MEILLEURS VOEUX 2013 !
29 décembre 2012
A tous, amis et lecteurs assidus ou occasionnels, mes meilleurs voeux de bonne et heureuse année 2013 !
Archibald.
A tous, amis et lecteurs assidus ou occasionnels, mes meilleurs voeux de bonne et heureuse année 2013 !
Archibald.
Une dernière série avant la coupure des fêtes.
Unanimité : Fillon et Copé en aurait rêvé, Angela l’a réalisé. La Chancelière a été réélue avec 98% des voix à la tête de la CDU. Difficile de faire mieux. On n’a pas entendu parler de plainte pour bourrage d’urnes. Voilà une cheffe incontestée.
Manipulation : Il n’y a pas d’explosion de la délinquance en novembre. Selon Manuel Valls, les chiffres étaient manipulés. Un socialiste n’est jamais responsable de rien, on le sait bien, c’est toujours les autres. Et tant pis s’il contredit les faits observés par le très sérieux observatoire de la délinquance. Mauvaise foi, quand tu nous tiens !
Europe : Giscard a un plan pour relancer le vieux continent et réaliser une communauté monétaire, budgétaire et fiscale d’ici 2030. Pas de traité, mais une charte de réalisation sur 20 ans rassemblant dans un premier temps les six pays fondateurs. « Pas con, le vieux » dirait mon cafetier. L’ancien président plaide aussi pour la création d’une agence de gestion de la dette qui deviendrait plus tard une Direction du Trésor européen.
Nationalisation : Il a beau avoir déjeuné avec le sombre Ayrault, le ministre du (pseudo) redressement en tient toujours pour la « nationalisation » comme remède possible. Montebourg tient à garder son logiciel marxiste : le monde change, pas lui.
Mittal : le patron d’Arcelor met les pendules à l’heure et se lâche. Les engagements seront d’autant plus tenus que finalement ce n’est pas 600 emplois que le gouvernement a « sauvé » avec ses petits bras musclés, mais 159 qui est le reliquat des procédures en cours. Sauvé est un grand mot. Moins bien que Sarko avec Gandrange, mais qui le dira ?
Dérives : il s’en passe de belles à la caisse des intermittents du spectacle. La Cour des Comptes dénonce une envolée des salaires, des retards de versement de la caisse des congés spectacles qui lui permet d’accumuler un pactole indu de 102 millions d’euros non versés, ce qui ne l’empêche pas d’être déficitaire. Si elle ne verse pas dans les temps les indemnités dues, par contre, les frais de personnels y ont augmenté de plus de 11% alors que les effectifs baissaient de 13%, soit une augmentation moyenne par agent de près de 30% entre 2007 et 2011. Sans parler d’autres dérapages… La Cour recommande de supprimer le régime de congés payés des intermittents et donc la caisse.
Fichés : ainsi les SDF étaient fichés à N… Neuilly ? non, Nantes et le Maire ne le savait pas ! Fichtre ! Qu’est-ce que ça doit être à Matignon. Toujours le même principe : c’est pas moi !
Cause toujours : Toujours concernant le sombre Ayrault. Il avait dit : pas de ministres à la manif’ des homos. Et qui c’est qu’on y a vu : la bécasse verte Duflot. Celle-là, c’est bien une petite gauchiste qui ne respecte rien. On voit bien que le Premier Ministre a peu d’autorité. Même pas une réprimande.
Tripatouillage : on va modifier la loi pour conserver la majorité au Sénat. Qui sort une telle énormité ? Le prolixe Jean-Vincent Placé qui ne doute de rien. Personne ne relève l’incongruité !
Amendement : il y aura bien un amendement sur la PMA déposé lors de la discussion du projet de loi sur le mariage homo. Les gauchos veulent à tout prix sacraliser la famille « artificielle ». Une surenchère bienvenue pour mobiliser les adversaires du projet.
Totalitaire : Et en plus, les députés PS n’auront pas la liberté de vote. C’est pourtant un sujet sur lequel devrait pouvoir s’appliquer la clause de conscience, non ? Plus sectaire tu meurs.
S’adapter : selon Mme Bertinotti (notre ministre de la famille pour ceux qui ne savent pas) la loi ne fait que prendre en compte l’évolution de la société. Avec l’application de ce principe, on devrait permettre aussi la polygamie, compte tenu du nombre de cocus qui composent la société actuelle. Et en même temps on ferait plaisir aux musulmans. Comment n’y ont-ils pas pensé ?
Impôts : Harlem Désir ne connait même pas les effets des lois que son parti vote. Il a affirmé sur une radio qu’il était impossible de payer plus de 75% d’impôts en France. Tu parles ! Il oublie qu’avec le déplafonnement de l’ISF sur le patrimoine, on peut franchir allégrement le plafond des 75%. Depardieu a bien payé 85% d’impôts en 2012. Certains ont même dépassé les 100%. C’est-à-dire qu’ils ont entamé leur capital pour payer leur dû au fisc. Et l’on s’étonne des départs ! On les cache surtout.
UMP : le calme revenu, on fait les comptes. Fillon s’en sort mieux que Copé sur le plan médiatique. Mais l’accord valide la présidence. Ce qui pourrait s’avérer finalement payant pour le titulaire qui reste le patron au moins jusqu’en juin. Cela lui donne le temps pour revenir au premier plan, surtout quand on s’apercevra que les mots employés contre lui étaient largement exagérés.
Autisme : sortie de Moscovici répondant à une question sur l’impopularité record du gouvernement « … nous avons dû prendre des mesures courageuses qui demandent des efforts… Mais cette politique est comprise, parce que les Français savent que ces efforts sont nécessaires pour le redressement … ». Il lui faut quoi pour qu’il comprenne que mettre le mot « juste » à toutes les sauces ne suffit pas à faire une bonne politique. Un coup de pied au cul : on en a eu un bon exemple dimanche dernier lors des élections partielles.
Mille Sabords !
Aujourd’hui environ 10% des professeurs d’école de la ville de Paris était en grève « contre la réforme des rythmes scolaires ». Motif : il ne s’agit pas de lâcher le mercredi matin sans compensation, vu que la journée raccourcie d’une demi-heure, ça compte pas ! Incurables, ils sont incurables ! Même quand c’est la gauche qui propose, ça ne va pas. C’est à ne plus rien comprendre. Ou plutôt si : notre corps enseignant est malade. Et si la maladie n’a pas de nom, elle présente de multiples symptômes.
Et d’abord, une pédagogite aigue qui conduit à des méthodes ineptes dont on voit bien les conséquences : le nombre élevé d’élèves qui n’apprennent pas et qui arrivent en 6ème sans savoir ni lire, ni compter, encore moins écrire. Sans parler des lacunes des enseignants eux-mêmes quand on voit le nombre de fautes qu’ils font. Ce n’est pas en recrutant 40 000 prof de plus par Pôle emploi qu’on va améliorer le rendement.
Mais surtout, ce grand corps est malade d’une « parentite » foudroyante. Les pressions religieuses venues des parents et souvent relayées par les élèves les empêchent de plus en plus d’enseigner correctement. On ne peut plus aborder les Croisades, la Shoah, la colonisation en histoire, la sexualité, la théorie de l’évolution, en sciences… alors ne parlons pas de la guerre d’Algérie, de l’histoire des religions, voire de l’histoire du Proche-Orient. Ces sujets provoquent même des bagarres entre élèves dans certains établissements. Telle élève annonce qu’elle n’a pas le droit d’écrire « Yahvé » et demande une solution pour répondre à la question de son contrôle. Un prof d’un établissement de Montargis explique qu’une élève noire a utilisé spontanément « nous » pour désigner les « esclaves » et « vous » pour les « esclavagistes » lors d’un cours sur l’esclavage. Certains parents refusent que leur enfant apprenne sa leçon sur l’Islam. C’est tout juste si on ne doit pas remplacer l’appellation « Mahomet » que nous utilisons historiquement depuis le Moyen-Age par Mohammed, nom arabe du prophète. Tout est prétexte pour créer des tensions. En svt, les questions de sexualité, de procréation, d’avortement, de contraception sont souvent difficiles à aborder, d’autant plus que certains garçons ont une vision de la femme qui n’est pas celle de la République.
La théorie de Darwin fait l’objet des contestations des fondamentalistes et des créationnistes. Au point que certains élèves rendent des copies blanches… C’est la science dans son ensemble qui est contestée. Pour certains mêmes, la théorie de l’évolution n’est ni plus ni moins que de la propagande antireligieuse. Il devient alors difficile d’enseigner que la Terre à 4,6 milliards d’années, d’expliquer qu’une roche a plus de 100 millions d’années. Alors que dire quand Hubble vient de découvrir des galaxies très proches du « big-bang ». De quoi faire faire trois tours dans ses godasses à Yves Coppens.
Comment enseigner dans ces conditions ? Car ces questions embarrassent les prof au quotidien et surtout perturbent le bon déroulement des cours et des programmes. De quelle autorité peut disposer un enseignant si son savoir n’est pas reconnu, qui plus est contesté ? Drapé de sa foi laïque, notre Ministre a dit qu’il ne tolérerait aucune entorse à la laïcité. Il parle, mais que fait-il concrètement ? les programmes des cours de morale laïque ne seront pas définis avant la rentrée 2015…. En attendant, faut-il pratiquer, comme le font certains une « autocensure » ou ne plus aborder certaines questions, baissant les bras devant l’obscurantisme, ce qui est un comble. Il existe des « héroïques » qui refusent de tomber dans la complaisance ou de céder à des opinions liberticides, d’autant plus qu’aucune discipline n’est à l’abri. Voltaire et madame Bovary sont en première ligne.
Aujourd’hui, l’école, quel que soit le degré d’enseignement, n’est plus ce temple du savoir unanimement respecté. L’institution perd en légitimité, est moins protégée, est soumise à l’intrusion des parents. Quand il n’est plus possible de transmettre le savoir, la simple connaissance, d’organiser un voyage pour cause de Shabbat, ou autre motif lié à la condition des filles musulmanes, alors l’école est gravement entravée dans ses missions. Si on ajoute à toutes ces difficultés, les incivilités auxquels les jeunes s’adonnent facilement, le manque de repères et d’éducation basique, il ne faut pas s’étonner que le métier n’attire plus les foules. Travailler dans ces conditions pour un salaire pas vraiment à la hauteur demande plus que de l’abnégation. Mais ne nous étonnons pas de voir notre pays reculer dans les classements internationaux. Et ce n’est pas demain la veille qu’on va redresser la situation.
Vous allez dire que je noircis le tableau. Malheureusement, non. Tous ces exemples ressortent d'un rapport de l'Inspection générale de l'éducation nationale de ... 2004. Depuis, ça s'est aggravé.
Les résultats des élections partielles de dimanche dernier étaient attendus au vu des scores du 1er tour. Ne boudons pas notre plaisir, elles nous vont bien. Même s’il faut relativiser les votes par rapport à la faible participation, toujours le cas de ce type de consultation, et même s’il est trop tôt pour généraliser les indications qu’elles fournissent sur des bases aussi fragiles. Encore faut-il tenir compte du contexte local et de la personnalité des candidats qui est toujours susceptible d’orienter le scrutin.
Pourtant, celles-ci sont suffisamment signifiantes pour qu’on les relève.
D’abord, l’effondrement du vote socialiste : -8% par rapport à Juin, souligne Jérôme Jaffré, alors que la moyenne habituelle du recul du parti au pouvoir est de -4% dans les partielles. Il est vrai que François Hollande n’a pas vraiment eu d’état de grâce et il a écorné rapidement par ses erreurs et celles de son entourage, son état « d’indulgence ». On remarquera que les voix obtenues par les candidats socialistes oscillent autour de 38%, ce qui correspond à la cote actuelle du Président : cohérent, donc.
Les exégètes habituels annonçaient aussi une percée du Front national, à la faveur de la crise et surtout de la guerre fratricide au sein de l’UMP. Il n’en a rien été bien qu’il se maintienne à un niveau élevé. Le parti de Marine Le Pen reste une organisation extrême et les électeurs ont préféré encore voter pour l’UMP. C’est surtout à Bézier où le résultat est significatif. Malgré un résultat correct au soir du 1er tour, la candidate du FN n’a pu se maintenir en vertu de la règle des 12,5% des inscrits nécessaires pour aller au 2nd tour. En cas de faible participation, c’est évidemment rédhibitoire. En son absence, on note tout de même un bon report sur le candidat UMP. Comme quoi la « ligne Copé » n’a pas que du mauvais.
Enfin la défaite d’Henri Plagnol, ex-UMP passé à l’UDI, mais investi par l’UMP (pas rancunière) battu par un UMP dissident (vous suivez), copéiste de surcroît, sonne comme une mauvaise nouvelle pour le rassemblement centriste. On peut toujours minorer la défaite du « transfuge », ancien ministre de Jacques Chirac, par des éléments locaux qui ont pu peser, et notamment la guéguerre de l’adjoint contre son maire à Saint-Maur ; il n’empêche, personne n’obligeait les électeurs à choisir le « dissident UMP ». Voilà qui va rafraîchir l’attrait que le rassemblement centriste exerçait sur certaines âmes sensibles de l’UMP. Député sortant, Henri Plagnol ne peut que constater que l’étiquette UDI ne fait pas gagner ; c’est ennuyeux pour une formation qui ambitionne de jouer les premiers rôles de l’opposition.
Et maintenant que l’UMP est remise sur les rails, la répartition des rôles va à nouveau se faire sur des bases claires. On peut remercier une fois de plus Jean-Pierre Raffarin pour sa médiation efficace. Grâce à son habileté et à un positionnement de bon sens, il a trouvé le moyen de faire sortir par le haut François Fillon et Jean-François Copé de leur conflit. Le reste va de soi. Le parti aura un gouvernement pluraliste : c’est ce que tout le monde voulait. Le président proclamé reste en place et c’est très bien. Il y aura de nouvelles élections en septembre 2013 et cela donne satisfaction à l’ancien premier ministre. Maintenant au travail : il faut rendre concret le « rassemblement » de la droite et du centre par un fonctionnement qui rende visible le pluralisme des sensibilités.
On nous dit qu’il faudra trancher entre deux lignes politiques : entre le discours national-patriotique de Buisson et la ligne libérale-européenne. La réponse est simple : il faut les deux, mon capitaine. C’est ce qui permettra d’occuper le maximum d’espace entre le FN et l’UDI. Et la synthèse est possible comme l’a fort bien démontré Nicolas Sarkozy au cours de sa dernière campagne présidentielle, en frôlant la victoire. On aura l’occasion d’y revenir.
Trois magnifiques victoires, deux sièges de plus pour l’UMP, et un parti en ordre de marche. Voilà de quoi passer des fêtes joyeuses !
C’est à vomir : les réactions de la gauche contre Depardieu me donnent la nausée. Voilà des gens qui ne veulent rien voir, qui ont forcément raison et qui, non contents de stigmatiser les riches, de les insulter et de les dépouiller comme des brigands l’auraient fait d’un voyageur au coin d’un bois, il faut en plus qu’ils fassent preuve de patriotisme et disent même merci. Le surréalisme le dispute au mauvais guignol, la mauvaise foi à l’entêtement irresponsable.
C’est que derrière l’imposante stature de Depardieu se cache la forêt des taxes et impôts qui nous est tombée dessus depuis le mois de mai. « La folie fiscale pour financer la folie des dépenses » comme dit Laurence Parisot, avec mesure.
Impôts des entreprises : (-1) + (+1) = 0, la tête à toto.
Le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), voté par les députés dans le cadre du collectif budgétaire, passe mal à la gauche du PS, où l’on s’inquiète ouvertement d’un « cadeau » exorbitant fait sans concession aux entreprises, alors que cet effort représente le dixième de ce qu’il faudrait faire pour rattraper la compétitivité allemande. Selon les calculs des « Echos », le bilan fiscal des mesures annoncées par le gouvernement depuis six mois, pour ce qui concerne les entreprises, est globalement neutre. D’un côté, il y a les hausses d’impôts importantes de l’été dernier et des projets de lois de Finances pour 2013. Mais de l’autre, il y a ce désormais fameux crédit d’impôt compétitivité, qui pèse 20 milliards d’euros dans la balance. C’est déjà beaucoup, dira-t-on, compte tenu de la situation des finances publiques. Mais cela reste, hélas, insuffisant quand le danger numéro un pour l’économie est la poursuite de la dégradation historique du taux de marge, quelle que soit la taille de l’entreprise. A l’heure actuelle, les cotisations sociales employeurs et impôts sur la production représentent en France 16 % du PIB. Ils sont à moins de 8 % en Allemagne. Aujourd’hui comme demain, les taux de cotisations patronales sont identiques des deux côtés du Rhin au niveau du SMIC. Mais le fossé est énorme à 1,6 SMIC : presque 40 % à Paris, le double de Berlin. Autant dire que les exportateurs ne s’aventurent pas hors de nos frontières le cœur et les semelles légères. La solution ? Il n’y en a qu’une : la baisse des dépenses publiques, seule propre à alléger la pression générale. Allez dire ça à Gribouille !
Hausse de 20 milliards pour les particuliers.
Pour les particuliers, le surcroît de taxes décidées depuis mai ne sera pas compensé par des baisses futures, à la différence des entreprises. En effet, les particuliers, eux, vont subir de lourdes hausses de prélèvements. La synthèse des effets des textes budgétaires adoptés depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande nous propose une addition déjà salée : les ménages vont subir une hausse de taxes globale d’environ 15 milliards d’euros en 2013, selon la nomenclature de Bercy (qui englobe, il faut le dire, les hausses de prélèvements sociaux des travailleurs indépendants dans la partie ménages). Et il faut y ajouter les hausses de TVA (7 milliards en 2014) et de fiscalité « verte » (3 milliards en 2016) pour financer le Cice. En considérant que les hausses de TVA sont entièrement répercutées sur les prix à moyen terme et que la fiscalité verte pèserait davantage sur les entreprises, cela aboutit à une hausse de prélèvements d’un peu plus de 20 milliards pour les ménages.
Il n’y a pas que les riches qui sont touchés.
Le gouvernement met en avant le fait que ce sont les plus aisés qui sont les plus visés, via la hausse de l’ISF, des droits de succession (deux dernières tranches), et surtout la progressivité renforcée de l’impôt sur le revenu (tranche marginale à 45 %, plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros, alignement partiel de la fiscalité du capital sur le travail, etc.). Sans oublier la taxation à 75 % pendant deux ans des revenus dépassant 1 million d’euros. Un paravent facile qui permet d'occulter les autres.
De nombreuses mesures affectent un nombre beaucoup plus large de ménages, à l’instar de la fin des exonérations de charges sur les heures supplémentaires (2,7 milliards de pertes pour les salariés) ou encore de la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée sous Nicolas Sarkozy dans le cadre de la TVA sociale mais maintenue par François Hollande. Les hausses de taxes sur le tabac et la bière vont également affecter une proportion importante de consommateurs. Sans parler de la TVA qui les touchera tous. Autrement dit, pour les ménages, il en va tout autrement puisque l’effort de redressement des comptes publics est principalement à leur charge.
Et ce n’est pas fini !
Le pouvoir est face au mur des 60 milliards qu’il doit trouver d’ici 2017 pour équilibrer les comptes en restant dans les clous de la réduction du déficit. Il va falloir tailler dans les dépenses, ce qu’il ne sait ou ne veut pas faire, et il va falloir financer les cadeaux aux pauvres, ce qu’il ne peut s’empêcher de faire, avec le relèvement du RSA et autres mesures annoncées pour lutter contre la précarité et la pauvreté. Et déjà s’annoncent l’insolvabilité des caisses de retraites, la baisse des recettes de la TVA liée, au ralentissement économique qu’il faudra compenser, … On n’a pas fini de payer !
Minable : « d’une pauvreté, d’une médiocrité pitoyable » nous dit le Petit Larousse. Voilà bien le mot qui fâche. Gérard Depardieu a raison de se sentir insulté. « Minable, vous avez dit minable ? Comme c’est minable ! » a-t-il rétorqué dans une lettre ouverte où il dit ce qu’il a sur le cœur. Et on a envie de le suivre. Le sombre Ayrault aurait dû se méfier et tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Il aurait dû se rappeler qu’Obélix est susceptible, c’est son défaut. Mais peut-être ne lit-il pas de bandes dessinées. Du coup on a envie d’attribuer l’adjectif aux autres maux que nous inflige le gouvernement. A commencer par les réactions de Sapin, qui donne dans l’outrance minable, Filippetti qui non contente de faire de l’interventionnisme sur les chaines publiques comme au bon vieux temps de l’ORTF, y va de la diatribe culturelle minable, jusqu’à Flanby qui s’est cru obligé de commenter. Mais lui, on sait depuis le début que sa présidence est minable. Minable encore, la politique économique, minable, archi-minable la stigmatisation permanente des riches et la sacralisation des pauvres à qui tout est dû, minable le racket fiscal qui assèche le pouvoir d’achat des classes moyennes sans améliorer celui des plus modestes, minable l’intervention de la concubine face à la contestation de ND des Landes, Minables les lettres envoyées au juge dans le procès de la « Frondeuse », confusion des genres que les médias ne relèvent que très mollement. Minables justement ces médias qui font semblant d’objectivité mais qui s’autocensurent en permanence pour « ne pas nuire à la gauche ». Toutes choses qui auraient entraînées des torrents de haine si le président eût été Sarkozy. Minable une fois de plus, ce président de la République qui n’assume pas franchement ses promesses et qui s’en remet au Parlement, pour le vote de la PMA, alors qu’on sait très bien que tout amendement pour être déposé par la parti majoritaire a reçu d’abord l’aval du « château » comme on dit.
Egalité : c’est le grand mot du jour qui résonnait dans les rues de Paris, braillé par la horde hétérophobe des lobbies homo & c°. Mais de quelle égalité s’agit-il ? Doit-on accorder le mariage aux personnes de même sexe sous couvert d’égalité ? Il existe déjà dans le cadre d’une loi à caractère général : le PACS, qui peut être amélioré et transféré au maire sans problème. Mais l’égalité à laquelle prétendent les homosexuels est toute autre : c’est en fait une rupture d’égalité devant la loi par l’obtention de droits supplémentaires. Ce qui fait problème, ce n’est pas le mariage, c’est la revendication du droit à l’enfant de couples par nature inféconds. Le « mariage pour tous » est en fait le mariage pour quelques-uns avec droit d’adoption et procréation médicalement assistée automatique si tel est leur désir. On ne fait pas une loi pour régler les conséquences de choix personnels de convenance sexuelle. Dans ce domaine il ne peut y avoir d’égalité des droits, tout simplement parce que pour les couples hétérosexuels le droit à l’enfant n’existe pas sauf cas bien particulier et très encadré. Le droit égalitaire exigé par les couples homos va à l’encontre de celui de l’enfant, qui doit être protégé. Au nom de l’égalité, il est interdit de contester. « On est tous égaux, aurait dit Coluche, mais les homosexuels, plus. Ils sont plus égaux ! ». Circulez, vous n’avez rien compris, esprits… minables. La boucle est bouclée. J’espère bien que les minables seront 300 000 le 13 janvier !
Accord : troisième et dernier mot du jour. Un mot pour clore cinq semaines de maux. L’UMP blessée, l’UMP martyrisée, mais l’UMP libérée… de la querelle. Il y aurait donc enfin un accord entre Copé et Fillon. On y trouve, entre autre, à l’ouvrage, la patte de Jean-Pierre Raffarin homme de coeur et de raison. Et l’UMP, réunifiée, va pouvoir repartir du bon pied, à l’assaut des minables qui nous gouvernent. Enfin ! Et on arrose ça avec trois victoires et un siège repris au PS ! Nickel !
Sauvés ! : du moins je le croyais. Hulot nommé par Flanby « ambassadeur pour la planète ». Avec un tel Hulot de consolation, on allait voir. Finalement la conférence ne lui Doha rien ! Elle s’est terminée sur un fiasco.
Montres et comptes : Cahuzac semble aimer la Suisse. On ne sait pas encore pour le chocolat …
C’est corsé ! : le festival continue. Une nuit bleue avec une valse de détonations et un énième meurtre. On sent comme un vent de découragement du côté « intérieur ». La preuve c’est le sombre Ayrault qui s’y colle !
Full mital trompé : le feuilleton lorrain continue et le premier ministre n’arrive pas à s’extraire du bourbier où il s’est lui-même fourré.
Invalidation : Marine Le Pen n’aura pas sa revanche. Le Conseil constitutionnel n'a pas voulu la lui donner. Elle a beau hurler à la décision « politique », c’est plié. Cela ne lui a pas empêché de mettre 6-0 à Valls à des « Paroles et des Actes ». Le bouillant catalan s’est retrouvé scotché en deux coups de cuiller à pot.
On n’est plus chez nous : voilà que le Père Noël pose problème. Le personnage n’a rien à voir avec la religion chrétienne, mais certains ne le savent pas. Il est un fait culturel et appartient à nos traditions. A Montargis une directrice a cru faire preuve de laïcité en annulant sa visite pour faire plaisir à quelques familles musulmanes. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre. Mais ras-le-bol de cette pression permanente, déjà qu’on ne peut plus enseigner sereinement toutes les disciplines !
Moi, président… : on connait le refrain. Eh bien contrairement à l’affirmation qu’il avait faite lors du débat, Flanby est intervenu dans le procès de Valérie T. sa concubine notoire. Vous êtes surpris ? On nous dit que c’est François Hollande et pas le président. Comme si les deux ne faisaient pas qu’un !
Fume ! : Gégé Depardieu s’est mis au Belge. Il est la partie visible (vue sa corpulence) de l’iceberg des exils fiscaux. « Minable » a dit le sombre Ayrault. En pense-t-il autant de la longue liste des artistes de gauche qui habitent hors de l’hexagone, pour les mêmes raisons. A gauche, mais pas cons les mecs. Ah, faut-il rappeler que Depardieu a soutenu Sarkozy ?
Défaites : la gauche a enregistré ses premières défaites électorales dès dimanche dernier avec des scores du PS sous la ligne de flottaison. C’est le lot normal quand on est au gouvernement. Il va falloir qu’ils s’habituent aux soirs « chagrins », les partisans de la rose. Ce n’est que le début.
Sans abri… : mais avec un portable. Un gamin arrive avec une famille de SDF dans un foyer d’accueil. Aussitôt il demande où il y a une prise pour brancher son téléphone. Pas d’adresse mais un numéro : on est au 21ème siècle !
C’est un choix : près de 10 millions de téléspectateurs ont suivi l’élection de Miss France soit presque 40% de l’audience et seulement 8% ont regardé le Téléthon, soit un peu plus d’un million. Même M6 était devant avec 3 millions de personnes. La courbe des audiences épouse malheureusement celle de la baisse des dons. Peut-être faudrait-il changer la formule qui a pris des rides. Et puis avec le racket fiscal qu’ils subissent, les Français sont peut-être moins enclins à donner.
Gascon : Vous savez ce que c’est qu’une promesse de Gascon. Eh bien le gouvernement vient d’en donner un bon exemple avec les mesures qu’il annonce pour aider les pauvres : hausse du RSA, etc … 2,5 milliards de dépenses supplémentaires non financées et gagées sur des économies sur les dépenses qui ne sont pas encore engagées. On ne sait pas lesquelles d’ailleurs. Comment dépenser l’argent avant de l’avoir : c’est la recette socialiste !
« Revote » : voilà un néologisme bien laid inventé par les partisans de Fillon et martelé par Valérie Pécresse. Pourquoi ne pas dire « voter à nouveau ». Restons dans le bon français. Mais les mêmes qui contestent les votes affirment que 80% des adhérents veulent « revoter » : comment peuvent-ils le savoir ? Si c’est sur la base des sondages, on consulte plein de gens qui donnent leur avis mais qui ne sont pas concernés. Douteux !
La ghettoïsation urbaine est en route. Il suffit pour le constater de parcourir la « France des grues ». partout le même mal sévit : architecture pour laquelle le laid le dispute au disgracieux, aux formes sévères, aux petites fenêtres, où les taches de couleur tentent vainement d’apporter un peu de gaieté dans un décor triste à mourir ; densification catastrophique qui entasse les immeuble les uns sur les autres, comme si les errements des années 60 n’avaient permis de rien apprendre ; et pire, les politiques publiques de l’habitat conduisent à de fortes concentration de logements sociaux, ce qui débouche directement sur la constitution de « poches homogènes » d’habitants, qui ne tarderont pas à être des « poches à problèmes ».
Le mieux est souvent l’ennemi du bien. La réforme sur les quotas minimum de logements sociaux relevés à 25% et la multiplication par cinq des sanctions a été présentée comme une mesure à la fois sociale et de relance de la construction. C’est l’inverse des résultats escomptés qui se produit : une moindre construction de logements et plus grave, des tensions sur le logement social. La loi SRU avait prévu que les villes qui faisaient à leur initiative un effort en faveur du logement social supérieur au montant de leurs pénalités, s’en trouvaient dispensées. La forte hausse des pénalités portant sur la prise en compte de la totalité des logements existants et non sur la proportion accordée dans les programmes en construction devient du coup budgétairement insupportable et inique pour de nombreuses communes.
S’il faut du logement social, il convient également de favoriser l’investissement locatif privé et l’accession sociale à la propriété, qui sont les premiers moteurs de la création de logements. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau dispositif qui remplacera le « Scellier » n’est pas à la hauteur des enjeux. Doit-on s’attendre à un « sauve-qui-peut » des villes qui, pour échapper à un montant de sanctions financières paralysant, densifieraient les quartiers sociaux déjà existants et consacreraient l’intégralité des quelques terrains disponibles à du logement social. Un second effet de concentration venant s’ajouter à celui du « mythe » de la densification à outrance. On n’a pas fini de payer durement le prix de la fracture sociale qu’on doit assumer aujourd’hui pour les erreurs d’hier que déjà, celle de demain s’annonce, en bien pire.
Car la ghettoïsation urbaine est aussi sociale et économique. La mixité sociale n’est donc pas pour demain. Elle ne se décrète pas par des contraintes financières. Qui plus est, la politique menée par le gouvernement nous conduit depuis six mois à un marasme économique qui assèche le marché immobilier, ne laissant que la puissance publique en première ligne, avec la tentation de reprendre à son compte les programmes « privés » plantés par la conjoncture. La plupart des grandes villes étant tenues par des socialistes accrocs au logement social comme la barbe au bûcheron canadien, on peut craindre un « troisième effet ghetto » supplémentaire.
Ma bonne ville de Saint-Barthélemy n’échappe pas à la règle. Le maire se targue d’être la première commune de l’agglo d’Angers pour sa proportion en logement social (38%) et il veille à en coller une bonne proportion dans tous les programmes qui lui sont proposés. Pour quelle mixité ? Et si on en laissait un peu aux autres ? Sans parler de l’esthétique : on ne peut pas dire que la commune se soit embellie avec ses boites à chaussures au couvercle mal reposé ou ses cubes dignes des démocraties populaires (j’ai vu les mêmes à Bratislava, avec les mêmes couleurs). Un peu dommage au pays de l’ardoise. Il est vrai que ce n’est rien à côté du récital de laideur et d’anonymat des constructions du plateau de Mayenne. On me disait récemment que les gens n’y restaient pas à cause de la promiscuité, et que le « turn over » dans les logements était assez rapide… une fois l’attrait du neuf passé.
Heureusement, la crise est arrivée. En Anjou, on a 43% de mises en chantier en moins. Le secteur du bâtiment est au bord de l’asphyxie. Ce n’est pas qu’on se réjouisse d’une telle situation. Mais si les programmes ne se vendent pas, c’est qu’on a voulu construire trop et trop vite. Ce n’est pas un hasard si c’est en Maine-et-Loire que les mises en chantier ont le plus baissé. Les ventes à investisseurs locatifs ont reculé de 61% et les achats de logements neufs de 48%. Le passage de la TVA de 5 à 7% y est peut-être pour quelque chose. Alors que dire si elle passe à 10% ! Combien de fois faudra-t-il répéter que la situation du logement sur Angers n’est pas tendue, que le volontarisme de « peuplement » se heurte à la liberté de choix des acheteurs qui préfèrent probablement habiter dans des lieux moins… confinés. Car on ignore souvent que, grâce aux nombreuses taxes, l’immobilier rapporte davantage à l’Etat et aux collectivités locales que les milliards d’aides consacrés chaque année au logement. Mettons au moins ce répit à profit pour une réflexion en faveur d’un urbanisme plus humain et vivable.
Méditons sur ce constat : « des enfants confinés dans un milieu urbain où ils n’auront jamais l’occasion de croquer une pomme cueillie au bord d’un chemin, qui sont devenus des cibles du marketing et réclament les marques qu’ils ont vues à la télé, développent une carence sensorielle qui ne se comblera jamais... »
« Ils », ce sont les électeurs de droite qui se sont rendus aux urnes dimanche dernier dans trois circonscriptions et qui ont voté, contre toute attente, massivement pour les candidats UMP. On me dira que chez Devedjian, ce n’est pas une grosse surprise. Que dans le Val de Marne, le sortant était bien implanté… Il n’empêche ! A Béziers le Front national espérait bien tirer les marrons du feu en surfant sur la désespérance d’un électorat déçu à gauche comme à droite. Si la constante des trois élections, c’est la défection de l’électorat de la gauche et plus particulièrement du PS, découragé par la montée du chômage et les palinodies du pouvoir actuel, la surprise c’est la bonne mobilisation de l’électorat de l’UMP. Dans les Hauts-de-Seine, Devedjian frôle l’élection au 1er tour, dans le Val-de-Marne, ce sont deux candidats se réclamant de l’UMP qui s’affronteront et celui de gauche est éliminé, Béziers, le candidat de l’UMP est bien parti pour l’emporter dimanche prochain.
Cet électorat de droite a bien raison d’être mobilisé. On peut penser que sa motivation vient de la brutalité du pouvoir socialiste qui n’en finit pas, avec son discours moralisateur à deux balles, de stigmatiser les « riches », d’inventer taxe sur impôts, de défaire tout ce qui avait du sens en matière de répression et de justice, de nous fabriquer 1500 chômeurs de plus par jour et de tenter de faire diversion en proposant le mariage « homo ». Voilà de bonnes raisons en effet d’aller manifester son désaccord. Mais pas jusqu’à aller voter pour les extrêmes. Nous avons un électorat qui est d’autant plus mobilisé que son champion a frôlé la victoire en mai dernier et que les gouvernants actuels, après avoir usé d’un antisarkozysme jusqu’à l’indécence, tente de lui attribuer encore et toujours ce qui est le fruit de leurs propres erreurs. Ces Français-là ne sont pas dupes. Ils savent bien que les socialistes ont planté l’économie dès le mois de juin et que depuis, rien n’a redémarré.
Les candidats UMP ont cependant de la chance d’avoir affaire à un tel électorat qui aurait pourtant eu mille raisons de leur faire payer le spectacle peu reluisant auquel on a assisté depuis le 18 novembre, en allant voir ailleurs. Au moins aurait-on pu espérer que cette heureuse surprise apporte un peu de clairvoyance dans le face-à-face suicidaire de Copé et Fillon, afin qu’il trouve un épilogue heureux. Apparemment ce n’est pas le cas.
Combien de temps va-t-on rester avec un président dont l’élection est contestée, ce qui ne veut pas dire contestable, et un « rassemblement-croupion » qui ridiculise notre groupe parlementaire ? François Fillon a subi un échec : son score. Il a été victime du « syndrome Balladur ». Les sondages le portaient tellement haut qu’il était impossible que son résultat ne soit pas en concordance : il fallait donc qu’il y ait eu une fraude « industrielle » pour expliquer l’écart entre le virtuel et la réalité. On peut toujours tout contester, mais les statuts ont été appliqués et défaire la présidence Copé suppose de s’appuyer sur un minimum de bases juridiques, sauf à vouloir à tout prix l’humiliation de celui qui a été régulièrement proclamé. Ce qui n’est certainement pas la solution.
Espérons que dimanche prochain, nos électeurs qui viennent de sanctionner la gauche ne soit pas tentés de sanctionner la guerre des chefs. Jean-François Copé a fait des propositions. Elles ne sont pas suffisantes aux yeux de François Fillon qui veut à tout prix de nouvelles élections avant l’été 2013. Elles ne sont pourtant pas rien : il écourte son mandat de plus d’un an et propose un groupe de travail paritaire, dès maintenant pour approfondir une modification des statuts. Le compromis semble raisonnable. Notre ancien premier ministre qui jouissait de l’admiration de nombre de militants ne devrait pas sous-estimer l’attachement réel d’une bonne partie de la base de l’UMP à celui qui a été élu. Et les députés auraient grand tort de s’arroger le droit de réclamer un nouveau vote sans que les adhérents n’aient été associés à la consultation.
La meilleure façon de remercier nos électeurs de dimanche dernier et de les motiver pour dimanche prochain, c’est encore de faire la paix !
Il est encore temps !
La France et ses partenaires de l’UE ont entamé des négociations avec le Japon en vue d’un accord de libre-échange. Cela va sans dire, le cadre en est très délimité notamment pour sauvegarder l’industrie automobile. Une démarche qui se justifie dans l’espoir d’y trouver un gisement de croissance dont l’Europe a besoin pour se sortir de la crise. C’est que les deux zones économiques concernées pèsent rien moins que 40% du PIB mondial. Le vieux continent espère en sortir gagnant avec une hausse de plus de 30% des exportations vers le Japon, tandis que celui-ci verrait les siennes vers l’Europe progresser de 20%. Un accord avec Tokyo permettrait de créer 400 000 emplois et de gagner un petit point de PIB. Rappelons que l’UE et le Japon réalisent ensemble 20% du commerce mondial. L’archipel est le 13ème client de la France et son 11ème fournisseur.
Une économie nipponne qui a encore de beaux restes.
Malgré une crise endémique qui le poursuit depuis plus de vingt ans, le Japon reste la troisième économie mondiale. Le pays du soleil levant a été à l’avant-garde du miracle asiatique avant de sombrer dans la stagnation, l’endettement et le chômage. Il dispose d’un système politique qui le place clairement dans le camp des démocraties. Mais la fragilité des gouvernements n’est pas sans rappelée la France de la IVème république. Pourtant, en dépit de la déflation, d’une dette publique astronomique de près de 200% du PIB, le pays ne donne pas l’impression d’être en crise. Et ceux qui le visitent en reviennent frappés : on ne s’attendrait pas à trouver autant de sérénité de la part d’une population malmenée par un tsunami monstrueux, et qui devrait être inquiète de son avenir politique et économique, à découvrir autant d’énergie positive de la part d’une population vieillissante.
Le Japon sait qu’il a une carte à jouer face à l’opacité du régime chinois et à la faiblesse de l’Inde pour retrouver sa place de premier partenaire de l’Amérique. Le fait qu’il soit un pays asiatique, partie du monde aujourd’hui dans un environnement économique porteur, lui permet de présenter de beaux restes du passé comme des atouts pour l’avenir. On voit alors qu’un accord de libre-échange avec l’Union européenne présente toutes les facettes d’un accord gagnant-gagnant.
Malgré son endettement excessif, le gouvernement japonais vient de lancer un nouveau plan de soutien à l’économie de 8,5 milliards d’euros destiné à aider en priorité les travaux publics, l’agriculture, la pêche et les soins à la personne qui sont les secteurs en difficulté. Il devrait permettre la création de 120 000 emplois. Il devrait aussi conforter la légère amélioration de l’économie de l’archipel, toujours confronté, on le sait, à une déflation qui le mine. Mais le niveau trop élevé du Yen continue de gêner les exportations entraînant un déficit de la balance commerciale. Avec 4,2% de taux de chômage et une balance commerciale déficitaire de 5,3 milliards d’euros en octobre, on reste loin des « standards » français. Mais on comprend que le japon se réjouisse des perspectives d’un accord avec l’Europe.
L'avenir de nos entreprises se fera aussi en Asie.
Avec l’ouverture du marché nippon et la Chine terre d’élection des ambitieux, l’Asie est pour la décennie qui vient le continent où il faut être présent. Legrand, Air Liquide, SEB l’ont bien compris : c’est leur implantation chinoise qui leur a permis de prendre une nouvelle dimension. « La France a l’un des plus beaux portefeuilles de grands groupes au monde, avec potentiellement un leader mondial pour chaque secteur d’activité. Et c’est en Chine que l’économie française peut faire la démonstration de cette force » explique Serge Blanchard, spécialiste en stratégie. Voilà qui permet de voir l’avenir en jaune, à défaut de le voir en rose.
D’autant plus que l’Asie s’organise avec le plus grand marché commun du monde qui vient d’être lancé par 16 pays : plus de 3 milliards d’habitants et un PIB supérieur à 20 000 milliards de dollars. Il instaurera le libre-échange entre la chine, le Japon, la Corée du sud, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Même si cet élargissement économique ne sera pas facile à réaliser, il n’en constitue pas moins un facteur non négligeable de soutien à la croissance de cette partie du monde, où elle est déjà assez soutenue.
Oui, je sais, il y a une contrepèterie, mais ce n’est pas le sujet. Pendant que notre gouvernement n’en finit pas d’enfiler des perles et c’est peu dire, que notre opposition se balkanise bêtement, au-delà de notre nombril, la marche du monde continue.
Dans le panorama mondial, l’Europe apparait bien comme le continent malade, dont la récession, alimentée par les nécessaires plans de réajustement des finances publiques, se confirme pour l’année prochaine, au point de plomber même l’économie allemande.
Les Etats-Unis ne vont guère mieux, l’épée de Damoclès d’un accord financier qui ne vient pas étant suspendue au-dessus de l’état fédéral, malgré un léger rebond de l’activité.
Les nouveaux dirigeants de la Chine.
C’est la Chine qui doit nous intéresser. A plus d’un titre. D’abord, elle vient de procéder, dans le silence et l’indifférence générale au renouvellement de son équipe dirigeante. Ah, la démocratie populaire ! Point de fureur ni de cris ! Avec le PC, les batailles de chiffonniers ne sont pas possibles. Voilà sept nouveaux membres du bureau politique au pouvoir pour dix ans. Ils ont le temps de voir venir. Ils tiennent les rênes de la 2ème puissance mondiale, bientôt la 1ère.
Une intronisation discrète. Passage de témoin sans aucun message du nouveau président Xi Jinping qui laisse entrevoir une orientation plutôt qu’une autre. Sept hommes, pas une femme, du même âge, habillés du même costume noir, de la même chemise blanche, de la même cravate rouge, sauf un qui en arborait une bleue, sans doute un dangereux provocateur. Au pays du communisme, l’égalité doit se voir, se palper. Mais on ne saura rien des modalités ni des débats, s’il y en a eu, qui ont conduit à leur désignation.
On sait seulement que le groupe est constitué de deux durs, un libéral, deux technocrates pour accompagner le président Xi et son premier ministre Li Keqiang, qui sont, à examiner leur parcours, sûrement des opportunistes. A partir de là, on peut se persuader que le pilotage du paquebot chinois ne va guère varier dans l’avenir, malgré l’image débonnaire du nouveau patron qui remplace l’impénétrable Hu Jintao. Bref, un subtil dosage pour poursuivre la voie chinoise du développement.
Le rebond de l’économie tiré par les émergents.
Au même moment, l’activité manufacturière chinoise reprend des couleurs : c’est une première depuis le ralentissement observé à partir de l’été 2011. Les principaux signes en sont l’augmentation de la consommation d’électricité, de ciment et de pétrole. Ce sont surtout les logements sociaux qui alimentent le mouvement, ainsi que la consommation des ménages. Les exportations vers les marchés extérieurs restent un moteur puissant, mais qui a besoin d’être confirmé dans la durée, d’autant plus que les ventes de produits chinois vers les zones en développement progressent de 20% quand celles vers les marchés développés plafonnent à 1%. Les pays émergents absorbent désormais 55% du made in China. Les économistes du secteur affirment que le rebond ne fait que commencer. Mais il faudrait que Pékin mette en œuvre des conditions monétaires plus favorables. L’internationalisation de la monnaie chinoise devrait être menée à son terme par la nouvelle équipe au pouvoir. Ne serait-ce que pour réduire la dépendance de l’économie chinoise au dollar tout en imposant le Yuan comme monnaie de réserve. D’ici trois ans, les échanges en Yuan devraient représenter 30% du volume total.
La nouveauté existe : les hauts dirigeants sont priés de se mettre un cran de plus à la ceinture : finis les banquets fastueux. La chasse au gaspillage est lancée et la vie sobre recommandée. Il s’agit de lutter contre les soupçons de corruption alimentés par les accusations d’enrichissement illégal de la famille de Wen Jiabao, et les autorités du Sichuan, notamment. Le comité central veille donc sur toutes les manifestations officielles. Il s’agit de redorer l’image des dirigeants et de revenir à des pratiques moins mafieuses. Le message du bureau politique est clair.
Un nouveau contexte avec les Etats-Unis et l’Europe.
Enfin, une autre tâche attend la nouvelle équipe. Le 1er octobre l’Union européenne s’est jointe à l’administration américaine pour lancer une action légale contre la chine devant l’OMC, pour pratiques commerciales déloyales. Elle vise les subventions aux exportations accordées à des fabricants dont l’activité est quasi tournée vers l’extérieur. Or 90% des firmes exportatrices chinoises sont des filiales étrangères ou des usines dédiées à la sous-traitance. En agissant ainsi, la Chine protège son marché intérieur, mais cette pratique est responsable d’une partie de la délocalisation industrielle européenne. Le commerce mondial en apparait d’autant plus faussé que nombre de ces entreprises acceptent de ne pas vendre leur production sur le marché chinois pour toucher les fameuses subventions. Si les consommateurs occidentaux bénéficient de produits à bas prix, leurs homologues chinois sont les grands perdants en subissant des prix non concurrentiels et en étant taxés pour financer les exportations de biens qu’ils fabriquent mais qu’ils ne consomment pas. Le taux de croissance de la chine ne pourra pas continuer à croître sans rediriger son économie vers son marché intérieur. L’action des occidentaux devant l’OMC pourrait l’aider à cette reconversion en l’obligeant à abandonner ce type de subventions.
Na-tio-na-li-sa-tion : ce devait être l’arme fatale. Voilà une idée complètement baroque pour ne pas dire une connerie majuscule : nationaliser un site dont on sait très bien qu’il n’a aucun avenir, vu sa localisation. Il est devenu aussi compliqué et coûteux de fondre de l’acier à Florange que d’installer une usine d’embouteillage d’eau minérale dans le Ténéré. Ce que Montebourg, notre sinistre de l’effondrement productif, proposait c’était de confisquer un morceau d’usine rentable pour en faire un lot avec un morceau non rentable au profit d’un entrepreneur privé, le tout payé par le contribuable. Ouf ! Le sombre Ayrault n’a pas marché ! Le plus grave c’est que le projet a été soutenu par des élus de droite et par une majorité de Français. Il est urgent de donner des cours d’économie.
Justicier : le « zéro sans masque » a été désavoué. En brandissant la menace de la nationalisation du site de Florange et en insultant Mittal, notre faux justicier s’est fait mousser, mais que de dégâts dans un pays déjà champion de la pression fiscale et qui bataille pour attirer de nouvelles activités sur son sol. Voilà qui nous rend attractif, non ? Ce n’est pas Zorro, c’est Matamore.
Sectarisme combiste : on sait depuis toujours que la gauche est sectaire. Ces temps-ci, nous découvrons que nous avons hérité depuis les élections d’une gauche radicale comme du temps du petit père Combe. Recul d’un bon siècle ! Entre l’audition à l’assemblée des représentants des religions, sur le dossier mariage homo, décoiffante de laïcisme exacerbé et l’émission Complément d’enquête de Benoit Duquesne au cours de laquelle l’élu (sénateur de surcroit) coupe la lumière pendant l’interview qui ne lui convient pas, on ne sait plus que penser de ce genre d’agissement qui confine à la dictature intellectuelle. La dernière foucade de la Duflot qui menace l’église d’expropriation est la cerise sur le gâteau. Merci : nous voilà mobilisés pour le 13 janvier !
Misères : au Sénat, le PC repousse les projets de loi et fait des misères au PS. La majorité y devient minorité. Cela oblige le gouvernement à revenir devant l’Assemblée en seconde lecture. Voilà une majorité de plus en plus mal en point. L’épisode peu glorieux de Florange ne va pas beaucoup aider à sa cohésion.
Chômage : Il explose. Mais je vous rassure : c’est toujours la faute à Sarko. Toutes les mesures prises depuis six mois, qui freinent l’économie n’y sont pour rien. Il serait temps que Bruno Lemaire se réveille aussi au lieu de battre sa coulpe sur tous les plateaux.
Voyou(s) : « l’autre voyou » de la république, ce serait Jean-François Copé, en référence au titre qui visait naguère Sarko. C’est en une de Marianne, l’hebdo des voyous du journalisme.
Crimes : notre ministre des condoléances ne sait plus où donner de la tête. Chaque jour apporte son assassinat quand ce n’est pas plusieurs. Va-t-il nous écrire une nouvelle version de la valse à mille temps ?
Acier : L’accord avec Mittal est bien mité. Laschmi n’a en fait rien lâché, sinon qu’on apprend aujourd’hui que le projet Ulcos est retiré. Par contre, il est certain que les syndicalistes à qui on avait promis monts et merveilles, eux, ont été lâchés, par Montebourg en tête. Pas certain qu’il revienne les voir avec des croissants.
Ministrable : Bayrou cire les pompes de Flanby. Il est bien capable d’accepter un maroquin si on lui en propose un. Dans la même barque que Montebourg, quel équipage !
Dudule : Tout le monde connait la chanson. Sa bite lui coûte cher : « one million dollar la minute ». Et encore, ce n’est que la transaction civile. Il faudrait rajouter tous les frais occasionnés par l’épisode new-yorkais. Voilà notre niqueur national obligé d’emprunter pour payer la « pax coïta ». Ben oui, la mère Anne s’est fait la malle.
Landes : y aurait-il des consignes pour que les caméras se détournent des Landes de Notre-Dame. Le conflit a disparu subitement des écrans radars. Du coup, on ne sait pas si force est restée à la loi comme le proclamait notre ministre des désordres et condoléances associés.
En attendant Godot : on se parle à l’UMP, mais comme dans la pièce de Anouilh, Godot n’arrive toujours pas. Et la pièce traine en longueur : on s’ennuie.
PMA en prime : le gouvernement débordé sur sa gauche. Cent députés socialistes purs et durs, à la solde du lobby homo, veulent faire voter l’accès à la procréation médicalement assistée, dans la loi sur « le mariage pour tous ». Modernité oblige. Enfin, c’est leur modernité.
Adhésion à crédit : mais il s’agit de crédit d’impôt qui sera versé à ceux qui adhéreront à un syndicat s’ils ne sont pas imposables. Cétipabo ? adhère à un syndicat et on te refile de l’argent en sus. Quicéquipaie ?
Taxes à gogo : Au moment de voter la loi de finances, « lolf » pour les initiés, les gauchos ont rajouté une couche de taxes : surtaxes sur les plus values de vente des biens, surtaxe sur les appartements non loués. Le racket fiscal continue.
Mal classé : notre Mosco n’arrive que 16ème dans le classement des grands argentiers des 19 plus grands pays européens. Baroin, lui, était 15ème. Palmarès établi sur la base de la « capacité politique », des « performances économiques » et de la « crédibilité sur les marchés ». Voilà un classement lucide ! Qui est 1er, depuis trois ans ? Wolfgang Schaüble, ça ne s’invente pas ! Qui est derrière : la Grèce, la Hongrie et l’Espagne. Evidemment. Et on nous dit que notre petit « grand argentier » serait en piste pour prendre la tête de l’Euro groupe … ça, c’est un manque de lucidité de ceux qui le proposent ou je ne m’y connais pas.
Plus de six mois après l’élection présidentielle, Hollande n’a pas convaincu. Les Français sont déçus, et cela se mesure dans les sondages. L’étranger oscille entre perplexité, stupeur et inquiétude. Et au sein même du gouvernement, les contradictions sont de plus en plus fréquentes entre socialistes et écologistes et même entre socialistes. Les sujets les plus importants tels que le traité européen, le nucléaire et dernièrement la sidérurgie ont donné lieu à des palinodies surréalistes. Au fond, le bât blesse sur la cohérence et l’efficacité qui sont largement l’objet du doute.
Le « hollandisme », avatar du réel ?
Le « hollandisme » est-il soluble dans la réalité ? se demandait récemment un éditorialiste. Encore faut-il savoir de quoi on parle. Après la conférence de presse, les uns ont qualifié son discours de « social-libéral », les autres ont salué le « pragmatisme », manière contournée d’évoquer un virage à « droite ». Y a-t-il un point commun entre le psychodrame politique de Florange et la surprise du pacte de compétitivité ? Il y a la « méthode Hollande », capable d’engendrer le pire comme le meilleur.
Sur la compétitivité, le président a hésité, les ministres se sont contredits, mais le brouillard décisionnel a eu un effet bénéfique : il a permis la surprise ; il a donné par contraste de la clarté à une politique économique qui en manquait. Décrété mort-né avant même d’être rendu public, puis pris en compte partiellement et sans doute trop tardivement, le rapport Gallois marque, de toute évidence, un coup de barre à droite que la majorité parlementaire socialiste est en train de s’attacher à gommer à coups de demandes de « contre-parties ».
Pour Florange, c’est l’inverse. l’emploi est sauvé, mais les postures ont fait écran au contenu de l’accord : la mine défaite d’un Montebourg humilié, le communiqué embarrassé d’un Ayrault réprimandé et un chef de l’Etat obligé d’éteindre l’incendie qu’il a lui-même attisé !
En même temps le président est revenu sur son engagement de ne pas augmenter la TVA. Il a revendiqué la machinerie complexe de son crédit d’impôt, sous prétexte qu’il devait se préoccuper du sort des prochaines générations. On n’est encore loin d’un Blair ou d’un Schröder.
Un socialiste étatiste pur jus.
Car notre président demeure un socialiste étatiste dans l’âme, qui continue de croire dur comme « fer » (sic) à la nécessaire intervention de l’état dans le fonctionnement de l’économie, au point de créer une banque publique de bric et de broc pour ne pas dire en toc, ou de faire du chantage à la « nationalisation » dans la pure tradition marxiste. Il continue de décourager les investisseurs en pensant que la détention d’actions est une rente qu’il faut pénaliser, et n’a toujours pas compris que si l’on fait disparaître les capitalistes on ruine le capitalisme. Et il a annoncé la couleur dès les premiers jours de son quinquennat par des mesures fiscales brutales dont l’effet se fait sentir sur l’investissement et donc l’emploi.
Bien malin est celui qui peut savoir ce que pense le « sphinx ». L’homme manie l’art de l’esquive avec virtuosité, est capable de dire tout et son contraire, de pratiquer un cynisme consommé en faisant croire à un ministre qu’il adhère à sa proposition pour le carboniser le lendemain publiquement.
Une méthode « alambiquée » et déroutante.
Sa méthode ressemble à celle qu’il a éprouvée au Parti socialiste, mais les détours qu’il emprunte restent toujours une énigme. Mélange d’écoute, de fausse action collective en s’éternisant en consultations et en concertations, accumulant notes et contributions. En fait-il la synthèse ? Mystère. Il ne se livre pas, fait croire à son interlocuteur qu’il a été entendu. Il laisse la parole libre pour mieux piéger ses rivaux. Avec Hollande, le fait de ne pas dire « non », ne veut pas dire forcément « oui ». Lorsqu’il décide, il n’y a plus d’amitié, d’écoute ou de fidélité qui compte. Il tranche. Ses interlocuteurs sont, durant tout ce temps, restés dans le flou ? C’est exprès, il l’a entretenu à dessein. Une manière de garder la haute main sur ses interlocuteurs en les plaçant en état d’insécurité permanente, et finalement de n’écouter que lui-même en se fiant à son instinct politique. Sous ses dehors débonnaires, Machiavel n’est pas loin.
Mais la France n’est pas le parti socialiste. Les effets de cette méthode sont désastreux. Les chefs d’entreprises, insultés à plusieurs reprises, « napalmisés » d’impôts, éprouvent un sentiment puissant de défiance. Les investisseurs internationaux constatent que s’aventurer en France est un coup de dés où l’on peut gagner ou perdre selon les humeurs fiscales de la gauche, les états d’âme de Monsieur Montebourg et les calculs de Monsieur Hollande. Les Français commencent à prendre la mesure des réformes sociétales qu’on leur propose, là aussi avec les revirements de positions au gré des auditoires.
Depuis six mois au pouvoir, l’homme traîne déjà derrière lui un solide lot d’insatisfactions. Avec ses usines à gaz industrielles et ses alchimies politiques subtiles et illisibles, à force de vouloir plaire à tout le monde, il risque de ne plus plaire à personne.
De Sophie Pedder, chef du bureau de « The Economist » à Paris.
Un observateur étranger, une « observatrice » devrais-je dire, qui connait bien la France nous livre ses réflexions sur la perception qu’elle a de notre pays. Elle nous dit ce qui la frappe le plus : le « déni » !
Les Français sont les « derniers enfants gâtés de l’Europe » et ils n’ont pas encore découvert la crise grâce à un état providence qui les surprotège à crédit. Mais la douloureuse s’annonce inexorablement, et les quelques sacrifices consentis dans la douleur ne sont rien à côté de ce qui nous attend.
En quelques 180 pages, tout est passé en revue : le niveau de dépenses publiques trop élevé, un niveau de vie maintenu artificiellement, une croissance par la consommation financée sur deniers publics qui gonfle la dette… Faire payer les riches ? Cela ne sert à rien : ils ne sont pas assez nombreux et cela ruine l’économie.
Mais d’autres facteurs handicapent lourdement notre pays : une réglementation du travail dissuasive pour l’emploi, une protection sociale forte de 1300 prestations qui conduit à des gaspillages inconsidérés, des politiques qui reculent devant les réalités…
Le moment arrive et elle fait la liste des vrais sacrifices qui vont s’imposer : tailler dans la protection sociale pour ne garder que ce qui est indispensable, tailler dans les dépenses publiques en réduisant le périmètre de la fonction publique trop pléthorique, alléger les impôts et les charges qui pèsent sur l’emploi….
On plaint à l’avance le gouvernement qui devra s’astreindre à cette rude besogne. Pour un peu on aimerait que ce soit les socialistes. Mais pour l’instant, ils ont pris tous les problèmes à l’envers.
A lire absolument !
Quel mauvais sorcier s'est donc penché sur l'UMP au soir du 18 novembre et a jeté un sort sur ses dirigeants au point que quinze jours après, rien n'y a fait, pas même les médiations les plus éminentes ? Le moins qu'on puisse dire est que la lucidité a disparu de part et d'autre. Cet invraisemblable imbroglio déroule sous nos yeux effarés les rebondissements d'un film catastrophe et on voit mal comment vont se réparer les dégâts.
La rupture n'est pas le scénario le plus probable.
Une nuée de faux prophètes s'est abattue pour prédire la rupture du mouvement entre ses modérés, affaiblis par la déception de François Fillon et les "droitistes supposés" représentés par Jean-François Copé. Elle n'aura pas lieu.
C'est d'abord ignorer le mur qui sépare la droite républicaine de la droite extrême. Il peut y avoir des recoupements sur les thèmes sociétaux mais on est loin de l'amalgame dont la gauche se sert comme argument depuis le milieu des années 80, pour tenter de diviser la droite institutionnelle. Dans les propos de Jean-François Copé, il n'y a rien d'attentatoire aux droits de l'Homme et il est à des années lumières du saut dans l'inconnu qui consisterait à voter des lois d'exclusion et à vouloir s'isoler par rapport à l'Union européenne du point de vue économique et social comme le préconise Marine Le Pen.
Ensuite, faisons litière du pseudo clivage qui existerait entre les deux protagonistes. Ce qui sépare Copé de Fillon, c'est le style. Ce n'est pas négligeable mais ce n'est pas fondamental. Ils s'accordent en fait sur des programmes très voisins, sans qu'on puisse dire en vérité lequel est le plus à droite, ce qui est souligné par les observateurs avertis. La sensibilité de Copé est plus populaire (et non populiste) ; celle de Fillon se veut plus responsable avec une expression volontiers modérée. Ces deux sensibilités ne traduisent pas un affrontement que la base des militants refuse : elles appellent au contraire à une union qui jouerait des complémentarités. Car l'autre amalgamme entre la droite modérée et le centrisme, l'évolution de la société et le mirage Bayrou aidant, n'est aujourd'hui pas mieux fondé. Il y a bien quelques velléités d'aller se réfugier chez M. Borloo, cependant la confusion qu'il entretient avec la droite n'en fera jamais un pôle d'attraction suffisant. D'ailleurs le départ de l'aile modérée vers l'UDI largement construite dans cette perspective, signifierait un retour au jeu à trois avec le FN comme dans les années 80-90. Dangereux et irresponsable.
Et surtout, l'UMP, même endettée, détient le trésor de guerre, support nécessaire à toute action politique ; la quitter c'est s'en priver.
Il manque un rassembleur. Ce sera donc une "régence".
Le problème, c'est que le vote du 18 novembre n'a pas permis à l'un ou l'autre de jouer le rôle de rassembleur. Les événements intervenus depuis les disqualifie quelle que soit la suite et quel qu'en soit le responsable. On se contentera de dire que les torts sont partagés. c'est évidemment une erreur de chercher à aggraver les clivages à droite l'un en dénonçant la droite molle, l'autre en instruisant le procès en diabolisation.
Le plus grave dans cette affaire, c'est que l'UMP a grillé à cette occasion un de ses prétendants sérieux et reconnu pour la présidentielle de 2017. Le discours de rassemblement de François Fillon a essuyé une double défaite ; non seulement il n'a pas convaincu les adhérents du parti puisqu'il n'a guère dépassé les 50%, et sur ce même thème, il n'a été suivi que par 70 députés sur près de 200. En ayant recours à l'arbitrage de Nicolas Sarkozy, à qui le peuple UMP est resté viscéralement attaché, celui qui survivra de l'épreuve ne pourra donc exercer qu'une "régence". .. en attendant le retour de l'aigle. Le problème du leadership reste entier et la figure tutélaire de l'ancien président, serments d'allégeance compris, n'a pas fini de hanter les esprits.
A droite, oui, mais le "rassemblement" jusqu'au centre.
Néanmoins l'élection a confirmé un ancrage un peu plus à droite de la base militante, correspondant à la droitisation progressive de la société. Cela n'a rien de surprenant. On peut nier le fait. Il continuera d'être une réalité qui va jusqu'à inquiéter M. Rebsamen. Le parti doit concilier le discours national-sécuritaire qui est attendu par une partie importante de son électorat et son projet européen et libéral sans lequel il ne peut prétendre jouer un rôle sérieux à la fois national et international. Le "Régent" aura donc à refaire de l'UMP le creuset de toute la droite française. Celle-ci ayant en partie échoué, depuis 10 ans, à enrayer la poussée du Front National et à empêcher sur son autre aile la reconstitution d'un parti centriste, la réconciliation entre copéistes et fillonnistes n'est pas seulement un moyen de préserver le parti, elle est la condition de la reconquête. Chacun devrait donc penser qu'il ne sert à rien de vouloir humilier l'autre. Le "Régent" devra être à la fois "rassembleur" et "décomplexé". Il aura la mission de fédérer toutes les sensibilités du parti, ce qui va au-delà de la simple reconnaissance des "mouvements" sur lesquels les adhérents se sont prononcés. Si se garder au centre est pour l'UMP une urgence stratégique, regagner à droite est un impératif électoral. D'ailleurs, il n'y a pas besoin d'être bien malin pour comprendre qu'une victoire contre la gauche aux municipales de 2014 et aux élections suivantes, ne se fera pas sans le renfort au 2ème tour d'électeurs ayant un jour glissé un bulletin Le Pen dans l'urne, à moins de s'accommoder de voir le parti d'extrême droite à 25 ou 30% !
La "synthèse" est donc nécessaire. Cette synthèse est d'autant plus vitale que sans elle, l'UMP restera Une Machine à Perdre. Il semble que le bon sens soit revenu aujour'dhui. Espérons qu'il permettra la réconciliation que tout le monde attend ! On ne leur demande pas de s'embrasser sur la bouche.