LR, PIVOT INATTENDU DE L’ASSEMBLEE.
31 août 2022
Après deux mois de débats dans la nouvelle assemblée, les députés LR ont abordé la fin de la session parlementaire l’esprit serein. Forts de 59 inscrits et 3 apparentés, le groupe a montré sa cohésion et son esprit à la fois constructif et déterminé, sous la houlette de son expérimenté président Olivier Marleix. La place qu’il occupe au sein de l’hémicycle en fait le passage obligé des textes gouvernementaux pour atteindre la majorité nécessaire à leur adoption. Lui échoit le rôle qu’ambitionnait de jouer le groupe Horizon. Mais voilà, les urnes sont passées par là, et le parti d’Edouard Philippe doit se contenter d’une place de supplétif sans vrai possibilité de peser.
Cette situation inédite qui donne au groupe LR un pouvoir surdimensionné par rapport à son poids réel vient du fait qu’il est la plupart du temps le seul groupe d’appoint possible pour la majorité présidentielle. Le groupe sortant était deux fois plus nombreux mais face à une majorité pléthorique il s’était heurté à des députés dominateurs et condescendants qui fermaient la porte à tout amendement, fut-il de bon sens. Aussi, dans un palais Bourbon à la composition grandement renouvelée, ils ont tenu d’abord à réaffirmer leur volonté d’être dans l’opposition, quitte à s’ériger en « seule opposition utile » au gouvernement. Sans majorité absolue, celui-ci a bien compris la nécessité d’obtenir les voix des Républicains. Mais il a fallu un petit temps d’adaptation avant d’entrer dans le mécanisme de concertation, le gouvernement pensant passer en s’en affranchissant. On est passé à côté de la possibilité d’un contrat de législature comme cela se serait fait en Allemagne : on se met autour de la table et on se met d’accord sur un programme, en toute transparence. Manifestement, Macron n’en voulait pas, et de leur côté, les LR qui avaient dû vendre chèrement leur peau et échaudés par l’expérience du précédent mandat, souhaitaient garder leur marge de manœuvre privilégiant le coup par coup.
Cette première session aura permis de faire adopter des mesures parfois portées de longue date par le parti et qui ont pu être prises en compte à l’issue d’un gros travail en amont avec la majorité et avec le soutien du groupe sénatorial. Ainsi, grâce à leur action, 230 millions d’euros ont été votés pour aider les personnes se chauffant toujours au fioul, la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés est enfin réalisée, la monétisation des RTT est rendue possible… et bien d’autres. Si les élus se réjouissent du nouvel esprit de dialogue qui anime la majorité, la vigilance reste de mise : « sur certains textes, on est capable de voter, sur d’autres, on est capable de s’opposer ! » précise l’un d’eux. Ils ne sont pas naïfs non plus : lors de la prochaine session, le chemin pourrait s’avérer plus compliqué avec des chantiers importants et tous les textes ne seront pas travaillés en amont comme l’a été celui sur le pouvoir d’achat et celui sur la loi de finances rectificative. Se mettre d’accord sur le budget de l’Etat ou sur celui de la Sécurité sociale sera autrement périlleux. Pourtant, tous sont conscients que le parti ne tirerait aucun avantage d’un blocage législatif. Tout dépendra de l’attitude du gouvernement. Le chahut des dernières semaines dans l’hémicycle venu essentiellement des rangs de la gauche et particulièrement des Insoumis, incite les députés LR à rester sérieux. Plus que jamais, leur boussole c’est l’intérêt des Français. La ligne de crête entre co-construction et opposition est étroite, mais tenable.
C’est pourquoi le parti travaille, avec Annie Genevard à réussir la rentrée : préparer la coordination des groupes parlementaires sur les prochains projets de lois qui devrait être actée lors des journées parlementaires de Biarritz prévues du 14 au 16 septembre, lancer ensuite le renouvellement des adhésions en vue du scrutin à la présidence dont les candidats déclarés auront jusqu’au 3 octobre pour déposer leurs parrainages auprès de la haute autorité du parti. Sur le front du débat politique, c’est Olivier Marleix qui montera au créneau, pour assurer l’argumentation sur les textes prévus et qui ne seront pas une simple formalité pour le parlement : sécurité, immigration, loi de finances sont présentés comme des rendez-vous cruciaux. La France a besoin d’une politique énergique, il faut mettre en œuvre des réformes audacieuses et il faut agir sans attendre. Un terrain rêvé pour faire valoir les exigences des Républicains.
La rentrée des Jeunes Républicains à Angers ce week-end, à l’initiative de Guilhem Carayon, Président des Jeunes, et Tristan Ganivet, responsable local, sera un événement d’autant plus important que la plupart des figures du Parti seront présentes : Olivier Marleix, Bruno Retailleau, Michel Barnier, Eric Ciotti, Aurélien Pradié, François-Xavier Bellamy, Gilles Platrais… avec tables rondes à l’appui. Annie Genevard y fera sonner le tocsin de la mobilisation dont le point d’orgue sera le grand congrès de décembre, moment décisif s’il en est ! D’ici là, un gros travail devra être mené à bien sur la ligne du parti afin que les aléas inévitables des votes à l’Assemblée nationale ne viennent pas brouiller le cap qui doit impérativement être défini sur l’écologie, l’éducation, la sécurité, l’immigration, les dépenses publiques, l’universalisme républicain, la vision de l’Europe et du monde.