mouvement « Je suis Charlie », il est devenu « tendance ». Pas un bobo de gauche, quand ce n’est pas le présentateur lui-même, qui ne fasse référence sur les plateaux télé ou ailleurs à la fameuse sentence : « Je ne suis pas d'accord avec votre opinion, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez l'exprimer », pensant briller en citant Voltaire. Sauf que personne n’est capable d’en préciser la source exacte dans son œuvre. Peu importe, l’esprit voltairien n’est pas trahi pour autant.

Mais avec le nouveau numéro de Charlie Hebdo et la caricature de Mahomet, si peu choquante soit-elle, j’ai l’impression qu’on abuse du label voltairien sur la liberté d’expression. La formule plait parce qu’elle permet le plus large soutien à la cause du journal satirique, alors que c’est du principe seul du droit à l’expression qu’il s’agit. Un paravent commode pour camoufler une récupération politique par une ultra-gauche avec laquelle je ne me sens rien de commun. Tolérance ne veut pas dire approbation. Je n’ai jamais acheté ce canard satirique que j’ai toujours trouvé excessif dans son mépris de tout ce qui est corps constitués de la République et de l’Etat. Ni dieu ni maître, dont acte, mais pour eux, pas pour moi. C’est une première tentative de se servir de « Je suis Charlie ».  Une manière d’emprisonner Voltaire au service d’une cause exclusive.

Le gouvernement n’est pas en reste qui entend surfer sur la vague d’unité nationale en mélangeant les tenants et les aboutissants. Mais à force de pérorer sur la règle de la liberté d’expression tout en voulant rassurer les musulmans, ce qu’on peut comprendre, les deux chefs de l’exécutif font aussi de la récupération et tombent à nouveau dans le piège communautaire. C’est l’ensemble des Français qui ont besoin d’être rassurés et notamment face à la pratique de l’Islam en France dont le communautarisme de plus en plus ostentatoire qu’il affiche les inquiète. N’est pas Voltaire qui veut. Mais là encore on a bien l’impression qu’il sert de caution à une démarche de récupération du mouvement « Je suis Charlie », ce qui est une autre manière de tenter de l’emprisonner. Ce n’est pas ce que le peuple français attend. Comme beaucoup d’autres, je n’ai pas marché pour Hollande, je n’ai pas marché pour sauver Charlie Hebdo. J’ai marché par compassion pour des gens qui ont été lâchement assassinés et pour protester contre ces tueurs qui ont voulu faire justice au nom d’une loi qui n’est pas la nôtre. Une manière « d’écraser l’infâme » comme aurait dit Voltaire.

On sent revenir à grands pas la tentation du déni. Au nom de la lutte contre l’islamophobie, l’autocensure se réinstalle doucement pour ne pas « froisser », et malgré les crayons brandis, malgré les professions de foi martiales, il se pourrait bien qu’il y ait de moins en moins de « Charlie ». Comme Alain Finkielkraut, je pense qu’il est absurde d’affirmer que les assassins des journalistes de Charlie Hebdo étaient « sans foi ni loi » ou comme l’affirme le président de la République qu’ils n’ont aucun rapport avec la religion musulmane. Qu’on m’explique alors pourquoi la publication du dernier exemplaire du journal satirique déclenche la fureur dans les pays musulmans, y compris jusqu’en Turquie ! L’islamisme n’est pas l’Islam mais il en est tout de même une « maladie » dont les populations modérées, par peur ou par paresse, n’osent se désolidariser. On l’a bien vu lors des manifestations du 11 janvier avec la faible participation des « quartiers ». Et comme l’écrit Gilles Kepel, si on veut résoudre la crise du « vivre ensemble », il faut cesser de fournir l’excuse de la discrimination et de l’exclusion aux salafistes qui veulent subvertir moralement et juridiquement les valeurs de la société française, ce que font journellement les Plenel, Birnbaum, Joffrin et consorts. Ils n’emprisonneront pas Voltaire parce qu’on ne les laissera pas faire. Les imams chantant la Marseillaise, hier, lors de leur rassemblement annuel, nous y encouragent !

 


L’EDUCATION AU CŒUR DU PROBLEME

Laicite

Un triste constat.

Je ne vais pas jeter la pierre aux enseignants : bien souvent, ils ne font que ce qu’ils peuvent et il arrive trop souvent que leurs efforts ne soient pas récompensés. D’autant plus qu’ils sont au service d’un système qui a perdu ses repères et son efficacité, brinquebalé entre une hiérarchie dont le pilote change trop souvent, des directives multiples et fluctuantes, des parents inquisiteurs-consommateurs et des élèves mal élevés pour la plupart. Leur savoir a perdu son crédit concurrencé par internet et le peu d’autorité qui leur reste tient plus à la personnalité individuelle qu’à la place que leur concède la machine éducative. On ne peut donc pas s’étonner que l’éducation nationale laisse sur le pavé des milliers d’enfants sans formation et que ceux qui sortent de leur cursus d’études ont trop souvent des connaissances fragiles et mal assimilées. Triste constat que les événements de la semaine dernière viennent d’aggraver : on découvre avec amertume qu’en plus les valeurs sacro-saintes de notre République que l’enseignement de l’éducation civique aurait dû inculquer, non seulement ne sont pas assimilées mais contestées. Ces cerveaux qu’on a laissé en jachère, d’autres savent les remplir.

La religion en question.

On ne sera pas surpris de découvrir que les élèves qui ont refusé de participer aux minutes de silence dans les établissements, et sans vouloir stigmatiser, étaient pour la plupart musulmans. A ce sujet j’ai entendu dans les débats tous les arguments sur le respect, la tolérance, l’esprit voltairien (qui a lu Voltaire ?), la liberté d’expression et j’en passe. Pas un de nos intellectuels n’a expliqué qu’en fait le malaise profond vient d’un constat tout simple : pour ces élèves-là, ce n’est pas la loi de la République qui importe, mais la loi religieuse, la « charia » qu’ils placent en premier, et c’est au nom de cette loi que les assassins ont agi. C’est le fondement du communautarisme. Tant qu’on ne réussira pas à leur faire comprendre que la laïcité de l’Etat, dans notre pays, sépare les règles religieuses et la loi républicaine, et que celle-ci est primordiale, nous aurons tous les comportements inappropriés que l’on rencontre et qui ont commencé avec le port du foulard.

La dérive communautariste.

Depuis plus de vingt ans, nous sommes confrontés à ce problème sans le nommer clairement, entre volonté de ne pas stigmatiser et déni. C’est Lionel Jospin, alors Ministre de l’Education (1989) qui a commis l’erreur magistrale : en dévoluant aux chefs d’établissement la décision d’autoriser ou non le port du foulard il abandonnait le principe de laïcité qu’impose l’Etat pour entrer dans une démarche communautariste. Une brèche était ouverte qui a permis ensuite à d’autres revendications de fleurir : refus de certains enseignements scientifiques, contestation du menu des cantines, exigences pour les piscines, sans parler de l’accoutrement vestimentaire des filles… L’école de la République n’est plus universelle. Comment alors enseigner la « Laïcité » ?

L'école impuissante et dépassée.

Par ailleurs, le civisme et la laïcité reposent sur des vertus qui nécessitent pour les pratiquer une conscience fondée sur un esprit correctement formé et cultivé, qui inclut l’apprentissage de l’esprit critique et l’accès à la relativité du jugement. Or nos enseignants ont déjà tant de mal à faire apprendre le « b-a ba » de notre langue que c’est rêver d’imaginer qu’ils puissent aller aussi loin dans l’éducation de cerveaux rétifs à l’effort et à la réflexion. En plus, ils ne sont pas aidés par le milieu familial, soit parce qu’il est inexistant ou démuni, ou encore d’une autre culture. Et la concurrence des réseaux sociaux où, paraît-il, les élèves d’aujourd’hui puisent 90% de leurs connaissances (effrayant !) rend leur tâche presqu’impossible.

On sait ce qu'il faudrait faire...

Et pourtant, on est au cœur du problème. Les solutions passent probablement par une meilleure formation des enseignants. Encore faudrait-il arrêter de parler de société multiculturelle et « arc-en-ciel », comme hier matin Jack Lang, qui n’a toujours pas compris ! Encore faudrait-il imposer des contraintes aux parents et faire en sorte qu’ils ne soient pas co-gestionnaires des classes. Encore faudrait-il remettre le professeur au centre du système, et non l’élève. Encore faudrait-il rétablir le principe d’autorité et qu’il soit partagé par toute la communauté éducative, ce qui n’est pas certain. Il y aurait beaucoup à dire sur les contenus enseignés : temps d’apprentissage du Français insuffisant, histoire réduite à de la bouillie sans chronologie, littérature réduite aux œuvres faciles, … et les pratiques pédagogiques qui hésitent entre l’obsolescence et l’inadaptation, quand elles ne sont pas autodidactes. Encore faudrait-il, enfin, que la formation débouche sur autre chose que l’inactivité qui est le lot promis à une fraction trop importante des jeunes, surtout de ceux des « quartiers ». Car c’est au final ce qui donne du sens aux études. Pour l'heure, la gauche redécouvre la nécessité de l'autorité ce qui est réjouissant au moment où on s'apprêtait à supprimer les notes. Et la Ministre envisage encore de renforcer l'enseignement civique, cette tarte à la crème dont on parlait déjà en ... 1995 ! Qu'a-t-on fait depuis ?

Une lueur d'espoir.

On voit que le chantier est énorme. Il faudrait une action continue sur de longues années au lieu de faire et défaire constamment au gré des changements de majorité politique quand ce n’est pas de ministre. On a toutes les raisons de rester pessimiste. Il y a pourtant une lueur dans ce constat bien sombre : l’ampleur du sursaut populaire des manifestations qui, on l’a trop peu exprimé, est aussi une marque d’exaspération de la France profonde à l’égard des agissements de type communautariste. Les Français ont voulu dire, avec une grande dignité, en défendant la liberté d’expression, « on est chez nous, et chez nous, c’est la loi de la République qui s’impose, et aucune autre ». Cette lueur peut être le support des révisions profondes dont notre Education nationale a besoin. Au pouvoir politique d’en saisir l’opportunité s’il en a le courage.

 


BONNE ANNEE 2015 (SI POSSIBLE) !

 

UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE A TOUS LES LECTEURS DU "CALEPINDH" !

                                       Boule de gui

Que leurs plus beaux rêves trouvent un accomplissement, que la providence leur offre la santé et leur donne la force de réussir dans leurs projets !

              Tintin froid

 A bientôt, 

                      Daniel

 


AU RISQUE DE PASSER POUR UN VIEUX CON…

 

Orthographe chat

 

Je romps la trêve des confiseurs pour pousser mon coup de gueule.

Voilà qu’on découvre que « nos chères têtes blondes » (enfin presque) qui sont poursuivies par leurs études à l’université doivent suivre des cours de remise à niveau en orthographe et vocabulaire !!! On aurait pu penser qu’arrivant dans les études supérieures, ce problème eût été réglé en amont. C’est bien la preuve de la faillite de notre système éducatif qui se révèle incapable, après 15 ans de cursus scolaire de la maternelle  à la fin du lycée, de transmettre les bases de notre langue. La dégradation de l’orthographe est un des aspects des diverses détériorations qui affectent l’usage du français par un grand nombre de lycéens ou d’étudiants. Elle est accompagnée par une ponctuation complètement chaotique, par un vocabulaire pauvre ou impropre, par une confusion sur le sens des mots, par une syntaxe à faire pleurer.

Les temps modernes sont ceux de la régression.

Il est vrai que notre époque n’aide pas à la rigueur en la matière. La mode des textos et des messages raccourcis des réseaux sociaux, le tweet en particulier, complique l’apprentissage de notre langue en permettant l’usage d’un français émasculé, réduit à quelques phonèmes. Cela ne serait qu’anecdote si au moins ce phénomène s’appuyait sur des fondamentaux solides. Il n’en est rien. Derrière le simplisme des messages se cache souvent une pensée indigente qui laisse place plus à l’émotion qu’à la réflexion. Comment exprimer des nuances, ce qui fait la richesse de notre langue et sa spécificité, quand les mots manquent parce qu’ils ne sont même pas connus ! Le recul de la pensée, et pour tout dire sa défaite, favorise les progrès de la barbarie et de l’obscurantisme.

« Science sans conscience » n’est que ruine de l’âme.

La faute d’orthographe est devenue un détail sans importance dans notre civilisation décadente où l’on croit que la machine peut remplacer le cerveau, le logiciel de correction la science des accords, au mépris du sens profond que le choix d’un mot à l’orthographe spécifique peut apporter, et dont l’altération conduit au contresens ou à l’incompréhension : il en est ainsi de l’utilisation du déterminant possessif en lieu et place du démonstratif  qui révèle alors une incompréhension profonde de la langue française, de sa grammaire et de son sens. Et allez demander à un logiciel de détecter une faute d’orthographe dans une expression du type « les poules du couvent couvent »… « Science sans conscience » n’est que ruine de l’âme nous a enseigné Rabelais. C’est plus que jamais vrai. Parce que ce phénomène est le symptôme concret de notre décadence intellectuelle et morale. Les raisons en sont assez simples : l’orthographe, faite de règles et de logique est passée au second plan à l’école, victime de l’idéologie (c’est la « science des imbéciles ») et du lâcher-prise généralisé qui ne va pas avec la nécessité de l’effort qu’elle impose. Inévitablement ce recul va de pair avec celui des compétences en lecture. La « fabrique du crétin » nous jette dans la société des illettrés, qui ne savent ni lire ni écrire, ne comprennent pas un énoncé, savent encore moins exprimer ce qu’ils pensent. On s’étonnera ensuite que la « barbarie » progresse !

Le réformisme des « docteurs » aux effets pitoyables.

Les experts ne savent pas de quand date la détérioration de l’apprentissage du français. Sous la conduite des Diafoirus de la rue d’Ulm, l’Education nationale a subi tant de réformes depuis un demi-siècle que l’on ne sait pas vraiment quelle idée prodigieuse a entraîné cette sorte de semi-illettrisme qui permet d’arriver jusqu’à l’université sans avoir une maîtrise suffisante du français. Ce qui est avéré, c’est que même les enseignants sont atteints du même mal. Dès lors, comment faire apprendre ce que l’on ignore soi-même ! La pente sera difficile à remonter. Elle passe par une réorganisation profonde des contenus. Et au lieu « d’alléger » les programmes, comme continue de le faire la ministre actuelle, pour s’adapter par le bas aux (manques) de compétences des élèves, il faut au contraire revenir aux fondamentaux. A quoi sert de passer du temps sur le numérique, le développement durable, la sécurité routière,  qui encombrent les horaires de l’école primaire, si l’outil de communication qu’est la langue n’est pas maîtrisé ? Six heures de moins par semaine entre 1970 et 2010 de temps d’apprentissage qu’il est impératif de rétablir pour l’orthographe, la grammaire, le vocabulaire, faire des dictées et des exercices répétitifs, apprendre des listes de mots grâce à l’échelle Dubois-Buyse (catalogue des mots classés par tranches d’âge mental). Les méthodes pédagogiques sont aussi en cause. A-t-on besoin d’une « observation réfléchie sur la langue » principe bobo introduit par Jack Lang quand on ne sait même pas faire la différence entre une conjonction et un adverbe ?  Cela se fait au détriment du « réel ». Il faut donner aux enfants que l’on instruit des outils concrets de mémorisation et de structuration du langage. Cela passe par les exercices appropriés, aujourd’hui jugés ringards. On en voit les effets : baisse avérée en orthographe, en compétences langagières et en compréhension de textes. « Il y a certaines lettres qui ne se prononcent pas et qui sont inutiles quant au son, lesquelles ne laissent pas de nous servir pour l’intelligence de ce que les mots signifient… » voilà qui fait toute la particularité et la richesse du Français, langue de la diplomatie par excellence car la plus propre à exprimer les mille nuances de la pensée.

La crise de l’orthographe n’est pas un problème mineur.

Si, parvenu à l’âge adulte, on ne sait pas s’exprimer oralement ou par écrit, on est handicapé, quelle que soit la profession qu’on a choisie. Le langage étant le moyen de la communication, on ne peut pas s’exprimer au sujet du métier que l’on exerce si on ne trouve pas les mots pour le faire. Un exposé livré dans une langue primitive fait douter des capacités techniques de celui qui l’écrit. Il jette une suspicion sur l’ensemble de ses connaissances. Or, la discipline grammaticale, lexicale, orthographique est garante de la rigueur de l’exposé. J’ai constaté un nombre de fois incalculable l’influence négative du mauvais usage de la langue dans la communication : quand je ne comprends pas quelqu’un, c’est souvent qu’il s’exprime mal. Il y a déjà plusieurs décennies, on a pensé à tort, qu’un étudiant doué en sciences n’avait pas besoin d’écrire comme Chateaubriand. On ne le lui demande pas, mais il doit écrire suffisamment bien pour que sa démonstration soit convaincante. L’un ne va pas sans l’autre. La naissance des nouveaux idiomes, nés de la dictature obsessionnelle  d’internet, si elle permet de s’exprimer en tout lieu et à toute heure, ne contribue pas aux échanges d’idées. La preuve en est les nombreux « couacs » auxquels sont confrontés nos responsables politiques avec leurs tweets intempestifs.

Le mal s’étend et bat en brèche notre « humanité ».

Il existe une langue, le français, qui nous permet de communiquer et cet instrument ne peut fonctionner que si les règles de son usage sont respectées. C’est l’école qui enseigne les codes, grammaire, vocabulaire, construction des phrases. Si on ne sort pas de l’école en parlant et en écrivant bien, on est affecté d’un handicap. Il ne faut pas s’y tromper : la détérioration du Français envahit déjà la presse, souvent mal corrigée, et même certains auteurs de roman. Des gens d’une culture pourtant reconnue font des fautes de syntaxe ou sont contaminés par le langage ambiant sans même s’en rendre compte. La traduction abusive de « too much » a conduit à la perte de sens entre « très » et « trop », qui affligeait déjà le langage des populations d’origine maghrébine. Certaines expressions font florès qui ne devraient pas avoir cours. Certains mots obsolètes retrouvent une nouvelle vie parce que tous ceux qui ont pour métier d’écrire se jettent dessus, souvent par un effet de mimétisme qui se borne à plagier ce qu’il y a de plus consternant. De nombreux mots d’anglais épicent des textes qui auraient plus de qualité s’ils s’en tenaient aux mots français, capables de dire la même chose souvent en mieux, et sans sacrifier aux modes éphémères.  Il est important que nous nous comprenions les uns les autres. Il est donc important d’adopter, en la matière, le dénominateur commun le plus élevé. Ce dénominateur commun c’est notre langue, le Français !

 


BRRRR !

Froid glace

- 

Le froid est arrivé. Le calepindh a donc mis sa tenue d'hiver. Et, rendez-vous compte, voilà qu'il tombe de la neige en décembre ! Décidément, on aura tout vu avec ce gouvernement !

Une petite pause et hop, ça repart pour le réveillon de la Saint-Sylvestre.

Je vous souhaite une belle soirée avec vos amis, dans la joie et la bonne humeur et une bonne entrée dans la nouvelle année.

Tintin Bonne annee neige

                          A très bientôt.

                                                Daniel

 

 


ENTRE UN ET DEUX SIECLES DE RETARD MENTAL …

Rose brisée

La loi Macron est sur le point de déchirer à nouveau le groupe PS à l’Assemblée et n’est pas votable en l’état, entend-on, et pas seulement de la part des « frondeurs ». Grave problème, elle prévoit, entre autre, de donner la faculté de travailler 12 dimanches par an ; le PS dit 7, pas plus. Débat dérisoire. Car cette loi, dont on voudrait nous faire croire qu’elle est décisive pour la croissance, n’est pourtant qu’un filet d’eau tiède et un lamentable fourre-tout dans la politique de relance par l’offre souhaitée, parait-il, par l’exécutif. Mais voilà, la gauche dont le PS, est et reste farouchement contre toute politique de l’offre. Les Etats-Généraux du PS réunis à Paris à la fin de la semaine dernière ont abouti à ce constat pitoyable : unis, mais archaïques jusqu’au bout. La « Charte pour tous » psalmodie 35 fois le mot « socialiste » comme pour se rassurer, mais résonne comme une cloche, dans le vide. Le fond n’est jamais abordé. De quoi donner le « bourdon ». Et avec 60 000 adhérents actuels, le pari des 500 000 lancés par le chef à la tribune relève des paris hollandais : perdu d’avance.

La lutte contre les inégalités.

C’est le leitmotiv de Cambadelis, ci-devant Premier Secrétaire. C’est sur ce thème que « l’unité » est sauvegardée. En apparence. La guerre interne ne fait que commencer ! Tiens donc, après deux ans et demi d’assommoir fiscal et de « haro » sur les riches, les inégalités n’ont pas reculé ! Le pire, c’est que c’est vrai. Comme quoi, la solution ne passe certainement pas par l’impôt. Car la plus grande des inégalités, c’est celle créée par le chômage, contre laquelle  nos dirigeants ne font rien de ce qu’il faudrait faire, bloqués qu’ils sont dans le piège des « droits acquis ». La faute à un logiciel de pensée qui en est resté aux fariboles de la lutte des classes pour les plus modernes, quand ce ne sont pas les élucubrations babouvistes ou les délires robespierristes pour les plus « archéos ». Karl Marx avait l’excuse de vivre avec devant lui une société autrement plus violente que la nôtre, et son analyse de la lutte des classes s’appuyait au moins sur une réalité difficilement contestable d’exploitation ouvrière. Son œuvre a compliqué la vie du capitalisme mais a eu le mérite de l’obliger à évoluer. Si bien qu’aujourd’hui plus personne ne conteste l’économie de marché. Même les communistes chinois s’y sont mis. Et ils ont même des milliardaires, ce qui ne choque apparemment pas nos gauchos locaux ! Au-delà, qui ne voit que la course à l’égalité mène partout dans le mur en aggravant les inégalités avec un nivellement par le bas : l’école en est un bon exemple.

La croissance en panneLe problème de la gauche, c’est sa vision étriquée.

L’idéologie se heurte au mur de la réalité. Le choc est rude et cette dernière est sans pitié. Sa politique d’ajustement par l’impôt en faisant payer les riches et les classes moyennes supérieures, non seulement n’a pas réduit les déficits ni la dette, mais continue de les creuser. La gauche ne voit la croissance que par le moteur de la consommation populaire, sans voir que les produits  que nous consommons sont importés. En réalité, c’est par l’investissement, l’innovation,  la compétitivité à l’export que nous avons des chances de retrouver une croissance et donc de l’emploi. La gauche vit sur une croyance erronée : celle qui consiste à attribuer le manque de croissance à une politique d’austérité… qui n’a pas été menée dans notre pays. Un comble : démonstration faite en s’appuyant sur l’exemple des pays européens au sein de l’Union qui eux, l’ont menée comme l’Espagne, et renouent avec la croissance aujourd’hui ! Mais parmi les socialistes, combien viennent de l’entreprise ou en ont la culture, la connaissance du fonctionnement et des ressorts économiques ? Bien peu. Leur bassin de recrutement, c’est la fonction publique. Il ne faut donc pas s’étonner s’ils fonctionnent à l’envers !

Leur obsession du « social » tue l’économie.

Les socialistes font du progrès social leur priorité. Mais qu’est-ce que le progrès social sinon ce que l’on peut redistribuer une fois la richesse produite. Ils font l’inverse : ils redistribuent, via l’impôt et les taxes, sans se préoccuper de produire la richesse qui le permet. Et comme elle ne suffit pas, ils empruntent. C’est ce mécanisme qui a fini par ruiner notre économie. Le poids des charges (47% du PIB de prélèvements en tout genre) obligent nos entreprises à courir avec un boulet énorme à chaque pied. C’est ce mécanisme qui a tué  en partie le moteur de nos exportations, principal facteur de richesse, et anémié l’investissement, l’autre principal moteur, créateur des emplois. C’est enfin ce mécanisme qui nous a amenés à avoir une dette énorme dont les intérêts obèrent les marges de manœuvre de l’Etat. Et au bout du compte, on fait fuir les riches, on a toujours plus de pauvres qui coûtent toujours plus. La spirale infernale.

Chômeur proL’Etat peut tout : un mythe.

L’Etat peut de moins en moins, d’autant plus qu’il est obèse. Avec la gauche, on a renforcé l’économie administrée qui pesait déjà trop. Au lieu de baisser les charges des entreprises par un mécanisme simple et direct, immédiatement applicable, on invente une usine à gaz qui oblige à déclarer à l’Etat sur la base d’une prévision d’activité à venir pour obtenir une réduction d’impôts à terme sur laquelle on peut percevoir une avance … Et on s’étonne que ça ne marche pas vraiment ! Voilà un bon exemple de conception erronée des rouages de l’économie. Il en va de même du « pacte de responsabilité » par lequel on veut bien donner de l’aide aux entreprises mais en échange de contreparties en emplois. Comme si un patron pouvait s’engager avant même d’avoir réalisé le chiffre d’affaires qui permet une embauche ! Quelle méconnaissance de la vie des entreprises ! Et le résultat est que ça ne marche pas, donc c’est de la faute des patrons, ces mauvais joueurs.  Commençons donc par supprimer les 35 heures, ça permettra à l’Etat de récupérer 25 milliards par an d’aides pour les maintenir alors qu’il n’y a pas un sou vaillant dans les caisses. Laissons vivre les entreprises, elles n’auront pas besoin d ‘aides si on leur rend la liberté. Le fait que 155 députés demandent la renationalisation des autoroutes en est un autre exemple. D’abord on n’a pas d’argent  pour réaliser cette chimère, ensuite quel signal de défiance on envoie aux investisseurs ! Enfin, est-ce bien à l’Etat de gérer des autoroutes ?

La gauche exemplaire : tu parles !

Si au moins, ces gens-là se comportaient en modèles de vertu. Prompts à donner des leçons, à hurler à la prévarication ou au népotisme quand il s’agit de leurs adversaires, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas exempts de reproches comme en témoignent les nombreux cas de « camarades » pris la main dans le pot de confiture. De Cahuzac à Lamdaoui, la liste commence à être longue et même le chef de l’Etat peut être suspecté d’être en-dehors des clous. Clous qu’il a allègrement franchis en matière de mœurs. Ces gens-là disent se préoccuper des pauvres mais ils utilisent leurs fonctions pour vivre comme de grands bourgeois comme en témoigne l’appartement d’Arnaud Montebourg, 200 m2 dans les beaux quartiers et il n’est pas un cas isolé. Au point qu’aujourd’hui, on peut décerner à la gauche un double privilège : celui d’être à la fois ringarde et immorale !

Primaires-psLe monde change, pas elle.

La gauche française n’arrive pas à faire son aggiornamento. Elle avance par petites touches, semble évoluer vers une sociale-démocratie moderne, mais l’approche d’un congrès ou d’une échéance électorale la ramène invariablement vers sa gauche radicale. En France, le PS ne peut pas gagner sans les voix de celle-ci. Du moins c’est ce qu’on y pense généralement. Et pourtant c’est une erreur. Depuis 2012, toutes les élections montrent que l’effondrement des voix du PS ne profite à aucun parti de gauche ni aux verts. Mais au FN ! Encore dimanche dernier dans la partielle de Troyes. Le monde est ouvert au commerce et la France ne peut s’y soustraire. Elle doit donc affronter la concurrence des autres pays. La gauche voudrait l’économie de marché des bisounours, sans la concurrence, c’est ce qu’ils appellent « humaniser la mondialisation ». Mais ce monde-là n’existe que dans leurs chimères. Ils vomissent le capitalisme et l’accumulation de richesse. C’est pourquoi nos grands hôtels ont été vendus à des émirs ou à des Chinois. Et si nous avons encore quelques rares milliardaires comme Bernard Arnault, il va falloir les mettre sous cloche pour être sûr de leur conservation. Pourtant c’est grâce au capitalisme et aux échanges internationaux que la pauvreté  a considérablement reculé dans le monde depuis 25 ans. Cette réalité, ils ne la voient pas ; ils ne voient que nos pauvres de l’hexagone, dont ils prennent grand soin et qu’ils  fabriquent à tour de bras, à grands frais, avec leur politique erronée. Résultat : 84% des Français pensent que l’Etat les rançonne avec les impôts, et la majorité de ceux qui n’en paient pas (56%) les considère même comme une extorsion de fonds, ce qui est dramatique comme sous-produit de l’assistanat. Parmi les plus attardés, on trouve évidemment toute la gauche radicale : les Besancenot, Mélenchon, le PC, rejoints par l’aile gauche du PS avec Hamon et les Verts comme Duflot. Ceux-là en sont encore au XIXème siècle. Les plus ringards du PS n’ont pas franchi le cap du XXIème siècle, ils sont menés au sein du parti par Martine Aubry : esprits formatés incapables de voir la réalité, ils ont pourtant vécu les virages successifs de la gauche au pouvoir depuis 1983, vers une compréhension plus moderne de la société. Mais rien n’y fait, Au pouvoir, ils sont incapables de mettre en accord l’idéologie avec les exigences de l’efficacité gouvernementale. Il suffit de voir les difficultés qu’ils font à Emmanolito Macron ou à Manolito.

La gauche est-elle morte ?

Après avoir tout gagné jusqu’au Sénat, avoir tenu presque toutes les grandes villes, plus de la moitié des Conseils Généraux, toutes les Régions moins deux, la gauche est en train de tout perdre. Partout en Europe, les sociaux-démocrates sont à la peine et obligés de gouverner avec des alliances souvent avec les Chrétiens démocrates, c’est-à-dire la droite.  Comme en France, notre tradition et notre système électoral rend impossible un tel rapprochement, c’est à une dégelée monumentale que la gauche va être confrontée en 2015 et 2017. C’est le paradoxe de notre époque. La crise fragilise les partis dits de « progrès » au profit des « conservateurs ». Pourtant, ce clivage n’est qu’une vision très artificielle. C’est en fait la crise des Etats providence confrontés à la mondialisation qui rend obsolète ce modèle de société mûri au cours du XXème siècle. Celui du XXIème siècle est encore à inventer. Encore faut-il y être entré ! Mais évidemment la gauche n’est pas morte. Elle est moribonde électoralement à cause du désespoir qu’elle a engendré par les promesses intenables de François Hollande. Les électeurs sont toujours là. Ils se réveilleront le jour où on leur présentera un programme de progrès compatible avec la mondialisation. Il reste à inventer. En attendant beaucoup se tournent vers le FN qui leur tend le même piège.

 


ECOLE : LA GAUCHE « M’A TUER » !

 

Panneau école

Dernier avatar d’une longue suite d’erreurs et d’aveuglements : le Conseil supérieur des programmes préconise l’abandon des moyennes, ces « calculs artificiels », donc des notes. Non pas que je sois nostalgique de la notation sur 20, encore qu’ayant à peu près tout expérimenté au cours de ma carrière  j’y sois revenu parce que c’était la plus efficace, mais je vois dans cette étape une volonté d’abandon de toute évaluation. Et c’est là que le bât blesse.  On nous dit qu’il faut abandonner « l’évaluation-sanction » au profit d’une « évaluation bienveillante ». Le discours est dans les tuyaux depuis le début du quinquennat et les trois ministres qui se sont succédé ont suivi la même trajectoire. C’est évidemment une démarche démagogique : dans notre société, il ne faut surtout pas « stigmatiser ». Les mauvaises notes sont traumatisantes, donc pas de notes !

Mais quelle école veut-on ?

Les résultats obtenus par la « fabrique du crétin » pour reprendre l’expression chère à Brighelli ne sont pourtant pas encourageants. On a beau simplifier les programmes au point de les rendre simplistes, on a beau abaisser les exigences, franchir à la baisse les seuils qui permettent d’obtenir les parchemins,  le sentiment est que les élèves, aspirés vers le fond par une spirale sans fin ou le laxisme le dispute à la paresse intellectuelle, les performances du système éducatif ne cessent de se dégrader. Tout étant lu à l’aune des critères sociaux, au nom de la solidarité, on a supprimé en septembre les « bourses au mérite ». Comment comprendre qu’on  justifie la solidarité par la non-reconnaissance des mérites d’étudiants remarquables aux origines modestes Il faut s’appeler Vallaud-Belkacem pour proférer de tels sophismes. A croire que ces derniers avaient eu le grand tort d’obtenir une mention TB au baccalauréat ! L’école d’aujourd’hui est malade d’un aveuglement idéologique où tout est mesuré à l’aune du social et du psychologique. On tourne le dos à l’école du mérite. Trop ringarde !

La construction démocratique des élites.

Il faut revenir aux fondamentaux de la République. Et d’abord commencer par considérer que l’école est un lieu de travail pour les enseignants et les élèves. Contrairement à ce qui est affirmé, les notes ne sont pas des sanctions, les cours sont des passages obligés et ils ne sont pas forcément « magistraux », le redoublement n’est pas une brimade et il existe des arguments objectifs qui conduisent à le proposer à un élève en difficulté. Un professeur n’est pas un animateur, il est là pour transmettre un savoir qu’il a acquis (du moins on l’espère) et qu’il entretient.  Sa tâche est de conduire l’étudiant à l’apprentissage du raisonnement avec des connaissances,  et à partir de là au développement d’une pensée. Il est là pour vérifier l’acquisition de ces capacités qui demandent du temps et des efforts. J’expliquais souvent à mes élèves que ce qui laissait les meilleurs souvenirs dans une vie, c’était de fournir des efforts pour surmonter une difficulté et d’y parvenir. Bien meilleurs que ceux laissés par ce qui est obtenu facilement. C’est la multiplication des mécanismes de raisonnement mis en œuvre dans les différentes disciplines qui forge l’intelligence. Et personne ne prétendra que les talents sont égaux. Le métier d’enseignant, et c’est ce qui en fait la richesse, consiste à s’adapter en permanence aux performances variables d’un individu à l’autre. Cela s’appelle la pédagogie. Notre école est gratuite et ouverte à tous. Chacun peut y réussir. Encore faut-il que ce soit la mission confiée au personnel éducatif.

L’ascenseur social.

Jamais l’école n’a autant échoué dans sa mission de promotion du savoir et des compétences. On confond égalitarisme  et égalité. C’est au nom d’un égalitarisme aveugle et malsain qu’on tire tout le monde vers le bas. L’école n’est pas le substitut d’une politique sociale en se construisant sur les inégalités qui s’y reflètent forcément. C’est le meilleur moyen de la tuer. Si on avait un corps enseignant qui croyait vraiment à sa mission, et si on n’empêchait pas les profs de faire correctement leur métier à coups de circulaires absconses, on n’aurait pas autant de « décrocheurs », d’élèves lâchés dans la vie active sans aucun diplôme, et de mômes sans repères au point de partir faire le djihad. Quelle formidable signature d’échec de la République !  C’est au nom de l’égalité, que l’école républicaine doit donner plus à celui qui a moins : cela s’appelle l’égalité des chances ! Mais en échange, elle a droit d’exiger effort  et assiduité, respect des maîtres et des lieux. Ce n’est que lorsque l’école est l’école, c’est-à-dire qu’elle transmet des connaissances et permet de construire des raisonnements, qu’elle est efficace pour corriger les inégalités sociales. Le temps reviendra des « hussards de la République ». Le plus tôt sera le mieux !

 


NOTRE DEMOCRATIE EST EN DANGER

Internet

Notre modèle de démocratie est aujourd’hui sérieusement mis en danger.

L’histoire nous enseigne que les périodes de crises économiques et de forte montée du chômage s’accompagnent  toujours d’une crise de confiance dans la capacité des politiques à gérer ou à régler les problèmes. Les reproches faits sont toujours les mêmes : les élus sont trop loin des préoccupations réelles, les affaires qui sont le lot inévitable de tout régime donnent du crédit aux populistes, et pendant ce temps-là les « privilégiés se gavent ». La tentation d’essayer les extrêmes qui paraissent toujours plus propres parce qu’elles dénoncent plus fort pour mieux cacher leurs propres turpitudes, apparait comme « la solution » avec à la clé : « Après tout qu’est-ce qu’on risque ! ». En réalité on risque encore plus gros, mais il sera impossible de faire entendre raison à des gens qui n’écoutent plus parce qu’ils ne croient plus à rien. En l’occurrence, comme l’extrême gauche est en panne et ne fait plus recette, le péril qui nous menace vient de l’autre bord. Dans le cercle politique, les extrêmes se touchent, on ne sera donc pas surpris de constater que les programmes se ressemblent comme des frères siamois. Mais tout ce que je viens de décrire est un schéma connu et classique.

Les réseaux sociaux tuent la démocratie représentative.

L’occident  souffre d’un épuisement de sa démocratie représentative, minée par la défiance généralisée, et constamment contestée au nom de la « démocratie directe ». La France n’échappe pas à ce phénomène, comme on le voit dans les actions violentes menées par les contestataires des grands projets comme à ND des Landes. La rapidité de la transmission de l’information, les progrès réalisés dans les études statistiques conduisent trop souvent les leaders, politiciens ou autres,  à suivre l’opinion qui, tel un caméléon, n’arrête pas de changer. La décision politique a besoin de temps pour se réaliser même quand elle est bonne. Les réseaux sociaux exigent l’instantanéité. La liberté est devenue si excessive qu’elle autorise nombre de dérives qui sont autant de vecteurs de désintégration politique. Les technologies Google, Twitter, Facebook rendent possible une « démocratie instantanée », mais forcément virtuelle. Ce n’est que la dictature de l’opinion du moment qui s’exprime. Avec un clic on peut décider de la mobilisation d’une manifestation, tuer un projet d’utilité publique, faire renoncer à un impôt. Un jour, on décidera de la même façon du rétablissement de la peine de mort, qui sait ? L'endoctrinement des jeunes qui partent faire le "djihad" apporte un autre exemple inquiétant des dérives dangereuses de l'internet sans contrôle déontologique.

La démocratie directe permanente est une utopie dangereuse.

C’est toujours la même tentation anarcho-libertaire qui s’exprime, facilitée aujourd’hui par le miracle d’internet. Il faudrait un « nouvel esprit des lois » de l’ère numérique pour endiguer cette dictature de tous sur chacun, repousser dans son pré carré la démocratie directe chère aux « soviets », redonner de la légitimité à la démocratie représentative.  Car le processus qui consiste à « décider » doit pourvoir continuer à s’exercer. Une des réponses que la démocratie représentative peut apporter, c’est la « participation », mais elle est aléatoire tant les rouages qu’elle demande sont fastidieux à suivre. Le raccourcissement de la durée des mandats politiques, la transparence accrue exigée de ses acteurs s’avèrent être des réponses inappropriées. Au mieux, on a fragilisé l’élu et favorisé le voyeurisme. Car la difficulté c’est que les grandes entreprises du numérique échappent aux institutions étatiques ou internationales. Il importe donc que ces outils nouveaux soient mis au service de la démocratie représentative et il faut absolument sortir de la confrontation entre le peuple et les élites, confrontation qui se substitue au clivage politique traditionnel sur les valeurs de droite ou de gauche par exemple, et sape les fondements de notre système politique. Cela peut passer par un changement d’attitude dans la pratique politique. En cette époque difficile, où le temps manque tout le temps, sachons offrir à la société civile rigueur et honnêteté, sachons éviter cynisme et improvisation, sachons bannir surtout la désinvolture. Les vieilles recettes clientélistes doivent être remisées au placard : flatter l’électorat conduit toujours à la désillusion, mais faire preuve de conviction n’est pas toujours récompensé. C’est un chemin difficile, qui demande de slalomer entre les contre-vérités, les mensonges, l’ignorance, la désinformation qui sont la monnaie courante des réseaux sociaux.

Les médias sont au coeur du problème.

Dans notre fonctionnement politique, les médias ont encore un rôle à jouer. Face à l’information sans filtre que diffuse internet, les médias écrits et audio-visuels doivent rétablir l’information avec un grand « i », pour que le citoyen ait au moins une référence quelque part. Cela implique un journalisme érudit, correctement formé, capable d’esprit critique et de discrimination, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui. Cela n’empêche pas d’exprimer une préférence d’opinion, mais cela exclut l’aveuglement idéologique. Avec le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, le pouvoir médiatique est devenu un pilier de la démocratie. Encore faut-il qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités.  Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir les médias numérique lui contester ce rôle.  

Les sociétés européennes sont tout de même les meilleures de l’histoire de l’humanité, et tous les européens sont d’accord là-dessus. Ce n’est pas le paradis, évidemment. Pourtant l’Occident attire et fascine toujours. Regardons un peu les réalités. Nous avons à reconstruire un consensus. Un peu de bon sens devrait permettre de comprendre que nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ne peuvent être préservées sans un minimum de régulation et de contraintes. Il faudra bien y venir !

 


LA FRANCE RECOMPOSEE (2)

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LA CONTRE SOCIETE DE LA « FRANCE PERIPHERIQUE »

(Une synthèse approfondie, mais forcément un peu longue pour analyser tous les aspects ou comment comprendre le glissement à droite de l'électorat)

Les catégories populaires, qui comprennent aussi les petits agriculteurs, sont moins visibles, puisqu’elles vivent loin des grands centres urbains où se concentrent les décideurs publics et privés. C’est pourquoi on a pu parler de « France invisible » ou de « France oubliée ». Pourtant la part des catégories populaires est restée stable depuis un demi-siècle, mais elles ne vivent plus là où se crée la richesse. Cela constitue forcément un problème social et politique majeur de notre pays. Car cela peut vouloir dire que le projet économique tourné vers la mondialisation fait l’impasse sur elles. C’est la prise de conscience de cette situation qui amplifie le malaise ressenti par un grand nombre de Français et qui en fait le peuple le plus pessimiste du monde.

Un peuple hétérogène en apparence mais homogène sociétalement.

Actuellement 50% des salariés gagnent moins de 1 650€ net par mois. Les frontières entre classes populaires et classes moyennes, artisans et commerçants, patrons de TPE, tendent à disparaître  au profit de l’émergence d’un « vécu » commun, alimentant frustrations et envies de révolte. Le maillage provincial ainsi constitué pérennise la personnalité, la mémoire, l’art de vivre, la sociabilité, en bref, l’identité française. Sur ce terreau de résistance riche de bon sens, d’énergie et de probité, l’espoir peut germer et l’élan populaire trouver un ressort. La fronde des « bonnets rouges » illustre ce phénomène, où l’on a vu des ouvriers, des employés, des agriculteurs, des chauffeurs routiers et des chefs de petites entreprises défiler ensemble. En effet, la contestation n’était pas seulement sociale mais aussi identitaire. Identité face au discours qui répudie nos racines spirituelles du judeo-christianisme, nie les ancrages culturels qui fondent la civilisation occidentale (Athènes, Rome), méprise l’inquiétude liée aux flux migratoires, arase les distinguos de base entre l’homme et la femme (stéréotypes de genre).

Cette France survit à la fois de la redistribution des métropoles, du maintien d’une part importante d’emplois publics et parapublics et aussi grâce au développement des services à la personne. Mais c’est le sentiment de ne plus avoir de perspective d’ascension sociale dans cette France-là qui conduit à toutes les crispations. La crise économique les accentue, mettant en évidence la fragilité de territoires  qui ne comptent plus guère dans la production de la richesse nationale, celle qui crée de l’emploi. Chaque fermeture d’entreprise devient alors un drame pour des gens qui sont certains de ne pas retrouver sur place un autre emploi, leur mobilité sociale et géographique étant très faible. Chaque restructuration publique est vécue comme une trahison intolérable et une source de dévitalisation, car elle touche au capital social local auquel cette population s’accroche : la maison, le quartier, le territoire, l’identité culturelle en quelque sorte de gens assignés à résidence par la pesanteur de leur condition.

Une France qui veut protéger ses valeurs traditionnelles.

Dans cette France périphérique où le champ des possibles est beaucoup plus restreint, la population se raccroche aux valeurs. C’est la France attachée à l’ordre républicain, réservée ou hostile sur les réformes sociétales, critique sur l’assistanat. Elle ne croit plus guère dans le pouvoir de la politique, pas beaucoup plus dans les « politiques » trop accrochés à des postures et pas assez dans la résolution de ses problèmes concrets. En bref, elle a le sentiment que les élites ne lui parlent plus. Mais cette France-là a encore du ressort. Elle sait pratiquer les solidarités locales, les initiatives privées, l’économie de proximité. Et on y observe des mobilisations populaires qui sont autant de réponses aux abandons de l’Etat ou aux provocations d’un pouvoir politique gentrifié (énarchie) et boboïsé, plus obsédé de ses préoccupations existentielles et nombrilistes que des réformes qui moderniseraient réellement le pays.

Aussi l’accusation de « populisme » ne l’émeut guère. Elle sait aussi envoyer des signaux : elle refuse de voter, et quand elle le fait, elle n’hésite pas à porter ses suffrages sur les candidats « protestataires » sans se cacher. Mais elle est surtout un électorat en jachère. Elle porte en son sein une catégorie de citoyens dont le niveau de vie les apparente davantage aux minorités les plus mal loties alors qu’ils semblent appartenir à une communauté considérée comme privilégiée : ce sont les « blancs pauvres ». Du coup, personne ne s’intéresse à eux. Ils occupent ce que l’on pourrait appeler un angle mort de la sociologie politique. Ils sont trop blancs pour intéresser la gauche  qui s’est pourtant fait une spécialité de la défense des minorités mais poussée par Terra Nova dans la conquête des électorats « colorés », et trop pauvres pour intéresser la droite  qui focalise ses préoccupations sur les catégories dites bourgeoises et sur les classes moyennes.

Une nation paupérisée et éclatée.

Les élections municipales ont révélé le vrai visage de la France : l’abstention massive, révélatrice du décrochage du peuple par rapport aux discours officiels ; la pauvreté des campagnes aussi profonde que celle des quartiers difficiles ; des villes scindées par la répartition ethnique, comme Marseille, Lille ou Paris ; la répartition inégale  et désorganisée à l’échelle nationale des « populations nouvelles »… Aucun de ces sujets n’est abordé franchement. On traite même par le mépris des inquiétudes légitimes : l’identité, l’affirmation visible de modes de vie  et de comportements qui ne sont pas les nôtres, les effets de la mondialisation dont on ne voit pas toujours les bienfaits mais dont on refuse de voir les tensions qu’elle génère. Parler des origines, des identités, des angoisses suscitées par notre époque est aussitôt considéré comme faisant le jeu du Front National, alors qu’en se comportant ainsi on lui abandonne des franges parfaitement identifiées de l’électorat.

Un vaste champ de conquête pour la droite.

Dans cette contre société, le peuple se réveille à droite. Il a compris que le « sociétal » est l’enjeu crucial des élections à venir, un terrain qui embarrasse encore souvent trop de dirigeants de droite au comportement fataliste, préférant invoquer l’état des mœurs pour masquer leurs dérobades. Il ne se laissera pas abuser avec de la « com’ » pas plus que par le seul discours libéral, fût-il opportun.

Ce peuple attend autre chose que les rengaines politiciennes sur les « valeurs républicaines », les discours sur la « citoyenneté » alors qu’on l’ignore, la « laïcité » bafouée au vu et au su de tous, la « solidarité » qui le gave, ou sur « l’intégration » dont il voit bien qu’elle est en échec grave. Ce sont des mots usés qui n’ont plus de substance pour lui. L’Europe pour retrouver grâce à ses yeux devra concrètement mieux le protéger contre l’immigration massive mais aussi contre le chômage dont elle est obscurément rendue responsable. La ritournelle « eurolâtre » ne suffit plus. Giscard montre bien le chemin qu’il faudrait suivre pour réconcilier le peuple avec l’Europe.

Il est disponible pour combattre tous les fantasmes « libertaires » et le « multiculturalisme » que l’on veut imposer à notre vie sociale, sous couvert d’un « vivre ensemble » désincarné. Le mot « identité » ne lui fait pas peur. La contestation des « stéréotypes de genre » si chère à Mme Vallaud Belkacem le mobilise comme une atteinte au bon sens tout comme cet universalisme de pacotille où tout se vaut, Mozart et le rap, Rodin et le plug anal de Mac Carthy, le message du pape François et les ricanements de Laurent Ruquier…

Mais la droite semble regarder ailleurs.

Ce réveil se manifeste encore en marge politique d’une droite qui n’en croit pas ses yeux et qui hésite. Le succès des « marches pour tous », l’élection d’académiciens aux marges du « politiquement correct », l’audience de certains chroniqueurs, la floraison de libelles frondeurs, la prolifération d’une dissidence multiforme sur internet sont pourtant des symptômes visibles et bien identifiables.  Personne ne fédère encore cette droite qui s’éveille  sans savoir qu’elle est à droite mais qui affirme peu à peu sa singularité  en s’affranchissant des conformismes. Son positionnement se fonde surtout sur une allergie aux idéologues de la gauche.

Peu lui chaut qu’ils lui appliquent tout l’attirail de la démonologie de la pensée unique : réac, ringard, populiste, facho… ses bataillons se nourrissent de recrues puisées dans la France profonde. Cet amalgamme de ruraux largués, de cathos choqués, de prolos précarisés, de commerçants et d’artisans harcelés par les banques et le fisc, de professions libérales stigmatisées, d’enseignants déboussolés, voire de fonctionnaires écoeurés par l’incurie gouvernementale et la haute technocratie, ça finit par faire beaucoup de monde.

La droite ne doit pas avoir peur de renouer avec ce peuple-là.

L’équation n’est pas simple, mais les Français ne sont pas idiots, ils savent bien ce qui pourra les sortir de ce désastre annoncé. Ils savent que le pays redeviendra prospère s’il accepte de travailler davantage, si les entrepreneurs retrouvent leur liberté aujourd’hui verrouillée par le poids exagéré des contraintes légales, si on promeut une révolution profonde de simplification administrative. La nation se ressoudera quand ces Français-là auront le sentiment qu’ils passent enfin avant les immigrés illégaux et que la République se fait respecter face au totalitarisme des excités du Coran.

Les idées sont là. Il suffit de les mettre en œuvre pour en faire le socle d’une politique alternative en n’ayant pas peur de bousculer les totems érigés depuis mai 68. Une nouvelle donne se présente pour la droite, qui peut lui donner les clefs de son renouveau. Mais attention, l’Histoire ne repasse pas deux fois les plats. Et d’autres sont à l’affût pour saisir l’occasion en faisant feu de tout bois.

 


LA FRANCE RECOMPOSEE (1)

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Notre pays connait une crise profonde à la fois économique et politique. Elle est caractérisée par une inadaptation croissante du pays au nouveau contexte international, qualifié couramment de globalisation ou mondialisation, et sur le plan intérieur par un écart toujours plus grand entre l’élite politique et les attentes du peuple.  Les travaux récents de sociologues tels Christophe Guilluy, nous montrent les profondes modifications du paysage social français, ses métamorphoses et ses mutations, souvent mal identifiées par nos gouvernants et les élus d’une manière générale. Les deux articles qui suivent sont une contribution ou une tentative d’y voir plus clair.

LA GEOGRAPHIE SOCIALE NEE DE LA METROPOLISATION

La mondialisation a entrainé un double mouvement de recomposition des catégories sociales et de bouleversement de l’organisation de l’espace dans notre pays. Simple observation statistique : 61% de la population française vit regroupée dans 93% des communes hors des grandes agglomérations. C’est ce qu’on appelle la « France périphérique ». Elle se distingue de la France métropolitaine faite de 7% des communes pour 39% des habitants.

La France métropolitaine.

Cette dernière juxtapose des quartiers bobos « mondialisés » qui profitent de la dynamique de la mondialisation, public de cadres et moindre besoin en employés et ouvriers, et des Zones Urbaines Sensibles où s’entassent les populations immigrées, faisant cohabiter des quartiers disqualifiés érigés en ghettos et les ensembles HLM qui concentrent jusqu’à 64 % de population immigrée en Ile de France (54% en moyenne). On peut y identifier l’émergence d’une petite bourgeoisie de même origine associée à une mobilité géographique et sociale. Beaucoup de ces quartiers ont su profiter des milliards déversés par la politique de la ville, tout en maintenant de fortes inégalités, c’est l’évidence.

La France périphérique.

C’est dans la « France périphérique » que l’on rencontre le plus fort malaise. Contrairement aux idées reçues, c’est là qu’on rencontre la plus grande partie des populations défavorisées et non dans les « banlieues » : les classes dites « populaires » occupent désormais les villes petites et moyennes, quelques espaces périurbains et la France rurale. On y trouve 85% des ménages pauvres (- de 993€/mois). Cette réalité s’est constituée peu à peu au cours des 25 dernières années avec la désindustrialisation des centres urbains, et s’est accélérée avec la flambée des prix de l’immobilier et le désir de fuir les quartiers à forte concentration de population d’origine étrangère. Ce phénomène bien réel a été aggravé par la volonté politique de la gauche et des écologistes de densifier le tissu urbain pour éviter l’étalement, et masqué par un discours officiel alimenté par une vision « angélique » de la mixité sociale.  C’est le résultat contraire qui a été obtenu. Les  catégories populaires d’origine européennes ont cherché des logements en dehors des grandes agglomérations pour accéder à la propriété (son idéal) et acquérir un pavillon tout en fuyant une promiscuité non souhaitée.

Une nouvelle répartition des catégories sociales.

La fin de la mixité sociale dans les HLM n’est pas imputable aux bailleurs sociaux qui font souvent beaucoup d’efforts. Elle est le résultat simple de personnes qui ne souhaitent pas vivre ensemble, un phénomène contre lequel l’idéologie ne peut rien, et qui favorise l’étalement urbain. Il peut être mis en relation avec la fin du processus d’assimilation qui suscite par ailleurs beaucoup d’inquiétudes et s’expliquer par une forme de rejet d’une société multiculturelle qui émerge sous la pression de pulsions communautaires insuffisamment combattues à propos desquelles les concepts de solidarité, de laïcité et de refus de stigmatisation sont des cautères sur une jambe de bois. Le refus de vivre ensemble se manifeste par un séparatisme identitaire clairement affiché et, malheureusement, par une envolée des actes antisémites qui ont augmenté de 91%.

Ainsi les difficultés  françaises contemporaines proviennent en grande partie des inégalités nées des évolutions provoquées par la mondialisation mais aussi et plus certainement d’une intervention publique trop dense et mal formatée assortie d’une vision idéologique de la mixité sociale en rupture avec les réalités, ce que l’on appelle la culture du déni (ou gauchisme culturel), propre aux élus de gauche, mais pas seulement. Début 2014, la politique de la ville a été réorientée pour prendre aussi en compte la France des sous-préfectures. Il était grand temps.

Cette nouvelle répartition géographique a aussi ses conséquences culturelles et politiques et se traduit par la constitution d’une « contre-société » qui s’affirme à travers  des comportements et des valeurs et donc un comportement électoral. C’est ce que nous examinerons dans l’article suivant.

 


ETRE DE GAUCHE A-T-IL ENCORE UN SENS ?

 

Flanby découragé

Voilà une question que doivent se poser bien des citoyens de notre pays. Analyse à la lumière de « l’expérience de gouvernement socialiste » depuis 2012.

A voir les débats contradictoires qui agitent les différentes tendances du Parti socialiste, la cacophonie qui règne au gouvernement dès qu’un ministre ouvre la bouche, les diatribes virulentes lancées contre la politique hollandaise quand il ne s’agit pas des personnes accoutrées du doux vocable « d’ignobles » (dixit Mélenchon), on peut se demander s’il existe encore une pensée de gauche qui soit adaptée au monde qui nous entoure et en prise réelle avec lui.

Que signifie être de gauche face à la Bérézina de la gestion socialiste depuis bientôt 30 mois ?

Où est donc passé le progrès social ? Alors que le pouvoir d’achat avait continué d’augmenter sous Sarkozy, il a chuté dès 2012 ; le nombre des chômeurs a enflé de 500 000 privés d’emplois supplémentaires ; l’idée de justice a servi de prétexte à un matraquage fiscal qui ne devait pas toucher 90% des Français et qui assommé les citoyens jusqu’en bas des classes moyennes sans résorber les déficits et la dette qui ont continué d’augmenter.

Qu’ont-ils fait de nos libertés, au moment où sévit dans le pays une dictature larvée avec une justice qui n’a en rien rompu ses liens avec le pouvoir et qui s’affranchit des droits élémentaires de la défense pour diligenter des écoutes téléphoniques,  où la doxa de la pensée s’impose à l’Assemblée nationale pour sanctionner un député qui prétend jouir de sa liberté d’expression en refusant d’appliquer la novlangue des obsédés de l’égalité de genre, où la chasse aux sorcières n’a jamais été autant pratiquée pour s’assurer de la docilité de l’administration , où notre système éducatif non seulement n’apprend plus, n’éduque plus, mais se voit confié la mission de rééduquer …

Qu’ont-ils compris du monde réel ? A entendre les débats internes à la gauche, à observer les choix économiques et budgétaires du gouvernement, on se demande s’ils ne vivent pas sur une autre planète. Le ralliement à la politique de l’offre, trop claironné pour être honnête, n’est qu’une posture  tant ils sont peu convaincus par ce qu’ils font. La preuve en est que cette politique est obligée de s’accommoder d’une économie administrée avec le CICE, qui de ce fait n’avance guère. Une autre preuve s’il en était besoin : s’il y a bien une loi qui a obéi aux préceptes de gauche, c’est bien celle sur le logement, dit ALUR, promue par l’ineffable Duflot. On en connait le résultat pitoyable ! On voit bien aussi que Montebourg s’est trompé sur tout, mais que le vieux fonds de commerce est toujours là : il faudrait une rupture avec le capitalisme dont viendrait tout le mal. D’où le malaise, évidemment, dans un monde où celui-ci est triomphant.

Mais c’est bien pire.

La plus grande partie de notre gauche est mentalement attardée. Elle ne veut pas voir que le progrès technique est un fait anthropologique dont le décollage spectaculaire est structurellement lié au déploiement du capitalisme, la plupart du temps pour le meilleur et c’est vrai, parfois, pour le pire. Ce que les gens de gauche ont compris ailleurs en Europe, c’est que l’alliance du peuple et du progrès a été rendu possible depuis près de deux siècles par l’économie de marché. Cette gauche-là reconnait les bienfaits de la mondialisation et rejette le protectionnisme qui n’a jamais rien apporté de bon. Chez nous, elle se méfie du progrès scientifique et technique, au nom du principe de précaution ou de l’écologie, mais le trouve légitime, sous la pression des libertaires, pour généraliser la PMA ou faciliter la GPA.

Du coup, le peuple voit bien qu’on l’envoie dans le mur, lui qui découvre que le pacte social issu de la 2ème guerre mondiale a vécu, et que les systèmes mis en places auxquels se raccrochent syndicalistes et politiques de gauche au point d’en faire des sujets tabous, sont à bout de souffle. Désemparés, une grande partie des gens qui votaient à gauche préfère se réfugier dans le giron de Marine Le Pen. Le pouvoir en place est incapable d’expliquer à ses électeurs que les bases du compromis sur lesquelles ce pacte était construit ne sont plus tenables, que cela nous conduit depuis trop longtemps à vivre à crédit pour le maintenir et que nous sommes arrivés au bout du rouleau. Triste réalité : comment expliquer aux travailleurs et salariés, quand on est de gauche, qu’il faudra travailler plus pour gagner autant, voire moins ! Ou qu’il faudra rogner sur les indemnités du chômage…

La boussole socialiste française n’a plus de nord !

Face à la nouvelle donne du libre-échange, les réponses qu’elle est tentée de donner c’est une sorte de national-poujadisme quand elle est dans les mains d’un Arnaud Montebourg et une fuite en avant dans les « non-solutions » quand elle est utilisée par la gauche des « social-traitres », chacun sachant bien que l’augmentation des salaires et la diminution du temps de travail, grâce à la hausse de la productivité, leurs totems, sont des leurres quand les pays émergents et l’Asie nous inondent de leurs productions. Le marché du travail est planétaire ! Que peuvent penser les électeurs de gauche d’un Premier Ministre, nommé par un Président qui a fait de la « Finance » son « ennemie », qui va clamer à Londres son amour du « business »,  sinon que c’est grotesque !

La gauche qui devait ré-enchanter le rêve des Français leur fait vivre un cauchemar. L’état dans lequel elle va laisser le pays, aussi bien sur le plan économique que social, sera bien pire que celui dans lequel elle l’a trouvé. Condamnée à rogner sur les acquis sociaux, elle n’a plus de discours cohérent. Elle ne peut susciter que du désespoir chez ceux qui croient encore en elle.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

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VIVE LA RENTREE !

C’est toujours comme ça diront les grincheux : temps pourri pendant les vacances, et le soleil s’invite la semaine de la rentrée, de quoi chanter du Claude François ! Si, vous savez : « le lundi au soleil… ». La rentrée des classes réveillent chez le prof retraité les souvenirs de ces jours uniques renouvelés chaque année de la découverte de nouvelles têtes blondes… ou brunes, avec tout le cortège des activités connexes.

Et d’abord l’ambiance de la fin des vacances. Les grandes surfaces se sont déjà mises depuis le début de l’été à l’heure des « fournitures ». Des palanquées de pochettes de feutres multicolores, des tonnes de copies entassées, des kilomètres de classeurs de tous formats et sur tous les tons, des alignements de cahiers à grand ou petits carreaux, épais ou minces, couverture glacée ou non, des forêts de crayons, stylos, compas, gommes, règles, équerres, donnent le tournis à de pauvres parents malmenés par les exigences de gamins à l’affût des dernières nouveautés et bataillant tant bien que mal avec la fameuse « liste » des non moins exigences professorales.

Et puis il y a les odeurs bien spécifiques qui accompagnent tout ce déploiement de matériel : parfums de papier et d’encre, odeurs des plastiques,  arômes des cartables en vrai cuir et émanations plus âcres des similis, alignés en foultitude par colonnes et rangées entières, comme à la parade. Il n’y a que le prof qui a le privilège de humer la classe vide dans laquelle il va officier pendant plusieurs mois : ce mélange particulier qui émane des meubles en stratifiés et des sols récemment désinfectés auquel se joint le picotement alcalin des vitres fraîchement nettoyées. Les craies sont là, toutes lisses et encore entières, dans leur boite, en avant du tableau. L’armoire que l’on ouvre semble avoir accumulé pendant ces mois d’inactivité un stock d’effluves concentrés comme à l’ouverture d’une bouteille de bon vin : un bouquet savamment dosé de vieux carton, de papier jauni et de sapin légèrement ranci.

La rentrée est une fête. Le collège se réveille après sa léthargie forcée de juillet et août et semble sortir d’un rêve. Quelques travaux ont réparé une porte dégradée ou un mur écaillé. Les couloirs récemment nettoyés sentent encore la lessive. Retrouvailles entre élèves, avec les collègues, découverte des nouveaux visages, installation du matériel et parfois, la bonne surprise de la classe refaite à neuf. On se raconte les vacances, on prend son temps et ses nouvelles marques, on se réjouit de retrouver telle classe ou tels élèves. Et déjà on se projette dans la tâche à accomplir, se délectant d’avance du programme qu’on va dérouler au fil des mois et des rendez-vous inattendus fixés aux élèves.

J’aimais ces jours de retour dans la forteresse du savoir. Je prenais en sifflotant le chemin du local qui m’était attribué. Je lisais le même plaisir dans le sourire des collègues que je croisais, et venus comme moi, quelques jours avant l’heure pour se remettre dans le bain, à l’affût de quelques infos sur le sacro-saint emploi du temps. J’aimerais être tellement sûr qu’il en est toujours ainsi.

 


POURQUOI IL FAUT SOUTENIR NADINE MORANO

  Nadine Morano

 

Nadine Morano a posté sur sa page Facebook une photographie prise il y a quelques jours sur une plage où elle se trouvait. Il s’agit d’un couple dont l'épouse, habillée, porte le voile simple, alors que son mari, en maillot de bain, étale sa pleine liberté virile pour aller se baigner. Une inégalité évidente, ostensible et affichée. Mais choquante en France ! L’ancienne ministre, tout en soulignant qu'il n'y avait dans cette configuration «rien contre l'ordre public», s’est contentée de déplorer à juste titre «une atteinte à notre culture qui heurte» et entend dénoncer une contrainte contre la liberté des femmes.

Et évidemment, l'Observatoire contre l'islamophobie juge le billet de Nadine Morano «stigmatisant». Parce que le propos vient d'elle, elle est forcément coupable. Faut-il considérer qu'invoquer la liberté des femmes n'est permis qu'aux féministes militants et à la gauche? Que, pour la droite, il y aurait là un interdit, une usurpation ? Le jugement que porte Jean-Marc Germain, mari d’Anne Hidalgo, qui considère « que nous avons la pire des droites, qui rejette l’autre, qui considère que quand on est un bon musulman, on n’est pas un bon français » est édifiant et consternant. Il montre que cette gauche-là se trompe d’arguments et méconnait gravement l’Islam tout en flattant le communautarisme. Ce sont les fossoyeurs de nos libertés.

Il n'est pas question d'Islamophobie. 

Car il n’est pas question dans cette affaire de condamner l’Islam, mais une interprétation machiste des textes religieux. Le droit musulman dispose qu’un musulman ne doit pas s’installer dans un pays de « mécréance ». Et s’il le fait, il est dispensé de respecter toutes ses obligations coraniques, afin d’éviter de subir des réactions de rejet de la part de la population du pays d’accueil. Répondant à une question sur le sujet, le cheikh Muhammad Sayid Tantaoui de la mosquée d’Al Azhar au Caire avait répondu « qu’une musulmane vivant dans un pays non musulman n’était nullement obligée de porter le voile » ! A ma connaissance, la France est, par son histoire, une terre chrétienne laïcisée.

Il faut donc bien comprendre que les femmes qui arborent leur condition de musulmane par quelque signe que ce soit, sont avant tout des militantes politiques de l’islamisation, conscientes, inconscientes ou contraintes, et on se laisse duper si on accepte de se placer sur le terrain de la liberté religieuse, encore plus si c’est sur celui de la convenance personnelle. Car toute concession faite à l’islam comme religion est aussi une concession faite à l’islam comme projet politique. Derrière son attitude se cache la conception selon laquelle la charia prime sur la loi.   (Ces dispositions du droit musulman rapportées par Claude Sicard, sont, de façon incompréhensible, totalement méconnues des autorités politiques de notre pays.)

La dérision pour éviter le débat !

Il est plus facile de se gausser des propos de Nadine Morano, qui a au moins le mérite de dire ce qu’elle pense. « Outrance ! » diront les contempteurs de la bien-pensance. Cette volonté de tourner en dérision le moindre de ses propos est un bon moyen d’éviter le débat de fond qui s’impose et qui n’a pas lieu par la diabolisation à laquelle on a droit dès que le problème est posé. On cherchera vainement la tolérance et la rigueur de la réflexion dans les réactions qu’elle a suscitées. Ce faisant, elle parle aussi au nom de la France profonde qui  est de plus en plus indisposée par ce militantisme religieux.

Il eût été plus honnête de commencer par partager ce qu'elle a éprouvé et qui est irréfutable pour toute personne de bonne foi. Où que ce soit, dans l'espace public, notamment sur une plage, même s'il n'y a aucune transgression punissable, le simple fait de constater, en démocratie, l'existence de ce voile et de cette immobilité contrainte face au corps naturellement dénudé de l'homme qui peut, lui s’adonner au plaisir de la baignade, est évidemment source de malaise, d'inquiétude, voire de révolte devant cette inégale condition humaine. Il est normal même que notre passivité, rendue obligatoire dès lors qu’il n’y a pas d’atteinte à la loi, puisse nous faire ressentir une sorte de honte.

La résistance civile peut compléter l'exigence de la loi.

Ceux qui brandissent la discrimination comme anathème pour discréditer ceux qui sont attachés à défendre notre système de valeurs fondé sur l’égalité et la laïcité, c’est-à-dire la séparation du religieux et du politique, pratiquent au mieux une autocensure coupable, au pire se rendent complices de l’instrumentalisation de la religion à des fins communautaristes. Agréer ainsi le concept de diversité, c’est mener avec beaucoup d’inconscience à l’effacement de la diversité culturelle que seule la laïcité peut protéger. Nadine Morano a raison de ne pas accepter de capituler devant ce qui est le refus de se conformer aux normes collectives en vigueur dans notre pays : ce serait nourrir les revendications communautaires. Avec elle, il faut refuser d’endosser le rôle d’idiots utiles en acceptant par facilité de contribuer à la banalisation de comportements que nous jugeons contraires à nos convictions profondes de liberté, d’égalité et de fraternité.

Car, ce que la loi impose, c’est l’obligation de neutralité religieuse dans certains lieux à la spécificité structurellement républicaine d'institutions, de services publics et de communautés exigeant l’égalité, l’équité dans l'apparence. C’est évidemment une hypocrisie. Celle qui permet de donner tort au maire de Wissous-Plage. La plage n’est pas l’école. Et du point de vue de la liberté et de l’égalité ??? Le voile aujourd’hui, et demain la burka ? Non, la laïcité est un rempart qui doit servir à protéger notre société. Quelle que soit notre culture de naissance, sachons nous réunir dans un élan collectif pour la préserver.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

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LE MARCHE GOURMAND

L’été, même chahuté comme celui que nous connaissons cette année, est la période propice au dénudement. Il suffit de faire les bords de mer pour le constater : les anatomies variées, même les plus improbables, sont livrées à nos yeux qui n’en peuvent mais… La simple observation permet de constater que la proportion des « dodus » l’emporte largement sur les maigrichons. Le Français aime la table, et quand il ne fait pas beau, il compense en bouffant. Déjà que la table tient une place primordiale dans notre « art de vivre », l’été est la saison de toutes les aggravations. Avec les glaces et les chichis, évidemment, les moules frites, bien sûr et les nombreuses occasions de se faire un « p’tit apéro ».

Cependant j’ai trouvé une explication supplémentaire à la progression de l’embonpoint chez nos contemporains de tous âges : c’est le « marché gourmand ». Pas une station n’y échappe. En nocturne, en matinée, ou à l’occasion des foires et brocantes, difficile d’y échapper. Il est devenu une institution qui colle aux vacances comme le maillot à la peau du marathonien à la fin de sa course. D’un village à l’autre, de l’est à l’ouest et du nord au sud, vous rencontrerez forcément le « marché gourmand », ou ses cousins le « marché fermier » et le « marché traditionnel ». Comme son nom l’indique, on y vend essentiellement des « comestibles ». Il y a bien l’intrus qui vend sa bimbeloterie rutilante à quatre sous dans un coin, mais la composition des étals est quasi immuable.

D’abord, on n’y vend que des produits « artisanaux », fabriqués maison ou en « direct » du producteur. C’est le principe de base. Le « régional » marque son territoire, mais côtoie les « valeurs sures » dont l’appellation de terroir est garante de la qualité. Inévitablement, le « bio » y trouve une place de choix. Les produits ne sont pas donnés, c’est le moins qu’on puisse dire, mais heureusement pour le vendeur, l’insouciance du vacancier favorise les échanges.

Vient en premier l’incontournable étal de miel. Il sera de Vendée si vous êtes en … Vendée, du Gâtinais ou des Alpes selon que vous serez en villégiature dans ces régions. En France il y a des abeilles partout, alors forcément du miel avec. Toute la gamme est là, plus la gelée royale et les bocaux de pelotes de pollen. Beaucoup font donc leur provision de tonus pour l’hiver.

Suivent de près les « saucissons d’Auvergne ». C’est incroyable comme ils sont sur tous les marchés. Aux noisettes, au poivre, sec, en saucisse sèche ou en gros diamètre, seul ou en lot de cinq ou dix, toutes les variétés et toutes les formules sont proposées. De quoi varier à l’infini l’apéro du soir au camping dont il est un des éléments préférés.

Et la tome de Savoie : impossible de faire un marché fermier sans la rencontrer. A croire que ce sont des gros bataillons qui sont descendus des Alpes pour envahir toute la basse plaine. On vous en proposera généreusement une lichette histoire de goûter à l’indicible saveur des prairies d’altitude. Et comme elle est super bonne, vous voilà en train de vous en faire couper une tranche. Même fine, c’est encore un gros morceau, mais tant pis, vous le prenez. « Onze euros ! » Ah quand même !

Et puis, comme le miel et le fromage que l’on produit partout, il y a le stand du viticulteur local. Rouge, rosé, blanc : toute la palette est exposée et à un bout de l’étalage, une sorte de petit comptoir invite à la dégustation. Du vin bio, évidemment, annonce fièrement le « magicien des ceps », avec force détails sur ses méthodes « révolutionnaires ». C’est certainement ce qui lui donne ce petit goût oxydé lié à la pratique ancestrale et la quasi absence de sulfites. Ouais, On pense en soi-même qu’il aurait mieux fait d’en avoir des sulfites, le breuvage « naturel ».

Un marché gourmand c’est aussi des fruits et des légumes vendus « en direct », des brioches si vous êtes en Vendée ou des fouaces faites devant vous, ailleurs, des confitures en veux-tu en voilà, des plats cuisinés qui remplissent des bocaux alléchants, le spécialiste des magrets de canards garantis tout frais, et, pour l’animation et les goules sucrées, le stand du roi de la crêpe bretonne et de la galette au sarrasin.

Ne manquez pas ce rendez-vous où la gastronomie le dispute au chauvinisme local ou hexagonal. Il arrive qu’on y fasse de jolies rencontres gustatives. Beaucoup des produits proposés sont des concentrés de passion et d’amour du goût, fruit de la recherche de la perfection et de talents méconnus. Et puis, tant pis pour le régime. Il sera temps d’y penser à la rentrée.

 


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Les glaçons

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Midi sur la plage de Scaffa rossa. Les auvents agrafés aux caravanes face à la mer frémissent comme leurs occupants sous les rafales d’un vent frisquet qui fait qu’on a sorti les « doudounes » habituellement réservées aux sorties en montagne. Très inhabituel ce temps, selon les autochtones ! mais il faut faire avec. Depuis le début de l’été, le temps est détraqué, les vagues orageuses se succèdent et le grand soleil estival n’arrive pas à s’établir pour de bon au grand dam des vacanciers qui maugréent sur l’époque, les variations climatiques et ce gouvernement de mouise qui vraiment n’apporte rien de bon …

Bien, mais midi, c’est l’heure de l’apéro. Un rituel sur la plage. Comme tout le monde se connait, la tablée s’allonge au gré des circonstances selon le programme des uns et des autres. Le « jaune » est à l’honneur, avec ou sans menthe, c’est comme on veut, suivi de près par le rosé. Mais le roi de la fête c’est le glaçon !

En Corse, le glaçon fait l’objet d’une attention précautionneuse hors du commun, pas seulement chez les vacanciers. Il s’agit de boire frais, et en manquer ce serait une catastrophe. Pourtant la température du jour n’impose pas vraiment sa présence dans les gobelets, mais l’été, c’est l’été, et en été on boit AVEC glaçons ! Et pas qu’un ! Une poignée en général qu’on verse d’autorité dans le verre avant tout liquide.

Le culte du glaçon est très exigeant. Il suppose une organisation sans faille. Il faut non seulement le produire, mais aussi faire des stocks, le garder en forme jusqu’au moment où il sera servi. Les campements sont donc équipés en conséquence et il n’est pas rare que l’auvent abrite plusieurs frigos qui tournent à plein régime. Des glacières sont appelées en renfort pour le stockage et assurer dans de bonnes conditions la consommation quotidienne. C’est donc toute une industrie savamment organisée de façon à ne pas déborder sur les nombreuses activités : entre baignade, sortie en mer, excursion en montagne avec bivouac, sans parler des nombreuses occupations avec les coups de main à donner aux copains locaux.

Le glaçon suit partout. Les 4x4 sont tous équipés de glacières électriques dont une partie est consacrée à la conservation du précieux cube. Et même au fin fond du maquis, votre hôte vous servira un « 51 » bien frais avec un sourire malicieux : au moins trois glaçons occupent le volume du liquide jaune procurant la fraîcheur nécessaire à la durée de votre dégustation.

Pour l’heure, on est sur la plage, on a installé les « joues » coupe-vent sur l’auvent et nous dégustons tranquillement notre apéro accompagné de délicieuses tranches de charcuterie locale. Frais dehors, frais dedans. Mais c’est exceptionnel. La chaleur ne va pas tarder à arriver ! Les glaçons s’avéreront alors indispensables et n’en auront que plus de prix.

 


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Supermarche-caisse-

AH,AH,AH LA QUEUE LEU LEU …

Tout le monde connait la chanson qui fait les bonnes animations délirantes des fêtes familiales après boire. C’est moins drôle quand il s’agit de la queue à la caisse du super marché, un jour d’affluence. Non seulement les caddies sont chargés comme des ânes qui reviennent du souk, et les caissières malgré leur virtuosité diligente, débordées, en plus il faut que je tombe fatalement sur « l’incident de ligne », motif qui explique que toutes les autre files avancent sauf la mienne. Une fatalité. A croire que j’attire les dysfonctionnements ! Et il y en a de nombreux possibles. Je les ai tous eus. En voici quelques-uns d’emblématiques.

Le classique : le rouleau de papier de la caisse est épuisé. Il suffit de le changer. Mais, comme par hasard, le préposé à cette besogne n’a pas fait son boulot, et la recharge n’est pas disponible sous les genoux de la caissière. Téléphone, attente. Les clients s’impatientent. Pas de rouleau, pas de caisse fonctionnelle. Le voilà qui arrive enfin sur roller, à toute vitesse. La mise en place est laborieuse : elle se fait sous l’œil inquisiteur d’au moins quatre clients en attente de redémarrage ce qui exerce une pression indicible sur les gestes devenus fébriles de la pauvre caissière aussi à l’aise qu’une autruche devant un tournevis et qui se confond en excuses. En réponse elle obtient des grognements. Mais, bon, c’est reparti.

Le banal : le code barre qui ne passe pas. Et voilà la queue en rade ; la caissière a beau tenter de multiples angles devant le faisceau rouge, taper le code chiffre, rien à faire. Deux possibilités : ou le client renonce à son achat en délaissant le produit récalcitrant, ou il faut en passer par la caisse centrale, c’est-à-dire téléphoner, expliquer le cas et attendre une solution. Là encore, deux possibilités : soit la procédure obtenue est fonctionnelle, soit il faut attendre qu’une personne se déplace. Les minutes défilent. En général, j’ai droit à la seconde solution. Il faut encore que l’intervention débouche sur l’enregistrement par la caisse. Ouf !

Le frustrant : la caissière termine son service trois clients devant vous. Elle vient de poser son panneau : « caisse fermée » et prend un dernier chariot. La remplaçante n’arrive pas. Il faut changer de caisse et recommencer une queue. Vous me direz, « ça n’arrive qu’à toi ! » et vous aurez raison. Dans le genre frustrant il y a aussi l’agent d’encaissement en apprentissage. Avec une personne expérimentée derrière lui (ou elle), il passe un à un les articles et découvre les différentes situations qu’il aura à gérer. Le rythme ralenti ne permet pas à la queue d’avancer rapidement. Encore peut-on se réfugier dans une autre file si on s’aperçoit à temps de la situation.

L’horripilant : la cliente qui veut une facture pour chaque article, un à un. Une procédure qui permet de faire de réels gains avec des articles en promotion dont la réduction est obtenue par envoi d’un formulaire accompagné du ticket de caisse. Mais qu’elle est fastidieuse. Elle est le fait de maniaques qui pourraient au moins venir faire leurs courses aux heures creuses. Mais non ! Je n’ai rien contre les p’tits vieux retraités, néanmoins je les trouve parfois malicieux pour ne pas dire vicieux. En attendant que la caissière, le visage fermé comme une boite Tupperware, fasse le tour de tous les produits dont pas un n’échappe à la démarche, il faut patienter et subir le regard pour le moins narquois voire agressif de la cliente. On sent qu’elle attend avec délectation la réflexion de l’un de ceux qui suivent. Celle-ci ne viendra pas. Ce jour-là, les grincheux étaient de sortie. De toute façon ça n’aurait pas fait avancer le schmilblik.

Conclusion : si vous me voyez faire la queue, prenez une autre file, vous gagnerez du temps.

Vous avez encore la possibilité de pratiquer les caisses self-service, mais rien ne vous assure que tout ira bien !


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Bricoleur

 

L’OBJET QUI PEUT SERVIR …

Les vacances, c’est le moment propice pour bricoler un peu. Et c’est là que l’affaire se corse. Il y a toujours un objet « qui-peut-servir », soigneusement mis de côté en son temps, et qui devrait s’avérer utile justement pour ce qu’on vient d’entreprendre. Mais voilà : impossible de le retrouver. « Où ai-je bien pu le fourrer ? ».

Commence alors une fouille incertaine dans le bric-à-brac de ces rogatons soi-disant indispensables puisqu’on ne les a pas jetés, et qui va épuiser une bonne partie de la journée. Morceau de bois, goupille, ressort, bout de tuyau, charnière, fil électrique ou prise, tube de colle, sans parler des vis et écrous dépareillés… c’est fou ce qu’on peut entasser dans les tiroirs-à-fouillis ou les recoins d’un garage.

Evidemment, impossible de mettre la main sur l’objet tant convoité. On passe en revue tous les endroits possibles où il aurait pu être rangé. Une chasse au trésor méthodique commence à travers toute la maison qui est passée au peigne fin. Chou blanc, forcément ! Et pourtant la certitude de le posséder continue de vous obséder malgré l’évidence et surtout le temps perdu à le chercher.

On repasse donc une deuxième fois. Souvent, on a l’idée de l’endroit où il a pu être entreposé : celui-ci sera vérifié plusieurs fois, sans succès. « C’est pourtant bien là que je l’avais mis ! ». Alors il faut que ce soit quelqu’un d’autre qui l’ait déplacé. Et la question fuse : « tu n’aurais pas vu… ? ». La réponse va de soi : non, bien sûr. Ce qui n’arrange rien. Pourtant, un doute accusatoire persiste dans votre esprit, bien commode pour panser la frustration ressentie. C’est tellement plus simple que ce soit quelqu’un d’autre qui puisse être responsable de cet échec cuisant.

Alors, il faut se rendre à l’évidence : puisque l’objet convoité qui aurait enfin pu servir reste introuvable, il faut se résoudre à aller, à contre-cœur, à la grande surface de bricolage se procurer le nécessaire.

L’objet en question, c’est écrit, on le retrouvera un jour qu’on ne le cherche pas et qu’on en n’aura plus besoin. Mais on le gardera à nouveau, au cas où…

 


NOTRE LAICITE EN GRAND DANGER

  Laicite

 

La validation de la loi contre le port du voile islamique par la cour européenne et la victoire de Baby-Loup contre le recours de la personne licenciée parce qu’elle prétendait porter le foulard dans la crèche sont des victoires intéressantes pour notre conception de la laïcité. Elles risquent pourtant d’être illusoires face à la poussée islamiste, alimentée par les événements du proche orient et sensible en France, notamment avec les départs de jeunes pour le djihad.

Il conviendrait de réagir vigoureusement. Car, entre l’irruption du Front National sur ce terrain, alimentée par l’islamophobie et le discours pro-communautariste déguisé d’une grande partie de la gauche socialiste-bobo incarnée par Julien Dray, la laïcité est bel et bien menacée.

Le communautarisme gagne du terrain.

La poussée islamiste au Moyen-Orient n’est pas seulement inquiétante pour la paix dans cette partie du monde. La constitution d’un califat avec une volonté déterminée de répandre le djihad est un puissant vecteur de radicalisation des populations musulmanes installée en Europe, et particulièrement en France. Le rejet de plus en plus affirmé de la France et de ses valeurs républicaines est de plus en plus voyant. La fracture identitaire se manifeste à travers un nationalisme de substitution comme on l’a vu récemment avec les manifestations de jeunes supporters à l’équipe d’Algérie. Ce n’est que la partie émergée d’un iceberg communautaire dont la réalité pour « les femmes des quartiers » est violence et oppression au quotidien : polygamie, excision, tenue vestimentaire imposée sont le lot de jeunes épousées et de leurs semblables et le port du voile est le signe de cet asservissement sexiste. La présence visible des « barbus » les rappelle constamment à l’ordre et marque des territoires. C’est sur ce terrain que l’oppression est la plus forte parce qu’il s’agit d’imposer le rejet des valeurs portées par notre société qui s’incarnent dans la liberté des femmes, en particulier.

La gauche n’est pas claire.

Une grande partie de la gauche refuse de voir cette fracture identitaire et semble s’en accommoder, y cherchant même, en application des réflexions de Terra Nova, un électorat de substitution pour remplacer celui des ouvriers, employés et précaires  qui se détachent d’elle parce qu’elle refuse de prendre en compte leur malaise. Les classes populaires rejoignent le camp des « réactionnaires », se sentant devenir étrangères sur leur propre sol. Julien Dray, en appelant à « construire notre avenir avec la jeunesse des pays du Maghreb » assume son renoncement à l’assimilation et son consentement au communautarisme. La Ministre de la Culture est sur la même ligne quand elle clame « On a tous un peu d’Algérie au cœur ce soir ». Benoit Hamon, Ministre de l’Education, quand il revient sur la circulaire Chatel qui interdit le port du voile pour les femmes accompagnant les sorties scolaires valide le même parcours. Ces comportements contredisent le discours laïciste de Vincent Peillon et la doctrine officielle du gouvernement. Cette cécité volontaire est désastreuse car, au nom du respect du multiculturalisme et des différences, elle permet à la contre-société des communautés de s’étendre. Elle pousse ses tentacules de plus en plus loin, et notamment au sein du système éducatif. Les établissements scolaires devraient être des sanctuaires, mais le corps enseignant est gangréné ou impuissant. Les enseignements sont de plus en plus contestés ou « aseptisés », notamment en Histoire, et témoignent du refus de partager une « histoire » commune. Mais pas seulement. Rousseau est banni, des œuvres comme Tartuffe ou Mme Bovary donnent lieu à des confrontations virulentes, car contraires à la religion… Et l’on en passe sur les autres matières, sciences naturelles ou éducation physique. N’abordons même pas le sujet des menus à la cantine. De plus en plus, c’est la religion du « halal » (permis)  et du « haram » (interdit) qui impose sa loi.

Le cas de Baby Loup est édifiant. Il ne faut rien céder.

Dans ce combat, la laïcité est notre rempart en même temps que notre spécificité culturelle. La bonne position est celle qui s’est cristallisée dans le conflit avec la crèche Baby Loup : la neutralité qui implique l’abandon de signe religieux est la garantie de pouvoir faire cohabiter la diversité. Il faut une politique exigeante d’intégration et d’assimilation et une grande vigilance quant au respect des lois républicaines. C’est notre héritage qui est ainsi menacé, alors qu’il mérite d’être préservé et entretenu. La France est une nation à laquelle on peut s’attacher par le cœur aussi fortement que par les racines. Avec son génie propre, sa langue, son histoire, ses œuvres, ses échanges, elle dessine un monde qui est une facette de la civilisation européenne. Ce monde, nous prétendons qu’il s’impose aussi bien aux autochtones, Français de souche ou non, qu’aux nouveaux arrivants. « Il est tout de même paradoxal que l’accueilli refuse à l’accueillant, quel qu’il soit, la faculté d’incarner le pays d’accueil », comme le souligne Alain Finkielkraut. Pour relever le défi contemporain du vivre ensemble, on voudrait effacer la proposition identitaire. Elle doit au contraire être maintenue fermement et transmise sans honte, nous enseigne Claude Levi-Strauss, qui ne peut pas être qualifié de « réactionnaire ».

Le pacte national court un grand danger.

Le Premier Ministre dénonce à juste titre l’islamisme radical  comme « ennemi de l’intérieur », mais ce n’est pas suffisant si dans le même temps on diabolise ceux qui dénoncent les atteintes à nos lois, s’offusquent de manifestations d’allégeance à des patriotismes étrangers ou tout simplement expriment leur malaise face à des coutumes et des comportements qui les agressent. Il est grand temps que lui qui a voté la loi contre la burka et ses amis de la sociale démocratie se réveillent et  sortent de leur mirage hérité de 1968 comme quoi tout se vaut. La désinformation appliquée par leurs idéologues, en maquillant la réalité au nom du refus de stigmatiser la diversité, conduit tout un peuple dans les bras de l’extrême-droite. Les partis de gouvernements portent aujourd’hui une grande responsabilité. Il incombe aussi bien au parti socialiste qu’à l’UMP et au Centre de former un front commun pour défendre notre héritage : celui des « Lumières », dans lequel nous nous reconnaissons, fondateur de notre démocratie et de notre conception du rapport entre l’Etat et l’individu. Si ce modèle que la révolution voulait « universel » n’est plus considéré comme tel, il reste néanmoins le nôtre et il importe d’affirmer haut et fort qu’il n’est pas à vendre, encore moins qu’il soit soldé en tolérant ici ou là qu’il soit écorné ! 

Sinon, tôt ou tard, la France sombrera dans une guerre civile qui opposera les « patriotes » pris en main par le Front National qui a bien vu l’opportunité de capter à bon compte un électorat dérouté et abandonné, avec tout ce que cela comporte de risques pour les libertés, au fascisme vert des « Ayatollah » des quartiers qui voudront imposer partout la charia, avec tout le cortège des préceptes qui ne sont pas compatibles avec les lois de notre république. La laïcité est notre bien commun, elle est le dernier rempart qui protège la République, mais les brèches y sont de plus en plus nombreuses. Il est encore temps d’en faire le cheval de bataille commun de la lutte contre toutes les formes de communautarisme. Sans elle, point de salut.

 


DE-SEM-PA-RES !

Chomage-mai-2014


Hausse du chômage et silence radio...

En mai, le nombre de chômeurs de catégorie A (n'ayant pas du tout travaillé le mois dernier) a bondi de 25 000. Ce septième mois consécutif de hausse marque un cap : la barre des 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, vient d'être franchie en France métropolitaine. Le nombre des demandeurs d’emplois n’en finit pas de grossir. Pôle Emploi a du mal à faire face à cette explosion des demandeurs d'emploi. En regard de cette situation, les réactions des Ministres de l’Economie et du Travail sont affligeantes : entre constat banal de la situation et silence sidéral, on a le choix de la médiocrité.

En effet, François Rebsamen, le ministre du Travail et de l'Emploi, n'a pas voulu commenter ce chiffre. Pire, notre Sapin, d’habitude expert en langue de bois (avec nœuds), s’est réfugié cette fois-ci dans la blagounette que même Hollande n’aurait pas osé faire : interrogé sur l’opacité et l’obésité du code du travail qui ne faciliterait pas l’embauche, le « grand argentier » (je rigole) a préféré s’esclaffer , affirmant que pour qu’il soit moins épais, il suffisait d’écrire plus petit ! Indigne !

... de ministres dépassés et désarmés...

Si on manquait de preuves qu’on a affaire à des incapables, en voilà une belle. La vérité, c’est que le Ministre des Finances tout comme le Ministre du (manque de) Travail sont désarmés face à la situation que l’arrivée au pouvoir des socialistes a créée, bien qu’ils tentent d’en faire porter le chapeau à leurs prédécesseurs.

Et que va-t-on donc faire pour y remédier ? La même chose : du traitement social ! Le Premier Ministre se propose de dépenser un peu plus d’argent en pure perte en grossissant le nombre des contrats d’emplois dits « d’avenir » (on admirera l’acuité de la formule !) pour les « d’jeunes » et doubler la prime d’embauche pour les séniors.

On se demande bien comment et par quel miracle la prolongation et la réitération de la même politique pourrait aboutir à d’autres résultats que ceux enregistrés. Ils ne peuvent que s’aggraver. Comme le dit un Vert, « Hollande attend la croissance comme on attend le bus ». Apparemment les bus sont en grève.  La dégradation des chiffres du chômage et des indicateurs de croissance devrait inciter le gouvernement à plus de professionnalisme, ne serait-ce que par respect des chômeurs et des partenaires sociaux.

pendant que les irresponsables jouent leur comédie...

La comédie permanente jouée par les « intermittents du spectacle » ces « profiteurs abusifs » de la générosité sociale, nous donne un exemple emblématique de la décomposition de notre modèle social. Mais c’est une comédie amère, elle ne nous distrait même pas, elle nous accable. Le gouvernement trouve encore le moyen de temporiser avec ces irresponsables qui ne respectent même pas les accords signés par leurs pairs. Ce faisant, il déresponsabilise un peu plus les partenaires sociaux dont il fait pourtant la pierre angulaire de son pseudo dialogue social. Ah qu’il est beau le défilé sur les estrades de tous ces beaux esprits bien gominés aux cheveux en bataille, artistes reconnus aux silhouettes replètes, metteurs en scène aux millions bien cachés, anciens ministres en mal de pompe, pour défendre « la cause », celle d’un régime sous perfusion des cotisations du régime général érigé « en pompe à finances » au profit d’un petit nombre de personnes et d’entreprises vivant au crochet du salarié de base qui n’a pas voix au chapitre, le gueux !

la France est en chute libre.

Pendant ce temps-là, on discutaille à l’Assemblée nationale sur le collectif budgétaire qui doit mettre sur les rails le si mal nommé « pacte de responsabilité ». Et la France continue de sombrer. Tous les moteurs de l’économie sont à l’arrêt : consommation et investissements sous l’effet des prélèvements et de la hausse des impôts, exportations à cause de l’effondrement de la compétitivité de nos entreprises qui attendent toujours les allégements promis comme l’Arlésienne de Bizet. Désormais le chômage touche 3,6 millions de personnes, 5 millions toutes catégories confondues et le déficit  public de 4% va propulser la dette au-delà des 100% du PIB à l’aube de 2016, sinon avant. Une chute libre qui contraste avec le redressement de nos voisins de la zone euro.

Dehors les incapables !