EN ATTENDANT SARKO
05 février 2009
Le Président intervient ce soir dans un contexte
économique qui se dégrade rapidement. Les mauvaises nouvelles se
multiplient : la bourse n’en finit pas de yoyoter, ce qui prouve quela
crise financière n’est pas purgée, le nombre des chômeurs augmente maintenant à
un rythme angoissant qui avoisine les 45 000 par mois. Les ménages touchés
par la crise réduisent leur consommation et ceux qui ne le sont pas se
réfugient dans l’épargne de précaution ce qui donne l’impression d’une
paralysie économique avec un circuit du crédit qui tourne au ralenti, non pas
faute d’argent mais de demande…
Comme le confirment les dernières
prévisions du FMI comme les débats à Davos, les investisseurs et la grande
majorité des acteurs économiques à travers le monde ne veulent plus voir que les
mauvaises nouvelles, sombrant par là même dans le pessimisme le plus obscur.
Pourtant, de nombreuses lueurs d’espoir existent et surtout il est
indispensable de prendre conscience qu’elles pourraient devenir de plus en plus
lumineuses au cours de l’année 2009. Cette année devrait finalement consacrer une reconnexion de la plupart des grandeurs
financières et nominales avec la réalité économique et tous les excès des
dernières années devraient être corrigés au cours des prochains trimestres.
D’ailleurs,
certaines corrections sont déjà apparues. C’est le cas de l’évolution du coût des
matières premières. En effet, après avoir flambés au-delà du raisonnable, leurs
cours reviennent vers des niveaux plus normaux avec un effet de balancier
impressionnant qui les a fait passer d’une « flambée injustifiée » à « une
décrue excessive ». Aussi est-il possible de tabler pour 2009 sur une
stabilisation des cours de l’ensemble des matières premières autour de leurs
niveaux de fin 2008, avec un baril de pétrole qui se stabiliserait autour des
50 dollars, ce qui constituera un avantage important pour l’ensemble des
consommateurs.
C’est le cas
aussi de l’inflation, comme l’a montré l’évolution récente des prix à la
consommation, qui recule partout dans les pays développés, conférant par là
même un peu plus de pouvoir d’achat aux ménages, en leur permettant surtout de
réallouer leurs dépenses des produits énergétiques et alimentaires vers des
biens manufacturés et des services à valeur ajoutée. Dans la mesure où les
revenus des ménages ne se sont pas ajustés aux prix au cours des dernières
années, ce sont désormais les prix qui s’ajustent à leurs revenus.
C’est le
cas enfin des
bulles immobilières non encore dégonflées comme en France qui vont désenfler
nettement en 2009. Dans l’Hexagone, on peut s’attendre à une baisse des prix
des logements anciens de l’ordre de 20 % d’ici le printemps 2010. En d’autres
termes, nous retrouvons simplement la loi de l’offre et de la demande, dont
l’ajustement s’opère soit par les prix, soit par les quantités, soit par les
deux à la fois, comme c’est le cas aujourd’hui.
Mais cette reconnexion ne s’arrêtera pas
aux matières premières, aux prix à la consommation et à l’immobilier.
Elle concernera également les taux
d’intérêt payés par les Etats occidentaux sur leur dette. Les taux d’intérêt
des obligations d’Etat à dix ans vont continuer d’augmenter en 2009, une
manière de rappeler qu’un déficit budgétaire a un coût et qu’on finit toujours
par payer les dérapages et la mauvaise gestion des deniers publics. Il faudra
donc que la BCE abaisse ses taux directeurs au maximum.
Dans ce cadre, les placements monétaires seront de moins en moins
bien rémunérés y compris dans la zone euro, ce qui permettra aux investisseurs
de consacrer une nouvelle reconnexion : celle des cours boursiers vis-à-vis
de la réalité économique car, dans leur recherche du meilleur placement, les
investisseurs constateront rapidement que les cours immobiliers vont continuer
de baisser en 2009, que les prix des matières premières vont rester faibles,
que les cours obligataires vont baisser via la hausse des taux d’intérêt des
obligations d’Etat à dix ans, et donc les rendements monétaires vont devenir
très faibles.
Bonne analyse de la situation économique Daniel.
Petits bémols de ma part : je pense que le cours des matières premières va continuer à baisser et que le cours du pétrole va s'approcher des 20 dollars.
Je ne crois pas non plus à une remontée des indices boursiers en 2009. Mon conseil : ne pas renforcer avant un CAC à 2200 Pts (il pourrait passer sous les 2000).
L'immobilier chutera en 2009, c'est certain et désirable...
Rédigé par : Lucien Martin | 06 février 2009 à 10:12