HISTOIRE
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FAIRE PERDRE L’AMERIQUE !

Donald Trump

 

Qui osera dire à Trump ses quatre vérités ?

Il serait temps en effet que quelqu’un ose défier le « grand méchant » qui sévit à la Maison blanche. Dire aussi à la face du monde que tous les américains n’adhèrent pas aux vilaines actions de leur Président, et comme l’affirment des panneaux qui fleurissent au bord des routes empruntées par son vice-président : « nous n’avons pas voté Poutine ! ».

Un loser.

Les « compliments » ne manqueraient pas : d’abord rappeler que Trump est un loser aux multiples faillites, un monstre bouffi d’orgueil doublé d’un menteur compulsif, sans parler de sa vulgarité indigne du rang qu’il occupe. Les exemples ne manquent pas pour illustrer le propos. Le loser, c’est celui qui abandonne l’Afghanistan aux talibans, laissant à Biden le soin d’organiser un retrait dans des conditions catastrophiques ; c’est celui qui abandonne les accords qui permettaient de contrôler le nucléaire iranien ce qui a permis aux mollahs d’arriver au seuil de la création d’une bombe nucléaire ; c’est celui qui a fait ami-ami avec le dictateur Nord-Coréen sans rien obtenir de sa part sinon de poursuivre sa course à l’arme nucléaire et aujourd’hui de pactiser avec Moscou qui collabore à la réalisation des vecteurs nécessaires en échange de l’envoi de chair à canon sur le front ukrainien. Aujourd’hui, il trahit sans vergogne ses alliés pour se jeter dans les bras des Russes qui n’en demandaient pas tant.

Un traître.

Trump, c’est aussi celui qui foule aux pieds la Charte des Nations Unies en votant avec la Russie et la Corée du Nord une motion sur la paix en Ukraine qui ne mentionne pas la garantie de ses frontières, le principe intangible sur lequel a été bâtie l’ONU.

Trump c’est encore celui qui renie tous les principes fondamentaux de la démocratie américaine, à coups de décrets signés à grand spectacle de sa signature mégalomaniaque excédant ses pouvoirs et menaçant de destitution les juges qui osent se mettre en travers.

Un attardé mental.

Trump c’est l’attardé mental qui se croit encore au XIXème siècle, qui pense que la toute puissance permet de s’accaparer des territoires au mépris des populations qui les habitent, oubliant le principe sacré des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il se croit revenu au temps des prédateurs qui se taillaient des empires coloniaux par la force. C’est un formidable recul de la civilisation au profit de théories suprémacistes qui n’ont plus cours, mais malheureusement encore vivantes dans une partie de l’opinion américaine.

Un incompétent.

Trump c’est enfin un incompétent notoire qui ne voit dans l’économie qu’un tiroir-caisse et croit qu’avec des doits de douane on peut régler le problème de la dette colossale de son pays, dette d’ailleurs financée sur le dos du commerce mondial grâce à la suprématie du « roi-dollar ». Il ne voit pas qu’il mène son pays à la ruine, entraînant avec lui le reste de la planète : le protectionnisme provoque le ralentissement du commerce et des échanges, appelle des mesures de rétorsion, alimente l’inflation, freine la consommation et débouche sur la récession… et l’histoire nous enseigne que les surenchères peuvent conduire à la guerre.

Les derniers évènements nous montrent qu’il est entouré pour gouverner d’une bande d’amateurs, clique plus ou moins obscurantiste, Trump ayant préféré nommer des gens serviles plutôt que compétents, qui laissent fuiter dans une boucle de communication des informations stratégiques et dont les cv sont facilement accessibles sur internet comme un journal allemand l’a signalé.

Tout cela pourrait très mal finir.

La démocratie américaine est en grand danger et le pays pourrait sombrer dans la guerre civile si une contestation de la nouvelle administration prenait de l’ampleur. En attendant, ce sont des milliers d’américains ayant perdu leur emploi qui paient les pots cassés et l’horizon économique se bouche par la confusion qui règne. Le Groenland fait savoir que le vice-président Vance n’est pas le bienvenu sur son territoire, et les Canadiens remontés comme jamais multiplient les actions d’hostilité à l’égard des Etats-Unis. Donner la victoire à Poutine contre l’Ukraine serait une défaite de plus pour les Etats-Unis. Il ne fait pas bon être allié de l’Amérique et je ne voudrais pas être à la place des Taïwanais. Quant à l’Europe, elle serre les rangs et s’organise pour résister à l’ouragan et elle en a les moyens. Le mépris à son égard de l’administration Trump revient à se tirer une balle dans le pied : on ne se met pas à dos impunément un marché de 450 millions de consommateurs solvables. L’Europe n’est pas seule : l’Australie, le Canada, le Japon, la Corée du Sud la rejoignent en une sorte de front commun. Un monde peut s’organiser et vivre sans Trump.

La messe n’est pas dite, mais comment va réagir le matamore ?

 


SOYONS MEGA !

Euro

Make Europe Great Again !

L’offensive tous azimuts de Donald Trump s’en est prise aussi à l’Union européenne, accusée d’avoir été créée pour « emmerder » les Etats-Unis. Il lance une salve douanière à son encontre mais cible aussi l’Otan, ce qui inquiète nombre de nos partenaires dépendant de l’alliance pour le parapluie nucléaire. Un séisme qui réveille le vieux continent et provoque une prise de conscience. L’union européenne entend s’organiser pour faire face à la nouvelle donne. L’occasion pour elle de s’affirmer comme puissance économique et financière et comme puissance militaire pour assurer sa défense. « Make Europe Great Again » prend une tout autre signification que celle que voulaient lui donner les partis nationalistes réunis à Madrid dernièrement.

L’Europe, une puissance économique.

Donald Trump cible l’Union européenne, qu’il perçoit comme un rival économique majeur, et lance contre ses membres de lourdes taxes douanières. Or, en misant sur la croissance plutôt que la seule réglementation, l’Europe pourrait transformer cette confrontation en opportunité économique et financière. L'Union européenne est une puissance économique majeure : c'est un excédent commercial de 150 milliards d'euros en 2024 et une balance des paiements courants qui sera excédentaire de près de 600 milliards de dollars ; son PIB global nous met dans le trio de tête mondial ; c’est un espace où les taux d'intérêt sont nettement moins élevés que les taux américains avec un euro stable et protecteur. Le Président américain lui offre l’occasion de pivoter vers un modèle tourné vers la croissance, le point faible, plutôt que vers la réglementation, son péché mignon. C’est le moment de terminer l’union des marchés de capitaux pour faciliter les mouvements entre les partenaires de l’union, chantier entrepris et jamais terminé mais qu’il devient urgent de faire aboutir, notamment parce qu’il permettrait de drainer plus facilement l’énorme épargne des européens pour financer les projets collectifs et vers des investissements en faveur des pme-pmi, et enrayer l’hémorragie : l’Europe a beau détenir l’un des plus grands réservoirs d’épargne privée au monde, 300 milliards d’euros quittent le continent chaque année, principalement en direction des Etats-Unis, ce qu’oublie l’ineffable Donald. C’est aussi l’occasion pour elle d’accentuer ses échanges avec le reste du monde pour compenser la fermeture du marché américain. Le rapprochement avec l’Inde va dans ce sens, l’accord de libre-échange avec le Mercosur devient une nécessité et peut se révéler aussi bénéfique que celui avec le Canada.

L’Europe de la défense.

Il s’agit, dans l’urgence de la nouvelle donne géopolitique, de combler les dépendances et les lacunes du Vieux Continent. Celui-ci importe 78 % de ses achats de matériels militaires, dont les deux tiers des États-Unis, et la tendance s’est aggravée depuis la guerre en Ukraine. « Nous devons acheter davantage européen », plaidait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mardi, lors d’un discours à Copenhague. Cette préconisation se retrouve au cœur de l’instrument financier Safe, doté de 150 milliards d’euros, pour aider les États membres à accroître leurs investissements dans la défense. Ce dispositif, fondé sur des prêts de la Commission, financera des projets conjoints d’équipements réunissant plusieurs États membres (trois États au minimum) afin de dégager des économies d’échelle et de promouvoir l’interopérabilité, qui fait souvent défaut. Pour pouvoir en bénéficier, la Commission a retenu un seuil minimum de 65 % de composants d’origine européenne (y compris la Norvège et l’Ukraine). Les 35 % restants devraient venir d’un pays avec lequel l’UE a un accord de défense, comme le Japon ou la Corée du Sud, mais pas le Royaume-Uni pour l’instant. Dans cette même logique d’accélération, Ursula von der Leyen a proposé que la Commission passe elle-même des commandes groupées au nom des États membres, comme elle l’avait fait pour les achats de vaccins contre le Covid. Elle suggère d’établir pour ce faire un « mécanisme européen de ventes militaires », sur le modèle de ce qui existe aux États-Unis, où l’État constitue des stocks de matériels pour les revendre à l’exportation. La problématique est simple : 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour les défendre contre 140 millions de Russes qui n’ont pas pu vaincre 38 millions d’Ukrainiens. Mais il faudra à nouveau faire un emprunt commun. Outre l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou les pays Baltes, deux anciens membres du clan des pays « frugaux » s’y sont ralliés récemment en raison de la menace croissante de la Russie : le Danemark et la Finlande. Les Pays-Bas et la Suède, eux, y restent opposés. La balance pourrait basculer en fonction de la position du futur chancelier allemand, Friedrich Merz qui, avant même son arrivée à la Chancellerie, a converti son pays à la dépense publique d’autant plus que, avec les sociaux-démocrates et les centristes, les trois partis qui composent la majorité au Parlement européen sont désormais favorables à un nouvel emprunt mutualisé.

En parallèle, la France mène une action pour organiser, avec une trentaine d’états volontaires, une force susceptible de garantir un cessez-le-feu en Ukraine. Quand les Européens veulent, les Européens peuvent.

Plus Donald Trump s'attaque à l'Europe, et plus il la rend « great again ».

Les craintes de récession ou de stagflation aux États-Unis, les perspectives sur la Bourse, les actions à acheter ou vendre, ont conduit les membres de la Fed à revoir à la baisse leurs projections de croissance et d’inflation, accentuant ainsi l’incertitude sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Cette incertitude est renforcée par la politique commerciale de Donald Trump. Dans ce contexte, FedEx a lancé un signal d’alerte en révisant à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires, évoquant une demande affaiblie et un environnement économique incertain. Un signal inquiétant de la part d’un acteur souvent vu comme le thermomètre de l’activité économique aux États-Unis. Une perspective qui favoriserait encore plus L’Union européenne qui multiplie ses efforts pour relancer sa croissance.   

 


L’ALLEMAGNE MET LE PAQUET

Merz

 

Retournement de situation.

C'est un retournement de situation sans précédent et qui va changer le cours de l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe. En France, on a du mal à imaginer ce qui est en train de se passer en Allemagne. Les élections législatives ont eu lieu le 23 février, il y a à peine un mois. Et en moins d’un mois, le centre droit victorieux, la CDU-CSU, le centre gauche de Scholz défait et humilié, le SPD, et les Verts, sont déjà parvenus à un accord, sur un sujet essentiel : l'assouplissement de la limite, pourtant constitutionnelle, de la dette ! Chez nous, bien peu pariaient sur les chances de Merz, le futur nouveau chancelier, de parvenir à un tel résultat.

Un modèle démocratique à suivre.

Imaginez les Macronistes, les LR, le PS et les Verts se mettre d'accord en un mois pour sauver notre système de retraites...  Quand on voit à quel point la situation politique est bloquée en France et que les partis politiques sont incapables de se mettre d'accord sur des mesures pourtant essentielles pour le bien commun, on rêve du modèle d’outre-Rhin.

Une relance qui tombe à pic.

Le fait de faire sauter le verrou de la dette et de lancer un plan de 500 milliards d'euros, un premier plan, il y en aura d'autres, est une « révolution ». Ce premier plan vise les infrastructures, dans tous les domaines, du transport à l'énergie en passant par l'éducation et la protection du climat. La décision de l'Allemagne de s'endetter pour financer la défense et de nouvelles infrastructures profitera au pays mais aussi au reste de la zone euro. A l'heure où l'économie européenne risque de ralentir avec les droits de douane de Trump, c'est une mesure bienvenue.  

Et maintenant l'Allemagne doit aussi revoir ou relancer son business model qui est en crise. Le PIB allemand n’a quasiment pas progressé depuis 2019 et la production industrielle du pays, touchée par la hausse du prix de l'énergie à la suite de la guerre russe en Ukraine, a chuté de 17 %. L'agence de notation Fitch jugeait même que la croissance potentielle allemande était descendue à seulement 0,6 % par an. Il était donc grand temps de relancer la machine. L’Allemagne doit se réinventer.
Ses métiers clés ont été pillés par la Chine. Avec ce plan d'investissements dans les infrastructures et la défense, Friedrich Merz peut réussir à maintenir la structure de l'économie allemande basée sur l'industrie en remplaçant la Chine, un de ses grands clients, par de la dépense publique.  La croissance allemande pourrait atteindre 1 % en 2026, contre 0,5 % prévu auparavant. Les annonces de mercredi dernier sont « un électrochoc salutaire ». Ces dépenses publiques allemandes sont en effet particulièrement bienvenues aujourd'hui, au moment où Donald Trump s'apprête à frapper l'Europe de droits de douane qui risquent fort de ralentir l'activité économique à court terme. Dans ce contexte, la relance de l'Allemagne, seul pays qui peut dépenser autant, pourrait compenser une partie de l'activité perdue en raison du protectionnisme américain.

Consensus et ressources disponibles.

Alors que tous les commentateurs enterraient, prématurément, l'Allemagne, ce pays a deux atouts : le sens du consensus, ils viennent de le prouver, et des ressources financières quasi illimitées compte tenu de leur situation budgétaire et d'endettement. Et la décision du futur chancelier Friedrich Merz montre aussi que les Européens se réveillent, qu'ils agissent et sont capables de répondre à l'impérialisme américain. Les Européens sont en train de se dire que si le maintien de leur relation avec les Etats-Unis se révèle trop cher et trop risqué, le coût de l'indépendance vis-à-vis de Washington devient acceptable, mettant en échec le calcul de l'administration Trump qui pariaient que les Européens plieraient tellement ils sont dépendants des Etats-Unis et tellement le coût de la rupture serait élevé. La méfiance sur les F35 et les commandes remises en cause en est un signe évident.  

Il se pourrait bien finalement que les Européens aient pris conscience de leur puissance économique et se révèlent plus intelligents que Trump !     

 


RETAILLEAU OU LE RENOUVEAU DE LA DROITE.

Bruno Retailleau intérieur

 

Bruno Retailleau n’avait peut-être pas prévu de cumuler sa mission gouvernementale avec la campagne pour élire le Président du parti Les Républicains, mais s’il l’a fait c’est qu’il a pensé qu’il ne pouvait pas se dérober au moment où il suscite un immense espoir parmi les Français qui attendent que s’ouvre à nouveau un chemin pour la droite et le centre. Et les salles qui se remplissent à nouveau comme jamais avec toutes celles et tous ceux qui veulent lui manifester leur soutien doivent le conforter dans le choix qu’il a fait.

Entre cette campagne et son action au ministère, qui l’obligent à se dédoubler, le Ministre-candidat ne semble pas peiner. Tout au plus, avoue-t-il, il dort petitement et prend sur son temps personnel. Mais pas question pour lui de rogner sur ses engagements. Il est vrai, on sera vite rendu au 17 mai, et le fait de rencontrer une adhésion croissante à son action, qui se traduit pas son bien connu sourire en coin de satisfaction, lui donne l’énergie pour accomplir ce qu’il appelle « un marathon ». Et de l’énergie il lui en faut, car en même temps il faut « tenir » au gouvernement, y justifier sa place et rester ferme sur sa ligne politique. Rompu à toutes les disciplines, physiquement, il tiendra, aucune inquiétude là-dessus.

Si je le soutiens et plaide pour que nous soyons toujours plus nombreux à reprendre « la carte » pour assurer sa victoire, c’est parce que j’ai la conviction qu’il sera utile à notre pays en redonnant sa dimension de parti de gouvernement aux Républicains. La suite, il sera temps d’y penser le moment venu. Quand il affirme que le virus de la présidentielle ne le ronge pas, on peut le croire. Seules les circonstances et sa volonté d’agir guident sa trajectoire politique et il tient trop à conserver sa liberté d’action dans ce qu’il fait et dans ce qu’il est pour se laisser parasiter par une candidature hypothétique.

Par son action au ministère de l'Intérieur, il a soulevé un nouvel espoir. Il montre que quand on assume clairement ses convictions, on peut bousculer les lignes et obtenir de réelles avancées. On le voit sur les expulsions par arrêté ministériel qui ont augmenté de 180%. On le voit aussi avec le bras de fer qu’il mène avec l’Algérie. 

Au-delà, il est ce qu’il a toujours été, un homme de rassemblement et de dialogue. Il n’est pas anodin que des personnalités aussi différentes que Xavier Bertrand et David Lisnard le soutiennent. De nombreux parlementaires, Gérard Larcher en tête, et élus de tous niveaux ont rejoint son comité de soutien. Bruno est sur ses rails et ne comptez pas sur lui pour alimenter des polémiques intestines. Garder un œil sur la situation internationale lui paraît bien plus important, car si ce n’est pas vraiment dans son périmètre de responsabilités ministérielles, c’est dans celui d’un futur chef de parti. C’est ainsi qu’il a publiquement estimé que le premier responsable de la guerre en Ukraine, c’est Poutine, faisant ainsi écho à une déclaration de François Fillon beaucoup moins catégorique. Une marque de lucidité bienvenue et appréciée qui contribue à lui forger une stature nationale. Son pragmatisme face à la situation internationale dénote une absence de sectarisme et sa hauteur de vue : qu’il s’agisse du rôle du chef de l’Etat en Europe, du débat sur la capacité nucléaire de la France, ou de la confrontation avec le gouvernement algérien, il coche toutes les cases souhaitées par la plupart de nos compatriotes. Grâce à lui, la droite est en train de se redresser : avec lui, nous pouvons gagner à nouveau demain.

Aujourd’hui, nous devons être le plus nombreux possible à le soutenir.

Pour aider Bruno RETAILLEAU, nous devons adhérer aux Républicains pour le porter à la présidence du parti et ainsi lui donner la force d’agir. Président de parti, il sera plus libre et plus fort pour gagner de nouveaux combats au service de notre pays et de nos convictions. 

 


UN TOURBILLON DE FOLIE

Présidents outrés

Depuis son entrée en fonction officielle, la pluie de décrets présidentiels secoue les Etats-Unis en interne, provoque des tensions diplomatiques sur les cinq continents, et crée une atmosphère de crise perpétuelle alors que s’installe son Administration. Les coupes sombres du Doge, qui n’a rien de vénitien, mettant des milliers de fonctionnaires sur la touche, sans ménagement, contestées par les juges fédéraux, tout comme les décrets du Président qui dépassent les limites de ses compétences, jettent le pays dans la confusion.

L'inquiétude des marchés.

Asie, Europe, Wall Street : les marchés ploient face au déclenchement de la guerre commerciale voulue par Donald Trump. Loin de l’enthousiasme manifesté lors de l’élection du président américain avec son lot de promesses en matière de baisses d’impôts et de déréglementation en tout genre, les investisseurs ont été rattrapés par les craintes d’un retour au protectionnisme général, qui risque à terme de mettre à mal la croissance mondiale. Le chamboule-tout est accompagné de marches arrières puis de nouvelles menaces sans qu’on puisse en comprendre la mécanique décisionnaire. Les mesures qui devaient entrer en vigueur avec les nouveaux droits de douane de 25% qu’appliqueront les Etats-Unis aux produits importés du Canada et du Mexique ont été suspendues pour un mois, après une discussion avec ses homologues mexicain et canadien, et leurs mesures de rétorsion. La Chine est également concernée, avec une hausse de 10% des droits de douane appliqués à ses produits. Et l’Europe n’est pas en reste. Outre les mesures de rétorsion équivalentes que brandissent les pays concernés, ces décisions renchérissent mécaniquement les coûts de pans entiers de l’industrie américaine – automobile en tête – fortement importatrice de pièces détachées venues des pays ciblés, ce qui renchérira du même coup les prix des produits finaux vendus sur le marché américain. Selon les calculs de Goldman Sachs, les taxes douanières pourraient diminuer de 2% à 3% les prévisions de profits des entreprises américaines.

L'économie américaine tourne encore à un régime satisfaisant. Mais elle ralentit. Et Trump, président pourtant pro-business, est en train de créer un climat d'incertitude anxiogène qui commence à affecter la confiance des consommateurs et des chefs d'entreprise. Rappelons-nous qu'une grande partie de la croissance des dernières années a été alimentée par le "wealth effect", l'effet richesse lié à la hausse de la bourse. Et Trump est en train de casser son jouet.

L'ordre mondial chamboulé.

Après avoir bouleversé l’ordre mondial, les institutions américaines et les relations des Etats-Unis avec la plupart de leurs partenaires en seulement un mois et demi, Donald Trump ne compte pas ralentir la cadence : devant le Congrès américain, il a martelé sa volonté de poursuivre son jeu de chamboule-tout. Le président américain a vanté sa guerre commerciale, renouvelé ses revendications sur le canal de Panama et le Groenland, attaqué son prédécesseur, et insisté sur la guerre culturelle aux Etats-Unis. Alors que le relèvement des droits de douanes américaines fait vaciller les marchés et que les entreprises redoutent un effet inflationniste, il a reconnu que ses offensives commerciales contre de nombreux pays allaient causer « quelques perturbations ». Les experts redoutent surtout un choc majeur pour l’économie mondiale. L’histoire ne se répète pas, mais les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et la situation créée par Trump rappelle furieusement celle qui a produit la crise de 1929, quand Hoover a déclenché la guerre protectionniste.

Sa nouvelle connivence avec Poutine, qui jetterait l’Ukraine dans les bras du dictateur russe, l’épisode ignoble du bureau ovale où il s’en est pris avec Vance, à Zelenski venu pourtant avec de bonnes intentions, la suspension de l’aide américaine et l’arrêt du renseignement mis à la disposition de l’armée ukrainienne, le vote à l’ONU avec la Russie et la Corée du nord d’une résolution qui ne reconnait pas les frontières de l’état agressé, sont incompréhensibles et constituent une véritable trahison avec les alliés traditionnels des Etats-Unis.

Quelle boussole ?

Pour réagir efficacement aux multiples initiatives du président américain, il faudrait savoir où il veut aller. Il est temps de sortir de la trumpéfaction, cette forme de stupéfaction qui semblait s'être emparée des capitales européennes depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, et l’Europe réagit enfin. Il est urgent de savoir quelle est la vraie boussole de Trump. Certains avancent l’hypothèse de la création de l'environnement le plus favorable possible pour la Trump Organization - et donc la promotion immobilière. Ce qui expliquerait ses projets d'un Gaza transformé en Riviera et peut-être espère-t-il que l'empire Trump sera l'une des clés de la reconstruction de l'Ukraine.

Mais si vous avez écouté attentivement la dernière conférence de presse de Donald Trump, ce vendredi, vous aurez constaté que ce type n’est pas seulement imprévisible, il est totalement incohérent ! Sur le Canada, sur Gaza, sur la Russie, sur l’Iran, il se contredit, change d’avis, passe à autre chose, accuse ses prédécesseurs, ment grossièrement… La parole de l’Amérique est réduite à des mots sans suite, ce qui va générer, forcément, des catastrophes en chaine. Et pendant ce temps-là, Poutine bombarde l’Ukraine comme jamais… Et la vidéo de l’intervention de Claude Malhuret devant le Sénat français fait le buzz outre-Atlantique !

Il serait temps que le tourbillon de folie s’arrête et que les américains se réveillent.