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LA PORTE ETROITE



 Sarko relance 4                                                                       

 

Le passage n’est pas large, en effet, pour le Président de la République dans sa négociation avec les partenaires sociaux. Il lui faudra trouver les bonnes mesures ponctuelles qui calment la revendication sur le pouvoir d’achat sans obérer l’avenir tout en nourrissant le débat sur la répartition de la richesse qui doit faire l’objet d’un débat en profondeur. Mais les finances de la France sont telles qu’il ne dispose que d’un fusil à un coup. Encore faut-il le tirer au bon moment, ce qui n’est pas facile, car tout le monde s’attend maintenant à une aggravation de la situation dans les tout prochains mois. L’année 2009 risque d’être longue.

 

Parmi les pistes évoquées par Nicolas SARKOZY lui-même et celles que les partenaires sociaux amèneront dans leur besace, il y a le bon grain et l’ivraie. C’est-à-dire les mesures utiles et celles dont les effets pervers annihileraient à court terme la satisfaction immédiate obtenue. Parmi celles-ci vient en premier la revalorisation du SMIC. Même significative, son impact sur le pouvoir d’achat serait plus psychologique que réelle et elle s’impose d’autant mois que l’inflation est en recul et que sa répercussion sur les salaires menacerait des milliers d’emplois dans les PME. De même toute prime immédiate (300 à 500€), même si elle serait souhaitable, n’est pas envisageable en raison de son coût et de la faible efficacité à en attendre sur la relance en dehors du très court terme. La baisse de la TVA n’est pas non plus souhaitable : soit elle est ciblée et soumise à l’accord des autres pays de l’Union (!!!!), soit elle est globale, et alors elle ne peut être que d’un point ou un point et demi, ce qui serait d’un faible impact sur les prix à la consommation et le pouvoir d’achat, avec en contrepartie un trou énorme dans les recettes de l’Etat. Le gouvernement ne pourra guère souscrire non plus à la demande du patronat de baisser les prélèvements obligatoires.

 

Il reste quelques bonnes idées qui peuvent soulager la difficulté de ceux qui perdent leur emploi, qui peuvent lutter contre la précarité tout en ménageant les emplois existants et préparant l’avenir. Ainsi, l’idée avancée par la CFDT de mettre en place un fonds d’investissement social, destiné à la qualification des salariés à temps partiel et des chômeurs, et à l’insertion des jeunes. Reste à trouver une solution pour abonder les 6 milliards qu’il nécessite, les intérêts des prêts aux banques étant loin de suffire. Plutôt que de suspendre les décisions prises lors de l’été 2007 (loi TEPA et autres), pourquoi ne pas faire appel à l’épargne privée volontaire sous forme d’une souscription nationale dont la forme est à trouver. On peut aussi envisager la hausse du niveau d’indemnisation du chômage partiel jusqu’à 80% du salaire net, et l’instauration d’une allocation d’insertion pour les jeunes n’ayant pas droit au chômage. On peut aussi penser à améliorer les chèques emplois services à destination des personnes âgées et des femmes seules. Tout cela peut venir s’ajouter aux amortisseurs déjà existants : assurance chômage, contrats de transition professionnelle, emplois aidés du plan de relance… On sait que le gouvernement pense à une réduction d’impôts en supprimant un tiers de la première tranche du barême. Cette mesure vise le bas des classes moyennes et son impact sera plus symbolique que réel.

 

Il restera aussi la mesure emblématique de l’interview du 5 février : la suppression de la taxe professionnelle. Peut-être le principe en sera-t-il acté, mais il serait étonnant que le Président nous dise par quoi elle sera remplacée dès maintenant. Et puis le grand chantier qu’il veut mener à bien d’ici la fin de l’année sur le pacte social qu’il souhaite voir s’établir autour de la répartition de la richesse produite entre actionnaires, investissements et salariés. Des gages sociaux, il peut en donner d’autres. On sait que Nicolas SARKOZY appelle les syndicats à la vigilance dans les entreprises pour qu’ils dénoncent les comportements « non vertueux » et qu’il n’est pas hostile à la mise en place d’un comité de suivi de la crise et des plans de relance en partenariat avec les acteurs sociaux.

 

Comme on le voit, la porte est étroite, mais le grain à moudre ne manque pas. Restons donc optimistes !

        

                                                                                           

           

         

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