HISTOIRE

POUR REFLECHIR ET POUR COMPRENDRE …..


                                                                              

 

A l'occasion du trentième anniversaire du magazine Mieux Vivre Votre Argent, deux de ses anciens rédacteurs en chef livrent leur analyse de la crise financière actuelle. Je les trouve très intéressants tous les deux et vous les livre pour alimenter votre réflexion personnelle.


Jean-Marc Sylvestre
Rédacteur en chef de Mieux Vivre Votre Argent de 1981 à 1983. Aujourd'hui, directeur adjoint de l'information de TF1 et LCI.

“Le retour au bon sens”

« Cette crise ramènera le monde au bon sens. Avec trois choses élémen­taires pour aborder l'avenir avec plus de sérénité et de sécurité.

La première porte sur les rendements. Ils ne peuvent être durablement supérieurs au taux de croissance des richesses produites. Certes, un investissement peut – sur un secteur particulier et pendant un laps de temps court – délivrer une rentabilité de rêve à plus de 15 %. Mais croire que ce rendement peut être durable relève de la naïveté ou, plus grave, de la complicité d'escroquerie.

La deuxième chose élémentaire, ce sont les limites de la gestion collective. Quand il s'est agi de produits simples et transparents, l'épargnant n'avait pas de raison de s'inquiéter. Mais quand on a commencé à lui proposer des «Sicav dynamiques au rendement supérieur grâce à une gestion de risque maîtrisée», il aurait dû s'émouvoir... La gestion collective a mis au point des produits hypersophistiqués dont le seul but était d'amortir et de dissimuler les risques. Elle a inventé d'appétissants mille-feuilles, mais qui ont conduit les fonds à la faillite et l'épargnant à la ruine. La gestion collective va devoir retrouver ses bases, sa simplicité, ses règles de prudence.

La troisième chose revient à ménager la responsabilité individuelle de l'épargnant. C'est à lui de mesurer ses risques en permanence. Il ne peut pas déléguer cette fonction à un opérateur dans lequel il n'a de toute façon plus confiance. Mais pour mesurer ses risques, il doit en être capable. Ce qui n'est pas garanti. Si l'épargnant se méfie à juste titre des produits collectifs, il va devoir se regrouper au sein d'associations de défense de l'épargnant. Les financiers de New York ou de Londres ont disjoncté parce qu'ils savaient contourner la réglementation, l'utiliser et même ils savaient déjouer les contrôles internes. Mais ils n'avaient aucun contre-pouvoir à l'extérieur de leur établissement. Le seul contre-pouvoir, c'est celui de l'épargnant. C'est d'ailleurs à lui de demander que les gendarmes des marchés fassent leur métier.

Le système financier n'a pas à faire de morale, il doit être performant et efficace, tandis que ses acteurs doivent avoir des comportements moraux et éthiques. Il faudra plus de bon sens, plus de régulation, moins de risques et plus de transparence. Un peu de morale en plus ne fera de mal à personne. »


François De Witt
Rédacteur en chef de Mieux Vivre Votre Argent de 1996 à 2003. Chroniqueur de France Info jusqu'en décembre dernier. Aujourd'hui, administrateur de l'Afer et président de l'association Finansol.

“Professionnalisez-vous !”

« En dehors d'une aversion sans doute historique au risque, que restera-t-il de la crise financière, puis de la tempête économique que nous traversons ? On nous dit, comme d'habitude dans de telles circonstances, que «rien ne sera plus comme avant», que les marchés fous des «dérivés» devront être encadrés... La crise pousse aussi à l'autocritique. N'a-t-on pas été «trop loin» (sous-entendu dans la voie de la spéculation) ? Les moralistes (qui abhorrent le risque) prennent leur revanche sur les cupides. Pour combien de temps, tout est là, car la cupidité est ancrée au fond de la psyché humaine.

Autant dire que le rebond aura lieu. Même si tous les placements à risques sont aujourd'hui vulnérables et sans visibilité. C'est vrai des actions, mais aussi des obligations, comme l'illustrent les taux d'intérêt astronomiques des émetteurs privés. C'est vrai aussi de l'immobilier, à ceci près que l'effondrement de la pierre papier n'est que le signe annonciateur de la lente baisse des prix de l'immobilier physique qui ne fait que commencer. C'est vrai, enfin, des matières premières, dont l'effondrement des cours a précédé la récession.

Alors que faire ? Il convient plus que jamais de répondre à la question de base : «Quel montant de mon patrimoine – 10, 20, 50 % – suis-je prêt à risquer en investissant sur des supports dont je ne connais pas d'avance la performance ?» Ensuite, il faut opérer un tri : d'un côté, les placements sans risque – livrets, épargne-logement, assurance vie en euros – et, de l'autre, tout ce qui reste. Y compris l'immobilier. Mais il faut éviter à tout prix de mélanger les genres comme le font les fonds à capital garanti ou les «profils» des contrats d'assurance vie. Troisième étape : identifier le type de risque qui convient à notre tempérament : notre appât du gain nous porte-t-il plutôt vers les obligations, vers les actions, vers les matières premières, vers l'immobilier ? Si aucun de ces «supports» ne vous ressemble, alors, de grâce, évitez tout placement à risques. Et, dans le cas contraire, professionnalisez-vous ! Vous n'en commettrez pas moins des erreurs, mais vous aurez aussi la satisfaction d'avoir fait quelques bons choix en toute connaissance de cause. »


                                                                                                                      



 


TOUT VA MAL…. L’ESPOIR RESTE PERMIS !

 


 Supermarché  Anpe                      

         

 Jean-Pierre RAFFARIN disait : « Quand vous êtes Premier Ministre, vous recevez chaque matin dix mauvaises nouvelles pour une seule de bonne… ». On imagine assez bien ce que peut vivre François FILLON avec la crise.

 

Exemple ...

 

Résistant à la morosité ambiante, la consommation des ménages a eu la bonne idée de progresser grâce à la baisse des prix, à la prime à la casse et aux soldes. Après un recul de 0,9% en décembre, les dépenses de consommation en produits manufacturés ont rebondi de 1,8% en janvier. C'est "un début d'année en fanfare pour la consommation !". Ce rebond touche en effet toutes les catégories de biens. Grâce aux soldes, les dépenses en textile-cuir ont notamment grimpé de 4,7%. Les dépenses en biens durables ont également progressé de 2,7% sous l’effet conjoint de la hausse des dépenses en biens d’équipement du logement (+3,0% en janvier après -3,1% en décembre) et du dynamisme des achats des ménages en automobiles (+2,8% après +1,9%), grâce à la prime à la casse. Le rebond de la consommation coïncide aussi avec l'apaisement des prix, l'inflation étant passée de 3,5% l'été dernier à moins de 1% en décembre. Même si cette désinflation n'est pas nettement ressentie par les ménages, elle leur a mécaniquement redonné du pouvoir d'achat, et donc une capacité à consommer. Au Ministère des Finances, on se garde de tout triomphalisme. Les chiffres de la consommation sont "encourageants" et constituent "une bonne nouvelle", mais "le contexte reste difficile… avec la situation qui continue de se dégrader sur le marché du travail, on ne s'attend pas à une poursuite de la hausse, mais plutôt à une stabilisation". La publication de l'Insee conforte toutefois le gouvernement "dans son diagnostic de la situation économique et sur le fait que le soutien doit aller prioritairement à l'investissement", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

 

Une bonne surprise qui ne permettra toutefois pas à la France d'éviter la récession cette année, malheureusement.

 

On n’aura guère eu le temps de se réjouir que, une nouvelle poussant l’autre, les chiffres de l’emploi tombent : patatras !

 

Le nombre de demandeurs d'emploi en France en catégorie 1, baromètre de référence, a explosé en janvier, progressant de 90.200 par rapport à décembre (+4,3%), pour s'établir à 2,204 millions, vient d’annoncer le ministère de l'Emploi.  Cette augmentation constitue un record, qui bat largement le précédent atteint en novembre dernier (+64.000). La hausse a touché davantage les hommes (+5,5%) que les femmes (+2,9%), et plus fortement les jeunes (+5,1%) que les 50 ans ou plus (+3,9%) ou les 25-49 ans (+4,1%). Elle affecte aussi les chômeurs de longue durée inscrits depuis au moins un an (+3,8%) et qui représentent environ un quart des inscrits en catégorie 1.

 

Cette dureté des chiffres ne doivent pourtant pas nous faire oublier que c’est le monde entier qui va mal. Et que dans ce tableau dramatique, la France n’est pas la plus mal lotie. L’Espagne et l’Allemagne connaissent un blocage encore plus fort. Maigre consolation. Et ce n’est pas fini !

 

Nous avons connu une crise aiguë du crédit. Comment en sortir, sinon en limitant le crédit. Il faut reconstituer une capacité financière. Comment faire, sinon en mettant de l’argent de côté. Il faut créer des emplois. Comment y parvenir, sinon en investissant dans l’industrie et les entreprises. Le plus important, aujourd’hui, c’est de reconstituer du capital, de la vraie richesse.

 

Au moins, nos gouvernants se sont-ils orientés dans ces directions ?  Justement : ils n’ont pas augmenté les taux d’intérêt, ils les ont même baissés ; ils ont soutenu les banques, évitant la panique populaire ; ils ont injecté des capitaux dans les circuits pour qu’ils ne s’assèchent pas….Il ne manque plus que la confiance. Elle reviendra dès qu’on sera sûr que tous les prêts insolvables n’empoisonneront plus les marchés, ce qui n’est pas encore tout-à-fait le cas. Les plans de relance, même s’ils n’ont pas été coordonnés autant que c’eût été souhaitable, ne peuvent pas rester sans effet sur l’emploi et le taux de chômage finira par se stabiliser. L’épargne croissante constatée en France comme en Europe offrira alors l’argent frais pour les investissements, facilitant le redémarrage.

 

N’oublions jamais que tout gouvernement marcherait sur une corde raide, avec d’un côté l’abîme de la crise et de l’autre le gouffre des déficits et de la dette. On peut reprocher à Nicolas SARKOZY le « saupoudrage » de ses mesures sociales. A condition de garder à l’esprit que c’est de l’argent que la France n’a pas « gagné » et qu’elle va donc emprunter ; que ces mesures profiteront tout de même à près de 15 millions de Français dont elles ne changeront pas la condition, mais à qui elles apporteront un coup de pouce. Et qu’elles vont plus loin en matière de pouvoir d’achat que celles du plan socialiste, ce que personne n’a relevé !

 

On peut aussi se féliciter d’avoir quelques abris contre la tourmente : un système de retraite et de santé qui maintient la tête des gens hors de l’eau et des projets gouvernementaux d’investissement qui produiront de la richesse au-delà de 2009.

 

Alors si Marx redevient à la mode, n’est-ce pas Olivier, il n’a pas été débarrassé des tares qui ont conduit le collectivisme qu’il préconise au totalitarisme. Si l’économie libérale rend les gens pauvres quand elle se grippe, le totalitarisme fait mieux : il les tue !


Comme quoi, il vaut mieux rester optimiste !


                                                          


LA PORTE ETROITE



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Le passage n’est pas large, en effet, pour le Président de la République dans sa négociation avec les partenaires sociaux. Il lui faudra trouver les bonnes mesures ponctuelles qui calment la revendication sur le pouvoir d’achat sans obérer l’avenir tout en nourrissant le débat sur la répartition de la richesse qui doit faire l’objet d’un débat en profondeur. Mais les finances de la France sont telles qu’il ne dispose que d’un fusil à un coup. Encore faut-il le tirer au bon moment, ce qui n’est pas facile, car tout le monde s’attend maintenant à une aggravation de la situation dans les tout prochains mois. L’année 2009 risque d’être longue.

 

Parmi les pistes évoquées par Nicolas SARKOZY lui-même et celles que les partenaires sociaux amèneront dans leur besace, il y a le bon grain et l’ivraie. C’est-à-dire les mesures utiles et celles dont les effets pervers annihileraient à court terme la satisfaction immédiate obtenue. Parmi celles-ci vient en premier la revalorisation du SMIC. Même significative, son impact sur le pouvoir d’achat serait plus psychologique que réelle et elle s’impose d’autant mois que l’inflation est en recul et que sa répercussion sur les salaires menacerait des milliers d’emplois dans les PME. De même toute prime immédiate (300 à 500€), même si elle serait souhaitable, n’est pas envisageable en raison de son coût et de la faible efficacité à en attendre sur la relance en dehors du très court terme. La baisse de la TVA n’est pas non plus souhaitable : soit elle est ciblée et soumise à l’accord des autres pays de l’Union (!!!!), soit elle est globale, et alors elle ne peut être que d’un point ou un point et demi, ce qui serait d’un faible impact sur les prix à la consommation et le pouvoir d’achat, avec en contrepartie un trou énorme dans les recettes de l’Etat. Le gouvernement ne pourra guère souscrire non plus à la demande du patronat de baisser les prélèvements obligatoires.

 

Il reste quelques bonnes idées qui peuvent soulager la difficulté de ceux qui perdent leur emploi, qui peuvent lutter contre la précarité tout en ménageant les emplois existants et préparant l’avenir. Ainsi, l’idée avancée par la CFDT de mettre en place un fonds d’investissement social, destiné à la qualification des salariés à temps partiel et des chômeurs, et à l’insertion des jeunes. Reste à trouver une solution pour abonder les 6 milliards qu’il nécessite, les intérêts des prêts aux banques étant loin de suffire. Plutôt que de suspendre les décisions prises lors de l’été 2007 (loi TEPA et autres), pourquoi ne pas faire appel à l’épargne privée volontaire sous forme d’une souscription nationale dont la forme est à trouver. On peut aussi envisager la hausse du niveau d’indemnisation du chômage partiel jusqu’à 80% du salaire net, et l’instauration d’une allocation d’insertion pour les jeunes n’ayant pas droit au chômage. On peut aussi penser à améliorer les chèques emplois services à destination des personnes âgées et des femmes seules. Tout cela peut venir s’ajouter aux amortisseurs déjà existants : assurance chômage, contrats de transition professionnelle, emplois aidés du plan de relance… On sait que le gouvernement pense à une réduction d’impôts en supprimant un tiers de la première tranche du barême. Cette mesure vise le bas des classes moyennes et son impact sera plus symbolique que réel.

 

Il restera aussi la mesure emblématique de l’interview du 5 février : la suppression de la taxe professionnelle. Peut-être le principe en sera-t-il acté, mais il serait étonnant que le Président nous dise par quoi elle sera remplacée dès maintenant. Et puis le grand chantier qu’il veut mener à bien d’ici la fin de l’année sur le pacte social qu’il souhaite voir s’établir autour de la répartition de la richesse produite entre actionnaires, investissements et salariés. Des gages sociaux, il peut en donner d’autres. On sait que Nicolas SARKOZY appelle les syndicats à la vigilance dans les entreprises pour qu’ils dénoncent les comportements « non vertueux » et qu’il n’est pas hostile à la mise en place d’un comité de suivi de la crise et des plans de relance en partenariat avec les acteurs sociaux.

 

Comme on le voit, la porte est étroite, mais le grain à moudre ne manque pas. Restons donc optimistes !

        

                                                                                           

           

         


EN ATTENDANT SARKO


 

Le Président intervient ce soir dans un contexte économique qui se dégrade rapidement. Les mauvaises nouvelles se multiplient : la bourse n’en finit pas de yoyoter, ce qui prouve quela crise financière n’est pas purgée, le nombre des chômeurs augmente maintenant à un rythme angoissant qui avoisine les 45 000 par mois. Les ménages touchés par la crise réduisent leur consommation et ceux qui ne le sont pas se réfugient dans l’épargne de précaution ce qui donne l’impression d’une paralysie économique avec un circuit du crédit qui tourne au ralenti, non pas faute d’argent mais de demande…

Comme le confirment les dernières prévisions du FMI comme les débats à Davos, les investisseurs et la grande majorité des acteurs économiques à travers le monde ne veulent plus voir que les mauvaises nouvelles, sombrant par là même dans le pessimisme le plus obscur.

Pourtant, de nombreuses lueurs d’espoir existent et surtout il est indispensable de prendre conscience qu’elles pourraient devenir de plus en plus lumineuses au cours de l’année 2009. Cette année devrait finalement consacrer une reconnexion de la plupart des grandeurs financières et nominales avec la réalité économique et tous les excès des dernières années devraient être corrigés au cours des prochains trimestres.

D’ailleurs, certaines corrections sont déjà apparues. C’est le cas de l’évolution du coût des matières premières. En effet, après avoir flambés au-delà du raisonnable, leurs cours reviennent vers des niveaux plus normaux avec un effet de balancier impressionnant qui les a fait passer d’une « flambée injustifiée » à « une décrue excessive ». Aussi est-il possible de tabler pour 2009 sur une stabilisation des cours de l’ensemble des matières premières autour de leurs niveaux de fin 2008, avec un baril de pétrole qui se stabiliserait autour des 50 dollars, ce qui constituera un avantage important pour l’ensemble des consommateurs.

C’est le cas aussi de l’inflation, comme l’a montré l’évolution récente des prix à la consommation, qui recule partout dans les pays développés, conférant par là même un peu plus de pouvoir d’achat aux ménages, en leur permettant surtout de réallouer leurs dépenses des produits énergétiques et alimentaires vers des biens manufacturés et des services à valeur ajoutée. Dans la mesure où les revenus des ménages ne se sont pas ajustés aux prix au cours des dernières années, ce sont désormais les prix qui s’ajustent à leurs revenus.

 

C’est le cas enfin des bulles immobilières non encore dégonflées comme en France qui vont désenfler nettement en 2009. Dans l’Hexagone, on peut s’attendre à une baisse des prix des logements anciens de l’ordre de 20 % d’ici le printemps 2010. En d’autres termes, nous retrouvons simplement la loi de l’offre et de la demande, dont l’ajustement s’opère soit par les prix, soit par les quantités, soit par les deux à la fois, comme c’est le cas aujourd’hui.

Mais cette reconnexion ne s’arrêtera pas aux matières premières, aux prix à la consommation et à l’immobilier.

Elle concernera également les taux d’intérêt payés par les Etats occidentaux sur leur dette. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à dix ans vont continuer d’augmenter en 2009, une manière de rappeler qu’un déficit budgétaire a un coût et qu’on finit toujours par payer les dérapages et la mauvaise gestion des deniers publics. Il faudra donc que la BCE abaisse ses taux directeurs au maximum.


Dans ce cadre, les placements monétaires seront de moins en moins bien rémunérés y compris dans la zone euro, ce qui permettra aux investisseurs de consacrer une nouvelle reconnexion : celle des cours boursiers vis-à-vis de la réalité économique car, dans leur recherche du meilleur placement, les investisseurs constateront rapidement que les cours immobiliers vont continuer de baisser en 2009, que les prix des matières premières vont rester faibles, que les cours obligataires vont baisser via la hausse des taux d’intérêt des obligations d’Etat à dix ans, et donc les rendements monétaires vont devenir très faibles.


PLAN EN PIECES


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Un plan de relance entre mauvaise foi et mensonge : c’est celui présenté par Martine AUBRY !

 

Un plan d'urgence socialiste, pas si urgent que cela...

Présenté le 21 janvier, ce plan intervient cinq mois après la faillite de Lehman Brothers, quatre mois après le débat sur la crise financière qui s'est tenu à l'Assemblée, trois mois après la présentation du plan de sécurisation du système financier, deux mois après la présentation du plan de relance du gouvernement et un mois après que ce plan de relance a commencé à être débattu devant l'Assemblée. 
C'est pas un peu tard ?

 

… dans lequel l’idéologie l’emporte sur la raison

Le plan de relance du parti socialiste est essentiellement tourné vers une relance de la consommation. Il consiste à distribuer de l’argent à tout le monde, sans contrepartie d’activité supplémentaire. Il s’agit là d’une véritable erreur économique.

La France a d’abord un problème de compétitivité. L’aide à la consommation, elle existe déjà et elle est importante : c’est la baisse des prix. L’inflation, en 2009, sera, dans notre pays, à un niveau historiquement bas et les salaires réels ont progressé au troisième trimestre de +1 %.

 

Au-delà du geste sympathique qui consisterait à faire un chèque de 500 euros aux Français (et cela ne serait possible qu’une seule fois), à augmenter le SMIC ou encore à baisser la TVA comme le proposent les socialistes, il convient de s’interroger sur les conséquences économiques :

- Un chèque anti-crise de 500€ ? ERREUR !
Ce chèque anti-crise irait non pas vers la consommation mais plutôt vers l’épargne, les Français inquiets pour leur avenir étant moins enclins à dépenser. Ou bien, ils dépenseront cette somme pour acheter des produits importés, ce qui dégraderait le déficit commercial.

- Baisser d'un point la TVA ? ERREUR !
Concernant la baisse d’un point de la TVA, il s’agit d’une mesure coûteuse sans réel impact sur le porte-monnaie des ménages. D’ailleurs aucun pays de la zone euro n’a retenu l’idée d’une baisse de la TVA. Et parmi les 27 de l’Union, le Royaume-Uni est le seul à l’avoir décidée. L’effondrement de sa consommation et son économie de services nous distingue des Britanniques. Pour l’heure, au premier mois de cette baisse de la TVA, les ventes de détail ont baissé outre-manche de 3,3%, soit la plus mauvaise performance depuis quatorze ans.

Augmenter le SMIC de 3% ? ERREUR !
Une telle hausse du SMIC, est  inadaptée et dangereuse pour l’emploi, car elle freinerait considérablement la compétitivité des entreprises déjà fragilisées par la crise. Dans le contexte actuel, c’est en réalité condamner des dizaines de milliers de salariés au chômage !
Et lorsque le Parti socialiste met en avant l’exemple de ce que José Luis Zapatero a fait en Espagne en doublant le salaire minimum, il oublie de préciser que celui-ci est de 600 euros, alors que le SMIC français s’élève à plus du double.

- Supprimer la loi PEPA ? ERREUR !
Par ailleurs, le plan de relance socialiste propose de supprimer les mesures fiscales adoptées à l’été 2007 (loi PEPA). C’est, en réalité, procéder à une augmentation des impôts de 11 milliards d’euros ! La gauche prétend vouloir donner du pouvoir d’achat en plus aux classes moyennes, et elle le finance par du pouvoir d’achat en moins pour les classes moyennes ! Comme l’a fait remarquer le premier Ministre dans sa réponse aux socialistes lors du débat sur la motion de censure déposée par l’opposition, que les socialistes précisent ce qu’ils veulent supprimer :
« Il serait socialement injuste de supprimer l’exonération des heures supplémentaires qui a bénéficié à 6 millions de foyers fiscaux modestes. Reprendre aux Français qui travaillent davantage les 3 milliards d’euros qui les récompensent serait inique. Supprimer le crédit d’impôt logement, au moment même où il faut compenser le tarissement du crédit immobilier et l’essoufflement du secteur du logement, ce serait totalement irresponsable. Enfin, supprimer l’exonération des successions et des donations, à l’heure où les familles sont soucieuses de s’entraider, ce serait injuste. »

- Augmenter le coût des licenciements ? ERREUR !

Autre défaut de ce plan, il propose d’augmenter le coût des licenciements dits boursiers. Martine Aubry (déjà elle) avait déjà mis en place cette mesure dans le cadre de la loi de modernisation sociale, sans pour autant que les plans sociaux ne diminuent.

- Geler les suppressions de postes dans la fonction publique ? ERREUR !
Enfin, le plan de relance des socialiste engage des dépenses qui seront durables pour notre économie et qui sont vouées à rendre impossible toute remise en ordre ultérieure de nos finances publiques. Et parmi ces dépenses, figure le gel des suppressions de postes dans la fonction publique. Et pourtant, il n’est pas un pays d’Europe, qu’il soit libéral ou qu’il socialiste, qui n’ait modernisé l’organisation de son Etat et qui n’ait réduit ses effectifs ! 30.000 emplois de plus dans la fonction publique, ce n’est pas un choix ponctuel pour répondre à la crise, c’est simplement un choix idéologique !
Sans réforme de l’état, sans révision de nos politiques publiques, nous n’arriverons jamais à rééquilibrer nos comptes ! Et par là même, nous n’arriverons pas à rétablir la confiance qui s’attache à la saine gestion de la France.

 

Ce plan d’un autre âge montre combien les socialistes ne sont pas en phase avec les réalités économique et n’ont pas changé d’idéologie. Certaines propositions que le PS met en avant sont judicieuses. Problème : le Gouvernement les a déjà mises en œuvre.

                                                

                                       

                                                                              

 


RELANCE ET COMMUNICATION

 

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Après les manifestations d’hier, importantes sans être exceptionnelles, que peut-on dire à tous ceux qui ont défilé aux côtés des professionnels de la contestation parce qu’ils sont réellement inquiets. Inquiets pour leur emploi, inquiets pour leur pouvoir d’achat, ils peuvent l’être à juste titre. On peut se contenter de leur dire la vérité : à savoir que la priorité du gouvernement c’est l’emploi, que c’est pour cette raison que le plan de relance privilégie l’investissement, que celui-ci vient seulement de finir son parcours législatif et que par conséquent il est un peu tôt de dire qu’il n’a pas produit d’effets. On pourrait aussi se répandre en lamentations pour stigmatiser un temps politique beaucoup trop long pour valider une décision, et en même temps revendiquer l’exigence démocratique : incohérent ! On peut aussi expliquer que le Gouvernement préfère mettre ses moyens disponibles sur l’investissement parce que ce choix est deux fois plus efficace que la relance par la consommation pour chaque euro dépensé et que nous n’avons malheureusement pas les mêmes marges de manœuvre que nos voisins après 30 ans de laxisme budgétaire tous gouvernements confondus.

 

Mais la vérité trop brutale peut tuer. Surtout quand la démagogie s’en mêle et que l’on fait croire aux Français qu’on pourrait continuer de puiser sans retenue dans une caisse vide, donc à crédit, pour saupoudrer des revenus artificiels, ou que l’on met sur le même niveau les milliards de garantie ou de prêts au système bancaire, et ceux que l’on devrait distribuer pour donner un supplément illusoire de pouvoir d’achat. On pourrait aussi dire à la gauche que nier la réalité, ne change pas la réalité. Bien que ces observations soient recevables, elles n’apportent pas de solution au problème posé : comment redonner confiance à ceux à qui le Président a dit qu’il serait le « Président du pouvoir d’achat ». La preuve ne pourra venir que par les faits et si nous réussissons à passer la crise en tenant le cap, « sans rien lâcher » comme le dit Eric WOERTH, les années 2011 et 2012 devraient voir la promesse se réaliser. Seulement avant qu’on en soit là, le temps va être long, car comme le dit le proverbe chinois : "quand les gros maigrissent, les maigres meurent !".

 

Alors, il faudra que Nicolas SARKOZY soit bien inspiré jeudi prochain pour faire comprendre qu’il fait face avec les moyens que ses prédécesseurs lui ont laissé, que les réformes n’ont qu’un seul but, celui de rétablir la solidité de la France et de son économie, et que la défense de l’emploi et le maintien de l’outil de production sont des enjeux bien plus importants en ce moment, que l’augmentation du pouvoir d’achat, déjà effective d’ailleurs, par la baisse de l’inflation et le complément qu’apporte les augmentations des minimas sociaux.

 

Il devra démontrer combien la poursuite des réformes, de toutes les réformes engagées, est nécessaire pour l’avenir, à court, moyen et long terme. Combien elles conditionnent notre niveau de vie et surtout celui de nos enfants. Combien elles sont nécessaires pour que la France tienne sa place à armes égales dans le concert européen et la concurrence mondiale.

Cela mérite bien un effort de mise à jour de notre administration, de rationalisation de notre système éducatif ou de santé, de modernisation de notre manière de rendre la justice, d'adaptation de nos comportements à la révolution verte qui s'ébranle au fur et à mesure que le Grenelle de l'environnement entre en application.

 

Enfin, on aimera qu’il rassure les Français en dénonçant les procès qui lui sont faits en « autoritarisme », qu’il n’a en rien limité les droits du parlement, la liberté des médias, l’indépendance de la justice. Et que ses projets sont à l’inverse. Non, les libertés ne sont pas menacées quand une loi permet un service minimum dans les transports ou d’accueil dans les écoles. Mais elles le sont par les « jusqu’auboutistes » de la grève et ceux qui prônent la prise du pouvoir par la « rue »…. Et aussi par ceux qui accompagnent de leurs discours de circonstance par pure posture politicienne.



                                                                                                              

 


 


L’OPPORTUNITE

                                                                                                    

Grenelle  

                                                                                  

La croissance verte, c’est une réalité. Mais il serait plus exact de dire que la mutation écologique de notre société sera à l’origine de la création de richesses. Des outils sont déjà en place comme le fonds doté de 400 millions d’euros sur 5 ans pour financer le développement du véhicule du futur, le biocarburant de 2ème génération et le stockage du CO2. De même un fonds de 330 millions sur 3 ans a été mis en place pour soutenir les projets de production de chaleur collective à partir d’énergies renouvelables. Comme l’a annoncé Jean-Louis BORLOO, l’effort et les investissements consentis pour la rénovation des bâtiments, les transports propres, les énergies renouvelables vont créer 200 000 emplois d’ici 2012.

                                                                  

Un vrai pactole pour la croissance : ce ne sont pas des emplois délocalisables, ce sont des industries qui importent peu de matières premières, avec une valeur ajoutée indéniable à en attendre.

                                                                      

L’ADEME verra son budget doubler en 3 ans, pour dépasser les 600 millions d’euros. Ce sera l’acteur principal de cette grande mutation verte. Une réelle opportunité à saisir pour participer à la lutte contre la récession.

                                                                     

                                                                       

                                                       

 

 


CE QUE ME DIT MA BOULE DE CRISTAL

                                                                                                         

Nuages noirs                                                                             

                                                                     

Le Président de la république ne ménage pas ses efforts et s’active à mettre en place rapidement tous les contre-feux possibles pour enrayer la crise économique qui succède à la crise financière. Et il a raison. De la rapidité d’intervention dépend l’extension du sinistre. Mais la crise que nous abordons en cette fin d’année, n’est pas née en octobre subitement. De nombreux signes avant-coureurs l’annonçaient. Si la France a été touchée un peu plus tard que ses voisins, c’est en raison de l’application de la loi TEPA qui a injecté près de 8 milliards d’euros dans les rouages.

                                                                                 

Mais le retournement conjoncturel de l’activité est bien antérieur à la crise financière récente et la plupart des pays développés étaient entrés en récession avant même le déclenchement de la crise du début septembre. A l’origine, cette dégradation s’expliquait largement par la fin du cycle de l’immobilier et par la hausse des prix des produits de base et le prélèvement qui en résultait sur le revenu disponible des ménages dans les pays consommateurs, avec la stagnation ou la baisse du pouvoir d’achat.

                                                                                                   

La crise financière a entraîné brutalement de fortes révisions en baisse des projets d’investissement industriel, un mouvement de déstockage important et au total il faut s’attendre à un net recul du PIB au quatrième trimestre 2008 et sans doute encore au premier trimestre 2009 dans les principaux pays de l’OCDE.

                                                                        

Le deuxième fait important du mois d’octobre est la prise de conscience de l’extension des tensions financières et du ralentissement économiques aux « pays émergents ». Cela a dissipé tout espoir de soutien des profits venant de ces régions et a contribué à la nouvelle vague de baisse des cours boursiers, mais du même coup, écarte à court terme toute menace d’un rebond des prix du pétrole et des matières premières. Il en résultera une accélération de la désinflation.

                                                                                   

Les plans gouvernementaux de soutien des banques et du crédit ont été décidés et mis en oeuvre rapidement et les Banques centrales ont très largement facilité l’accès à la liquidité pour les banques commerciales (et même pour les entreprises aux Etats-Unis). La détente des marchés monétaires suggère un tout début de normalisation. Mais les inquiétudes restent fortes et il faudra plusieurs mois pour stabiliser les marchés et pour absorber les chocs d’une rare violence que nous venons de connaître.

                                                               
La récession dans les pays développés était largement prévisible depuis plusieurs mois, ainsi que le ralentissement de croissance dans les pays émergents. La dimension de la crise financière du début de l’automne, la volatilité  rarement vue des valeurs d’actifs, la tension forte sur les marchés financiers conduisent à un recul du PIB dans les pays développés de l’ordre de un demi-point. Parallèlement, les pays émergents qui n’échappent pas à la tempête financière et doivent affronter un recul de leurs exportations, pourraient voir leur taux de croissance divisé par deux en 2009, y compris en Chine. Cette dernière étant confrontée par ailleurs à un problème de fiabilité de ses produits.

                                                                                          

La baisse du prix des matières premières est pour nos pays développés une première bonne nouvelle. Elle en entraîne une deuxième : l’inflation a aujourd’hui totalement disparu. Ce qui permet à la BCE de s’engager dans un cycle de baisse de ses taux d’intervention qui devrait l’amener à retrouver le point bas de 2% d’il ya trois ans. On peut penser que la Réserve fédérale américaine va s’en tenir durablement au taux actuel de 1%.  De ce fait, le scénario d’un enlisement durable «à la japonaise» est improbable pour l’Europe et les Etats-Unis. Les réactions des autorités publiques ont été immédiates, coordonnées et de grande ampleur et la correction de certains excès est engagée.

                                                                 

Mais nous n’échapperons pas à une remontée générale et significative du chômage et à un accroissement des besoins de financement publics d’au moins 1 à 2 points de PIB supplémentaires. La récession a commencé au troisième trimestre aux Etats-Unis et dès le printemps dernier dans la zone euro et au Japon. Elle s’annonce dure à la fin 2008. Après trois à quatre trimestres de contraction du PIB, la forte baisse du prix du pétrole, la baisse de l’inflation, la fin probable du recul de la construction de logements aux Etats-Unis et les injections de liquidités dans le système financier pourraient conduire à une stabilisation et à un rebond de l’économie à partir de l’été 2009. Cependant, cette reprise sera durablement bridée par le nécessaire effort de désendettement et de reconstitution du bilan de tous les acteurs économiques.

                                                                                
Après l’inévitable convalescence financière, le retour à une croissance positive et plus stable peut être envisagé à partir de 2010.

                                                              

Inch’ Allah !