HISTOIRE
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BONNE ANNEE 2020 !

Boule de gui

 

J'adresse à tous mes amis et à tous les visiteurs du bloc-notes

mes meilleurs voeux de bonheur, santé et prospérité.

Que 2020 apporte à chacun d'entre vous sa part de félicité et les mille petites joies qui font que la vie vaut d'être vécue. 

Que 2020 éclaire ceux qui nous gouvernent afin qu'ils engagent notre pays sur la voie du redressement et du rassemblement.

 

Bonne année 2020

 

 


JOYEUSES FÊTES !

Bonne année haddock001

 

Je vous souhaites de bonnes fêtes de fin d'année,

un joyeux Noël et une belle Saint-Sylvestre

entourés de ceux que vous aimez !

Le bloc-notes fait la trêve des confiseurs. 

Nous nous retrouverons le 2 janvier 2020.

Je vous remercie de votre fidélité qui ne se dément pas,

A bientôt,

Daniel

 

Bonhomme_de_neige


LE PARCOURS DU COMBATTANT

Passeport001

 

La France périphérique existe : je l’ai rencontrée.

Un exemple bien concret : faire établir un passeport ! Même en s’y prenant à l’avance, il vaut mieux ne pas habiter en province, chez les ploucs, comme on dit, parce que là, il ne faudra pas être pressé.

Histoire vécue.

Fin octobre nous décidons de faire un voyage au Maroc en février 2020. Pays pour lequel un passeport à jour est nécessaire. Les nôtres étant périmé, et toujours prévoyants, nous décidons de faire les démarches rapidement. Nous nous rendons donc à la mairie de Saint-Barthélemy d’Anjou pour effectuer la demande de renouvellement de nos documents : surprise, le premier rendez-vous disponible qu’on nous propose est le 23 mars, et il faudra compter ensuite  6 à 8 semaines pour récupérer le passeport. Ce qui faisait autour du mois de mai… Autant dire, il valait mieux envisager le voyage en 2021. Devant notre protestation, on nous propose d’essayer auprès d’autres mairies du Maine-et-Loire et on nous fournit la liste d’une quinzaine d’entre elles, car toutes ne sont pas équipées de l’équipement biométrique nécessaire. Autre étonnement. Plusieurs coups de téléphone ne donnent pas plus satisfaction : la mairie d’Angers pouvait nous proposer au mieux le 8 mars !

La région parisienne.

Nous commencions à nous dire que notre voyage était bien compromis. Mais dans quel pays vit-on où il faut 6 mois pour établir un passeport !!! Côté préinscription sur le site internet du gouvernement, c’est plutôt facile et ça marche bien : l’interface est accessible à tous et c’est rapide. Oui, mais il reste à trouver une mairie pour déposer le dossier. Ayant à nous rendre chez nos enfants dans la région parisienne, nous tentons notre chance auprès de la mairie d’Asnières. Bonne surprise : nous pouvions avoir un rendez-vous dès le 6 décembre. Date peu pratique pour nous, en raison des grèves et puis nous avions des obligations fin novembre, ça nous obligeait à des démarches de reports pas très faciles. Alors nous tentons Le Chesnay où habite l’un de nos enfants. Incroyable : nous pouvions déposer notre dossier dès le lendemain si nous le souhaitions. Nous avons pris rendez-vous pour le 27 novembre. Nous avons déposé notre dossier en un quart d’heure, grâce à une organisation d’accueil très efficace, et la secrétaire nous a assurés que nous aurions nos documents sous trois semaines. 12 jours après, ils étaient arrivés, et pas besoin de rendez-vous pour les récupérer. Elle est pas belle la vie ?

La France périphérique existe bien.

Comment expliquer une telle différence de délais ? Comment la déconcentration des préfectures vers les collectivités a-t-elle été réalisée ?  A Saint-Barthélemy, la ville dispose d’une machine biométrique pour 10 000 habitants. Angers en a 8 pour 150 000 habitants, et Le Chesnay en a quatre pour 30 000 habitants ! Cherchez l’erreur ! Elle est où la « Smart City » à Béchu ?  Quant aux délais de confection du document une fois le dossier déposé, nous n’avons pas de réponses. C’est le mystère des méandres de notre administration. Nous en avons déduit que le Maine-et-Loire était un département sinistré sur le plan administratif. Probablement comme beaucoup d’autres en France périphérique. La fracture existe bien avec les grands pôles urbains. Voilà un beau sujet pour nos chantres de l’égalitarisme.

 


DATI L’AUTHENTIQUE !

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Le petit livre de Rachida Dati mérite le détour. Ce n’est pas du Maupassant, mais ça n’empêche pas qu’il soit très bien écrit. Il est surtout criant de vérité. A chaque page on reconnaît l’auteure. C’est un témoignage sincère, sans retenue. A son habitude, elle dit ce qu’elle pense et moi j’ai aimé. Voilà une attitude qu’on aimerait voir plus souvent adoptée par le personnel politique.

Rester soi-même.

Elle a fait irruption sur la scène politique lors de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Son talent avait éclaté au grand jour. Elle avait fait campagne avec la fougue qui lui semble une seconde nature. Depuis, elle a continué son chemin sans jamais oublier d’où elle vient, elle est fière de sa famille, elle a gardé ses relations de jeunesse et a su en même temps se faire des amis prestigieux dont elle a bénéficié de la bienveillance, ce qui valide ses qualités humaines  et ses compétences. Elle a travaillé dur pour accéder à l’élite. Elle a dû faire face à l’adversité, à ceux que son profil dérangeait, avec pugnacité sans jamais douter d’elle-même. Face aux préjugés, elle a répondu par l’action sans jamais chercher à contourner l’obstacle, persuadée que seul le travail et le mérite paient. De la Chancellerie au Parlement européen et à la « prestigieuse » mairie du 7ème arrondissement de Paris, personne n’a décidé pour elle de son parcours. Elle est toujours à la hauteur des fonctions qu’elle exerce. Et pourquoi pas la mairie de Paris ? Le bilan d’Hidalgo est tellement piteux qu’il faut bien une Dati pour redresser la ville.

Etre fidèle.

Rachida Dati s’est forgé ses convictions. Partie du bord opposé, son chemin l’a amenée chez les Républicains. Elle correspondait bien à l’esprit de l’UMP. Le « mouvement populaire », elle en est une incarnation. Par son origine, elle est du peuple et elle sait parler son langage. Elle en comprend les difficultés et les problèmes quotidiens pour les avoir vécus. Comme « politique », elle dit ce qu’elle pense et c’est une autre de ses qualités, que ça plaise ou non. Cela ne l’empêche pas de rester fidèle à sa famille. Quand elle n’est pas d’accord, elle le dit, sans jamais tourner le dos. C’est pourquoi elle est fort respectable. On n’est donc pas surpris qu’elle soit restée proche de Nicolas Sarkozy. Evidemment, cela ne fait pas que des heureux et son franc parler peut déranger les habituels bretteurs de l’entre-soi.

Etre sans complexes.

Mais le peuple ne s’y trompe pas. Les candidats de salons feraient bien de se méfier. Rachida qui a réussi à se faire élire dans le 7ème arrondissement est tout-terrain. Elle rencontre le peuple des quartiers, écoute les problèmes, propose des solutions possibles. Et elle n’a pas peur d’aller partout, parce que partout elle est à l’aise. Elle est tout sauf déconnectée, à l’opposé de bien des technocrates devenus élus. Elle fait peu de cas des idéologies et préfère privilégier le pragmatisme qui s’appuie sur une bonne connaissance technique du sujet à traiter. Et quand elle parle de ses origines c’est pour louer le syncrétisme de la société française qui permet la fusion des cultures : « ce qui m’ancre, c’est l’universalisme de la France des Lumières qui prône l’égalité et le bonheur de tous, et le rassemblement autour de ces valeurs. »

Avoir de l’audace.

Ce dont son parcours témoigne c’est que Rachida n’a peur de rien, dès lors qu’elle est certaine d’avoir les compétences pour assumer les responsabilités qu’elle convoite. C’est pourquoi, ceux que sa candidature à la mairie de Paris faisait sourire commencent à rire jaune. En peu de temps, elle a réussi à se hisser au niveau de Benjamin Griveaux qui se targue « d’avoir tissé un lien charnel avec les parisiens ». Ce dernier bénéficie pourtant de la bénédiction présidentielle…. Elle a enterré ses concurrents de la pseudo-droite et laboure le terrain sans se préoccuper du qu'en-dira-t-on. Vous voulez que je vous dise ? Elle peut gagner !

Je n’ai fait qu’effleurer le sujet pour vous laisser le plaisir de la découverte. A lire absolument si vous voulez vous réconcilier avec « le » politique ….

Rachida Dati, La confiscation du pouvoir - Plon

 


III - Réflexions pour aujourd'hui - Le collège, ce maillon faible (3)

Le collège, ce maillon faible.

 

Dans le système éducatif, le collège unique a été un pas historique d’ouverture à tous de la scolarité jusqu’à 16 ans mais il est devenu le maillon faible du système car il est le plus exposé aux problèmes de l’intégration, et, disant cela, je ne pense pas qu’aux élèves d’origine étrangère. D’abord parce qu’il est censé accueillir tout le monde, y compris les élèves en difficulté et en retard scolaire, ensuite parce que les élèves qu’il reçoit sont à l’âge où se façonne la personnalité. Cette quête du moi des adolescents et la mixité sociale qu’ils vivent devraient être deux atouts pour les guider vers une bonne intégration dans la société. Mais beaucoup d’établissements concentrent une trop  grande hétérogénéité des élèves et trop de types de difficultés pour faire face efficacement à l’une d’entre elles : celle des élèves abandonnés à eux-mêmes, à cause de difficultés sociales, de traumatismes affectifs, du gavage vidéo-télévisuel et numérique ou sous l’emprise d’une culture obscurantiste…

Lire  le chapitre complet dans "l'Ecole s'invente tous les jours" , en cliquant sur : "III. Réflexions pour aujourd'hui - Le collège, ce maillon faible (23" dans la colonne ci-contre, à gauche, tout en bas.


LA GUERRE DU PROTECTIONNISME

Donald Trump

 

Il ne suffit pas de tenir un discours qui plait politiquement, encore faut-il qu’il tienne ses promesses. Dans la guerre commerciale qu’il mène face aux Chinois et même à ses alliés européens, Trump a multiplié les mesures protectionnistes, par souci de plaire à ses électeurs : elles ne leur ont pour l’instant produit que des désagréments. La vérité, c’est que malgré l’apparente bonne tenue de l’économie américaine, Trump a perdu la bataille du protectionnisme.

Perte de pouvoir d’achat.

« L’ensemble des mesures protectionnistes décidées par Donald Trump depuis son élection ont provoqué une perte de pouvoir d’achat de 51 milliards de dollars pour les consommateurs américains », nous assure Eric Le Boucher dans les Echos, s’appuyant sur les calculs d’économistes éminents, ce qui correspond à une perte de 0,3% de PIB. En contrepartie, les barrières tarifaires n’ont produit que 7 milliards de gains pour les producteurs américains qu’elles sont censé protéger. Plus grave pour lui, ce sont les cultivateurs américains exportateurs qui ont été pénalisés par les mesures de rétorsions. Ainsi la Maison blanche a dû leur accorder un plan d’aide de 12 milliards … Bref, les consommateurs américains ont vu les prix augmenter et les producteurs n’ont rien gagné.

Perte de compétitivité.

Les géants américains ont perdu en compétitivité par l’importation de pièces détachées plus coûteuses. Dans le même temps, certaines firmes étrangères se sont implantées, suivant la nouvelle tendance de l’économie qui veut que l’on produise là où on vend pour éviter d’émettre du CO2 en transport et se mettre en concordance avec l’esprit écologique du moment. C’est bien parce que Trump est sur la défensive qu’il change constamment d’adversaire et cherche à paralyser l’OMC en bloquant le fonctionnement de l’ORD, l’instance d’appel du règlement des différends, contestant son caractère supranational. Une attitude d’autant plus incompréhensible qu’elle a rendu de nombreux arrêts favorables aux Etats-Unis. C’est aussi pour détourner l’attention qu’il fait une proposition jugée inacceptable en ce qui concerne la taxe mondiale sur le numérique  qui se négocie à Riyad avec 134 pays : il s’agirait ni plus, ni moins, de rendre le nouveau régime fiscal mondial non obligatoire mais en option pour les entreprises, américaines en l’occurrence. « Inacceptable », a jugé Paris, à juste titre. En gros, pour « mes Bafa » tout est permis. Une position de Matamore.

L’arme politique factice.

La guerre commerciale est très difficile à gagner, mais elle reste une arme politique facile à manier. Le Président américain multiplie les allers-retours, imposant des droits de douane un jour, les suspendant le lendemain, change de front constamment en restant pro-actif, menaçant l’Europe quand les négociations avec la Chine s’enlisent… Mais en réalité les électeurs de Trump ne sont pas si contents. L’an passé, pour les élections du "mid term" les Républicains ont perdu 5 sièges dans les « comtés républicains » où les effets négatifs du protectionnisme frappent particulièrement les agriculteurs. 15 sièges supplémentaires ont été perdus  avec la suppression de « l’Obamacare » qui a atteint nombre de « petits blancs » : la fidélité des électeurs ne dure que tant qu’ils ne sont pas touchés eux-mêmes. La politique populiste est bonne dans les discours électoraux, dans les faits elle n’obtient aucun des buts qu’elle affiche, et peut même blesser ceux qu’elle a séduits.

La trêve avec la Chine.

Pékin a toujours un temps d’avance dans le maniement du temps. Alors que Trump se débat à coup de tweets démagogiques exagérés pour se faire réélire l’an prochain, Xi Jinping a le temps d’attendre que les présidents passent, et il peut se contenter de négocier quelques broutilles. Sa stratégie de conquête des « routes de la soie » n’est même pas atteinte par la guerre commerciale. Néanmoins, les barrières douanières érigées par Trump ont eu des effets sur la croissance de l’empire du milieu. Les belligérants ont donc décidé de faire une pause. La Maison Blanche a crié victoire à son habitude. Les 160 milliards de dollars supplémentaires de produits chinois importés qui étaient menacés de droits de douane, seront épargnés, en échange d’achats de produits agricoles US, notamment de soja et de porcs ( en raison de la crise porcine chinoise) pour 40 milliards de dollars en 2020. Vu de Pékin, « l’accord de la phase 1 » conclu avec Washington est présenté comme une victoire, arrachée sans faire de concessions majeures, ce qui est réel. C’est vrai que les taxes, toujours maintenues, imposées sur 450 milliards de produits chinois ont fini par se faire sentir sur les flux commerciaux. Mais l’effet tangible des tarifs douaniers reste limité pour les entreprises chinoises qui se sont relocalisées ailleurs en Asie du Sud-Est. Le problème tient davantage dans la fragilité de l’économie chinoise et c’est ce constat lucide qui explique la volonté du régime chinois d’obtenir une trêve commerciale avec Washington. Les deux parties y avaient intérêt. Pour la suite, « la phase 2 », rien n’est assuré. Tout le monde sait bien que la rivalité géostratégique et technologique entre les deux premières puissances mondiales n’est pas prête de s’éteindre. Le match ne fait que commencer.

Une bonne santé artificielle.

Aux Etats-Unis, le marché de l’emploi est toujours dynamique : il a créé 266 000 postes en novembre contre 182 000 attendus. Le taux de chômage est tombé à 3,5%, un plus bas en 50 ans. Mais c’est peut-être l’arbre qui cache la forêt. C’est une croissance aux pieds d’argile. Elle repose sur un endettement massif des consommateurs profitant des taux bas. Les bulles financières se multiplient et rappellent de mauvais souvenirs. Les fondamentaux de l’économie américaine ne sont pas bons : l’endettement massif de l’Etat, le déficit abyssal du commerce extérieur, la difficulté de l’Etat fédéral à boucler ses fins de mois en sont les signes les plus visibles. Malgré la tentative de la Fed pour reprendre le contrôle, le laxisme budgétaire et le foisonnement des activités financières échappant à toute régulation se trouvent au cœur des dérèglements d’un capitalisme qui conjugue multiplication des rentes et des inégalités, surendettement et économie de bulles. En effet, c’est Trump qui a supprimé la règle « Volcker » qu’il trouvait trop contraignante, lui permettant ainsi d’engager une nouvelle phase de déréglementation à travers l’expansion de la finance de l’ombre et l’émergence anarchique des cryptomonnaies. Si Trump était réélu, les Américains pourraient ensuite le payer chèrement.

L’expérience nous a, en effet, enseigné que les épisodes d’argent gratuit s’achèvent toujours par des krachs dévastateurs !

 


III - Réflexions pour aujourd'hui - Les remèdes (2)

Les remèdes.

 

Une tâche de longue haleine.

Une fois qu’on a dit tout ça, avec les progrès importants des sciences cognitives et grâce à l’aide que pourrait apporter l’intelligence artificielle (IA), il est possible de  mieux définir ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas en pédagogie, et même en matière d’organisation. Il y a des établissements pionniers, il existe des méthodes alternatives, des outils qui ont fait leurs preuves. Dans son livre « Apprendre », Stanislas Dehaene énonce les chemins que balisent ses expériences scientifiques sur le fonctionnement du cerveau. Les pratiques qui fonctionnent peuvent être la source des réformes indispensables, en ne perdant pas de vue que la restauration de la confiance de la société  dans son école  est une priorité.

Remettre la machine sur le chemin des performances sera néanmoins une tâche de longue haleine. Et d’abord, tant pis pour les cénacles progressistes qui crieront à la « réaction », mais il est urgent de renouer avec l’humanisme pédagogique. Il  ne s’agit pas de se  tourner vers le monde d’hier, mais plutôt d’examiner en quoi le  passé peut nous aider en essayant de ne pas confondre « l’école d’hier » avec « l’école de toujours », une école qui ne devrait jamais perdre de vue que la  culture peut vraiment  être transmise pour ce qu’elle est : le patrimoine de l’humanité  à travers la diversité des œuvres de l’esprit à toutes les époques. C’est la Culture partagée qui rassemble, qui fait lien entre les individus.  Commençons donc par arrêter de charger l’école  de tous les problèmes du moment pour la laisser se concentrer sur sa seule et unique mission : la transmission du savoir.

L’objectif.

Il est simple : transmettre à chaque enfant le meilleur de la culture dont il est, d’où qu’il vienne, un légitime  héritier. Mais il n’y a pas de culture sans savoir et de savoir sans instruction....

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LA COMEDIE CONTINUE

Comédie grecque

 

Inutile de se prendre la tête. Pour Laurent Berger la ligne rouge a été franchie, mais tout reste négociable bien que le Premier Ministre prétende être ferme.  Inutile de se prendre la tête, parce que, en l’état, je ne risque pas de voir la fin des régimes spéciaux… Si ça continue comme ça, je serai dans l’autre monde avant.

Un peu plus de clarté.

La réforme a été présentée. On y voit un peu plus clair. Mais elle reste lointaine : elle sera appliquée pour la génération 75, avec une mention spéciale pour les régimes « spéciaux » qui bénéficieront d’un large report  (générations 80, 85, voire plus…). Ce sera un régime universel par points, avec une augmentation des cotisations pour les salariés du privé touchant plus de 120 000 € par an. 64 ans, c'est le nouvel âge d' « équilibre » (on ne dit plus âge pivot). C'est le sujet qui a fâché la CFDT plutôt favorable au régime universel. On pourra toujours partir à la retraite à 62 ans mais avec un malus et il faudra attendre les 64 ans pour toucher le taux plein, ce qui revient à une diminution déguisée des pensions. Quelle hypocrisie pour ne pas avoir le courage d’expliquer qu’il faudra travailler plus longtemps.

Peut faire mieux !

On serait tenté de dire « tout ça pour ça »… Doit-on enfoncer les portes ouvertes , ce qu'on se tue à répéter depuis des mois : on va devoir travailler plus longtemps , on va devoir cotiser plus, on va toucher une retraite plus faible, et elle sera davantage taxée. Avec ce système universel, c’est inévitable compte tenu de la démographie et du vieillissement de la population. Pour les bas revenus, la retraite sera préservée. Pour les classes moyennes « supérieures », la retraite par répartition ne sera qu'une retraite « complémentaire », leur retraite « principale » viendra de leur capitalisation. Quand je dis « on », c’est pas nous, les actuels retraités, pour qui rien ne change.

Quant à la méthode, difficile de faire pire.

Voilà le pays complètement bloqué ! Bref, vous allez dire que je suis incorrigible : le projet des Républicains est autrement plus franc, plus réaliste et plus opérationnel pour garantir les pensions et mettre fin à la fuite en avant de la dette. La droite c’est différent !

En attendant, je pense à ceux qui galèrent pour aller au boulot. Et aussi : prenez vos précautions, si vous devez bouger pour les fêtes, remplissez vos réservoirs …


PARLONS FRANÇAIS !

Académie française

 

Halte à la colonisation culturelle !

L’anglo-américain s’insinue partout, sous la forme du franglais le plus souvent, ou même comme seconde langue de communication entre les Français. Les enseignes commerciales, l’univers audio-visuel, quand ce ne sont pas les équipements publics –ainsi Angers a son « ice-park » (une patinoire)-, sont gangrénés par ce qui est devenu plus qu’une mode : une véritable colonisation culturelle. Pourtant, tous les sondages montrent que nos compatriotes sont attachés à leur langue, d’autant plus qu’elle est la seconde langue internationale, utilisée sur tous les continents, sans parler de l’Afrique et de sa francophonie. Mais malgré le foisonnement d’associations de défense du français, le mal se répand.

Le « globish » hante tous les milieux.

Il est devenu « in » de glisser des mots anglais dans les phrases au milieu de mots français, et de conjuguer des verbes improbables : ainsi le verbe « timer » cité en exemple samedi dernier par Barbara Lefèbvre, pour dire plus ou moins « programmé » ou « arrivé à l’heure » … Les premiers défenseurs de notre langue devraient être les femmes et hommes politiques. Las, ils sont loin d’être exemplaires. Anne Hidalgo est très active pour introduire le franglais dans la communication de la mairie de la capitale: « Made for sharing ! » vantant les JO de 2024 est inscrit en grand sur la Tour Eiffel, inscription contraire à la loi et aux dispositions olympiques, un comble ! Et Metz a son « Lorraine Airport », une décision du Conseil Régional qui s’est cru probablement très original. Nous ne sommes pas les derniers avec notre « Loire Valley »… Notre président « manager » n’est pas en reste avec sa « start-up nation », ses « clusters de compétences » sous les applaudissements des représentants de la « French Tech » pour mettre en avant la « French touch »…

L’univers de l’entreprise est particulièrement exposé. Le franglais en inonde les moindres recoins, de « calls » en « meetings » dans « l’open space ». On y fait du « benchmark », on engage des « process », on attend le « feedback »… Ce sont les nouveaux codes du « corporate ». Ainsi va la novlangue du bureau. Plus on fait « Silicon Valley », plus on est certain de paraître performant, critère inversement proportionnel au niveau de compréhension du vulgum. J’ai passé sous silence « job » trop connu et « mail » pour courriel, trop usé, que « courriel » n’a pas vraiment réussi à remplacer.

Mais ce n’est pas fini. Le cancer a gagné la vie quotidienne. Désormais, on quitte son « job » pour aller boire un « drink » dans un « afterwork ».  Autrefois on pratiquait le culturisme, remplacé désormais par le « bodybuilding », dans des salles de sport ? non, de « fitness », les pieds dans des baskets pour faire du « running ». En sortant tardivement il n’y aura plus qu’à se consacrer au « souping » (le « must ») : c’est l’art de manger la soupe. On ne rit pas !  Mais notre univers culturel est aussi envahi par « Facebook », ses « followers », ses « likes »…  Nous n’utilisons pas un téléphone multifonctions, mais un « smartphone » qui nous permet de faire des « selfies » et d’agrémenter nos messages de « gifs » sur « Whatsapp ». On regarde « the Voice », on organise un « brunch », on fait ses courses à « Carrefour City ». L’envahisseur anglais est partout. Le sabir est devenu un incontournable des conversations du quotidien.

Allons enfants …

Ne me faites pas dire que cette évolution est inévitable et que c’est la vie ! Rappelons que dans la salle de presse de la Commission européenne à Bruxelles, il est d’usage de parler français. Pourtant, on assiste à une accélération de la soumission universitaire, intellectuelle et populaire à l’impérialisme linguistique de la langue anglaise. Elle s’impose d’autant plus facilement que ceux qui l’adoptent, le font soit par naïveté pour faire moderne, soit sous l’effet d’une globalisation mal comprise. C’est renoncer, en réalité, à notre empire intellectuel : cette anglicisation souterraine marque le déclin des intellectuels français qui croient pouvoir renverser leur marginalisation en adoptant la langue dominante, à laquelle ils ont si longtemps résisté. Il est bon de rappeler ici la richesse de notre langue et que cette évolution est d’autant plus inacceptable qu’elle constitue un appauvrissement. N’acceptons pas cette lente dégringolade dans le sous-développement culturel. Ce n’est pas rien de parler et d’écrire la langue de Racine, Voltaire, Chateaubriand, Hugo, que le monde admire et même nous envie. Car ne nous y trompons pas, perdre la maîtrise de notre langue, c’est aussi perdre notre identité. Ce sont les idées qu’elle véhicule qui vont disparaître et perdre de leur influence, ce que Jean-Marie Rouart dénomme « l’âme française », « ce message si original d’esthétique et d’éthique façonné par les siècles ». Le globish n’est la langue de personne, il fait même injure à la langue anglaise, c’est un mythe de modernité qui a surtout la faveur des publicitaires et des « branchés ». Et la langue française a tous les outils pour résister, il suffit d’en convaincre ses usagers. Commençons par respecter la loi qui la défend. Justement nous fêtons les 25 ans de la loi Toubon.

 


III - Réflexions pour aujourd'hui - Les maux du système éducatif (1)

Ces maux dont souffre l'Education nationale.

Triste constat.

Le recul des performances éducatives de la France dans les classements internationaux n’est que l’effet visible d’une dégradation profonde du système éducatif qui vient de loin. Le dernier classement Pisa en est encore le reflet même s’il semble montrer une certaine stabilisation par rapport au précédent. Tout de même, il paraît difficile de s’en satisfaire : la France, 7ème puissance mondiale, le pays de l’éducation gratuite et obligatoire, en 22ème position en lecture, 25ème en mathématique, 24ème en sciences…  Le Ministre Jean-Michel Blanquer a raison quand il dit que le redressement sera une tâche de longue haleine et qu’il faudrait le même ministre pendant au moins dix ans ! Ce classement consacre, malgré les efforts récents, l’échec d’un système et de ses pédagogies hasardeuses incapables d’affronter correctement l’enseignement de masse. Il suffit de regarder comment font les pays qui font réussir leurs enfants : priorité aux fondamentaux, enseignants solidement formés, évalués, et surtout valorisés. Le pire, c’est qu’avec une idéologie égalitariste largement partagée par le corps professoral, on arrive à un système champion de la reproduction des inégalités sociales qu’il prétend combattre. Souhaitons bon courage au ministre actuel qui en est bien conscient !... 

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UNE FOIS DE PLUS, FAIRE SEMBLANT ?

Retraites 3

 

Quelle réforme ?

L’idée était séduisante : un régime universel unique pour tous, bien égalitaire à souhait, qui mettrait fin aux injustices. Un système par point bien technocratique comme nos énarques savent en pondre. Et surtout bien flou et comme dit notre Martine lilloise, « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! ». On ne sait plus s’il s’agit de remettre de l’ordre dans les comptes, ou comme la promesse de la campagne présidentielle l’avait annoncée, de construire un régime idéal mettant fin aux 42 régimes disparates actuels. Une réforme mérite d’être menée, mais faut-il voir si simpliste dans un pays aussi compliqué que la France, où les « acquis sociaux » se sont construits dans la durée et ne seront pas faciles à détricoter. C’est bien pour cela que le pouvoir avance masqué et prolonge à n’en plus finir le moment où il faudra annoncer la vérité : le système par points est une machine à ne faire que des perdants et une étatisation déguisée, mettant à la marge les partenaires sociaux, qui ont pourtant montré leur capacité à gérer de façon paritaire les retraites complémentaires, avec le grand danger de laisser l’Etat fauché et impécunieux fixer le prix du point, moyen le plus commode de faire les ajustements… à la baisse.

Mobilisation massive.

Le jeudi 5 décembre a annoncé la couleur : le gouvernement voulait savoir, il n’est pas déçu. La mobilisation a été massive et cela ne présage rien de bon. Trop de colères, de rancoeurs accumulées, se sont exprimées face à un Macron trop présomptueux, trop orgueilleux, incapable de reconnaître ce qui a été fait avant lui, par la droite notamment, aveuglé par une promesse de campagne inconsidérée. Il a cultivé les ambiguïtés, multiplié les petites phrases sources de confusion, méprisantes à l’égard du peuple. Avec le Premier Ministre, ils ont réussi à alimenter les craintes au lieu  de rassurer et d’établir la confiance. Et puis ce Jean-Paul Delevoye qui met les pieds dans le plat en élargissant maladroitement le sujet à l’immigration… comme si le climat n’était pas assez anxiogène ! Le constat : ils ont réussi à faire l’unanimité contre eux et ce projet qui se voulait simple et se révèle fumeux. Le pouvoir est donc condamné à reculer, d’une manière ou d’une autre, s’il veut éteindre l’incendie qu’il a lui-même allumé. On voit déjà comment : en reculant sur les régimes spéciaux et en prenant le chemin de la fuite en avant sur la dette.

Une autre réforme est possible.

Les comptes sont tenus même si leur équilibre est fragile, comme le souligne le dernier rapport du COR (Conseil d’Orientation des Retraites). Et cela grâce aux réformes en profondeur de 2003 et 2010 menées par les Républicains, Hollande s’étant surtout contenté de rajuster le niveau des cotisations. Les dernières réformes de 2010 et de 2014 ont commencé à rapprocher les règles dans les régimes spéciaux de celles des fonctionnaires et du secteur privé. Mais, c’est vrai, rapprochement ne veut pas dire égalité de traitement. Ce sont ces différences qui perdurent auxquelles voudrait mettre fin le régime universel en intégrant les régimes spéciaux, ce qu’il faudra faire de toute façon, en évitant de reculer aux calendes grecques. Mais, la priorité devrait être d’ajuster d’abord le financement avant d’envisager les autres modifications, et il n’y a qu’une mesure qui puisse assurer l’équilibre financier au-delà de 2025 : reculer l’âge de départ progressivement à 64 puis 65 ans. Les Français le savent et ils y sont prêts, pour peu qu’on y mette les formes. Ensuite, il faut mettre fin aux injustices criantes pour les salariés en faisant converger les régimes public et privé. Evidemment, il faut en profiter pour mettre fin aux autres injustices du système actuel concernant les femmes et les carrières hachées, préserver les droits familiaux et conjugaux, et les caisses autonomes bien gérées qui ne demande rien à personne. C’est la réforme qui permettra de maintenir assurément le niveau des pensions sans faire peser leur financement sur les générations futures, sans augmenter les cotisations qui pèseraient sur le pouvoir d’achat des actifs. C’est le projet proposé par les Républicains. Il est réaliste et il est tenable.

La clarification à reculons ?

Edouard Philippe va devoir clarifier le projet. Mais les rumeurs qui circulent ne sont pas de nature à rétablir la confiance ni rassurer les Français inquiets pour leur avenir. Quelle justice à reculer la réforme des régimes spéciaux en appliquant la clause du dite du « grand-père », qui consiste à la repousser de 40 ou 50 ans ? Il n’y aurait pas non plus de « mesure paramétrique », expression technocratique pour dire qu’on ne repoussera pas l’âge de départ, ce qui veut dire que le financement serait assuré par l’emprunt et la dette pour combler les 17 milliards d’euros qui manqueront à court et moyen terme. Peut-on être surpris que le pouvoir lâche du lest  sur la dette et les économies, lui qui fonctionne à chéquier ouvert depuis le début du quinquennat ? C’est une faiblesse et un manque de courage qui est la marque de toutes les réformes entreprises depuis 2017.

C’est tout simplement de l’irresponsabilité.

 

 


L'école s'invente tous les jours !

Après le "bref regard sur une carrière" et la "radioscopie d'une expérience", j'aborde le 3ème chapitre, tourné davantage sur le présent et l'avenir du système éducatif.

Plus que jamais, je reste persuadé que "l'école s'invente tous les jours" !

 

III - Réflexions pour aujourd'hui 

« L’unité de tout cela, Monsieur l’Inspecteur, c’est la vie, la  qualité de tous ces textes, la résonance qu’ils provoquent chez les  élèves  … »

                                                      Philipe  Delerm

 

C’est comme Obélix tombé dans la marmite de potion magique : l’enseignement, une fois qu’on est tombé dedans, il arrive très souvent qu’on ne s’en défasse plus jamais. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de continuer à cogiter en suivant les convulsions et évolutions de notre système éducatif.

 

Deux constats préliminaires

L’ignorance gagne du terrain.

De manière générale, je suis effaré de constater qu'à mesure que le progrès scientifique accumule un savoir de plus en plus exact, on observe à travers le monde une lente montée de l'ignorance. Chaque jour la science nous apporte de nouvelles découvertes et pourtant jamais l'ignorance n'a gagné autant de terrain. En France, les chiffres sont là : nous comptons 6 % d'illettrés, c'est-à-dire environ 3 millions de personnes. Si on additionne les personnes analphabètes qui ont des difficultés à lire et à écrire le français, on arrive à près de 10 % de la population. C’est énorme pour un pays où l’enseignement est gratuit et obligatoire !

Mais ce phénomène concerne le monde entier. Selon une récente projection de l'ONU, en 2020, le monde arabe comptera 25 % d'analphabètes. Ce monde arabe qui a publié plus de livres entre le VIIIe et le XIIe siècle qu'aujourd'hui. Que penser de ces prédicateurs saoudiens qui apprennent à leurs étudiants que la Terre est plate, et dernièrement, à l'Université de Sfax en Tunisie, qui est pourtant l'un des pays arabes parmi les plus avancés, une chercheuse voulait démontrer aussi que la Terre était plate et qu'elle ne tournait pas autour du Soleil. Il y a quarante-cinq ans, quand j’enseignais au Maroc, je rencontrais le  même problème avec le professeur de l’enseignement religieux  mais cela ne semblait pas perturber les élèves qui s’accommodaient des deux vérités. Cette progression du fondamentalisme  existe aussi aux États-Unis où 46 % des Américains (effarant, non ?) pensent que la Terre a moins de 10 000 ans. Parmi eux, il y a ceux qu'on appelle les « créationnistes » et ceux-ci commencent à prendre pied en France, en Angleterre, et même en Turquie où, parait-il, ils sont déjà très nombreux. Cette montée de l'ignorance favorise  l’obscurantisme, phénomène à mettre en corrélation avec la montée de l'islamisme politique.

Faut-il admettre que nous sommes en pleine régression intellectuelle dans le monde ?

La surinformation favorise l’ignorance.

Certains établissent aussi un lien avec la révolution numérique. Selon eux c’est dans les années 2000 qu’on a commencé à assister à une surinformation qui a conduit à l'ignorance. J’avais commencé à faire ce constat, juste avant de  prendre ma retraite, en 2003. Aujourd’hui, trop de 15-29 ans ne lisent plus de livres. En revanche, ils lisent davantage sur les réseaux sociaux, les blogs... D'après une étude de l'Université de Yale, la lecture sur le réseau internet n'est pas la même : les informations se superposent les unes aux autres alors que la lecture d'un livre permet de pénétrer les pensées de l'auteur et de structurer les informations. D'autres études sont à mettre en corrélation avec ce constat inquiétant : les Français auraient perdu 4 points de QI entre 1989 et 2009, phénomène mesuré aussi en Angleterre ou aux États-Unis.

Wikipédia est le plus bel exemple des effets pervers de l'Internet. Si dans le domaine scientifique, les notices sont rédigées par des experts, dans le domaine de la littérature et en histoire, c'est un agrégat de données nivelées par le plus grand nombre. On est loin du concept des « encyclopédies », véritables réceptacles du savoir vérifié. Ce qui est grave c’est que l’absence de hiérarchisation du savoir conduit au relativisme culturel où tout se vaut. La page d’une star de la chanson  est bientôt  plus fournie que celle de Victor Hugo, et Homère y passe pour un galopin.

 

Il n’y a qu’une seule façon de réagir à cela : rétablir le pouvoir  du savoir et de l’intelligence par l’école ! Il faut absolument replacer la culture générale et l'histoire au centre de nos préoccupations. Avec des enseignants aux connaissances indiscutables, de préférence !

A suivre : "Les maux dont souffrent le système éducatif".


NOUS SOMMES LA NATION FRANCAISE…

Barbara Lefebvre c'est ça001

 

« C’est ça la France … Qu’a-t-on fait pour mériter ça ? » Un livre que tout citoyen qui s’intéresse à la chose publique devrait lire.  Barbara LEFEBVRE y passe en revue toutes les dérives de notre temps qui cherchent à détruire La France, sa culture, son histoire, sa laïcité, son unité…. Un livre d’une grande lucidité qui part de l’observation des faits et qui en analyse les origines et les conséquences néfastes. Et pourtant, nous restons la « nation française », c’est le cadre qu’il faut continuer à défendre. Elle nous dit comment. Un merveilleux outil de réflexion pour une droite qui se reconstruit.

Les deux postmodernités.

Faisant référence au sociologue Yves Bonny, Barbara Lefèbvre évoque « l’idéologie de la déconstruction » à l’œuvre et met en lumière les deux axes de la critique postmoderne du « en même temps » macronien. La première postmodernité met en valeur toutes les catégories sociales dite marginalisées ou opprimées (femmes, immigrés, homosexuels, minorités religieuses…). Racialisation et ethnicisation en sont la démarche naturelle. Le processus débouche sur la nation multiculturaliste. L’identité nationale y est présentée comme hégémonique, car imposée par les groupes sociaux dominants. La seconde postmodernité est celle de l’individu nomade, cosmopolite, sans racines… Il est chez lui partout et ne connait pas les frontières. Sans passé ni avenir, il vit uniquement dans le présent. Il est le digne représentant des élites intellectuelles, artistiques, économiques des grandes métropoles. La nation est l’ennemi de ces deux postmodernités : elle oppresse les minorités, elle est un geôlier pour le nomade. Voilà pourquoi tous ceux qui s’en réclament sont aussitôt stigmatisés et suspectés de vouloir restaurer des valeurs nauséabondes.

La nation.

La culture qui fonde notre identité nationale est le résultat d’un melting-pot, de mélanges, de métissages, elle s’est forgée au cours des siècles. En valorisant l’unité de la nation (une et indivisible) nous mettons en avant ce constat. Accepter de se fondre dedans va à l’encontre de l’accusation d’exclusion, de xénophobie ou de racisme. Encore faut-il adopter le principe d’universalité sur laquelle cette identité s’est construite. Cela ne convient pas aux obsédés de la race ou du genre qui préfère la psychologie victimaire.

La patrie.

Ce n’est pas un hasard si le drapeau tricolore a été remis à la mode au milieu des années 2000. Déjà, l’insécurité culturelle pointe et une partie de l’élite politique, intellectuelle et médiatique s’empare des couleurs nationales pour  montrer au peuple inquiet un attachement patriotique à la France. Mais il ne suffit pas de pavoiser. D’abord le bleu-blanc-rouge ne plait pas à tout le monde et est réduit par certains à « la revendication d’une nation mythifiée de tradition judéo-chrétienne, de blancs aux yeux bleus, excluante et raciste ». L’extrême gauche apporte ainsi son soutien aux islamistes. Peu importe qu’on soit pris en contradiction entre l’hyper souverainisme des Conventionnels de 1792 et le courant internationaliste prolétarien repeint aux couleurs du multiculturalisme, dont ils se réclament. La patrie c’est aussi La Marseillaise. Autre symbole fort de l’attachement à la France, elle est forcément une cible. Se réapproprier les symboles de la République, c’est aussitôt être suspecté de faire le jeu de l’extrême droite. Le débat autour du « sang impur » qui au début du XVIIIème siècle n’a aucune connotation raciste ni protofasciste, n’est qu’un artifice pour se démarquer à bon compte. En quoi une ligne de la Marseillaise réduit-elle l’identité des Français à une couleur de peau ou à une ethnie quelconque ?  La patrie enfin, c’est un territoire. La géographie rejoint l’histoire. Le pays abrite la nation comme le paysan fait le paysage. C’est pour avoir nié cette réalité que le pouvoir centralisé et technocratique s’est pris de plein fouet le mouvement des « gilets jaunes » ! Attaquée sur ses symboles et niée dans sa réalité par la mise à mort du monde rurale, notre « patrie » est en grand danger.

Christianisme et laïcité.

« Les religions sont des structurants identitaires fondamentaux » affirme Barbara Lefèbvre avec justesse, ne serait-ce que parce que la « morale judéo-chrétienne » subsiste et se retrouve dans nombre de nos valeurs, de nos principe juridiques sous une forme sécularisée, rationalisée. Evidemment l’islam provoque un électrochoc identitaire, dans un monde où le religieux s’est réduit à la « sphère privée ». Mais qui ne voit la contradiction d’une doxa qui se plait à décrire le modèle judéo-chrétien comme désuet voir réactionnaire et pousse des cris d’orfraie quand on s’offusque du port d’un voile pourtant largement discriminant à l’endroit des femmes. Passons sur le fait que les participants à la « manif’ pour tous » soient décrits par les médias « éclairés » comme un ramassis de cul-bénis et de fachos homophobes, ce qui n’est en rien la réalité, il suffit de quelques images bien choisies et le combat est perdu d’avance. Le paravent de la laïcité pour lutter contre une religion qui a la prétention de régir la vie des sociétés humaines dans toutes ses dimensions, depuis la sphère privée jusqu’à l’organisation de l’espace public, risque d’être bien maigre d’autant plus que le Conseil d’Etat rend des arrêts d’une grande tolérance à l’égard de l’islam, en vidant de sons sens la loi de 1905.

L’idéologie de la déconstruction.

C’est le pire poison pour notre société. « La nation est un monstre, l’identité nationale est luciférienne, l’Etat a des penchants génocidaires ». Le culte du repentir concerne tout l’Occident, et l’Europe en particulier, accusés de tous les crimes esclavage, impérialisme, colonialisme, génocide…  Inutile d’entrer dans le détail. Et pour que ce soit bien clair, on réécrit l’histoire. L’objectif est simple :  déconstruire les idéaux universels occidentaux. Le progressisme s’est attaqué à l’art, la littérature, la philosophie. La mise en procès de l’Occident esclavagiste, raciste, islamophobe, sexiste est généralisée. Elle débouche sur le relativisme intégral qui excuse d’avance le terrorisme. Ainsi depuis vingt ans, la repentance est devenue une routine. Mais ne nous y trompons pas, la mouvance décoloniale est par sa nature identitaire, fondée sur des bases ethniques et/ou religieuses. Elle entend se confronter à l’identité nationale pour la disloquer, la remplacer : « La France est à nous ! » disent-ils. Ils refusent ainsi de se fondre dans l’identité nationale comme d’autres l’ont fait avant eux.

La place de l’armée.

Avec le sacrifice d’Arnaud Beltramme, image indépassable du « héros » au service de la patrie, à laquelle on pourrait ajouter le sacrifice des 13 soldats morts au Mali, le lien armée-nation a plus que jamais sa raison d’être. L’engagement militaire reprend enfin tout son sens. Le déni de la guerre est-il pour autant conjuré ? Va-t-on enfin utiliser vraiment l’armée dans le rôle qui lui est dévolu, et non la confiner dans des tâches subalternes, de sécurité-parade ou éducatives. Mais que penser quand le chef des armées humilie son chef d’état-major ?

Je n’ai fait que survoler superficiellement un ouvrage à la réflexion dense et implacable. Le livre mérite qu’on entre dans son intensité.

Vous n’avez pas le temps de le lire ? Alors venez samedi prochain à la rencontre de l’auteure. Et en plus vous pourrez lui poser toutes vos questions au cours d’un échange qui s’annonce ouvert et riche.

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Les catalyseurs de pédagogie - (2) Les voyages

Le voyage,

cet autre adjuvant pédagogique…

(et machine à fabriquer les « petits bonheurs »).

 

Les voyages scolaires sont, dans la  deuxième moitié de ma carrière, les compléments indissociables des spectacles, dans la mesure où beaucoup d’entre eux ont donné lieu à une représentation devant un public. Ce fut d’abord un compte-rendu sous forme de diaporama audio-visuel, un peu à la manière de ce que présentaient les voyageurs de « Connaissance du monde »,  puis ce furent des spectacles de plus en plus élaborés, comme je l’ai évoqué dans le chapitre précédent.

Entendons-nous, un voyage, ce n’est pas la simple sortie locale. C’est un déplacement plus ou moins lointain qui nécessite au minimum une journée entière, voire plus. Il faut distinguer deux types de voyages.

Les échanges linguistiques.

D’abord, il y avait les voyages organisés dans le cadre des échanges linguistiques. Enseignant le français et  l’histoire-géographie, je n’étais pas concerné au premier chef, mais  les collègues d’allemand ou d’espagnol me sollicitaient comme  accompagnateur. C’est ainsi que je fis plusieurs fois les séjours de Brême et de Grenade....

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