RELANCE ET COMMUNICATION
30 janvier 2009
Après les manifestations d’hier, importantes sans être
exceptionnelles, que peut-on dire à tous ceux qui ont défilé aux côtés des
professionnels de la contestation parce qu’ils sont réellement inquiets. Inquiets
pour leur emploi, inquiets pour leur pouvoir d’achat, ils peuvent l’être à juste
titre. On peut se contenter de leur dire la vérité : à savoir que la
priorité du gouvernement c’est l’emploi, que c’est pour cette raison que le
plan de relance privilégie l’investissement, que celui-ci vient seulement de finir
son parcours législatif et que par conséquent il est un peu tôt de dire qu’il n’a
pas produit d’effets. On pourrait aussi se répandre en lamentations pour
stigmatiser un temps politique beaucoup trop long pour valider une décision, et
en même temps revendiquer l’exigence démocratique : incohérent ! On peut
aussi expliquer que le Gouvernement préfère mettre ses moyens disponibles sur l’investissement
parce que ce choix est deux fois plus efficace que la relance par la consommation
pour chaque euro dépensé et que nous n’avons malheureusement pas les mêmes
marges de manœuvre que nos voisins après 30 ans de laxisme budgétaire tous
gouvernements confondus.
Mais la vérité trop brutale peut tuer. Surtout quand la
démagogie s’en mêle et que l’on fait croire aux Français qu’on pourrait
continuer de puiser sans retenue dans une caisse vide, donc à crédit, pour saupoudrer
des revenus artificiels, ou que l’on met sur le même niveau les milliards de
garantie ou de prêts au système bancaire, et ceux que l’on devrait distribuer
pour donner un supplément illusoire de pouvoir d’achat. On pourrait aussi dire à la gauche que nier la réalité, ne change pas la réalité. Bien que ces
observations soient recevables, elles n’apportent pas de solution au problème
posé : comment redonner confiance à ceux à qui le Président a dit qu’il
serait le « Président du pouvoir d’achat ». La preuve ne pourra venir
que par les faits et si nous réussissons à passer la crise en tenant le cap, « sans
rien lâcher » comme le dit Eric WOERTH, les années 2011 et 2012 devraient
voir la promesse se réaliser. Seulement avant qu’on en soit là, le temps va être
long, car comme le dit le proverbe chinois : "quand les gros maigrissent, les maigres meurent !".
Alors, il faudra que Nicolas SARKOZY soit bien inspiré jeudi
prochain pour faire comprendre qu’il fait face avec les moyens que ses
prédécesseurs lui ont laissé, que les réformes n’ont qu’un seul but, celui de
rétablir la solidité de la France et de son économie, et que la défense de l’emploi
et le maintien de l’outil de production sont des enjeux bien plus importants en
ce moment, que l’augmentation du pouvoir d’achat, déjà effective d’ailleurs,
par la baisse de l’inflation et le complément qu’apporte les augmentations des
minimas sociaux.
Il devra démontrer combien la poursuite des réformes, de toutes les
réformes engagées, est nécessaire pour l’avenir, à court, moyen et long terme.
Combien elles conditionnent notre niveau de vie et surtout celui de nos enfants.
Combien elles sont nécessaires pour que la France tienne sa place à armes
égales dans le concert européen et la concurrence mondiale.
Cela mérite bien un effort de mise à jour de notre
administration, de rationalisation de notre système éducatif ou de santé, de
modernisation de notre manière de rendre la justice, d'adaptation de nos comportements à la révolution verte qui s'ébranle au fur et à mesure que le Grenelle de l'environnement entre en application.
Enfin, on aimera qu’il rassure les Français en dénonçant les
procès qui lui sont faits en « autoritarisme », qu’il n’a en rien
limité les droits du parlement, la liberté des médias, l’indépendance de la
justice. Et que ses projets sont à l’inverse. Non, les libertés ne sont pas
menacées quand une loi permet un service minimum dans les transports ou d’accueil
dans les écoles. Mais elles le sont par les « jusqu’auboutistes » de
la grève et ceux qui prônent la prise du pouvoir par la « rue »….
Et aussi par ceux qui accompagnent de leurs discours de circonstance par pure
posture politicienne.
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