HISTOIRE
Previous month:
décembre 2011
Next month:
février 2012

LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

YANNICK NOAH, PERSONNALITE PREFEREE !

C’est le genre de classement qui me donne des boutons, fait office sur moi de poil-à-gratter, provoque des démangeaisons.

Les Français n’ont pas de jugeotte ou ne sont pas rancuniers.

Le chanteur et ancien joueur de tennis occupe la première place pour la huitième fois consécutive des personnalités préférées des Français (1). Il devance l'ex-meneur de l'équipe de France de football, Zinedine Zidane, à nouveau deuxième, après avoir été plusieurs fois en tête de ce classement en août 2000 puis fin 2003 et 2004 et de juillet 2006 à juillet 2007.

Débuté en 1988, ce classement a été longtemps dominé par le commandant Cousteau (20 fois leader au total) et l'Abbé Pierre (16 fois).

Omar Sy, acteur du film "Intouchables", qui fait pour la première fois son entrée dans ce classement, prend d'emblée la troisième place qu'occupait en juillet l'actrice Mimie Mathy.  A lire ce palmarès, on comprend d’emblée qu’on est dans l’affectif plus que dans le rationnel.

Côté politique, la première personnalité, Simone Veil, est à la 4e place : voilà qui est au moins mérité quand on connait le parcours de cette femme de tempérament. Les autres politiques arrivent loin derrière et cela n’a rien d’étonnant, compte tenu du peu d’estime que les français portent à tort à leurs élus.

Noah :  voilà un personnage qui va enregistrer sa musique aux Etats-Unis pour revenir en France faire du « blé »  et nous faire part de ses opinions dont on n’a que faire, surtout quand il préconise la légalisation du dopage. C’est facile de s’apitoyer sur le sort du monde et des pauvres gens quand on a les poches pleines et qu’on compte sur les gogos qui remplissent ses salles de concert pour les alimenter en espèces sonnantes et trébuchantes. Non, ce n’est pas ma personnalité préférée, et je me demande bien comment sont réalisées ces enquêtes d’opinion, parce que je ne suis pas le seul. A moins que les gens que je fréquente ne soient pas représentatifs, mais ça fait tout de même beaucoup de monde !

Quel est donc le palmarès des belles actions qu’il aurait réalisées qui justifieraient un tel honneur ? Certes, il a gagné Rolland Garros une fois, mais il y a si longtemps… Et j’ai cru comprendre à la teneur de ses propos qu’à l’époque il s’était « chargé ». Bien sûr, il chante, mais d’autres le font bien mieux que lui.

En plus, il ne tient pas parole. N’avait-il pas crié haut et fort que si Sarkozy était élu, « il se cassait » de la France ? Difficile de se priver de la poule aux oeufs d’or…

En quoi est-il un modèle ? A moins que ce ne soient ses deux incisives écartées qui lui donnent cet air d’éternel bébé qui attendrissent les Français.

Je l’avoue, ce choix me trouble et interpelle mon intelligence.

(1)  Sondage réalisé par l'Ifop du 2 au 10 décembre 2011, auprès d'un échantillon de 1.018 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

 


CE QUE LE MONDE NOUS RESERVE EN 2012

 

Terre  Terre  Terre


Cest sur un monde où les points chauds d’instabilité se sont multipliés que s’ouvre l’année 2012. Crise de la dette en Europe et destin encore incertain de l’euro, poussée islamiste dans les pays libérés du « printemps arabe », hystérie iranienne qui menace de bloquer le détroit d’Ormuz, l’élection américaine et les inquiétants candidats républicains, désordres en Russie, révolution syrienne… autant de sujets de « crises », et bien d’autres, qui assombrissent le ciel de la planète.

Notre première préoccupation concerne la zone euro.

Les besoins de financement des Etats de la zone euro hormis les billets du Trésor (obligations de court terme) pour le seul premier trimestre 2012 se chiffrent à près de 220 milliards d’euros. Février et mars seront des mois décisifs pour le gouvernement italien de Mario Monti, qui devra récolter près de 80 milliards d'euros. La dette grecque continue de ne pas faire l’unanimité et devra peut-être faire l’objet d’une renégociation car le taux de 50 % de décote détenue par les investisseurs privés, actuellement négocié, n'enthousiasme guère les créanciers concernés. Les tractations prennent du retard alors que l'accord doit être finalisé à la mi-janvier. L’objectif de la ramener à 120% du PIB sera difficile à tenir en raison de la dérive budgétaire qui continue et de la récession. Mais les autres pays ont aussi des échéances lourdes au printemps et la France en fait partie. La zone euro trouvera-t-elle preneur pour ses besoins de financement massifs ? De la réponse dépend la survie de la monnaie unique. 

 Le Royaume-Uni n’est pas à l'abri de la tempête obligataire.

Grâce aux jeux Olympiques et au jubilé de la reine marquant ses soixante ans de règne, 2012 sera une année où le monde entier aura les yeux tournés vers le Royaume-Uni. Le « Financial Times » voit la tempête obligataire traverser la Manche cette année. Fitch puis Moody's ont signalé que le triple A du Royaume-Uni était vulnérable. La croissance 2012 a été ramenée à 0,7 %, contre 2,5 % auparavant. L'austérité et la crise de l'euro pèsent. Reste que le Royaume-Uni est souverain pour l'impression de sa monnaie, ce qui éloigne le risque de défaut.

Barak Obama aimerait tabler sur une embellie économique. Nous aussi.

La cote de barak Obama reflète les incertitudes persistantes sur la réalité de la reprise américaine. Entre 46,8 % et 49 % selon les derniers sondages, sa cote de popularité reste inférieure à celle de presque tous ses prédécesseurs, à dix mois des élections. Avec un taux de chômage à 8,6 % en novembre et une inflation à 3,4 %, la reprise américaine doit encore faire ses preuves en 2012. On observe bien un début de frémissement sur le front de la consommation et de la production industrielle, mais la croissance américaine ne devrait pas dépasser 2,3 % en 2012. Cela reste insuffisant pour faire baisser le chômage de manière significative. Son équipe estime possible de ramener le taux de chômage à 8 % d'ici à novembre, mais le résultat est loin d’être assuré.

La contestation prévisible du scrutin présidentiel en Russie risque de décourager les investisseurs.

Les manifestations contre les fraudes aux législatives de début décembre ont surpris les Russes eux-mêmes. Le mouvement de contestation est suffisamment puissant pour faire dérailler le scénario du Kremlin, basé sur une élection sans murmure de Vladimir Poutine avec plus de 65 % des voix à la présidentielle du 4 mars. L'homme fort du pays aura de la chance s'il l'emporte au premier tour. Il y a gros à parier que ce scrutin sera suivi par des semaines de manifestations contre le bourrage des urnes. Une agitation qui pourrait faire réfléchir les investisseurs, russes ou étrangers, déjà inquiets du manque de protection de la propriété comme l'atteste la fuite renouvelée des capitaux, qui a atteint 52 milliards d'euros l'an dernier. Toutefois, il semble peu probable que Vadimir Poutine soit obligé de quitter le pouvoir. Le pays est crédité d'une croissance de 4 % l'an prochain grâce à son statut de numéro un mondial des hydrocarbures et à son entrée dans l'OMC.

La sortie du marasme économique n’est pas garantie pour les pays du « printemps arabe ».

Pour l'Egypte et la Tunisie, deux pays importateurs de pétrole confrontés, de plus, à la faiblesse de l'économie européenne,  leur partenaire commercial de premier plan, la reprise sera « plus faible que prévu », note le FMI. Le PIB de la Libye pourrait se contracter de plus de 50 %. Les investissements étrangers ne reprendront pas le chemin de ces pays tant que les transitions politiques ne seront pas achevées. Il est clair que les pays arabes qui ont connu des soulèvements populaires en 2011 vont traverser une période difficile.

Les sanctions contre l'Iran pourraient provoquer une flambée des cours du pétrole. Ce n’est pourtant pas le moment.

La fermeture par Téhéran du détroit d'Ormuz par lequel transitent le tiers du commerce international et le cinquième de la consommation mondiale de pétrole, c'est le scénario cauchemar de l’année. Rodomontades ou réelle volonté ? Il faut s’attendre à tout avec Ahmadinejad. L'Iran, qui a testé hier deux nouveaux missiles de croisière, a affirmé qu'il était capable d'y empêcher tout trafic maritime, en représailles aux sanctions occidentales contre son programme nucléaire clandestin. Heureusement, le couloir navigable se trouve dans les eaux omanaises et face à la puissante 5 e flotte américaine, Téhéran n'a sans doute pas les moyens militaires de dissuader les pétroliers d'emprunter le détroit. Cela n’a pas empêché Barack Obama de signer une loi interdisant à toute institution financière opérant aux Etats-Unis d'effectuer la moindre transaction avec la banque centrale d'Iran, ce qui revient à couper l'Iran, cinquième exportateur d'or noir de la planète, de la moitié de ses débouchés. Dans ces conditions, une  flambée de 25 à 50 dollars par baril n’est pas à exclure.

Même pour les pays émergents l’année 2012 ne s’annonce pas rose.

Face au marasme annoncé de l'Union européenne et des Etats-Unis, il leur faudra puiser leur croissance dans leur marché intérieur. Les prévisions font état d'un tassement relativement limité. Ainsi, la croissance indienne devrait finalement n'être « que » de 7,7 % en 2012, selon un rapport des Nations unies, contre 8,2 % attendu précédemment. La croissance chinoise ne dépassera pas 8,7 %, contre 9,1 % l'an dernier. La Russie, grâce à ses exportations d'hydrocarbures, devrait croître de 4 %, tout comme le Brésil. Au total, le dynamisme des émergents devrait permettre à la croissance mondiale d'avoisiner les 4 % en 2012. Ce n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien. Ce qui pourrait inquiéter et avoir davantage de répercussions sur la croissance mondiale, c’est l’éclatement de la bulle immobilière chinoise, s’il se produit. De plus en plus de villes chinoises enregistrent une baisse des prix de l'immobilier. Parallèlement, des promoteurs se sont retrouvés en manque de liquidités tandis que le gouvernement a restreint l'accès au crédit et relevé les taux d'intérêt. Or, le secteur immobilier représente la moitié des ressources des collectivités locales qui vendent des terrains à des promoteurs immobiliers, terrains dont le prix a baissé de 50 % en un an. Comment  vont-elles rembourser leurs emprunts, estimés à 10.700 milliards de yuans (1.160 milliards d'euros)  dans un contexte où la croissance ralentit et où la production industrielle est au plus bas depuis deux ans. On comprend que la donne immobilière soit un facteur d'inquiétude pour les milieux d'affaires.

Nous vivons dans un monde dangereux. Vous en doutiez ?

En 2012, nous voilà servis. Et je n’ai pas évoqué les révoltes en Syrie et au Yémen, les otages, les attentats, la crise de nerf turque, l’Etna qui se réveille, Et Eva Joly qui rêve de reconstituer l’union de la gauche jusqu’à Bayrou… Ce n’est pas parce qu’une catastrophe est annoncée qu’elle se produit forcément !

 


LA TVA SOCIALE, ENFIN !

 

TVA b


En France, les charges sociales, les cotisations qui financent l’assurance maladie, la retraite et l’assurance chômage sont calculées sur le salaire, à la fois sur la part patronale et la part salariale. Au total, elles représentent plus de 50% du salaire net distribué et elles pèsent 70% du total de la fiscalité des entreprises contre 30% pour les taxes qui frappent les bénéfices, couramment dénommé « impôt sur les sociétés ». Avec un tel système, le chef d’entreprise n’a pas intérêt à créer des emplois. Il est plutôt poussé à mécaniser au maximum son outil de production : la machine ne paie pas de charges sociales. Ou à délocaliser pour bénéficier de cieux plus cléments.

Il est facile de comprendre que le résultat en est plus de chômage, des fermetures d’entreprises, des pertes de compétitivité, des déménagements vers des pays où le travail coûte moins cher.

Alléger le coût du travail est le seul moyen qui reste au gouvernement.

Il est donc urgent d’alléger le coût global du travail en France, récemment classée comme l’un des pays où le prix du travail est le plus coûteux. Un premier pas a été fait avec la suppression totale de la taxe professionnelle, cet impôt « imbécile » qui décourageait les investissements, remplacée par une taxe plus favorable aux entreprises industrielles.

La crise a accéléré la réflexion du gouvernement. Le principe d’un report de tout ou partie des charges sociales sur un impôt d’assiette plus large sans diminuer les revenus des organismes sociaux est devenu en ce début d’année 2012 une urgence si l’on veut faire repartir l’économie sans mettre la main à la poche que nécessiterait une relance de la consommation : il n’y a pas un sou vaillant disponible dans les caisses de l’Etat. C’est donc par les investissements et la compétitivité qu’il faut faire redémarrer les entreprises.

Un transfert d’impôt bien venu.

Le recours à la TVA dite « sociale » est une solution sociale-libérale qui peut s’avérer performante et équilibrée. Elle consiste à compenser la baisse des charges sociales par une augmentation de la TVA. Elle est relativement simple à mettre en œuvre. A ceux qui crient déjà à l’injustice sociale pour la consommation des pauvres, on peut déjà rétorquer que, quelle que soit la nature de l’impôt, il se retrouve toujours dans le prix de vente et au bout de la chaîne, c’est toujours le consommateur qui paie.

Après la TVA à 7%, la suite logique, c’est l’augmentation du taux courant de 19,6 à 23 ou 25%. De l’ampleur de l’augmentation dépendra l’allégement correspondant pour la compétitivité des entreprises, la baisse de leurs coûts de production et les possibles augmentations de salaires. Il y a ici, une possibilité de « deal » intéressant avec les partenaires sociaux, salariés et patrons. Cela permettrait de dépasser le raisonnement à courte vue de la pénalisation des revenus modestes par l’engagement sur des augmentations de salaires. Manuel Valls l’avait bien compris. Dommage que par pure posture politicienne, il soit obligé de reculer aujourd’hui.

L’autre intérêt de ce transfert, consiste à faire payer aux produits importés de pays à bas coûts de production une participation à notre protection sociale. Personne ne s’en plaindra. De plus, il y a gros à parier que les marges des importateurs sur ces produits leur permettront de ne pas répercuter sur les prix de vente les 2 ou 3 points de TVA.

Enfin, dernier avantage : la TVA assure immédiatement des rentrées financières avec une garantie sur la durée.

Mieux vaut tard que jamais.

Voilà pourquoi, cette idée qui traîne dans le débat depuis 2007, aurait dû être mise sur la table depuis longtemps. On dit qu’elle a fait perdre 50 députés à la Majorité depuis le fameux échange entre Fabius et Borloo. Raison de plus pour l’appliquer, puisque le prix électoral en était déjà payé. Les Allemands avaient retenu cette solution dès 2007. Certains, à l’époque avaient affirmé que c’était une forme de « dévaluation compétitive », ce qui est presque vrai, puisque c’est la mesure qui a permis à l’Allemagne de faire baisser les prix à la production et de relancer l’aptitude de ses PME à exporter. En faisant de même, le gouvernement français s’engage sur le chemin qui privilégie l’activité industrielle.  Ne reste plus qu’une réforme de l’impôt sur les sociétés pour que nos PME soient à armes égales.

En touchant à l’impôt sur les sociétés et aux charges sociales on fait d’une pierre deux coups. D’un côté on trouve les recettes supplémentaires pour les organismes sociaux, de l’autre on dégage un peu de pouvoir d’achat et on favorise l’emploi industriel. Les deux clés de la croissance et de l’élection présidentielle.

Reste à financer une baisse de l’impôt sur les sociétés : en augmentant la CSG ? Pourquoi pas ?

 


ARCHIBALD MET SON GRAIN DE SEL

 

Le candidat du PS utilise la "prosopopée" pour insulter le Président de la République. Le procédé est habile, et bien que "off", l'intéressé savait bien qu'il serait exploité par l'un des journalistes présents. Même par ce biais, l'insulte est bien réelle. Il a évidemment provoqué les réactions violentes du côté du gouvernement et de l'UMP, pour qui le propos vient s'ajouter à une longue liste d'attaques haineuses. 

 C'est bien ce que Flanby-Mollet espérait pour pouvoir dénoncer, avec virulence, une "manipulation", alors que c'est lui qui en est à l'origine et ainsi se mettre en avant. Moyennant quoi les médias se sont intéressés un peu plus à son meeting de Bordeaux. 

Dans les extraits télévisés, j'ai cru voir le spectre de Mitterrand : mêmes gesticulations, même débit oratoire. Cela devrait rappeler aux Français quelques catastrophes... s'ils n'ont pas la mémoire trop courte. 

On retiendra de l'épisode du "sale mec" qu'en plus le candidat socialiste est hypocrite. 

(prosopopée : procédé par lequel l'orateur prête la parole à une personne absente, à des morts ou à des êtres inanimés)

 


CES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DES RICHES 

UN MENSONGE DE PLUS !

D’accord, il y a eu le Fouquet’s et le yacht de Bolloré. Rien ne sert d’épiloguer : elles ont été des fautes de goût incontestables. Que le Président, laissant aller sa nature bouillonnante ait commis ainsi quelques erreurs en début de mandat, il a su montrer depuis qu’il était capable de contrôler son impétuosité et de se discipliner pour entrer dans un exercice de la fonction présidentielle conforme à ce que les Français souhaitaient.

Cela n’empêche pas la gauche et le PS de caricaturer son action par des critiques qui tournent en boucle depuis cinq ans, et en même temps tournent le dos à la réalité. C’est même une campagne mensongère à bien des égards, dans la forme et sur le fond.

Le principal argument en aura été tant qu’il a été en place, l’injustice du fameux « bouclier fiscal ». Une disposition parmi beaucoup d’autres de la loi Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat (TEPA) qui coûtait 700 à 800 millions d’euros par an à mettre en relation avec les articles relatifs au « bouclier social » qui engageaient 22 milliards d’euros de dépenses. Une manipulation dont la majorité n’a jamais su déjouer le mécanisme infernal.

Ce que le PS décrit comme 75 milliards de cadeaux faits aux riches, sans jamais se poser la question de l’attractivité de notre pays pour retenir les capitaux ou faire revenir ceux qui se sont exilés (on dit que ce serait 1 milliard d’euros par jour  qui fuiraient en ce moment), n’est que mensonge et détournement de vocabulaire...

 

Le détail de la note dans la rubrique "LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE" (voir ci-contre, colonne de gauche)



LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

Chaude la reprise !

Avec les vœux des uns et des autres, on assiste à un vrai festival : tous les styles pour tous les goûts, l’excès marquant le plus souvent les propos. Excès de flagornerie envers le bon peuple, pour les uns, de démagogie dégoulinante de populisme pour d’autres, de gravité-qui-se-veut-sérieuse ici, de sectarisme exacerbé là, de grandiloquence surannée ailleurs… Chacun reconnaîtra ceux qui sont ainsi visés. Bah, vous ne serez pas étonnés si je vous dis que ce sont les vœux du chef de l’Etat que j’ai trouvés les plus dignes, les plus justes de ton, les plus lucides de contenu, les plus respectueux des Français quels que soient leurs opinions.

J’ai relevé quelques déclarations récentes qui m’ont fait bondir.

Celle notamment de Luc Ferry, qui trouve le bilan de Nicolas Sarkozy « extraordinairement mince » : je lui conseillerais bien volontiers de se reporter au calepin, rubrique « bilan » pour qu’il se rafraîchisse la mémoire et en retour, on voudrait bien connaître le sien à la tête du « conseil d’analyse » qu’il préside ; peut-être que « mince » serait encore un qualificatif trop généreux ?

Du côté de « Marine-la-double-peine », je n’ai retenu que la vision d’une France rabougrie, rétrécie sur elle-même, réduite à  ceux qu’elle appelle « les oubliés » par facilité et qu’on ne voit pas, puisqu’ils sont invisibles. Exploitation d’un filon à la mode qui voudrait qu’un Français sur deux soit désabusé. Comme me disait une copine d’enfance il y a quelques jours : « Avec tout ce qu’on nous raconte tous les jours dans les journaux et à la télé, c’est pas facile d’avoir le moral ! ».

Côté « Eva-dans-le-mur », rien de changé. Sinon qu’on l’a entr’aperçue dans son salon avec bûche dans la cheminée et sapin en arrière-plan : avec ses lunettes rouges, elle cherchait peut-être à nous faire le coup du Père Noël. Raté, on t’a reconnue, Eva ! Mais décidément, que son positionnement est décalé par rapport à l’écologie !!!

C’est au PS qu’ils ont fait le plus fort, dans le dénigrement et l’invective, ils sont les rois. Justement, c’est la période, bien qu’ils n’aient que très peu à voir avec les rois mages, car côté cadeaux ce serait plutôt une pluie d'impôts comme les 50 taxes votées au Sénat.  Tout de même, on se demande si « Hamon-le-fielleux » ne souffre pas d’une névrose obsessionnelle, car son commentaire de la prestation du Président n’est pas digne du débat démocratique. Il a été rejoint dans le genre par « Mosco-la-mouche-du coche » ; à écouter ses divagations comme quoi le président avec un tel bilan devrait avoir honte de songer à se représenter, on se prend à penser qu’il ne doit pas sucer que des pastilles de menthe !  Tous ces gens font l’impasse sur les crises successives que notre pays doit affronter et qui leur seraient tombées dessus de la même façon s’ils avaient été au pouvoir. Et on en serait où, avec eux, si tel avait été le cas ? Eh bien je vais vous le dire : dans la situation de la Grèce ! Mais heureusement qu’on a un Président qui tient le cap dans la tempête et un gouvernement réactif. J’espère bien qu’il va réformer jusqu’au dernier moment, on verra bien ce qui en sortira… et si d’aventure l’opposition s’emparait du pouvoir -une catastrophe est toujours possible- s'ils auront le même courage. La TVA sociale, vite !

La lettre que Mollet-Flanby nous livre dans Libé aujourd’hui est du même tonneau. Mais c’est le discours d’un faible tant elle est excessive. Dénigrement, verbiage socialo-la-vérité-c’est-moi, mais surtout pas de projet ni de propositions. Et pour cause, la crise gêne considérablement le discours dépensier et les promesses d’assistance tous azimuts. J’aurai l’occasion d’y revenir en détail d’ici la fin de la semaine. Qu’il continue comme ça, j’entends déjà autour de moi qu’il est lassant.

J’attends d'ailleurs avec impatience le match Hollande-Bayrou : des deux, il est bien possible que ce soit le second qui soit le meilleur. On voit bien en tout cas dans les sondages, que lorsque le centriste monte, c’est Flanby qui descend. Au moins, on peut reconnaître à François Bayrou d’avoir une échine solide, ce qui n’est pas le cas du candidat socialiste dont la sauce hollandaise est de plus en plus fadasse.

Il y a tout de même un événement qui m’a beaucoup amusé. Juste avant les fêtes,Gérard Depardieu, piqué par je ne sais quelle mouche, a eu l’outrecuidance d’affirmer qu’il voterait certainement pour … Nicolas Sarkozy ! Que n’avait-il pas dit là. On a vu les grandes orgues se déchaîner pour vilipender l’impudent, comme quoi les « people » devraient s’abstenir de faire part de leur préférence, etc… Mais quand ceux-ci se prononcent pour un autre candidat, c’est normal, surtout s’il est de gauche. Après on nous dira que Nicolas Sarkozy abime la démocratie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que d’autres s’en occupent bien plus que lui !

Pour terminer, un rayon de soleil : un vrai bon point à Franck Louvrier, Conseiller du Président et  Conseiller Régional des Pays de la Loire, qui a décidé de faire don de son indemnité d’élu du mois de décembre, soit 2 000€, à une association caritative de Nantes. Un geste suffisamment rare qui mérite d’être salué. Chapeau Franck ! Comme quoi des rois mages, il y en a encore...

 


L’EURO A DIX ANS

Euro pièce

Il est né en fait en 1999. Il est « virtuel » puisque réservé aux marchés financiers et aux comptes des entreprises. Une phase d’adaptation indispensable avant le lancement en grand pour devenir une monnaie « palpable ». Il est porté sur les fonds baptismaux par onze pays. Coté à 1,18 dollar à sa naissance, il a fondu à 0,82 dollar en 2000. Mais sous l’effet de la tutelle rigoriste de la BCE, il ne tardera pas à se revaloriser au point même d’être surévalué en atteignant 1,60 dollar en 2008. Il faut dire que la gouvernance de la « Fed » est totalement différente et le dollar fluctue au gré des intérêts américains.

Aujourd’hui ce sont dix-sept pays qui ont adopté la monnaie unique, d’autres attendent à la porte pour entrer dans le cercle, c’est donc que les avantages semblent l’emporter. Lituanie, Bulgarie, Pologne restent candidats. Même dans la tourmente, l’euro reste une valeur sure. C’est pourquoi les décisions prises par le dernier sommet européen pour installer un respect rigoureux des critères communs –ceux de Maastricht- ont toutes chances d’être entérinées et surtout appliquées. On verra alors la tempête s’éloigner et la confiance des marchés revenir.

C’est que l’euro est devenu une grande monnaie internationale, c’est la deuxième au monde pour les transactions, la deuxième monnaie de réserve en constante progression avec  près de 30%, la première pour la quantité de billets en circulation (610 milliards). La défiance actuelle ne porte pas sur la monnaie en elle-même, mais sur sa gouvernance politique.

La monnaie unique a été et reste un bouclier protecteur. Elle a permis plus d’échanges (6%) et empêché l’inflation (2% par an en moyenne). Elle a mis les pays qui l’ont adoptée à l’abri de la spéculation et offert une remarquable stabilité des prix. Grâce à l’euro, il y a eu davantage de concurrence entre les producteurs européens ce qui a fait baisser les prix du commerce dans la zone.

Il faut tordre le coup à une idée fausse couramment répandue, et démentie par toutes les statistiques et études sur le sujet, à savoir que l’euro est responsable de la vie chère et a fait monter les prix. J’entends couramment la comparaison sur le prix de la baguette de pain qui est aujourd’hui à 1 euro et aurait été à 1 franc il y a dix ans. C’est évidemment faux. D’abord, le prix moyen de la baquette est de 0,85 € actuellement à comparer avec le prix de 2001 qui était de …4,50F (référence Insee) soit 0,70€. Si on tient compte de l’inflation et des variations de cours du blé…. Cet exemple illustre bien le problème des Français qui focalisent sur quelques prix quotidiens comme le café ou le pain, avec des souvenirs imprécis (la baguette à 1F c’était en 1975, sous Giscard), ce qui n’exclue pas qu’il y ait eu ici ou là des « arrondis » vers le haut. L’euro n’a pas fait monter les prix. Ce qui est en cause, c’est la faiblesse de l’augmentation des salaires sur la période, et il faudrait incriminer alors les 35 Heures.

Mais l’euro a eu un point faible : la croissance. La rigueur de la BCE avec comme seul objectif la lutte contre l’inflation, n’a pas maintenu l’Europe à armes égales avec un dollar offensif par rapport auquel sur la période l’euro a été constamment surévalué, bridant l’activité sur le vieux continent et obligeant l’Allemagne a des réformes de structures drastiques pour garder son modèle de production et faire baisser le prix du travail. Les autres pays ont fait le choix de l’endettement pour maintenir leur train de vie. On sait ce qu’il en coûte aujourd’hui. La dévaluation qu’il connait actuellement, si elle renchérit le prix de nos importations de pétrole et de gaz, est plutôt bienvenue pour nos industries. Les efforts d’intégration des pays qui composent la zone contribueront à renforcer sa gouvernance politique.

Car on serait bien mal inspirés d’abandonner la monnaie unique. Les avantages de très court terme qu’on pourrait en tirer grâce à la dévaluation qui s’en suivrait, seraient loin de compenser les désagréments : une dette en croissance exponentielle, la ruine des épargnants, la forte hausse des taux d’intérêts, la faillite des banques par la réduction de l’exposition au Franc des établissements étrangers… Sans parler du coût lui-même de l’opération monétaire. Une perte de richesse évaluée à 20-25% du PIB la première année, 6 à 20% sur dix ans, soit des centaines de milliers d’emplois supprimés, sans parler de l’instauration de droits de douane par nos concurrents, jamais pris en compte dans les études.

L’euro a un bel avenir. Il suffit de couper court à la crise en allant à marche forcée vers la coordination économique et en activant une politique de croissance. D’ailleurs aucun gouvernement européen ne songe à quitter le bateau.

Mais le temps presse, car le vrai danger, c’est le mécontentement des peuples obligés de quitter le confort des politiques d’endettement menées à l’abri de la monnaie commune, et poussés dans la rue par les « populistes nationalistes ou gauchistes» qui exploitent la situation.

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

Désormais, "La semaine de Savinien" sera remplacée par un texte "d'humeur" ou "d'humour" : "LE BILLET DU DIMANCHE SOIR". Première livraison dimanche prochain. Il sera consacré à Yannick Noah... (Pourquoi, je vous le demande ?)

Le rythme du reste de la semaine est inchangé et marqué le mardi par "Le carnet de campagne de Séraphin".

Dès demain, c'est la rentrée sur la Calepin. 

A bientôt donc,

                                            Daniel