HISTOIRE

NOUVEAUTE !

Pour faciliter la consultation de mes articles sur le climat et le réchauffement climatique, souvent il s'agit de compte-rendu de  lectures de livres, je les ai regroupés dans la colonne de gauche ci-contre dans "MES DOSSIERS". 

Il suffit de cliquer sur le titre qui vous intéresse pour ouvrir la page. 


FAIRE PERDRE L’AMERIQUE !

Donald Trump

 

Qui osera dire à Trump ses quatre vérités ?

Il serait temps en effet que quelqu’un ose défier le « grand méchant » qui sévit à la Maison blanche. Dire aussi à la face du monde que tous les américains n’adhèrent pas aux vilaines actions de leur Président, et comme l’affirment des panneaux qui fleurissent au bord des routes empruntées par son vice-président : « nous n’avons pas voté Poutine ! ».

Un loser.

Les « compliments » ne manqueraient pas : d’abord rappeler que Trump est un loser aux multiples faillites, un monstre bouffi d’orgueil doublé d’un menteur compulsif, sans parler de sa vulgarité indigne du rang qu’il occupe. Les exemples ne manquent pas pour illustrer le propos. Le loser, c’est celui qui abandonne l’Afghanistan aux talibans, laissant à Biden le soin d’organiser un retrait dans des conditions catastrophiques ; c’est celui qui abandonne les accords qui permettaient de contrôler le nucléaire iranien ce qui a permis aux mollahs d’arriver au seuil de la création d’une bombe nucléaire ; c’est celui qui a fait ami-ami avec le dictateur Nord-Coréen sans rien obtenir de sa part sinon de poursuivre sa course à l’arme nucléaire et aujourd’hui de pactiser avec Moscou qui collabore à la réalisation des vecteurs nécessaires en échange de l’envoi de chair à canon sur le front ukrainien. Aujourd’hui, il trahit sans vergogne ses alliés pour se jeter dans les bras des Russes qui n’en demandaient pas tant.

Un traître.

Trump, c’est aussi celui qui foule aux pieds la Charte des Nations Unies en votant avec la Russie et la Corée du Nord une motion sur la paix en Ukraine qui ne mentionne pas la garantie de ses frontières, le principe intangible sur lequel a été bâtie l’ONU.

Trump c’est encore celui qui renie tous les principes fondamentaux de la démocratie américaine, à coups de décrets signés à grand spectacle de sa signature mégalomaniaque excédant ses pouvoirs et menaçant de destitution les juges qui osent se mettre en travers.

Un attardé mental.

Trump c’est l’attardé mental qui se croit encore au XIXème siècle, qui pense que la toute puissance permet de s’accaparer des territoires au mépris des populations qui les habitent, oubliant le principe sacré des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il se croit revenu au temps des prédateurs qui se taillaient des empires coloniaux par la force. C’est un formidable recul de la civilisation au profit de théories suprémacistes qui n’ont plus cours, mais malheureusement encore vivantes dans une partie de l’opinion américaine.

Un incompétent.

Trump c’est enfin un incompétent notoire qui ne voit dans l’économie qu’un tiroir-caisse et croit qu’avec des doits de douane on peut régler le problème de la dette colossale de son pays, dette d’ailleurs financée sur le dos du commerce mondial grâce à la suprématie du « roi-dollar ». Il ne voit pas qu’il mène son pays à la ruine, entraînant avec lui le reste de la planète : le protectionnisme provoque le ralentissement du commerce et des échanges, appelle des mesures de rétorsion, alimente l’inflation, freine la consommation et débouche sur la récession… et l’histoire nous enseigne que les surenchères peuvent conduire à la guerre.

Les derniers évènements nous montrent qu’il est entouré pour gouverner d’une bande d’amateurs, clique plus ou moins obscurantiste, Trump ayant préféré nommer des gens serviles plutôt que compétents, qui laissent fuiter dans une boucle de communication des informations stratégiques et dont les cv sont facilement accessibles sur internet comme un journal allemand l’a signalé.

Tout cela pourrait très mal finir.

La démocratie américaine est en grand danger et le pays pourrait sombrer dans la guerre civile si une contestation de la nouvelle administration prenait de l’ampleur. En attendant, ce sont des milliers d’américains ayant perdu leur emploi qui paient les pots cassés et l’horizon économique se bouche par la confusion qui règne. Le Groenland fait savoir que le vice-président Vance n’est pas le bienvenu sur son territoire, et les Canadiens remontés comme jamais multiplient les actions d’hostilité à l’égard des Etats-Unis. Donner la victoire à Poutine contre l’Ukraine serait une défaite de plus pour les Etats-Unis. Il ne fait pas bon être allié de l’Amérique et je ne voudrais pas être à la place des Taïwanais. Quant à l’Europe, elle serre les rangs et s’organise pour résister à l’ouragan et elle en a les moyens. Le mépris à son égard de l’administration Trump revient à se tirer une balle dans le pied : on ne se met pas à dos impunément un marché de 450 millions de consommateurs solvables. L’Europe n’est pas seule : l’Australie, le Canada, le Japon, la Corée du Sud la rejoignent en une sorte de front commun. Un monde peut s’organiser et vivre sans Trump.

La messe n’est pas dite, mais comment va réagir le matamore ?

 


SOYONS MEGA !

Euro

Make Europe Great Again !

L’offensive tous azimuts de Donald Trump s’en est prise aussi à l’Union européenne, accusée d’avoir été créée pour « emmerder » les Etats-Unis. Il lance une salve douanière à son encontre mais cible aussi l’Otan, ce qui inquiète nombre de nos partenaires dépendant de l’alliance pour le parapluie nucléaire. Un séisme qui réveille le vieux continent et provoque une prise de conscience. L’union européenne entend s’organiser pour faire face à la nouvelle donne. L’occasion pour elle de s’affirmer comme puissance économique et financière et comme puissance militaire pour assurer sa défense. « Make Europe Great Again » prend une tout autre signification que celle que voulaient lui donner les partis nationalistes réunis à Madrid dernièrement.

L’Europe, une puissance économique.

Donald Trump cible l’Union européenne, qu’il perçoit comme un rival économique majeur, et lance contre ses membres de lourdes taxes douanières. Or, en misant sur la croissance plutôt que la seule réglementation, l’Europe pourrait transformer cette confrontation en opportunité économique et financière. L'Union européenne est une puissance économique majeure : c'est un excédent commercial de 150 milliards d'euros en 2024 et une balance des paiements courants qui sera excédentaire de près de 600 milliards de dollars ; son PIB global nous met dans le trio de tête mondial ; c’est un espace où les taux d'intérêt sont nettement moins élevés que les taux américains avec un euro stable et protecteur. Le Président américain lui offre l’occasion de pivoter vers un modèle tourné vers la croissance, le point faible, plutôt que vers la réglementation, son péché mignon. C’est le moment de terminer l’union des marchés de capitaux pour faciliter les mouvements entre les partenaires de l’union, chantier entrepris et jamais terminé mais qu’il devient urgent de faire aboutir, notamment parce qu’il permettrait de drainer plus facilement l’énorme épargne des européens pour financer les projets collectifs et vers des investissements en faveur des pme-pmi, et enrayer l’hémorragie : l’Europe a beau détenir l’un des plus grands réservoirs d’épargne privée au monde, 300 milliards d’euros quittent le continent chaque année, principalement en direction des Etats-Unis, ce qu’oublie l’ineffable Donald. C’est aussi l’occasion pour elle d’accentuer ses échanges avec le reste du monde pour compenser la fermeture du marché américain. Le rapprochement avec l’Inde va dans ce sens, l’accord de libre-échange avec le Mercosur devient une nécessité et peut se révéler aussi bénéfique que celui avec le Canada.

L’Europe de la défense.

Il s’agit, dans l’urgence de la nouvelle donne géopolitique, de combler les dépendances et les lacunes du Vieux Continent. Celui-ci importe 78 % de ses achats de matériels militaires, dont les deux tiers des États-Unis, et la tendance s’est aggravée depuis la guerre en Ukraine. « Nous devons acheter davantage européen », plaidait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mardi, lors d’un discours à Copenhague. Cette préconisation se retrouve au cœur de l’instrument financier Safe, doté de 150 milliards d’euros, pour aider les États membres à accroître leurs investissements dans la défense. Ce dispositif, fondé sur des prêts de la Commission, financera des projets conjoints d’équipements réunissant plusieurs États membres (trois États au minimum) afin de dégager des économies d’échelle et de promouvoir l’interopérabilité, qui fait souvent défaut. Pour pouvoir en bénéficier, la Commission a retenu un seuil minimum de 65 % de composants d’origine européenne (y compris la Norvège et l’Ukraine). Les 35 % restants devraient venir d’un pays avec lequel l’UE a un accord de défense, comme le Japon ou la Corée du Sud, mais pas le Royaume-Uni pour l’instant. Dans cette même logique d’accélération, Ursula von der Leyen a proposé que la Commission passe elle-même des commandes groupées au nom des États membres, comme elle l’avait fait pour les achats de vaccins contre le Covid. Elle suggère d’établir pour ce faire un « mécanisme européen de ventes militaires », sur le modèle de ce qui existe aux États-Unis, où l’État constitue des stocks de matériels pour les revendre à l’exportation. La problématique est simple : 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour les défendre contre 140 millions de Russes qui n’ont pas pu vaincre 38 millions d’Ukrainiens. Mais il faudra à nouveau faire un emprunt commun. Outre l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou les pays Baltes, deux anciens membres du clan des pays « frugaux » s’y sont ralliés récemment en raison de la menace croissante de la Russie : le Danemark et la Finlande. Les Pays-Bas et la Suède, eux, y restent opposés. La balance pourrait basculer en fonction de la position du futur chancelier allemand, Friedrich Merz qui, avant même son arrivée à la Chancellerie, a converti son pays à la dépense publique d’autant plus que, avec les sociaux-démocrates et les centristes, les trois partis qui composent la majorité au Parlement européen sont désormais favorables à un nouvel emprunt mutualisé.

En parallèle, la France mène une action pour organiser, avec une trentaine d’états volontaires, une force susceptible de garantir un cessez-le-feu en Ukraine. Quand les Européens veulent, les Européens peuvent.

Plus Donald Trump s'attaque à l'Europe, et plus il la rend « great again ».

Les craintes de récession ou de stagflation aux États-Unis, les perspectives sur la Bourse, les actions à acheter ou vendre, ont conduit les membres de la Fed à revoir à la baisse leurs projections de croissance et d’inflation, accentuant ainsi l’incertitude sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Cette incertitude est renforcée par la politique commerciale de Donald Trump. Dans ce contexte, FedEx a lancé un signal d’alerte en révisant à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires, évoquant une demande affaiblie et un environnement économique incertain. Un signal inquiétant de la part d’un acteur souvent vu comme le thermomètre de l’activité économique aux États-Unis. Une perspective qui favoriserait encore plus L’Union européenne qui multiplie ses efforts pour relancer sa croissance.   

 


L’ALLEMAGNE MET LE PAQUET

Merz

 

Retournement de situation.

C'est un retournement de situation sans précédent et qui va changer le cours de l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe. En France, on a du mal à imaginer ce qui est en train de se passer en Allemagne. Les élections législatives ont eu lieu le 23 février, il y a à peine un mois. Et en moins d’un mois, le centre droit victorieux, la CDU-CSU, le centre gauche de Scholz défait et humilié, le SPD, et les Verts, sont déjà parvenus à un accord, sur un sujet essentiel : l'assouplissement de la limite, pourtant constitutionnelle, de la dette ! Chez nous, bien peu pariaient sur les chances de Merz, le futur nouveau chancelier, de parvenir à un tel résultat.

Un modèle démocratique à suivre.

Imaginez les Macronistes, les LR, le PS et les Verts se mettre d'accord en un mois pour sauver notre système de retraites...  Quand on voit à quel point la situation politique est bloquée en France et que les partis politiques sont incapables de se mettre d'accord sur des mesures pourtant essentielles pour le bien commun, on rêve du modèle d’outre-Rhin.

Une relance qui tombe à pic.

Le fait de faire sauter le verrou de la dette et de lancer un plan de 500 milliards d'euros, un premier plan, il y en aura d'autres, est une « révolution ». Ce premier plan vise les infrastructures, dans tous les domaines, du transport à l'énergie en passant par l'éducation et la protection du climat. La décision de l'Allemagne de s'endetter pour financer la défense et de nouvelles infrastructures profitera au pays mais aussi au reste de la zone euro. A l'heure où l'économie européenne risque de ralentir avec les droits de douane de Trump, c'est une mesure bienvenue.  

Et maintenant l'Allemagne doit aussi revoir ou relancer son business model qui est en crise. Le PIB allemand n’a quasiment pas progressé depuis 2019 et la production industrielle du pays, touchée par la hausse du prix de l'énergie à la suite de la guerre russe en Ukraine, a chuté de 17 %. L'agence de notation Fitch jugeait même que la croissance potentielle allemande était descendue à seulement 0,6 % par an. Il était donc grand temps de relancer la machine. L’Allemagne doit se réinventer.
Ses métiers clés ont été pillés par la Chine. Avec ce plan d'investissements dans les infrastructures et la défense, Friedrich Merz peut réussir à maintenir la structure de l'économie allemande basée sur l'industrie en remplaçant la Chine, un de ses grands clients, par de la dépense publique.  La croissance allemande pourrait atteindre 1 % en 2026, contre 0,5 % prévu auparavant. Les annonces de mercredi dernier sont « un électrochoc salutaire ». Ces dépenses publiques allemandes sont en effet particulièrement bienvenues aujourd'hui, au moment où Donald Trump s'apprête à frapper l'Europe de droits de douane qui risquent fort de ralentir l'activité économique à court terme. Dans ce contexte, la relance de l'Allemagne, seul pays qui peut dépenser autant, pourrait compenser une partie de l'activité perdue en raison du protectionnisme américain.

Consensus et ressources disponibles.

Alors que tous les commentateurs enterraient, prématurément, l'Allemagne, ce pays a deux atouts : le sens du consensus, ils viennent de le prouver, et des ressources financières quasi illimitées compte tenu de leur situation budgétaire et d'endettement. Et la décision du futur chancelier Friedrich Merz montre aussi que les Européens se réveillent, qu'ils agissent et sont capables de répondre à l'impérialisme américain. Les Européens sont en train de se dire que si le maintien de leur relation avec les Etats-Unis se révèle trop cher et trop risqué, le coût de l'indépendance vis-à-vis de Washington devient acceptable, mettant en échec le calcul de l'administration Trump qui pariaient que les Européens plieraient tellement ils sont dépendants des Etats-Unis et tellement le coût de la rupture serait élevé. La méfiance sur les F35 et les commandes remises en cause en est un signe évident.  

Il se pourrait bien finalement que les Européens aient pris conscience de leur puissance économique et se révèlent plus intelligents que Trump !     

 


RETAILLEAU OU LE RENOUVEAU DE LA DROITE.

Bruno Retailleau intérieur

 

Bruno Retailleau n’avait peut-être pas prévu de cumuler sa mission gouvernementale avec la campagne pour élire le Président du parti Les Républicains, mais s’il l’a fait c’est qu’il a pensé qu’il ne pouvait pas se dérober au moment où il suscite un immense espoir parmi les Français qui attendent que s’ouvre à nouveau un chemin pour la droite et le centre. Et les salles qui se remplissent à nouveau comme jamais avec toutes celles et tous ceux qui veulent lui manifester leur soutien doivent le conforter dans le choix qu’il a fait.

Entre cette campagne et son action au ministère, qui l’obligent à se dédoubler, le Ministre-candidat ne semble pas peiner. Tout au plus, avoue-t-il, il dort petitement et prend sur son temps personnel. Mais pas question pour lui de rogner sur ses engagements. Il est vrai, on sera vite rendu au 17 mai, et le fait de rencontrer une adhésion croissante à son action, qui se traduit pas son bien connu sourire en coin de satisfaction, lui donne l’énergie pour accomplir ce qu’il appelle « un marathon ». Et de l’énergie il lui en faut, car en même temps il faut « tenir » au gouvernement, y justifier sa place et rester ferme sur sa ligne politique. Rompu à toutes les disciplines, physiquement, il tiendra, aucune inquiétude là-dessus.

Si je le soutiens et plaide pour que nous soyons toujours plus nombreux à reprendre « la carte » pour assurer sa victoire, c’est parce que j’ai la conviction qu’il sera utile à notre pays en redonnant sa dimension de parti de gouvernement aux Républicains. La suite, il sera temps d’y penser le moment venu. Quand il affirme que le virus de la présidentielle ne le ronge pas, on peut le croire. Seules les circonstances et sa volonté d’agir guident sa trajectoire politique et il tient trop à conserver sa liberté d’action dans ce qu’il fait et dans ce qu’il est pour se laisser parasiter par une candidature hypothétique.

Par son action au ministère de l'Intérieur, il a soulevé un nouvel espoir. Il montre que quand on assume clairement ses convictions, on peut bousculer les lignes et obtenir de réelles avancées. On le voit sur les expulsions par arrêté ministériel qui ont augmenté de 180%. On le voit aussi avec le bras de fer qu’il mène avec l’Algérie. 

Au-delà, il est ce qu’il a toujours été, un homme de rassemblement et de dialogue. Il n’est pas anodin que des personnalités aussi différentes que Xavier Bertrand et David Lisnard le soutiennent. De nombreux parlementaires, Gérard Larcher en tête, et élus de tous niveaux ont rejoint son comité de soutien. Bruno est sur ses rails et ne comptez pas sur lui pour alimenter des polémiques intestines. Garder un œil sur la situation internationale lui paraît bien plus important, car si ce n’est pas vraiment dans son périmètre de responsabilités ministérielles, c’est dans celui d’un futur chef de parti. C’est ainsi qu’il a publiquement estimé que le premier responsable de la guerre en Ukraine, c’est Poutine, faisant ainsi écho à une déclaration de François Fillon beaucoup moins catégorique. Une marque de lucidité bienvenue et appréciée qui contribue à lui forger une stature nationale. Son pragmatisme face à la situation internationale dénote une absence de sectarisme et sa hauteur de vue : qu’il s’agisse du rôle du chef de l’Etat en Europe, du débat sur la capacité nucléaire de la France, ou de la confrontation avec le gouvernement algérien, il coche toutes les cases souhaitées par la plupart de nos compatriotes. Grâce à lui, la droite est en train de se redresser : avec lui, nous pouvons gagner à nouveau demain.

Aujourd’hui, nous devons être le plus nombreux possible à le soutenir.

Pour aider Bruno RETAILLEAU, nous devons adhérer aux Républicains pour le porter à la présidence du parti et ainsi lui donner la force d’agir. Président de parti, il sera plus libre et plus fort pour gagner de nouveaux combats au service de notre pays et de nos convictions. 

 


UN TOURBILLON DE FOLIE

Présidents outrés

Depuis son entrée en fonction officielle, la pluie de décrets présidentiels secoue les Etats-Unis en interne, provoque des tensions diplomatiques sur les cinq continents, et crée une atmosphère de crise perpétuelle alors que s’installe son Administration. Les coupes sombres du Doge, qui n’a rien de vénitien, mettant des milliers de fonctionnaires sur la touche, sans ménagement, contestées par les juges fédéraux, tout comme les décrets du Président qui dépassent les limites de ses compétences, jettent le pays dans la confusion.

L'inquiétude des marchés.

Asie, Europe, Wall Street : les marchés ploient face au déclenchement de la guerre commerciale voulue par Donald Trump. Loin de l’enthousiasme manifesté lors de l’élection du président américain avec son lot de promesses en matière de baisses d’impôts et de déréglementation en tout genre, les investisseurs ont été rattrapés par les craintes d’un retour au protectionnisme général, qui risque à terme de mettre à mal la croissance mondiale. Le chamboule-tout est accompagné de marches arrières puis de nouvelles menaces sans qu’on puisse en comprendre la mécanique décisionnaire. Les mesures qui devaient entrer en vigueur avec les nouveaux droits de douane de 25% qu’appliqueront les Etats-Unis aux produits importés du Canada et du Mexique ont été suspendues pour un mois, après une discussion avec ses homologues mexicain et canadien, et leurs mesures de rétorsion. La Chine est également concernée, avec une hausse de 10% des droits de douane appliqués à ses produits. Et l’Europe n’est pas en reste. Outre les mesures de rétorsion équivalentes que brandissent les pays concernés, ces décisions renchérissent mécaniquement les coûts de pans entiers de l’industrie américaine – automobile en tête – fortement importatrice de pièces détachées venues des pays ciblés, ce qui renchérira du même coup les prix des produits finaux vendus sur le marché américain. Selon les calculs de Goldman Sachs, les taxes douanières pourraient diminuer de 2% à 3% les prévisions de profits des entreprises américaines.

L'économie américaine tourne encore à un régime satisfaisant. Mais elle ralentit. Et Trump, président pourtant pro-business, est en train de créer un climat d'incertitude anxiogène qui commence à affecter la confiance des consommateurs et des chefs d'entreprise. Rappelons-nous qu'une grande partie de la croissance des dernières années a été alimentée par le "wealth effect", l'effet richesse lié à la hausse de la bourse. Et Trump est en train de casser son jouet.

L'ordre mondial chamboulé.

Après avoir bouleversé l’ordre mondial, les institutions américaines et les relations des Etats-Unis avec la plupart de leurs partenaires en seulement un mois et demi, Donald Trump ne compte pas ralentir la cadence : devant le Congrès américain, il a martelé sa volonté de poursuivre son jeu de chamboule-tout. Le président américain a vanté sa guerre commerciale, renouvelé ses revendications sur le canal de Panama et le Groenland, attaqué son prédécesseur, et insisté sur la guerre culturelle aux Etats-Unis. Alors que le relèvement des droits de douanes américaines fait vaciller les marchés et que les entreprises redoutent un effet inflationniste, il a reconnu que ses offensives commerciales contre de nombreux pays allaient causer « quelques perturbations ». Les experts redoutent surtout un choc majeur pour l’économie mondiale. L’histoire ne se répète pas, mais les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et la situation créée par Trump rappelle furieusement celle qui a produit la crise de 1929, quand Hoover a déclenché la guerre protectionniste.

Sa nouvelle connivence avec Poutine, qui jetterait l’Ukraine dans les bras du dictateur russe, l’épisode ignoble du bureau ovale où il s’en est pris avec Vance, à Zelenski venu pourtant avec de bonnes intentions, la suspension de l’aide américaine et l’arrêt du renseignement mis à la disposition de l’armée ukrainienne, le vote à l’ONU avec la Russie et la Corée du nord d’une résolution qui ne reconnait pas les frontières de l’état agressé, sont incompréhensibles et constituent une véritable trahison avec les alliés traditionnels des Etats-Unis.

Quelle boussole ?

Pour réagir efficacement aux multiples initiatives du président américain, il faudrait savoir où il veut aller. Il est temps de sortir de la trumpéfaction, cette forme de stupéfaction qui semblait s'être emparée des capitales européennes depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, et l’Europe réagit enfin. Il est urgent de savoir quelle est la vraie boussole de Trump. Certains avancent l’hypothèse de la création de l'environnement le plus favorable possible pour la Trump Organization - et donc la promotion immobilière. Ce qui expliquerait ses projets d'un Gaza transformé en Riviera et peut-être espère-t-il que l'empire Trump sera l'une des clés de la reconstruction de l'Ukraine.

Mais si vous avez écouté attentivement la dernière conférence de presse de Donald Trump, ce vendredi, vous aurez constaté que ce type n’est pas seulement imprévisible, il est totalement incohérent ! Sur le Canada, sur Gaza, sur la Russie, sur l’Iran, il se contredit, change d’avis, passe à autre chose, accuse ses prédécesseurs, ment grossièrement… La parole de l’Amérique est réduite à des mots sans suite, ce qui va générer, forcément, des catastrophes en chaine. Et pendant ce temps-là, Poutine bombarde l’Ukraine comme jamais… Et la vidéo de l’intervention de Claude Malhuret devant le Sénat français fait le buzz outre-Atlantique !

Il serait temps que le tourbillon de folie s’arrête et que les américains se réveillent.

 


L’EUROPE COMPTE ENCORE !

BCE 2

L'Europe est une puissance mondiale.

Au plan économique, elle est forte et a un potentiel réel de rebond économique.
L'Union européenne compte 27 membres, dont 20 font partie de la zone euro. Elle compte 450 millions d'habitants qui sont 450 millions de consommateurs « solvables », du fait d'un niveau d'épargne élevé et d'un niveau d'endettement relativement faible.
L'UE c'est 18 000 milliards d'€ de PIB, une des trois premières puissances économiques mondiales et sa balance commerciale dégage 150 milliards de surplus commercial, à comparer avec le déficit commercial abyssal des États-Unis (-100 milliards de $). (Pour mémoire : PIB US de 28 000 milliards, Chine de 21 640 milliards.)

On n'a pas encore les chiffres définitifs de 2024, mais la balance des paiements courants devrait approcher les 600 milliards d'€ (-310 milliards de $ pour les US) et une balance des paiements courants excédentaire est le signe d'une économie puissante et saine.

L'Europe affiche aussi des taux d'intérêt en baisse, largement inférieurs aux taux américains avec des taux à 10 ans pour le leader de la zone, l'Allemagne, à 2.45% contre 4.40% pour les États-Unis, et un euro relativement stable, à un niveau qui n'est pas handicapant pour le commerce extérieur et la croissance.

C’est vrai, sa principale faiblesse, c'est sa croissance, en dessous de 1%, mais avec un réel potentiel de rebond si l'Allemagne « pivote », comme on peut l’espérer avec l’élection de Merz.
Le chômage moyen y reste élevé à 5.9% mais il s'améliore, et l'inflation baisse même si elle est encore à 2.4% (seulement) pour la zone euro.  

Prise en étau entre la Chine et les États-Unis, l'Europe a tout de même tout pour réussir. Elle augmenterait ses chances à plusieurs conditions : l'Europe doit être plus unie, elle doit sortir de sa naïveté vis-à-vis de la Chine, elle doit résister face à la pression américaine, et elle doit avoir conscience de sa puissance car elle est puissante et peut se faire respecter.
Mais Le modèle européen n'est pas le modèle américain. Il est peut-être moins dynamique mais il est plus « social ».

 

Macron-trump-fev2025

La rencontre Trump-Macron.

Sur la forme, Emmanuel Macron s’est bien débrouillé. Tout en affichant une certaine complicité avec Donald Trump, il s’est permis de le reprendre avec précision sur les financements de la guerre en Ukraine en public, et a exprimé poliment son point de vue divergent. Naïveté et mauvaise foi de Trump qui communique des sommes fantaisistes (350 milliards) et ne connait pas les conditions de leur utilisation.

Le message du Président français a été substantiellement le suivant : il ne sert à rien de signer une paix rapide si elle est bâclée et ne comporte pas de garanties de sécurité solides : la guerre reviendrait alors inévitablement, « faute de quoi ce cessez-le-feu risque de ressembler aux accords de Minsk » a-t-il explicité. En face on voit à nouveau la naïveté de Trump qui pense que Poutine retournera à ses affaires dès la paix établie, oubliant que la récupération des marges d’influences de l’ex-URSS était son obsession.

Sur le fond, le résultat est mitigé : une trêve possible « dans les semaines à venir », éventuellement avec la présence de troupes européennes pour « garantir la paix » sans opposition de la Russie, et une rencontre Zelinsky-Trump dans les prochains jours pour parachever l’accord sur les minerais. Emmanuel Macron a fait état « d’avancées substantielles » des pourparlers mais le président américain est resté vague.

Pendant ce temps, à l’ONU les États-Unis se sont alliés à la Russie lors de votes à l’assemblée générale et au Conseil de sécurité. Au moins Trump est prévenu, la paix ne pourra pas être une capitulation de l’Ukraine. Concernant l’Otan, les américains feront pression pour que les européens augmentent leurs contributions, mais n’abandonneront pas ce qui est pour eux la poule aux œufs d’or : un marché d’armement énorme et solvable. Demain, c’est le premier ministre britannique, Keir Starmer, qui ira essayer de parlementer et les Allemands, eux, prennent conscience que leur dépendance militaire aux États-Unis grève leur souveraineté. Aujourd’hui les chefs d’Etat européens se concertent en visio.

La messe est loin d’être dite.

 


BONNES NOUVELLES POUR L’EUROPE

Merz

Première bonne nouvelle : les élections allemandes.

Le centre droit de Merz (CDU/CSU) a remporté les élections.

Le parti du chancelier sortant, Olaf Scholz, a été écrasé, et le parti d'extrême droite, l'AfD, réalise un score élevé, mais semble plafonner par rapport aux récents scrutins donc pas « d’effet Musk ». Les scores : CDU/CSU  28,52% des voix, AfD : 20.8%, SPD de Scholz : 16.41% ; relative stabilité des Verts : 11.61% et de l'extrême gauche Linke 8.77%. Compte-tenu du fait que les libéraux du FDP et l'autre parti d'extrême gauche BSW n'atteignent pas la barre des 5% nécessaires pour avoir des sièges au Parlement, les partis qui sont au-dessus de 5% vont avoir plus de membres. Une coalition à 2 partis est donc possible.

C'est un tournant pour l'Allemagne.

En sachant que Merz a affirmé qu'il ne gouvernerait pas avec l'extrême droite malgré la pression de Musk et de l'administration Trump, trois possibilités s’offrent à lui : une coalition centre droit, centre gauche, CDU et SPD ; une coalition centre droit et Verts ; une grande coalition, centre gauche, centre droit, et verts.

Le résultat de ces élections est une bonne nouvelle pour l'Europe.

L’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis est un des objectifs affichés par Merz à l'annonce de sa victoire. Il explique que les États-Unis ne s'intéressent plus à l'Europe et qu'ils ne viendront plus la défendre... Son but est donc de renforcer l'Europe et sa défense. C’est donc aussi un tournant pour l'Europe. C'est la fin d'une période d'incertitude. Et Merz a la volonté de relancer l'économie allemande.

Deuxième bonne nouvelle : un front de soutien à Kiev.

Les outrances de Trump ne restent pas sans réponse.

Les dirigeants de l’Union européenne sont arrivés ce lundi à Kiev pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, le jour même du troisième anniversaire de l’invasion russe, réunion à laquelle 24 autres dirigeants se joindront par visioconférence. Confrontés à la menace russe et au revirement américain, les Européens se mobilisent. Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez est du voyage, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Emmanuel Macron sera, lui, reçu aujourd’hui par Donald Trump à la Maison-Blanche pour faire des « propositions » sur la paix. La Présidente de la Commission a dit avoir « fait le point avec Emmanuel Macron » et le premier ministre britannique Keir Starmer, qui se rend lui aussi aux États-Unis jeudi.

Réunion du Conseil européen.

De son côté, Le président du Conseil européen Antonio Costa a annoncé un sommet spécial pour le 6 mars car « nous vivons un moment décisif pour l'Ukraine et la sécurité européenne ». De plus, le chef de file des démocrates-chrétiens allemands Friedrich Merz, a d'emblée affiché comme « priorité absolue » la création d'une « capacité de défense européenne autonome » comme alternative à « l'Otan dans sa forme actuelle ».

Les manifestations de soutien s'organisent.

Par ailleurs, des manifestations de soutien à l'Ukraine ont déjà eu lieu hier dimanche à Paris, à Prague, à Vilnius, devant l'ambassade de Russie à Washington et dans plusieurs autres villes américaines. D'autres rassemblements sont prévus ce lundi, notamment à Londres.

Trump est un loser et Poutine un criminel de guerre.

En même temps, dans une initiative lourde de sous-entendus, les Américains ont proposé à l'Assemblée générale de l'ONU un projet de résolution qui ne mentionne pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine, et ce alors même que le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé dimanche à une paix « juste » qui respecte cette «  intégrité territoriale ». Trump ne pourra pas faire la paix tout seul avec la Russie. Il apparaît pour ce qu’il est : un loser, comme d’habitude. Il a livré l’Afghanistan aux talibans, laissé son « ami » Kim Jung Un fabriquer sa bombinette, et aujourd’hui il veut livrer l’Ukraine à la Russie. Demain ce sera le tour de Taïwan avec la Chine … Non, Trump et son bouffon Musk ne sont pas les maîtres du Monde. Il va falloir qu’ils comptent avec le vieux continent. Quant à Poutine qui affirme sans vergogne que l’Europe ne veut pas arrêter la guerre, il inverse, comme d’habitude les rôles : c’est lui l’agresseur. Il existe u n moyen simple de rétablir la paix, c’est rendre les territoires conquis par la force et respecter l’intégralité territoriale de l’Ukraine, garantie par les traités qu’il a lui-même signés. Cela n’efface pas tous les crimes de guerre qu’il a commis et le mandat d’arrêt lancé contre lui par la CPI.




AVANTAGE RETAILLEAU…

Bruno Retailleau intérieur

 

Quelque chose a changé dans le paysage politique français depuis l’automne. Le désordre provoqué par la dissolution et le bordel permanent (le mot n’est pas trop fort) voulu par les députés LFI à l’Assemblée, ont fini de lasser les Français qui aspirent désormais majoritairement à la stabilité et au retour de l’autorité. Les circonstances ont conduit le Président de la République à nommer Michel Barnier au poste de Premier Ministre. Ce retour d’un LR au pouvoir, pour éphémère qu’il fût, s’il a été une divine surprise pour nous, a surtout entraîné la redécouverte par l’opinion publique du savoir faire et de la compétence d’un certain nombre de ministres LR, et notamment d’un Ministre de l’Intérieur nommé Bruno Retailleau, qui d’emblée a séduit par son discours ferme empreint de sincérité et son souci d’agir efficacement. Celui que les médias brocardaient et tentaient de ringardiser sous l’étiquette « droite Trocadéro » ou au mieux comme « catho-conservateur » est apparu dans toute son épaisseur. Après la censure du gouvernement Barnier, voulue par Marine Le Pen, et la mise en place de François Bayrou, le maintien à Beauvau lui a permis de confirmer sa percée dans l’opinion.

Certains seraient tentés d’enfermer le Vendéen dans ses convictions. Et en effet, il n’en manque pas, mais elles ne l’ont jamais empêché d’être un homme ouvert, prêt au dialogue et à la complémentarité. Par exemple, en 2015, il a reconquis la Région des Pays de la Loire à la tête d’une liste d’union qui associait LR, l’UDI et le Modem, et ce même esprit de concertation lui a permis de rester aussi longtemps un Président du groupe LR au Sénat, apprécié par tous les groupes. Il n’est donc pas étonnant que la popularité nouvelle dont il semble bénéficier auprès des Français et plus précisément de l’électorat de droite, l’ait poussé à se présenter à la présidence du parti Les Républicains. Il peut légitimement se sentir investi de cette responsabilité de faire profiter sa famille politique de ce nouveau vent de confiance pour insuffler un « nouvel élan ». On le sent, la droite dite républicaine, semble de nouveau écoutée, comme en témoigne les élections partielles partout à travers le pays, et demain peut à nouveau gagner. Il s’agit d’offrir à son électorat un cadre adapté à une majorité nationale avec une formation politique renouvelée.

Au sein des LR, beaucoup ne s’y trompent pas : sa candidature reçoit le soutien de Jean-François Copé, Xavier Bertrand, François-Xavier Bellamy, Annie Genevard, sans parler de Gérard Larcher ou Michel Barnier. Oublié l’épisode malheureux d’Eric Ciotti qui se mord probablement les doigts de son alliance malvenue et il y a gros à parier qu’il ne participera pas à la fête, si fête il y a. Car son Union des Droites pour la République  risque de faire pâle figure face à un parti des Républicains refondé. Bruno Retailleau affrontera Laurent Wauquiez, ce qui est l’assurance d’une élection vraiment démocratique. « Voter, ce n’est pas diviser ! Quand on est à droite, l’on ne craint pas la compétition ! » se plait-il à répéter. Sans sous-estimer le Président du groupe Droite Républicaine, le ministre a annoncé la couleur : il ne participera à aucune guerre des chefs et ne se prêtera pas au jeu des petites phrases. Même si certains médias chercheront par tous les moyens à le laisser croire. D’ailleurs, la proximité idéologique entre les deux candidats est telle que l’affrontement ne pourrait être qu’une querelle de personnes. Ce n’est pas l’esprit de Bruno Retailleau et je serais étonné que Laurent Wauquiez s’y risque. Tout au plus ce dernier tentera-t-il de souligner l’incompatibilité entre la fonction de Président du parti et celle de ministre, argument qui fera long feu au regard des nombreux exemples présents et passés.

Personnellement, j’ai adhéré au comité de soutien à Bruno Retailleau. D’abord par amitié, surtout par conviction. Le temps presse et le parti doit se mettre en ordre de bataille au plus vite. C’est ce que j’avais dit à Othman Nasrou quand il était passé nous voir à Angers à l’automne dernier. Et ça tombe bien, il va diriger la campagne de Bruno. Nous avons hâte que le parti de la « Majorité nationale » que Bruno Retailleau appelle de ses vœux se mette en place, prônant une politique de fermeté et d’autorité, préférant la liberté à la technocratie, le travail qui paie à l’assistanat, et restaurant l’école du mérite. Des grands classiques mais qui manquent tellement que leur retour à l’ordre du jour est rafraîchissant. Il s’agit de réinvestir l’espace qui va des frontières du PS à celles du RN pour y faire revenir un électorat aujourd’hui dispersé ou séduit pas les uns ou les autres. C’est le seul moyen de préparer efficacement les prochaines échéances électorales.

 


RELEVER LA TÊTE OU DISPARAITRE

BCE 2

Comment faire face à Trump.

Depuis qu’il est élu, Trump se croit tout puissant, il décrète, il aboie, il insulte, il vitupère, il dégaine ses droits de douane, et il entreprend même de négocier tout seul avec Poutine, comme s’il était le maitre du monde.

Mais l'Amérique dispose-t-elle encore d'une puissance qui lui permet de rester maîtresse du jeu, alors que son nouveau président n'hésite plus à exprimer ses convoitises territoriales sur des pays amis ? Certes, le système économique global lui permet de régner sur l'économie mondiale, dans un cadre où la puissance du dollar impose aux partenaires de l'économie américaine le financement de ses déficits abyssaux. Mais les slogans ne suffisent pas pour maintenir les Etats-Unis en grande puissance industrielle. En effet, c’est une suprématie qui repose aujourd'hui sur une dette de plus de 30 000 milliards de dollars ! En dépit des propos menaçants de Donald Trump, cette réalité devrait pousser plus à une démarche de négociation qu'à un conflit commercial. La donne monétaire qui est installée, qui est construite sur la capacité d'émission dont dispose le Trésor américain, n'est envisageable que dans le cadre d'une entente entre les nations qui déterminent la structure des échanges de l'économie mondiale.

Dans un monde global, créanciers et débiteurs sont solidaires du même système : malgré les tensions entre les blocs, personne ne peut se passer du rôle du billet vert qui assure plus de 80 % des échanges internationaux. La peur du saut dans l'inconnu garantit la pérennité d'un édifice déséquilibré mais profitable à de nombreux acteurs, grâce à la dynamique des échanges dans une économie ouverte. Le protectionnisme et les barrières douanières peuvent ébranler l'édifice des échanges et tout remettre en cause.

Quant à la parité entre le dollar et l'euro, l'intégration des économies américaines et européennes est une réalité vivante où l'interaction des entreprises de chaque côté de l'Atlantique s'appuie aussi sur un sentiment de culture partagée. Toute action conflictuelle unilatérale est une menace pour les partenaires occidentaux par les incertitudes qu’elle engendre. Tout le monde y perdra. C’est pourquoi l'Europe ne pourra pas défendre une position de compromis raisonnable sans d’abord faire face fermement à la volonté de Donald Trump d'imposer un retour sans partage de la suprématie américaine.

Les Etats-Unis dans une seringue.

Le président américain a lancé les hostilités en imposant des droits de douane de 25% sur les produits importés du Canada et du Mexique et en rehaussant de 10% ceux venant de Chine, l’Europe suit avec sa dose de barrières douanières imposées. Une stratégie risquée pour l'économie américaine. La bataille ne fait que commencer et l’étendue de ses conséquences est encore imprévisible. Elle pourrait bien fragiliser le pays qui l’a déclenchée. En effet, à eux trois, le Mexique, la Chine et le Canada pèsent 43% des importations de marchandises aux États-Unis.

Les représailles n’ont pas tardé et l’Europe promet de répondre fermement. Dans ces conditions, les « tariffs » de Trump pourraient se retourner contre les consommateurs américains et les États-Unis finir par devoir payer au prix fort leur guerre commerciale, si celle-ci perdurait. Si les États-Unis affichent un fort déficit commercial c’est parce qu’ils consomment beaucoup, et plus qu’ils ne produisent. Cette politique de droits de douane apparaît donc aussi néfaste pour eux que pour leurs partenaires commerciaux, car elle ne permet ni de stimuler l’industrie, ni d’améliorer le solde commercial, pénalisant au passage les exportations autant qu’elle bride les importations des autres pays.

Ainsi, les nouveaux droits de douane pourraient entraîner une hausse de 0,7 point d’inflation sur le premier trimestre 2025 et ce à un moment où cette dernière est en phase de réaccélération. De plus, en taxant les importations, la demande de monnaies étrangères (peso mexicain, dollar canadien) baisse, ce qui fait monter le dollar américain. En parallèle, la hausse des prix due aux taxes pousserait la banque centrale américaine (la Fed) à augmenter ses taux d’intérêt, ce qui attirerait encore plus d’investisseurs vers le dollar. Résultat : un dollar plus fort rend les produits américains plus chers à l’étranger, ce qui nuit à leurs exportations. Pas facile, dans ces conditions, d’équilibrer la balance commerciale, même si les importations baissaient. Mais Trump est un dealer, pas un économiste.

L’Europe doit affirmer son leadership.

Nous connaissons le mode de fonctionnement du président américain : il est transactionnel. Il ne rechigne jamais à utiliser l’arme des droits de douane pour obtenir ce qu’il juge bon pour son pays dans d’autres domaines : sécurité, immigration, législation, territoire, diplomatie. C’est bien pourquoi il est essentiel de réaffirmer haut et fort ce que nous sommes. L’Union européenne est une grande démocratie, ce qui suppose le respect de ses lois et l’intangibilité de ses territoires. Ces points ne sont pas négociables.

Sur 1 500 milliards d’échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe, le déficit de la balance américaine tourne entre 150 et 200 milliards et non le double comme l’affirme la Maison-Blanche. Il est possible de réduire les déséquilibres. Après, la balance commerciale traduit aussi le choix des consommateurs. On ne peut pas forcer les Européens à acheter des voitures américaines s’ils préfèrent les allemandes ou les françaises, voire les asiatiques. N’oublions pas que, pour vingt-six des vingt-sept États membres (la France est à part), l’appartenance à l’Otan signifie la garantie, en dernier ressort, de la couverture américaine en matière de dissuasion nucléaire. Transposé à la logique transactionnelle, ceci a évidemment un prix. Il faut en tenir compte.

Cela dit, il est crucial d’augmenter la capacité de notre base industrielle de défense et les budgets d’armement. Sur ce point, il y a maintenant accord unanime. La pression de Trump est la bienvenue pour accélérer les choses. Pour l’Europe puissance, pour l’Europe souveraine et pour l’autonomie stratégique, il faut sortir de l’ambiguïté et affirmer notre leadership.

L’Europe a aussi tout pour réussir dans l’intelligence artificielle : les talents et les chercheurs parmi les meilleurs, un des plus grands réservoirs de données au monde, des infrastructures de data centers et de supercalculateurs. Et, désormais, grâce à un corpus de cinq grandes régulations (DMA, DSA, DGA, Data Act, AI Act), un seul marché numérique unifié et non plus vingt-sept. L’Union européenne vient de se donner les moyens de veiller à ce que nos milliards de données ne s’évaporent plus à notre insu, cet espace informationnel de 450 millions de consommateurs, une fois et demie le marché américain. Et cette régulation ne freine pas l’innovation, depuis que nous avons repris notre destin numérique en mains, contrairement à ce qu’affirment les Gafam, argument relayé par des « idiots utiles » à leur remorque. Mais par rapport aux États-Unis, il nous manque l’essentiel : un marché unique des capitaux, toujours inachevé, car il faut mobiliser des moyens très importants pour développer nos infrastructures numériques et accompagner nos start-up. L’Europe, avec son épargne abondante, en a les moyens.

Identité : la récré est terminée.

Avec l’élection de Trump, des deux côtés de l'Atlantique, la parenthèse du « consensus de Washington », cette illusion trentenaire selon laquelle la démocratie libérale s'imposerait sans effort dans le monde entier, et avec elle la paix, la prospérité et la liberté, vient de se fermer définitivement. Le moment est venu, pour nous, Français et Européens, de se battre. Non pas entre nous. Mais justement ensemble, pour ce que nous croyions acquis, et qui disparaît sous nos yeux : la paix sur le continent européen, qui s'obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre, et à en faire notre priorité collective. La prospérité, qui ne s'obtient pas à coups de dettes abyssales, de RTT, faux télétravail et arrêts maladie, retraite à 62 ans et subventions ; mais à coups d'efforts et de prises de risques ; de suppression de normes de plus en plus absurdes et étouffantes ; de «chasse au gaspi», aussi. La démarche de la Maison blanche de négocier dans notre dos avec Moscou, sur l’Ukraine, fait peser une sourde menace sur notre continent. Les conséquences sont potentiellement cataclysmiques pour nous : le risque d'abandon de l'Ukraine, au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle (d'où l'envoi de troupes nord-coréennes) - La naïveté de Trump est à cet égard insondable et confine à la bêtise immense qui l’habite-; la fragilisation de l'Otan et de ses partenaires (l'Europe comme le Japon) ; un cycle de protectionnisme mondial, annonciateur de guerres ; et, pour le pire, un antimodèle de conquête du pouvoir, basé sur l'intimidation, le mensonge, la violence. Et soyons certains que Trump et son féal Musk utiliseront tous les moyens pour faire exploser l’Union européenne, en s’appuyant sur les points d’appui que constituent des Orban ou des Meloni…

Reste l'injonction qui nous est adressée : battons-nous ! D'abord pour nous-même, ensuite pour notre pays, enfin avec nos alliés. De ce point de vue-là, l'élection de Donald Trump aura rendu un grand service aux nations occidentales ayant perdu le sens de l'effort. Remplaçons, vite, le logiciel de l'assistanat et la prime victimaire par l'exact inverse. Nous ne pouvons désormais compter que sur nous-mêmes. Personne ne viendra se battre à notre place. Personne ne paiera nos dettes à notre place. Personne ne protégera notre démocratie, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, notre civilisation, à notre place. Alors, oui,  comme Trump le répétait : «fight, fight, fight» !

 


LE VOYOU SAISI PAR LA DEMESURE

Trump maga

 

Le divorce avec la démocratie.

Le duo formé par Donald Trump et Elon Musk n’a pas attendu pour entamer le divorce de l’Amérique avec la démocratie qui encadrait son histoire depuis 1787.Ils mettent en place une administration sous le signe de l’ingénierie du chaos, plongeant dans l’incertitude les entreprises, les marchés et les alliés des Etats-Unis, menaçant l’Occident d’implosion et provoquant l’ensauvagement du monde par le modèle qu’ils montrent.

Le plébiscite du voyou.

L’élection triomphale de Trump doit beaucoup à sa rhétorique ordurière. Repris de justice, objet de multiples inculpations, condamné au pénal pour 34 faits de falsifications de documents comptables, soupçonné d’être l’instigateur d’une tentative de coup d’état, il se permet d’insulter ses adversaires en toute impunité. Il permet ainsi à ses partisans de s’affranchir de tous les tabous qui régissent la vie collective d’un peuple. Or, les jugements que nous portons sur nos adversaires ou nos rivaux, en démocratie, doivent respecter la décence minimale que nous nous devons dans les sociétés civilisées. Les outrances de Trump ne sont pas des dérapages, elles font partie d’une stratégie délibérée. Si celle du wokisme ont favorisé l’irruption du trumpisme, le rejet du « politiquement correct » ne peut pas être le politiquement abject.

La domination de l’hubris.

Tribun clownesque et néronien, admirateur des brutes de ce monde, Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un, Trump a remplacé la courtoisie, de mise en démocratie, par le dévergondage pulsionnel, l’injure servant d’argument, les attaques ad hominem, les menaces de mort, la trivialité la plus salace, et se comportant en mafieux plus qu’en responsable politique. Assoiffé de vengeance jusqu’à remettre en cause les décisions de justice, la seconde administration Trump s’annonce tout entière placée sous le signe de l’hubris, cette démesure qui mêle passion, orgueil, outrage et transgression. Elle s’achèvera, comme toujours par l’anéantissement des hommes qui y succombent. C’est ce que nous enseigne l’Histoire et comme disait Hérodote : « Le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure » !

La violation de l’Etat de droit.

On ne s’étonnera pas que tout dans le déferlement des décisions dans tous les sens prises par le nouveau Président, beaucoup sont illégales. Nombre d’entre elles relèvent de la compétence du Congrès des Etats-Unis. Délibérément illégales, elles ont été déférées aux tribunaux fédéraux, qui à l’instar de la Cour suprême, sont biaisés par la nomination de juges politiques. Le respect de la Constitution, indissociable de la séparation des pouvoirs, se trouve ainsi annihilé, limitant les possibilités de recours de la société civile. Ainsi, Elon Musk, qui ne dispose d’aucune fonction officielle dans le gouvernement des Etats-Unis, a investi avec ses équipes, l’agence qui gère les programmes d’aide au développement ainsi que le centre de paiement des agents de l’Etat fédéral. Les décisions qu’il a imposées sont parfaitement illégales, son statut de « Special Government Employee » ne l’autorise en rien à se substituer au pouvoir exécutif ou législatif. En plus, le conflit d’intérêts est frontal avec ses activités de chef d’entreprise, alors que ses sociétés font l’objet d’une vingtaine d’enquêtes administratives par une dizaine d’agences fédérales. Les « raids » qu’il conduit visent plus à détruire l’Etat fédéral qu’à le réformer, en violation ouverte de l’Etat de droit.

Le primat de la force sur le droit.

Le projet d’une grande Amérique s’étendant du Pôle Nord à Panama, intégrant le Canada et le Groenland, assorti de menaces contre ceux qui s’y opposeraient, les mesures protectionnistes mises en œuvre dans la plus grande confusion, les expulsions de migrants et les marchandages qui les accompagnent, la poursuite de l’aide à l’Ukraine en échange de métaux rares, la proposition improbable de la mise sous administration américaine de la bande de Gaza avec le départ forcé de plus de 2 millions de Palestiniens pour la transformer en côte d’Azur  du Proche-Orient, ne s’encombrent pas de principes : forte de sa puissance, l’Amérique entend imposer ses volontés. Pour l’instant elle récolte une levée de boucliers mondiale. La hausse des droits de douane de 25% avec le Canada et le Mexique a dû être suspendue face aux mesures de rétorsion et à la chute des marchés.

La fin du progrès.

Si pour l’instant Trump fascine parce qu’il s’est affranchi de tous les interdits, fort de ses caprices qui ont force de loi, prêt à faire régner la terreur pour mieux satisfaire son ego, il est bien parti pour ruiner l’hyperpuissance qu’il se propose de reconstruire. L’imprévisibilité et l’irrationalité de ses décisions créent une incertitude radicale pour les entreprises et les marchés, poussent à la hausse des taux d’intérêt, pénalisant les investissements et l’innovation. Le retour à un capitalisme de prédation, totalement dérégulé et la fusion des dirigeants politiques avec les milliardaires renouent avec les excès des années 1920 qui débouchèrent sur le pire krach financier de l’histoire. L’euphorie spasmodique de Wall Street n’annonce rien de bon. D’autant plus que la violation délibérée de la Constitution, le mépris pour la règle de droit et l’affaiblissement de l’Etat fédéral transforment les Etats-Unis en démocratie illibérale.

Le rejet des Lumières.

C’est parce que l’Etat de droit a remplacé l’absolutisme, fruit de longs efforts depuis le siècle des Lumières, que nous avons accompli d’immenses progrès qui ont défini la modernité. Ces efforts nécessitaient que la vérité prime sur l’obscurantisme, que l’expertise dans les affaires humaines soit valorisée, que la connaissance scientifique soit partagée et admise. L’un des aspects les plus inquiétant de la « révolution MAGA » réside dans son rejet pur et simple des valeurs des Lumières.

Make America Weak Again…

Les Américains sont dirigés par un personnage sans limites, grand climato-sceptique, et pourraient bien déchanter. Car les vrais gagnants sont Moscou, Pékin et Téhéran. Russes Chinois et Iraniens peuvent se frotter les mains : leur cheval de Troie est au pouvoir. Il peut bien tempêter, fulminer, menacer, il ne fera rien et surtout pas la guerre. Il ne peut pas annuler le principe de réalité sur lequel ils se fracassera tôt ou tard. Rappelons-nous l’Afghanistan dont Joe Biden a essuyé les conséquences de l’accord signé par Trump. La fin du progrès aux Etats-Unis aura-t-elle des répercussions à l’échelle mondiale ? C’est quasiment certain. L’éclatement de l’Occident et l’affrontement permanent avec les partenaires et les alliés ne peuvent qu’affaiblir les Etats-Unis et ouvrir des espaces dans lesquels la Chine et la Russie ne manqueront pas de s’engouffrer.

La grande perdante pourrait être la vieille Europe. Ce même principe de réalité doit la conduire à sortir au plus vite de sa passivité et de ses divisions et prendre son destin en main avec pour projet de défendre la liberté et le droit international face aux dérives tyranniques et à la démesure des empires. Avec ses 450 millions d’habitants, elle en a les moyens. Ce sera l’objet du prochain article… à suivre !


VIEILLISSEMENT ET NATALITE : LA PROBLEMATIQUE FRANCAISE

Retraites 3

Le matin même de la déclaration de politique générale de François Bayrou devant l’Assemblée nationale, l’Insee publiait son bilan démographique annuel. On y découvrait que le taux de fécondité des femmes de l’hexagone était tombé à 1,62 enfant par femme, le plus bas depuis 1919 (hors guerres). Notre roi de la statistique nous informait en même temps que l’espérance de vie continue d’augmenter dans notre pays : depuis 2010, c’est-à-dire hier, elle a gagné un an. Personne ne s’en plaindra. Pourtant quand on rapproche les deux réalités ci-dessus énoncées, on voit bien qu’il y a un problème. C’est que notre système de financement des retraites par répartition est fondé entièrement sur la démographie : la fécondité d’aujourd’hui est déterminante pour financer les retraites de demain. Eh bien, croyez-vous que notre Premier ministre en ait fait état dans son discours, alors même qu’il a proposé de remettre en chantier la réforme qui prolonge à 64 ans l’âge de départ. Justement, la réalité des chiffres, et la démographie est une des rares sciences sociales « dures », et le simple bon sens induisent que les âges de départ doivent évoluer … Le faible intérêt des politiques et des responsables sociaux pour cette science reste un éternel sujet d’étonnement.

Moins de cotisants et plus de bénéficiaires, c’est l’équation insoluble à laquelle doit faire face notre sécurité sociale, et elle n’est pas nouvelle. La conséquence logique de la situation que nous décrit l’Insee, moins de naissances, plus de vieillards, porte un nom : le vieillissement de la population. Et ce vieillissement menace le modèle social que nous avons choisi depuis 80 ans. Les Français vivent de plus en plus longtemps, 80 ans en moyenne pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes. Les naissances, elles, connaissent une chute brutale : 663 000 bébés l’an dernier contre 646 000 décès, soit un solde faiblement positif de seulement 17 000 personnes, soit une quasi-stagnation. On est loin de la période où 800 000 naissances faisaient face à 500 000 décès, dégageant des cohortes annuelles de cotisants supplémentaires de l’ordre de 300 000… La baisse des naissances et le vieillissement sont les deux facettes d’un piège mortel pour la protection sociale, notamment parce que la « Sécu » est principalement financée par les cotisations sociales versées par les actifs et leurs employeurs au profit du reste de la population. Trois conditions sont en effet nécessaires pour permettre au régime de fonctionner : une pyramide des âges avec une base suffisamment large, un renouvellement des générations qui suppose un taux de fécondité de 2,2 enfants par femme, et une jeunesse majoritaire. Aucune n’est plus remplie aujourd’hui !

Au moment où syndicats et patronat se réunissent autour des membres du gouvernement pour « aménager » la réforme Macron, négociation décidée par Bayrou pour s’attirer les bonnes grâces de la gauche, prenons garde qu’elle ne débouche pas sur des décisions qui pourraient coûter cher au pays. S’ils décidaient de revenir sur l’esprit qui présidait à cette réforme, déjà insuffisante pour assurer l’équilibre des financements, tout le monde le sait bien, ils pourraient accélérer la mise à mort du modèle social français. Il faudrait que le bon sens l’emporte. Mais comme le disait paraît-il Einstein : « le bon sens est l’art de résoudre des problèmes que l’intelligence a bien souvent laissés dans un état de confusion totale ». Il n’est pas impossible que nos responsables manquent de l’une et de l’autre, soit par idéologie qui empêche toujours de voir la réalité, soit par démagogie qui est une maladie de la démocratie.

Que penser de la demande de faire repasser à 62 ans au lieu de 64 ans, l’âge de départ ? Les indicateurs démographiques illustrent l’irresponsabilité d’une telle tentation, tant le ratio d’actifs par retraité connaît une dégringolade spectaculaire : 1,6 pou 1 aujourd’hui après avoir été de 5 pour 1 dans les années 50. Et malgré la réforme des retraites, les régimes du public comme du privé connaissent un déséquilibre croissant. Sur les 1 000 milliards d’€ de dette supplémentaire accumulés dans les dix dernières années, les retraites représentent 50% de ce total ! Et encore, l’âge de départ, n’est que la partie visible de l’iceberg des déséquilibres. Il y a tant à faire : agir sur le taux d’emploi des seniors, financement de la dépendance, mise en place d’une capitalisation, et aussi et surtout, trouver les bonnes mesures d’encouragement au redressement de la natalité, qui reste la clé fondamentale si l’on veut maintenir le principe de la « répartition ». Et si nos gouvernants manquent d’idées, j’en ai une, un peu poil à gratter, qui permettrait une prise de conscience : moduler l’impôt sur le revenu en fonction du nombre d’enfants conçus…

La participation à l’effort national d’équilibre des comptes mérite bien une récompense, non ?

 


DETRUMPEZ-VOUS !

Trump maga

Une croissance solide, des adversaires - l’Europe et la Chine- englués, des capitaux qui affluent plus que jamais, un plein-emploi, une suprématie technologique confirmée, une productivité qui redémarre : au moment où Donald Trump arrive à la Maison Blanche avec pour promesse de redresser son pays, « Make America Great Again », les Etats-Unis le sont déjà. La question paradoxale qui se pose avec le président réélu est celle-ci : va-t-il prendre des mauvaises mesures qui vont affaiblir son pays ? Alors MAGA pourrait bien devenir MAWA : “Make Americain Weak Again”  !

Donald Trump s’est associé avec Elon Musk pour créer une mécanique de choc, de tension et de vitesse lui permettant de réaliser une rupture majeure dans l’histoire des États-Unis. Le leader du peuple Maga entend couper le lien existentiel de l’Amérique avec la démocratie libérale, en refusant de respecter le suffrage universel, la séparation des pouvoirs, l’État de droit, la modération, la liberté d’information, la tolérance envers les minorités, niant même le statut fédéral de l'Union, ce qui ne va pas aller sans poser des problèmes. L’Amérique du XXIe siècle de Trump ne sera pas démocratique, ouverte et universaliste, mais oligarchique, protectionniste et impériale. Il veut une Amérique impériale qui se réclame des mêmes principes que les tyrannies et les régimes autocratiques : constitution d’une sphère d’influence, sanctuarisation de l’étranger proche, recours à tous les moyens de la guerre hybride y compris au détriment des pays alliés moins puissants. Il raisonne, décide et agit comme Xi Jinping, Vladimir Poutine ou Recep Erdogan. L’Amérique de Trump, tel qu'il la conçoit, est un empire autoritaire, qui partage la vision impériale de la Chine tout en étant engagée dans une féroce rivalité avec elle, et qui, comme elle, ne fixe aucune limite à la mise sous tutelle des nations démocratiques, à commencer par l’Europe.

Trump a été élu sur une intuition géniale : persuader les Américains qu’ils sont les nouveaux damnés de la Terre, les persécutés de cette planète, qu’ils sortent du Moyen Âge démocrate pour entrer dans la lumière de l’âge d’or républicain. Le trumpisme, comme le wokisme, baigne dans l’idéologie victimaire dont il se contente d’élargir la cible : non plus les minorités ou les LGBT mais le peuple américain tout entier. La ficelle est énorme et il a fallu une incroyable intoxication pour présenter les États-Unis, le pays le plus riche du monde, comme le souffre-douleur de l’humanité alors qu’il est la première économie mondiale, grâce à Joe Biden, la première armée par le budget, la première nation technologique, des ambitions démesurées dont la conquête de Mars prônée par Elon Musk. L’impérialisme affiché de Trump, son appétit pour le canal de Panama, le Groenland, le Canada tient de l’effet rhétorique. Trump veut contradictoirement la paix et l’expansion. Empereur et clown tout à la fois, il veut d’abord une allégeance totale des siens, y compris des milliardaires de la tech et foudroie les traîtres ou les tièdes. Pourtant, on ne peut se départir, avec cette nouvelle Administration, d’un sentiment de chiqué, comme dans le catch que le président affectionne. On crie, on hurle, on insulte, on montre les crocs pour ne pas avoir à s’en servir.

Donald Trump ne semble pas préparer un retrait américain, ni un repli militaire. Son projet pour 2025 est celui d’une Grande Amérique qui, sur le papier, n’a rien d’isolationniste. La doctrine Trump - c’est ainsi que le Parti républicain l’appelle désormais officiellement - présente une matrice profondément impérialiste, allant jusqu’à ouvrir la frontière américaine à de nouvelles conquêtes territoriales.Dans cette vision géopolitique, si le rival systémique des États-Unis reste la Chine, la priorité stratégique semble plutôt porter sur la réorganisation de l’Occident autour d’une relation fondamentalement asymétrique, unilatérale et transactionnelle avec Washington. « America first », implique avant tout la suprématie des États-Unis sur l’Occident. Ses déclarations visant l’annexion du Canada et du Groenland, où le prochain président américain n’exclut pas l’usage de la force contre un allié fidèle et docile comme le Danemark, doivent être comprises comme un rite d’initiation à un nouveau régime où l’Otan se reconfigurerait sur le modèle du Pacte de Varsovie : un seul État central doté de souveraineté et de capacité d’action politique et géopolitique, avec des satellites plus ou moins intégrés : pas de concertation, mais de la coercition et même l’usage de la force si nécessaire.

Pour le reste, le monarque yankee, s’il risque de plonger l’Amérique dans une guerre civile larvée, est la meilleure chose qui puisse nous arriver : un réveil brutal. Sa brusquerie, sa vulgarité ont un effet rafraîchissant : comme un verre d’eau glacée jeté au visage d’un dormeur. Il a dit ce qu’il fera, il fera ce qu’il dit. Prenons-le au pied de la lettre d'autant plus que l'Union européenne ne demande qu'à prendre conscience de sa puissance, et sortons de soixante-dix ans de vassalisation militaire. Si cet homme parvenait à convaincre les Européens, par la coercition , d’assurer seuls leur défense, alors on pourrait parler d’un miracle Trump. Et dans ce domaine, la France, dotée d’une excellente armée professionnelle, a une longueur d’avance sur ses partenaires. De fait, Donald Trump et les oligarques des Gafam placent l’Europe et les Européens devant un moment de vérité : soit la tutelle géopolitique et économique des États-Unis, sans même une garantie de sécurité effective ; soit la transformation en puissance pour défendre face aux empires notre souveraineté, notre liberté et notre civilisation, mais au prix d’une transformation radicale : l’acceptation du monde du XXIe siècle, multipolaire, volatil et violent ; la réconciliation avec le travail, le risque et les armes. La paix « westphalienne « (1648) d'égalité en droit de tous les Etats, grands et petits, d'inviolabilité des frontières et de non-ingérence, rétablie en 1945, seule l’Europe peut la défendre. Pour l’heure, la loi du plus fort l'emporte dans la géopolitique. Elle l'emporte sur les réseaux où la « modération » n'est plus de mise, la brutalité est installée. Le monde de la force (re)prend possession de tous les « ordres », international, national, économique mais aussi privé, sociétal, et, en surplomb, idéologique. La technologie, le populisme et la rivalité américano-chinoise sont les causes de ce changement tectonique. La course aux armements, le protectionnisme et l'autoritarisme en sont les premières grandes conséquences, toutes trois négatives sur la marche du monde. L'Europe est le continent le plus bousculé et le plus menacé. Car l'Union européenne est fondée entièrement sur la logique westphalienne et son écroulement va précéder le sien si elle ne réagit pas. Pour que l'UE tienne bon sur son modèle, il faut qu'elle fasse « tout ce qu'il faut » pour que son économie soit forte. C'est la condition pour qu'elle puisse défendre ses principes humanistes et son économie sociale de marché qui, contrairement aux discours trumpien et muskien, ne sont pas des handicaps mais des forces pour construire un avenir vivable et durable. Le modèle westphalien reste le meilleur pour la démocratie, pour les peuples, le populisme autoritaire est un mirage.

Ursula Von der Leyen l’a bien compris. La Commission européenne s'apprête à publier une « boussole de la compétitivité », ce qui indique qu'elle pourrait retrouver le nord. Elle a prononcé à Davos un discours qui pointait la bonne direction - et qui a été salué par davantage d'applaudissements que l'intervention de Donald Trump. Des réglementations devraient être assouplies ou simplifiées, des initiatives lancées. Rien n'est gagné. Mais comme le montre l'Eurobaromètre, plus de la moitié des Européens font confiance à l'Union, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de quinze ans. Quand on touche le fond, ce n'est pas le moment de creuser, mais l'occasion de rebondir. Cette réorganisation de l’Occident autour d’un principe brutalement impérial repose sur un présupposé et une condition : la neutralisation de toute souveraineté concurrente à l’intérieur de ce grand espace. Pour parvenir à ses fins, le dispositif impérial de Donald Trump est porté par Elon Musk qui agit de manière de plus en plus proactive pour soutenir des formations souverainistes, de la Roumanie au Royaume-Uni. Les souverainistes en France et en Europe risquent de devenir les idiots utiles de la vassalisation américaine du continent. C’est un projet – il est encore loin d’être pleinement mis en place et il existe plusieurs moyens de l’empêcher. Mais, dans le style Trump, il est clairement énoncé et il faut le prendre au sérieux. En attendant, le Groenland n’est pas encore américain et l’Europe n’a pas envie de le lâcher. Après tout, l’Europe n’est jamais aussi unie que lorsque ‘elle se sent agressée. Et le Canada, n’a pas non plus l’intention de se laisser faire. La question du Canada comme 51ème Etat n'est pas un sujet. Il n'y a pas de parti annexionniste, aucune volonté politique d'emprunter ce chemin. Les Premiers ministres des différentes provinces ont montré les dents. Celui de l'Ontario, Doug Ford, coiffé d'une casquette barrée d'un « Canada is not for sale » dont la photo a fait le tour du monde, a prévenu que le nord-est des Etats-Unis pourrait être privé de l'électricité acheminée depuis sa province. Trump, même pas peur !

Bon ! C’est pas le tout ! Quand débranche-t-on le clown Donald et son bouffon Elon ? On gagnerait du temps, non ?

 


UNE LONGUE INTERRUPTION...

TOUT D'ABORD, PERMETTEZ-MOI DE SOUHAITER A  TOUS  LES FIDELES DU BLOC-NOTE UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2025, EN ESPERANT QU'ELLE NOUS APPORTE ESPOIR ET SERENITE !

Bonne année haddock001
APRES UNE LONGUE INTERRUPTION LE BLOC-NOTES VA REPRENDRE DU SERVICE.  L'EXPLICATION EST SIMPLE : UNE ABSENCE PROLONGEE LOIN DE NOS BASES ET AU RETOUR UNE PANNE D'ORDINATEUR INATTENDUE MAIS COMPLIQUEE A REPARER.

TOUT EST RENTRE DANS L'ORDRE.

MAINTENANT, IL FAUT QUE JE RETROUVE LA MOTIVATION, ET LE CONTEXTE ACTUEL N'Y INCITE GUERE. COMME ON DIT, ON VA FAIRE AVEC !

A BIENTÔT DONC.

AMITIES, 

DANIEL

 

 


LA POLITIQUE DU PIRE !

Comédie grecque

 

C’est évidemment la pire des politiques que Marine Le Pen a choisie en décidant de voter la censure du gouvernement Barnier « d’où qu’elle vienne ». Cette lourde responsabilité sera partagée par les députés de gauche, qui ont jugé « honteuse » la tentative de dernière minute de Michel Barnier de dissuader Marine Le Pen de voter la censure, mais qui s'apprêtent sans complexe (y compris un ancien président de la République) à associer leurs voix à celles du RN pour faire tomber le gouvernement. Ils commettent une faute grave, dont le pays n'aura pas fini de subir les conséquences. 

Spectacle affligeant.

On aurait pu penser que l'intérêt commun allait tout de même primer sur les petits calculs électoraux. Mais rien n’y a fait, même les concessions courageuses du premier Ministre. Le gouvernement Barnier devrait donc être censuré demain en fin d’après-midi. Nous voilà donc repartis pour une période d'instabilité qui sera forcément dévastatrice pour l'économie. Elle l’est déjà ! Elle aura son lot de conséquences politiques.  Ainsi, on apprend que Macron avait déjà commencé à tester des noms de Premier ministre et que les petites négociations avaient commencé alors que Barnier se débattait encore pour sauver ses budgets. Comme la dissolution de cette assemblée infernale, le mot n’est pas trop fort, n'est possible qu'en juillet 2025, soit on a un ou une nouveau/nouvelle Premier ministre qui tient jusque-là, soit on a des élections présidentielles anticipées. Sans oublier tous les rebondissements possibles et inimaginables. Le clou du spectacle c’est le numéro d’Eric Ciotti qui va joindre sa voix à l’extrême gauche pour censurer l’un de ses anciens compagnons : trahison méprisable et pitoyable !                  

Et le budget ?

Il ne faut pas oublier non plus l’essentiel : la France n’aura pas de budget 2025 voté avant le 31 décembre. Une loi spéciale sera votée et on fonctionnera avec le budget 2024. Donc il faut oublier les réformes : pas de surtaxes d'impôts sur les entreprises, pas de réductions des dépenses publiques, pas de nouvelles aides, comme celles prévues pour les agriculteurs. Les retraites seront revalorisées totalement, mais nous subirons des hausses des impôts sur les revenus puisque les barèmes ne changeront pas. Les économistes prévoient un déficit tout de même en baisse à 5,3% du PIB. Sauf si l'économie s'écroule encore plus, ce qui est le scénario le plus probable.      

Faut-il craindre une crise financière ?

Oui et non. Oui, car l’écart (« spread ») de taux par rapport à l'Allemagne va continuer à se dégrader. Et nous allons normalement dépasser les 1% de taux d'emprunt supplémentaire à 10 ans par rapport à l'Allemagne. Non, parce que nous sommes en période générale de désinflation et de baisse des taux en Europe et nous emprunterons certes plus cher que l'Allemagne, l'Espagne ou la Grèce mais à des taux encore historiquement faibles. C’est néanmoins des charges supplémentaires pour la dette. Et évidemment, on va avoir des répercussions sur la Bourse de Paris qui va continuer à se dégrader. Rappelons qu'elle est en baisse de 6% depuis le début de l'année alors que la bourse allemande est en hausse de 19% et les indices américains en hausse de 25 à 30%.   

Quid de la crise économique ?                  

La crise économique va s'accélérer à cause de l'irresponsabilité de nos élus. La France est déjà à l'arrêt : les consommateurs ne consomment plus, les entreprises n'investissent plus, les investisseurs étrangers se détournent de la France et on les comprend. Dans ce contexte, la censure est dramatique et irresponsable.

Marine Le Pen n’y gagne rien.

En dehors de la satisfaction d’avoir fait chanter le gouvernement, sa décision va être lourde de conséquence pour sa candidature à l’Elysée : les électeurs qui lui manquent et qu’elle pouvait gagner dans l’électorat de la Droite républicaine à force de respectabilité vont lui être définitivement hostiles avec la censure de Michel Barnier. Sans compter que vont s’interrompre les politiques qu’elle appelait de ses vœux comme le contrôle de l’immigration.

En plus d’être une escroc qui a détourné plus de 4 millions et demi d’euros du Parlement européen, ce qui a été largement démontré par son procès, Marine Le Pen a donc baissé le pouce devant Michel Barnier, qui lui demandait d'épargner son gouvernement en engageant lundi après-midi sa responsabilité sur le budget 2025 de la Sécurité sociale. Mais comme l'a taclé l'ancien ministre de l'Industrie, Roland Lescure, « Marine Le Pen n'est pas Jules César, c'est plutôt Machiavel au petit pied qui joue avec l'argent des Français. » Nul doute que la menace sur son inéligibilité a joué dans son changement de stratégie. Mais en misant sur la démission d’Emmanuel Macron, elle fait un pari douteux. Et la France dans tout ça ? Elle en fait peu de cas, car  contrairement à ce qu'elle proclame, l'intérêt des Français a pesé peu chose dans sa démarche. Car ils sont les dindons de la farce !

En attendant, on va encore avoir Lucie Castets qui va s'autoproclamer Première ministre et Mélenchon qui va se rêver Président, accrochez-vous pour ne pas craquer…           


LE MOMENT LISNARD

David Lisnard 2



La semaine dernière se tenait le congrès annuel des Maires de France, organisé par l’AMF  (Association des Maires de France) présidée par le Maire de Cannes, David LISNARD. Une occasion pour lui de faire le tour des médias pour faire entendre sa petite musique libérale et décentralisatrice. Et aussi une manifestation très réussie par le nombre de maires et de personnalités présents dans la salle et les multiples tables rondes.

David Lisnard, jusque-là personnalité plutôt discrète, a-t-il réussi sa percée médiatique ?

Au moins il n’aura pas ménagé ses efforts pour faire entendre la voix des élus locaux. Le président de l'AMF ne veut pas que le gouvernement « vienne piocher dans [les] efforts [des collectivités] pour alimenter le puits sans fond d’un État qui, lui, ne se réforme jamais et ne s’applique pas les efforts qu’il demande aux autres ». Il a dénombré « 438 organismes d’État »« créés depuis 20 ans, qui consomment 82 milliards d’euros de crédits par an, qui emploient 400 000 personnes et produisent de la contrainte ». Il déplore que « tous ces services aient un pouvoir de blocage sur les dossiers, aucun n’ayant une capacité d’autorisation à lui seul ». C'est la raison pour laquelle la France a plus de dépenses publiques qu’ailleur : « Il y a plus de prélèvements mais il y a moins d’efficacité qu’ailleurs. C’est la multiplication des structures qui parasite l’activité », constate-t-il. Aussi demande-t-il au Premier Ministre de prononcer tout de suite, « un moratoire sur les normes supplémentaires ».  Selon lui, les normes nuisent à l'efficacité de l'action politique. « Depuis deux ans, ces suppléments de normes, ce sont 4,2 milliards d’euros de plus qui pèsent sur nos finances ». David Lisnard attend des propositions gouvernementales qui soient à la fois bénéfiques aux comptes publiques de l’État et qui ne soient pas négatives au service public local car les mesures annoncées jusqu’à maintenant sont des mesures récessives.

Un congrès très réussi.

Michel  Barnier est venu à leur rencontre et participer à la séance de clôture pour leur adresser un message de confiance dans un contexte budgétaire et politique d’une complexité inédite. Il a affirmé qu’il souhaitait incarner une nouvelle méthode de dialogue, comme pour rompre avec des travers du gouvernement précédent largement dénoncés par l’AMF. « Il n’est pas juste de montrer du doigt les communes et les collectivités territoriales comme si elles étaient responsables de notre déficit. Ce n’est pas juste et je ne le ferai pas », a promis Michel Barnier avant de dévoiler une sorte de vaste plan de libération des communes. Si le premier ministre s’est voulu rassurant sur la préservation de l’investissement public local, il a placé son intervention sous le signe de la « liberté » en annonçant plusieurs chantiers. Il s’est engagé aussi à mettre un terme à l’inflation normative. D’ici le début de l’année 2025, un texte sur le statut de l’élu sera également proposé à l’Assemblée nationale. « Nous montrerons ainsi à nos concitoyens qu’être élu n’est pas un engagement comme un autre », a-t-il insisté. Le premier ministre s’est dit également ouvert à une « réflexion pluraliste » sur l’interdiction du cumul des mandats. Pour conclure, rappelant la situation d’extrême urgence du pays, Michel Barnier a tracé la perspective d’un plan gouvernemental de « réforme et de progrès » sur trois ans. « Le gouvernement tout entier y travaille. Nous ne le ferons pas seuls. Et je n’imagine pas (…) que l’on réussisse ce plan de trois ans autrement qu’avec les communes », a-t-il conclu, bien conscient des incertitudes pesant sur sa durée de vie à Matignon.

Un destin national.

David Lisnard, par ailleurs, ne cache plus son envie de se présenter en 2027 à l’élection présidentielle, si les conditions sont réunies, évidemment, car il n’a nulle envie de faciliter l’élection ni de Jean-Luc Mélenchon, ni de Marine Le Pen. Il a récemment lancé publiquement une invitation à ses partisans réunis près de Cannes : « Prenons les choses. Soyons leader. Prenons des initiatives. Le temps est à l'audace. Il faut renverser la donne, renverser la table et bâtir une nouvelle espérance pour la France. C'est aujourd'hui que tout commence ! ». En l’écoutant résumer la problématique nationale en trois questions (Faut-il réformer le pays ? Comment ? Et comment gouverner maintenant ?), on pourrait deviner chez lui une forme d’impatience à agir. Il assure que le projet de son parti, piloté par l’ancien ministre Hervé Novelli, sera bientôt capable de répondre à ces questions et à proposer des moyens de relever les défis écologiques, démographique, économique et géopolitique du pays. Il veut que « Nouvelle Énergie » soit le mouvement de « lutte contre la fatalité » de toutes les crises françaises. Depuis dix ans, ce maire-manager, pourfendeur éternel de la bureaucratie, a montré l'exemple, réussissant dans sa ville à investir efficacement tout en réduisant la dette. Grand sportif, David Lisnard possède une photo avec Mike Tyson qu'il adore montrer aux visiteurs. Un message sur les risques encourus à trop l'énerver ? Son passage sur les plateaux télés aux heures de grande écoute n’est pas passé inaperçu, interviewé par des journalistes médiocres, incapables de sortir de leurs schémas préétablis.  Il a souvent fallu qu’il bataille pour imposer son raisonnement et ses arguments chiffrés face à des interlocuteurs décontenancés par un discours qu’ils semblaient ne pas comprendre. Entre deux marathons, l'hyperactif président de l'Association des maires de France, réélu en 2023, Pourfendeur de l'islamisation et de la « tyrannie woke », partisan d'un choc libéral et de la retraite par capitalisation, tente d'incarner une « nouvelle énergie » à droite.

Manifestement il ne s’en laisse pas conter. Yes we Cannes !