HISTOIRE
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RETRAITES : LA REALITE EST TÊTUE

Retraites 3

Les taux d’intérêts de la dette française sont rendus à 2,5% et ce n’est pas probablement pas fini. Cela met le service de la dette à plus de 50 milliards d’euros par  an.  Dans ce contexte auquel il faut ajouter l’inflation, la réforme du régime des retraites  devient inéluctable et même  urgente. Macron se heurte ainsi au mur de la réalité, d’autant plus que la nécessité de la réforme qu’il avait enterrée sous son premier quinquennat et qui lui était apparue nécessaire de remettre à l’ordre du jour dans sa campagne électorale, se heurte à un front syndical sourd à toute possibilité de recul  de l’âge du départ, pourtant seule solution efficace  pour rétablir les comptes.

Entre temps, les pensions ont été revalorisées.

Le groupe Agirc-Arco, qui gère les retraites complémentaires, lesquelles constituent jusqu’aux deux-tiers et plus de la pension totale, annonce une revalorisation de 5 % dès le 1er novembre, alors que la retraite de base, versée par la Sécurité sociale, a été augmentée de 4 % en septembre (jusqu’à un certain plafond). La forte croissance de l’année 2021 a permis aux régimes de retraites de devenir brièvement excédentaires. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Cependant, les fonds d’Agic-Arco sont imposants, de plusieurs dizaines de milliards,  capables de faire face à un déficit de plusieurs années.

Les aléas d’un serpent de mer.

La réforme, au départ, devait être un système à points qui aurait remplacé le précédent, en vertu duquel les actifs paient pour les retraités. Elle a, avec le temps et les aléas de la politique, perdu ses plus grandes ambitions. De toutes façons, personne n’y comprenait plus rien. Un élément cependant n’est pas abandonné, car il est crucial : c’est le paiement des cotisations au delà de quarante annuités. Si le temps des cotisations est prolongé jusqu’à 45 ans par exemple, le résultat est le même que si les Français travaillent quatre ans de plus. C’est du niveau arithmétique le plus simple et ni les syndicats ni les oppositions ne seront dupes. Il s’agit d’ailleurs de leur permettre de sauver la face, pas de renoncer aux recettes d’une vie active plus longue. Il était question de prolonger les carrières au-delà de 62 ans, disposition que les élus de droite approuveraient mais à laquelle la gauche et les syndicats sont totalement hostiles. il y a des mots devenus intolérables, comme « carrière plus longue », « mesure d’âge », « travailler plus pour gagner plus ».

Dramatisation.

Le projet de réforme des retraites a atteint une sorte de pic dramatique quand il fut annoncé, il y a quelques temps, qu’il serait adopté sans débat au moyen de l’article 49/3 de la Constitution, ou par un simple amendement inclus dans la loi de financement de la sécu. La levée de boucliers fut telle, y compris dans la majorité, que l’exécutif semblait avoir changé d’idée. François Bayrou, président du MoDem s’était insurgé contre une telle éventualité. Depuis c’est la confusion. Le  Président qui avait laissé faire dans un premier temps semble vouloir reprendre les choses en main.  Il y voit une source d’excédents susceptibles de ramener les régimes à un surplus qui permettrait au gouvernement d’avoir les coudées franches pour se diriger vers l’équilibre budgétaire, encore que  le projet de  budget 2023 n’en prenne guère le chemin.

Pourtant ça urge !

C’est que le temps presse, contrairement à ce qu’affirment les oppositions. Il parait désormais décidé à boucler la réforme dès l’année prochaine. Le point de vue de François Bayrou s’est largement étendu à Renaissance, nouveau nom du parti d’Emmanuel Macron, et la Première ministre, Élisabeth Borne, avait exprimé ses doutes sur le recours au 49/3. Pourtant, il semble que cette  procédure soit redevenue d’actualité.  De  son côté, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe,  ne s’attarde guère sur la méthode employée. 49/3 ou non, le fondateur d’Horizons souhaite que la réforme soit vite adoptée, comme le voulait initialement le Président. L’option dite « sérieuse » qui est étudiée par Emmanuel Macron et son gouvernement serait de faire adopter la réforme des retraites via un amendement de la loi de financement de la sécurité sociale, quitte à utiliser le 49/3, à moins que les LR s’abstiennent…  

Le pied sur le frein en accélérant …

Finalement, après une réunion avec les principales figures du  groupe  majoritaire et du gouvernement, le chef de l'État a décidé de se donner le temps de la «concertation». La réforme prendra la forme d'un projet de loi présenté «avant la fin de l'hiver», a précisé Élisabeth Borne, écartant notamment l'option d'un amendement au PLFSS. Une manière de temporiser tout en gardant l’objectif d’une application à l’été 2023. L'exécutif a en effet décidé d'ouvrir un nouveau cycle de concertations avec les partenaires sociaux et les forces politiques. Il était grand temps d’arrêter un calendrier pour sceller le sort de cette réforme des retraites qui, on peut en être certain, n’a pas fini de semer la discorde au sein de l’échiquier politique français. Avec en sous-main la  menace d'une dissolution de l'assemblée en cas de motion de censure, le  printemps promet d'être chaud !

 

 


L’HOMME QUI « PESE SES MOTS » !

Haddock insultes maj

Jean-Luc  Mélenchon l’affirme : « je pèse  toujours mes  mots ! », phrase prononcée devant un journaliste  à qui il caresse la joue d’un geste condescendant et puant le mépris.  On serait curieux de connaître  son unité de mesure, tant il nous a habitués à ses débordements verbaux. Décidément l’affaire  « Quatennens » devient  un révélateur pour le  grand  public  du comportement de ces  donneurs de leçons permanents pris à leur propre  piège. Il  est vrai que cela tombe  à pic pour Sandrine  Rousseau, autre égérie de la Nupes qui n’est pas avare de saillies excessives, elle aussi. Qui se ressemble, s’assemble ! Sous l’effet de la campagne fulgurante qu’elle  mène, la coalition des communistes, des Verts, de LFI et du PS, découvre que l’affaire Quatennens se transforme en abcès. Et par la  même occasion, Jean-Luc Mélenchon administre la preuve qu’il est incapable de gérer les problèmes de machisme dans sa  boutique.

Effet boule de neige.

Les reproches adressés à Adrien Quatennens parce qu’il a giflé son épouse et confisqué son portable ont réveillé les accusations lancées contre Julien Bayou, l’autre chef des écologistes. Sandrine Rousseau se moque complètement des conséquences de cette crise, Quatennens, Bayou, Taha Bouhafs, Éric Coquerel et d’autres sont dans son viseur. Et elle tire à vue, transformant un scandale de mœurs en crise politique. Pour le leader de  LFI, l’incident est très malvenu et mal lui en a pris de chanter d’abord la  gloire  de son  lieutenant en qui il  voit un successeur. Il était visiblement mal à l’aise pour commenter l’affaire, quand il s’est fendu d’un tweet pour… faire son apologie, puis en éditer un second pour condamner la gifle et se souvenir de la victime. Plus drôle, c’est le comportement des plus braillards des dirigeants de LFI qui ont réagi devant les caméras par un mutisme embarrassé, se passant la patate chaude les uns aux autres. Un ensemble bien malvenu aux yeux de la cerbère verte de la moralité : finalement c’est Sandrine Rousseau qui est allé sur la 5 demander la mise en retrait de Julien Bayou, ce qu’il a fait promptement.

Radicalité contre autoritarisme.

Le féminisme français est une forme de radicalité qui se dresse contre celle de l’extrême gauche. Non pas qu’il conteste le contenu des idées du Mélenchonisme, mais il inscrit le respect des femmes en tête des priorités de la gauche. Il oblige LFI à une réflexion profonde sur la manière d’aborder le sujet dans notre pays. Cela passerait par une sorte d’épuration de la Nupes auquel on peut douter que Mélenchon ait envie d’adhérer. Mais quoi qu’il en soit, Sandrine  Rousseau a « atteint » en 24 heures plusieurs objectifs : elle a affaibli Julien Bayou ; elle a ramené l’arrogance constante de LFI à un bredouillage peu glorieux ; elle ne supportera pas la Nupes tant qu’elle ne sera pas nettoyée de ses éléments machistes, travail sanitaire qui prendra du temps mais qui risque de révéler de nouvelles affaires. On peut penser que la campagne féministe qui est ainsi menée est libre de tout calcul politique et que Mme Rousseau n’hésitera pas à sacrifier son propre parti à la cause qui lui est au moins aussi chère, mais il n’est pas interdit de croire qu’elle ne songe qu’à éliminer un rival. Les lieutenants de Mélenchon, qui n’avaient rien à dire en conférence de presse, ont bien essayé de reporter le débat vers la droite dont les membres accusés de sexisme seraient, selon eux, protégés par le pouvoir, alors que la gauche s’entre-déchire. Et de citer le cas de Damien Abad, ce qui est surprenant puisqu’il a disparu des radars à la faveur de la formation du gouvernement d’Élisabeth Borne. Du coup, les plateaux de télévision résonnaient de dizaines de noms jetés en pâture aux téléspectateurs, sans souci de la présomption d’innocence.

L’effet repoussoir.

Ni Mélenchon ni la Nupes  n’obtiennent  la confiance d’une majorité de  Français qui au contraire s’en défient massivement. Bien que ce soit une crise complètement artificielle, déclenchée par une seule femme, le caractère ultra-polémique plonge le « leader maximo » dans l’embarras, d’autant qu’il voulait faire de M. Quatennens son successeur. Le chef des insoumis est à la fois au sommet de sa notoriété et au bord de la chute. Il est soutenu par des communistes qui expriment des idées de droite sur  le travail, par des socialistes très éparpillés et par des Verts très divisés. Il est bien trop tôt pour en conclure que la Nupes va s’effondrer et c’est peut-être le danger immense auquel elle est exposée qui maintient son unité. Mais un mouvement qui risque de disparaître chaque fois que l’un de ses membres tient des propos ravageurs, n’est pas vraiment une arme de combat. C’est pourquoi le président de la République pourra s’appuyer sur les tourments de la gauche pour poursuivre ses projets. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas privé de sa vigueur contestataire, mais il a fait mille fois son numéro. Son  parti et lui-même sont désormais des repoussoirs.

Voilà qui laisse le champ étrangement libre  à Marine Le Pen qui, elle, joue la carte de la respectabilité  avec  un certain succès. Entre les  extrêmes, on attend avec impatience le réveil des forces  plus raisonnables et  modérées. Les  Républicains ont une belle carte à jouer !

 


GOOD LUCK ! LIZ TRUSS

Liz truss

 

Demain le Royaume-Uni enterre sa reine.

Depuis dix jours, il vit l’événement avec une grande émotion et nous assistons à un faste que certains jugeraient suranné, mais étonnant de beauté, de précision rituelle et de majesté. Décidément nos voisins rands bretons sont toujours aussi spécifiques.

Pourtant, derrière le  faste, se cache la  réalité d’un pays en crise profonde qui n'a pas eu le temps de se remettre du Brexit avant de subir de plein fouet la guerre en Ukraine. On attendait le chaos après le referendum sur le Brexit, et comme il n'arrivait pas, certains se sont découragés et en ont conclu, un peu hâtivement, qu’il n'aurait pas de conséquences.

En fait, tout va mal.

La Grande-Bretagne cumule les difficultés. La plus spectaculaire est l'inflation qui est au-dessus de 10%, et Goldman Sachs a annoncé qu'elle pourrait dépasser les... 20% l'année prochaine. Si bien que les fonds spéculatifs ont décidé de s'attaquer au marché de la dette britannique en anticipant un dérapage non contrôlé des taux d'intérêt et ceux-ci progressent : 3% sur les taux d'emprunt d'État à 2 ans. C’est un taux élevé puisqu'on n'avait pas atteint un tel niveau depuis 2014 mais qui reste ridiculement bas par rapport à l'explosion de l'inflation déjà à un niveau record depuis 40 ans.

L’inflation et la récession en cocktail de bienvenue.

C’est  en effet le cocktail de bienvenue que  trouve Liz Truss en arrivant au 10 Downing Street. La Banque d'Angleterre a réagi tard face à l'inflation, comme toutes les banques centrales, mais elle s'est enfin décidée à réagir. Ses taux ont été relevés à plusieurs reprises mais ils restent à des niveaux étonnamment bas, 1,75%. Les marchés anticipent des taux à 4,2% à la fin du premier semestre 2023. C’est que la Banque a publié ses prévisions qui sont loin d’être joyeuses : 13% d'inflation à la fin de l'année, et une récession qui durera au moins 15 mois.

Les ménages sont en colère.

Voilà une situation qui crée du mécontentement. Contrairement à la France qui veut, quoi qu'il en coûte, absorber autant que possible le coût de la hausse de l'énergie pour les ménages, le gouvernement britannique a réagi à l'anglaise en laissant les hausses de l'énergie frapper de plein fouet les ménages tout en tentant de limiter la casse pour les ménages les plus défavorisés. En Grande-Bretagne, pas de bouclier magique ! Et donc c’est un cataclysme à court terme pour les Britanniques, avec une hausse de 54% depuis avril des prix de l'énergie et une hausse à venir de 80% en octobre...  C’est une gestion brutale mais plus réaliste que la gestion par le déni. 9 millions de ménages pourraient basculer dans la pauvreté énergétique comme le souligne Le Figaro, il s'agit des ménages qui doivent consacrer plus de 10% de leurs revenus pour se chauffer.

Avec l’inflation, la récession inévitable, l’agitation sociale et les grèves massives, le déficit public, l’endettement et les effets du Brexit qui n'ont toujours pas été absorbés, il faut du courage à la nouvelle Première Ministre. Pour couronner le tout, en une seule semaine, le dollar a progressé de 4,5% contre la livre sterling, du jamais-vu depuis le referendum pour le Brexit.

Pourtant, ça n'est pas tout à fait le désastre annoncé.

La croissance pour 2022 sera d'environ 3,6%  selon The Economist, ce n’est pas tout à fait une récession...A comparer à nos 2,4% attendus en France. L’année 2023 devrait être mauvaise.
Mais là encore, Goldman Sachs attend une croissance nulle mais pas une récession du fait du package d'aide massif aux ménages proposé par le gouvernement de Liz Truss, dès son arrivée. De fait, la crise la plus profonde, qui n'a pas fini de secouer la  Grande Bretagne, ce n'est ni le Covid, ni l'Ukraine, mais le Brexit. Tant que le Royaume-Uni n'aura pas choisi son « business model » post-Brexit, il risque de tanguer fortement. C’est  « Singapore on Thames » ou « en dehors de l'Union Européenne mais tout de même en Europe... », pas les  deux en même temps. Tant que  le cas ne sera pas tranché franchement, les investissements, nationaux et internationaux, continueront à marquer le pas... Donc,  ça va mal, mais l'Angleterre ne sombre pas.

Alors  « good luck », Madame Truss, la tâche va être very, very, very difficile !

 


LA RECESSION EST INEVITABLE

Récession

 

Les États-Unis et la zone euro sont confrontés à une situation de crise.

Pour résumer, on pourrait dire que les États-Unis sont confrontés à un choc de demande et l'Europe à un choc d'offre.

Aux États-Unis, la crise a été provoquée par la surchauffe post-Covid : une demande trop forte, débridée, a provoqué pénuries et goulets d'étranglement, et donc une hausse des prix. La guerre en Ukraine n'a fait qu'amplifier cette situation. Face à cette surchauffe par la demande, la FED doit mettre les deux pieds sur le frein en montant les taux d'intérêt et en retirant des liquidités. Ce qu’elle fait depuis plusieurs mois. Les résultats devraient être rapides sous forme de ralentissement de la consommation et de baisse de l'inflation.

En Europe, c’est plus compliqué.

La reprise post-Covid a été forte également, du fait de la politique laxiste des banques centrales et des distributions d'argent magique par les gouvernements. Mais ce qui fait dérailler l'économie européenne, c'est principalement le coût de l'électricité et le prix du gaz. La Banque centrale européenne s’est décidée à monter ses taux d'intérêt directeurs de 0,75%. C’est la deuxième hausse de taux consécutive après 10 ans sans hausse. Cependant, avec une inflation de 9,1%, des hausses de taux à 0,75% et 1,25% sont des taux qui restent encore très bas. Certes, ces hausses vont peser sur la demande, mais elles ne résolvent pas le problème de l’offre, et, en l'occurrence, le problème d'offre d'électricité. Pour la zone euro, la solution viendra donc de la baisse du prix du gaz et pas seulement de la hausse des taux d'intérêt. La BCE a tardé à réagir car la situation économique européenne n'a rien à voir avec la vigueur de l'économie américaine. Aussi, elle va traîner les pieds, en espérant que le ralentissement de la croissance finira par faire baisser l'inflation et qu'elle n'aura pas à remonter les taux trop rapidement... Sortir de l'addiction à l'argent magique n'est facile ni pour les « dealers » comme la BCE, ni pour les entreprises et les particuliers et surtout... les marchés.

La croissance européenne va donc ralentir.

L’Allemagne va entrer en récession, c’est inévitable et la France qui résiste encore, devrait suivre. Pour  notre pays, comme on sait, l’accroissement de la richesse est factice, le supplément de PIB dégagé étant inférieur à l’endettement et aux déficits  cumulés des dépenses et du commerce extérieur. Globalement, si la croissance ralentit, l'inflation va ralentir ce qui fera rebaisser les taux. L'économie va s'autoréguler et les hausses de prix, les goulets d'étranglement et les pénuries vont se résorber en même temps que l'inflation et son impact sur la croissance. Mais ça ne se fera pas en un jour. Vivement la récession donc pour que la BCE trouve une justification à des taux qui sont à des niveaux toujours anormalement bas. En priant que la Covid nous laisse tranquilles.

Pendant ce temps-là, Il faut noter que le pétrole chute. Il cote 88 $ sur le Brent, et 82 $ sur le brut américain. On avait atteint 140 $ et 130 $ respectivement au plus haut de l'année. C’est la
conséquence du ralentissement économique mondial… En conséquence, les exportations chinoises chutent aussi et la Chine affiche une croissance de 7,1% seulement en août (on attendait 13%) alors qu’elle était de 18% en juillet. Et, bonne nouvelle, le prix du gaz lui-même commence à baisser. Or, le cours du gaz est le vrai sujet pour l'Europe...

On croise les doigts. Si en plus la situation pouvait évoluer favorablement en Ukraine …

 


DE L’ECOLOGIE A L’INQUISITION

Char à voileLe PSG en déplacement

 

Une tempête dans un verre d’eau.

Le déplacement à Nantes du PSG en avion a attiré les foudres  des écolos à l’affût de tout ce qui peut faire  mousser le débat sur la lutte contre  les émissions de CO2. Dans le collimateur de ces  « demi-habiles » sous-informés le trafic aérien est devenu une cible privilégiée. Ainsi en-dessous d’une durée d’une heure et demie de vol, il faudra bientôt préférer le train et ses 6-7 heures minimum de trajet dans le meilleur des cas. Tant pis pour le concept « time is money ». Ces gens-là ont d’autres préoccupations. Alors évidemment, la réplique de M. Galtier avec son « char à voile » a  soulevé une vague de protestations indignées qui est montée jusqu’au premier ministre. Certes elle était un peu légère et malvenue, mais personne n’a voulu voir l’humour qui faisait référence à  ce totem des écolos qu’est le « vent »  comme source inépuisable –mais intermittente- d’énergie. Le reproche fait au PSG est-il vraiment justifié, à savoir faire voyager l’équipe en jet privé. Quand on sait que  l’empreinte écologique générée par le digital et tous ses datas centers est le double de celle de l’aviation civile, vols privés compris, ces cerbères de  la défense de Gaïa feraient mieux de se préoccuper de diminuer le nombre de leurs tweets. Avant de crier « Haro », peut-être vaudrait-il mieux de se documenter et se demander si l’alternative proposée est viable. On se souvient de la tentative de François Hollande, président de la République, de prendre le train plutôt que l’avion : l’initiative tourna court en raison des contraintes inhérentes à sa fonction et de toute façon, l’avion suivait par précaution… Et puis, il faut arrêter de faire croire que les vols  privés sont le fait de gens irresponsables et égoïstes. Ainsi, à La  Roche sur Yon, en Vendée, l’aéroport est un important « hub » de vols privés. Ceux-ci sont utilisés par les nombreux chefs d’entreprises en « co-avionnage » pour leurs voyages d’affaires en Europe, indispensables à l’essor de leurs entreprises et largement rentables  au regard de déplacements qui prendraient un temps fou par les lignes régulières. L’enjeu, ce sont des centaines d’emplois….

Derrière l’indignation, l’obscurantisme économique.

Un été anormalement chaud et sec en France et il n’en fallait pas  plus pour exacerber le débat sur le réchauffement climatique, les polémiques se sont enchaînées alimentées par  une démagogie parlementaire débridée. Pour les écolos-gauchos, quelle meilleure cible que  les plus riches  supposés être responsables  de tous nos maux par leur train de vie,  leurs yachts, leurs jets privés leurs grosses voitures…. Un amalgame grossier qui confond l’ampleur et la nature des activités sans faire le lien avec  les entreprises qu’ils gèrent ou qu’ils possèdent, autrement dit notre production (PIB) et nos emplois. Pour remettre les choses en place, il faut savoir que le trafic mondial de l’aviation privée  pèse 0,04% des émissions de la  planète. Un argument dont nos obsédés des grandes fortunes, tenant d’une utopie égalitariste et prônant la décroissance n’auront que faire et peu importe que ces riches  créent  beaucoup d’activité et d’emploi. Nos champions de l’aéronautique, de la  construction navale ou du luxe qui constituent nos meilleurs atouts industriels n’ont qu’à bien se tenir. Pourtant la France figure déjà parmi les meilleurs en matière d’intensité carbone, y compris en incluant les importations :  en 2018 nous étions à 0,17 kg  de CO2 par dollar de PIB , contre 0,25 pour l’UE, 0,32 pour les Etats-Unis, 0,51 pour la Chine … La focalisation sur les plus riches est un mirage dangereux quand il est question de climat, et il ne faut pas  être grand sorcier pour comprendre les dégâts qu’occasionneraient des interdictions à tout-va et des surtaxations, surtout si elles sont cantonnées à la France,  pays qui étouffe sous les impôts, les réglementations  et déjà l’un des plus redistributifs au monde. Seul un prix universel du CO2 bien calibré pourrait apporter les incitations pertinentes en matière de sobriété et d’efficacité énergétique. Ce n’est pas la préoccupation principale de nos idéologues verts si on écoute la plus obscurantiste de leurs représentants, Sandrine  Rousseau.

Ce qui est atterrant, c’est que nos responsables politiques soient tous  phagocytés par cette idéologie verte et reprennent peu ou  prou le même argumentaire, à commencer  par notre Ministre de la Transition écologique dont beaucoup  d’affirmations péremptoires (dans Le Figaro) mériteraient qu’on en débatte.