MON PÔVRE MONSIEUR …
08 décembre 2013
Dialogue imaginaire avec un « intellectuel » de "gôche".
« Alors vous n’étiez pas à la grande manif contre le racisme ? »
- Ben non ! Vous savez, la protestation au pas cadencé, ça n’est pas mon fort !
« Et vous n’étiez pas non plus à la soirée de la Mutualité ? »
- Ben non ! Le prêt-à-penser ne me va pas bien, c’est comme les vêtements, avec le prêt-à-porter : les manches et les jambes de pantalons sont toujours trop longues. La « dénonciation de commande », je trouve l’exercice un peu trop convenu à mon goût. Et puis cette revendication grotesque de « France fraternelle : c’est nous », cette dictature intellectuelle inavouée quand on se retrouve entre soi et qu’on est réduit à sa petite chapelle, alors que la vraie France est dehors et indifférente, cela m’insupporte vraiment !
« Ah ! Et vous n’étiez pas non plus au Rond-Point, alors ? Vous avez raté LE rendez-vous des intellectuels attachés aux « vraies valeurs de notre République », contre le racisme et pour la fraternité entre les peuples…. Ajoute mon interlocuteur avec ce rictus de commisération au coin de la bouche qui est la marque habituelle de la condescendance intellectuelle chez lui.»
- Ben non plus ! Et je dois dire que les ronds de jambes de M. Ribes en Monsieur Loyal accueillant tout ce « beau monde » très « rive-gauche » au confort intellectuel garanti « rose grand teint », c’est un univers un peu factice, une sorte de jeu virtuel où chacun joue à se montrer en se gaussant des bons mots de M. Bedos. Une indignation factice, des relations factices, du « passe-moi-la-main-dans-le-dos » de connivence, des discours trop tonitruants pour être honnêtes. A cette lumière de spectacle un peu rance tellement on nous surjoue le « halte au racisme !» et le « touche pas à mon pote !», je préfère encore l’ombre qui permet de rester lucide sur l’état de notre pauvre pays et du monde.
« Mon pauvre Monsieur ! Mais alors, vous êtes raciste ! »
- Ben non ! Pas du tout, même ! Mais voyez-vous, j’ai l’impression que nous ne parlons pas de la même « République » ni des mêmes « valeurs ». La devise « Liberté-Egalité-Fraternité », je n’en fais pas la même lecture que vous. La France, ça n’est pas une auberge espagnole, c’est une communauté de destin dans laquelle on se fond, en épousant son histoire, sa culture, ses lois. Et en échange elle vous apporte la liberté de conscience et de penser, la reconnaissance d’une égalité entre individus quels que soient la couleur, le sexe, la religion, le bénéfice de sa fraternité transposée dans toutes ses généreuses dispositions sociales.
Quand je vois, réuni sur la scène et cherchant désespérément la lumière, tout ce petit monde s’agiter à des fins politiciennes avec l’arrogance de ceux qui n’ont que des certitudes, tous ces batteleurs de la « bien-pensance ripolinée » qui vous récitent leurs discours stéréotypés aux formules ronflantes, « qui gueulent et qui soulèvent avec des han ! de porteur d’eau » leurs vérités sectaires, j’ai vraiment envie d’être le Cyrano de Bergerac qui s’en prend à la fatuité de Montfleury tentant de jouer « La Clorise » et à qui il menace de « fesser les joues ». De réserver à ce Monsieur Ribes le sort qu’il mérite, « qu’en voyant si gros et bête comme une urne », de lui flanquer quelque part « mon cothurne » !
Et pour en finir avec ce procès permanent en « racisme larvé » sous prétexte qu’on ne souscrit pas à la « comédie-de-la-gauche-seule-détentrice-de-la-vérité », je dirais comme Cyrano :
« Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances, …
Je ne sortirais pas avec, par négligence,
Un affront pas très bien lavé, la conscience
Jaune encore de sommeil dans le coin de son œil,
Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil… »
Et encore, je ne lui ai pas dit le pire, j’aurais eu droit à un regard accablé et assuré ma totale déchéance, je ne lui ai pas dit que j’étais …sarkozyste !
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