HISTOIRE

PRINCIPES D’UNE MANIPULATION DE MASSE

 

MAXIME TANDONNET

Avant de vous livrer d'ici ce soir mon analyse des résultats des élections d’hier, je vous propose cette réflexion de Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui vous permettra peut-être de mieux comprendre dans quel monde on vit et comment on essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Cela permet de relativiser les commentaires qu’on veut nous faire avaler et la dramatisation factice avec laquelle on va essayer de nous faire peur.

 

« Sans prétention, sans illusion, j’essaye de comprendre où le monde médiatique dans lequel nous baignons quotidiennement, s’efforce de nous entraîner et ses méthodes.

J’ai plus particulièrement identifié une dizaine de principes de manipulation de masse:

  • L’idolâtrie: l’univers qu’on nous impose en particulier dans le champ politique mais au-delà, se limite au jeux des héros et anti-héros qui s’opposent, polémiquent, se toisent, s’affrontent, jouent, disparaissent, reviennent, tour à tour sublimés ou lynchés, adorés ou détestés, à l’image d’un feuilleton bas de gamme.
  • Le déni: les sujets qui fâchent, inquiètent ou font mal sont désormais passés sous silence ou réduits au strict minimum: le chômage de masse, l’exclusion des jeunes, le repli identitaire, la situation des banlieues, la violence d’une société en décomposition, etc.
  • Le manichéisme: tout est noir ou blanc, le débat européen opposant jusqu’à la caricature les aimables pro-européens aux sombres europhobes et populistes et toute tentative d’instiller un minimum de nuance, d’intelligence, de perspective dans le débat est vouée aux gémonies.
  • La sublimation du vide et du futile: l’univers médiatique donne une importance disproportionnée à l’accessoire, au secondaire, à l’image de la télé-réalité ou de la compétition sportive.
  • L’hexagonisme: nonobstant la mondialisation honnie, accusée de tous les maux, le champ d’intérêt médiatique est essentiellement hexagonal ou local, et plus grand chose ne semble exister au-delà des frontières – dans un monde sans frontières -, l’information de proximité ayant envahi tout journal télévisé au détriment des grands événements planétaires évoqués à la va-vite.
  • La dictature de l’immédiat: le passé est aboli, on oublie tout au-delà de deux ou trois ans et on repart éternellement à zéro ce qui autorise les plus invraisemblables retours en grâce (exemple celui de DSK) ou les réhabilitations partisanes, dites « dédiabolisation », les plus ambiguës.
  • Le crétinisme: les pitres, farceurs, clowns ou pitbulls de l’audiovisuel se voient érigés en nouveaux maîtres penseurs de notre époque, écrivant des bouquins, assénant leurs leçons, alors que l’intelligence et la pensée paraissent sauf exception mis à l’écart du monde médiatique.
  • Le néo-moralisme: le vide médiatique n’est souvent que de surface, recelant une abondance de messages fondés la promotion d’un alter-morale, autour de l’individu roi, sa libre détermination et de la condamnation de l’autorité, de la contrainte et de la hiérarchie.
  • Le relativisme: la ligne de partage entre le permis et l’interdit, le banal et le tabou, est devenue mouvante, instable, évolutive, conditionnelle. Le monde médiatique s’accommode d’expressions que l’on pensait éternellement maudites depuis 1945 alors que sur d’autres sujets, touchant à cette alter-morale, le moindre écart donne lieu à une féroce mise à mort.
  • Le mépris: tout est permis, rien n’arrête le rouleau compresseur de la mauvaise foi manipulatrice. « Plus c’est gros, plus ça passe ». Le monde médiatique vise à s’emparer des consciences, impose même de manière grossière ses choix politiques (à l’évidence, un duel Valls-Le Pen, qui permettra de maintenir le pouvoir socialiste).

Les seules limites à son emprise: l’intelligence, la culture, le bon sens critique… Lire un livre (un vrai) est aujourd’hui le premier acte de résistance ! »

A suivre, les élections européennes : analyses et commentaires. Et j’ai beaucoup à dire !

 


MERCI QUI ?

Contribuable détroussé

 

Voici le moment tant attendu de la déclaration d’impôts sur les revenus 2013. Bonjour les dégâts pour les classes moyennes. L’impôt, c’est fini, avait pourtant dit le pingouin : ça dépend pour qui !

Voici un cas précis qu'on m'a communiqué, dont le calcul va concerner plein de foyers fiscaux. : couple retraité ayant eu trois enfants. Pour un revenu de 68 700 € en 2012 avec deux parts, l’augmentation a été de 9,5% en 2013, soit 75 000 €, logique puisque la prime de 10% pour avoir élevé trois enfants est intégrée dans le revenu imposable. L’impôt 2012, hors défiscalisation, s’était élevé à 7 950 €. C’était déjà une augmentation conséquente par le gel du barème. Le calcul simulé pour 2013 donne 9 940 €, soit une augmentation de 25% !!! Vous lisez bien : une hausse de 25% pour une augmentation de revenus de 10% !!

L’explication tient essentiellement dans la manipulation des plafonds des tranches imposables et surtout dans l’intégration du supplément de 10%  pour les trois enfants élevés qui font allégrement sauter d'une tranche. Bonjour les dégâts pour les retraités concernés ! Au moins on sait où sont les 14 milliards supplémentaires prélevés sur les ménages.

Si on ajoute que les retraites, cette année, ne seront pas revalorisées, le pouvoir d’achat va être encore un peu plus touché. L'automne va être chaud avec la tombée des feuilles et le paiement du solde de l'impôt. « C’est toujours les mêmes qui paient », ce n’est pas qu’un sentiment, c’est un constat. On aimerait bien que le gouvernement privilégie enfin la baisse de ses dépenses autrement qu’en paroles.

Ras-le-bol d'alimenter le tonneau des Danaïdes !

C’est certain, le 25 mai, je ne penserai pas qu’à l’Europe quand j’irai voter !

 


ENFIN, UNE BONNE NOUVELLE : FINKIE CHEZ LES SAGES !

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut a été élu membre de l’Académie française dès le premier tour. Une récompense méritée pour l’auteur de « la défaite de la pensée ». Son succès est un pied de nez à tous ceux qui ont alimenté la cabale de pseudos intellectuels, ces donneurs de leçon de la gauche morale qui, après l’avoir agoni d’injures pendant plusieurs années, ont tenté de lui interdire l’accès à l’immortalité. Ils voulaient en faire une victime expiatoire pour ses prises de positions relatives à l’éducation et à l’identité française qui lui ont valu le qualificatif de réactionnaire et, parfois, de néo-fasciste. Des attaques auxquelles la majorité des sages n’ont pas attaché d’intérêt préférant sûrement se référer à son talent et à son intelligence.

C’est un intellectuel fébrile et souvent impatient qui arrive sous la coupole. Tout le monde l’a vu un jour à la télévision, dans des débats, utilisant parfois des termes philosophiques que d’aucun aura eu du mal à comprendre. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « la Défaite de la pensée » et « l’Identité malheureuse » dans lesquels il pose un regard consterné et inquiet sur les dérives de la modernité et l’échec de l’intégration. S’il fait preuve de pessimisme c’est parce qu’il ne voit pas d’horizon dans les dérives qu’il observe : Il dénonce notamment les failles d’un enseignement qui s’est dégradé à la fois parce que les pouvoirs publics ont transformé en lauréats des élèves ou étudiants qui ne le méritaient pas, et parce que, loin d’avoir assimilé les générations issues de l’immigration, nous les laissons trop souvent adopter des idées et des comportements qui trahissent Jules Ferry et la République.

Pour ses détracteurs, c’est un « réactionnaire » qui, venu de la gauche, serait tombé dans la droite extrême. Comme Alain Finkielkraut se déclare sioniste et qu’il est juif de surcroît, ce qui fait beaucoup de défauts aux yeux d’une société moins tolérante qu’on le croit, il est devenu l’épouvantail idéal de la gauche bien-pensante, qui ne regarde que son nombril comme centre du monde intellectuel.

Doit-on reprocher à cet intellectuel de haut vol, amoureux de la langue et des textes, d’exprimer l’effroi que lui inspirent l’évolution inquiétante du langage, l’inversion des valeurs qui décrit le mieux la crise nationale, et le danger d’une modernité fourre-tout qui fait de nos jeunes des communicants très rapides mais incapables de s’exprimer correctement. On en vient à lui pardonner d’avoir osé vivre jusqu’à peu de temps encore sans même une carte bancaire et de ne connaître rien à Internet. Sans doute ses adversaires se servent-ils de ces refus de modernité pour dénoncer son inadéquation à la société contemporaine.

Sans doute est-ce pour cela qu’il lui arrive de perdre le sens de l’humour et de manifester dans les débats un agacement et une intransigeance qui laisse peu de place au débat. Il n’en reste pas moins que l’ensemble de ses qualités, la puissance de son savoir, sa personnalité rayonnante ont leur place à l’Académie française où il pourra défendre encore plus la République et la langue française, avec l’exigence qu’on lui connait.

La cabale a échoué. Elle était tellement basse que même Jean d’Ormesson s’en est ému au point d’annoncer, avec d’autres immortels, qu’ils démissionneraient si Alain Finkielkraut n’était pas élu. La tentative de « mise à l’index » par cette gauche intolérante et imbue d’elle-même n’a pas fonctionné : le « réac » triomphe !  Et c’est tant mieux.

 


SARKOZY ET HERZOG CONTRE-ATTAQUENT !

 http://www.lepoint.fr/politique/exclusif-ecoutes-nicolas-sarkozy-et-thierry-herzog-contre-attaquent-19-03-2014-1803164_20.php

Non, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog n'ont pas bénéficié des informations d'une taupe au sein de la Cour de cassation. C'est le sens du courrier qu'a adressé aujourd'hui l'avocat de l'ancien président à François Molins, procureur de la République. Le Point.fr a pu consulter cette lettre et vous en livre quelques extraits. 

Me Herzog conteste la légalité même des écoutes et retranscriptions pratiquées sur sa ligne et celle de Nicolas Sarkozy, car le motif de celles-ci est infondé. Les deux hommes avaient déjà reçu officiellement le document qu'ils étaient censés s'être procuré frauduleusement. "Je suis en mesure de vous apporter la preuve que, dès le 27 janvier 2014 à 16 h 6, ce rapport m'avait été adressé, par courriel, par mon avocat au conseil, maître Patrice Spinosi." 

Plus loin, Thierry Herzog contre-attaque : "Ainsi, tant pour justifier la transcription de conversations couvertes par le secret professionnel que pour nuire à mon honneur et à ma réputation, à l'occasion de violations ciblées du secret de l'instruction, on met sciemment en avant des faits inexacts."

Inutilisables par la justice

En clair, les retranscriptions des conversations tenues le 28 janvier 2014 par les deux hommes seraient illégales puisque le fait qui les justifierait serait inexistant. Si cela est avéré, l'ensemble de ces retranscriptions serait inutilisable devant la justice. Idem pour celles portant sur l'avis de l'avocat général dont Me Herzog a obtenu transmission par e-mail le 30 janvier à 9 h 25. Afin qu'il n'y ait aucun doute, l'avocat demande que l'on rende publics "ces éléments désormais contenus à la procédure qui font litière de ces allégations mensongères". "Je n'ai donc bénéficié d'aucun avantage particulier en la matière", estime Me Herzog qui poursuit en affirmant que "en conséquence, la retranscription de ces écoutes" entre lui et Nicolas Sarkozy "est totalement illégale et irrégulière". 

Thierry Herzog rappelle enfin opportunément que dans l'affaire dite du financement libyen, "Edwy Plenel, Fabrice Arfi et Karl Laske ont été placés sous le statut de témoin assisté, des chefs de faux et usage de faux, recel de ces infractions, et publication de fausses nouvelles".

 

La communication officielle et dans les règles des informations issues de la Cour de cassation réduirait à néant les accusations de trafic d'influence dont sont soupçonnés Nicolas Sarkozy et Me Herzog.

Le Point.fr

Comme quoi j'avais raison dans mon article sur les affaires ! 


LES AFFAIRES, QUELLES AFFAIRES ?

 

Sarko barbu


On n’en finit pas. Médiapart publie les « écoutes ». Mr Plenel qui reprochait l’autre soir sur un plateau de télé, à Nicolas Sarkozy des manœuvres qui violent le secret de l’instruction ne fait pas mieux ! La publication des écoutes constituent bien un viol et on se demande qui les lui a procurées. Enfin, non, on sait bien qu’il existe une porosité entre certains juges et les médias.

Tout cela pour accréditer que l’ancien président est un type pourri qui n’en finit pas d’être poursuivi par les affaires. Justement parlons-en !

L’affaire Bettencourt : elle était au départ un différend uniquement familial. C’est à la suite des enregistrements clandestins du majordome qu’incidemment on a fait entrer Nicolas Sarkozy dans la ronde en le suspectant de financement occulte de la campagne de 2007. « Abus de faiblesse » sur Mme Bettencourt a conclu le juge d’instruction (uniquement à charge), alors qu’à l’époque André Bettencourt vivait encore ! Finalement un non-lieu. Mais on se souvient du cirque mené par les élus PS à l’Assemblée Nationale et finalement la démission d’Eric Woerth. Tourmente largement relayée par des médias enragés.

L’affaire Karachi : du nom de l’attentat qui a coûté la vie à des membres français de la DCN, dans laquelle sont impliqués Edouard Balladur et François Léotard pour le financement de la campagne de 1995. Malgré tous leurs efforts, les juges n’ont pas réussi à impliquer Nicolas Sarkozy. Mais ils essaient encore par le biais de l’affaire Takiedine. Qui instrumente ? Les mêmes juges.

L’affaire des sondages de l’Elysée : elle est instruite à la suite d’une plainte d’Anticor, association de gauche à laquelle adhère… Mme Taubira. Rappelons qu’aucun texte ne régissait à l’époque le financement des sondages présidentiels et que c’est Nicolas Sarkozy qui a mis le budget de l’Elysée sur le contrôle du Parlement.

L’affaire Tapie : une belle embrouille dans laquelle Tapie a été la victime du PS. L’arbitrage dont il a bénéficié est attaqué et la procédure n’est pas terminée. Mais tout a été fait pour tenter de « mouiller » Nicolas Sarkozy sans y parvenir jusqu’à maintenant, d’où l’intérêt de garder la main sur les fameux agendas (illégalement ?).

L’affaire du financement lybien : encore de l’argent pour la campagne de 2007. Décidément, elle aurait coûté vraiment cher cette campagne. On se demande même à quoi sert la commission de contrôle des comptes, pourtant réputée tâtillonne. Ces comptes ont déjà été passés deux fois à la loupe sans rien trouver ! Oui, mais Médiapart à des « sources ». Dommage que les juges n’interrogent pas les bonnes personnes. Qui instrumente ? Toujours les mêmes !

Et maintenant, l’affaire du « trafic d’influence » : L’affaire Bettencourt étant soldée, les autres étant fumeuses, il fallait bien trouver quelque chose de neuf. Sauf que ces écoutes ont toutes les chances d’être jugées irrégulières et donc toute la procédure qui va avec serait annulée. Alors on « publie » pour tenter d’empêcher le droit de s’appliquer !  La boucle est bouclée. Qui est encore à la manœuvre ? Les mêmes acteurs.

Trop c’est trop. La chasse à l’homme doit finir. "Les affaires, je ne les invente pas !"  clame le sombre Ayrault. Ah non ? C'est le PS qui les fabrique ! La gauche ne se rend même pas compte que tout cela révulse les Français de droite et les radicalise. En attendant, on va se défouler dans les urnes !

 


JUSTICE : LA GRANDE DEFIANCE

Justice
La Justice

 

Un pays où les citoyens n’ont plus confiance dans leur justice n’est plus vraiment une démocratie, car cela veut dire que l’équilibre institutionnel entre les pouvoirs n’est plus respecté ou perçu comme tel, ce qui revient au même. Et comment les Français pourraient-ils avoir confiance ?

Pourquoi nier l’évidence ?

Quand le sombre Ayrault reconnait à la télévision que son gouvernement était au courant des poursuites dont Nicolas Sarkozy faisait l’objet pour trafic d’influence, il met au jour ce qui était une évidence pour tout le monde et « Le Canard enchaîné » ne s’est pas privé de révéler que le parquet avait transmis à la garde des Sceaux, une note datée du 26 février l’informant de l’évolution de l’affaire et des écoutes téléphoniques qui ont déclenché l’enquête. Mme Taubira a donc été prise en flagrant délit de mensonge. Elle s’en est défendu en affirmant qu’elle ignorait tout du contenu des écoutes, nouveau mensonge comme en témoigne les documents qu’elle brandissait ! Le « Canard » affirme en outre que le ministre de l’Intérieur était informé par ses services depuis longtemps, ce que Manuel Valls a nié. Dans ces conditions, on ne voit pas comment le président de la République lui-même aurait été tenu dans l’ignorance.

Connivence !

Pour le gouvernement, l’ennui est qu’il a toujours nié avoir été informé  de la procédure jusqu’au 11 mars au soir, quand M. Ayrault est passé aux aveux sous une forme particulièrement alambiquée. Cette volonté de nier la réalité du fonctionnement normal de nos institutions sous couvert de vouloir paraître plus propre qu’il n’est besoin, est malsaine et cache une autre réalité plausible : celle de la connivence entre le pouvoir actuel et une justice politique qui a soif d’aller dans son sens. Les ministres savaient forcément. Cela veut dire au moins qu’ils ont laissé les juges et les policiers placer des écoutes, ce qui est tout à fait légal, mais sans précédent, s’agissant d’un avocat et de son client ou d’un ancien président.

La justice va trop loin.

Les informations livrées par le « Canard » alimentent la thèse de l’acharnement de la justice. Dans tous les médias, on parle de « pêche au chalut » : pas moins de 10 juges enquêtent sur l’ancien président et fouillent dans ses actions présentes et passées pour y trouver le délit qui le ferait tomber. Ils n’ont pas d’idée préconçue sur la faute commise : n’importe laquelle fera l’affaire, comme cette histoire de pseudo trafic d’influence impliquant un juge très important, Gilbert Azibert. On constate que la justice, sans doute déçue du non-lieu dans l’affaire Bettencourt, cherche frénétiquement un nouveau chef d’accusation. Ce déploiement de forces judiciaires très coûteux pour le contribuable doit entretenir le soupçon permanent sur les manquements au droit éventuels que l’on pourrait reprocher à Nicolas Sarkozy. Pour beaucoup de gens, le zèle de la justice semble excessif et le gouvernement joue un rôle trouble, ce qui fait que le climat politique est délétère.

Cour de cassation : où est le courage ? 

Dans l’affaire Bettencourt, la Cour de cassation s’est déclarée incapable de dire si les agendas de M. Sarkozy, dont la justice a gardé la copie, doivent lui être restitués. Cette non-décision est honteuse et n’a pas amélioré l’image de la justice française. Le tribunal suprême a pour tâche de trancher quand une affaire n’a pas été résolue aux niveaux judiciaires moins élevés. Résultat : les agendas ne sont pas rendus à l’ancien président, bien que l’affaire qui a motivé leur saisie se soit terminée par un non-lieu ! Ils pourront donc être utilisés, sans qu’on sache si la constitution est respectée, dans d’autres dossiers : Tapie, Kadhafi ou sondages de l’Élysée, toutes affaires inventées par la gauche ou instrumentalisées par ses satellites. Et ce ne serait pas de l’acharnement ?

La revanche des juges.

L’animosité de la profession judiciaire à l’encontre de l’ancien président n’est un secret pour personne. C’est vrai qu’il n’aimait pas les juges, le leur a fait savoir en les comparants à des « petits pois », et leur a infligé une réforme qu’ils ont combattue. Ce sont des hommes et des femmes de conviction, souvent d’opinion « orientée », comme en témoigne l’existence du Syndicat de la magistrature, qui n’a jamais caché sa très forte orientation à gauche, au point d’avoir couvert un mur,  qu’il a lui-même appelé le « mur des cons », des photos de toutes les personnalités, pour la plupart de droite, qu’il juge ainsi sans procès. Ils veulent prendre leur revanche, alors ne nous étonnons pas que la justice soit bancale. La mise en examen (récente) de la présidente jugée responsable de ce "mur des cons" à la suite d'une douzaine de plaintes est une maigre consolation et peut-être un contre-feu pour donner le change. Mais quel média en parle ?

Pour le moment, tout le monde a perdu, la justice parce qu’elle va trop loin tout en s’abritant hypocritement sous un juridisme formel, le gouvernement parce qu’il ment, le Président parce qu’il apparaît de moins en moins comme l’homme aux vertus inaltérables et de plus en plus comme un politicien retors sinon pervers, et Nicolas Sarkozy parce que, décidément, on ne cesse de lui accrocher d’innombrables casseroles. Inutile de nommer ceux qui gagnent : l’extrême droite, mais cela fait partie des buts recherchés, et l’abstention.

 

 


L’ETAT DE FAIBLESSE…

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 Dans quel pays vit-on ? Est-ce bien la France, ce pays où l’on peut mourir dans une salle d’attente des urgences sans que personne ne s’en aperçoive ? Ce pays qui compte un cambriolage toutes les minutes et demi ? Où l’on peut se faire rançonner la nuit sur une aire d’autoroute ? Où l’on peut se faire arracher son collier sur les Champs-Elysées ? Où l'on peut mettre à sac le centre ville d'une grande ville comme Nantes en profitant d'une manifestation ? ... Et j’en passe !

Voilà que même nos campagnes naguères si paisibles sont devenues le terrain d’action favori des malfrats en tout genre.

Vols dans les campagnes : le ras-le-bol des agriculteurs !

Les projecteurs de l’actualité sont braqués sur le Salon de l’Agriculture : la campagne se déplace Porte de Versailles. Mais la vraie campagne, elle, fait l’objet d’une actualité moins agréable et il ne fait pas toujours bon y vivre. Les vols dans les fermes ont littéralement explosé depuis 2006. L’Observatoire de la délinquance pointe une hausse de plus de 66 % en cinq ans. En 2013, on en aurait recensé plus de 10.000. Du tracteur aux récoltes, plus rien n'est épargné.

Des bandes organisées, de plus en plus nombreuses, écument désormais les champs et les fermes, en quête de butins parfois très rémunérateurs : machines agricoles, récoltes, carburant, câblage, tout y passe. Même les animaux. Comme si nos champs s'étaient brusquement transformés en un gigantesque libre-service. Dans le sud de la France, un réseau international, responsable du vol de 38 tracteurs, vient d’être démantelé. Montant du préjudice : 3,2 millions d’euros… Des interpellations ont eu lieu en Espagne et en Roumanie.

Une forte progression des vols.

Ce qui est inquiétant, c’est la progression très forte et très rapide des délits (15% en 2012, 7% en 2013 avec 10 426 méfaits recensés) et une aggravation des dommages causés. Ces chiffres laissent rêveur et pourtant ils sont inférieurs à la réalité, à la fois parce que l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) ne prend pas en compte les vols avec effraction, mais aussi parce que, très souvent, les agriculteurs jugent inutile de porter plainte. Pour les agriculteurs, la facture s’alourdit très vite. Le réservoir d’un tracteur contient de 400 à 600 litres de gazole. S’il est siphonné et détérioré par l’opération, la note peut atteindre 3.000 euros. Sans parler du fait que le tracteur étant momentanément inutilisable, c’est une, deux ou trois journées de travail perdues.

Le phénomène affecte tout particulièrement les fermes situées dans le voisinage des routes nationales 3 et 4. « Ce sont des axes routiers très commodes pour les voleurs, qui viennent de la région parisienne avec des porte-chars pour embarquer le matériel. Une fois commis leur forfait, ils filent vers l’Europe de l’Est », explique Arnaud Rousseau, de la FDSEA. Les gendarmes y ont découvert des sites de revente regorgeant de machines volées.

Mais il n’y a pas que le matériel qui est concerné. Ainsi dans les Pyrénées-orientales, les agriculteurs ont subi des vols de récoltes de fruits. Parfois en très grandes quantités d’un coup, 5, 6, 7 à 8 tonnes. Parfois tout au long de la saison par quantités de 500 à 600 kilos au rythme d’une fois par semaine. La période des vendanges dans la région de Collioure et de Banyuls a été riche en mauvaises surprises. Les voleurs n’ont pas hésité à vendanger à la machine sur une exploitation. La proximité des villes est clairement un facteur aggravant. Celle des frontières aussi. 

La région Champagne-Ardenne a été parmi les toutes premières victimes de vols importants dans les exploitations. Dans cette région, les méthodes de pillage et les circuits de revente sont très organisés. Les animaux dépecés sur place ont beaucoup choqué les esprits. Cela requiert un certain professionnalisme et des outils observe la FNSEA. La vision des carcasses débarrassées de leur viande gisant au milieu du champ n’est pas près de s’effacer de la mémoire des éleveurs.

La gendarmerie est mobilisée.

La gendarmerie  incite à porter systématiquement plainte pour faciliter ses interventions et les rendre plus efficaces. Elle s’est rapprochée de la FNSEA et de ses fédérations départementales, organisant des réunions dans les lieux les plus chauds afin d’éviter la tentation de certaines victimes d’organiser leur propre défense. Mais l’intervention de la gendarmerie ne suffit pas toujours à régler le problème. Elle se heurte à de multiples obstacles, à commencer par la difficulté à qualifier les faits devant la justice. Exemple de cet agriculteur débouté de sa plainte auprès du tribunal qui a classé l’affaire parmi les cas de glanage, historiquement tolérés, alors qu’il s’agissait du pillage d’une récolte.

Les vols de matériel sont orchestrés par des bandes très organisées, rompues au repérage et à l’action rapide. Mais en face de ces délinquants de grande envergure, on trouve des voleurs beaucoup plus ordinaires et franco-français. Lorsque le butin est revendu dans les pays de l’Est, il n’est pas toujours simple pour les gendarmes d’obtenir le soutien des autorités locales pour saisir les biens immobiliers des délinquants. 

La coopération internationale en matière de délinquance itinérante se développe. Chaque Etat alimente à partir de ses propres données un gigantesque fichier européen, qui recense personnes, véhicules, armes à surveiller de près. Le système est consultable par tous les pays de l’espace Schengen et donne lieu à beaucoup d’échanges et de collaborations entre forces de l’ordre. D’une manière générale, les trafics de matériel sont plus faciles à déjouer que les vols de récolte, qui ne sont même pas recensés par les outils statistiques. Pour le repérage de ce type de vol, la gendarmerie en est réduite aux simples contrôles routiers.

Aussi, la gendarmerie a entrepris de développer avec l’aide des agriculteurs des dispositifs d’alerte par SMS ou par courrier entre agriculteurs lorsqu’ils remarquent une situation suspecte. Près de 200 référents de la sûreté viennent donner des « trucs » aux agriculteurs lors des réunions syndicales pour déjouer les voleurs. Le matériel rentré dans un local fermé court nettement moins de risque que celui qui est garé à l’extérieur.

On en vient à regretter le temps des brigades installées dans chaque village, avec ses gendarmes qui vadrouillaient à toute heure du jour et de la nuit. Mais ça, c’était il y a longtemps, au milieu du 20ème siècle, dans un autre monde.

La vérité, c'est que l'Etat a de plus en plus de mal à assurer ses fonctions régaliennes. Un autre signe de notre décadence.

 


L'IDEE DU JOUR

 

Jean-Francois-Revel "La société libérale, certes imparfaite, est, en tout point, supérieure à la société étatiste ou socialiste. Dans les sociétés où la propriété privée des moyens de production a disparu, la pauvreté, les injustices, les inégalités, l'oppression sont pires que dans celles où elle a été maintenue".

                                                          Jean-François Revel.

 


CA VA DEVENIR COMPLIQUE D’EXISTER !

Un homme et une femme

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous proposer ce petit bijou d’humour de Bertrand de Saint-André, publié dans le Figaro.

« VARIATIONS AUTOUR DE LA LOI DU GENRE

Un homme et une femme. Ils sont sur une plage à Deauville. Lui, c’est Jean-louis Trintignant, pilote automobile ; elle, Anouk aimée, script girl. Tous deux sont veufs, inconsolables. Claude Lelouch tient la caméra. Entre eux quelque chose va naître. Cha-ba-da-ba-da. Le film va obtenir la palme d’or à Cannes. Connaître un succès… Coupez ! Que signifie cette histoire, cette romance à l’eau de rose ? Vous vous croyez où ? Au cinéma ? D’abord qui a eu l’idée saugrenue d’intituler un film Un homme et une femme ! Sexisme ! Pourquoi pas Une femme et un homme ? Ou mieux, Un homme et un homme, voire Une femme et une femme. Ou deux.

Par ailleurs qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que cet homme en est bien un ? Et comment osez-vous réduire cette femme à sa stricte apparence ? Pourquoi est-elle si belle ? Et lui si beau ? Les laids n’ont-ils pas le droit d’apparaître ? La beauté est un affront, un crime de lèse-égalité. Doit-on accepter de n’être que ce que l’on est, prisonnier d’une identité qu’on n’a pas choisie ? Morale d’ancien régime ! Vision idéologique ! Œillères réactionnaires ! Ouvrez les camps de (ré)éducation nationale. Et le réalisateur ? n’est-il pas de confession juive ? Où est donc le musulman ? Y a-t-il un chrétien quelque part ? Pourquoi n’a-t-on pas fait appel à un caméraman bouddhiste ? Les athées sont-ils dignement représentés ? L’acteur principal est de gauche ; l’héroïne également. Il n’y a donc personne de droite dans le cinéma français ? Qui a choisi le casting ? Que fait la police politique ? Trouvez un centriste.  Et pourquoi n’y a-t-il aucune personne de couleur sur le plateau ? Racisme ordinaire ! Pas un seul membre des minorités ethniques. S’il y en a, comment va-t-on les représenter ? Non à la caricature ! Pourquoi faut-il que l’on donne toujours la parole aux hommes blancs ? A-t-on pensé aux personnes verticalement diminuées ? Aux non-voyants ? Aux malentendants ? Y a-t-il un accès handicapé ?  Pourquoi aucun individu n’est en surpoids ? Et ce choix de Deauville ! Quelle image de la France ! Une cité balnéaire bourgeoise aux relents impériaux !  Des jeunes gens qui n’ont rien d’autre à faire que de se promener sur la plage. Où sont les citoyens ? La classe ouvrière ? La banlieue ? Assez de nantis ! Et cette profession : pilote automobile ! Quelle honte ! Un pollueur qui ne respecte même pas les limitations de vitesse ! Eteignez vos cigarettes. Pas d’alcool au volant.

Les héros ont un enfant. Quel est ce modèle que l’on nous impose ? L’individu est-il condamné à procréer ? Ces enfants, que lisent-ils ? Ouvrez leur cartable. Papa porte une robe ? Ok. Laissez passer.

Depuis que la gauche s’est mis en tête de recréer le monde à son image, il devient difficile d’exister. »

 


LA REPUBLIQUE DES COPAINS

 

Moi, Président, … On connait la suite. Il y a des gogos qui y ont cru. L’amère Martine, un brin shootée, y était même allée de son « La France a trouvé son Président ! ». Moins de deux ans après, on est très loin du compte.  C’est un gouvernement sans vergogne qui s’est installé qui considère que tout ce qui est idéologiquement correct est automatiquement juste, sinon justifié.

Le dernier scandale en date que les médias se sont empressés d’enterrer concerne la tentative d’évacuer le procureur Falletti pour cause d’incompatibilité de « sensibilité politique » avec la Robespierre en jupon qui nous sert de Garde des Sceaux. C’est évidemment révoltant, et pourtant il parait qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. C’est même l’opposition qui « hystérise le débat » selon la vipérine Belkacem qui n’est jamais en reste de propos excessif et de formules sectaires. La méthode utilisée pour tenter d’écarter le procureur est digne des manoeuvres totalitaires en usage sous d’autres cieux à d’autres époques. Mais c’est la partie émergée de l’iceberg.

Depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche, pas une nomination n’a échappé  au crible idéologique. La promotion de l’ENA du locataire de l’Elysée est même très bien servie. Le CSA, la BPI,  sont les nominations les plus connues, mais il y a toutes celles plus obscures dans les nombreux services et agences contrôlés par l’Etat qui échappent à la transparence.

Le sectarisme et l’hypocrisie sont de rigueur. Inutile de critiquer, tout est normal. L’ordre juste de gauche se met en place avec une chasse aux sorcières diffuse, efficace et sans concession. Le noyautage est organisé avec soin, profitant souvent de complicités claniques. On ne compte plus les fonctionnaires victimes de ce sectarisme sans nuance.

Comme toujours, la tentation totalitaire, camouflée par un jargon qui scande à tout propos la « République » et la « démocratie », mais qui sonnent comme des slogans creux, se traduit par des atteintes à la liberté. Dernier exemple en date : les menaces de Michel Sapin contre les entreprises qui trainent les pieds pour signer des « contrats de génération ». La sanction : une mise en demeure préalable au recouvrement dans délai d’une pénalité équivalente à 1% de la masse salariale. C’est de la dictature économique ! Et on voudrait établir un climat de confiance et un pacte de responsabilité ?

Autre exemple de cette tentation : le Ministre de l’Intérieur qui traquerait les sources du Figaro. Bien qu’il nie, on se doute bien qu’il diligente une enquête discrète en interne pour savoir qui est la taupe dans un ministère soupçonné d’être truffé de « sarkozystes ».

Je serais tenté d’évoquer aussi la différence de traitement accordée aux manifestants de la « manif’ pour tous » et à aux casseurs du Trocadéro, l’année dernière. Selon le côté où vous serez catalogués, vous aurez droit à l’indulgence ou aux rigueurs de la loi.

Que n’aurait-on pas clamé sous Sarkozy pour des faits similaires. Rappelez-vous la furia des attaques contre Jean Sarkozy qui postulait à un poste « bénévole ». Ce n’est pas sous Hollande qu’on verra un personnage de droite nommé à la présidence de la cour des Comptes ou au Conseil Constitutionnel…

Ras-le-bol des impôts, ras-le-bol des leçons de morale à quatre sous, ras-le-bol des intrusions étatiques dans nos consciences, ras-le-bol de l’insécurité, ras-le-bol de cette république de copains menée par un coquin ! Vraiment, ne nous laissons pas avoir. Faisons savoir à ces gens-là que le peuple n’est pas dupe. Le vote massif est un bon moyen de l’exprimer!

 


DU DENI AUX DELIRES...

 

500 000 personnes selon les organisateurs, 80 000 selon la police. Qui peut croire à un chiffre aussi ridicule. La manifestation contre la "familiphobie" du gouvernement a mobilisé une foule énorme. Elle est un succès pour les organisateurs. Le nier ne sert à rien.

Selon Manuel Valls, "la société française est tourmentée par les forces sombres de la division". Mais qui la tourmente avec des projets sociétaux délirants qui jettent dans la rue des centaines de milliers de Français, sinon la gauche à laquelle il appartient ?  A l'entendre, tout ce qui conteste la pouvoir actuel est "nauséabond". Le petit facho catalan n'y va pas par quatre chemins : il mélange volontiers l'action de quelques groupuscules extrémistes qui appartiennent aux extrêmes des deux bords avec la détermination pacifique d'une foule, représentative de la France profonde, dans laquelle les catholiques sont certes très présents, mais loin d'être tous pratiquants. Celle-ci ne menace en aucune manière les institutions. Et si le pouvoir n'avait pas opposé jusque-là mépris et fin de non recevoir, elle ne serait pas si nombreuse à faire connaître son refus d'une société dans laquelle on voudrait nous faire vivre.

Non, l'évocation d'un "tea-party" à la française n'est pas de saison. La droite française n'est en rien animée du même libéralisme que celui qui anime le parti américain, qui d'ailleurs ne se réfère jamais aux moeurs. Le ministre de l'intérieur se trompe encore quand il l'accuse de faire un procès en légitimité au pouvoir. C'est bien parce que ce n'est pas le cas que l'UMP n'a pas souhaité participer à l'organisation de la manifestation de dimanche et bien qu'en désaccord avec la loi sur le mariage pour tous, ses parlementaires se sont abstenus dans leur grande majorité de se montrer, la loi ayant été votée. Mais le parti d'opposition est dans son rôle en cautionnant un mouvement dont il partage la philosophie et la vision sociétale dans son ensemble. Car la gauche est loin d'être claire sur la PMA et la GPA, pas plus sur la théorie du genre. Dans ces conditions, le climat malsain, ce n'est pas son fait. Il ne faudrait pas inverser les rôles. La violence politique vient du gouvernement, l'interview de Manuel Valls en est une excellente démonstration. C'est le discours d'une gauche unique propriétaire de la République et de la démocratie !

Le déni n'est pas une bonne manière de faire de la politique. Et le retrait de la loi famille, s'il n'est pas une nouvelle ruse, pour tenter d'éteindre l'incendie avant les élections municipales, et s'avère être une démarche pour nouer le dialogue sur les sujets sensibles qui touchent aux moeurs et à la structuration profonde de la société, alors c'est une bonne nouvelle. Encore faut-il que les intentions soient claires, ce que le remue-ménage au parti socialiste ne permet pas de penser vraiment. Et la droite est plus au clair sur ces sujets, en particulier l'UMP. Mais être au clair, dans un parti pratiquant la liberté de conscience, cela ne veut pas dire unanimisme. Il est normal que sur ce qui touche à l'intime, les nuances puissent s'exprimer. C'est au contraire l'absence de ces nuances qui serait inquiétante. Et si l'UMP revient au pouvoir, la loi sur le mariage pour tous ne sera pas remise en cause, mais sera réécrite pour le transformer en "union civile" n'ouvrant pas à la filiation. C'est ce pour quoi j'ai manifesté, c'est la réponse qui me convient.

Au lieu de nous emmerder avec des projets éloignés des préoccupations immédiates des Français, Le Ministre et ses collègues feraient bien de s'interroger sur les résultats qu'ils obtiennent, autrement qu'en apportant des réponses dignes de la méthode Coué. Ainsi, ils devraient se demander pourquoi en  2013 les investissements étrangers réalisés en France ont chuté de 77% alors que dans le même temps, ils ont explosé de 392% ... en Allemagne. Cherchez l'erreur. Vous voulez que je leur dise pourquoi ?

Un dernier conseil : ceux qui menacent le pacte républicain, ils les trouveront plus certainement dans les rangs de ces syndicalistes-terroristes qui coulent leurs boites à coups de kidnapping et de revendications surréalistes, de prise en otage de milliers de producteurs en paralysant une île comme avec la grève à la SNCM...

On peut s'opposer au parti socialiste sans être un ennemi de la République. Alors peut-être que Marine Le Pen a raison : en effet le Ministre de l'Intérieur est inquiétant par ses propos et ses menaces.


HUMEURS

 

La parité à l'Académie Française !!! C'est ce que prévoit la loi votée hier sur l'égalité homme-femme.

C'est Mozart qu'on assassine. Comment peut-on légiférer et produire de telles absurdités. On ferait mieux d'imposer la parité dans la magistrature et dans l'enseignement, ce serait plus utile !

 Et puisqu'on n'utilisera plus la formule "gestion de bon père de famille", on se demande bien pourquoi on parle toujours de "déclaration des droits de l'Homme" et "d'Humanité", mots qui font référence au mâle. Des mots qu'il faudra bientôt proscrire, non ?

Ce pouvoir est-il sérieux ?

 


LE COMMENTAIRE DU JOUR

Florent-Pagny
 

De Florent Pagny, interrogé sur "l'affaire" :

"Le pauvre François, une fois de plus, il s’est fait gauler, même avec un casque! (Rires) Après, chacun fait ce qu’il veut de son cul. A un tel niveau de responsabilités, soit tu es capable de t’organiser pour que personne ne soit au courant. Soit tu as le pouvoir de tout bloquer comme Mitterrand. Et quand j’entends parler d’atteinte à la vie privée… Attends, mon pote, tu es président, c’est 24 heures sur 24 pendant cinq ans. La vie privée, tu oublies. Ou démerde-toi pour qu’elle ne soit pas dans les journaux."

Excellent , non ?

 


DEUX QUESTIONS QUI DERANGENT ...

 

- Mais pourquoi n'a-t-on pas entendu Mme Vallaud-Belkacem au sujet de la manière dont Mme Trierweiler a été traitée par son concubin de président ? Où est donc passée sa langue de vipère ?

- La rumeur court selon laquelle, au cours de sa crise de nerf dans le bureau présidentiel, celle qu'on nommait encore il y a peu de temps la "première dame" aurait cassé des vases de Sèvres, des pendulettes et d'autres objets de grande valeur. Il y en aurait pour trois millions d'euros. Quel journaliste audacieux fera la lumière sur la véracité de ces faits, et le cas échéant, on aimerait savoir qui paiera la note ?

 


FUTILE, MAIS FINALEMENT UTILE !

Hollande fiasco

(Les retombées de la conférence de presse et de l'affaire "Closer"  obligent à de nouveaux commentaires. Les prochaines notes porteront sur Paris et NKM, puis je vous proposerai une échappée vers l'Asie pour voir où en sont le Japon et ses "Abenomics", la Chine et les émergents et enfin l'Europe. Enfin, si mon ordi veut bien, parce qu'en ce moment il me joue des tours.)

Volage et inconséquent.

A quoi sert d’avoir une compagne officielle, si c’est pour la faire cocue ? Pourquoi l’avoir installée à l’Elysée si déjà il avait une nouvelle liaison ? C’est bien le côté futile du personnage qui est mis à nu avec les révélations de Closer. Voilà qui décrédibilise un peu plus la fonction présidentielle qui n’avait pas besoin de cet épisode, tant elle était déjà atteinte par les zigs-zags et les promesses en l’air depuis dix-huit mois.

Inconséquence aussi ! Comment pouvait-il imaginer passer inaperçu alors que sa liaison était un secret de polichinelle depuis de nombreux mois dans les milieux médiatiques ? Il ne pouvait tout de même pas ignorer les méthodes de la presse people qui raffole de ce genre de situation et il devait inévitablement, à moins d’être naïf, tomber dans l’objectif d’un paparazzi de trous de serrures. Ses virées parisiennes en scooter posent vraiment la question de son sérieux ! On pouvait exiger qu’au moins, il sauve les apparences d’un pouvoir qui a déjà tant de mal à tenir son rang.

Décadence politique.

Cette affaire est trop révélatrice d’une décadence politique pour être reléguée au plan anecdotique comme les gens de gauche voudraient bien nous le faire croire. L’argument « vie privée » ne tient pas une seconde. La déliquescence et l’isolement de l’exécutif sont tels que cette comédie de boulevard est vraiment de trop. Il ne faudrait pas qu’elle rejaillisse sur l’ensemble de la classe politique. Elle tombe d’autant plus mal qu’elle vient en contrepoint de la grande conférence de presse par laquelle le Président a annoncé son virage « démocrate-socialiste ». Un événement historique dans la gauche française : on abandonne enfin le socialisme et ses derniers vestiges d’idéologie marxiste. La gauche du parti et la gauche de la gauche ne s’y sont pas trompées. Encore faut-il relativisé le discours. Il est d’abord celui d’un politique qui cherche une porte de sortie, pour sauver sa peau. La situation désastreuse et paradoxale dans laquelle il s’est mis lui-même en précisant qu’il était responsable de toute la politique menée en son nom,  l’a conduit à une fuite en avant qui n’avait d’autre issue que de se heurter violemment à la réalité. De ce point de vue, son habileté aura été autodestructrice. Car, il n’est pas quitte pour autant.

On préfère l’original à la copie.

Président socialiste il y a dix-huit mois, à la tête d’un état dans lequel son parti a tous les pouvoirs : sénat, régions, départements, grandes villes… son parti triomphait.  Si les conditions sont aujourd’hui radicalement retournées, c’est bien par sa faute, sa mauvaise politique et la médiocrité de ses équipes.  Les acteurs économiques ont perdu confiance, les Français croulent sous les impôts sans voir de progrès réels sinon la situation qui s’aggrave. Aussi, avait-il un besoin urgent de se redonner de l’oxygène. Il le fait en frappant fort. Il fait violence à la gauche, sans vraiment convaincre la droite. Il veut s’appuyer sur les entreprises après les avoir combattues et avoir privilégié les emplois financés par l’Etat. Pour faire cette politique de l’offre (c’est-à-dire de soutien aux entreprises), on a le droit de préférer l’original à la copie. Et la droite est mieux placée pour ce faire. Moyennant quoi, à travers son « pacte de responsabilité », le chef de l’état s’efforce de répondre à la crise de confiance que traversent les acteurs économiques.  Il ne suffit pas de quelques mesures pour que les emplois jaillissent automatiquement. Le risque est que la réponse soit trop lente pour qu’il puisse en tirer les dividendes au moment où nos concitoyens marquent une défiance grandissante à l’égard des dirigeants politiques, perdus qu’ils sont dans la mondialisation, l’Europe et le chômage de masse. En faisant cocus tous ceux qui ont cru à son discours du Bourget, il prend le risque de faire monter la défiance d’un cran.

Car la situation économique de la France qui a monopolisé la conférence de presse, a ostensiblement occulté l’autre crise, celle de la démocratie et de la nation, qui n’ont fait l’objet d’aucune question. Résultat : la cote du chef de l’Etat n’a pas bougé d’un iota, toujours aussi basse.  Aussi ce nouvel engagement, ce nouvel horizon qu’il s’est donné est-il crucial : l’été prochain, les résultats diront s’il a réussi ou non à apporter un début de réponse à la crise de confiance. On peut craindre que le rendez-vous soit casse-pipe. Car entre temps, il y aura eu deux consultations électorales : les municipales et l’élection du parlement européen. 

Un virage utile pour la droite.

La futilité du Président a au moins une utilité : elle remet au goût du jour les valeurs libérales. De ce point de vue, l’UMP ne peut que lui dire merci. Loin de gêner l’opposition, le nouveau discours présidentiel apporte de l’eau à son moulin. Car ce revirement est bien dû à un échec retentissant de l’économie administrée que l’on mesure encore avec les données budgétaires de 2013 dont le déficit a été plus lourd que prévu, en raison notamment de l’effondrement des rentrées fiscales (cf. chiffre du jour).

Le rôle décisif de l’entreprise est enfin reconnu dans la lutte contre le chômage, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites. Il sera facile pour l’opposition de montrer que les ficelles compliquées mises en places par le gouvernement à travers le pacte de responsabilité venant relayer un CICE en panne, ne suffiront pas à sauver de l’effondrement les entreprises écrasées par l’impôt, les charges sociales et le prix du travail. C’est l’idée libérale, reléguant l’Etat à ses cuisines, qui est sortie vainqueur de la prestation présidentielle. Il est enfin admis que les réalités de l’entreprise sont plus fortes que les idéologies. Il ne reste plus à l’UMP qu’à s’affirmer clairement dans un libéralisme décomplexé que réclament désormais une majorité de Français.

Et si la droite en profitait pour faire sa révolution culturelle, et sortir, elle aussi, du piège « social-libéral ». En transformant, par exemple, son esquisse de projet, qui n’est qu’un catalogue de mesures certes sympathiques, en un véritable projet de société.

 


INSECURITE : LE SCANDALE !

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Devant des députés, le 18 décembre dernier, le général Soubelet, n°3 de la gendarmerie, a déploré que les délinquants «profitent du système» et a noté que «les gendarmes sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes».

Un réquisitoire contre la politique pénale.

C’est en fait à un véritable réquisitoire contre la politique du gouvernement qu’il s’est livré, n’hésitant pas à sortir de la réserve habituelle qui accompagne ce genre d’exercice. C’est surtout la politique pénale actuellement menée qu’il a visée : ainsi 65% des cambrioleurs interpellés dans les Bouches-du-Rhône en novembre 2013 « sont à nouveau dans la nature » a-t-il exposé. Pendant près d’une heure et demie, devant la commission de la « lutte contre l’insécurité » il a évoqué la lourdeur des procédures qui compliquent le travail des gendarmes et précise que « les délinquants le savent et profitent du système ».Et il n’hésite pas à se faire l’interprète de ses hommes qui « sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes ». Pour preuve, en 2013 il y a une hausse de 4% de personnes mises en cause tandis que le nombre de « placements sous écrou a diminué de 33% ». Et il prévient : « l’insécurité et le sentiment d’insécurité ne cesseront d’augmenter tant que la réponse collective ne sera pas adaptée ». Si le mot impunité n’a pas été lâché, on n’en était pas loin : Les auteurs d’atteintes aux biens « vols, cambriolages) bénéficient d’un traitement qui leur permet de continuer leurs activités »… Dans un département qu’il ne précise pas, le parquet recommande de « mettre dehors » les présumés délinquants mineurs étrangers faute de moyens pour trouver un interprète ! Ou encore : à moins de 300 euros de préjudice, « on remet tout le monde dehors » !

Le sentiment d’insécurité n’a jamais été aussi fort.

Comment s’étonner alors que la sécurité soit avec l’emploi, la principale préoccupation des Français. En France, il y a un cambriolage toutes les 90 secondes. Près de 500 000  ménages sont victimes, chaque année, avec une aggravation du phénomène. Neuf ménages sur dix portent plainte, mais les trois quarts restent ensuite sans nouvelles  Plus d’une victime sur deux jugent désormais une plainte inutile, et ne déclarent pas le sinistre à leur assurance. A leur domicile, plus de 17% des sondés par l’Insee, disent avoir peur. Dans la rue, ils sont plus de 22% contre 18% en 2008. Le taux monte à 27% pour les femmes. Plus d’un Français sur deux cite l’insécurité parmi les plus préoccupants de la société française.

La place des étrangers dans la délinquance augmente.

Un quart des vols commis le sont par des étrangers : celle des roumains a doublé et celle des Tunisiens a triplé en quatre ans. Près de 60% de la hausse des vols commis avec violence est le fait de ressortissants d’Afrique du Nord. Le phénomène s’explique par les conséquences des révolutions arabes de 2011 et l’apparition d’une délinquance de « subsistance ».

La justice est souvent désarmée, désarçonnée par le volume et la police se retrouve contrainte de courir inlassablement derrière les mêmes délinquants. Pas moins de 20 000 personnes ont plus de 50 mentions au Stic. D’autant plus qu’on se retrouve confronté à des gangs très structurés qui savent exploiter les moindres failles de la loi. Exploitant femmes et mineurs, le système français se retrouve désarmé. A cela s’ajoutent les consignes du ministère de recourir le moins possible à l’emprisonnement. Quelques 67 000 personnes étaient incarcérées au 1er novembre ce qui constitue le chiffre le plus bas  depuis un an et le nombre de mineurs condamnés et incarcérés est tombé à 237, soit le plus bas niveau depuis près de quatre ans.

On comprend mieux pourquoi il vaut mieux faire beaucoup de bruit autour de Mr M’Bala M’Bala, alias « Dieudonné ». Une magnifique diversion pour cacher le double échec de Valls malgré ses coups de menton et de Taubira avec ses lois à la noix de coco. Les médias ont beau occulter plus ou moins le phénomène et accorder peu d'audience à ce type d'information, les Français ne sont pas dupes et le traduiront dans leur vote au mois de mars. 

 


C'EST LA TRÊVE DES CONFISEURS

 

A partir d'aujourd'hui, le bloc-notes se met en pause jusqu'au 5 janvier.

La maison commence à se remplir pour les fêtes et nous allons être pas mal occupés.

Les sujets pourtant ne manquent pas : je vous parlerai du "Bitcoin", de l'union bancaire européenne, du "Flop" magistral de la politique du logement, ou encore pourquoi la France restera à la traîne de la reprise économique mondiale.

Mais en attendant, passez de bonnes fêtes,

aussi joyeuses que possible.

JOYEUX NOËL !

Amitiés

Noel tintin

 


MON PÔVRE MONSIEUR …

 

Dialogue imaginaire avec un « intellectuel » de "gôche".

 

« Alors vous n’étiez pas à la grande manif contre le racisme ? »

-          Ben non ! Vous savez, la protestation au pas cadencé, ça n’est pas mon fort !

« Et vous n’étiez pas non plus à la soirée de la Mutualité ? »

-          Ben non ! Le prêt-à-penser ne me va pas bien, c’est comme les vêtements, avec le prêt-à-porter : les manches et les jambes de pantalons sont toujours trop longues. La « dénonciation de commande », je trouve l’exercice un peu trop convenu à mon goût. Et puis cette revendication grotesque de « France fraternelle : c’est nous », cette dictature intellectuelle inavouée quand on se retrouve entre soi et qu’on est réduit à sa petite chapelle, alors que la vraie France est dehors et indifférente, cela m’insupporte vraiment !

«  Ah ! Et vous n’étiez pas non plus au Rond-Point, alors ? Vous avez raté LE rendez-vous des intellectuels attachés aux « vraies valeurs de notre République », contre le racisme et pour la fraternité entre les peuples….  Ajoute mon interlocuteur avec ce rictus de commisération au coin de la bouche qui est la marque habituelle de la condescendance intellectuelle chez lui.»

-          Ben non plus !  Et je dois dire que les ronds de jambes de M. Ribes en Monsieur Loyal accueillant tout ce « beau monde » très « rive-gauche » au confort intellectuel garanti « rose grand teint », c’est un univers un peu factice, une sorte de jeu virtuel où chacun joue à se montrer en se gaussant des bons mots de M. Bedos. Une indignation factice, des relations factices, du « passe-moi-la-main-dans-le-dos » de connivence, des discours trop tonitruants pour être honnêtes. A cette lumière de spectacle un peu rance tellement on nous surjoue le « halte au racisme !» et le « touche pas à mon pote !», je préfère encore l’ombre qui permet de rester lucide sur l’état de notre pauvre pays et du monde.

« Mon pauvre Monsieur ! Mais alors, vous êtes raciste ! »

-          Ben non ! Pas du tout, même ! Mais voyez-vous, j’ai l’impression que nous ne parlons pas de la même « République » ni des mêmes « valeurs ». La devise « Liberté-Egalité-Fraternité », je n’en fais pas la même lecture que vous. La France, ça n’est pas une auberge espagnole, c’est une communauté de destin dans laquelle on se fond, en épousant son histoire, sa culture, ses lois. Et en échange elle vous apporte la liberté de conscience et de penser, la reconnaissance d’une égalité entre individus quels que soient la couleur, le sexe, la religion, le bénéfice de sa fraternité transposée dans toutes ses généreuses dispositions sociales.

Quand je vois, réuni sur la scène et cherchant désespérément la lumière, tout ce petit monde s’agiter à des fins politiciennes avec l’arrogance de ceux qui n’ont que des certitudes, tous ces batteleurs de la « bien-pensance ripolinée » qui vous récitent leurs discours stéréotypés aux formules ronflantes, « qui gueulent et qui soulèvent avec des han ! de porteur d’eau » leurs vérités sectaires,  j’ai vraiment envie d’être le Cyrano de Bergerac qui s’en prend à la fatuité de Montfleury tentant de jouer « La Clorise » et à qui il menace de « fesser les joues ». De réserver à ce Monsieur Ribes le sort qu’il mérite, « qu’en voyant si gros et bête comme une urne », de lui flanquer quelque part « mon cothurne » !

Et pour en finir avec ce procès permanent en « racisme larvé » sous prétexte qu’on ne souscrit pas à la « comédie-de-la-gauche-seule-détentrice-de-la-vérité », je dirais comme Cyrano : 

« Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances, …

Je ne sortirais pas avec, par négligence,

Un affront pas très bien lavé, la conscience

Jaune encore de sommeil dans le coin de son œil,

Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil… »

Et encore, je ne lui ai pas dit le pire, j’aurais eu droit à un regard accablé et assuré ma totale déchéance, je ne lui ai pas dit que j’étais …sarkozyste !

 


Tenue "automne-hiver"

 

Le calepin se pare aujourd'hui de sa tenue automne-hiver. Les jours racourcissent, les frimas sont apparus, les arbres se dénudent après avoir revêtus leur parure dorée. Le temps de Noël approche et le calendrier de l'avent a fait son apparition. Dans les rues, les passants vont et viennent, enfouis dans leurs vêtements chauds, leurs écharpes et leurs bonnets. le marché de Noêl a ouvert ses cabanons, ça sent bon le vin chaud, les crêpes et les marrons qui cuisent... A la tombée de la nuit, le grand sapin s'est mis à briller de tous ses feux. Les illuminations n'est-ce pas fait pour rallonger ces jours trop courts qui nous sapent le moral ?  Le réconfort, c'est justement tous ces sacs que les passants transportent et qui contiennent un précieux chargement grappillé ici ou là pour remplir la hotte. Décembre, le mois des cadeaux  ! Ceux que l'on espère, ceux que l'on projette d'offrir, ceux que l'on trouve par hasard. Trois plaisirs : l'achat, l'attente, la réception... Histoire d'oublier un moment la crise, les impôts et les turlupins qui nous gouvernent.

 

 


L’AVIS DU SPECIALISTE

LA REFORME AYRAULT DES RETRAITES

Woerth 1


Ce pourrait être la « complainte pour la non-réforme des retraites ». Eric Woerth*, ancien ministre du travail et auteur de la réforme de 2010 nous explique ici pourquoi celle du gouvernement socialiste, c’est plus d’impôts, plus de déficits, plus d’injustices.

« La réforme des retraites présentée par Jean-Marc Ayrault fin août réalise un triple exploit : accroître les impôts des Français de 10 milliards d’euros, creuser les déficits des régimes de retraite, créer de nouvelles injustices. Je veux seulement rappeler que les plus de 6 milliards d’impôts nouveaux annoncés par le gouvernement le 27 août s’ajoutent aux cotisations destinées à financer sa mesure de retour « partiel » à la retraite à 60 ans à l’été 2012 : voilà au total plus de 10 milliards d’impôts prélevés sur les Français pour financer les retraites et non les investissements dans l’économie de la connaissance ou les autres dépenses d’avenir dont notre pays aurait besoin. La part de la richesse nationale consacrée aux retraites (près de 14 % du PIB) est déjà parmi les plus élevées au monde : il faut l’augmenter encore, nous dit Jean-Marc Ayrault. On se demande bien à quoi bon se réjouir de la démographie favorable de notre pays, si c’est pour dilapider cet avantage.

Le gouvernement se concentre sur les 7 milliards d’euros de déficit du régime général et laisse de côté les régimes complémentaires, le régime des fonctionnaires de l’Etat et les régimes spéciaux. Les régimes complémentaires ne sont pas son affaire, nous explique-t-il. Peut-être tentera-t-il aussi de convaincre les Français, lorsque ces régimes devront augmenter les cotisations pour réduire leurs propres déficits, qu’il ne s’agit pas de prélèvements obligatoires ? Quant au déficit du régime des fonctionnaires, c’est plus simple encore : ce n’est pas un problème, puisque l’Etat le comblera. La lignée intellectuelle entre le gouvernement et le sapeur Camembert apparaît plus évidente que jamais.

On me dira : ce trou est le signe que la réforme que vous avez portée en 2010 n’a pas permis de réduire les déficits des régimes de retraite. Cet argument abondamment utilisé par le gouvernement socialiste est faux. L’impact de la réforme des retraites que j’ai conduite en 2010, qui s’est traduite par une réduction de 30 milliards d’euros des déficits à horizon 2020, dont 25 milliards d’euros par des économies sur les dépenses, n’a été contesté par personne. Sans notre réforme, le gouvernement devrait donc faire face non à 20 milliards de déficit, mais à près de 50. D’où viennent ces 20 milliards de déficit ? Pour partie de l’aggravation de la situation économique, à laquelle est en train de grandement contribuer l’action du gouvernement Ayrault. Elle explique que les recettes des régimes ne sont pas au niveau attendu.

Plus d’injustices enfin. Le gouvernement en donne une parfaite illustration avec son dispositif pénibilité, qui, nous dit-il, permettra de compenser les différences d’espérance de vie entre catégories professionnelles. Comment procède-t-il ? En attribuant des points en fonction de l’exposition à des facteurs de pénibilité. Imaginons le fonctionnement concret de ce dispositif : un maçon qui porte des charges de 20 kilos se voit attribuer des points, tandis que son collègue dont les charges se limitent à 15 kilos n’en bénéfice pas. Cela porte un nom : c’est la création de nouveaux régimes spéciaux de retraite. Alors qu’il s’agissait de poursuivre l’effort que nous avons fait pour les rapprocher du droit commun, le gouvernement Ayrault choisit de les étendre.

Est-ce à dire qu’il ne convient pas de tenir compte des différences de carrière ? Bien sûr que si. Je rappelle que c’est la réforme de 2003 qui a introduit le dispositif carrières longues. C’est d’ailleurs l’existence de ce dispositif qui explique que le dispositif pénibilité que nous avons créé en 2010 n’ait concerné qu’un petit nombre de gens : la plupart des travailleurs ayant eu des carrières réellement pénibles bénéficient déjà du dispositif carrières longues !

Plus d’impôts, plus de déficits et plus d’injustices : le triple exploit réalisé par Jean-Marc Ayrault dans le cadre de sa non-réforme des retraites rend notre pays toujours moins crédible sur la scène internationale et grève son action dans la compétition mondiale. »

Les arguments avancés par Eric Woerth sont incontestables, notamment en ce qui concerne les déficits actuels dus largement au différentiel entre la croissance sur laquelle la réforme a été calculée (1,5%, proposé par le COR) et la croissance réelle (0% en 2012, 0,1% cette année)… C’est le problème de toutes les réformes : on les assoit toujours sur des prévisions démographiques et de croissance trop optimistes. La combinaison avec la montée du chômage en général et des seniors en particulier constitue un cocktail explosif. Il est difficile pour autant d’en vouloir à un gouvernement de se fier aux prévisions des grands organismes économiques. Une excuse que ne peut invoquer Jean-Marc Ayrault !

*(tribune parue dans Les Echos du 18 septembre 2013)

 


CONTRIBUABLES, VOUS ALLEZ ENCORE PAYER !

 

Contribuable détroussé

Vous avez aimé 2013, vous adorerez 2014.

Le projet de budget 2014 présenté en avance et avec célérité pour tenter de faire accréditer l’idée d’une pause fiscale au moment où les lourdes feuilles d’automne tombent, n’annonce encore rien de bon. Avec les impôts et taxes déjà votés, telle l’augmentation de la TVA, la baisse du plafond du quotient familial, la hausse des cotisations retraite et ceux qui s’y rajoutent telle la suppression de l’aide à la scolarisation et la taxation des complémentaires santé, ce sont en tout près de 12 milliards supplémentaires qui seront payés par les ménages.

Le gouvernement n’a pas perdu le réflexe quasi-pavlovien d’augmenter la pression fiscale quand il cherche à se rapprocher de l’équilibre budgétaire. Il est dopé aux impôts, intoxiqué, et, tout en prenant des mesures pour ménager les foyers les plus pauvres, au nom de la « justice », il n’hésite pas à prendre d’autres mesures qui concernent absolument tous les foyers. Nous avons donc un budget schizophrène qui améliore d’un côté les dispositions fiscales relatives aux revenus les plus bas, mais n’épargnent pas les mêmes revenus, soumis à des taxes payées par l’ensemble de la population. Une usine à gaz. Ubu n’est pas loin !

Il a beau ne parler que de 3 milliards de plus et annoncer 15 milliards d’économies sur les dépenses, qui ne sont pas identifiés, la pause, si pause il y a, ne concernera que les entreprises, concrétisant un léger basculement vers une politique de l’offre. Là, il faut dire qu’il était grand temps parce que les taux de marges n’ont jamais été aussi bas et une nouvelle augmentation de la pression risquait de faire basculer nombre d’entre elles dans la faillite, diminuant d’autant les recettes escomptées.

Mais on est loin du compte.

Le budget 2014 aggrave encore le déficit qui sera de 4,1 % au lieu des 3,7 prévus, ce qui rendra encore plus difficile le désendettement. Après avoir bénéficié du sursis de deux ans que la Commission de Bruxelles lui a accordé, le gouvernement s’adjuge une nouvelle facilité, celle de se fixer un nouvel objectif qui a toutes les chances de ne pas être atteint. La France se décrédibilise constamment aux yeux de ses partenaires.

Trois causes vont s’additionner pour compliquer l’exécution de ce budget : d’abord la croissance estimée (0,9%) pour l’an prochain est trop optimiste et il y a toutes les chances que les recettes escomptées soient largement en-deçà de la prévision, ensuite il faut s’attendre à une montée (déjà observée) des taux d’intérêts de la dette qui vont renchérir celle-ci et continuer de creuser le trou, enfin les charges qui continueront de peser sur les ménages ne vont pas favoriser la consommation, annihilant les menus efforts consentis en faveur de l’offre par défaut de la demande. On ne voit pas en effet comment les carnets de commande des entreprises pourraient se remplir.

Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises.

A cela, il faudra ajouter le manque à gagner que l’on constatera à la fin de l’exercice 2013 dont les objectifs ne seront pas atteints. Il aurait fallu un ajustement budgétaire au milieu de l’année, ce que le gouvernement n’a pas eu l’honnêteté ni le courage de faire. Combien va-t-il manquer vraiment à la fin de l’année : 12 milliards ?

Il faut encore ajouter que le gouvernement continue à nous cacher des choses, par exemple des taxes nouvelles qui seraient destinées à réduire le déficit de l’assurance-maladie, ou des décisions qu’il n’a pas encore prises, comme il l’affirme à propos de la taxe diesel. 

Le souffle léger d’amélioration de la croissance qui nous fait tout juste sortir de la récession n’est pas le fait de l’économie hexagonale. Il est la conjonction mécanique de l’augmentation des dépenses publiques et de l’amélioration relative de la situation en Europe. Mais avec une consommation erratique et des investissements en berne, le pays est non seulement en remorque mais offre en plus une force d’inertie à la reprise.

Ce n’est pas tout.

Au chapitre des soi-disant « économies » sur les dépenses, c’est la stratégie du trompe l’œil qui triomphe. Il ne s’agit pas d’une vraie baisse, mais d’une … moindre hausse. Pas si mal diront les optimistes. Gravement insuffisant dans le contexte actuel affirmeront les « rabat-joie ». Ce n’est pas parce qu’on grossit moins vite qu’on ne devient pas obèse. En plus, il s’agit d’artifices comme le recul de six mois du réajustement des pensions (600 millions d’€)) qui ne marche qu’une fois, ou de la réduction des transferts aux collectivités (1,5 milliards d’€) qui évidemment compenseront en augmentant leurs impôts… Dans ces deux cas, c’est toujours le contribuable qui est pénalisé.

100 millions d’euros, c’est la vraie baisse en valeur des dépenses de l’Etat qui est programmée, charge de la dette et retraites comprises. Une goutte d’eau dans la mer qui peut être balayée par la moindre catastrophe naturelle. L’effort est louable, mais il est insignifiant.

2014 pourrait bien être une nouvelle « annus horribilis » pour les taxes et le chômage. On est très loin d’une vraie croissance tirée par les exportations et la création de richesse par les entreprises. Il faudrait un miracle pour qu’elle reparte dans un tel contexte. Mais pourquoi Dieu s’en mêlerait-il, je vous le demande !

 


BRASSENS N’A PLUS RAISON !

Verger

Dans la « mauvaise réputation », Brassens disait  « Quand j’croise un voleur malchanceux, Poursuivi par un cul-terreux, J’lance la patte et pourquoi le taire, Le cul-terreux s’retrouve par terre » … Aujourd’hui, on n’en est plus au voleur de pomme à l’étalage. Les vols qui frappent aujourd’hui le monde rural sont d’une ampleur telle que nos paysans ne savent plus comment se prémunir. Plus question de trouver des excuses aux voleurs.

Rien à voir avec le chapardage de quelques garnements qui chipaient quelques cerises sur l’arbre, quand ce sont quatre tonnes de pêches qui disparaissent nuitamment. Ce sont des réservoirs de carburant siphonnés, des vergers mis en coupe réglée, des champs de légumes vidés de leur contenu, des troupeaux mis à mal avec les bêtes découpées sur place : autant d’actions qui supposent une organisation et des réseaux ; des préjudices conséquents dont les paysans ne sont pas indemnisés car les assurances ne couvrent que ce qui est enfermé dans les hangars, volé par « effraction » ou par « franchissement de clôture ». Allez mettre les hectares d’exploitations agricoles derrière des barbelés !

Le matériel aussi n’est pas à l’abri de ces exactions. Malheur à celui qui laisse son tracteur sous un hangar ouvert, à la concession qui expose ses engins dans un parc, derrière un simple grillage. Si pour les récoltes on n’hésite pas à venir avec des camionnettes, pour le matériel, ce sont des camions attelés à des remorques « porte-tanks » qui peuvent charger plusieurs tracteurs et qui filent aussitôt vers un pays de l’Est. Quand l’enquête débute, ils sont déjà loin !

Dans le sud-ouest, où l’irrigation des maïs par arrosage est courante, ce sont les fils de cuivre des puissants arroseurs qui font l’objet de la convoitise des malfrats, provoquant des dégâts coûteux.

 Vols de fruitsLa gendarmerie n’a pas assez d’effectifs pour faire face à cette nouvelle délinquance. Ici ou là, les agriculteurs ont tenté de mettre en place des surveillances tournantes. C’est à la fois aléatoire et dangereux, surtout pour les intéressés qui risquent de subir des violences et éventuellement des ennuis avec la justice. Aussi les exploitants en sont-ils à interpeler le Ministre de l’Intérieur et la FNSEA de demander l’aide des pouvoirs publics pour lutter contre ce nouveau fléau.

Et tout cela se passe dans l’indifférence générale. Nous serons peut-être les premiers à acheter de ces fruits volés, vendus au bord de la route, sans nous poser de questions sur leur provenance. Qui plaindra nos paysans ?  Cette catégorie de français est en voie de disparition. Les citadins savent peu de choses sur eux et de moins en moins. Notre pays a perdu un quart de ses exploitations agricoles en dix ans : une toutes les deux heures !!! Voilà une corporation qui connait quatre cents suicides par an.  Pour beaucoup d’entre eux, la course à la production, les aléas du climat, les prix trop souvent peu rémunérateurs, étaient déjà à la limite du supportable. La concurrence avec des pays aux coûts de production inférieurs aux leurs les met constamment sur le fil du rasoir. Ce nouvel avatar de notre société moderne vient s’ajouter : il est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Il est grand temps que nous prenions conscience du rôle essentiel que les agriculteurs jouent dans l’économie et le façonnement des paysages qui font la douceur de notre pays. Au moment où la Chine et l’Arabie s’arrachent les terres arables en Afrique et ailleurs, nous, nous continuons de détruire 26 mètres carrés de terre fertile chaque seconde au profit de l’urbanisation. Notre richesse pour une planète à neuf milliards d’habitants !

Il est grand temps que nous nous préoccupions de la protection de nos populations rurales, des vraies, pas de ces « rurbains » qui s’installent à la campagne et que le chant du coq gène, en valorisant d’abord une économie de proximité, créatrice d’emplois et de liens sociaux. Pas seulement. Il faut aussi que la PAC permette à nos paysans de vivre correctement de leur métier, mais c’est un vaste programme ! C’est aussi à l’échelle de l’Europe que le destin de notre agriculture se joue. Ce n’est pas Bruno Lemaire qui me démentira.

 


SOURIEZ, C’EST ENCORE L’ETE !

Vacancier

« UNE VRAIE TUERIE ! »

Voilà une expression surprenante par l’emploi qui en est fait. Pour les gens de ma génération, son caractère sanglant évoque quelque carnage ayant défrayé l’actualité, soit de meurtres aux multiples victimes, soit de faits divers guerriers dont nos écrans de télé sont le reflet et malheureusement trop encombrés. En d’autres temps elle aurait fait penser à quelques épisodes de la guerre de 14.

En fait, nous étions bien loin de tout ça. Nous savourions les agapes d’un repas savamment mitonné par l’hôtesse de maison, et nous avions abordé le plat principal, une blanquette de veau, me semble-t-il, dont nous nous délections en savourant un Hermitage blanc fort épanoui. C’est alors qu’un des convives s’écria : « ce vin, c’est une vraie tuerie ! ». Hors du contexte, ce propos aurait jeté l’effroi. Tout le monde comprit qu’il s’agissait d’exprimer une extase provoquée par le contact de ce blanc généreux avec les papilles de l’intéressé.

Voilà bien une expression hyperbolique en accord avec notre époque qui n’hésite pas à se vautrer dans les exagérations les plus « décalées ». A l’hyperbole se mêle aussi une sorte d’antinomie ou d’antiphrase. La tuerie évoque l’hécatombe mythologique, le goût du sang et par tant de la terreur, alors qu’il s’agit ici de manifester un enthousiasme affirmé, une allégresse des sens à cent lieues du sens premier. L’effet n’en est que plus … saisissant.

Serait-ce une manière spécieuse de contourner le péché capital qui se cache derrière ce néologisme : la gourmandise. En évoquant une condamnation affreuse, on voudrait la conjurer par ce moyen. On le concède : on n’a pas su résister. Mais en même temps, n’est-ce pas une invite à l’hôte de remplir à nouveau le verre de ce convive qui apprécie si bien le breuvage qu’on lui a réservé ?

Un verdict pareil se passe de commentaires. Ce vin est excellent. Il accompagne à merveille ce plat délicieux. « C’est une tuerie ! » : tout est dit ; l’adjectif « vrai » n’est là que pour couper court, bref, ça ne se discute pas. Et de fait, tout le monde d’acquiescer ! 

 

 


GRANDES AMBITIONS ET (TOUT) PETIT BRAQUET !

  Retraites

Il faut toujours remettre au lendemain ce qu’on n’a pas envie de faire le jour-même. C’est la belle démonstration que le sombre Ayrault nous a faite, entouré de ses petites mains Touraine, Lebranchu et Sapin. On mesure en effet le décalage entre les déclarations ronflantes débitées sur ce ton ennuyeux qui lui colle au discours comme le sparadrap sur le capitaine Haddock, et la réalité de dispositions qui ne touchent à rien d’essentiel.

 C’est un « Munich » des retraites tant le gouvernement s’est appliqué à baisser son pantalon devant les exigences des syndicats.

 Les dispositions adoptées par le gouvernement présentent deux caractéristiques : le simulacre de concertation qui camoufle la vitesse à laquelle l’affaire a été menée et l’absence de réforme profonde.

 Voilà un nouveau rafistolage qui s’appuie essentiellement sur les acquis des réformes Sarkozy de 2010 et Fillon de 2003 confortées par la même occasion, alors que la gauche avait promis de revenir dessus. Le reniement, c’est permanent.

 C’est surtout une occasion manquée de faire enfin le ménage dans un dispositif  usé jusqu’à la corde, illisible et au bout du rouleau. A son habitude, le gouvernement procrastine à merveille : les efforts sont reportés à 2020, autrement dit à perpète. Bien malin qui peut dire ce qui se passera d’ici là. En fait rien n’est réglé.

 Tout a été fait pour désarmer les syndicats qui, pourtant, en dehors de la CFDT (et pour cause, c’est elle qui a tenu la main du premier ministre), expriment leur mécontentement et confirment leurs manifestations du 10 septembre prochain. Surtout, rien n’a été fait pour l’équilibre des comptes à long terme. Mais cette stratégie politicosociale, qui ne fâche vraiment personne sauf le patronat, se fait au détriment d’une vraie et profonde réforme des retraites. Avec des risques pour les actuels et futurs retraités et pour la crédibilité de la France dans sa capacité à conduire des réformes structurelles.

Il n’y a pas de réforme.

Il ne s’agit pas d’une réforme, mais d’une sorte de rapiéçage comptable, destiné surtout à calmer le jeu social, et qui entérine toutes les injustices contenues dans le système : les régimes spéciaux ne seront pas alignés sur le régime général, les fonctionnaires continueront de bénéficier de leurs privilèges (financés par le secteur privé), la retraite des cadres, elle aussi menacée par un déficit qui, si les choses restent en l’état, porterait à 21 milliards le total des sommes à trouver, n’est même pas évoquée. Si c’est la justice !!!

On ne peut que s’interroger sur la portée réelle du plan annoncé mardi. D’abord, les régimes complémentaires de retraite qui relèvent des partenaires sociaux ont des déficits prévisibles encore à combler, de 4 à 6 milliards d’euros. Les 8,7 milliards d’euros de déficit des régimes de fonctionnaires équilibrés par subventions sont et continueront d’être financés par le budget de l’Etat. Comment ? Sans doute par de futurs nouveaux prélèvements ou des coupes à venir dans d’autres dépenses publiques. Les cotisations vieillesse augmenteront de 0,15 % en 2014, puis de 0,05 % pendant les trois années suivantes, soit un total de 0,30 % en 2017 ; la hausse des cotisations vieillesse rapportera 4,4 milliards d’euros sur les 7,3 qui manqueront à l’appel dans quatre ans. On ne sait pas d’où viendront les trois milliards de recettes en moins qui décrédibilisent les comptes établis par le gouvernement. Quoi qu’il en soit, ces recettes prévues par le plan correspondent simplement au déficit du régime privé de base et régimes assimilés. La somme paraît importante, mais elle n’est que le quart du produit de la réforme de 2010. Ensuite, d’ici à 2020, tout sera financé par des hausses d’impôts ou de cotisations. Aucune mesure complémentaire portant sur les fondamentaux des régimes de retraite, âge de départ et/ou durée de cotisation, n’est prévue. Bien au contraire, de nouvelles dépenses sont décidées, pour preuve triomphante du souci social de l’État, comme le compte pénibilité qui va être mis en place en 2015, dont l’effet immédiat sera d’alourdir le besoin de financement, mesures qui servent de paravent pour vanter une réforme « juste ».

Les entreprises sont particulièrement touchées, sans que les engagements pour une réforme du financement de la protection sociale soient précisés, au-delà de 2014. Dans ces conditions, où est passée la priorité reconnue à la compétitivité des entreprises ?

Une occasion manquée.

Au-delà de 2020, le gouvernement a décidé de prolonger la loi Fillon sur l’allongement de la durée de cotisation qui passerait de 41 années ¾ en 2020 à 43 ans en 2035. En 15 ans ! La vérité est que la seule mesure vraiment efficace, déjà prise en 2010 et qu’il faut poursuivre pour réduire les déficits des régimes de retraite, est le report de l’âge de départ, dont on se demande pourquoi il est à priori écarté par le gouvernement jusqu’à 2040, alors qu’il est mis en œuvre par la plupart des autres gouvernements européens. Rappelons que dans la réforme de 2010, la mesure de report de l’âge à 62 ans, outre qu’elle a brisé le tabou des 60 ans, rapporte 22 milliards d’euros par année en 2020, soit presque trois fois le montant des prélèvements décidés mardi. Pourquoi ne pas avoir porté l’âge de départ en retraite à 63 ans en 2020 et à 65 ans en 2025 ?

Qui peut croire que les régimes de retraite seront sauvés grâce aux placebos prescrits par le gouvernement. Il s’agissait seulement de gagner du temps et de reporter les échéances financières à 2020. Après moi, le déluge !

Où est passée la réflexion sur une réforme systémique, par la mise en œuvre d’un régime unifié de retraite par points ? La loi de 2010 avait expressément prévu que le débat serait mené en 2013. Il est tombé dans les oubliettes. Plus modestement, il n’y a pas de nouvel effort de rapprochement entre les régimes privés et publics.

Au-delà des mesures « sociales » prévues, la vraie justice consisterait à consolider réellement les régimes de retraites et à harmoniser les situations du public et du privé. Non seulement le gouvernement présente un projet totalement dépourvu de vision et d’avenir, mais il perd une occasion sans doute unique d’attacher une réforme historique au mandat du pingouin. Seule la gauche pouvait conduire une telle réforme, elle seule pouvait l’imposer aux syndicats. Évidemment, si le but de l’action politique est que le gouvernement ne doit pas avoir d’ennuis, l’absence de courage de nos dirigeants ne surprendra personne.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

  Vacancier

C’EST PAS POUR DIRE !

Qui n’a pas prononcé un jour cette formule de prétérition toute faite ? Elle a ses concurrentes : « je vais te dire », « je ne te dis pas », « c’est pour dire » ou encore  plus insistante : « c’est dire » ! Sans oublier "j'ai envie de dire", comme Yves Calvi ! Tout cela pour annoncer quoi ? Cela dépend.

« C’est pas pour dire… », ben si, justement !

Comme formule d’insistance, elle sert parfois à faire un constat plutôt admiratif, sur lequel on veut marquer son approbation ou une satisfaction. Elle arrive au milieu du récit pour émailler le langage et tenir en haleine l’interlocuteur. « L’autre jour, je regardais les championnats du monde de natation, c’est pas pour dire, mais Agnel a fait une course extraordinaire, il était vraiment au-dessus du lot ! »…. La particularité de l’expression c’est qu’elle est presque toujours suivie de mais.

Tout est dans le mais !

Le plus souvent quand la phrase commence par « c’est pas pour dire », la médisance n’est pas loin. Voilà une des causes de son emploi fréquent, cet exercice étant chez nous un sport national très prisé. Elle sert à gommer l’effet de mauvaise conscience. Une fois la précaution de langage prise, nous voilà libéré pour tailler le costume qui va habiller pour l’hiver. C’était la formule consacrée de la concierge qui entamait tous ses bavardages par ce rituel. Mais ne sommes-nous pas, aujourd’hui, tous des concierges. La multiplication des médias y est pour quelque chose : radio, télé, internet, journaux, magazines nous fournissent en continu de la matière première à commenter, « à dire » !

« C’est pas pour dire, mais… »

La formule peut être mise à toutes les sauces. Elle s’adresse forcément à une oreille compatissante. Elle permet de dénoncer les méfaits de ce voisin qui fait pisser son chien contre votre haie, ou qui gare mal sa voiture « exprès ! », elle annonce un jugement définitif sur la météo et ces saisons qui décidément ne sont plus ce qu’elles étaient, elle accompagne les jugements à propos de l’article lu dans le journal local à la rubrique « chiens écrasés » et permet de pester contre ces incivilités qui nous concernent tous en général et pas vraiment en particulier, elle distille la mauvaise humeur déclenchée par l’annonce d’une nouvelle hausse d’impôts décidée par le gouvernement… Et que sais-je encore. L’actualité nous fournit en abondance des prétextes à « c’est pas pour dire… »

Bref, on a envie de dire du mal, et comme « c’est pas bien », on prend cette précaution oratoire en guise d’excuse. C’est la formule bien pratique des faux-culs que nous sommes à nos heures. Mais c’est tellement délicieux d’épancher sa bile ou son mauvais esprit. Cela vaut bien un « c’est pas pour dire » ! 

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Tuer le temps

 TUER LE TEMPS

Voici venir le mois d’août pendant lequel de nombreux Français vont se livrer à leur sport favori : « tuer le temps ». Depuis quelques jours déjà, ils ont soigneusement répertorié leurs armes pour être sûr de ne pas rater la cible. La paire de tongs, le drap de bain ou serviette de plage, les lunettes de soleil pour mieux viser, le flacon d’ambre solaire dont il faut s’enduire pour approcher le gibier. Certains se munissent d’armes lourdes : chaise longue, tente parasol voire cabine d’affût en dur.

La chasse au temps qui passe se pratique de multiples façons. On peut le tuer à l’heure du pastis avec les amis, à la plage en lisant un bon polar, sur la place du village avec une bonne partie de pétanque, en profitant d’une mer d’huile pour faire la planche ou simplement allongé sur le sable à se faire dorer le cuir. Le principal c’est de tromper l’ennui, principal allié du temps qu’on veut tuer.

C’est qu’en cours d’année, on a rarement l’occasion de « tuer le temps ». On court plutôt après et on n’arrive pas à le rattraper. Pourquoi ? Voyons, tout le monde sait bien que « le temps c’est de l’argent » ! (Alors pourquoi vouloir le tuer ?) Il importe donc de l’utiliser au maximum de façon à ne pas s’apercevoir qu’il passe. Il n’y a que lorsqu’on n’a rien à faire qu’il se met à s’écouler lentement et à nous narguer, de telle sorte qu’on a rapidement envie de le tuer… en se trouvant une occupation.

« Tuer le temps », n’est-ce pas tirer le fil sur le bobineau de la vie, pour arriver plus vite au moment d’après, sans penser qu’une fois tout débobiné… Là, on touche à l’angoisse profonde de l’être humain dans son rapport avec le temps. Pourtant, nous ne pouvons pas tuer le temps : cela voudrait dire qu’il s’arrêterait. C’est impossible ! Nous ne tuons que des parcelles de temps, des moments. D’où cette course sans fin pour s’enivrer, l’oublier, car nous avons tous conscience que chaque minute qui passe nous rattache à notre destin de mortel. Tous les moyens sont bons pour occuper ces tranches de vie avec de multiples activités : on est capable de courir pour courir, de suer pour suer, lire, rêver, « ipader » à longueur de temps, le tout étant d’échapper à la vacuité de l’inoccupation, autrement dit l’ennui. C’est lui l’ennemi en fait. C’est avec lui que nous sommes pris de langueur, d’angoisse existentielle, ce que d’aucuns nommaient le « spleen ».

Avez-vous remarqué comme une période occupée pleinement passe bien plus vite que la même si on n’a rien à faire ? Einsten en a conclu à la relativité du temps. Et pour accentuer la torture, rendre l’ennemi bien visible, l’Homme a inventé la pendule. Essayé de vous passer de votre marqueur de temps : vous y reviendrez toujours. L’heure est présente partout : au poignet, dans les bistrots, au fronton des gares, sur votre portable, sur le tableau de bord de votre voiture… C’est du masochisme.

Pour mieux tuer le temps, on l’a matérialisé concrètement. Mais c’est un mirage : tirer sur la pendule n’empêche pas le temps de continuer son cheminement. Vous perdez votre temps, et le temps perdu ne se rattrape pas. On peut tout juste partir à sa recherche avec Proust… si vous aimez les madeleines.

En écrivant ces lignes je n’ai pas vu le temps passer. Je n’ai donc pas perdu mon temps !

 

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

UNE BONNE DOUCHE, CA FAIT DU BIEN !

Vous avez bien trimé dans le jardin et la chaleur de juillet vous a bien fait suer. Ou alors vous avez décidé de ranger le grenier et depuis le matin, vous fourgonner au milieu des « amis de trente ans » et plus dont on hésite encore à se séparer,  et le lieu transformé en four a fait de vous un être mi-liquide, mi-solide, sans bien savoir où se trouve la frontière.  A moins que vous n’ayez décidé de perdre une partie de cette ceinture abdominale qui noie votre sobre musculature, par une série d’exercices appropriés et forcément, la première réaction du corps c’est de perdre son eau… Bref, les occasions de suer ne manquent pas. C’est alors que le passage sous la douche s’avère vraiment bienvenu.

C’est à la sortie que la phrase vient comme une manifestation de satisfaction physique qu’elle traduit pleinement : « Une bonne douche, ça fait du bien ! ». Il ne s’agit pas d’en signifier la rareté et d’en souligner la fonction de décrassage, ce qui de nos jours, serait une incongruité. Non, non, c’est plus épicurien. C’est le plaisir à l’état pur de sentir son corps propre, la peau adoucie par le savon liquide, les muscles soudains détendus, l’odeur de propre qui va avec et sans laquelle il n’y aurait pas cette sensation de bien-être. Peut-être cela tient-il à la fonction massante du jet projeté sur la peau. Alors que le bain amollit, la douche revigore.

C’est aussi une manière de dire qu’un événement  a remis les idées en place. « Une bonne douche, ça fait du bien ! », je l’ai entendu prononcer par une amie ministre répondant à son interlocuteur qui évoquait devant elle telle défaite électorale inhabituelle d’un élu du coin. En plus du constat, l’expression ajoute alors une note ironique à l’égard du personnage concerné. Peut-être était-il un peu trop sûr de lui, comprend-on.  A moins qu’il n’y ait ici une forme de rivalité, toujours présente en politique, qui se manifeste sous la forme d’une boutade. On traduit alors : « Mon petit père, ça t’apprendra, moi, j’y suis passé avant toi ! ». Transposable à toute situation acquise d’avance et sanctionnée par un échec avéré.

Quoi qu’il en soit, douche physique qui procure du plaisir, ou douche morale qui dissout les espoirs conçus, il y a un effet bénéfique. Dans le premier cas, elle a effacé des heures d’efforts, les courbatures qu’elles ont engendrées. Dans le second, elle permet de retrouver l’humilité et la modestie face à l’échec, qualités essentielles pour se remettre en cause et repartir du bon pied.

Oui, « une bonne douche, ça fait du bien ! »