AU 31 DU MOIS D’AOUT …
31 août 2011
Le mois d’août se termine en feu d’artifice par un florilège de petites phrases et de déclarations politiques. Voilà qui augure de temps agités pour la campagne présidentielle. Promesses en tous genres, réactions, provocations, insinuations malveillantes ou confidences émaillent l’actualité de mille couleurs : notre personnel politique n’est manifestement pas en manque d’inspiration.
C’est ainsi que Marine Le Pen promet 5 millions de pauvres en moins si elle est élue. Plus c’est gros, plus ça passe. C’est la fée Marine et sa baguette magique. C’est sûrement en quittant l’euro et l’Europe qu’on arrivera à un tel exploit. Mais c’est bien le contraire qu’il faudrait craindre.
« Je serai la présidente de la sécurité » déclare sans sourciller à Marseille, Martine Aubry, venue faire un coup médiatique pour se remettre en selle dans la course poursuite du lièvre Hollande : c’est le retour de la « mèremptoire » qui croit qu’il suffit d’affirmer pour changer la réalité. Car côté propositions, on est en manque. Notez : la patronne du PS qui promet plus de flics, c’est-y pas drôle ?
Et puis avez-vous entendu notre Michel Rocard ? Sorti de son hibernation (à la fin de l’été, il est temps), il vient déclarer à propos de DSK, avec beaucoup de lucidité : « Cet homme a visiblement une maladie mentale qui l’empêche de contrôler ses pulsions ». Une manière de dire tout haut ce que beaucoup de monde pense tout bas. Dans le même entretien, interrogé sur Ségolène Royal, il nous surprend encore avec cette sortie : « Nous sommes dans une société de libre expression, le droit de dire n’importe quoi est un droit fondamental de la personne humaine ». Comme quoi il connaît bien son monde.
Harlem Désir est un professeur de morale qui oublie que lui-même a été condamné (18 mois avec sursis et 30 000F d’amende pour des salaires fictifs) quand il évoque le sort de Jean-Noël Guérini. Celui-ci s’est chargé de le lui rappeler.
Même Hervé Morin s’y est mis sur i-télé: il est sorti de ses gonds, interrompant en plein direct son portrait, qui affirmait qu'il avait "(lâché) son vieux copain" François Bayrou en 2007 pour Nicolas Sarkozy. « C’est insupportable ! Je ne m'énerve pas, je veux simplement rappeler une réalité historique, c'est que le choix politique que nous avons fait en 2007 est le choix des électeurs de François Bayrou qui ont voté Nicolas Sarkozy à 70% », ce qui n’est rien de plus vrai. La bataille du centre fait rage !
Le paysage ne serait pas complet sans le président de République « solitaire », Dominique de Villepin, qui a regretté mercredi sur son blog que « les résultats » de Nicolas Sarkozy sur la pauvreté, malgré « les engagements clairs » de 2007, ne soient « pas là », la crise ne pouvant, à ses yeux, « tout expliquer ». Ah bon ? Mais elle y a fortement contribué. C’est curieux comme tout le monde sous-estime « la crise » qui a pourtant été la plus grave jamais enregistrée et qui, d’ailleurs n’a pas encore fini de nous en faire baver.
Enfin, on ne pouvait pas terminer le mois sans la cerise sur le gâteau. Est-ce pour faire oublier l’affaire Guérini dont on commence à parler un peu trop, est-ce pour faire oublier les frasques de DSK qui embarrassent par son retour tous ses amis ? Voilà qu’on nous ressert un remake de l’affaire Bettencourt. Dans « Sarko m'a tuer », un ouvrage de deux journalistes du Monde, Isabelle Prévost-Desprez qui est à la droite ce que le jambon blanc est à la gastronomie italienne, affirme que l'un des témoins, l'ancienne infirmière de Liliane Bettencourt, avait « confié à (sa) greffière, après son audition par (elle) : J'ai vu des remises d'espèces à Sarkozy mais je ne pouvais le dire sur procès-verbal ». Ce que l’intéressée conteste… Le Premier ministre est monté au créneau et « regrette qu’au mépris de toute règle déontologique, de telles allégations visant le Président de la République, à l’évidence dénuées de tout fondement, viennent nourrir la rumeur dans ce qu’elle a de plus détestable et de plus insidieux ».
Première à ouvrir le feu, Martine Aubry, a réclamé l'ouverture d'une nouvelle enquête. "C'est ce qui se passe normalement dans un pays où la justice est indépendante et libre", a-t-elle relevé. Arnaud Montebourg a lui aussi réclamé de nouvelles investigations. François Hollande va même plus loin et parle d’une cellule qui existerait (au conditionnel) à l’Elysée pour exercer des pressions sur la justice. Ben voyons ! Qui passe la prochaine couche ?
Mais ne soyons pas naïfs, il fallait s’y attendre, tous les coups, y compris les plus bas seront assénés pour tenter d’abattre le Président. Il fallait à tout prix ré-instiller le soupçon sur son honnêteté. C’est lamentable. La juge devrait être révoquée, voilà ce qui serait juste !
Vivement septembre. Je sens qu’on va bien s’amuser…