HISTOIRE
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ON SAIT OU PASSE LE POGNON !

Beurre

 

Macron est un saint ! Circulez, il  n’y a rien à  voir et si vous osez lui demander quelques comptes sur ses agissements ou sur ses décisions, c’est que vous avez un très mauvais esprit et que vous sombrez dans les plus sordides arguties politiciennes. Et pourtant, après Alstom, Benalla, voici McKinsey.  Désolé de décevoir les macronistes outragés, mais cette affaire contient tous les ingrédients d’un scandale d’Etat : collusion d’intérêts, dilapidation de l’argent public,  communication de données stratégiques à un cabinet privé étranger, et cerise sur le gâteau optimisation fiscale complaisante.

Le Sénat a encore fait des siennes.

Selon la macronie, le voilà transformé en officine chargée de discréditer le président de la  République par la fabrication d’allégations mensongères.  Et voici Gérard Larcher devenu le diable   animé par la panique … Tragique inversion des rôles à la manière poutinienne. La Haute Assemblée ne fait que son travail de contrôle parlementaire et heureusement qu’elle est là, puisque l’Assemblée Nationale est transformée en paillasson par la grâce de son groupe majoritaire. Ceux qui connaissent le président du Sénat savent  quelle haute idée il se fait de sa fonction et de la séparation des pouvoirs. Le premier souci qui ressort de ce rapport sénatorial, rendu public le 17 mars, concerne la place qu'ont pris les cabinets de conseil dans la fabrique des politiques publiques. Ainsi, les sénateurs expliquent que « le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe », ces cabinets étant pour les sages « au cœur des politiques publiques ». À tel point que les parlementaires évoquent une situation de « dépendance » de l'Etat envers ces cabinets. Dans leur rapport, les sénateurs mettent également en avant l'explosion des dépenses liées au conseil dans les différents ministères. En 2021, le gouvernement Castex a ainsi dépensé la somme de 893,9 millions d'euros contre 379,1 millions en 2018, plus du double. Ce qui pose question : mais à quoi sert donc notre  haute fonction publique si elle n’a pas en son sein les compétences pour mener  à bien toutes ces études ?  A quoi sert-il d’avoir un million de fonctionnaires en trop par rapport à nos voisins européens, en proportion de leur population ?

Mckinsey dans le collimateur.

Parmi ces cabinets figure McKinsey, une entreprise américaine qui possède plusieurs filiales en France, dont les deux principales « McKinsey & Company Inc. France et McKinsey & Company SAS ». Ces dernières ont été sollicitées par l’Etat pour différentes missions de conseil, notamment sur la réforme des APL, la réforme des retraites ou plus récemment sur la gestion du coronavirus. Pendant la crise sanitaire, le gouvernement aurait dépensé plus de 12 millions d’euros pour s’offrir les conseils de McKinsey sur la campagne de vaccination, affirment les sénateurs.

On peut déjà voir dans ce choix une collusion d’intérêts.

En effet, ce même cabinet aurait participé « gracieusement » à  l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron  en 2017, en collaboration avec l’institut Montaigne. De là à voir dans les nombreux dossiers qui lui ont été confiés, un  possible « renvoi d’ascenseur »… Ce qui expliquerait aussi la myopie du fisc, habituellement plus sourcilleux sur le paiement des impôts. Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans, alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés. D'autant que la maison mère se trouve au Delawere, considéré par l'OCDE et l'article 238-A de notre Code des impôts comme disposant d'un « régime fiscal privilégié »propre à focaliser l'attention française. « Toute société transférant de l'argent » dans ces lieux doit « prouver que sa transaction n'est ni anormale ni exagérée » et qu'à défaut, « elle est passible d'une retenue à la source en France de 33% ». Les « redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère » auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Ces redevances, également appelées « prix de transfert » sont en principe, strictement contrôlées par la DGFiP. Or ici, ni « accord préalable de la DGFiP », ni « document de synthèse de quatre pages » expliquant comment la société effectue ses calculs, comme c'est pourtant exigé. Rien de tout ça n'a été fait. 

Certaines études ont utilisé des données stratégiques.

Les thématiques sur lesquelles le gouvernement a fait appel à McKinsey sont extrêmement variées. Des contrats posent question sur leur pertinence et leur utilité peut être contestée. Celle sur la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid pour 12,33 millions d'euros a forcément  entraîné la communication de nos données de santé qui ont un intérêt stratégique. C’est d’autant  plus choquant que  le cabinet est un organisme privé à but lucratif  et que ces données peuvent être revendues, si elles ne l’ont pas déjà été. On peut facilement  imaginer  l’usage qui  peut en être fait.   Quant à la gestion de  la  campagne vaccinale, les Français peuvent juger de l’efficacité des conseils qui ont  pu être donnés au gouvernement. Cela fait cher payé la pagaille  qu’on a vécu. C’est surtout une grave faute politique.

L’étude la plus immorale et la plus choquante.

La réforme du mode de calcul des APL a coût 3,88 millions d'euros pour aboutir à ce résultat que je qualifierai de débile : la  baisse de 5€ pour les étudiants. Pendant qu’on serre la vis à ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent, d’autres se gavent à 2 000 ou 3 000€ par jour ! Immoral et choquant.

On oubliera de parler de l'organisation d'un colloque international commandé par l'Education nationale (496 800 euros) qui a finalement été annulé à cause du Covid. Mais qui a été payé, évidemment. Et puis ce rapport en vue de préparer la réforme des retraites qui avait également été réalisé, pour 950 000 euros, alors que cette dernière a été reportée. On sait pourquoi,  maintenant, personne n’y comprenait rien !

Emmanuel Macron a répondu vivement aux accusations selon lesquelles son gouvernement a utilisé trop souvent des cabinets conseils à un prix élevé. Il a affirmé que la contribution de ces cabinets, tous triés sur appels d’offres, donc en concurrence, était moins fréquente que lors des mandats précédents. On comprend  qu’il soit agacé, mais les faits disent le contraire  et les documents  sont là  qui le prouvent. Oui, l’affaire McKinsey est un scandale qui intéresse les Français, car  c’est d’argent  public qu’il s’agit ! Et on voit bien de quel côté est  le mensonge.

 


APPEL A VOTER PECRESSE

Cinquième République

 

On y est, la campagne officielle est lancée. Douze prétendants se  pressent sur la ligne de départ, tous y croient,  mais  leurs chances sont très inégales. 

D’abord il y a les  inamovibles d’extrême gauche,  Arthaud et  Poutou  qui sont là surtout pour témoigner.  Il  y a  longtemps que  en dehors de  quelques endoctrinés, les Français n’écoutent plus leurs balivernes du 19ème siècle. Le nouveau venu  qui  réussit son entrée dans la  compétition, c’est  Fabien Roussel, le  communiste, personnage empathique, plein d’allant, bien que la tâche soit titanesque pour des idées qui n’ont plus cours. Il y a aussi l’inamovible  de  la droite de la droite, Dupont-Aignan qui ne comprend toujours pas qu’il ne fait qu’affaiblir son camp. Pour clore le club  des  « petits » que les sondages cantonnent à moins de 5%, on trouve la  candidate du PS, Anne Hidalgo  dont l’essentiel de l’électorat est parti chez Macron, et le rocailleux Jean Lasalle enfoui dans sa  France profonde, tellement  profonde qu’il  n’arrive pas à en émerger.

Vient ensuite Yannick Jadot pour les Verts. Il a exclu de sa campagne la féministe extrémiste Sandrine Rousseau qui plombait son élan, mais le mal est fait. On a connu les écolos en meilleure forme. Le peloton de tête doit vivre avec  un électorat agité de mouvements incertains et fluctuants. On note  la montée régulière de Jean-Luc Mélenchon qui voudrait bien nous refaire le coup de 2017 ; son talent de tribun réussit à accoler à ses insoumis des orphelins de la gauche et des jeunes attirés comme des  papillons par la lumière d’un réverbère.

A contrario, Eric Zemmour ne semble pas retrouver le souffle qui avait marqué son entrée en campagne. Il faut dire qu’il a accumulé bévues  et  énormités, et ses sympathies poutiniennes, mêmes reniées, lui coûtent cher. Il ne tardera pas à découvrir, comme d’autres naguère, que les grandes foules ne font pas les urnes pleines. En plus il a raté sa manœuvre : au lieu de déstabiliser Marine Le Pen, il lui sert de repoussoir si bien qu’elle passe pour modérée, filon qu’elle exploite habilement ce qui lui permet de garder une position pour le moins inespérée.  

Quant à Macron, il est fidèle à lui-même ; il s’est enfin décidé à faire campagne, enfonçant les portes ouvertes, piochant ici ou là dans le programme des autres au gré de la démagogie électorale, accumulant les promesses dont on sait, plus que jamais avec lui, qu’elles n’engagent que ceux qui les écoutent. La crise ukrainienne lui offre une opportunité inespérée d’apparaître comme le rempart qui protège les Français et reconnaissons lui son talent de communicant pour en tirer le meilleur parti. Mais son bilan ne plaide guère pour lui et ses postures droitières  ne doivent pas faire illusion.

Reste  le cas de Valérie Pécresse. Certes, elle a raté son zénith, mais depuis elle n’a enchaîné que des bonnes prestations. Elle fait une campagne énergique, elle a le meilleur programme de loin, complet et financé. Il lui manque un coup de pied au cul à son électorat qui se disperse  avec une prédisposition évidente à être cocufié. Alors je vais faire  appel à celui qui reste son principal inspirateur, puisque le Nicolas reste muet.

« Françaises, Français, c’est moi, le grand Charles qui vous parle de là-haut ! Je reviens vers toi, cher et vieux pays,  il faut bien que je me dévoue puisque celui qui devrait se remuer semble manquer de courage. Le 10 avril,  le destin de la France se jouera  et  votre vote sera décisif.  Il importe que la  candidate qui porte  nos idées de toujours soit  mise en position de l’emporter. C’est elle qui montre le chemin, celui du rassemblement du peuple français, c’est celui d’une France généreuse et ouverte mais ferme sur son identité et ses principes, c’est  celui du rétablissement d’un Etat régalien, respecté et  juste,  c’est celui de l’effort pour le redressement de notre économie et de nos finances, c’est le chemin de la France, de la seule France qui vaille, de la vraie France ! »

Vous m’avez compris !

 


TRISTE BILAN (4) La démocratie en panne

Elysée

 

Notre démocratie ne va pas bien, et le principal symptôme du mal qui la ronge, c’est la progression du taux d’abstention qui ne fait que traduire le désintérêt d’un grand nombre de nos concitoyens pour l’acte essentiel qui la fonde, le vote. Jusque-là, l’élection présidentielle était restée relativement préservée. La désignation du chef de l’Etat permettait de rassembler des suffrages en nombre suffisamment significatif. Mais cette fois-ci, toutes les conditions semblent réunies pour dégoûter ceux de nos concitoyens qui restaient encore attachés à la possibilité d’exprimer leur choix par un bulletin déposé dans une urne.

Jupiter et la verticalité.

Certains attendaient beaucoup du président sortant. Sa jeunesse, sa volonté de renouveler le fonctionnement de notre démocratie par un dépassement des clivages traditionnels avaient suscité de l’engouement dans quelques strates de notre société. Aussi le désenchantement n’a pas tardé à se faire sentir devant la verticalité d’un pouvoir qui s’est voulu d’emblée jupitérien, transformant une majorité élue à l’Assemblée nationale en rassemblement d’ilotes et renforçant les prérogatives d’une caste technocratique qui n’en demandait pas tant. Se sont ajoutées des maladresses liées à l’inexpérience de l’exercice du pouvoir et la méconnaissance des rouages de transmission souvent pris pour du mépris par les collectivités territoriales et les syndicats, des propos peu amènes à l’adresse du peuple qualifié « d’ignorants », de « gaulois réfractaires », de « gens qui ne sont rien »… Le tout accompagné par des affaires le touchant  des ministres et l’une lui-même de près sans qu’il en prenne tout de suite le caractère indécent, avec le cas de M. Benalla : « qu’ils viennent me chercher ! » avait-il proclamé devant ses députés réunis en hâte.

Le « en même temps ».

L’autre ingrédient qui a provoqué trouble et désamour aura été la doctrine dite du « en même temps » qui manifestement a conduit à la paralysie plus qu’elle n’a produit l’élan que le peuple attendait. On s’aperçut rapidement que le clivage droite-gauche n’avait pas disparu  et même qu’il s’exprimait au sein d’un groupe où le malaise s’installa, au point que des députés firent sécession en nombre suffisant pour fonder des groupes distincts, refusant de marcher au pas au sein de Lrem et revendiquant une autonomie de décision. Emmanuel Macron n’a pas compris l’équilibre de nos institutions, n’a pas saisi le rôle complémentaire au pouvoir central que jouent les collectivités,  n’a pas vu que le Sénat pouvait constituer un puissant contre-pouvoir qui l’a obligé à renoncer à la limitation du droit d’amendements. Celui qui voulait faire respirer la vie politique a renoncé à diminuer de 30% le nombre des parlementaires, un vrai faux problème quand on connait le coût basique de nos assemblées (5€ par an par habitant pour le Sénat), et la « participation citoyenne » qu’il voulait favoriser a débouché sur une « commission climat » à la légitimité douteuse dont les conclusions se sont avérées inapplicables pour la plupart. Le grand chantier institutionnel n’a jamais abouti, interrompu par l’affaire Benalla, puis par la crise des « gilets jaunes » et le « grand débat » dont les cahiers de doléances ont d’ailleurs été soigneusement enterrés, et enfin la pandémie du covid. De la même façon, l’instauration de la « proportionnelle » chère à François Bayrou n’a jamais pu voir le jour, et c’est tant mieux, même si une réflexion doit continuer à être menée sur ce sujet. La « société de l’abstention » ne pouvait pas trouver dans cette gouvernance matière à adhésion à la vie démocratique.

Le débauchage.

La volonté d’affaiblir les partis politiques traditionnels pour faire table rase de « l’ancien monde », alors que ceux-ci ont un tissu d’élus à travers tout le territoire propre à irriguer la vie démocratique, s’est traduite par la pratique du débauchage.  Ce pouvoir au visage de Janus, tantôt de droite, tantôt de gauche, dont on cherche vainement la ligne directrice autre que celle de l’opportunisme, s’est appliqué à séduire des personnalités aussi bien chez les gens de gauche que chez ceux de droite. Ainsi on a vu une partie du centre droit se constituer en appoint « constructif » à la majorité, on a vu Edouard Philippe constituer son propre parti en restant dans un soutien à l’Elysée suffisamment ambigu au cas où, on a vu récemment Marisol Touraine et Elisabeth Guigou venir faire allégeance « en même temps » qu’un Eric Woerth qui pourtant n’avait pas eu de mots assez durs pour condamner celui qui avait cramé la caisse ! Quoi de commun entre une ancienne ministre de la santé représentant une gauche sectaire inflexible avec un libéral attaché à l’orthodoxie financière des comptes publics ? La Majorité macroniste devient une « auberge espagnole ».  Par contre, je constate que ces comportements dégoûtent un peu plus les électeurs qui y voient davantage la recherche de la satisfaction d’intérêts personnels que le souci de défendre des convictions et le celui de l’intérêt général. La confusion qui en découle n’est pas bonne pour la démocratie qui a besoin de clarté pour permettre des choix « éclairés » !

L’enjambement de l’élection.

La cerise sur le gâteau est fournie par la présidence française de l’Union européenne et la guerre en Ukraine. Reconnaissons à Emmanuel Macron le talent pour profiter des opportunités. Comme tous les sortants, il n’a pas envie de faire campagne sur son bilan, d’autant plus que celui-ci est mauvais à bien des égards. La situation internationale et les obligations qu’elle lui impose lui évitent donc de s’appesantir dessus. Mais pis, il essaie de se dispenser de faire campagne, limitant au maximum ses interventions, les événements lui offrant une stature qui lui permet de dominer la compétition. La confrontation est donc minimale et cela ne peut que lui profiter, d’autant plus que les bruits de bottes couvrent largement le brouhaha des onze autres candidats devenus complètement inaudibles. L’anxiété qui a gagné les Français font qu’ils ont la tête ailleurs. Emmanuel Macron compte se faire réélire à moindres frais. Mais ensuite ?  Qu&nd les urnes sont boudées, souvent c’est la rue qui parle !

La démocratie, pire régime…

… à l’exclusion de tous les autres ! Si le régime représentatif  semble escamoter le visage social et politique du pays, si nos concitoyens sont désabusés, c’est en partie à cause des pratiques dénoncées ci-dessus. C’est aussi  la fatigue, l’habitude, la croyance en son éternité, la colère aussi, qui nous portent à n’en voir que les limites. Aucun modèle démocratique représentatif n’est parfait. Pourtant si on veut bien y regarder d’un peu plus près, le sentiment de trahison par les élites qui sous couvert de souveraineté du peuple  gouverneraient pour le compte d’une aristocratie qui se « gaverait », est en réalité essentiellement alimenté par ceux qui veulent l’abattre et admirent par ailleurs des régimes autoritaires où les libertés fondamentales sont bafouées. Quoi qu’on en pense, notre démocratie tient bon, et si Macron est parfois ressenti comme un « dictateur », cette outrance tomberait d’elle-même par la seule vertu de nos bulletins de vote qu’il suffit de glisser dans une urne. Quoi qu’on en pense, notre démocratie tient bon. Ne nous comportons pas comme des enfants gâtés aveugles à la chance qui est la nôtre. Au lieu de nous contenter des comportements de consommateurs critiques du résultat d’élections qu’on a boudées, mais toujours prêts à demander un passe-droit ou à profiter d’une prestation, ne serait-il pas plus efficace de nous intéresser aux programmes des candidats, car ils en ont, car ils ont des convictions, car ils ont des projets, car ils réfléchissent et travaillent à trouver des solutions… La démocratie exige un effort de chaque citoyen. La guerre en Ukraine nous permet de voir mieux, si on veut bien, ce qu’apportent de précieuses garanties notre vieille démocratie bien ancrée dans ses fondamentaux : vraie élection, pluralisme effectif, procédures loyales que les citoyens peuvent surveiller. Bien des peuples, même en Europe, voudraient être à notre place !

Ce quinquennat a mis la démocratie un peu plus en panne. Il ne tient qu’à nous qu’elle redémarre ! En votant pour Pécresse, par exemple...

 

 


TRISTE BILAN (3) Le délitement de l’économie

Récession

Les  quelques corrections apportées au cours du quinquennat, notamment en matière d’imposition des entreprises, avec la mise en place de la flat taxe à 30% sur les revenus du capital, la pérennisation du CICE, la baisse de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%, diminution de 10 milliards sur les impôts de production, n’empêchent pas la France de rester la championne des taxes et des  prélèvements. Si pour notre économie, ces allègements ont été les bienvenus, ils  n’ont pas  permis d’inverser la  tendance au déclassement, face  à  la concurrence  mondiale et même de nos partenaires européens.

Le poids des deux dettes.

Tout le monde connait le montant de la dette qui frise désormais les 3 000 milliards d’euros, mais  à l’inverse, l’endettement extérieur de la France n’est jamais évoqué, même quand on annonce le déficit commercial historique à 85 milliards d’euros. Peut-être parce que le  pays est dans le rouge depuis près de vingt ans, à force d’importer  plus qu’il n’exporte et de vivre à crédit. Pour la banque de France, la « position extérieure » de la France affichait un solde négatif de près de 700 milliards d’euros à la fin de 2020. La totalité des créances de la maison France, de tous ses résidents, ne couvre pas ses engagements vis-à-vis de l’étranger. C’est un record historique absolu, 30,2% du PIB. Ce trou énorme s’explique par trois mouvements de fond : les déficits successifs annuels des paiements  courants, les déficits publics dont la bonne moitié est financée par des non-résidents,  et aussi par les effets de la mondialisation accélérée de notre économie ce qui se traduit par des investissements transfrontaliers massifs, réels et financiers, dans les deux sens.  Mais là encore, si nous engrangeons 476 milliards d’euros, nous sommes débiteurs nets de 976 milliards. Voilà des déficits jumeaux, finances publiques et échanges extérieurs, qui ont pour conséquence un endettement dans les deux registres interne et externe. A titre de comparaison, la position extérieure nette de l'Allemagne à la fin décembre 2020 est créditrice de 2 077 milliards d'euros !... 

La France toujours championne d’Europe.

Malgré les efforts accomplis sous le quinquennat, la France reste la championne d’Europe des impôts sur les entreprises. Les impôts de production pèsent encore 120 milliards contre 27 milliards en Allemagne, selon l’Institut Montaigne. Cela explique que la réindustrialisation est plus dans les discours que dans la réalité, alors que l’importance du sujet de la fiscalité semble encore sous-estimée par la plupart des candidats à l’élection. Pourtant, une baisse de ces impôts constitue  l’une des principales solutions pour restaurer les gains de compétitivité nécessaires au renforcement de l’industrie française.

La compétitivité en berne.

Dernièrement, j’expliquais que « la ­solide croissance économique ­française »  enregistrée l'année dernière était bâtie sur du ­sable. Le dernier rapport de Rexecode en apporte la confirmation : creusement du solde des échanges de biens et services au sein de la zone euro, dégradation des parts de marché à l'export, attrition du nombre des entreprises indus­trielles en France…  Voilà autant d’indicateurs qui viennent contredire les discours triomphants sur l’attractivité de notre pays. Par définition, la compétitivité d'un pays ne se mesure pas dans l'absolu. Elle est toujours relative à celle de ses partenaires. Et les gains de compétitivité sont un jeu à somme nulle. Autrement dit, de bons résultats obtenus sur le sol national se transforment en gains uniquement si les autres pays font moins bien. Or, durant ces deux dernières années marquées par la pandémie, la compétitivité française semble s'être effondrée vis-à-vis de ses pairs. Ainsi le dramatique creusement de notre déficit commercial ne s'explique pas ­uniquement par l'envolée des ­importations. La part des exportations françaises dans les ­exportations mondiales, qui se maintenait légèrement au-dessus de 3 % de 2012 à 2019, a en effet décroché à 2,7 % en 2021. Le mouvement est encore plus ­flagrant au sein de la zone euro au sein de laquelle les exportations françaises de biens représentent désormais moins de 13 % du total. La baisse des exportations ­concerne toutes les catégories de biens et services et la part de la valeur ajoutée de l'industrie ­manufacturière hexagonale dans celle de la zone euro n'a cessé de reculer au bénéfice ­notamment de l'Allemagne. Elle est passée de 17,9 % en 2000 à 14,7 % en 2019 puis 13,9 % en 2021. Il faut donc  absolument poursuivre les efforts sur le terrain de la compétitivité-coût, en baissant en priorité à nouveau les impôts de production. Malgré une ­première baisse en 2021 de 10 milliards d'euros, ces impôts demeurent plus élevés d'une trentaine de milliards que la moyenne de la zone euro. 

Le défi de la réindustrialisation et de la transition énergétique.

On ne peut pas réindustrialiser la France tout en baissant notre production de CO2. La France est déjà plus que bonne élève grâce au nucléaire, avec quatre tonnes de CO2 par habitant (quand l’Allemagne est à 6,6 tonnes). Rien que depuis le «Grenelle de l’environnement» de 2008, près d’une douzaine de lois ont été adoptées contribuant à réglementer bon nombre d’activités : agriculture, transports, construction, commerce, santé, aviation, recherche, etc. On ne peut pas préserver le pouvoir d’achat des Français en augmentant la fiscalité carbone, qui frappe les carburants, le chauffage au gaz ou au fioul, alors que les alternatives ne sont pas possibles partout sur le territoire (transports en commun) ou ne sont pas bon marché (véhicules électriques). Déjà, la fiscalité environnementale a bondi en dix ans de 39 milliards d’euros par an à 60 milliards d’euros. Et nous sommes le seul pays qui fait payer de la TVA sur les taxes, une aberration qui coûte aux Français environ 10 milliards d’euros de trop par an.

On ne peut  pas appeler de ses vœux le retour des usines dans notre pays tout en maintenant des normes environnementales surabondantes (sur l’hydrogène notamment) qui rendent très difficile leur ouverture : la lourdeur des procédures d’instruction des projets industriels prend neuf mois pour les seules procédures environnementales, outre les procédures en matière d’urbanisme ou d’archéologie. Alors que nous allons vers une électrification massive de notre économie qui va induire la nécessité de produire 60% d’électricité de plus qu’aujourd’hui, la politique énergétique de la France a été mise en danger. La montée en charge des énergies renouvelables a entraîné des surcoûts liés à l’intermittence et à l’équilibrage du réseau alors que la hausse des taxes (la fameuse taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité, TICFE) et la flambée des prix du gaz ont aggravé la situation. Et la déstabilisation s’est poursuivie avec la fermeture de Fessenheim.

La transformation de notre économie pour parvenir à un horizon décarboné en 2050 demandera des investissements massifs. Les investissements, publics et privés, nécessaires ont été estimés par l’Institut de l’économie pour le climat à 44,7 milliards d’euros, soit 1,8% du PIB. Il faut ajouter les investissements liés aux surcoûts imposés par les nouvelles réglementations (à terme, près de 100 milliards d’euros par an, soit 4% du PIB). Sans compter avec l’inflation que cette  transition écologique génèrera forcément. Dans un pays qui tutoie déjà les sommets en matière de dépense publique avec plus de 59 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2021, et de fiscalité, dont les entreprises sont endettées comme jamais, nous ne pourrons pas assumer plus de normes, plus de taxes, plus d’inflation des prix de l’énergie. Au contraire, il faudra simplifier, alléger, dans tous les domaines. Pendant les dix dernières années, beaucoup de temps a été perdu.

Comme on le voit, le  « dur » est devant nous.  Le  « en même temps » n’est plus de mise. Il n’y a guère que le projet de Valérie Pécresse qui propose un chemin courageux mais réaliste  pour y faire face.

 


TRISTE BILAN (2) La dette et les déficits

Dette publique

 

« L’oracle » a parlé pendant quatre heures  pour présenter son projet. Mais il y a des sujets qu’il s’est bien gardé d’aborder.  Et parmi eux, celui de nos finances publiques. Et pour cause ! Certes son ministre des finances s’est employé à rendre la mariée présentable en mettant en avant les baisses  d’impôts réalisées,  le taux de croissance et les chiffres du chômage. Un habillage qui frise l’escroquerie.

Parce que la France a continué de décrocher par rapport aux autres pays.

Elle occupe en 2020 le 23ème rang mondial en richesse par habitant. Elle ne s’est pas réindustrialisée : 3,2 millions d’emplois salariés dans l’industrie en 2017, 3,1 millions en 2020 (contre 5,5 millions en 1980). Près d’un million d’entreprises ont été créées en 2021 mais il s’agit à 90 % d’entreprises comprenant un seul salarié car créer une entreprise en France se heurte en effet aux repoussoirs de la fiscalité et des normes. Elle a en 2020 le plus important déficit commercial de l’Union européenne, soit 82 milliards. Au cours des 20 dernières années, les entreprises françaises ont investi deux fois plus à l’étranger que les entreprises étrangères ne l’ont fait en France. Et il y aurait beaucoup à dire pour nuancer le cocorico qui vient d’être poussé quant à l’attractivité de notre pays.

Les Français, au quotidien ressentent un sentiment d’appauvrissement : salaires bas, pensions figées, indice des fonctionnaires gelé depuis près de six ans … Eh bien, ce n’est pas qu’un sentiment, c’est une réalité, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 39 030 euros par habitant de richesse nationale en France… loin derrière l’Allemagne qui est à 46 208 euros. La France n’est plus dans le groupe des sept pays riches de l’Europe du Nord qui sont en moyenne à plus de 63 000 euros de richesse par habitant. Si l’on ne prend que les 11 pays historiques de la zone euro de 1999 (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal), seuls l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont derrière nous. Au niveau mondial, la France décroche aussi par rapport aux grands pays. Dans les années 1980, la France était 11e. Elle est maintenant 23e!

Parce que la France reste la championne des impôts et des taxes !

En 2019, 483 au total, soit 214 impôts, 159 taxes et 110 cotisations. La France est le seul pays où l’on paye des taxes sur les taxes. Les impôts directs des ménages sont passés de 250 milliards en 2017 à 275 milliards en 2019. Ils ont augmenté plus vite que le revenu disponible et les plus riches n’ont pas été avantagés le dernier décile paie 10 milliards de plus, l’augmentation de la CSG/CRDS en étant la cause… Les entreprises ne sont pas à meilleure enseigne : le supplément de prélèvements obligatoires par rapport aux autres pays de la zone euro ne s’est que légèrement réduit, passant de 158 milliards à 155 milliards d’euros, entre 2017 et 2019…

Mais le sujet principal reste celui de la dette et des déficits.

En matière de dépenses publiques, la France détient le record européen avec 60,7 % du PIB en 2021. L’État ne les a pas réduites auparavant comme Emmanuel Macron l’avait promis lors de la campagne présidentielle de 2017. Sa bureaucratie a un coût : 650 milliards d’euros en 2018, soit 27 % du PIB, quand la moyenne des pays européens (21 pays) est de 23,6 %. Ce qui représente un surcoût de 84 milliards d’euros par an dû à la mauvaise organisation et à la sous-productivité de l’administration française… La croissance représente environ 170 milliards d’euros supplémentaires de richesse. Très bien, sauf que le déficit public atteint 175 milliards d’euros. C’est la croissance à crédit : plus on dépense d’argent public, plus on gonfle la richesse nationale. Sauf qu’en même temps, ça gonfle aussi la dette qui  a augmenté de plus de 700 milliards sur ce quinquennat. La relance, dont Bruno Le Maire est le ministre, s’est traduite par une croissance de 6 % en 2021 due pour la plus grande part à des dépenses publiques de fonctionnement, la part des investissements publics n’étant que de 0,4 % sur ces 6 %. Comme le souligne Agnès Verdier-Molinié, « il ne faut pas être un grand mathématicien pour comprendre le problème ! » Et qui plus est le taux d’endettement du secteur privé  non financier en France au dernier trimestre  2020  a considérablement augmenté pour atteindre  un record  de 156%  du PIB. Au total l’endettement s’élève à quelque 270 % du PIB, juste derrière la Grèce (330 % du PIB)…

C’est l’un des sujets les plus inquiétants pour l’avenir.

 À 2950 milliards d’euros, la dette publique française, qui représente désormais 114% du produit intérieur brut (PIB), atteint un niveau inégalé dans l’histoire de la Ve République. Notre dette - dont la Chine détient entre 200 et 300 milliards d’euros, ce qui nous place dans une embarrassante situation de dépendance, va devenir notre boulet et celui des générations qui suivront.  Nous allons devoir continuer à emprunter dans les années à venir, à hauteur de 1 milliard d’euros par jour, pour faire «rouler» la dette, c’est-à-dire ne pas rembourser le capital emprunté sur les marchés quand sonne l’heure de l’échéance. Sans compter qu’au premier mouvement sur les taux d’intérêt, qui est d’ailleurs déjà engagé, la situation va se corser. La France va payer cher sa politique du « quoi qu’il en coûte ». Aucun de nos partenaires européens ne se trouve aujourd’hui avec plus de 700 milliards de dette en plus en cinq ans. Nous sommes aujourd’hui le premier emprunteur de la zone euro. Sans l’action de la BCE, qui rachète nos dettes, nous serions dans une situation financière dramatique.

Ce qu’il conviendrait de faire.

Assainir la situation devrait  être une évidence. Pourtant cela ne semble pas être  la priorité de la  plupart des candidats, à commencer par le favori des sondages. Electoralement, on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Et pourtant, il est urgent  d’équilibrer les comptes de la nation, en baissant les dépenses publiques entre 80 et 100 milliards d’euros et les impôts de 60 à 70 milliards à l’horizon 2030. L’effort à faire n’a rien d’impossible: il a été accompli avec succès par certains de nos voisins du nord de l’Europe. Si la France était dans la moyenne de la zone euro, elle dépenserait 262 milliards d’euros de moins par an et taxerait pour 155 milliards de moins les Français et leurs entreprises. Mais pour cela, il faudrait remettre la France au travail. En optant pour la mise à l’arrêt de l’économie française et une politique d’open bar en matière de dépenses publiques, le gouvernement a profondément contribué à la dévalorisation de la valeur travail. L’idée est désormais solidement ancrée dans les esprits que l’État peut tout payer pour les entreprises ou les salariés en chômage partiel. Par ailleurs, durant ce quinquennat, la France ne s’est pas réindustrialisée comme il aurait été urgent de le faire. Le gouvernement préfère se servir de l’inflation, tout en faisant mine de la contenir. Beaucoup de nos concitoyens ne font pas le lien entre dette et inflation. On s’assoit sur la dette, mais on s’envole sur l’inflation. Parce que tout est lié : on a de l’inflation parce qu’on a arrêté l’économie énormément, et  cet argent qui manque, on va l’amortir avec l’inflation. C’est un impôt caché  qui explique que les États ont tout intérêt à laisser filer l’inflation. Elle permet de faire baisser statistiquement la part de la dette dans le PIB. Par contre  elle ruine les épargnants et entraîne la hausse du coût de la vie. Comme l’Etat a pris la mauvaise habitude de financer la hausse du pouvoir d’achat, à crédit, le cercle vicieux de la dette n’a pas fini de tourner.

Doit-on faire confiance  au même, alors que nous connaissons ses mauvaises habitudes ?  Force est de reconnaître que le projet qui permettrait de mettre fin à cette mécanique désastreuse par des réformes courageuses, c’est celui de Valérie Pécresse.  Il suffit d’en  prendre connaissance. Il promet plein de choses, trop de choses diront certains…sauf qu’il est entièrement financé   et qu’elle a l’habitude de mettre en application ce qu’elle annonce.  Le 10 avril, pensez-y !

 


TRISTE BILAN (1) La sécurité

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L’Ukraine écrase tout, après la pandémie.  Le temps consacré à l’actualité politique la fait passer au second plan et les programmes des candidats sont évoqués au compte-goutte quand ils ne sont pas   sciemment édulcorés ou oubliés. Puisqu’il  n’y a pas moyen d’avoir une confrontation avec le sortant pour parler du bilan de son quinquennat, faisons-le pour lui.

 

La sécurité, pour commencer.

 

Nous vivons dans une société dans laquelle la violence progresse et se diffuse. Et qu’on ne vienne  pas m’accuser de partialité, les constats observés s’appuient sur les chiffres fournis par le service statistique du ministère de l’intérieur pour la France  métropolitaine, tirés d’un rapport publié récemment : « Géographie de la délinquance à l’échelle communale ». Violence et agressions, cambriolages, violences intrafamiliales, … ces statistiques nous livrent un palmarès de la délinquance, ville par ville, pour finalement dessiner un bien triste bilan.

Les  cambriolages touchent tous les types de communes.

Ils constituent la forme de délinquance la plus "équitablement" répartie sur le territoire. Le taux ne varie que du simple au double entre petites et grandes villes. L’on ne sera pas surpris qu’ils soient statistiquement l’une des rares formes d’insécurité qui aura baissé ces dernières années, le confinement étant la principale raison. 

La délinquance.

Pas d’étonnement non plus pour découvrir que la majorité des actes de délinquance commis en France métropolitaine se concentrent dans les grandes villes et les villes touristiques. Les vols sans violence sont 12 fois plus nombreux, proportionnellement, dans les villes de plus de 100.000 habitants que dans celles de moins de 1.000 habitants. Pour les vols violents sans arme, c’est 75 fois plus. Si le nombre d’habitants semble déterminer la répartition géographique de la délinquance, l'étude fait apparaître des variations en fonction du type de délinquance. Le principal constat réside dans l’augmentation des violences contre les personnes.  Elles connaissent une hausse soutenue depuis le début du quinquennat. Avec 306 000 faits enregistrés, les « coups et blessures volontaires » (CBV) sont en progression de 31% depuis 2017. Comme le précise le ministère de l'Intérieur, ce sont les violences intra-familiales (VIF) qui, désormais, sont la composante principale des CBV, avec 157 500 faits (+14% par rapport à l'an dernier) et qui expliquent la majeure partie de la hausse du total des violences.  Là encore, sur ce dernier point, le confinement peut être incriminé.

La violence.

La violence  urbaine met  en lumière le climat d’insécurité dans les grandes villes  et même dans de nombreuses villes moyennes où le taux tourne souvent à plus de 70 agressions pour 1000 habitants. A Marseille, ville « laboratoire » macronienne pour l’insécurité, qui a bénéficié de renforts  très médiatisés, les cambriolages  ont progressé de 13% depuis 2017  et les violences dans l’espace  public ont grimpé de 10%. Certains penseront que c’est décourageant. L’insécurité n’est manifestement pas une simple question de renforts des effectifs de forces de l’ordre.   Autres  chiffres qui interpellent : dans les communes rurales qui accueillent un tiers de la population métropolitaine, les forces de sécurité ont localisé en 2021 près du quart des violences sexuelles,  des  coups  et blessures volontaires intrafamiliaux et des cambriolages enregistrés. La France des campagnes et des bourgs, celle des  zones gendarmerie, connaît bien une délinquance  plus marquée où la drogue n’est pas rare. Ensauvagement, comme le précisent des sociologues.

Les homicides.

Quant au chiffre des homicides, un indicateur très fiable car il repose sur des constatations et non pas sur du déclaratif, on a enregistré 917 homicides en 2017, contre 1.026 l'année dernière. Et dans ce cas précis la hausse est quasiment constante sur l'ensemble du quinquennat, avec une augmentation de près de 12%.

C’est d’une reprise en main globale dont la société a besoin : éducation et impunité zéro nécessitent de mettre le  paquet sur l’intérieur, l’éducation et la justice.  Vaste programme.

Hausse de la délinquance numérique.

Par ailleurs, on constate également un glissement de la délinquance du monde physique vers le numérique avec +30 % pour les escroqueries depuis le début du quinquennat. Dans le détail, on constate que la moitié des victimes d'arnaques sont approchées sur Internet, la crise sanitaire ayant joué un rôle d'accélérateur.

 

C’est donc à une tâche de longue haleine que l’exécutif devra entreprendre avec  un programme global, une main qui ne tremble pas et  une volonté  ferme. Car  en même temps, il faudra  maintenir aussi la  vigilance  et la fermeté face  aux actes terroristes toujours possibles.

Faire mieux avec moins d’argent s’imposera au prochain président (e) et les résultats mitigés au regard des augmentations de dotations ne seront plus de mise. Ainsi, la Justice  dont le budget  a progressé de 22% voit ses indicateurs fondamentaux continuer à se détériorer en dépit de la hausse des moyens (Cour des comptes). Pas mieux pour le ministère de l’Intérieur pour la police nationale dont la masse salariale a progressé de 21% pour un coût qui atteint 10 milliards, sans que  les résultats qu’elle affiche en terme de présence sur le terrain ou d’élucidation des faits de délinquance ne connaissent d’amélioration significative quand ils ne se détériorent pas… Même reproche à l’Education, premier poste de dépenses de l’Etat avec 76 milliards d’euros, en dépit d’une progression de 6% sur le quinquennat, les résultats restent médiocres. Principal carence : la performance des missions qui est absente des débats et des arbitrages et l’empilage des dispositifs jamais remis en cause , même quand ils s’avèrent inefficaces.

Seul un projet qui rétablit le régalien dans sa fonction pleine et entière pourra obtenir des résultats tangibles. Je ne vois guère que celui de Valérie Pécresse qui s’en donne les moyens.

 


MESSAGE DE MALIKA SOREL

Malika sorel les dindons

La guerre écrase tout. La plupart des médias, même lorsqu’ils n’ont strictement rien de nouveau à apporter en termes d’information ou d’analyse, persistent à boucler sur l’Ukraine/Russie. Dans les faits, ils ont droit de vie et de mort sur les idées. Ce qui nous empêche de poser sur la table des sujets qui engagent pourtant la continuité historique de la France. Ces sujets font l’objet de mon nouveau livre Les dindons de la farce (Albin Michel).

Sur Radio Classique, le philosophe Luc Ferry dit de mon livre qu’il “est essentiel, remarquablement bien écrit” et que “c’est le meilleur livre qu’on puisse lire aujourd’hui sur les dangers de l’islamisation de la France et nos lâchetés.”

J’y dis un certain nombre de vérités, y compris sur le clientélisme politique qui a conduit au séparatisme. Là se trouve la raison pour laquelle la limitation drastique des entrées sur le territoire national devient une urgence absolue. J’y pointe également un certain nombre de faiblesses des sociétés occidentales, dont il convient de prendre la pleine mesure. J’y dessine la voie que nous devons collectivement emprunter si nous souhaitons sauver la France.

Seul le bouche à oreille pourra faire que les idées contenues dans mon livre parviennent à l’opinion publique. Aussi, je compte sur vous.

Et comme me répète avec constance un très proche ami Général : “haut les cœurs !”

Avec mon meilleur souvenir,

Malika

Donc, à lire absolument !


RETRAITES : MACRON RELANCE LA REFORME

Retraites

 

Le candidat Macron met à son programme une nouvelle mouture de la réforme des retraites, fondée principalement sur la prolongation progressive des carrières jusqu’à 65 ans. Ce faisant, il n’hésite pas  à marcher sur les plates-bandes de la droite LR, dont la candidate, Valérie Pécresse, a présenté une réforme des retraites très semblable. Ce n’est pas la première fois qu’il vient piocher dans le programme des  Républicains, c’est même devenu une habitude, et d’ailleurs le projet s’adresse essentiellement à l’électorat de droite que Macron va chercher sans vergogne. Cependant, si à bien des égards, ce recul de l’âge de départ s’impose, à la différence de Valérie Pécresse, la  question est : « la fera-t-il vraiment ? ». Reconnaissons  que le moment choisi pour l’annoncer est habilement politicien : Macron profite de l’effet  crise qui joue en sa faveur et qui le place au-dessus de la mêlée, ce qui  limite le risque car cette proposition est tellement explosive qu’elle pourrait réduire son avance sur les autres candidats.

Cela  n’empêche pas de regarder la réalité en face.

Les régimes de retraite perdront 10 milliards par an s’ils ne sont pas révisés.  L’impératif économique n’a donc pas changé et aucun président ne peut l’ignorer. D’ailleurs, cette réforme aurait dû être faite sous le quinquennat qui se termine. On a perdu un temps  précieux avec un projet non abouti en forme d’usine à gaz, auquel personne ne comprenait rien,  qui, au final, a terminé à la poubelle.  Il va donc falloir travailler plus longtemps, avec une trajectoire précise (65 ans d'ici à 2032), à l'instar de ce que prône peu ou prou Valérie Pécresse. « Plagiat », dénonce-t-on chez LR. Il y a une part de vrai, mais en réalité, et au-delà du calcul électoral, la France n'a guère le choix, alors que l'âge légal de départ (62 ans) se situe aujourd'hui bien en deçà de ce qui se pratique dans les autres pays européens. C’est que relever l’âge de départ est la mesure la plus efficace, en dépit des coûts induits, pour équilibrer  les comptes et faire des économies   au moment  où il existe un rare consensus transpartisan pour augmenter très fortement les dépenses : sécurité, éducation, santé, défense, dépendance, etc... le tout dans un contexte économique mondial inquiétant, et avec des finances publiques lestées d'un endettement record.

Sans surprise, les syndicats sont contre.

Evidemment, les syndicats et parmi eux, ceux qui demeurent le plus ouverts à une réforme des retraites comme par exemple la CFDT de Laurent Berger, ont riposté par des déclarations alarmantes susceptibles de jeter dans la rue pas mal de monde. Travailler plus longtemps implique non seulement un sacrifice pour ceux dont le métier n’est pas agréable, et pose la question des plus de cinquante ans dont les entreprises françaises n’ont pas l’air de raffoler. Le risque d’une réforme par l’âge, clament-ils, c’est de mettre au chômage, donc à la charge de la collectivité, des centaines de milliers de salariés. Relever  l’âge de départ  rapporte plus que baisser les pensions ou augmenter les  cotisations (réforme Hollande) dont les marges sont devenues quasi nulles. Bien sûr, le recul du départ peut créer des effets induits avec des « effet d’éviction » vers d’autres prestations sociales : chômage, invalidité, handicap, arrêts  maladie. Avec une facture  qui pourrait être conséquente venant en débit du gain recherché. D’autre part il y a ceux qui prédisent une hausse progressive du chômage, freinant les salaires et la consommation des ménages et par conséquent freinant les recettes. Ce sont ceux qui crient avant d’avoir mal. Or, si  on regarde les effets de la réforme Sarkozy de 2010 qui a reporté l’âge de départ de 60 à 62 ans, on constate qu’elle n’a pas eu d’effet  marqué sur le taux de chômage des  séniors. La même étude du Trésor affirme que prolonger l’emploi des plus âgés ne pénalise pas les jeunes. Et cela d’autant plus que la pyramide des âges de la France connaît actuellement un creux démographique des 20-35 ans assez  prononcé et qui va se prolonger sur plusieurs  années. Le  décalage de l’âge de départ  à la retraite est la seule mesure permettant de créer des emplois, de  la richesse et de  libérer des marges de manœuvre budgétaires à terme.

Ceux qui promettent plus de beurre que de pain.

Car, qui peut croire les promesses d'abaissement de l'âge de la retraite de certains candidats ? Marine Le Pen, en quête de crédibilité pour un débat de second tour, affirme que son projet réaménagé, mais pas très clair, ne coûterait « que » 10 milliards d'euros ? Décidément, le quoi qu'il en coûte a fait perdre tout repère… Quant à Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, ils veulent le retour de la retraite à 60 ans que les « riches paieront » (as usual), les autres se cantonnant au statu-quo, qui ne fait pas  l’affaire  comme on sait.

La France n’a pas vraiment le choix.

La plupart des autres pays d’Europe ont déjà fait cet effort. Si la France veut rester crédible auprès des investisseurs pour continuer de financer la dette à très bas prix, elle doit envoyer des signaux et ne pas s'en remettre uniquement au parapluie de la BCE. Le relèvement de l'âge légal en fait partie. C'est la garantie d'une volonté de financer notre modèle social en produisant davantage. Il restera à élaborer des règles de départs anticipés plus justes pour ceux qui travaillent dans des conditions pénibles ou qui ont commencé très jeunes – à cet égard, plusieurs dispositifs se sont sédimentés sans logique. Il faudra  aussi garantir des pensions plus élevées, en particulier pour les bas salaires. On n’échappera  pas  non plus à la nécessité de mettre vraiment la pression sur les entreprises concernant le travail des seniors, en favorisant des transitions plus douces vers la retraite. Sur ce sujet, la France est très en retard. Comme on le voit, au-delà du report de l'âge, il y a beaucoup de critères à définir.

Espérons que cette fois le projet sera mis en œuvre si le candidat Macron est élu et qu’il n’aura pas été qu’un leurre électoral. Avec Pécresse, on n’aurait pas cette incertitude.

 


FAIRE LE BON CHOIX …

La liberté guidant le  peuple bis

... OU POURQUOI JE VOTERAI PECRESSE QUOI QU’IL ARRIVE !

Malgré l’actualité tragique, on peut regarder avec lucidité les programmes électoraux et s’éloigner des images et raccourcis télévisés. En effet, pour moi,  le plus important est de connaître les propositions qu’un candidat fait sur  les principaux sujets que je crois essentiels et  pour lesquels j’attends des engagements autant que des réponses. Il importe aussi que l’ensemble soit cohérent et supportable sur le plan financier, donc qu’il soit évalué aussi précisément que possible, bien que nous sachions que l’environnement économique et la conjoncture soient aléatoires. Un projet ne vaut que pour le moment où il a été conçu, sa réalisation devra  s’adapter à l’évolution du contexte,  tant il peut y avoir de facteurs qui échappent à celui qui a la charge de l’exécuter. Enfin, il est évident que la question que chacun doit se poser est de  savoir si le  candidat ou la candidate qui le propose  a la carrure pour exercer la charge et l’entourage pour le mener à bien, car on ne gouverne pas seul un  pays comme la France.

Si je m’apprête  à voter pour  Valérie Pécresse, ça n’est pas seulement parce qu’elle est la candidate de la famille politique à laquelle j’adhère.  Chez  moi, ça n’est pas comme ça que ça marche. Il faut que le programme corresponde  à ce que je souhaite et à mes convictions,  car j’en ai, à la différence de beaucoup de mes compatriotes. Et je pense encore avoir suffisamment d’esprit critique pour évaluer le contenu qui  nous est proposé. La preuve, certains  de nos amis ont décidé de soutenir un autre candidat, ce qui m’amène à  m’interroger sur leurs convictions. Aussi est-il nécessaire d’en faire l’examen point par point.

Le programme.

J’ai deux priorités, dont on parle peu dans  cette campagne, mais qui me  paraissent primordiales : notre société et notre mode de vie sont mis en danger dans leurs fondements par le fondamentalisme religieux et la nouvelle pensée de gauche appelée wokisme avec tout son cortège de postulats non discutables et qui a envahi notre université et nos grandes écoles.  Ce sont deux sortes d’obscurantisme qui mettent en danger l’universalisme des Lumières sur lequel notre démocratie et l’ensemble de nos libertés sont fondés. Sur ces deux sujets, Valérie Pécresse apporte des réponses claires. Je partage ses propositions raisonnables pour réguler l’immigration et la remise en route d’un projet d’assimilation,  avec  au cœur une laïcité émancipatrice. Elle n’aura pas la main qui tremble, au contraire de Macron, contre  l’islamisme radical, ayant déjà fait ses preuves dans sa Région. De  même j’approuve son rejet de la repentance   que voudraient imposer ceux qui veulent réécrire notre histoire au nom de la condamnation d’un pseudo « privilège blanc ». Sa conception d’une égalité  des citoyens qui s’affranchit de toute notion de sexe, de race, de couleur  ou de religion, inspirée  par l’universalisme républicain, me va très bien.

Le projet de société qui ressort de ses différentes propositions concernant la famille, avec le retour de l’universalité des allocations familiales et le rétablissement de  l’allocation dès le premier enfant, avec ses nombreux compléments, forment  une panoplie complète ; le rétablissement de  l’égalité des chances par une réforme profonde du système éducatif s’appuyant sur  l’autonomie des établissements et le soutien à la jeunesse avec la mise en place d’une banque pour soutenir les projets des jeunes ; la réforme du financement des retraites avec le recul du départ à 64 ans puis 65 ans, qui permet d’assurer une retraite  minimum égale au smic et de maintenir le niveau des pensions, avec en parallèle la volonté de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible ; voilà un ensemble cohérent, d’inspiration libérale,  propre à rétablir l’ascenseur social. Il faudrait y ajouter bien d’autres mesures comme celles concernant la construction de logements,  la  pratique sportive, …

L’Etat et le domaine régalien constituent le pilier central de la vie en société : c’est un point fort du projet de Valérie Pécresse. Par une réforme puissante visant à diminuer le nombre de fonctionnaires (200 000)  en ne remplaçant pas un départ sur trois à la retraite, et en l’accompagnant d’une nouvelle décentralisation qui supprime les doublons embolisants et d’un redéploiement  (50 000) dans les fonctions qui ont besoin de renfort, telles  sécurité, éducation, santé, elle donnera les moyens aux services publics de retrouver toute leur efficacité. Les  compétences attribuées aux territoires permettront de retrouver souplesse et rapidité des réponses à apporter. On trouvera aisément le détail de toutes les  mesures prévues. En matière de défense, la  crise ukrainienne lui a donné l’occasion de préciser l’action qu’elle mènerait pour renforcer et moderniser nos armées. « Qu’est-ce qu’elle apporte de plus ? » demande un ministre louant l’actuel Président. L’efficacité ! Car trois coups de téléphone à Poutine n’effacent  pas cinq ans d’échecs en matière de sécurité… par exemple.

Pour l’économie, il s’agit de libérer les énergies en allégeant le poids qui pèse sur les entreprises, en diminuant les charges pour permettre l’augmentation du pouvoir d’achat et les impôts de production pour redonner des marges de compétitivité : le cap est donné, avec un engagement ferme de permettre une augmentation de 10% du pouvoir d’achat sur le quinquennat. La libération du temps de travail est un autre  axe qui devrait permettre d’améliorer les salaires avec en plus la possibilité de convertir les RTT en salaire. L’agriculture n’est pas oubliée  avec  comme objectif de retrouver l’autonomie alimentaire de la  France et faciliter la transmission des propriétés. En matière d’énergie, le recours assumé au nucléaire n’empêchera  pas le déploiement de sources d’énergies complémentaires  et diversifiées. Les enjeux de transition énergétique sont pris en compte, eux aussi, avec une vision pragmatique non punitive.

Restent la dette et les déficits.  Le prochain locataire de l’Elysée  héritera  d’une situation fortement dégradée avec un contexte qui s’annonce nettement moins favorable avec le retour de l’inflation et la remontée inéluctable des taux d’intérêt. Les réformes envisagées cumulant réduction du nombre des fonctionnaires, économies et dynamisation de la croissance,  devraient laisser une marge de manœuvre qui sera d’abord attribuée  à la réduction des déficits publics.

Voilà  un programme cohérent qui correspond en tous points à ce que j’attends. Remettre le pays au travail, meilleur moyen de réduire les dépenses sociales, ce n’est pas  un retour au passé comme certains  voudraient le  faire croire,  c’est au contraire reprendre le  chemin du progrès et ouvrir des  perspectives sur un avenir plus sûr.  Force est de constater qu’aucun  autre candidat, et certainement pas  Macron ne propose, avec autant de précisions,  un projet  aussi construit.

La fiabilité est le deuxième sujet.

Toute la question est de savoir si Valérie Pécresse a les épaules  pour porter  son projet. Je pense que son parcours parle pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la « dame de faire ». Quant au procès en insincérité que certains lui font, il relève de la politique politicienne. Je retiens qu’elle a le courage de dire, même ce qui peut déplaire, qui a pour prolongement la volonté de faire. De plus, elle peut s’appuyer sur une foule de talents qui sont à sa disposition, tous gens compétents  et expérimentés.  Personne ne peut en dire autant.  Au lendemain de l’élection, elle aura l’embarras du choix pour nommer un premier ministre et nommer un gouvernement immédiatement efficient. Quant à la stature internationale, est-ce qu’on se posait la question pour Macron.  C’est comme le journaliste qui demandait : « vous vous voyez en chef des armées ? ». Machisme stupide.

Enfin, élire une femme, ce serait un signal fort envoyé par la France,  qu’elle entre pleinement dans le 21ème  siècle.  Ça n’est pas pour rien que symboliquement, on la représente par la « Marianne » !

Alors oui, deux fois oui, mille fois oui, je voterai Pécresse le 10 avril, je le dis aux Raffarin, Woerth, Muselier et autres déserteurs, aux électeurs tentés par « l’effet drapeau », oubliant toues les bévues et les échecs du sortant. Ceux-là ont tort, car, au-delà de Valérie Pécresse et de son projet,  c'est de la France qu'il s'agit et de son renouveau ! Bref,  s’il ne devait  en rester qu’un, je  serais celui-là ! Il n'est jamais honteux de faire vivre ses convictions.

 


SOUS LES YEUX DU MONDE ENTIER

Karkiv

Effroyable spectacle.

Je ne sais  pas  si Poutine se rend compte de l’effroyable  spectacle  qu’il donne au monde entier avec l’invasion de l’Ukraine  par ses troupes. Elles multiplient les crimes de guerre et  contre  l’humanité sous les objectifs des caméras de tous les continents, ceux des multiples appareils capables de réaliser des vidéos  en temps réel, ceux des satellites capables de montrer ce que le terrien ne peut pas voir. La technologie moderne est ainsi : tout se sait, tout se voit. Ainsi Vladimir Poutine devra, un jour,  rendre des comptes devant  l’humanité de tout ce qui aura été perpétré en son nom.

Le peuple sous le boisseau.

Le peuple russe, soumis à une censure d’un autre âge, est abreuvé d’une logomachie ignoble  faite d’un tissu de mensonges, mais il ne peut  pas ne pas savoir. Les réseaux sociaux, internet, les multiples  liens qui unissent des familles entières entre Ukraine et Russie, offrent une porosité impossible à contrôler. Il est  des voix qui s’élèvent,  courageuses car  elles s’exposent aux pires sévices d’un régime totalitaire prêt à tout pour réduire toute protestation au silence. Pourtant, c’est le peuple tout entier qui devrait se soulever pour ne pas être complice d’une telle barbarie. L’appel de Navalny, du fond de sa géole peut-il être entendu ? Du moins sauve-t-il un tout petit peu l’honneur d’un peuple plongé, certainement à son corps défendant, dans l’opprobre et  la honte. Le syndrome de l’hyperpuissance a rendu  fou le  maître du Kremlin, car il n’y a  pas d’autre mot pour qualifier le défi qu’il lance au monde entier, menaçant  d’utiliser l’arme nucléaire si on lui résiste. Après cet épisode monstrueux, à combien d’années de honte le peuple russe va-t-il se trouver condamné face à tous les autres peuples  de la Terre ?

Le réveil des vieilles démocraties.

Au moins aura-t-il réveillé nos vieilles démocraties du continent européen qui s’était assoupies sur l’oreiller confortable de la paix qu’elles pensaient acquise pour toujours.  Et voilà qu’elles redécouvrent sa fragilité. Le réveil est tardif mais peut se révéler salutaire. La première  puissance économique du monde a de nombreux moyens de répliquer et  de se défendre. Elle prend conscience que de nouveau, il va falloir remettre à niveau ses dispositifs de défense. Sous le choc de l’invasion de l’Ukraine, elle vient de décider en trois jours ce qu’elle essayait de  mettre en place depuis  de nombreuses années.  Elle a conduit l’Allemagne à faire sa révolution copernicienne en matière de défense. Elle prend des mesures de rétorsion contre la Russie qui vont mettre à mal son économie et peut-être provoquer son effondrement. La puissance des 27 a peu à craindre des effets négatifs qui  pourraient en résulter. Quand l’Europe veut, l’Europe peut ! Elle doit dès maintenant réfléchir à une nouvelle organisation de sa sécurité pour  l’ensemble du continent,  en partenariat avec les Etats-Unis et l’Otan. La  France a un rôle éminent à jouer et il est important qu’elle retrouve tout son pouvoir d’influence.

Un peuple de héros.

En attendant, c’est le peuple ukrainien, magnifique de patriotisme dans sa résistance, qui souffre  sous les bombardements russes,  ou sur  la  route de l’exil   qui déchire les familles. Le Président Zelinski donne au monde libre une belle leçon d’attachement à la démocratie et à son peuple. Son intervention en vidéo devant le Parlement européen lance un appel que tous les démocrates  dignes de ce nom  doivent entendre et les  députés européens ne s’y sont pas trompés qui ont voté dans la foulée une résolution demandant que la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne soit acceptée.  Un effet boomerang que Poutine n’avait probablement pas prévu. Pour l’heure, notre solidarité et notre soutien ne doivent pas faiblir. 

Rien ne vaut la démocratie.

Ceux qui trouvaient des vertus à ces démocratures illibérales voient aujourd’hui où le pouvoir autoritaire sans partage et sans limite peut conduire. En ces temps de campagne électorale, puissent les Français  en tirer la leçon : notre  vieille démocratie est  peut-être usée, mais elle permet la confrontation des idées et le choix, les manifestations dans la rue et l’expression  libre dans les  médias, et cela porte un nom : la  liberté. Mais celle-ci a un prix : le vote citoyen.  Puissent-ils s’en rappeler  les 10 et 24 avril prochain en se rendant aux urnes et en éliminant déjà les candidats  qui trouvent des grâces au dictateur russe !