HISTOIRE
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POUR RESTER BRANCHE MAIS COOL EN AOUT

Aout geluck001

 

Difficile de déconnecter avec cette actualité qui n’en finit pas de nous abasourdir : une fille tabassée parce qu’en bikini, un roi qui privatise une plage, des chiffres du chômage bidouillés, la bourse qui fait du yoyo, un copain casé à ERDF avec une paie de roi du pétrole, … que le monde serait triste si nous n’avions pas un président audacieux. Mais en cette veille du mois d’août qui s’annonce  à quelques encablures, le hit de l’actu c’est … Grey et la pire atrocité c’est… le passage des guignols en crypté !

Au moins, dans ce fatras a-t-on une bonne nouvelle : demain est le jour de la libération. C’est en effet à partir du 29 juillet cette année que les Français commencent à travailler pour eux et ont fini de remplir le tonneau des Danaïdes de l’Etat ventripotent : 57,5% de prélèvements.  Le record d’Europe.

Alors à quoi allons-nous passer le temps d’août ?

Voici quelques lectures que je vous conseille :

 

Verdier Molinié dans le mur001
ON VA DANS LE MUR, d’Agnès Verdier Molinié.

La militante de la baisse des dépenses fait l’autopsie de l’Etat et de ses satellites, et recense tout ce qui est dépensé souvent en pure perte, gaspillé, mal utilisé. A la tête de la fondation IFRAP, vous l’avez souvent vue à « C dans l’air » défendreune stratégie vigoureuse de réduction de nos dépenses publiques. Son livre est un recueil explosif : elle nous fait pénétrer au cœur d’un labyrinthe administratif que n’aurait pas désavoué Kafka et où le plus brillant de nos hauts fonctionnaires se perdrait. On y découvre une accumulation de taxes, de primes, de statuts particuliers, souvent bien cachés. Elle y trouve des règles, des normes ineptes, des doublons à foison qui s’empilent comme les crèpes le jour de mardi gras. Des économies : on peut en faire partout et de colossales, c’est plus de cent milliards par an qu’on pourrait éviter de prélever… Mais il faut réformer. Là aussi elle a des propositions qui décoiffent mais les Français sont-ils prêts. On va dans le mur et il faut agir d’urgence !

 

Eric Woerth  une crise001
UNE CRISE DEVENUE FRANCAISE, d’Eric Woerth.

Eric Woerth est un clinicien de l’économie. Il n’a pas son pareil pour vous décortiquer une situation, l’analyser méthodiquement et vous exposer pédagogiquement les ressorts et les freins qui y ont conduit. Vous voulez des réponses à quelques-unes des questions qui nous hantent comme par exemple : « pourquoi la France est-elle le seul pays où le chômage de masse n’a pratiquement pas cessé depuis trente ans ? » ou encore : « comment en est-on arrivé à une fiscalité qui est devenue une punition et a dépassé le seuil de tolérance ? »… En quelques 180 pages Eric Woerth vous donne les réponses, honnêtement, sereinement, sans chercher la défausse où l’exagération militante qui affaiblit une démonstration. Et puis en une soixantaine de pages, il tente de nous redonner espoir : la France a sa place dans la mondialisation si elle le souhaite, nous pouvons croire à nouveau dans l’avenir à condition de retrouver la confiance… Vaste programme. Justement son livre pourrait en être un, ou en constituer un excellent support à tout le moins. Avec lui l’Etat-providence auquel nous autres Français sommes très attachés ne meurt pas, il est repensé, reconfiguré. Le chemin indispensable pour obtenir une adhésion populaire.

Les deux livres sont complémentaires. Avec eux on gagne en lucidité.

 

Pour la partie détente, deux revues d’excellent niveau et très passionnantes :

Blake et Mortimer001BLAKE ET MORTIMER face aux grands mystères de l’Humanité, Beaux-Arts hors série.

Pour les amateurs de cette BD très particulière, on trouve là un filon d’informations et de nombreux détails sur les particularités de l’univers Jacobsien. C’est fouillé, avec de nombreuses illustrations et la participation de spécialistes de haut niveau. On n’échappe pas, de ce fait, à quelques redites, mais c’est pardonnable vu la qualité de l’ouvrage. Vivement recommandé aux fans des deux anglais. Cette revue est un vrai délice « Old Chap’ » !

 

Pagnom001PAGNOL, Le Figaro hors série.

Voilà une revue magnifique tant par sa présentation que par la qualité de ses illustrations. On replonge avec ferveur dans la Provence intérieure de la belle époque, dessins savoureux de Dubout à l’appui. On y fréquente le bon Fernandel, le Grand Raimu, les égéries successives de l’académicien…. Le tout illustré de magnifiques photos. Les articles sont copieux et attrayants. De quoi passer un bon moment sur le transat ou à la plage !


Passez de bonnes vacances et rendez-vous pour la prochaine "Chronique des jours qui passent" !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT …

 Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« T’AS QU’A TE RETENIR ! »

Traditionnellement, le mois d’août, c’était le mois des vacances, des grandes vacances. En ce temps-là, on partait pratiquement tout le mois, dans une location à la montagne ou au bord de la mer. Cela se préparait plusieurs jours à l’avance de façon à fourrer dans les bagages tout le nécessaire en prenant soin qu’il prenne le moins de place possible. Le jour du départ, il fallait se lever tôt. On démarrait aux aurores, afin de faire la distance sans trop souffrir le plus longtemps possible de la chaleur, les climatisations ça n’existait pas, et pour arriver suffisamment de bonne heure en soirée afin de prendre le temps de découvrir les lieux de notre villégiature et s’installer.

Comme la route était généralement longue, il était demandé à chacun de prendre ses « précautions » avant le départ, car il fallait limiter les arrêts au maximum et si possible coordonner ravitaillement en carburant avec les « besoins » des uns et des autres. Quand on est cinq, c’est mission impossible. C’est que les « précautions » en question, à des heures inhabituelles, ce n’est pas une sinécure. Bref, il en est qui ne se décrètent pas !

Et voilà ! On n’a pas fait trente kilomètres que déjà une petite voix retentit à l’arrière : « J’ai envie de faire pipi ! ». Un court dialogue s’instaure : «  T’as pas fait avant partir ? tonne le conducteur – si, mais j’ai encore envie, ment l’intéressée … ». Alors la sentence tombe, prévisible, implacable, désespérante pour la gamine : «  T’as qu’à te retenir ! ». Derrière personne ne bronche.  Le silence pèse pendant quelques kilomètres. On suspecte que les deux garçons sont concernés mais préfèrent ne rien dire. En tout cas, pas question de s’arrêter déjà. On est en retard sur l’horaire programmé et déjà la circulation se densifie.

Mais une envie pressante, c’est une envie pressante. En général, elle porte bien son nom. Donc la petite voix reprend, avec un ton plus gémissant : «  papa, j’ai envie de faire pipi ». On a abordé l’autoroute et nous filons à vive allure dans une circulation encore fluide. Pas le moment de lambiner. La limitation à 130 n’était pas encore en vigueur. Alors il faut ruser pour faire patienter … « l’envie pressante ». Le prétexte est tout trouvé : on ne peut pas s’arrêter sur les bandes d’arrêt d’urgence, il faut attendre une aire de service. « T’as qu’à te retenir jusqu’à la prochaine aire de repos ». Sauf que des aires de repos, le chauffeur va vicieusement ne louper deux ou trois.

Un ton suppliant a remplacé le gémissement : « je ne peux plus tenir, je vais faire dans la voiture !». Du coup c’est maman qui s’en mêle : « mais enfin, arrête-toi, c’est ridicule, il y en a pour cinq minutes ! ». Justement, une magnifique aire de service se profile à quelques kilomètres nous indique un grand panneau. Et comme les inconvénients d’un nettoyage de l’arrière dépassent largement le temps d’une pause-pipi qui sera mise à profit pour tout le monde, la voiture emprunte enfin la voie latérale qui conduit aux bâtiments de la station-service. Soulagement à l’arrière… mais il était grand temps ! Plus d’une heure s’est écoulée depuis la première requête. L’essentiel c’est d’avoir fait un bout de chemin.

Quel père impitoyable n’a pas fait subir à sa progéniture le « supplice de l’envie de pisser », sur le trajet qui emporte la famille vers les horizons rêvés du temps consacré au farniente ? Il arrive même que la torture concerne l’intéressé. Mais comment céder pour soi-même ce qu’on n’ a pas consenti aux autres ? Néanmoins, il vaut mieux s’arrêter. Parce que conduire avec une envie pressante, ça n’est pas vraiment agréable ni confortable, quand ce n’est pas dangereux !

 

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Doigts dans le nez

 « TU VEUX MON DOIGT ? »

La morphologie humaine est bien faite : ainsi la taille des doigts et des narines est calculée pour que les uns puissent entrer dans les autres. On n’y peut rien, c’est comme ça. En effet, il arrive que ceux-ci soient indispensables pour nettoyer l’intérieur de l’appendice nasal afin de le débarrasser des impuretés qui s’y accrochent jusqu’à rendre la respiration moins aisée. La bienséance exige par contre qu’on évite d’avoir recours à ce procédé. Là encore, l’éducation doit commencer tôt pour enrayer le recours à un geste que la nature semble avoir programmé comme un réflexe. Je n’entrerai pas dans le détail d’une description anatomique scabreuse pour me contenter d’observer les humains qui nous entourent.

Donc il arrive souvent qu’on admoneste un gamin surpris en train de se fourrer les doigts dans le nez : « Tu veux mon doigt ? ». Combien de fois ai-je entendu cette formule rituelle ? Et combien de fois l’ai-je prononcé pour morigéner l’un de mes enfants ou petits-enfants. C’est dire si le reflexe est bien là et difficile à corriger.

D’ailleurs, observez bien les adultes autour de vous. Je me souviens de situations vécues autrefois dans le métro. C’est incroyable ce qu’au milieu de la foule, certains se croient tout seul ! Vous connaissez tous l’histoire du type qui se met à crier : «  ma boulette, ma boulette ! » et tout le monde de la chercher partout en regardant le sol. Et comme on ne la retrouve pas, il ajoute, en se fourrant le doigt dans le nez : « Bon, bah je vais en refaire une autre ! ». Il y a un lieu aussi  très propice à ce même exercice : à l’intérieur des voitures, dans les embouteillages. Regardez autour de vous, c’est bien rare si vous n’en verrez pas un (et non une, car le geste est surtout masculin), en train de se décrocher consciencieusement les « tableaux ». En voiture on est chez soi et on oublie qu’on peut être vu, surtout si on est absorbé à écouter la radio. Je vous passe la suite de ce qu’il peut faire de sa collecte qui finira probablement collée au côté du siège… dans le meilleur des cas.

C’est dit, on ne se met pas les doigts dans le nez, même si c’est une prédisposition naturelle. La civilisation moderne met suffisamment d’outils à notre disposition pour éviter d’y avoir recours : mouchoirs en papiers, spray, solutions acqueuses voire cotons-tiges. Mais … et le plaisir ! m’a rétorqué une fois un ami. Ce point ne se discute pas, j’en conviens. J’en reste désarmé. C’est peut-être de là que vient l’expression : «  Les doigts dans le nez ! » pour exprimer la joie d’avoir réussi et dire que c’était facile.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Comment on demande

« DIS BONJOUR A LA DAME ! »

Quand j’étais petit, c’était chaque fois une épreuve. Comme beaucoup de gamins j’avais horreur de dire bonjour aux personnes que ma mère rencontrait en faisant les courses, voisins pourtant familiers ou connaissances, et tout autant de quitter mes occupations pour répondre au comminatoire : « Viens dire bonjour ! » qui ne manquait pas de suivre l’entrée de quelqu’un à la maison. Mais impossible de se soustraire au devoir imposé par les bonnes manières sous peine de représailles qui suivraient inévitablement une mauvaise volonté. C’est donc avec une mine renfrognée, les sourcils froncés et le regard peu amène que je me présentais devant le visiteur ou la visiteuse. Dans ce dernier cas, il fallait se confronter à un visage badigeonné de poudre de riz et subir la marque infamante de transports non sollicités et qui se traduisait par une tartine de rouge à lèvre sur les joues assortie de bave, que j’essuyais aussitôt du revers de ma manche sous l’œil courroucé de ma mère.

C’est probablement comme cela que je suis devenu un garçon poli. La force de l’habitude, prise sans aucune possibilité de dérogation ! Vient ensuite l’âge de raison où les civilités vont de soi et participent à la convivialité des relations humaines. Dire « bonjour », c’est comme savoir dire « merci » : c’est gratuit et ça participe au « lien social » comme on dit aujourd’hui chez les « bobos ». Aussi, transmission oblige, c’est avec le même soin pointilleux auquel notre enfance fut confronté, que nous veillons à la politesse de nos petits-enfants. Non pas qu’ils soient mal éduqués, parce que leurs parents font le nécessaire. Mais nous vivons dans un monde où les contraintes ne sont pas les mêmes partout. Alors, nous aimons bien que lorsqu’ils arrivent, ils viennent « dire bonjour ». Excepté vers deux ou trois ans où cela a été parfois laborieux, encore que « Mamy Paulette » ait joui d’un privilège particulier qui rendait à certain les autres transparents, nous avons toujours eu droit à des manifestations d’affection à ce moment privilégié de l’arrivée, preuve que la maison ne doit pas être trop repoussante.

Sauf que chez nous aussi, il arrive qu’il y ait des visiteurs, parfois inconnus de nos pensionnaires, auxquels il faut malgré tout venir dire « bonjour ». C’est une règle intangible. Honnêtement, il faut avouer que, si nous n’avons pas de refus d’obstacle, les comportements sont divers en fonction des caractères. De l’extraverti qui ne fait aucune difficulté et qui vient lancer son tonitruant « bonjour monsieur ! » (ou madame), au timide qui s’annonce à reculons et murmure entre ses dents son « bonjour » à peine audible, nous avons connu toute la gamme. L’essentiel est que le devoir soit accompli. Ainsi demain ils seront (peut-être) des citoyens polis. L’apprentissage ne s’arrête pas là. L’exercice continue quand ils nous accompagnent : on dit bonjour en entrant dans un commerce et au revoir quand on en sort… Et j’en connais pour qui cela devient vite un jeu, histoire de se faire bien voir avec l’espoir d’une douceur à la clé, ou tout simplement envie de se montrer. Les egos se manifestent parfois plus tôt qu’on ne le souhaiterait.

Avec les ados, c’est un peu plus compliqué. J’ai eu du mal à me faire au « Salut Papy ! », mais il est prononcé avec tellement de chaleur que j’ai renoncé (après quelques tentatives tout de même) à rétorquer cet impitoyable « on dit bonjour, d’abord ! » qui casse l’ambiance, comme ils disent. Rien n’est parfait en ce bas monde.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

  Qu'est-ce qu'on dit

« QU’EST-CE QU’ON DIT ! »

Avec les vacances, voici le temps où la maison se remplit des cris joyeux des petits enfants venus faire leur petit stage, de durée variable, chez « papy et mamy ». En général, ils ne se font pas prier et je crois même qu’ils en redemandent. Enfin, jusqu’à un certain âge. Avec l’adolescence, leurs envies changent de nature. Ce sont donc les trois plus jeunes qui cette année encore se sont retrouvés pour une semaine à gouter aux « douceurs » angevines. Le mot est faible.

C’est l’occasion de vérifier que les codes familiaux sur lesquels on ne transige pas ont été bien transmis. Notre génération ne rigolait pas avec les conventions  et la civilité. Du temps de notre jeunesse, les parents éduquaient et il fallait se tenir à carreau avec les marques de politesse. Dès l’âge le plus tendre on en passait par ce laborieux apprentissage remis sur le métier à chaque occasion. Combien de fois ai-je eu droit au « qu’est-ce qu’on dit » comminatoire pour avoir oublié le mot magique. J’ai appris récemment dans un commentaire journalistique qu’il existait chez les politiques des mots « valises ». Il parait que ce sont des mots qui une particularité : chacun d’eux contient à lui seul des dizaines de concept. Pratique : un seul mot tient lieu de discours… si seulement ça pouvait être vrai, on éviterait tant de bavardages fastidieux. Eh bien chez nous on a les mots « magiques » : tu le prononces et hop ! Ce que tu demandes se réalise. C’est une sorte de sésame. Les civilités sont pleines de mots magiques. Et ils ont un énorme avantage : ils sont gratuits, ils ne coutent rien.

Force nous est de constater, dans notre cas, que le formatage a bien fonctionné. Ou alors les « mignons » sont madrés, ce que je pense aussi. En tous les cas, nous avons eu peu d’occasions de prononcer ce rappel à l’ordre, le « merci » venant à peu près automatiquement. Tout juste si nous avons eu à utiliser la formule cousine : « Comment on demande ? » face à des yeux presque rieurs, sous des sourcils froncés, en un regard volontiers provocateur qui semble dire : « je m’y attendais », pour aussitôt dégainer sur un ton mi-ironique, mi-obséquieux un « s’il-te-plait » trainant qui en dit long sur la malice. Bon sang ne saurait mentir.

Il y donc encore des parents qui attachent de l’importance à ces petits riens qui sont très importants, car ils codifient beaucoup plus qu’on ne le croit, les rapports humains. Ils les fluidifient. « S’il te plait » et « merci » exigés à chaque fois, c’est montrer que tout n’est pas dû, tout n’est pas automatique. Ces formules ont du sens, ce ne sont pas de simples mots prononcés à la légère. « S’il te plait » suppose « si je veux bien » et « merci » marque une reconnaissance, une satisfaction qu’il est utile d’exprimer. Car si le mot est gratuit, le geste qui l’a amené ne l’est pas. « Merci » marque la conclusion d’une action par laquelle quelque chose a été transmis ou réalisé au bénéfice de quelqu’un, qui marque ainsi qu’il est conscient de ce qu’il a reçu (Ouf !). Dire « merci » c’est donc manifester sa gratitude, sentiment qui vient flatter l’humeur de celui qui le reçoit et en tire de la satisfaction. Autrement dit, ça coûte pas cher de dire « merci » et ça fait toujours plaisir !

Donc, sur « s’il te plait » et « merci », les trois garnements ont obtenu leur « passeport-politesse ». Ce ne sont pas les seules épreuves auxquelles ils ont été confrontés.

A suivre donc.


QUI SE RESSEMBLE, S’ASSEMBLE

Allez, une dernière note politique avant de passer à autre chose. Bientôt vous retrouverez "Souriez, c'est l'été" et ses billets humoristiques.

 

Hollande pit

Tsipras

 

C’est bien la leçon qu’on peut tirer du dernier épisode de la négociation avec les Grecs : finalement rien n’est surprenant ! Hollande a soutenu Tsipras, Montebourg invite Varoufakis … Qui se ressemble s’assemble ! Le dicton n’a jamais été aussi vrai.

Quoi d’étonnant à voir notre pingouin soutenir un menteur et un manipulateur ? Le seul fait que le Grec soit revenu à la table des négociations avec des propositions plus sévères que celles contre lesquelles il a fait voter non, en dit long sur sa capacité à brouiller les cartes et à utiliser la démagogie. Il se battait contre la « rigueur » imposée par le « libéralisme », avec l’appui complaisant d’un Président français qui pensait y trouver son compte, puisque c’est au nom de la même réthorique qu’il a refusé depuis trois ans de faire les réformes drastiques qui s’imposaient pour remettre la France sur les rails de la croissance. Ils ont perdu, le week-end dernier tous les deux. Le grand soir que souhaitaient la gauche radicale et l’extrême-droite n’aura pas lieu. Ceux qui voyaient dans la réaction grecque un modèle et un exemple et qui en espéraient au mieux un affaiblissement des institutions européennes, au pire un éclatement de la zone euro en sont pour leurs frais. Leurs rêves se sont brisés sur le refus de la chancelière de se laisser balader par les doubles discours du tandem franco-grec. Merci Angela ! Tsipras doit maintenant s’expliquer devant son peuple abusé. Et le triomphalisme élyséen n’abusera personne. Le populisme vient de subir un revers en étant déshonoré par le gouvernement grec. On n’utilise pas le referendum pour s’exonérer de réalités qui vous rattrapent toujours. Comme le discours de Marine Le Pen sonne faux depuis !

Quoi de surprenant de retrouver dans la même barque des dirigeants qui ont le même bilan économique. Aussi nuls en la matière l’un que l’autre ! La Cour des Comptes est là pour nous le rappeler tant on serait tenté de l’oublier avec l’enfumage permanent de Sapin et consorts : la France continue de s’endetter, la dépense publique ne recule pas, elle ne dégage pas d’excédents susceptibles de commencer à assainir la situation financière. C’est bien du même mal dont souffre la Grèce : d’avoir eu des gouvernements qui ont vécu de la manne des crédits sans jamais se poser la question de savoir comment on allait rembourser. Présenter aujourd’hui les « méchants créanciers » comme des profiteurs, ce qui constitue l’essentiel du discours des Mélenchon de service, c’est oublier l’essentiel : voilà ce qui arrive quand un pays vit au-dessus de ses moyens. Ceux qui veulent nous faire croire qu’une autre politique, plus facile, qui n’imposerait pas d’efforts, afin de rembourser en monnaie de singe les créanciers, conduiraient le pays à la pire catastrophe autant pour ses entreprises que pour les travailleurs et épargnants. Hollande n’a plus qu’à faire en France les réformes qu’il impose aux Grecs… puisqu’il est, parait-il, audacieux !

Quoi de surprenant enfin, à constater l’enflure du surmoi chez l’un et l’autre. Notre François-les-bas-rouges se découvre « audacieux » et ce cher Alexis ose faire des pieds de nez à ses partenaires généreux. A peine revenu à Athènes, ce dernier n’affirmait-il pas qu’il ne croyait pas dans les accords qu’il venait de signer ! On ne peut pas faire plus machiavélique. La prestation d’autosatisfaction béate à laquelle s’est livrée notre pitre élyséen le jour du 14 juillet permet de mesurer la vacuité de sa politique : pas un mot sur la dégradation de la situation en France. Nos chômeurs ne méritent pas autant d’attention que le leader grec, dans la tête d’un personnage d’abord soucieux d’envoyer des signaux à la gauche de sa gauche en vue de l’échéance présidentielle. Il n’a réussi qu’à déchainer un discours outrancièrement anti-allemand chez ceux-ci, sans qu’il n’en désavoue le moindre propos. Oui, l’Allemagne peut être un modèle de gestion, et la France continue de se prélasser au dernier rang, celui des cancres. L’enflure idéologique qui encombre les esprits fumeux qui nous gouvernent conduit à l’inversion des valeurs : on préfère l’échec à la réussite, la manipulation à l’application de la règle ; on pratique la culture de l’excuse, le rejet de l’autorité, et on s’étonne que les choses aillent mal dans tous les domaines. Pour les deux peuples, les dégâts se ressemblent.

Heureusement, dans cette affaire, la lucidité d’Angela Merkel a permis à la fois de sauver les meubles et de mettre des limites là où nos deux lascars auraient bien voulu s’en abstraire. Le « ça suffit » de l’Allemagne est là pour nous rappeler que l’Union ne peut survivre que dans le respect des uns et des autres et cela commence par respecter les règles communes librement acceptées. L’échec de Tsipras s’apparente à une reddition. La mise au pas de la société libérale par les rêveurs enténébrés de l’idéologie marxiste n’est pas pour demain. Cette défaite devrait nous encourager en France à affronter les populistes. La droite traditionnelle a une opportunité pour rebondir sur le « ça suffit » qui trotte dans la tête de nombre de nos concitoyens : le naufrage de l’école, les provocations de l’islamisme radical, l’impuissance des éternels Manolitos donneurs de leçons, les catholiques méprisés, la désinformation des médias sous tutelle de la pensée unique, l’insécurité grandissante, … Le Front National s’est fourvoyé en soutenant les farfelus d’Athènes.

L’occasion est trop belle !

 


UNE VICTOIRE A LA PYRRHUS … POUR HOLLANDE

  Pyrrhus_poussin

Cocorico ! A l’aube dorée qui se lève après une nuit de négociations sans fins, le coq français est monté sur ses ergots pour clamer la nouvelle : un accord avait enfin été trouvé avec le Grec Tsipras. Et il ne cachait pas son plaisir, s’attribuant tous les mérites de cette fin heureuse, au point que son Manolito de service s’est cru obligé de rajouter quelques rodomontades. L’animal emblématique des Français n’a jamais autant mérité son nom : c’est le seul qui peut chanter en ayant les deux pieds dans la m…. , enfin, dans le fumier, je veux dire. C’est que l’état de nos propres finances ne devrait pas permettre de pavoiser et encore notre gouvernement devrait-il s’appliquer à lui-même les mêmes exigences que celles qui sont imposées aux Grecs.

Vous y comprenez quelque chose ?

Voilà un gouvernement grec qui avait mis l’Europe au défi et un peuple qui avait rejeté massivement l’austérité par référendum, pour passer, moins d’une semaine après, sous les fourches Caudines de l’Allemagne. Voilà une Allemagne qui voulait en finir avec la Grèce et qui finalement a accepté de la garder au sein de la zone euro. Voilà un gouvernement français qui n’a pas fait le quart de la moitié des efforts grecs pour redresser ses comptes, et qui participe à un nouveau plan d’austérité pour les Grecs qu’il estime avoir bien défendus. L’accord intervenu est celui de tous les rebondissements pour ne pas dire reniements.

La démonstration est faite à tous les mouvements européens qui rejettent l’austérité qu’il n’existe pas d’autre politique quand on a fait faillite. Le chef du gouvernement grec vient de le démontrer, contre son gré : il a cru qu’il pouvait renverser la situation, en se servant du référendum, mais les chiffres sont têtus et la manœuvre s’est soldée par une aggravation de la crise financière. Il s’est littéralement rendu à la chancelière allemande, laquelle était obligée de manœuvrer face à une opinion qui ne voulait plus entendre parler de la Grèce.

Quant à notre Jocrisse, il a peut-être sauvé la cohésion européenne en rappelant qu’un « Grexit » pouvait compromettre l’avenir de l’Union, mais si la France n’est pas la Grèce, et si les économies des deux pays ne sont pas comparables, il y a tout de même une contradiction dans sa position : son gouvernement n’a cessé de reculer depuis trois ans pour éviter les affres de l’austérité, et il la juge logique quand il s’agit des Grecs.

La réalité c’est bien que, Allemagne comme France, vont devoir présenter à leur opinion un plan de sauvetage qui va encore coûter 80 milliards d’euros.

Encore faut-il que l’accord soit appliqué !

Aujourd’hui, les Grecs ne peuvent ressentir les mesures imposées par l’Europe que comme une « humiliation ». Le référendum a été inutile, catastrophique même ! Pourquoi les avoir consultés pour aller aussitôt après à Canossa ? Mr Tsipras n’est pas le mieux placé, avec les discours qu’il tient, pour leur faire comprendre qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens depuis quinze ans. Le mécontentement des amis de Syriza ajouté à celui du peuple autorise le scepticisme quant à la solidité de l’accord, d’autant plus que plusieurs parlements européens devront aussi l’avaliser, ce qui n’est pas gagné. En Grèce, les effets désastreux des allers-retours du chef du gouvernement pourraient se retourner contre lui : a-t-il encore le ressort politique nécessaire pour faire adopter le plan par son Parlement ? Son gouvernement, en admettant qu’il se maintienne, appliquera-t-il les mesures qu’il s’est engagé à mettre en vigueur dès mercredi ?

Cet accord a néanmoins un avantage : il décrédibilise les thèses de l’extrême droite comme de l’extrême gauche. Une démonstration vient d’être faite grâce à l’Allemagne, sinon à la France : on peut constater qu’il n’y a pas d’euro, pas d’Union européenne, sans une discipline de fer dans chaque pays membre. Les économistes qui prétendent qu’une dette ne compte pas, même quand elle dépasse largement 100 % du PIB font de l’économie « magique ». La réalité est tout autre !

Un accord et des dégâts collatéraux.

Même s'il a donné l'impression de capituler, Alexis Tsipras a pourtant obtenu une montagne d'argent et d'aides à fonds perdus pour son pays. Du coup, il pourrait peut-être même se payer le luxe de démissionner et de provoquer des élections anticipées en clamant qu'il ne veut pas trahir son peuple qui avait dit non à l'austérité mais qu'il a agi sous contrainte (thèse de Mélenchon)... et il serait réélu triomphalement. Possible !

Le plus grave, c’est que cet accord aura été une occasion supplémentaire de creuser le fossé au sein du couple franco-allemand. Le président français, a voulu à tout prix éviter un échec des négociations qu’il considérait comme un camouflet. Il n’a pas hésité à dramatiser la situation en se faisant l’allié d’un interlocuteur en qui plus personne n’avait confiance. Face à lui, la chancelière Angela Merkel en revanche a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas signer un accord à n'importe quel prix alors même que « la valeur la plus importante, à savoir la confiance et la fiabilité, avait été perdue avec Athènes. Avec le contenu de l’accord, on voit bien qu’elle a cédé peu de terrain. Car, il ne faut jamais oublier que L’Allemagne a fait pour elle-même ce que les pays dits du Sud de l’Europe n’ont pas encore fait. Il y a au moins dix ans que la France aurait dû s’adapter aux exigences de la zone euro et, avec les élections qui arrivent, il n’y a pas une chance qu’elle adopte de nouvelles réformes inspirées de celles qui vont être infligées à la Grèce.

L’affaire grecque est un avertissement à tous les européens : si vous voulez tuer le populisme, apprenez que le rayonnement d’un pays se mesure à une économie équilibrée, à un niveau d’endettement soutenable, à une croissance régulière et à un chômage jugulé. Dure leçon pour le gouvernement français !

A Bruxelles, Hollande s’est payé une démonstration de force à la Pyrrhus !

 


LA CHINE COMMUNISTE MALADE DU CAPITALISME !

Chine communiste
Rien ne va plus au pays de l’économie planifiée. Pékin s’était adapté au capitalisme en pensant le diriger avec la main de fer du parti communiste et de l’Etat. Le but : s’adapter à la concurrence internationale, et tout en contrôlant tous les leviers économiques, des importations aux exportations en passant par les investissements, tourner le pays vers le développement économique. Il faut dire que jusque-là, ça avait plutôt bien marché, avec des taux de croissance à deux chiffres flatteurs. C’est toujours plus facile de les réaliser quand on part de très bas. Mais depuis quelques années, la machine s’est essoufflée et les aléas de l’enrichissement d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse, de la corruption et des fraudes ont fait apparaître des anomalies comme celles qui se produisent dans un système capitaliste classique, bien qu’en Chine, il soit difficile de parler de régulation du marché par la loi de l’offre et de la demande. C’est même cette absence qui est probablement à l’origine de la crise boursière qui survient.

Un krach chinois très prévisible.

Aujourd’hui, c’est la débandade sur les marchés chinois. Le principal indice boursier a plongé de 32% en moins d’un mois, après une nouvelle chute de 6% ce mercredi et plus de la moitié des valeurs sont suspendues. Autant dire que c’est un véritable désastre pour les particuliers qui se sont rués sur les actions chinoises, et pour le pouvoir central, qui cherche par tous les moyens à contenir l’explosion d’une bulle qu’il a lui-même suscitée. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour faire gonfler la bulle qui vient d’éclater fort logiquement. Les apprentis boursicoteurs se sont multipliés – on en compte 90 millions, soit davantage que de membres du Parti communiste, parce que l’Etat a encouragé les placements en bourse, fermant les yeux, quand il n’incitait pas, sur des pratiques risquées comme le « trading sur marge », qui consiste à acheter des actions avec des fonds empruntés, mécanisme à l’origine de  la crise de 1929 à Wall Street. Les autorités ont manié la propagande d’Etat pour pousser un maximum de Chinois vers la Bourse provoquant une envolée boursière artificielle.

Il s’agit bien d’un krach !

La formation de la bulle boursière est si belle qu’elle deviendra un cas d’école selon les spécialistes de la finance. On l’enseignera dans quelques années aux côtés de la tulipomanie néerlandaise du XVIIème ou de la récente crise des subprimes américains : 150% de hausse en un an avec uniquement des particuliers spéculant à crédit. Le paradoxe tient dans la situation à la fois étonnante et totalement prévisible. Depuis quelques jours, on assiste en direct à l'explosion d'une bulle que tout le monde, y compris les autorités chinoises, ont vu venir. Et pourtant celles-ci n'ont rien tenté pour la circonvenir. Alors c’est la panique et aujourd'hui, elles prennent des mesures réellement extraordinaires. Le gouvernement chinois fait ce qu'il peut pour ralentir la chute. Les autorités de marché n'ont pas trouvé d'autres solutions que de stopper le trading sur 40% de la cote Chinoise pour arrêter l'hémorragie, mais rien n'y fait pour l'instant. Le marché chute depuis le 12 juin. La purge doit se faire et personne ne sait combien de temps elle durera. La bourse c'est toujours ce mélange d'appât du gain et de peur, c’est ce pourquoi, bien que le danger soit identifié, la machine continue de s’emballer jusqu’à la catastrophe finale.

Radioscopie du mécanisme.

L'explosion de la bulle Chinoise était prévisible. Pourquoi ? On avait tous les ingrédients de la bulle parfaite : une hausse spectaculaire des cours malgré une situation économique de plus en plus dégradée,  associée à une ruée des particuliers. C’est ainsi que des dizaines de millions de Chinois n'ont fait que jouer en Bourse et gagner pendant un an, abandonnant presque leurs activités principales. Enfin, il s’agit d’une spéculation exclusivement ou presque à crédit : imaginez que les achats d'actions à crédit par les particuliers ont été multipliés par cinq en un an, transformant la bourse en un casino où on gagnait à tous les coups en ayant le sentiment de ne prendre aucun risque. Quand une bulle est aussi clairement identifiée, on sait qu'elle va exploser, mais on ne sait pas quand et c'est là le problème.  On  a beau savoir que ce n'est qu'une question de semaines ou de mois, on espère toujours qu’on peut encore faire des gains. Ce qui rend l’explosion difficile à contrôler d’autant plus que l'effet de levier utilisé pour acheter des actions provoque des liquidations forcées dans la panique, avec des pertes considérables.

Des effets sur l’économie mondiale.

La bourse de Tokyo était nettement orientée à la baisse à la mi-séance mercredi en raison des inquiétudes liées aux marchés chinois qui peinent à se relancer en dépit des mesures incitatives prises par les autorités de Pékin le week-end dernier. La Chine n'en finit pas de voir son économie ralentir, ralentissement voulu par le gouvernement Chinois mais qui ressemble de plus en plus, à l'image de la Bourse de Shanghai, à un dérapage totalement incontrôlé. Ce ralentissement affecte toutes les matières premières du fer au cuivre en passant évidemment par le pétrole. On a une demande Chinoise en baisse mais une offre Américaine pléthorique pour le pétrole. Pour la première fois depuis un an, le nombre de puits exploités aux États-Unis repart à la hausse et c'est peut être l'élément essentiel qui a fait basculer le pétrole à la baisse en tendance lourde depuis quelques mois. Le maître du Kremlin de son côté accueille à Oufa, capitale de la République de Bachkirie, le 7e sommet des BRICS réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’ Afrique du Sud avant de présider dans la foulée, au même endroit, la 15e réunion du Conseil des chefs d'Etat de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) jeudi et vendredi. La mise en place d’une banque commune d’investissements tombe à pic pour une économie chinoise un peu sonnée par ce qui vient de lui arriver.

 3 000 milliards de dollars partis en fumée : à côté, la dette grecque fait sourire !

 


LA TOURNEE EST POUR MOI !

 

Voleur chercheur

Une pure provocation. 

Manolito qui se permet de recadrer Nicolas Sarkozy et de distribuer les bons points entre les ténors de la droite, c’est un peu gros ! Le sujet : l’article que l’ancien président  a commis dans le journal Le Monde où il expose son point de vue sur la situation de la Grèce et les manipulations démagogiques de son chef de gouvernement. Il y montre à cette occasion les insuffisances notoires de la position de la France et l’inconsistance du bénêt qui nous gouverne face à la vision claire et lucide de l’Allemagne. Il n’y a que la vérité qui blesse. Mais en voulant opposer cette analyse à celle d’Alain Juppé ou de Jean-Pierre Raffarin, on tombe dans la Tartufferie, car les divergences n’existent que dans l’esprit du Catalan. Il ferait bien de ne pas se fier aux apparences de discours qui disent la même chose avec des mots différents. On a pu s’en rendre compte aux propos tenus par le maire de Bordeaux lors de la réunion publique qu’il a tenue à Avrillé mercredi dernier. D’ailleurs les intéressés ne s’y sont pas trompés qui ont parlé de « baiser mortel ». Diviser pour régner, la ficelle est un peu grosse.

Pas de quoi en faire un drame.

Ce qui est insupportable chez notre président, c'est sa recherche obsessionnelle de compromis mous. Ils  permettent surtout d'éviter de se confronter à la réalité et prendre des décisions douloureuses mais courageuses. La crise grecque n’a pas échappé à cette manie. Monsieur Macron a beau nous dire qu’il n’y a pas de divergence entre la position de Hollande et celle de Merkel, il nous prend pour des courges (pour rester poli). Si c’était le cas, il ne serait pas obligé de le répéter, à moins que ce ne soit pour nous préparer à la suite : comme d’habitude, la France n’ayant pas vraiment de stratégie, s’alignera sur celle de son voisin germanique. On pourra alors célébrer la convergence de vues !

Il y a bien plus grave.

Il y a un sujet grave qui agite le microcosme parisien, comme aimait à le dire Raymond Barre, et tout le boboland. Ce n'est ni la Grèce ni notre dette abyssale, même pas le terrorisme. Il s’agit d’un drame  national. Le bruit court que « Les Guignols de l'info » pourraient être supprimés et que ce serait la décision de Bolloré... « Un vrai scaaandale », aurait clamé Georges Marchais ! Vous allez voir qu’on va pétitionner contre cette ignominie, si ce n’est pas nous appeler à descendre dans la rue pour défendre l’émission pourtant usée jusqu’à la corde. Certains parlent même d’organiser un référendum, comme en Grèce …

Ouf, les Grecs ont dit « Non » !

Cela va permettre de mettre fin au bal des hypocrites. Si la dette est le cœur du problème grec, force est de constater que celui-ci s'est aggravé plutôt qu'il ne s’est résolu malgré la perfusion permanente. L'évolution du montant de la dette sur la période 2007-2014 est de +35%, soit +82,5 millions d'euros, alors que 100 milliards d'euros de dette ont été effacés en 2012. C’est en 2054 qu'est planifié le dernier des remboursements contractés par le pays auprès des trois instances internationales. Une ultime échéance qui est toute théorique, puisqu'elle suppose que la Grèce n'emprunte plus un sou d'ici là. En 2054, c'est 6,3 milliards que devra rembourser la Grèce à l'Union européenne. En cumulé de 2044 à 2054, la facture s'élèvera à 48,7 milliards selon des données compilées par le Wall Street Journal. Bref, il est temps d’arrêter de financer à fonds perdus un gouffre que les Grecs eux-mêmes refusent de colmater… Vive la Drachme ! Nous on va dire à notre gros "tout mou" qu’on arrête les frais. Sinon, on veut nous aussi un referendum !

 

 


Y’A COMME UN DEFAUT !

 

Fernand-Raynaud

C’est ce qu’aurait pu dire Fernand Raynaud avec sa voix inimitable à propos de la situation grecque. Mais c’est un remake de « Moi ou le Chaos » que le Fantoche qui la gouverne est en train de nous jouer. KO pour les Grecs et leur porte-monnaie, ça c’est certain ! La dernière tentative, hier, d’approbation des propositions des créanciers sous conditions est une manipulation de plus. Pourtant tout reste encore possible, même si les ressorts idéologiques qui pilotent le gouvernement actuel de la péninsule laisse peu de place à une solution « raisonnable ». Celle qui permettrait à l’Euroland de continuer la perfusion à fonds perdus d’un pays qui n’a pas su se réformer et qui continue à refuser les efforts que cela supposerait. L’économie parallèle a encore de beaux jours devant elle, qui constitue à recycler les euros dépensés en cash par les touristes sans passer par la case « Etat » et donc à perpétuer l’enflure d’une dette démesurée par rapport au PIB du pays.

La Grèce est en faillite.

La Grèce est donc officiellement en défaut de paiement puisqu’elle n'a pas payé l'échéance de 1.6 milliard d'euros hier à minuit au FMI. C'est une première pour un pays « développé » en 71 ans d'existence du FMI. Par conséquent elle n'a plus le droit de recevoir de l'argent de l’organisation mondiale ni d'avoir accès à ses réserves. L’Alexis-matamore a bien tenté encore un coup de poker de la dernière heure pour obtenir un délai de l'Europe mais Angela Merkel a tenu bon. Le referendum devrait donc avoir lieu et les Grecs faire leur choix. Evidemment, quel que soit le vote, il y aura des nouvelles négociations. Le coeur du problème c'est un réaménagement de la dette : si l'Europe et le FMI acceptent, il y aura un accord. S'ils refusent, la Grèce courra inexorablement vers une sortie de l'euro. Même si tout le monde s’activera pour l'éviter. Avec une victoire du « oui », le plan d'aide sera acté et on gagnera quelques mois en perdant quelques dizaines de milliards d'euros de plus sans résoudre ces deux problèmes essentiels que sont le poids de la dette grecque et l'absence d'infrastructure économique et fiscale du pays.

Donc comme une épée de Damoclès, la crise grecque pèse sur l’avenir de l’Europe.

Son issue définira l’équilibre du pouvoir au sein de la zone euro entre les créditeurs et les emprunteurs. Si la Grèce arrive à arracher davantage de concessions, elle fera nécessairement des émules et la tentation de recourir à l’endettement en sortira renforcée tandis que la pression pour respecter les règles de rigueur budgétaire sera moindre. Autant dire que ceux qui sortiront gagnants du bras de fer en cours auront la haute main sur les décisions futures. Céder au chantage grec revient à faire gagner les populistes. Les projets de renforcement de l’architecture de la zone euro seront compromis et, un jour ou l’autre, notre monnaie commune sera balayée par leurs agissements. Angela Merkel a raison : le projet européen aura vécu, tant il est lié à l’euro. Si, au contraire, la Grèce est contrainte d’accomplir les vraies réformes qu’on lui demande, ce sont les dirigeants européens qui ont collectivement tiré les leçons de la crise, qui auront la main. En ayant mis fin aux latitudes d’incurie budgétaire et à leur conséquence mortifère, la grave carence de compétitivité.

Un renforcement de la zone euro.

Il sera temps de jeter les bases d’une zone euro renforcée, avec un gouvernement économique œuvrant à une plus grande convergence et une union fiscale garantissant un environnement favorable aux entreprises pour affronter la concurrence mondiale. Plus d’Europe, c’est possible et c’est nécessaire. Même les Grecs y gagneraient une fois leur pays remis à niveau. Les présidents des cinq institutions européennes majeures (Commission, Conseil, Banque centrale, Parlement et Eurogroupe) ont publié lundi dernier des propositions de bon sens à ce sujet. Il s’agit de permettre au capital et au travail de circuler plus librement au sein de la zone afin de créer les conditions d’une reprise durable de la croissance et de l’emploi. Plutôt que d’endettement, de crise et de chômage, l’euro deviendrait alors synonyme de prospérité économique et de bien-être social. On ne pourra en arriver là que si l’Europe reste un ensemble où les créanciers décident, et pas les emprunteurs. Pour l’instant, ce n’est pas encore gagné.

D’ailleurs l’euro se porte bien.

Si les bourses réagissent de manière erratique, en sanctionnant par une baisse très modérée la nouvelle situation, du côté de l’Euro, aucune réaction : il se maintient plutôt bien, déjouant les rêves Philipponesques d’une déroute.  C’est vrai que c’est étonnant si l’on prend en compte que ce sont les fondements même de la zone euro qui sont ébranlés par le « défaut » de l’un des pays qui la composent. Probablement les investisseurs ne croient pas à la réalité d’un « Grexit » et attendent « LA solution » de dernière minute. Mais plus certainement, et l’explication est beaucoup plus rassurante, c’est que ceux-ci jugent que la zone euro et sa monnaie seraient plus forte sans la Grèce. Rappelons quand même que c'est la Grèce qui a provoqué la crise financière européenne et qui a failli faire tomber l'euro de son piédestal. Constatons que plus personne ne remet en cause l'existence de l'euro et que plus personne ne parle de son explosion. N’en déplaise à la Marine.

La France est mal placée.

Petit paradoxe qui fait sourire (jaune). Alors que la France tente d'imposer des nouvelles mesures d'austérité à la Grèce, elle affiche une explosion de sa dette publique. Nous affichons une dette de 2100 milliards d'euros soit 97.5% de notre PIB. La France n'est certes pas la Grèce, mais elle n'est pas en position de donner des leçons. Elles pourraient, en effet, un jour concerner notre pays. Pourtant, contrairement à la Grèce, les Français paient l'intégralité de leurs impôts dont le montant augmente mois après mois. Mais alors où va cet argent ? Le gouvernement Français n'a fait aucune vraie réforme et n'a fait aucune économie dans les dépenses publiques. Ceci explique peut-être la modération de notre Président quant aux exigences que les instances européennes veulent imposer.