HISTOIRE
EPILOGUE
PARI SUR LA CROISSANCE VERTE

CE QUE ME DIT MA BOULE DE CRISTAL

                                                                                                         

Nuages noirs                                                                             

                                                                     

Le Président de la république ne ménage pas ses efforts et s’active à mettre en place rapidement tous les contre-feux possibles pour enrayer la crise économique qui succède à la crise financière. Et il a raison. De la rapidité d’intervention dépend l’extension du sinistre. Mais la crise que nous abordons en cette fin d’année, n’est pas née en octobre subitement. De nombreux signes avant-coureurs l’annonçaient. Si la France a été touchée un peu plus tard que ses voisins, c’est en raison de l’application de la loi TEPA qui a injecté près de 8 milliards d’euros dans les rouages.

                                                                                 

Mais le retournement conjoncturel de l’activité est bien antérieur à la crise financière récente et la plupart des pays développés étaient entrés en récession avant même le déclenchement de la crise du début septembre. A l’origine, cette dégradation s’expliquait largement par la fin du cycle de l’immobilier et par la hausse des prix des produits de base et le prélèvement qui en résultait sur le revenu disponible des ménages dans les pays consommateurs, avec la stagnation ou la baisse du pouvoir d’achat.

                                                                                                   

La crise financière a entraîné brutalement de fortes révisions en baisse des projets d’investissement industriel, un mouvement de déstockage important et au total il faut s’attendre à un net recul du PIB au quatrième trimestre 2008 et sans doute encore au premier trimestre 2009 dans les principaux pays de l’OCDE.

                                                                        

Le deuxième fait important du mois d’octobre est la prise de conscience de l’extension des tensions financières et du ralentissement économiques aux « pays émergents ». Cela a dissipé tout espoir de soutien des profits venant de ces régions et a contribué à la nouvelle vague de baisse des cours boursiers, mais du même coup, écarte à court terme toute menace d’un rebond des prix du pétrole et des matières premières. Il en résultera une accélération de la désinflation.

                                                                                   

Les plans gouvernementaux de soutien des banques et du crédit ont été décidés et mis en oeuvre rapidement et les Banques centrales ont très largement facilité l’accès à la liquidité pour les banques commerciales (et même pour les entreprises aux Etats-Unis). La détente des marchés monétaires suggère un tout début de normalisation. Mais les inquiétudes restent fortes et il faudra plusieurs mois pour stabiliser les marchés et pour absorber les chocs d’une rare violence que nous venons de connaître.

                                                               
La récession dans les pays développés était largement prévisible depuis plusieurs mois, ainsi que le ralentissement de croissance dans les pays émergents. La dimension de la crise financière du début de l’automne, la volatilité  rarement vue des valeurs d’actifs, la tension forte sur les marchés financiers conduisent à un recul du PIB dans les pays développés de l’ordre de un demi-point. Parallèlement, les pays émergents qui n’échappent pas à la tempête financière et doivent affronter un recul de leurs exportations, pourraient voir leur taux de croissance divisé par deux en 2009, y compris en Chine. Cette dernière étant confrontée par ailleurs à un problème de fiabilité de ses produits.

                                                                                          

La baisse du prix des matières premières est pour nos pays développés une première bonne nouvelle. Elle en entraîne une deuxième : l’inflation a aujourd’hui totalement disparu. Ce qui permet à la BCE de s’engager dans un cycle de baisse de ses taux d’intervention qui devrait l’amener à retrouver le point bas de 2% d’il ya trois ans. On peut penser que la Réserve fédérale américaine va s’en tenir durablement au taux actuel de 1%.  De ce fait, le scénario d’un enlisement durable «à la japonaise» est improbable pour l’Europe et les Etats-Unis. Les réactions des autorités publiques ont été immédiates, coordonnées et de grande ampleur et la correction de certains excès est engagée.

                                                                 

Mais nous n’échapperons pas à une remontée générale et significative du chômage et à un accroissement des besoins de financement publics d’au moins 1 à 2 points de PIB supplémentaires. La récession a commencé au troisième trimestre aux Etats-Unis et dès le printemps dernier dans la zone euro et au Japon. Elle s’annonce dure à la fin 2008. Après trois à quatre trimestres de contraction du PIB, la forte baisse du prix du pétrole, la baisse de l’inflation, la fin probable du recul de la construction de logements aux Etats-Unis et les injections de liquidités dans le système financier pourraient conduire à une stabilisation et à un rebond de l’économie à partir de l’été 2009. Cependant, cette reprise sera durablement bridée par le nécessaire effort de désendettement et de reconstitution du bilan de tous les acteurs économiques.

                                                                                
Après l’inévitable convalescence financière, le retour à une croissance positive et plus stable peut être envisagé à partir de 2010.

                                                              

Inch’ Allah !

                                                                              

                                                                                                  

                                                                               

Commentaires

Lucien Martin

Daniel, d'accord avec votre analyse, sauf sur l'impact de la loi TEPA qui nous aurait servi de ligne Maginot, ce fut de l'argent inutilement dépensé et qui nous serait bien utile désormais.
Vous ne parlez en revanche pas de l'aveuglement de nos gouvernants, en particulier du premier d'entre eux, qui voulait instaurer le crédit hypothécaire et qui a mis en place une déduction d'impôts sur les acquisitions immobilières.

Quel manque de clairvoyance, quelle erreur historique !
Toutes les personnes s'intéressant peu ou prou au sujet savaient que l'énorme bulle immobilière allait exploser, sauf nos dirigeants, aveuglés qu'ils sont par leurs courtisans.
Gouverner, c'est prévoir et non réagir, voilà une maxime que devrait méditer notre Président. Mais pour méditer, il faut arrêter de s'agiter...

PELOUIN

Attention,
Cette crise est avant une crise du crédit.Une crise de l'endettement.Surtout aux USA.Les Etats-unis ne sont pas prets de retrouver la croissance, même avec les mesures faites.Il faut avant tout purger les excès de dettes et de crédits.Cela prendra plusieurs années.

Lucien Martin

Il y a une seule cause à cette crise du crédit : l'envolée irrationnelle des prix de l'immobilier, encouragée par la cupidité des uns, le laissez-faire de certains et la vacuité des autres.
Surtout, que les politiques arrêtent toute aide à l'achat du logement, laissons la bulle se dégonfler (exploser ?).
Les français retrouveront ainsi du pouvoir d'achat qui pourra aller autre part que dans l'achat de parpaings.
Désolé pour ceux qui croyaient être assis sur un tas d'or mais il fallait vendre début 2007...

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