HISTOIRE

PLANCHE A BILLETS ET COMPAGNIE …

Planche à billets

 

L’Histoire ne se répète jamais, dit-on. Il arrive quand même qu’elle bégaie. Surtout, l’être humain, cet incorrigible, devrait savoir que les mêmes causes entraînent toujours les mêmes effets. Ce principe est immuable et a été maintes fois vérifié, y compris dans notre Histoire de France. Vous vous demandez bien où je veux en venir…

Le « Q.E. » n’est pas si nouveau.

Evidemment, ce que je vais vous raconter a un lien direct avec notre époque. Toutes les banques centrales pratiquent le « quantitative easing », expression savante pour dire en raccourci : faire tourner la  planche à billets. Cet « assouplissement quantitatif » inonde le monde entier de milliards de liquidités. Un système dans lequel les Américains sont entrés les premiers, suivis par la BCE, mais dont on ne connaît pas vraiment la porte de sortie, faute d’expérience, dit-on. Et pourtant, l’expérience, elle est là, comme dirait le pingouin. Il suffit de connaître un peu son Histoire, ce dont je doute pour un certain Mario Draghi, cet Italien inventif, qui préside la Banque européenne. Et pourtant, il y a trois cents ans, on a fait tourner la planche à billets en France. C’était sous la Régence de Philippe d’Orléans, en 1716, peu après la mort de Louis XIV. Comme on sait, le Roi Soleil avait laissé les finances de son royaume en bien piteux état : dettes, impôts élevés … Une situation pas aussi dégradée que celle d’aujourd’hui, mais tout de même. C’est alors qu’un écossais exilé chez nous proposa ses services : il défendait l’idée d’un papier-monnaie, convertible en or et en argent, dont l’abondance permettrait de relancer le crédit, stimuler le commerce, développer l’économie. Avec en corollaire l’assainissement des finances de l’Etat. Il n’eut pas de  mal à convaincre le Régent qui lui accorda toutes facilités pour mettre en œuvre  son projet. En 1719 circulaient donc des coupures de 10, 100, 1 000, 10 000 livres et les affaires prospéraient comme par miracle, assises sur le fabuleux essor de la « Compagnie des Indes » qui contrôlait la quasi-totalité du commerce maritime français et la « ferme » des tabacs. Ainsi, les  particuliers apportaient à la banque or et argent et recevaient en échange du  papier avec lequel ils souscrivaient aux émissions de la compagnie, espérant des dividendes annoncés comme « fabuleux ». D’ailleurs la Compagnie avait entassé un tel trésor qu’elle se mit à prêter de l’argent à l’Etat ! La machine s’emballa : argent, or, billets de banques, titres de rentes, actions au porteur s’échangeaient à un rythme effréné. En retour, on bâtissait, on investissait, les carnets de commandes étaient pleins, et les loyers flambaient…  Aujourd’hui, cela porte un nom : on appelle ça « une bulle ». Tout allait si bien que l’Ecossais en question fut promu Surintendant des finances du royaume.

Les facilités ne durent qu’un temps. 

En janvier 1720, brutalement la confiance disparut. Les particuliers, profitant de la convertibilité totale, commencèrent à échanger leur papier-monnaie contre de l’or et de l’argent qu’ils investirent dans des biens fonciers et immobiliers, placements plus sûrs mais figés. Sans entrer dans les détails, tout se mit à aller mal, et très rapidement. Les correctifs apportés : cours forcé des billets, limitation des retraits, manipulation des cours et des taux ne firent que précipiter la chute et furent source de violences, d’émeutes, … En octobre, Philippe d’Orléans mit fin à l’expérience et dut rétablir l’ordre avec sévérité. Le magicien en question, c’était John Law, et il dut s’exiler. Même si l’expérience n’eut pas que des effets négatifs, -l’état se désendetta partiellement et l’expérience eut des répercussions keynésiennes avant l’heure sur le commerce, le bâtiment, l’artisanat et même l’agriculture-, il n’en est pas moins vrai qu’elle retarda en France l’avènement d’une banque d’état et la mise en œuvre des techniques financières telles que titres au porteur, marchés boursiers… La méfiance des Français pour la finance n’est donc pas nouvelle. Law avait commis une erreur monumentale, celle de ne pas avoir régulé la création monétaire au rythme de la croissance de l’économie réelle.

Conclusion.

Tiens, tiens, justement, c’est la même erreur que celle que sont en train de commettre nos grands sorciers des banques centrales. Le déversement de monnaie ne profite guère à l’économie réelle et alimente plutôt soit la spéculation, soit la thésaurisation en or, par exemple. Sauf que la banqueroute qui nous guette serait infiniment supérieure à celle de 1720. La crise de 1929, qui sert encore de référence et celle de 2008 nous apparaîtront alors comme de modestes incidents de parcours.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’est pas rassurant.

A suivre mardi : « Trois fois rien, c’est quelque chose ! »

 


LA NUIT Où LA FRANCE BASCULA DANS LA MODERNITE.

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Il y a 227 ans, dans la nuit du 4 au 5 août, la France connut l’un des événements les plus étonnants et les plus inattendus de son histoire : les Etats Généraux qui s’étaient transformés en Assemblée nationale proclamèrent l’abandon des privilèges dont jouissaient la noblesse et le clergé, mettant fin de fait à ce qu’on appelle depuis « l’ancien régime ».

Inattendu, oui, l’événement peut paraître surprenant. Au moment où Louis XVI convoqua les Etats Généraux, il était loin de penser que moins de trois mois plus tard, c’est une vraie révolution que la France connaîtrait, autrement plus importante que l’émeute du 14 juillet et la fameuse prise de la Bastille, pour symbolique qu’elle fût. Ce mouvement des députés, tous ordres confondus, qui se précipitent à la tribune pour mettre fin à un ordre social multi-séculaire  -la société cloisonnée entre la noblesse, le clergé et le tiers état-  s’explique par le contexte. Pour caricaturer, on pourrait dire que la nuit du 4 août fut la nuit de la « grande trouille ».  C’est que, à la suite de la prise de la Bastille, une « Grande Peur » parcourait les villes et les campagnes : les rumeurs les plus folles se propageaient, amplifiées par la sonnerie du tocsin, selon lesquelles les aristocrates préparaient une revanche violente, payaient des brigands pour brûler les récoltes, échafaudaient même des plans de «massacres des patriotes ». À travers tout le pays, des paysans s’armaient, les populations des campagnes pillaient les châteaux et brûlaient les archives, et notamment tous les documents fixant les droits et les propriétés seigneuriales. Ces émeutes qui se multipliaient inquiétaient les députés qui siégeaient à Versailles, mais étaient restés divisés sur les solutions à apporter pour rétablir l’ordre.

C’est alors que deux aristocrates, à la séance du 4 août 1789, prirent successivement la parole. Le premier, Louis Marc Antoine, vicomte de Noailles,  âgé de 33 ans, cadet d’une famille pauvre, élu par le bailliage de Nemours député de la noblesse aux États généraux, surprit l’assistance en proposant de supprimer les privilèges dont bénéficiaient l’aristocratie française depuis le Moyen-Âge. Venant en appui à son collègue, Armand Désiré Vignerot du Plessis Richelieu, duc d’Aiguillon, proposa dans la foulée une motion sur l’égalité fiscale, l’abolition des servitudes et le rachat des autres droits féodaux et seigneuriaux. Cette spectaculaire initiative des deux nobles était destinée à calmer l’incendie révolutionnaire qui se propageait dans les provinces. Elle suscita une véritable effervescence dans l’Assemblée, comme on peut l’imaginer.

De nombreux participants, dont on notera qu’ils étaient autant de la noblesse, que du clergé et du tiers état, vinrent les uns après les autres, à la tribune pour se joindre à cette renonciation collective des droits pluri-séculaires. Ils le firent dans un élan surprenant mêlant une sorte de ferveur romantique à la sensation grisante de participer à un acte historique d’une portée considérable. Pour la petite histoire, l’une des interventions marquantes vint de l’élu du bailliage de Blois comme représentant de la noblesse aux États Généraux, Alexandre François Marie, vicomte de Beauharnais. Celui-ci, qui sera guillotiné en 1794 quelques jours avant la chute de Robespierre, avait épousé en 1779 une créole martiniquaise, Marie-Josèphe Tascher de la Pagerie, qui, devenue veuve, se fera appeler Joséphine de Beauharnais et deviendra la première épouse de Napoléon Bonaparte, puis l’impératrice des Français. Tout ça parce que son premier mari avait perdu la tête. Amusant, non ? Et ce n’est pas fini : de son union avec le vicomte de Beauharnais étaient nés deux enfants, Eugène de Beauharnais, qui deviendra roi d’Italie,  et Hortense qui deviendra reine de Hollande, et fut aussi la mère de Napoléon III. L’Histoire a de ces retournements …

Mais, heureusement,  on ne revint jamais sur l’abandon des privilèges de la nuit du 4 août ! Après la « liberté » et la « fraternité », la France avançait vers « l’égalité ». On en n’était pas encore à l’égalitarisme à tout crin que nous impose la socialie actuelle. Il parait que les hallucinés de « Nuit Debout » rêvent d’une nouvelle nuit du 4 août. Si vous voulez avoir une idée des privilèges qu’ils veulent abolir, vous n’avez qu’à aller sur le site de « Merdiapart ». Vous ne serez pas déçus !

On comprend alors qu’il y a intérêt à maintenir l’Etat d’urgence  et à nettoyer la place de la République pour lui rendre sa fonction première beaucoup plus paisible. Pendant ce temps-là, pépère promène sa bedaine à Rio. Vous avez dit "privilège" ? 


UN PEU D’HISTOIRE, POUR CHANGER …

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LES COLONNES INFERNALES DE TURREAU

Mes lectures d’été vont vous paraître bien studieuses. Deux raisons m’ont amené à lire ce livre. D’abord, le prof d’histoire qui reste éveillé et qu’un ouvrage sur le drame vendéen ne pouvait qu’intéresser, ensuite il se trouve qu’il a été écrit par une excellente amie, Anne Rolland, dont j’admire la vivacité intellectuelle. En prime, il m’intéressait de savoir ce qu’il en avait été exactement de cet épisode de l’histoire de la Révolution française, notamment au moment de la Terreur, moi qui ai toujours eu le sentiment d’enseigner une version un peu trop officielle de la répression républicaine en Vendée. Evidemment, ce livre est un peu « documenté » et s’adresse aux férus d’histoire, bien qu’il soit parfaitement accessible et très bien écrit. Mais c’est avant tout un état des lieux sur les recherches d’une historienne rigoureuse.

La question principale que je me posais et à laquelle j’étais incapable de répondre était : « Y a-t-il vraiment eu une tentative de génocide de la population vendéenne ? »

C’est aussi l’une des préoccupations de l’auteure. Mais c’est aussi une vendéenne dans l’âme. Ses recherches vont-elles être partiales ? La réserve tombe tout de suite : nous sommes en face d’un travail parfaitement honnête et sans parti-pris, entièrement fondé sur des documents eux-mêmes indiscutables. La rigueur fait partie de la méthode, on n’y déroge pas pour se faire plaisir. L’intérêt de cet ouvrage réside aussi dans le tableau très fouillé qu’il dresse d’une époque, de ses acteurs locaux ou nationaux, des conditions matérielles, de la réalité d’un pouvoir politique encore instable… et qui permet de mieux comprendre ou d’approcher ce qui s’est réellement passé.

Anne Rolland passe en revue les multiples aspects de cette guerre civile, car c’en est une : qui sont les soldats de la Terreur, avec leur mentalité, leurs représentations mentales, leurs peurs, leurs difficultés, leurs conditions de vie souvent épouvantables ; pourquoi les « colonnes » imaginées par Turreau, qui vont conduire à un paroxysme de violence, n’ont jamais réellement rempli leur objectif ; combien y a-t-il eu exactement de « colonnes » et quels contingents elles ont mobilisé ; comment on compte les morts (ou pas) et on rend des comptes avec les exagérations et les approximations d’officiers au gré des besoins politiques ou militaires de leur commandement.

Elle analyse avec minutie le système des colonnes à travers les stratégies militaires et le « plan Turreau » pour observer son application dans la réalité, la réalité de l’armée républicaine, souvent sans uniforme, mal armée, aux effectifs souvent fantaisistes. Le « théâtre vendéen » lui-même présente un décor de « mauvais chemins », un labyrinthe où se perdent les troupes, propice à la guerrilla, bref une sale guerre qui génère tout un cortège de tueries, de massacres de part et d’autre.

Elle nous présente aussi les hommes, ces généraux de l’armée de l’Ouest, l’aventure que celle-ci peut représenter pour eux, entre goût de la guerre et choix politiques, les querelles qui les divisent, les rapports d’autorité entre eux et avec le pouvoir central, la place qu’occupe Turreau qui a laissé son nom aux « colonnes » pour l’Histoire. Ils commandent une armée de « nu-pieds », mal nourrie, manquant en permanence de munitions, confrontée à de redoutables difficultés de logistique. On découvre que la guerre qui est menée est encore une guerre archaïque, avec une armée manquant de pain et obligée de vivre sur le « terrain » à l’ancienne en se livrant au pillage, et dont l’image de bravoure et de discipline qu’on veut en donner est souvent à cent lieues de ce qui se passe. Elle est confrontée à une « armée vendéenne » divisée par les rivalités de ses chefs, instable en nombre, qui opère par coups de mains, et qui n’arrive pas à prendre le dessus non plus.

Au final, il n’y a pas eu de « génocide », au sens d’une volonté affirmée d’exterminer une population par des moyens concordants et constants. Par contre, il y a bien eu des massacres et des tueries, des villages brûlés, et des accès de violence inouïe. C’est le type même de la « sale guerre ». Comme conclut Anne Rolland, « la Vendée militaire au temps des colonnes permet une histoire en creux de l’Etat révolutionnaire sous la Terreur, confronté à une insurrection populaire dont le sens et la maîtrise lui échappent durant de longs mois ». Les colonnes apparaissent comme « un système de guerre dans l’impasse, f    aute d’un Etat fort, d’une stratégie claire et d’une politique cohérente à Paris comme en province. » Et Turreau apparait pour ce qu’il est : plus qu’un militaire, avant tout un politique et d’ailleurs il sera peu souvent sur le terrain. Ce qui fait la particularité du conflit vendéen tient dans la part importante de l’idéologie et la diabolisation de l’ennemi qui conduit à l’extrême violence contre les populations civiles où soldats et non-combattants ne sont plus distingués. La « Vendée militaire » est bien une guerre civile. Elle n’a pas fait les 300 000 morts généralement avancés par les Vendéens mais plus probablement 150 000 victimes. Et c’est encore beaucoup.

Au demeurant, un livre technique mais qui sait rester passionnant. Les nombreux angles d’analyse en font tout l’intérêt par les recoupements qu’ils permettent, le tout à partir des documents d’archives existants.

Avis aux amateurs d’histoire avec un « H ».

Anne Rolland-Boulestreau – Les colonnes infernales (Violence et guerre civile en Vendée militaire, 1794-1795) – Fayard Histoire.

Anne Rolland est maitre de conférence à l’Université catholique de l’Ouest.


C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

Machiavel

 

UN PLAN MACHIAVELIQUE

Un peu d’histoire.

Nicolas Machiavel, homme de la Renaissance,  était un philosophe, un homme politique et un diplomate. Mais aussi un poète et un stratège. Né à Florence, ville des Médicis, il connut la dictature du dominicain Savonarole avant de commencer une carrière politique. Envoyé successivement à la cour pontificale de César Borgia, à la cour de Louis XII en France et encore auprès de l’empereur du Saint Empire Romain Germanique, il fait l’expérience de tous les usages de ces milieux où le complot est quotidien. Il réorganise l’armée florentine mais ne peut empêcher le retour des Médicis. Il est exilé parce qu’il est soupçonné d’avoir participé à un nouveau complot. Arrêté et torturé, il se retire dans sa propriété où il rédige « le Prince » : il y dresse le portrait philosophique du « Prince », celui qui gouverne, en s’appuyant sur son expérience, sa grande connaissance des hommes au pouvoir à son époque et sur sa culture humaniste et historique. Selon Machiavel, diriger, gouverner, c’est d’abord se faire craindre, ce qui suppose de ne pas s’embarrasser de trop de principes moraux. Ces derniers peuvent être utilisés quand ils servent le « Prince », mais au même titre que la violence, la ruse ou le mensonge.  La théorie politique de Machiavel est avant tout celle de l’adaptation et de l’habileté lucide, louvoyant entre vie et vertu afin de consolider dans la durée l’exercice du pouvoir.

Machiavélique veut dire perfide.

Avec le temps, les belles théories les plus complexes se réduisent souvent à leur plus simple expression. Aujourd'hui, un « plan machiavélique » est toujours la traduction d’un schéma perfide, dépourvu de sens moral, élaboré sans s’encombrer de scrupules selon une règle simple : la fin justifie les moyens.

L’actualité nous offre moult exemples d’agissements  qu’on pourrait qualifier de « machiavéliques », qu’il s’agisse de la manœuvre de Ségolène Royal sur le dossier de l’aéroport de Notre-Dame des Landes ou encore de sa piètre défense contre les accusations de « gabegie » dans sa gestion de la Région Poitou-Charentes. On pourrait en trouver aussi une belle illustration dans les méthodes utilisées par Hollande pour tenter d’imposer sa candidature en 2017, contre l’avis de 80% des Français !

 


A PAQUES … OU A LA TRINITE !

Tintin paques 2

 

Voilà une expression qui ne s’emploie plus guère, qui veut dire : « à une date inconnue », c’est-à-dire, par extension : jamais. Un exemple : Quand la courbe du chômage s’inversera-t-elle ? On peut répondre : « A Pâques ou à la Trinité ! »…

C’est curieux, comme interprétation parce que les dates de Pâques ou de la Trinité sont parfaitement connues. Il n'y aurait donc aucune raison de considérer qu'on parle d'une date indéterminée. Cela vaut bien une explication.  A la fin du XVIIe siècle, Lord Churchill, duc de Marlborough, l’ancêtre de Winston,  était le capitaine de l'armée britannique et, à ce poste, il mit plusieurs fois bel et bien la pâtée aux Français. En 1709, à l'époque de Louis XIV, il les affronta encore à la bataille de Malplaquet. Au cours de cette bataille, pour se moquer du capitaine anglais qu'ils croyaient mort, les Français écrivirent la chanson « Malbrough s'en va-t-en guerre ». Vous connaissez bien sûr les paroles et l’air : « Malbrough s'en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine,… Il reviendra-z-à Pâques, ou à la Trinité ! … La Trinité se passe, Malbrough ne revient pas. » L’expression est donc née de la chanson : il reviendra à Pâques ou à la Trinité, comme Malbrough, c'est-à-dire un jour peut-être ou bien jamais.

Pâques n’est jamais à la même date.

Si elle est connue à l’avance, voilà pourtant une fête chrétienne dont la date change tous les ans. Encore un problème de calendrier. Mais plusieurs explications se croisent. Auparavant, le peuple juif célébrait la fête de la « Pâque » pour commémorer la fin de l'esclavage et la sortie d'Égypte. A l'époque de Jésus-Christ, la date était fixée au 14 nizan, jour de la pleine lune de printemps. Cette date est dépendante du cycle lunaire (13 mois ou lunaisons) et non de notre actuel calendrier solaire en 12 mois. C’est le concile de Nicée, en 325, qui a souhaité faire coïncider la célébration de la résurrection du Christ avec le retour du printemps, le premier dimanche suivant la pleine lune après l'équinoxe de printemps. La définition précise du jour de Pâques fut établie par les pairs de l'Église, réunis par l'empereur Constantin : « Pâques est le dimanche qui suit le 14ème jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après.» Cela permettait aussi de christianiser les nombreuses fêtes païennes qui célébraient depuis longtemps cette résurrection de la nature. Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent comme l’Ascension, par exemple.

Astronomie et mathématique à la rescousse.

Cette définition a posé de redoutables problèmes de calcul astronomique et mathématique auxquels les savants se sont attelés dès le IVème siècle. Il faut attendre le VIème siècle pour qu'une méthode de calcul précise soit progressivement adoptée par les Églises. Comme on le sait, la Terre tourne autour du Soleil en un peu plus de 365 jours et le compte n'est pas rond, d'où les années bissextiles, tous les quatre ans, pour rectifier le décalage. Un tout petit décalage qui a entraîné, mille ans plus tard, une différence de dix jours entre le calendrier sur papier et le calendrier solaire. C’est pourquoi, en 1582, le pape Grégoire XIII a décidé de rattraper le retard en supprimant dix jours du calendrier.  Cette année-là, on est passé du 5 octobre au 15 octobre. Pour compliquer un peu plus les choses, les chrétiens orientaux,  en froid avec Rome depuis plusieurs siècles, n'ont pas adopté cette réforme, et ont préféré rester au calendrier julien, plus conforme selon eux au rythme des Écritures. Bien que ce soit la fête chrétienne la plus importante, les Pâques catholique et orthodoxe ne coïncident que rarement, marquant ainsi symboliquement la division des Églises. Ainsi, la fête de Pâques orthodoxe peut se célébrer soit en même temps que la catholique, comme ce fut le cas en 2014 et en 2017, soit une semaine après, comme en 2012 et en 2015, mais il arrive que ce soit jusqu'à cinq semaines après. Pâques tombe en mars ou en avril pour le culte romain mais jamais en mai ; en avril ou mai pour les orthodoxes mais jamais en mars.  

Les cloches de Pâques.

En ce dimanche de Pâques, il est une question que nous devions nous poser et sur laquelle nous mettre d’accord: cloche ou lapin? Parmi les différentes mythologies autour des Pâques, laquelle choisirons-nous pour nos enfants.

Après la messe du Jeudi Saint, veille de la mort de Jésus, les cloches se taisent, jusqu’au Gloria de la veillée pascale. La croyance serait apparu à la fin du XIIème siècle et serait liée au fait que Rome venait de faire interdire de sonner des cloches de métal. D’après la légende, les cloches déposent des oeufs dans les jardins en revenant de Rome où elles sont allées se faire bénir. Pour la commodité, et la gourmandise aussi, la matière des œufs s’est transformée en chocolat pour tous les goûts.

Le lapin de Pâques tire ses origines d’une légende allemande selon laquelle une femme trop pauvre pour acheter des chocolats à ses enfants aurait décoré des oeufs pour les cacher dans son jardin. Au matin, lorsque ses enfants se mirent en quête, ils auraient aperçu un lapin et crurent alors que c’était l’animal qui avait déposé les oeufs. A partir de ce jour, ils fabriquèrent un nid dans leur jardin chaque année espérant que le lapin viendrait y déposer des oeufs. Une fois qu’on a expliqué, on n’est pas plus avancé. Alors voici la synthèse de mon petit-fils : ce sont les cloches qui lâchent les œufs en passant, et ce sont les lapins qui les cachent dans le jardin ! Bien, tout le monde s’y retrouve !

Et la dimension commerciale.

La gourmandise est aussi affaire de commerce : cette année, plus de 15.000 tonnes de chocolat seront consommées autour de Pâques. Au total, le marché du chocolat de Pâques - qui est concentré sur cinq semaines - représente 300 millions d'euros de ventes en grande distribution, contre 725 millions pour Noël. Pâques reste, en effet, un moment incontournable pour les familles. Les œufs font partie du rituel pascal depuis le XIXe siècle grâce aux progrès réalisés dans l'affinage de la pâte de chocolat et la mise au point des premiers moules. « Les Français sont attachés au chocolat car il est le symbole du plaisir que l'on offre et que l'on est content de recevoir », explique le Syndicat du chocolat qui regroupe 81 entreprises du secteur. Pâques est aussi une fête familiale : 87% des consommateurs reçoivent ou sont invités par des proches à Pâques, selon Ferrero, leader du marché. Et des chasses aux œufs, pour petits et grands, sont organisées un peu partout, dans les parcs et jardins publics ou privés. Tout le monde y participe, croyants et non croyants. Question de tradition culturelle.

Ah oui, précisons, c’est quand même une fête chrétienne !

 


C’EST DIMANCHE, ON SE DETEND !

Tournoi entrer en lice

 

Le vocabulaire politique fourmille d’expressions venues des profondeurs de notre histoire. Je vous propose d’en passer quelques-unes en revue au gré de l’actualité, et comme l’Histoire est plutôt malmenée, ce sera l’occasion de rafraîchir quelques mémoires ou tout simplement d’instruire.

« ENTRER EN LICE »

Le monde politique bruit à droite comme à gauche à propos des primaires que l’on organise pour sélectionner les « hérauts » qui auront le privilège de porter les couleurs de leur camp pour la compétition présidentielle. Occupons-nous du cas de la droite et du centre, puisqu’à gauche on est empêtré dans des querelles de principe. Les prétendants sont nombreux, bien que tous n’aient pas encore fait connaître leur décision de participer. Tous ne sont pas encore « entrés en lice » !

Entrer en lice : l’expression vient du Moyen Age. Les Lices ont d’abord désigné les fortifications en bois qui ceinturaient les premiers châteaux forts. Ensuite, ces mêmes palissades ont servi à entourer les champs dans lesquels on organisait les tournois. Ils apparaissent au XIIème siècle et sont des reproductions codifiées des batailles qui permettent aux jeunes chevaliers de montrer leur savoir- faire et aux princes de renforcer leur vassalité. Le combat oppose d’abord des groupes de cavaliers armés de lances qui s’attaquent frontalement en se jetant les uns sur les autres. A partir du XIIIème siècle, le tournoi devient individuel pour permettre à l’aristocratie chevaleresque de se distinguer. C’est alors que la « joute » apparaît. Les « lices » deviennent une palissade séparant chacun des concurrents et forçant les chevaux à se faire face. L’enjeu est de désarçonner son adversaire par la puissance de la lance, face à un public friand du spectacle. Le tournoi devient une fête où le seigneur du lieu doit briller. Entrer en lice, c’est donc aborder le combat, en entrant dans l’espace où il se livre.

Aujourd’hui, l’expression a perduré : c’est s’engager dans une joute symbolique, un concours, une élection, un débat, une compétition… Les concurrents ainsi en lice se préparent à l’affrontement, à l’image des chevaliers des tournois.

 


FRONDEUR

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Le mot est à la mode depuis qu’une poignée de députés socialistes renâclent à soutenir la politique voulue par le chef de l’Etat, pourtant issu de leur parti. Mais ce n’est pas une nouveauté dans notre beau pays de France, où les habitants dignes descendants des Gaulois, aiment à se « coltiner ». La politique n’échappe pas à la règle, vous l’aurez remarqué.

« Frondeur » !

En 1650, « un vent de fronde a soufflé ce matin ; je crois qu’il gronde contre Mazarin » rapporte un libelle qui circulait à Paris. Ah ! Mazarin, ce cardinal-ministre d’Anne d’Autriche dirigeait la France pendant la minorité de Louis XIV. Le royaume connaissait des difficultés financières qui obligèrent le gouvernement à prendre des mesures sur le plan fiscal pour tenter de faire face. Il s’en suivit une période de troubles politiques de 1648 à 1653 qui ébranlèrent le trône, car derrière la révolte fiscale, se cachait les ambitions politiques du parlement qui pensait profiter de l’agitation pour augmenter ses pouvoirs.

Mais d’où vient le mot ?

C’est un conseiller au Parlement qui demanda à ses confrères d’imiter les « frondeurs », ces gamins de Paris qui s’attaquaient à coups de lance-pierres et prenaient la fuite devant les « gens d’armes » pour y revenir peu après, le champ devenu libre… 

Faire souffler un vent de fronde, c’est donc pousser à la contestation, à la critique, voire à la révolte pour s’opposer à des projets ou à des lois.

Les socialistes n’ont rien inventé.

Sans faire de parallélisme avec le règne de Mazarin, il est amusant de constater que la Fronde prenait sa source dans le mécontentement fiscal. Il y aurait donc en France, aujourd’hui, deux types de frondes. Celle qui sévit à l’intérieur de la gauche et celle qui sourd de l’oppression fiscale que le pouvoir tente d’enrayer en faisant croire à des baisses d’impôts. Impossible à croire quand le rendement de l’IR augmente de 18 milliards d’euros.

 


UN PEU D’HISTOIRE

Crepes

LA CHANDELEUR

Le 2 février, 40 jours après Noël, c’est invariablement la « Chandeleur ».

Aujourd'hui, cette fête est associée aux crêpes que l'on cuisine à cette occasion. Dans mon enfance, c’était le branle-bas de combat dès le milieu de l’après-midi, car ma mère préparait la pâte pour qu’elle ait suffisamment le temps de « reposer ». Le temps fort avait lieu le soir, après dîner, dont les crêpes étaient le dessert. Nous avions alors grand plaisir à voir la dextérité de la cuisinière qui n’avait pas son pareil pour les faire sauter  dans la poêle et, exceptionnellement, nous devions chacun notre tour nous livrer au même exercice, non sans être muni d’une pièce dans la main, un petit Louis d’or en l’occurrence, sorti d’un tiroir à secret pour l’occasion, au nom d’une vieille tradition qui rapporte que les paysans avaient coutume de le faire en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche (un louis d'or pour les plus riches) afin d'attirer sur eux bonheur et prospérité... De plus, lorsqu'on cuisine la première crêpe, il est courant de la faire sauter plusieurs fois de suite afin de conjurer le mauvais sort pour l'année à venir. Que de superstitions !

Mais pourquoi fait-on des crêpes ce jour-là ?

C’est une tradition que l'on fait remonter à la coutume de distribuer des galettes aux pèlerins venant à Rome, ou peut-être pour se rappeler que la fin de l'hiver approche et que l'on a encore des réserves de nourriture. Mais en réalité, la « Chandeleur » est une fête chrétienne célébrée 40 jours après Noël. Le terme de Chandeleur vient de « fête des chandelles », expression traduite du latin festa candelarum. Il s'agit pour les fidèles de célébrer le fait que « Jésus est lumière », ainsi que la pureté de la vierge Marie. En effet, la Chandeleur commémore la présentation de Jésus au Temple, la tradition juive voulant que chaque premier né mâle de la famille soit amené au Temple 40 jours après sa naissance afin d'être consacré au seigneur. Cette durée de 40 jours correspond à la période durant laquelle les mères étaient considérées comme impures par la loi juive après leur accouchement, interdiction leur était donc faite de se rendre sur un lieu de culte. Une fois ce délai écoulé, les mères pouvaient se rendre au temple afin d'y effectuer un sacrifice animal et recouvrer ainsi leur pureté.

Ce que nous dit l’évangile de Luc.

Le jour où Marie et Joseph emmenèrent Jésus au Temple, un homme nommé Siméon y vint, poussé par l'Esprit Saint et la promesse qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Il y prit Jésus dans ses bras et dit « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations. Et gloire d'Israël, ton peuple ». C'est donc cet événement religieux précis que les fidèles se remémorent lors de la Chandeleur. Toutefois, il semble que cette fête ait des origines plus anciennes, et pourrait être, comme souvent dans le christianisme, la reprise d'un rite romain, les amburbiales, lié à la purification de la ville. Rite célébré par des processions au flambeau autour de Rome. La christianisation de ce rite païen serait l'oeuvre du pape Gélase 1er (en 494) ou de l'empereur Justinien (dans un édit de 542), les sources divergeant à ce sujet.

Célébration de la Chandeleur

Dans la religion catholique, la Chandeleur donnait lieu, dans toutes les paroisses, à une bénédiction des cierges, puis à une procession aux chandelles jusqu'à l'église où avait lieu une messe solennelle, cela afin de rappeler aux fidèles la montée de Joseph et Marie, portant Jésus au Temple. À l'issue de cette messe, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices selon les traditions locales ou nationales. Le rite semble être tombé en désuétude, peut-être faute de participants … Mais cette pratique associant fête des Lumières à la consommation d'un dessert « gras » se retrouve aussi dans la tradition juive qui consiste à manger des beignets lors de la fête de Hanoucca (fête des Lumières du judaïsme). Il n’en reste chez nous que le « dessert gras » que consomment croyants et non  croyants. Voilà comment un rite religieux, tout en perdant son sens, perdure et devient une « tradition ».

 


L’HORIZON INDEPASSABLE

                                     De gaulle

Demain nous commémorerons le 70ème anniversaire de l’appel du 18 juin 1940. Le Général De Gaulle entrait dans l’Histoire. Aujourd’hui, il se dit que le gaullisme est périmé. Ce serait bien dommage, mais je ne le pense pas. Il suffit pour s’en convaincre d’observer le nombre de manifestations du souvenir qui ont déjà eu lieu et auront lieu demain. Nostalgie ? Non, en aucun cas. Il s’agit d’abord d’honorer celui qui a rendu son honneur à notre pays en lui permettant d’être aux côtés des alliés au moment de la capitulation de l’Allemagne nazie. Mais c’est aussi faire œuvre de mémoire : l’exemple du Général est porteur de nombreuses leçons dans tous les domaines, de la philosophie politique et à la vision géopolitique, de la réflexion sur la manière de gouverner à la conception de la république, de l’ascèse individuelle à l’effort collectif.

La France doit beaucoup au Général De Gaulle. Pas seulement pour son rôle incontournable pendant la guerre pour préserver les intérêts de notre patrie, coordonner la résistance intérieure, organiser les forces de l’empire et faire vivre la « France libre ». Nous lui devons les institutions de la Vème République et la fin de l’instabilité gouvernementale. Il a été le bon gestionnaire des années de croissance qu’il a fait fructifier en restaurant la valeur de notre monnaie. Il a été un habile décolonisateur en sachant anticiper les évolutions, même si le drame de l’Algérie aura été à la fois la cause de son retour et la source de malentendus et de violences. Enfin, nous lui devons la réconciliation franco-allemande et après avoir dit non à la CED (Communauté européenne de Défense), les bases solides de la construction de l’Europe.

Le général de Gaulle a laissé dans notre paysage politique une double trace : une filiation partisane à travers la diversité de ses sigles (du RPF à l’UNR, au RPR et à l'UMP), et une image consensuelle de héros national, transcendant les clivages idéologiques. Au fil des années, la deuxième empreinte a effacé la première : la référence politicienne « gaulliste » doit cohabiter avec le « mythe gaullien », que d’aucuns qui ont tant combattu le grand homme revendiquent aujourd’hui en s’y référant… quand cela les arrange.

L'historien britannique Sudhir Hazareesingh le définit ainsi : « l'image du Général, remarque-t-il, cumule toutes les formes d'exemplarité : libérateur de la patrie, père fondateur de la République, éducateur civique, protecteur de la nation avec en prime, une touche de martyr, à la suite de son départ du pouvoir en 1969. Une autre vertu de cette image est sa capacité à concilier les contraires, et donc de pouvoir servir de référence aux attitudes politiques les plus diverses : l'affirmation d'un pouvoir fort, mais aussi la rébellion contre l'ordre établi, le conservatisme et l'audace réformatrice, le culte intransigeant de la « grandeur » et l'adaptation opportuniste aux circonstances… » Tout est dit.

Si le souvenir du Général resurgit aujourd'hui, la véritable cause en est probablement la crise économique, qui exacerbe les tensions : quand s'aggrave la crainte des sacrifices à venir, on se raccroche à l'image du décideur puissant et impartial, porteur d'un projet réconciliateur. Le Président de la République l’a bien compris, lui dont les racines politiques puisent aux sources du « père fondateur ».

 


AUSTERLITZ !

Austerlitz

Voici une petite page d'histoire.

Le 2 décembre 1805, un an jour pour jour après son sacre, l'empereur Napoléon 1er remporte à Austerlitz sa victoire la plus éclatante autour du petit village d’Austerlitz en Europe centrale au cours de la plus extraordinaire bataille des temps modernes. En quelques heures, sous un soleil hors saison, il vainc les deux autres empereurs, Alexandre 1er, tsar de Russie, et François II de Habsbourg, empereur romain germanique (ou empereur d'Allemagne). Avec sa « Grande Armée », Napoléon défait les deux plus puissantes armées du moment, faisant preuve d’une stratégie brillante qui deux siècles plus tard est encore enseignée dans les écoles militaires du monde entier, de Saint-Cyr à Sandhurst.

« Soldats ! Lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France. Là vous serez l’objet de mes tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie et il vous suffira de dire : j’étais à Austerlitz, pour qu’on vous réponde : Voilà un brave ! »  Napoléon Bonaparte.