HISTOIRE

SOYONS MEGA !

Euro

Make Europe Great Again !

L’offensive tous azimuts de Donald Trump s’en est prise aussi à l’Union européenne, accusée d’avoir été créée pour « emmerder » les Etats-Unis. Il lance une salve douanière à son encontre mais cible aussi l’Otan, ce qui inquiète nombre de nos partenaires dépendant de l’alliance pour le parapluie nucléaire. Un séisme qui réveille le vieux continent et provoque une prise de conscience. L’union européenne entend s’organiser pour faire face à la nouvelle donne. L’occasion pour elle de s’affirmer comme puissance économique et financière et comme puissance militaire pour assurer sa défense. « Make Europe Great Again » prend une tout autre signification que celle que voulaient lui donner les partis nationalistes réunis à Madrid dernièrement.

L’Europe, une puissance économique.

Donald Trump cible l’Union européenne, qu’il perçoit comme un rival économique majeur, et lance contre ses membres de lourdes taxes douanières. Or, en misant sur la croissance plutôt que la seule réglementation, l’Europe pourrait transformer cette confrontation en opportunité économique et financière. L'Union européenne est une puissance économique majeure : c'est un excédent commercial de 150 milliards d'euros en 2024 et une balance des paiements courants qui sera excédentaire de près de 600 milliards de dollars ; son PIB global nous met dans le trio de tête mondial ; c’est un espace où les taux d'intérêt sont nettement moins élevés que les taux américains avec un euro stable et protecteur. Le Président américain lui offre l’occasion de pivoter vers un modèle tourné vers la croissance, le point faible, plutôt que vers la réglementation, son péché mignon. C’est le moment de terminer l’union des marchés de capitaux pour faciliter les mouvements entre les partenaires de l’union, chantier entrepris et jamais terminé mais qu’il devient urgent de faire aboutir, notamment parce qu’il permettrait de drainer plus facilement l’énorme épargne des européens pour financer les projets collectifs et vers des investissements en faveur des pme-pmi, et enrayer l’hémorragie : l’Europe a beau détenir l’un des plus grands réservoirs d’épargne privée au monde, 300 milliards d’euros quittent le continent chaque année, principalement en direction des Etats-Unis, ce qu’oublie l’ineffable Donald. C’est aussi l’occasion pour elle d’accentuer ses échanges avec le reste du monde pour compenser la fermeture du marché américain. Le rapprochement avec l’Inde va dans ce sens, l’accord de libre-échange avec le Mercosur devient une nécessité et peut se révéler aussi bénéfique que celui avec le Canada.

L’Europe de la défense.

Il s’agit, dans l’urgence de la nouvelle donne géopolitique, de combler les dépendances et les lacunes du Vieux Continent. Celui-ci importe 78 % de ses achats de matériels militaires, dont les deux tiers des États-Unis, et la tendance s’est aggravée depuis la guerre en Ukraine. « Nous devons acheter davantage européen », plaidait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mardi, lors d’un discours à Copenhague. Cette préconisation se retrouve au cœur de l’instrument financier Safe, doté de 150 milliards d’euros, pour aider les États membres à accroître leurs investissements dans la défense. Ce dispositif, fondé sur des prêts de la Commission, financera des projets conjoints d’équipements réunissant plusieurs États membres (trois États au minimum) afin de dégager des économies d’échelle et de promouvoir l’interopérabilité, qui fait souvent défaut. Pour pouvoir en bénéficier, la Commission a retenu un seuil minimum de 65 % de composants d’origine européenne (y compris la Norvège et l’Ukraine). Les 35 % restants devraient venir d’un pays avec lequel l’UE a un accord de défense, comme le Japon ou la Corée du Sud, mais pas le Royaume-Uni pour l’instant. Dans cette même logique d’accélération, Ursula von der Leyen a proposé que la Commission passe elle-même des commandes groupées au nom des États membres, comme elle l’avait fait pour les achats de vaccins contre le Covid. Elle suggère d’établir pour ce faire un « mécanisme européen de ventes militaires », sur le modèle de ce qui existe aux États-Unis, où l’État constitue des stocks de matériels pour les revendre à l’exportation. La problématique est simple : 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour les défendre contre 140 millions de Russes qui n’ont pas pu vaincre 38 millions d’Ukrainiens. Mais il faudra à nouveau faire un emprunt commun. Outre l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou les pays Baltes, deux anciens membres du clan des pays « frugaux » s’y sont ralliés récemment en raison de la menace croissante de la Russie : le Danemark et la Finlande. Les Pays-Bas et la Suède, eux, y restent opposés. La balance pourrait basculer en fonction de la position du futur chancelier allemand, Friedrich Merz qui, avant même son arrivée à la Chancellerie, a converti son pays à la dépense publique d’autant plus que, avec les sociaux-démocrates et les centristes, les trois partis qui composent la majorité au Parlement européen sont désormais favorables à un nouvel emprunt mutualisé.

En parallèle, la France mène une action pour organiser, avec une trentaine d’états volontaires, une force susceptible de garantir un cessez-le-feu en Ukraine. Quand les Européens veulent, les Européens peuvent.

Plus Donald Trump s'attaque à l'Europe, et plus il la rend « great again ».

Les craintes de récession ou de stagflation aux États-Unis, les perspectives sur la Bourse, les actions à acheter ou vendre, ont conduit les membres de la Fed à revoir à la baisse leurs projections de croissance et d’inflation, accentuant ainsi l’incertitude sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Cette incertitude est renforcée par la politique commerciale de Donald Trump. Dans ce contexte, FedEx a lancé un signal d’alerte en révisant à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires, évoquant une demande affaiblie et un environnement économique incertain. Un signal inquiétant de la part d’un acteur souvent vu comme le thermomètre de l’activité économique aux États-Unis. Une perspective qui favoriserait encore plus L’Union européenne qui multiplie ses efforts pour relancer sa croissance.   

 


L’ALLEMAGNE MET LE PAQUET

Merz

 

Retournement de situation.

C'est un retournement de situation sans précédent et qui va changer le cours de l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe. En France, on a du mal à imaginer ce qui est en train de se passer en Allemagne. Les élections législatives ont eu lieu le 23 février, il y a à peine un mois. Et en moins d’un mois, le centre droit victorieux, la CDU-CSU, le centre gauche de Scholz défait et humilié, le SPD, et les Verts, sont déjà parvenus à un accord, sur un sujet essentiel : l'assouplissement de la limite, pourtant constitutionnelle, de la dette ! Chez nous, bien peu pariaient sur les chances de Merz, le futur nouveau chancelier, de parvenir à un tel résultat.

Un modèle démocratique à suivre.

Imaginez les Macronistes, les LR, le PS et les Verts se mettre d'accord en un mois pour sauver notre système de retraites...  Quand on voit à quel point la situation politique est bloquée en France et que les partis politiques sont incapables de se mettre d'accord sur des mesures pourtant essentielles pour le bien commun, on rêve du modèle d’outre-Rhin.

Une relance qui tombe à pic.

Le fait de faire sauter le verrou de la dette et de lancer un plan de 500 milliards d'euros, un premier plan, il y en aura d'autres, est une « révolution ». Ce premier plan vise les infrastructures, dans tous les domaines, du transport à l'énergie en passant par l'éducation et la protection du climat. La décision de l'Allemagne de s'endetter pour financer la défense et de nouvelles infrastructures profitera au pays mais aussi au reste de la zone euro. A l'heure où l'économie européenne risque de ralentir avec les droits de douane de Trump, c'est une mesure bienvenue.  

Et maintenant l'Allemagne doit aussi revoir ou relancer son business model qui est en crise. Le PIB allemand n’a quasiment pas progressé depuis 2019 et la production industrielle du pays, touchée par la hausse du prix de l'énergie à la suite de la guerre russe en Ukraine, a chuté de 17 %. L'agence de notation Fitch jugeait même que la croissance potentielle allemande était descendue à seulement 0,6 % par an. Il était donc grand temps de relancer la machine. L’Allemagne doit se réinventer.
Ses métiers clés ont été pillés par la Chine. Avec ce plan d'investissements dans les infrastructures et la défense, Friedrich Merz peut réussir à maintenir la structure de l'économie allemande basée sur l'industrie en remplaçant la Chine, un de ses grands clients, par de la dépense publique.  La croissance allemande pourrait atteindre 1 % en 2026, contre 0,5 % prévu auparavant. Les annonces de mercredi dernier sont « un électrochoc salutaire ». Ces dépenses publiques allemandes sont en effet particulièrement bienvenues aujourd'hui, au moment où Donald Trump s'apprête à frapper l'Europe de droits de douane qui risquent fort de ralentir l'activité économique à court terme. Dans ce contexte, la relance de l'Allemagne, seul pays qui peut dépenser autant, pourrait compenser une partie de l'activité perdue en raison du protectionnisme américain.

Consensus et ressources disponibles.

Alors que tous les commentateurs enterraient, prématurément, l'Allemagne, ce pays a deux atouts : le sens du consensus, ils viennent de le prouver, et des ressources financières quasi illimitées compte tenu de leur situation budgétaire et d'endettement. Et la décision du futur chancelier Friedrich Merz montre aussi que les Européens se réveillent, qu'ils agissent et sont capables de répondre à l'impérialisme américain. Les Européens sont en train de se dire que si le maintien de leur relation avec les Etats-Unis se révèle trop cher et trop risqué, le coût de l'indépendance vis-à-vis de Washington devient acceptable, mettant en échec le calcul de l'administration Trump qui pariaient que les Européens plieraient tellement ils sont dépendants des Etats-Unis et tellement le coût de la rupture serait élevé. La méfiance sur les F35 et les commandes remises en cause en est un signe évident.  

Il se pourrait bien finalement que les Européens aient pris conscience de leur puissance économique et se révèlent plus intelligents que Trump !     

 


UN TOURBILLON DE FOLIE

Présidents outrés

Depuis son entrée en fonction officielle, la pluie de décrets présidentiels secoue les Etats-Unis en interne, provoque des tensions diplomatiques sur les cinq continents, et crée une atmosphère de crise perpétuelle alors que s’installe son Administration. Les coupes sombres du Doge, qui n’a rien de vénitien, mettant des milliers de fonctionnaires sur la touche, sans ménagement, contestées par les juges fédéraux, tout comme les décrets du Président qui dépassent les limites de ses compétences, jettent le pays dans la confusion.

L'inquiétude des marchés.

Asie, Europe, Wall Street : les marchés ploient face au déclenchement de la guerre commerciale voulue par Donald Trump. Loin de l’enthousiasme manifesté lors de l’élection du président américain avec son lot de promesses en matière de baisses d’impôts et de déréglementation en tout genre, les investisseurs ont été rattrapés par les craintes d’un retour au protectionnisme général, qui risque à terme de mettre à mal la croissance mondiale. Le chamboule-tout est accompagné de marches arrières puis de nouvelles menaces sans qu’on puisse en comprendre la mécanique décisionnaire. Les mesures qui devaient entrer en vigueur avec les nouveaux droits de douane de 25% qu’appliqueront les Etats-Unis aux produits importés du Canada et du Mexique ont été suspendues pour un mois, après une discussion avec ses homologues mexicain et canadien, et leurs mesures de rétorsion. La Chine est également concernée, avec une hausse de 10% des droits de douane appliqués à ses produits. Et l’Europe n’est pas en reste. Outre les mesures de rétorsion équivalentes que brandissent les pays concernés, ces décisions renchérissent mécaniquement les coûts de pans entiers de l’industrie américaine – automobile en tête – fortement importatrice de pièces détachées venues des pays ciblés, ce qui renchérira du même coup les prix des produits finaux vendus sur le marché américain. Selon les calculs de Goldman Sachs, les taxes douanières pourraient diminuer de 2% à 3% les prévisions de profits des entreprises américaines.

L'économie américaine tourne encore à un régime satisfaisant. Mais elle ralentit. Et Trump, président pourtant pro-business, est en train de créer un climat d'incertitude anxiogène qui commence à affecter la confiance des consommateurs et des chefs d'entreprise. Rappelons-nous qu'une grande partie de la croissance des dernières années a été alimentée par le "wealth effect", l'effet richesse lié à la hausse de la bourse. Et Trump est en train de casser son jouet.

L'ordre mondial chamboulé.

Après avoir bouleversé l’ordre mondial, les institutions américaines et les relations des Etats-Unis avec la plupart de leurs partenaires en seulement un mois et demi, Donald Trump ne compte pas ralentir la cadence : devant le Congrès américain, il a martelé sa volonté de poursuivre son jeu de chamboule-tout. Le président américain a vanté sa guerre commerciale, renouvelé ses revendications sur le canal de Panama et le Groenland, attaqué son prédécesseur, et insisté sur la guerre culturelle aux Etats-Unis. Alors que le relèvement des droits de douanes américaines fait vaciller les marchés et que les entreprises redoutent un effet inflationniste, il a reconnu que ses offensives commerciales contre de nombreux pays allaient causer « quelques perturbations ». Les experts redoutent surtout un choc majeur pour l’économie mondiale. L’histoire ne se répète pas, mais les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et la situation créée par Trump rappelle furieusement celle qui a produit la crise de 1929, quand Hoover a déclenché la guerre protectionniste.

Sa nouvelle connivence avec Poutine, qui jetterait l’Ukraine dans les bras du dictateur russe, l’épisode ignoble du bureau ovale où il s’en est pris avec Vance, à Zelenski venu pourtant avec de bonnes intentions, la suspension de l’aide américaine et l’arrêt du renseignement mis à la disposition de l’armée ukrainienne, le vote à l’ONU avec la Russie et la Corée du nord d’une résolution qui ne reconnait pas les frontières de l’état agressé, sont incompréhensibles et constituent une véritable trahison avec les alliés traditionnels des Etats-Unis.

Quelle boussole ?

Pour réagir efficacement aux multiples initiatives du président américain, il faudrait savoir où il veut aller. Il est temps de sortir de la trumpéfaction, cette forme de stupéfaction qui semblait s'être emparée des capitales européennes depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, et l’Europe réagit enfin. Il est urgent de savoir quelle est la vraie boussole de Trump. Certains avancent l’hypothèse de la création de l'environnement le plus favorable possible pour la Trump Organization - et donc la promotion immobilière. Ce qui expliquerait ses projets d'un Gaza transformé en Riviera et peut-être espère-t-il que l'empire Trump sera l'une des clés de la reconstruction de l'Ukraine.

Mais si vous avez écouté attentivement la dernière conférence de presse de Donald Trump, ce vendredi, vous aurez constaté que ce type n’est pas seulement imprévisible, il est totalement incohérent ! Sur le Canada, sur Gaza, sur la Russie, sur l’Iran, il se contredit, change d’avis, passe à autre chose, accuse ses prédécesseurs, ment grossièrement… La parole de l’Amérique est réduite à des mots sans suite, ce qui va générer, forcément, des catastrophes en chaine. Et pendant ce temps-là, Poutine bombarde l’Ukraine comme jamais… Et la vidéo de l’intervention de Claude Malhuret devant le Sénat français fait le buzz outre-Atlantique !

Il serait temps que le tourbillon de folie s’arrête et que les américains se réveillent.

 


RELEVER LA TÊTE OU DISPARAITRE

BCE 2

Comment faire face à Trump.

Depuis qu’il est élu, Trump se croit tout puissant, il décrète, il aboie, il insulte, il vitupère, il dégaine ses droits de douane, et il entreprend même de négocier tout seul avec Poutine, comme s’il était le maitre du monde.

Mais l'Amérique dispose-t-elle encore d'une puissance qui lui permet de rester maîtresse du jeu, alors que son nouveau président n'hésite plus à exprimer ses convoitises territoriales sur des pays amis ? Certes, le système économique global lui permet de régner sur l'économie mondiale, dans un cadre où la puissance du dollar impose aux partenaires de l'économie américaine le financement de ses déficits abyssaux. Mais les slogans ne suffisent pas pour maintenir les Etats-Unis en grande puissance industrielle. En effet, c’est une suprématie qui repose aujourd'hui sur une dette de plus de 30 000 milliards de dollars ! En dépit des propos menaçants de Donald Trump, cette réalité devrait pousser plus à une démarche de négociation qu'à un conflit commercial. La donne monétaire qui est installée, qui est construite sur la capacité d'émission dont dispose le Trésor américain, n'est envisageable que dans le cadre d'une entente entre les nations qui déterminent la structure des échanges de l'économie mondiale.

Dans un monde global, créanciers et débiteurs sont solidaires du même système : malgré les tensions entre les blocs, personne ne peut se passer du rôle du billet vert qui assure plus de 80 % des échanges internationaux. La peur du saut dans l'inconnu garantit la pérennité d'un édifice déséquilibré mais profitable à de nombreux acteurs, grâce à la dynamique des échanges dans une économie ouverte. Le protectionnisme et les barrières douanières peuvent ébranler l'édifice des échanges et tout remettre en cause.

Quant à la parité entre le dollar et l'euro, l'intégration des économies américaines et européennes est une réalité vivante où l'interaction des entreprises de chaque côté de l'Atlantique s'appuie aussi sur un sentiment de culture partagée. Toute action conflictuelle unilatérale est une menace pour les partenaires occidentaux par les incertitudes qu’elle engendre. Tout le monde y perdra. C’est pourquoi l'Europe ne pourra pas défendre une position de compromis raisonnable sans d’abord faire face fermement à la volonté de Donald Trump d'imposer un retour sans partage de la suprématie américaine.

Les Etats-Unis dans une seringue.

Le président américain a lancé les hostilités en imposant des droits de douane de 25% sur les produits importés du Canada et du Mexique et en rehaussant de 10% ceux venant de Chine, l’Europe suit avec sa dose de barrières douanières imposées. Une stratégie risquée pour l'économie américaine. La bataille ne fait que commencer et l’étendue de ses conséquences est encore imprévisible. Elle pourrait bien fragiliser le pays qui l’a déclenchée. En effet, à eux trois, le Mexique, la Chine et le Canada pèsent 43% des importations de marchandises aux États-Unis.

Les représailles n’ont pas tardé et l’Europe promet de répondre fermement. Dans ces conditions, les « tariffs » de Trump pourraient se retourner contre les consommateurs américains et les États-Unis finir par devoir payer au prix fort leur guerre commerciale, si celle-ci perdurait. Si les États-Unis affichent un fort déficit commercial c’est parce qu’ils consomment beaucoup, et plus qu’ils ne produisent. Cette politique de droits de douane apparaît donc aussi néfaste pour eux que pour leurs partenaires commerciaux, car elle ne permet ni de stimuler l’industrie, ni d’améliorer le solde commercial, pénalisant au passage les exportations autant qu’elle bride les importations des autres pays.

Ainsi, les nouveaux droits de douane pourraient entraîner une hausse de 0,7 point d’inflation sur le premier trimestre 2025 et ce à un moment où cette dernière est en phase de réaccélération. De plus, en taxant les importations, la demande de monnaies étrangères (peso mexicain, dollar canadien) baisse, ce qui fait monter le dollar américain. En parallèle, la hausse des prix due aux taxes pousserait la banque centrale américaine (la Fed) à augmenter ses taux d’intérêt, ce qui attirerait encore plus d’investisseurs vers le dollar. Résultat : un dollar plus fort rend les produits américains plus chers à l’étranger, ce qui nuit à leurs exportations. Pas facile, dans ces conditions, d’équilibrer la balance commerciale, même si les importations baissaient. Mais Trump est un dealer, pas un économiste.

L’Europe doit affirmer son leadership.

Nous connaissons le mode de fonctionnement du président américain : il est transactionnel. Il ne rechigne jamais à utiliser l’arme des droits de douane pour obtenir ce qu’il juge bon pour son pays dans d’autres domaines : sécurité, immigration, législation, territoire, diplomatie. C’est bien pourquoi il est essentiel de réaffirmer haut et fort ce que nous sommes. L’Union européenne est une grande démocratie, ce qui suppose le respect de ses lois et l’intangibilité de ses territoires. Ces points ne sont pas négociables.

Sur 1 500 milliards d’échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe, le déficit de la balance américaine tourne entre 150 et 200 milliards et non le double comme l’affirme la Maison-Blanche. Il est possible de réduire les déséquilibres. Après, la balance commerciale traduit aussi le choix des consommateurs. On ne peut pas forcer les Européens à acheter des voitures américaines s’ils préfèrent les allemandes ou les françaises, voire les asiatiques. N’oublions pas que, pour vingt-six des vingt-sept États membres (la France est à part), l’appartenance à l’Otan signifie la garantie, en dernier ressort, de la couverture américaine en matière de dissuasion nucléaire. Transposé à la logique transactionnelle, ceci a évidemment un prix. Il faut en tenir compte.

Cela dit, il est crucial d’augmenter la capacité de notre base industrielle de défense et les budgets d’armement. Sur ce point, il y a maintenant accord unanime. La pression de Trump est la bienvenue pour accélérer les choses. Pour l’Europe puissance, pour l’Europe souveraine et pour l’autonomie stratégique, il faut sortir de l’ambiguïté et affirmer notre leadership.

L’Europe a aussi tout pour réussir dans l’intelligence artificielle : les talents et les chercheurs parmi les meilleurs, un des plus grands réservoirs de données au monde, des infrastructures de data centers et de supercalculateurs. Et, désormais, grâce à un corpus de cinq grandes régulations (DMA, DSA, DGA, Data Act, AI Act), un seul marché numérique unifié et non plus vingt-sept. L’Union européenne vient de se donner les moyens de veiller à ce que nos milliards de données ne s’évaporent plus à notre insu, cet espace informationnel de 450 millions de consommateurs, une fois et demie le marché américain. Et cette régulation ne freine pas l’innovation, depuis que nous avons repris notre destin numérique en mains, contrairement à ce qu’affirment les Gafam, argument relayé par des « idiots utiles » à leur remorque. Mais par rapport aux États-Unis, il nous manque l’essentiel : un marché unique des capitaux, toujours inachevé, car il faut mobiliser des moyens très importants pour développer nos infrastructures numériques et accompagner nos start-up. L’Europe, avec son épargne abondante, en a les moyens.

Identité : la récré est terminée.

Avec l’élection de Trump, des deux côtés de l'Atlantique, la parenthèse du « consensus de Washington », cette illusion trentenaire selon laquelle la démocratie libérale s'imposerait sans effort dans le monde entier, et avec elle la paix, la prospérité et la liberté, vient de se fermer définitivement. Le moment est venu, pour nous, Français et Européens, de se battre. Non pas entre nous. Mais justement ensemble, pour ce que nous croyions acquis, et qui disparaît sous nos yeux : la paix sur le continent européen, qui s'obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre, et à en faire notre priorité collective. La prospérité, qui ne s'obtient pas à coups de dettes abyssales, de RTT, faux télétravail et arrêts maladie, retraite à 62 ans et subventions ; mais à coups d'efforts et de prises de risques ; de suppression de normes de plus en plus absurdes et étouffantes ; de «chasse au gaspi», aussi. La démarche de la Maison blanche de négocier dans notre dos avec Moscou, sur l’Ukraine, fait peser une sourde menace sur notre continent. Les conséquences sont potentiellement cataclysmiques pour nous : le risque d'abandon de l'Ukraine, au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle (d'où l'envoi de troupes nord-coréennes) - La naïveté de Trump est à cet égard insondable et confine à la bêtise immense qui l’habite-; la fragilisation de l'Otan et de ses partenaires (l'Europe comme le Japon) ; un cycle de protectionnisme mondial, annonciateur de guerres ; et, pour le pire, un antimodèle de conquête du pouvoir, basé sur l'intimidation, le mensonge, la violence. Et soyons certains que Trump et son féal Musk utiliseront tous les moyens pour faire exploser l’Union européenne, en s’appuyant sur les points d’appui que constituent des Orban ou des Meloni…

Reste l'injonction qui nous est adressée : battons-nous ! D'abord pour nous-même, ensuite pour notre pays, enfin avec nos alliés. De ce point de vue-là, l'élection de Donald Trump aura rendu un grand service aux nations occidentales ayant perdu le sens de l'effort. Remplaçons, vite, le logiciel de l'assistanat et la prime victimaire par l'exact inverse. Nous ne pouvons désormais compter que sur nous-mêmes. Personne ne viendra se battre à notre place. Personne ne paiera nos dettes à notre place. Personne ne protégera notre démocratie, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, notre civilisation, à notre place. Alors, oui,  comme Trump le répétait : «fight, fight, fight» !

 


LA POLITIQUE DU PIRE !

Comédie grecque

 

C’est évidemment la pire des politiques que Marine Le Pen a choisie en décidant de voter la censure du gouvernement Barnier « d’où qu’elle vienne ». Cette lourde responsabilité sera partagée par les députés de gauche, qui ont jugé « honteuse » la tentative de dernière minute de Michel Barnier de dissuader Marine Le Pen de voter la censure, mais qui s'apprêtent sans complexe (y compris un ancien président de la République) à associer leurs voix à celles du RN pour faire tomber le gouvernement. Ils commettent une faute grave, dont le pays n'aura pas fini de subir les conséquences. 

Spectacle affligeant.

On aurait pu penser que l'intérêt commun allait tout de même primer sur les petits calculs électoraux. Mais rien n’y a fait, même les concessions courageuses du premier Ministre. Le gouvernement Barnier devrait donc être censuré demain en fin d’après-midi. Nous voilà donc repartis pour une période d'instabilité qui sera forcément dévastatrice pour l'économie. Elle l’est déjà ! Elle aura son lot de conséquences politiques.  Ainsi, on apprend que Macron avait déjà commencé à tester des noms de Premier ministre et que les petites négociations avaient commencé alors que Barnier se débattait encore pour sauver ses budgets. Comme la dissolution de cette assemblée infernale, le mot n’est pas trop fort, n'est possible qu'en juillet 2025, soit on a un ou une nouveau/nouvelle Premier ministre qui tient jusque-là, soit on a des élections présidentielles anticipées. Sans oublier tous les rebondissements possibles et inimaginables. Le clou du spectacle c’est le numéro d’Eric Ciotti qui va joindre sa voix à l’extrême gauche pour censurer l’un de ses anciens compagnons : trahison méprisable et pitoyable !                  

Et le budget ?

Il ne faut pas oublier non plus l’essentiel : la France n’aura pas de budget 2025 voté avant le 31 décembre. Une loi spéciale sera votée et on fonctionnera avec le budget 2024. Donc il faut oublier les réformes : pas de surtaxes d'impôts sur les entreprises, pas de réductions des dépenses publiques, pas de nouvelles aides, comme celles prévues pour les agriculteurs. Les retraites seront revalorisées totalement, mais nous subirons des hausses des impôts sur les revenus puisque les barèmes ne changeront pas. Les économistes prévoient un déficit tout de même en baisse à 5,3% du PIB. Sauf si l'économie s'écroule encore plus, ce qui est le scénario le plus probable.      

Faut-il craindre une crise financière ?

Oui et non. Oui, car l’écart (« spread ») de taux par rapport à l'Allemagne va continuer à se dégrader. Et nous allons normalement dépasser les 1% de taux d'emprunt supplémentaire à 10 ans par rapport à l'Allemagne. Non, parce que nous sommes en période générale de désinflation et de baisse des taux en Europe et nous emprunterons certes plus cher que l'Allemagne, l'Espagne ou la Grèce mais à des taux encore historiquement faibles. C’est néanmoins des charges supplémentaires pour la dette. Et évidemment, on va avoir des répercussions sur la Bourse de Paris qui va continuer à se dégrader. Rappelons qu'elle est en baisse de 6% depuis le début de l'année alors que la bourse allemande est en hausse de 19% et les indices américains en hausse de 25 à 30%.   

Quid de la crise économique ?                  

La crise économique va s'accélérer à cause de l'irresponsabilité de nos élus. La France est déjà à l'arrêt : les consommateurs ne consomment plus, les entreprises n'investissent plus, les investisseurs étrangers se détournent de la France et on les comprend. Dans ce contexte, la censure est dramatique et irresponsable.

Marine Le Pen n’y gagne rien.

En dehors de la satisfaction d’avoir fait chanter le gouvernement, sa décision va être lourde de conséquence pour sa candidature à l’Elysée : les électeurs qui lui manquent et qu’elle pouvait gagner dans l’électorat de la Droite républicaine à force de respectabilité vont lui être définitivement hostiles avec la censure de Michel Barnier. Sans compter que vont s’interrompre les politiques qu’elle appelait de ses vœux comme le contrôle de l’immigration.

En plus d’être une escroc qui a détourné plus de 4 millions et demi d’euros du Parlement européen, ce qui a été largement démontré par son procès, Marine Le Pen a donc baissé le pouce devant Michel Barnier, qui lui demandait d'épargner son gouvernement en engageant lundi après-midi sa responsabilité sur le budget 2025 de la Sécurité sociale. Mais comme l'a taclé l'ancien ministre de l'Industrie, Roland Lescure, « Marine Le Pen n'est pas Jules César, c'est plutôt Machiavel au petit pied qui joue avec l'argent des Français. » Nul doute que la menace sur son inéligibilité a joué dans son changement de stratégie. Mais en misant sur la démission d’Emmanuel Macron, elle fait un pari douteux. Et la France dans tout ça ? Elle en fait peu de cas, car  contrairement à ce qu'elle proclame, l'intérêt des Français a pesé peu chose dans sa démarche. Car ils sont les dindons de la farce !

En attendant, on va encore avoir Lucie Castets qui va s'autoproclamer Première ministre et Mélenchon qui va se rêver Président, accrochez-vous pour ne pas craquer…           


MERCOSUR : OUI ET NON

Mercosur

 

Rien que parce que Mélenchon est contre la signature du traité, j’ai envie d’être pour. Mais ce n’est  pas le sujet.

Pour l’instant la France ne signe pas. 

C’est confirmé à la fois par Michel Barnier et par Emmanuel Macron. En l’état actuel de la situation en France, ils n’ont guère le choix. Ils veulent éviter de tomber dans le piège d’une colère agricole instrumentalisée visiblement par ceux qui croient qu’on peut prospérer tout seul à l’intérieur de nos frontières. Et comme les élections syndicales ont lieu au début de l’année prochaine, la FNSEA ne veut pas se faire doubler par les plus radicaux en étant trop conciliante face à un monde paysan qui a du mal à comprendre tous les enjeux : les promesses gouvernementales retardées par la dissolution et Barnier qui n’a pas de baguette magique, les mauvaises récoltes dans plusieurs filières, et les craintes d’une ouverture à la concurrence destructrice avec les pays d’Amérique latine. Tout ça fait beaucoup. Et pourtant !

Un peu de libre-échange contre le protectionnisme ambiant.

L’union européenne négocie depuis 1999, c’est-à-dire 25 ans, avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) et s’approche de son plus grand accord commercial jamais signé. C’est un marché de 700 millions de personnes, des échanges en plein essor, l’assurance d’une croissance pour l’UE… Mieux, elle a déjà une balance commerciale excédentaire avec ces pays que l’accord ne peut que renforcer. Si on peut comprendre que le contexte intérieur français n’est pas favorable, il n’en reste pas moins que faire échouer une telle occasion de développement est regrettable. Il y a dans notre pays, une tendance au rejet du libre-échange, exacerbée par la politisation outrancière de ceux qui idéologiquement y sont opposés et des populistes qui voudraient nous faire croire qu’on vit bien mieux tout seul dans son coin. On a eu la même levée de boucliers au moment du Ceta avec le Canada, qui s’avère aujourd’hui très bénéfique pour nos exportations agricoles.

De nombreuses raisons plaident en faveur de la signature du traité.

En voici quelques-unes.

Première raison : Après le retour de Trump qui a promis de dresser des barrières douanières aux produits européens sur le marché nord-américain, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec la Chine, l’Europe doit s’assurer de nouveaux débouchés extérieurs. L’accord avec le Mercosur présente une opportunité de desserrer ce double étau qu’il ne faut pas manquer.

Deuxième raison : car si nous ne signons pas, la Chine le fera à notre place et accentuera son offensive commerciale en Amérique du Sud. Au moment justement où l’Europe connaît un déclin continu de son excédent commercial avec le Mercosur au profit… de la Chine. 

Troisième raison : le traité permet de diversifier nos sources d’approvisionnement sur les minerais stratégiques pour l’industrie tels le cobalt, le graphite et le lithium. Là encore, c’est un moyen de se dégager de l’emprise chinoise.

Quatrième raison : notre balance commerciale française est excédentaire avec les pays du Mercosur que l’accord renforcera. En particulier, le vin, les spiritueux, les fromages et la poudre de lait seront les grands bénéficiaires, avec l’avantage de voir nos appellations d’origine contrôlée (56) enfin reconnues et respectées. De même, des industries comme l’automobile, la chimie, le luxe, les cosmétiques verront leurs exportations progresser.

Cinquième raison : il n’y aura pas de raz de marée des importations qui seront très limitées et encadrées par des clauses de sauvegarde. Par exemple pour la viande, le quota est fixé à 90 000 tonnes ce qui correspond à 1,2% de la consommation européenne. Comme d’habitude, ceux qui cherchent à affoler nos agriculteurs n’ont pas lu le traité et ceux qui commentent répètent comme des perroquets.

Cela dit, il y a de vraies raisons pour ne pas signer en l’état actuel.

Il faut s’assurer que toutes les conditions sont bien remplies : sur le plan sanitaire, le contrôle effectif de l’interdiction des importations non conformes aux normes européennes ; sur le plan sociétal, le respect des règles internationales (droits de l’Homme, convention OIT, etc…).  L’accord de Paris sur le climat doit être considéré comme une clause essentielle ainsi que le texte sur la prévention de la déforestation. Or, au moins ces deux derniers points ne sont pas finalisés. La Commission pourrait avoir besoin encore de quelques semaines, voire quelques mois avant d’aboutir. Donc l’accord ne sera probablement pas prêt pour le G20 de Rio. Ursula von der Leyen voudrait aller plus vite, ce qui favoriserait les exportations de l’industrie automobile allemande au moment où elle connait des difficultés, mais il ne faut pas confondre les intérêts allemands et ceux de l’Europe !

Protéger ceux qui doivent l’être.

Par ailleurs, le Mercosur va affecter négativement le revenu de certains de nos agriculteurs et il est impératif de leur apporter des compensations, le bon moment pour leur apporter un allègement de leurs charges fiscales et réglementaires en mettant fin à l’excès de normes européennes et à leur surtransposition en France. Afin de leur redonner de la compétitivité.

Comme on le voit, c’est encore du pain sur la planche pour le gouvernement de Michel Barnier.

 


LE SURSAUT COLLECTIF !

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Hier, Michel Barnier a profité de sa visite au musée de la « grande guerre » de Meaux pour appeler les Français au « sursaut collectif », se servant de la « bataille de la Marne » comme exemple.

Se battre.

En effet, le moment est venu pour nous Français, de nous battre et de sortir de la léthargie pour les uns, des guerres pricrocholines pour les autres. Nous battre pour la prospérité qui ne s’obtient pas en creusant une dette abyssale, avec les RTT, le télétravail bidon, les arrêts maladie et la retraite à 60 ans. Le moment est venu aussi, pour nous Français et européens, de se battre, non pas entre nous, comme nous le rappelle le 11 novembre, mais ensemble, pour la paix sur le continent européen, qui s’obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre et à en faire une priorité collective. Rien ne m’agace plus que de constater que la paix en Ukraine pourrait nous être imposée de l’extérieur, car c’est bien de cela qu’il s’agit si nous laissons faire Trump. Car n’en doutons pas, lui va se battre contre nous à coups de barrières douanières, de chantage à l’Otan, de « deals » avec ceux qui parlent comme lui le langage de la force et de l’argent, les Poutine, Musk, Xi et compagnie…

Le séisme trumpiste.

Car les conséquences de l’élection de Trump pourraient être dramatiques pour nous : risque d’abandon de l’Ukraine au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle et est obligée d’aller chercher l’appui des troupes nord-coréennes ; fragilisation de l’Otan et de ses partenaires qu’il s’agisse de l’Europe ou du Japon, alors que nous entrons dans un monde de tous les dangers avec la généralisation des protectionnismes déclencheurs de guerres. Elle offre en outre un modèle subversif de conquête du pouvoir basé sur l’intimidation, le mensonge, la violence et les outrances qui, transposé chez nous nous condamnerait aux extrêmes.

Les « dividendes de la paix ».

Nous avons cru que nous pourrions vivre éternellement avec les « dividendes de la paix », à l’abri du parapluie américain. Trump nous signifie que c’est terminé. Personne, désormais, ne protégera notre démocratie européenne, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, en un mot, notre civilisation, à notre place. En même temps, il nous rend peut-être un grand service : nous redonner le sens de l’effort. Nous découvrons que personne ne paiera notre dette à notre place, personne ne viendra se battre à notre place. Il y a une autre leçon que nous donnent les électeurs trumpistes : leur saisissante endurance à ses boniments et fabulations s’explique probablement par une aversion à un autre grand mensonge qui menace notre civilisation, le grand mensonge anthropologique woke qui prétend convertir la planète à ses vues et qui a commencé à s’implanter chez nous.

Une ère de violence.

Nous sommes entrés dans une ère de violence et de combats. La montée de l’antisémitisme portée par l’importation chez nous, à l’initiative des islamistes, de l’affrontement israélo-palestinien et encouragée par une gauche irresponsable, les crimes commis par le narcotrafic qui se répand comme les métastases d’un cancer, gangrènent notre démocratie et la République doit les combattre fermement et sans répit. Il nous faut surmonter la remise en cause de la liberté de pensée, d’expression, d’entreprise, par la surabondance de protections d’intérêts minoritaires et catégoriels qui nous empêchent d’avancer, d’innover, d’être une nation. Sans parler de la bien-pensance qui interdit de nommer les réalités, d’exprimer les détresses de citoyens en souffrance, de donner de l’espoir aux gens « d’en bas ».

Double défi pour l’Europe.

Pour   l’Europe, le sujet est économique, bien sûr. La croissance en berne est le fruit d’une naïveté face au double défi que nous ont lancé l’Amérique d’un côté, avec son  IRA protectionniste et de l’autre la Chine avec son dumping étatique pour favoriser  ses exportations. Nous payons le prix de la facilité, des délocalisations et de la désindustrialisation. Le modèle allemand est très révélateur. Seule une Europe unie et soudée pourra relever ce double défi : redevenir un espace de production et d’innovation et se protéger. Elle en a les moyens avec son marché unique au monde de 450 millions de consommateurs et les réserves financières d’une épargne surdimensionnée. Mais le sujet est aussi identitaire. L’Europe a de nouveau, besoin d’un projet collectif. La défense de notre conception de la  liberté, de notre civilisation, doit se manifester à l’occasion de la guerre d’agression que mène Poutine en Ukraine, et aussi par notre envie collective de retrouver la prospérité.

Nous avons besoin d’un double sursaut collectif, national et européen. Et justement, nous avons, en France, le Premier Ministre qui convient, dont c’est la feuille de route qu’il s’est fixé et qu’il propose au peuple français.

 


NE NOUS Y TRUMPONS PAS !

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Les Français ne sont pas les Américains.

Seule une minorité d’entre eux auraient voté pour un tricheur, menteur, violeur, vulgaire de surcroît. Nous n’avons pas les mêmes repaires ni la même culture démocratique.

La victoire de Trump.

Sa victoire, Trump la doit à une stratégie électorale déterminée : miser d'abord sur l’Amérique rurale. Et il a fait un carton : il rassemble 55% des voix chez les Blancs et les non diplômés et 60% dans les campagnes. Son socle déjà solide qui s'est élargi : il fait mieux qu’en 2020 dans quasiment tous les groupes démographiques dont certains piliers de l’électorat démocrate : les femmes (+2 points), les Hispaniques (+6) les Afro-Américains (+7) et surtout les jeunes hommes (+15).

Le « retour » du protectionnisme.

Depuis les résultats de l'élection américaine, on ne parle que du « retour » du protectionnisme, avec les mises en place de droits de douane élevés pour les produits chinois et européens. Mais en fait ça fait plus de 20 ans que le protectionnisme existe, plus exactement depuis le 11 décembre 2001, date à laquelle la Chine est entrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce. Et depuis il s'est même accentué.

Trump a annoncé la couleur sur le commerce américain. On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus. Son programme prévoit l'instauration de droits de douane pour les importations en provenance de la Chine principalement. Il ne connait que le « business », et il est « America first ».
En toute logique, les indices boursiers américains ont largement progressé. Une hausse forte. Mais contrôlée. Trump va réduire massivement les impôts, et donc détériorer, dans un premier temps, le déficit et la dette. Ces mesures vont prolonger le cycle de la croissance américaine avec des risques de récession qui s'éloignent. Avec l'augmentation massive des droits de douane, les prix vont augmenter aux États-Unis, et l'inflation qu’il prétend combattre va donc avoir du mal à reculer. Les actions des sociétés de secteurs très réglementés comme les banques ont progressé de 10% dès l’élection annoncée : logique, puisque Trump veut déréguler massivement. Logique aussi la baisse des cours des sociétés d'énergies renouvelables, car la transition écologique n'est pas un sujet pour lui.
Logique toujours la hausse du dollar du fait de la hausse des taux d'intérêt US et du fait de l'avantage compétitif de l'économie américaine grâce, entre autres, à la vague de dérégulation.

Comme toujours, la vision des marchés est simple.

Ils jugent que Trump ne sera pas, malgré son caractère imprévisible, un facteur d'instabilité. Avec Trump, les marchés anticipent la fin de la guerre en Ukraine et de la guerre au Moyen-Orient. D'où la baisse du pétrole et la baisse des valeurs refuges, en particulier de l'or.    

L'Europe va souffrir aussi.

En toute logique les actions européennes n'ont pas suivi la hausse, de même pour les actions asiatiques, car la Chine et l'Europe vont être dans le viseur de Trump. Pour faire plier la Chine et les Etats-Unis et les obliger à respecter les règles du commerce international, la méthode de la menace ou des gros yeux ne fonctionne pas. Il faut utiliser les mêmes méthodes qu'eux. L’union européenne va devoir ériger des barrières avec des droits de douane pour les deux côtés. Des droits de douane qui peuvent plomber une économie déjà affaiblie mais qui les obligera à respecter les règles et notamment les règles de réciprocité commerciale. Une décision difficile à prendre parce qu’elle intervient au pire moment. Le moteur franco-allemand est en panne.  Emmanuel Macron est à la tête d’un pays en crise, c’est le moins qu’on puisse dire et a perdu une grande partie de sa crédibilité aux yeux de nos partenaires ; Olaf Scholz a limogé son ministre des Finances Christian Lindner.
C'est donc la fin de la coalition gouvernementale et le début d'une crise politique majeure. Mais la coalition était déjà très fragile et l'explosion était inévitable. 

Pourtant, l’Union n’est pas sans atout.

Delors avait convaincu les douze membres de la Communauté européenne de construire un marché commun édifié sur deux piliers : la libre circulation des biens et des personnes. En furent exclus les services bancaires et financiers, l’énergie et les télécommunications. Il était trop tôt aux yeux des pays membres. Le projet de marché commun était donc inachevé. Mais aujourd’hui, l’Inde et la Chine pèsent plus de 20 % des échanges. Et la croissance  américaine écrase l’UE. Il est donc temps de terminer le boulot. Il s’agit seulement d’intégrer au marché unique le droit des affaires, les télécommunications, ou l’épargne, qui restent pour le moment cantonnés aux vingt-sept marchés nationaux. Il suffirait donc d’organiser l’accès direct et simplifié des petites et grandes entreprises à tous les consommateurs. La solution ? « Créer un vingt-huitième système juridique auquel les entreprises pourraient adhérer, en dérogeant au système national. » Il s’agirait d’une révolution profonde. « L’UE détient 33.000 milliards d’euros d’épargne privée. En raison de la fragmentation de nos marchés financiers, 300 milliards d’euros issus de l’épargne des ménages européens sont détournés chaque année vers l’étranger. Il faudrait donc créer une Union de l’épargne et de l’investissement », nous dit Letta. Faisons-le !

Cela fait cinquante ans que l’Europe finance les déficits américains et un siècle qu’elle y envoie ses meilleurs cerveaux. Il serait temps de les ramener à la maison. Donald Trump, par son obsession nationaliste et isolationniste, et sa brutalité peut nous y aider. Après tout, l’Union européenne n’est jamais aussi forte que face à l’adversité.


A CHRISTINE (Lagarde) ET URSULA (Von Der Leyen)…

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Il faudrait qu’elles mettent leur montre à l’heure. C’est le moment !

D’abord à Christine Lagarde.

Dans un article, le Financial Tribune alerte : « Le spectre de l'inflation basse revient hanter la zone Euro ». En fait, c’est la déflation qui menace. De plus en plus de voix se joignent pour critiquer la politique de la BCE qui est en train de tuer la croissance, déjà anémique, et de nous mener à la déflation. Le geste récent de baisse des taux de 0,25% est trop timide. Face aux Etats-Unis et à la Chine, la BCE est trop prudente et cela depuis des mois. Le prétexte de l’inflation ne tient pas : elle s'écroule en France (1,1% en septembre), et l’économie allemande est quasiment à l’arrêt. L’Europe se fait distancer par les Etats-Unis comme le montre le dossier publié par « The Economist ». Le journal dresse un tableau de l'écrasante domination de l'économie américaine. Depuis 30 ans, les US ont crû beaucoup plus vite que toutes les autres économies. En 1990, le PIB américain représentait 2/5 du PIB du G7 des pays développés, aujourd'hui c'est 50%. Par habitant, les Américains sont 40% au-dessus de l'Europe de l'Ouest, et 60% au-dessus du Japon. Et les rebonds sont puissants.
Même après les crises : les US sont le seul pays du G20 où la production et l'emploi sont au-dessus des niveaux pré-Covid. Il faut dire qu’ils ont de nombreux atouts :  la taille du marché joue pour eux, les choix énergétiques souvent décriés qui ont fait des US un pays autonome et exportateur d'énergie, La mobilité et la flexibilité de l'emploi, la puissance de la Bourse et la puissance de la machine financière, notamment de l'investissement dans les entreprises, de la start-up aux grandes entreprises… Bref, tout le contraire de l'Europe. Bien sûr, tout n’y est pas rose, mais quand même ! Il est temps que l’Union européenne se secoue.

Maintenant, Ursula Von Der Leyen.

Les constructeurs automobiles européens sont sous pression, les constructeurs chinois sont en mode conquête. Le salon de l’auto de Paris en a été une parfaite illustration. La chute du marché de l’automobile provoquée par la marche forcée imposée vers la voiture électrique est une catastrophe pour les industries européennes : fabrication de batteries pagailleuse, voitures électriques inadaptées, avec une main mise chinoise sur leur construction… Ce sont ses joyaux industriels qui font vivre des milliers d’ouvriers que l’Europe est en train de saborder, alors que les Chinois continueront de fabriquer des véhicule thermiques pour l’Afrique. D’ailleurs Porsche retarde son passage au tout électrique. C’est clair, le consommateur européen, et particulièrement le Français, rechigne devant ce qu’on lui propose et devant le prix. Il est d’autant plus réticent qu’il a compris que les voitures électriques étaient une arnaque écologique à tous points de vue, au moment où les matières premières nécessaires à leur fabrication s’épuisent dangereusement et où la production d’électricité pour les alimenter est loin d’être garantie. On constate déjà des difficultés en France pour alimenter les Data Centers, très gros consommateurs à la croissance exponentielle.  Puisqu’il y a une clause de « revoyure » pour entériner la date de 2035 pour mettre fin à la construction des voitures thermiques, il faut en profiter pour reculer cette échéance d’autant plus néfaste que l’Europe est la seule dans le monde à se tirer cette balle dans le pied.

Christine et Ursula, réveillez-vous !


 


PAS UN POUR RELEVER L’AUTRE !

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Politiciens débiles.

Trouver le moyen de faire élire une députée LFI à la présidence de la prestigieuse commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, il fallait le faire ! Eh bien ils y sont arrivés :  Attal a décidé de « jouer au con » et Wauquiez a trouvé le moyen de lui emboiter le pas. Il a manqué les voix de la Droite Républicaine au candidat macroniste. Décidément, à force de ne penser qu’à 2027, leurs neurones deviennent fous. Le problème, c’est que le festival continue avec la présentation du budget 2025. Avant même que Michel que Barnier annonce son budget, toutes les déclarations et tous les articles de presse étaient prêts. C’est l’occasion pour les politiques de tous bords de se faire remarquer en « défendant les Français » en vue d'une prochaine élection. L’heure n’a pas sonné qu’on a déjà droit à toutes les supputations et au concours Lépine de la hausse d’impôts pour les uns, et en ce domaine, la gauche est imbattable, au catalogue des baisses de dépenses pour les autres, surtout pour annoncer celles qui n’en sont pas. Aucun débat de fond et aucun sens du bien commun.

Pourtant la situation financière de la France est grave.

Le trou financier que le Premier Ministre a trouvé à son arrivée est plus qu’alarmant. En 2022, Valérie Pécresse déclarait qu’Emmanuel Macron et son gouvernement avaient « cramé la caisse ». Que ne lui a-t-on pas reproché ? Aujourd’hui, les Français découvrent que la dette a augmenté de plus de 1200 milliards d’euros, au moment où nous empruntons à des taux supérieurs à ceux de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.  Pour autant, aucune réforme de l’État n’a été engagée.  Ceux qui étaient il y a peu au pouvoir portent une lourde responsabilité et pourraient au moins avoir la pudeur de se faire discrets et devraient déployer leurs efforts pour aider à réparer le résultat de leurs négligences.  

Le bal des hypocrites et des incompétents.

Et nous assistons sous nos yeux effarés à un véritable bal des hypocrites et des incompétents. Nous voyons que ceux qui sont les plus critiques sont ceux qui ont déjà été à la manœuvre et n'ont jamais rien fait pour nos finances publiques, ceux qui ne comprennent rien à l'économie et sont obsédés par leur élection. Michel Barnier a présenté son budget 2025, et, évidemment, tout le monde ou presque est contre, sans l'avoir lu. Il aurait d'ailleurs annoncé n'importe quoi d'autre, les réactions auraient été les mêmes, par principe. Tout le monde est contre mais personne ne propose rien de sérieux. La palme revenant au catalogue des impôts de notre Front populaire, avec en « guest star », l’inénarrable Olivier Faure. Dans ce contexte d’urgence absolue, notre Premier ministre a la lourde tâche de porter un budget de colmatage du bateau France en train de couler. Impôts et rabot sur les dépenses sont des solutions d’urgence, faute de majorité pour voter des réformes structurelles, et ce budget ne peut plaire à personne, mais l’esprit de responsabilité doit l’emporter. Il nous revient d’abord d’éviter la crise financière qui guette notre État en faillite.

Ce budget a le mérite de prendre en compte pour une fois la gravité de la situation.

Il a le mérite de s'attaquer aux dépenses publiques et en particulier à l'obésité des services publics, et c'est une première. Il mise certes beaucoup sur les impôts, et une partie de ce recours systématique à l'impôt est critiquable, mais, le gouvernement n’a pas le choix. Aux donneurs de leçon, qui arpentent les plateaux télés et squattent les colonnes de la presse pour déclarer qu’ils refusent toute hausse d’impôt, ont la critique facile pour chaque proposition, un quart d’heure de décence ne leur ferait pas de mal en se rappelant que ce sont les déficits d’hier qui font les impôts d’aujourd’hui. Aucun frein n’a été mis au "quoi qu’il en coûte" et à "l’argent magique" de Macron, aucune réforme structurelle n’a été menée pour réduire le train de vie de l’État ou supprimer les doublons. Aucune chasse aux dépenses inutiles n’a été faite.

Il faut soutenir ce budget.

Est-il juste ? Non. Mais aucun budget de « crise », et nous sommes en crise, ne peut être juste.
Est-il parfait ? Loin de là. Mais aucun budget de « crise » ne peut être parfait.
Est-il efficace ? En partie oui. Car il va permettre d'arrêter la course folle de nos dépenses publiques qui nous a menés dans le mur.  C’est déjà ça ! Et ce dans un contexte d’instabilité qui peut faire basculer les marchés à la moindre étincelle et nous jeter dans le gouffre.  

Mais allez demander à des irresponsables d’en avoir conscience ?

 


BUDGET 2025:VITE UNE BAGUETTE MAGIQUE!

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Tel le joueur de flûte d’Hamelin, Bruno Le Maire nous a emmené dans le gouffre, sur l’air de « tout va très bien madame la Marquise ».  Au final, un dérapage à 6% du déficit et 300 milliards d’euros d’emprunt en 2025 pour assurer le train de vie de l’Etat. Voilà ce que trouve Michel Barnier à son arrivée à Matignon, dans un contexte très contraint puisqu’il ne peut pas compter sur une majorité absolue sur laquelle s’appuyer et doit tenir compte des surenchères irresponsables des oppositions de gauche et de droite.  Au moment où il doit trouver le chemin gros comme le trou d’une aiguille pour faire passer le budget 2025, au moins peut-il s’appuyer sur les Français : à 80% ils estiment urgent de réduire la dette publique. C’est déjà ça ! Mais quand on demande où il faut faire porter l’effort, c’est sur le train de vie de l’Etat qu’il faut agir.  Certes, mais c’est oublier la part élevée des transferts sociaux qui pèse infiniment plus lourd. A cela, les Français répondent à 93% que l’immense majorité d’entre nous contribuons davantage au système que nous ne recevons… Donc, c’est le voisin, pas moi !  Pas vraiment gagné.

Redresser les comptes.

Désormais, avec une dette à plus de 3 200 milliards d’euros (dernier chiffre), un déficit annoncé à 6%   sans qu’on sache pourquoi, Paris est dans le viseur de Bruxelles et des marchés financiers. Comme un malheur n’arrive jamais seul, nos taux d’intérêts augmentent : l’écart avec l’Allemagne s’accroit, nous sommes au même niveau que l’Espagne et le Portugal fait mieux que nous. Il est absolument indispensable que le déficit public revienne sous les 32%, ce qui représente un effort de 110 milliards d’euros. Un assainissement des finances qui exigera que chaque adulte consente à payer 2 115 euros, ce qui donne une bonne indication de l’ampleur du problème. La question est de savoir si les Français sont prêts à consentir à une baisse de 10% de leur niveau de vie, que ce soit par le biais de hausses d’impôts, de baisses des prestations sociales et subventions, de gel des points d’indice pour les fonctionnaires ou leur non-remplacement … L’Italie prévoit de revenir sous les 3%  en 2026, oui, vous  lisez bien !

Un environnement dégradé.

Chacun peut comprendre que les intérêts de la dette payés par le pays sont perdus pour tout le reste :  l’éducation, la sécurité ou la santé. La dette excessive est un asservissement. La signature de la France est de moins en moins crédible comme en témoigne la hausse des taux à près de 3% et la dégradation des notes des Agences. Elle donne lieu à des remboursements d’intérêts considérables et croissants.  De plus, elle est désormais à 53% entre les mains d’investisseurs étrangers. Il est urgent de commencer à y remédier.

Autre sujet de souveraineté économique et industrielle :  la situation tragique de notre commerce extérieur. 164 milliards d’euros de déficit en 2022, 100 milliards l’année dernière, près de 90 cette année. La désindustrialisation du pays est passée par là.  Nous ne fabriquons plus en France l’électro-ménager, les machines-outils et même les médicaments et les véhicules que nous achetons. Même notre consommation alimentaire courante a recours aux importations. On voit toute la folie des politiques de relance par la demande que propose la gauche et même le rassemblement national qui revient à subventionner les produits importés et à affaiblir ce qui nous reste de filières de production. La croissance obtenue (1% = 220 milliards) est illusoire puisqu’elle est plombée par un double déficit de 465 milliards (300 d’emprunts + 165 de déficit du commerce extérieur).

Nous pourrions nous en tirer si notre productivité augmentait. Or, elle s’épuise. Son recul nous prive de 110 milliards d’euros de PIB chaque année. Le Covid est passé par là. Elle bute sur deux écueils : faiblesse de l’investissement liée à l’accès et au coût du capital et qualifications défaillantes. En contre exemple, il faut savoir que la croissance américaine est alimentée par le progrès technique. Pas la nôtre.

Voilà trois chantiers prioritaires en plus pour le gouvernement.

Economiser 20 à 30 milliards d’euros par an.

C’est possible et sans recourir aux hausses d’impôts. J’ai déjà consacré un article sur le sujet avec ce que propose l’ancien gouverneur de la Banque de France, Jacques de la Rosière (9 septembre). Aujourd’hui, je vous propose d’examiner succinctement, les pistes proposées par Agnès Verdier-Molinié de l’IFRAP. Je n’entre pas dans le détail, je vous livre les têtes de chapitre. Désindexer les minimas sociaux rapporterait 2,3 milliards, Maîtriser la masse salariale de la fonction publique, par le gel du point d’indice, de l’avancement et des embauches, rapporterait 8 milliards, décaler la revalorisation de toutes les retraites pour freiner  leur progression rapporterait 6,2 milliards, lutter contre  l’absentéisme  dans le privé et la fonction publique en baissant le plafond de calcul des indemnités journalières, rapporterait 2 milliards, et enfin taxer les subventions aux associations rapporterait 1,6 milliards. On arrive à 20 milliards sans trop de douleur. Evidemment ce serait juste sur 4 ou 5 ans. Mais on entendra la gauche et le RN hurler en chœur. Si en même temps on met un peu d’ordre dans le maquis des aides en tout genre versées aux uns et aux autres, ce qui équivaudrait à des hausses d’impôts plus ou moins visibles, il serait possible d’élargir encore la diminution du déficit.

Il faudra beaucoup de savoir-faire à Michel Barnier pour y parvenir, car je crains qu’il n’ait pas de baguette magique !

Bonnes  nouvelles en marge : les  cours du pétrole n'en finissent  pas de baisser et l'inflation est au plus bas. 

 

 


ECONOMISER 200 MILLIARDS SUR DIX ANS, C’EST POSSIBLE !

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Voilà une affirmation qui intéressera Michel Barnier, notre nouveau Premier Ministre.  Et ça n’est pas une plaisanterie. L’interview de l’ancien gouverneur de la Banque de France énonce des pistes qui pourraient servir de chemin possible au nouveau gouvernement. Jacques de la Rosière a 94 ans et n’a pas perdu sa lucidité puisqu’il publie un nouvel ouvrage : « Le déclin français est-il réversible ? ».  Selon notre sage de la finance, ex-directeur général du FMI et membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, il est possible de réduire la dette sans toucher aux dépenses sociales.  Mais il appelle d’abord à un sursaut pour en finir avec les politiques du déni et de la facilité monétaire et budgétaire.  Et ça tombe bien, ce sont justement les principales préoccupations de Michel Barnier. Pour relever le défi, il faut d’abord identifier les causes du déclin de la France.

Les signes du déclin.

Sans entrer dans de trop longs développements techniques, on peut en citer quatre :  d’abord, la perte de compétitivité économique caractérisée par une perte de près de 30%  de capacité industrielle, la France ayant choisi une politique de stimulation continue de la demande intérieure très coûteuse au détriment de l’investissement productif, et entraînant des délocalisations massives à l’étranger ; ensuite, la permanence depuis près de vingt ans du déficit important de la balance commerciale, lié à la hausse des produits importés générés par ce qui précède ; à cela vient s’ajouter le déclin dangereux de notre système éducatif, qu’illustrent les statistiques de  l’OCDE, et que des politiques discontinuent n’arrivent pas à redresser ; enfin, le dernier signe en est l’état déplorable de nos finances publiques avec une dette qui a plus que doublé depuis vingt ans, passant de 50%  du PIB à 112%. Le budget n’est que le reflet des choix stratégiques qui ont été opérés.

Il faut mettre fin à la doxa bien pensante.

Nous nous sommes endettés à la faveur de très bas taux d’intérêts, en pensant favoriser la croissance. Mais on ne peut emprunter indéfiniment et aujourd’hui nous sommes confrontés à une double peine : l’abondance d’argent facile a conduit aux mauvaises dépenses et le retour de la hausse des taux d’intérêts commence à faire peser une charge qui pourrait devenir rapidement insupportable. Le niveau de l’endettement public qui va approcher les 120% du PIB fait que la charge de son coût est déjà supérieur au budget de la défense nationale. Les placements spéculatifs ayant remplacés les investissements productifs dont le retour est plus lent, la France souffre d’une économie qui s’affaisse et de comptes publics non maîtrisés. Il est temps que les dépenses de consommation, en fait subventionnées, laissent la place à l’augmentation des crédits pour la recherche et l’Education nationale. L’euro nous a protégés des dévaluations qui accompagnent toujours les politiques expansives.  Le seul reproche que l’on peut faire à l’Union européenne, c’est de n'avoir pas fait respecter le plafond de la dette fixé à 60% du PIB.

Il est possible de réduire les dépenses publiques.

Pour Jacques de la Rosière, il est réaliste de trouver 200 milliards d’économies sur dix ans, sans toucher aux dépenses sociales et sans provoquer une déflagration politique. Elles passent par le maintien de l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, une révision de notre « millefeuille » territorial, une réduction du coût exorbitant de l’apprentissage (12 milliards d’euros) via une participation des entreprises. Il faut s’attaquer au sureffectif de la fonction publique (85 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 56 en Allemagne) : le non-remplacement des départs à la retraite permettrait de réduire le surcoût estimé à 75 milliards d’euros. Il importe de faire comprendre que la France doit restaurer sa capacité à produire et retrouver sa « compétitivité budgétaire européenne ». Rien ne se règlera par de l’endettement supplémentaire. L’Etat a à sa disposition les rapports de la Cour des comptes. Pourquoi ne pas leur donner l‘autorité qui leur manque en rendant leurs préconisations incontournables, un peu comme une règle d’or qui interdirait à l’Etat de présenter un budget en déficit.

Evidemment, on découvre le chemin à parcourir. 

Avec le discours de la gauche, dans le déni constant avec son insatiable désir de relance de la demande, mécanisme qui a conduit là où on en est, il faut souhaiter bien du courage aux nouveaux ministres qui devront faire face à ce déluge de démagogie. Non seulement Michel Barnier ne bénéficie d’aucun état de grâce, mais il va être confronté à une épreuve très dure s’il assume de tenir un discours de vérité pour mettre devant leurs responsabilités la classe politique, les partenaires sociaux aussi bien que les citoyens. Vérité, notamment sur les retraites qui mobilisent déjà 14,4% du PIB et dont le déficit se creuse. Le redressement des comptes publics conditionne et nécessite en même temps un nouveau pacte politique, économique et social. Il est bon de rappeler au passage à ceux qui ont voté pour eux, que la gauche révolutionnaire (NFP) et droite nationaliste (RN), ont en commun un programme économique délirant dans lequel les dépenses sont certaines mais les recettes hypothétiques. Il revient donc au nouveau gouvernement de les convaincre que la priorité est désormais de soigner les trois plaies de l’économie française que sont la dette, la situation tragique de notre commerce extérieur et la productivité en baisse si l’on veut que notre pays retrouve des marges de manœuvre. Il faudra gouverner selon des objectifs de long terme, en réalisant des économies plutôt qu’en multipliant les dépenses stériles et donner la priorité au travail, à la production et à l’innovation.

On verra si rétablir le dialogue avec le peuple français ça marche.  En tout cas, c’est le seul chemin qui vaille.

 


AEROPORT DE NANTES : DU DENI AU SCANDALE

Aéroport de Nantes

 

Plus de six ans après l’abandon du projet de Notre-Dame des landes, dans les conditions que l’on sait entre démocratie bafouée et terrorisme activiste, l’aéroport de Nantes-Atlantique attend toujours sa modernisation tout en poursuivant sa croissance.

Un trafic en hausse continue.

Le gestionnaire Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci annonce encore une croissance de son trafic depuis le début de l’année : plus 13%. L’aéroport devrait atteindre les 7 millions de passagers cette année, renouant avec le trafic de 2019, avant le Covid. Au cours des sept derniers mois, Nantes Atlantique a encore étoffé son offre avec 17 nouvelles lignes et propose aujourd’hui 92 destinations directes dont 75 à l’international. Elles couvent le bassin méditerranéen et depuis quelques temps, elles s’orientent vers l’Europe de l’Est et du Nord. Ce trafic est conforme à celui d’une métropole comme Nantes et irrigue une grande partie des voyageurs du grand ouest. On peut même imaginer que ce développement est freiné par les conditions d’accueil et de fonctionnement actuelles, plus proches de celles d’un aéroport de pays du Tiers monde que d’un Etat développé. Que les écologistes le veuillent ou non, cette croissance n’est pas près de s’arrêter.

De lourds travaux sont nécessaires.

Depuis l’arrêt du projet de construction du nouvel aéroport, la promesse de modernisation de l’actuel équipement n’a pas été tenue par l’Etat. Les bâtiments sont aujourd’hui obsolètes et ne permettent pas d’accueillir les voyageurs dans des conditions convenables. La vingtaine de compagnies qu’il héberge s’entassent dans des locaux exigus, les stationnements tant pour les voitures que pour les avions sont largement insuffisants, la piste d’atterrissage a besoin d’être entièrement rénovée … Le gestionnaire vient d’engager un ultime lifting de 26 millions d’euros sur 2024 et 2025 pour des travaux d’urgence et de filtrage. Un appel d’offre a été lancé pour renouveler en 2025 les commerces et les restaurants de l’aérogare, points faibles de la plate-forme. Il s’agit d’accompagner la croissance dans un aéroport qui a peu évolué.  Le processus de nomination d’un nouveau concessionnaire devant mener les lourds travaux de mise à niveau s’est enlisé. La publication du cahier des charges pour un nouveau contrat de concession n’est toujours pas faite et selon certains, elle pourrait être encre retardée jusqu’à après les élections municipales.

Les nuisances restent un problème majeur.

Une des raisons qui plaidaient pour Notre-Dame des Landes, c’est l’enclavement de Nantes-Atlantique dans l’agglomération nantaise et la limite imposée par le lace de Grandlieu. L’augmentation du nombre des vols, le survol de la ville à basse altitude est un scandale écologique permanent, à la fois par la pollution sonore et les particules fines produites par les réacteurs. Le plan de gêne sonore a dû être étendu et couvre 4 700 logements éligibles à des aménagements antibruit ce qui a entraîné une augmentation de la taxe sur les nuisances aériennes.  De plus, un couvre-feu est imposé aux compagnies entre minuit et 6 heures du matin et les élus plaident pour extension du créneau sans avions. Pour l’instant, les compagnies de transport ont trouvé la parade : si le trafic passagers augmente, le nombre des mouvements d’avions est tombé à 50 000 par an contre 63 000 en 2019. Les appareils sont plus gros et mieux remplis. Mais c’est un paramètre qui a ses limites face à une croissance continue. Il entrera en compte dans la question du plafonnement de l’aéroport qui reste à trancher. Une épine dans le pied, à coup sûr, pour la croissance de la métropole nantaise.

Un beau gâchis.

On ne remercie pas Edouard Philippe d’avoir cédé à Nicolas Hulot et aux activistes zadistes. La démocratie n’y a pas gagné, et la Région y perd beaucoup tous les jours.  Mais les écolos ne sont pas à ça près.

 

 


UNE FORCE DE FRAPPE EUROPEENNE : LES MARCHES DE CAPITAUX.

Dette  mondiale

 

L’Europe est face à un mur d’investissements.

Les besoins de financements à venir sont énormes pour la transition énergétique, la révolution numérique et l’Intelligence artificielle, le renforcement de l’armement. Si le domaine de la défense appartient aux états, pour les autres, il faudra faire appel à l’argent privé.  Il n’est pas question de créer des impôts européens et ça n’est pas nécessaire. L’épargne financière des Européens représente 32 000 milliards d’euros, dont à peu près 15% sont investis en actions. Sans entrer dans les détails techniques, cela représente un potentiel de 10 000 milliards d’euros disponibles pour investir dans les domaines concernés. A cela, il est possible de dégager 3 000 milliards supplémentaires dégagés du bilan des banques. Une force de frappe mobilisable de 13 000 milliards d'euros ! Les dispositions techniques sont exposées dans le rapport Noyer, (ancien directeur de la Banque de France) présenté à Bercy fin avril.

Une autorité unique de régulation.

Pour mobiliser cette ressource financière il faut créer une autorité unique de régulation au niveau européen, afin d’unifier les réglementations des différents marchés et rendre nos acteurs et nos produits compétitifs à l’échelle européenne. Il faut créer des produits européens qui attirent les investisseurs étrangers et qui pourraient être vendus dans le monde entier. Cela permettra de renforcer l’euro dont la dimension mondiale est un atout dans la compétition internationale.

Un enjeu de souveraineté.

L’enjeu de l’union des marchés de capitaux et de la mobilisation de l’épargne européenne n’est pas seulement un enjeu de financement du « mur d’investissements » à venir, c’est aussi un enjeu de souveraineté. Lorsque les entreprises sont financées par des investisseurs américains, elles ont tendance à regarder vers les Etats-Unis, c’est bien compréhensible.  C’est pourquoi, nos gouvernants voient d’un mauvais œil l’envie de Total de se faire coter à la bourse de New-York pour bénéficier de la profondeur du marché américain qui permettrait une valorisation beaucoup plus importante, mais avec le risque de voir les actionnaires locaux devenir majoritaires et prendre le contrôle de l’entreprise. Si les Européens investissent dans les actions de leurs entreprises, elles resteront en Europe.

Notre avenir passe par l’Europe.

Voilà pourquoi il est important de porter un message positif sur l’Europe et faire comprendre à nos concitoyens la nécessité du projet européen. L’Europe est l’espace le plus démocratique au monde. C’est plus compliqué à gérer, mais en termes de liberté, de sécurité et de solidarité, nous n’avons rien à envier à nos voisins. Personne ne niera que nous avons encore beaucoup de progrès à faire collectivement, et l’union des marchés de capitaux en fait partie.  Quand on se compare aux autres, nous sommes bien plus souvent qu’on ne croit meilleurs qu'eux.  Ceux qui voyagent s’en rendent compte.  Notre avenir passe par l’Europe.

Alors quand la France et l’Allemagne souhaitent relancer les travaux sur l’union des marchés de capitaux, il faut sauter sur l’occasion.  Le rapport Noyer propose des solutions techniques concrètes et réalisables. Le mode de gouvernance proposé sera crucial pour convaincre les plus sceptiques. Certes, cette union des marchés est un projet d’intégration européenne et représente un nouveau transfert de souveraineté, mais comme l’a souligné Mario Draghi, une souveraineté partagée vaut mieux que pas de souveraineté du tout !  L’objectif : une politique unique, mise en œuvre de manière décentralisée dans un réseau intégré, à l’exemple de la politique de la concurrence qui a fait ses preuves. 

Raison de plus pour aller voter  le 9 juin !

 


L’ETONNANTE MODERNITE DE POMPIDOU

Les-Lecons-de-Pompidou

 

Emporté le 2 avril 1974 par la maladie, Georges Pompidou n’eut pas le temps de terminer son mandat. 50 ans après, son œuvre au pouvoir reste largement méconnue. Et pourtant, elle aura été une des plus belles périodes de la Vème République. L’action de Georges Pompidou ne se limite pas à son mandat présidentiel. Entré très tôt au cabinet du Général de Gaulle, il a été son premier Ministre de 1962 à 1968 avant d’être élu Président de la République en 1969, à la suite de la démission du Général.

La France de la croissance.

La décennie pompidolienne, dans l’ombre de de Gaulle d’abord puis sous sa gouvernance, est celle d’une France heureuse, même si les Français n’en ont pas forcément eu conscience au quotidien. Elle est marquée par une croissance continue du PIB de 6 à 7% l’an, ce qui ferait rêver aujourd’hui, et se traduit par un doublement du pouvoir d’achat entre 1960 et 1970. C’est l’époque où chaque foyer accède au frigo, à la machine à laver et à la voiture. Pompidou à l’obsession de l’industrialisation et fait sortir le pays de l’âge agricole. Mais il veille aussi au bonheur des Français, son autre obsession. Ce qui pourrait paraître surprenant, c’est qu’encore aujourd’hui, on vit sur de nombreux acquis résultant de la politique de Georges Pompidou, à commencer par le nucléaire.

Un personnage aux multiples facettes.

Normalien brillant, à l’intelligence vive, Pompon ou Pompi, comme on aimait l’appeler à l’époque, commence sa carrière comme professeur à Marseille, avant de devenir un haut fonctionnaire dont le parcours passe par la banque Rothschild.  Il garde de ses origines paysannes de Montboudif, dans le Cantal, un solide bon sens paysan et sa vision politique est un mélange de pragmatisme et de volontarisme, le tout empreint d’une fibre humaniste. Féru d’art moderne, il est néanmoins attaché au patrimoine de la France. Avec sa femme Claude, il fréquente les milieux branchés mais aime à se retrouver dans sa maison d’Orvilliers, le week-end, où ils mènent une vie simple. Le Provincial veillera aussi à ce que l’Etat reste à sa place et craignait par-dessus tout l’administration et sa paperasse.

Les leçons pour notre époque.

Le mérite de David Lisnard et de Christophe Tardieu, grâce à un découpage thématique efficace, est de nous proposer un ouvrage qui s’appuie à la fois sur les bases historiques, comprenant les relations avec Charles de Gaulle, les Institutions et le rôle de l’Etat, les politiques étrangères, industrielle et sociale avant de jeter les ponts avec le présent : l’aménagement du territoire et l’écologie, l’instruction et l’éducation, la culture, l’homme et la civilisation … Les nombreuses citations et anecdotes agrémentent la lecture. Mais, il ne s’agit pas pour les auteurs de se comporter en thuriféraires béats. Ils dressent le portrait d’un homme d’Etat décidé, et moderne, construisant l’avenir, soucieux des équilibres sociaux, réfléchissant sur le progrès technique et attaché à un équilibre entre métropolisation et ruralité. On en tire une leçon générale qui résume assez bien le pompidolisme : « il y a un besoin urgent de bon sens politique contre l’impuissance publique. »

"50 ans après, Pompidou un modèle" : il faut évidemment s’abstraire du contexte socio-économique qui est très différent.  C’est davantage à travers une pratique du pouvoir et de la volonté politique au service d’une vision de l’avenir que l’exemple de Georges Pompidou peut avoir un intérêt. Le mérite de l’ouvrage est de nous le faire toucher du doigt.

 


COMMENT TROUVER 20 MILLIARDS D’ECONOMIES…

Pluis de billets

Le glissement du déficit budgétaire de 2023 à 5,5% du PIB au lieu des 4,8% attendus a mis  le  gouvernement au défi de trouver 10 milliards d’économies supplémentaires au 10 milliards déjà prévus, et déjà… difficiles à trouver. C’est que le contexte général ne permet plus les fantaisies : la charge de la dette va en effet mécaniquement passer de 46,3 milliards en 2024 à 54 milliards en 2025 puis 62,7 en 2026 pour atteindre 72,3 milliards en 2027. Et encore, si les taux ne s’affolent pas. Et dans le même temps, l’exécutif programme (sérieusement) le retour dans les clous des 3% de déficit à la même échéance.

A la recherche de la recette magique.

Le Ministère des Finances mobilise tous les outils à sa disposition : Direction du Trésor, Inspection générale, Direction du Budget… et les réunions s’enchainent avec les différents agents, conseillers et ministres tandis que   les « notes » s’empilent. C’est la quête de coupes tous azimuts avec à la clé 5 milliards d’euros à trouver d’ci la fin de l’année en plus des 10 milliards déjà actés, sans parler des 20 milliards pour l’an prochain nécessaires pour respecter les objectifs. Le problème c’est qu’on voit ressortir les mêmes recettes qui sortent toujours des mêmes tiroirs pour proposer toujours les mêmes économies qu’on sait inopérantes. Au point où on en est, on comprend bien qu’un « pilotage fin » des dépenses ne sera pas suffisant. Et comme il n’est pas question d’augmenter les impôts, il va bien falloir tailler dans les dépenses. Les endroits ne manquent pas  entre l’administration centrale, les collectivités  territoriales, les dépenses sociales  et  d’une manière générale la « suradministration » ….

Et toujours plus de fonctionnaires.

Mais comment faire des économies avec toujours plus de fonctionnaires supplémentaires. Macron avait promis d’ne supprimer 120 000, Pécresse 150 000, Fillon 500 000.  En 2022, les effectifs de la fonction publique ont augmenté de 17 300 et pour 2023 ce serait 60 000 de plus selon l’Insee. On constate dans le même temps que la qualité des services publics se dégrade. La question de la productivité des 5, 7 millions d’agents publics se pose plus que jamais d’autant plus que l’état des lieux est accablant : 30% des agents de l’hôpital ne sont jamais devant les patients et 250 000 agents de l’Education nationale sur 1,2 million ne sont jamais devant les élèves et 200 000 fonctionnaires ne font pas les 35 heures légales.  Bureaucratie, absentéisme, suradministration embolisent le système.  De quoi mettre à mal le principe de « la nécessité de renforcer l’efficacité du service public par une augmentation des effectifs ». C’est d’une réforme dont la fonction publique a besoin. La comparaison avec nos voisins de l’Union européenne est à cet égard édifiante : nous avons trop d’administratifs peu performants.  

Mais le problème de fond reste posé : il ne sera pas possible de baisser les dépenses si on ne diminue pas le nombre des fonctionnaires. C’est aussi simple que cela ! Avec la bureautique moderne et l’Intelligence artificielle, les opportunités ne devraient pas manquer. Il suffit d’un peu (beaucoup) de volonté politique.


L’homme qui valait 1000 milliards

Cette fois,  je laisse la place à notre ami, le Sénateur Stéphane PIEDNOIR qui s'exprime sur l'état de la dette de la France.

Stephane-piednoir

"Concernant l’état des finances publiques de notre pays, tous les signaux d’alerte sont désormais dans le rouge écarlate.  Même s’il ne s’agit sans doute pas du tout premier sujet de discussion des déjeuners de famille, cela relève de la plus haute importance et la situation s’aggrave considérablement depuis dix ans.

La dette de la France culmine en effet à plus de 3100 milliards d’euros de dette, soit 110 % de notre PIB contre 96% en 2016. L’écart se creuse avec tous nos voisins européens (65 % en Allemagne, 82 % en UE), et seuls l’Italie et la Grèce font pire. Ainsi, chaque nouveau-né français vient au monde avec un solde débiteur de 45 000 € !

Chaque année depuis 1974, l’exécutif national présente un budget structurellement en déficit et s’endette toujours plus, non pas pour engager les dépenses d’investissement nécessaires à son développement, mais pour payer des charges de fonctionnement qui sont hors de contrôle.

La France vit largement, et de plus en plus, au-dessus de ses moyens, sans consentir aux efforts nécessaires pour redresser ses comptes. Tout cela engage le pays sur une pente bien glissante qui condamne les générations futures à des horizons bien sombres.

Et il y a plus grave : l’insincérité. Avec cynisme, le Gouvernement a fait adopter en décembre dernier (à l’aide de l’article 49-3 !) un Projet loi de finances qui misait sur une croissance nettement supérieure aux prévisions de tous les instituts.  Résultat, deux mois plus tard : le Ministre le Maire s’est vu contraint, dans la précipitation, de passer un coût de rabot de 10 milliards d’euros touchant quasiment tous les postes budgétaires, sans concertation ni débat parlementaire.

Mais il y a encore pire : le déni. Alors que l’INSEE annonce un nouvel écart conséquent sur le déficit de l’année 2024, le Président de la République affirme que « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindre recettes ». De toute évidence, l’homme qui valait 1000 milliards (de dette !) est frappé d’une cécité et d’une paralysie politiques qui l’empêchent de mener les réformes profondes dont notre pays a besoin. En revanche, il ne s’interdit pas de piocher dans la poche des Français et des collectivités locales pour résorber un trou budgétaire qu’il a lui-même contribué à créer depuis dix années au cœur de l’exécutif !"

 

 


AH OUI, LA DETTE !

Dette publique

 

Près de 50 milliards d’euros d’intérêts par  an, c’est le « service »  de la   dette qui dépasse  les 3000 milliards d’euros. Le premier budget de l’Etat.  Mais dormez en paix, le gouvernement, promis, juré,  n’augmentera  pas les impôts  pour commencer à la rembourser.  D’ailleurs le déficit public a explosé tous les pronostics en 2023 avec 5,5%. On devrait être sur la pente du retour à 3%.  Cherchez l’erreur. « La séquence est tout bonnement sidérante. Nous avons les meilleurs technos à Bercy, qu’ils soient ministres ou dans nos grandes directions, ils ont fait les meilleures écoles, ils savent tout sur tout et ils n’auraient pas vu arriver l’iceberg du déficit 2023 ? » s’interroge Agnès Verdier-Molinié.

Comment, plus de déficit !?

A-t-on affaire à des Diafoirus ? Personne ne semble prêt à endosser la responsabilité des gigantesques 154 milliards de déficit public. Ce qui a péché est avant tout la dépense. 20 milliards de plus. Quant aux prélèvements obligatoires, ils sont 10 milliards en dessous de la prévision. Par rapport à 2022, les prélèvements augmentent de 36 milliards et les dépenses de… 70 milliards. On a voulu nous faire croire que les recettes étaient moins importantes que prévues. Mais la vérité c’est que les moindres recettes sont moins importantes que les dépenses supplémentaires. Cela ne nous enlève pas notre statut de champion des prélèvements obligatoires. Ceux qui veulent encore augmenter les prélèvements obligatoires (les impôts) n’ont rien compris. Le levier fiscal est mort :  ce  n’est pas avec la taxation des « superprofits » ou la  suppression de « niches fiscales » qu’on trouvera les revenus suffisants, quelques centaines de millions tout au plus, pour combler le gouffre des 150 milliards.

Pas d’impôts mais des taxes  …

Pour rétablir le déficit public mais pour donner aussi un gage de bonne foi à son aile gauche courroucée par la réforme annoncée de l'assurance chômage, le gouvernement a eu une idée brillante : Gabriel Attal a annoncé des propositions pour la « taxation des rentes » d'ici juin. Les rentes ! Il fallait y penser. Mais de quelles rentes parle-t-on et quels sont les rentiers visés ? Il ne s'agit pas évidemment d'une catégorie de fonctionnaires qui bénéficient d'une « rente » de situation. Alors s’agit-il des « personnes qui s'enrichissent en dormant » que visait par Mitterrand ? Là encore, si on s'en tient à la définition d'une personne qui tire des revenus d'un capital, tous les Français ou presque sont concernés : le livret A est une rente, l'assurance-vie est une rente, l'immobilier locatif est une rente, les dividendes des actions sont des rentes… En fait ce qui est visé, c'est l'épargne. Et n'oublions pas l'autre définition d'une rente : « emprunt de l’État, représenté par un titre qui donne droit à un intérêt ». En fait, le plus gros marché de la « rente », c'est la dette publique !!! Si on veut donc s'attaquer réellement à la « rente », il faudrait interdire de prêter de l'argent à l’État pour financer son déficit !!! En réalité, c’est un message clair pour l'Europe, à qui on dit : « ne vous inquiétez pas pour nos 3300 milliards d'€ de dettes, nous avons en garantie 12 000€ milliards d'€ d'épargne des ménages dont nous pouvons piquer une partie dès qu'on le décide. »

Nous sommes au pied du mur.

Le levier fiscal est mort. Enterrons-le et activons enfin le levier dépenses. Il n’est plus temps de faire les poches des Français et de leurs entreprises. Il est temps de couper l’herbe sous le pied à ceux qui voient toujours l’augmentation des impôts comme premier recours alors que le consentement à l’impôt s’effrite, la croissance potentielle aussi et la capacité de création de richesses marchandes dans notre pays avec. La baisse de la dépense demande que l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale marchent main dans la main pour faire les efforts au lieu de se refiler la patate chaude.

Mais pour cela, il faudrait du courage et de la détermination.



BARDELLA LES APPARENCES …

Salon-de-l-agriculture-2024

 

Un personnage lisse et bien élevé.

La colère orchestrée par la « coordination rurale » et les erreurs de Macron lui ont ouvert un boulevard. Un dimanche de selfies : en contraste du président de la République, Jordan Bardella réplique aux attaques de Macron à coups de selfies, de sourires et de répliques  polies et dilatoires.  Il a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. Il est   venu pour les caresser dans le sens du poil, et pas que le bétail ! Le  physique est là, mêlant prestance  et séduction.  Mais, comme à son  habitude, on reste  sur sa faim quant aux propositions. Le patron du RN se contente de surfer sur les questions en répondant par des lieux  communs qui peuvent passer pour du bon sens. Plaire d’abord. Un peu court, jeune homme…

Des propositions simplistes

Dans sa récente lettre ouverte aux agriculteurs de France, Jordan Bardella pousse la logique en demandant une loi « mangeons français ! ». Si le RN séduit cet électorat, c'est avec un discours qui vante les mérites des « circuits courts » et du « localisme ». Le concept se veut habile. Il prétend concilier écologie et préférence nationale et procurer à celle-ci légitimité politique et force morale puisqu'il s'agit de sauver la planète…Le marché mondial est oublié, le RN ne jure plus que par le « local ». Mais le fait est qu'il séduit en dépit de ses faiblesses évidentes. Pourtant, on n'a jamais vu nulle part que favoriser un nombre limité de producteurs nationaux les rendait plus productifs, plus efficaces et moins chers. C'est même tout le contraire et l'histoire de la deuxième moitié du XXe siècle montre que les pays qui se sont essayés à cette forme d'autarcie se sont effondrés économiquement. Bardella, c'est « Martine à la ferme » ! Pour un pays qui compte 145.000 entreprises exportatrices, a vendu plus de 84 milliards d'euros de produits agroalimentaires à l'étranger l'an dernier et affiche dans ce domaine un rare excédent, le localisme est une impasse. De plus, alors que l'inflation alimentaire a atteint 20 % sur les deux dernières années, le RN n'explique pas comment acheter local améliorerait le pouvoir d'achat dont il se veut le défenseur. Voilà un parti qui a plutôt choisi de repousser le moment de tester la validité de ses propositions. Il est plus facile de flatter que de convaincre.

Un projet mortifère pour l’agriculture française.

Jordan Bardella a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. « Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange », a déclaré le président du Rassemblement national. Car si en théorie « des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l'agriculture française »« à chaque fois (...) c'est à notre désavantage », a ajouté le député européen. Il a tout faux !

Localisme et protectionnisme sont les  pires remèdes pour notre agriculture. La crise agricole est d'abord le résultat de la fin d'un modèle, celui de l'exploitation familiale de petite taille. Si notre souveraineté alimentaire est en danger, c'est en grande partie parce que le modèle hexagonal de l'exploitation familiale a fait son temps. Un changement de paradigmes s'impose, certes. Pour que nos agriculteurs puissent vivre décemment du travail de la terre, d'abord. Mais aussi, maintenant que le mirage du tout-bio s'est dissipé, pour rendre possible le virage de la transition écologique. Et ce n'est pas la fermeture des frontières dont il rêve qui sera la solution. Elle provoquerait une inflation des prix alimentaires que personne ne souhaite sans apporter de solution  à l’exploitant  dont l’outil trop  petit ne permet pas un revenu suffisant.

Pour impulser un changement salvateur, il va falloir en réalité faire sauter plusieurs verrous. Celui de la surréglementation, que plus personne n'ignore, évidemment. Celui de la répartition de la marge dans la chaîne agroalimentaire, ensuite( pas nouveau). L'inscription de clauses miroirs, imposant une réciprocité des obligations environnementales notamment, dans les accords de libre-échange négociés par l'Europe, enfin (et obtenues par les élus LR). Dommage que sur tous ces sujets, les  élus du  RN aient été  totalement absents au Parlement européen.

Mais il faudra aussi, et peut-être surtout, s'attaquer à la question de la taille moyenne de nos exploitations, devenue insuffisante pour survivre dans un marché agricole largement mondialisé. Et ce n’est pas avec la vision passéiste qu’ils  proposent pour plaire que l’on pourra avancer. Nous devons nous débarrasser des représentations romantiques qui figent le monde paysan dans un passé largement fantasmé. Une nostalgie qui freine la constitution de grandes exploitations. L'Etat a évidemment un rôle clé à jouer dans cette recomposition de la carte agricole. Il dispose déjà des outils pour le faire, à travers notamment les Safer qui maillent le territoire. Ne manque plus qu'une volonté politique pour créer les conditions de l'émergence d'une nouvelle génération d'agriculteurs à la tête d'exploitations à la taille critique, d'autant que la démographie agricole nous y aidera. Dans les dix ans, plus de 40 % des exploitants vont partir à la retraite. Des repreneurs qu'il faudra accompagner pour leur permettre de produire aux meilleurs standards environnementaux, des investissements pour l'avenir et non plus des subventions à fonds perdu dans des entreprises condamnées.

Allié objectif de Poutine.

La  position des élus du RN sur le  soutien à l’Ukraine est inquiétante. La réticence affichée, s’appuyant sur les problèmes de concurrence  agricole, cache en réalité et malgré le discours officiel, un penchant pour le narratif poutinien sur l’évolution du conflit. Il est bien évident que l’Ukraine entrera un jour dans l’Union européenne,  mais cela se fera  une  fois toutes les étapes franchies de  mise à  jour aux normes de l’Union.  Les problèmes actuels  comme sur  les « poulets », sont conjoncturels et circonstanciels.  Il est inutile de s’alarmer à l’avance. D’ici là, tout le monde aura eu le temps de s’adapter, comme  il  en a été  pour l’arrivée de l’Espagne ou de la Grèce… N’oublions pas toutefois le tropisme de Marine  Le Pen  en faveur du maître du Kremlin. D'ailleurs Jordan Bardella n'a pas voter les sanctions contre la Russie  au Parlement européen. Et ce  n’est  pas un hasard si les réseaux d’influence pro-russes s’appuient sur  les partis d’extrême-droite en Europe pour tenter de déstabiliser l’Union.  Leur victoire  à l’élection européenne, serait une victoire pour Poutine.

 


GUERRE DE CIVILISATIONS ?

Chine_japon

 

Dominique de Villepin, avec sa  véhémence habituelle, a fait l’autre soir à la télé une brillante démonstration, voulant voir dans le déchainement au Moyen Orient une guerre  de civilisations : en gros  l’Islam contre l’Occident chrétien. Séduisant, car le conflit en a toutes les apparences.  A bien y regarder, ce n’est peut-être pas la bonne grille de lecture. Ne serait-on pas plutôt dans des conflits qui opposent le monde  démocratique aux anciens empires tombés entre les mains de régimes totalitaires  et prédateurs ?

Le  recul des démocraties.

C’est un fait : le nombre des démocraties  dans le monde ne cesse de diminuer, sans compter celles dites « illibérales », qui en gardent l’apparence mais sont en fait entre les  mains de régimes autoritaires qui « trichent » savamment pour garder  le pouvoir comme en Hongrie.

Les dangers qui les menacent sont nombreux, à commencer par les réseaux sociaux.  On a vu comment des « fermes à trolls », pilotées par exemple par la Russie, sont intervenues à coups de « fake news » dans  des élections  en Europe pour favoriser le candidat qui convenait au Kremlin, comme en Slovaquie dernièrement. La  toxicité des réseaux sociaux pour les démocraties libérales n’est plus à démontrer : ils dissolvent la vérité dans un flot de fausses allégations et contribuent à discréditer l’action des élus au profit des thèses complotistes. Le système démocratique est sapé de l’intérieur.

Ce n’est pas  la  seule menace. Il faut prendre  en compte l’idéologie wokiste, importée des  Etats-Unis, qui pénètre les rouages intellectuels de nos sociétés occidentales avec les thèses obscurantistes, héritées du gauchisme soixante-huitard, qui visent à détruire  la  pensée des Lumières au profit d’une analyse toxique qui mélange toutes les oppressions dont le  « méchant blanc » serait à l’origine et l’auteur. L’intersectionnalité des luttes remplace alors l’universalisme républicain qui sert de socle à la République et cherche à détruire la laïcité  qui garantit la cohésion nationale. 

Le terrain est ainsi préparé pour l’islamisme politique et toutes ses exigences en contradiction avec les  lois de notre pays. Ailleurs en occident on a choisi la voie du communautarisme, ce qui, d’évidence, conduit  au déni d’intégration et augmente le péril démocratique libéral. L’immigration devient donc un enjeu  majeur : si nous n’arrivons pas à la contrôler, c’est le régime politique des pays européens et leur manière de vivre qui sont directement appelés à disparaître.

Enfin, dernier danger et pas le moindre, le populisme, cette version avilie du débat démocratique, prospère sur cette situation d’affaiblissement, profitant de toutes les  causes précédentes auxquelles s’ajoutent les erreurs de gestion avec un endettement massif, et  de l’effondrement des partis traditionnels qui en résulte.

Cette situation de recul  se mesure à l’ONU où les démocraties libérales sont  minoritaires dans l’assemblée générale et mises en échec par les droits de veto au Conseil de Sécurité. C’est ainsi que le « machin »  a fait preuve d’une relative discrétion quant aux exactions des Russes  en Ukraine (veto russe) et s’est déchaîné contre Israël en faveur du Hamas … Cherchez l’erreur.

Un colonialisme peut en cacher d’autres.

Pour concrétiser le rejet de l’Occident « dominateur », les pays qui veulent imposer leur domination ou étendre leur empire ont constitué une sorte d’auberge espagnole qu’ils ont nommé  « Sud global ». Loin d’être une coalition, il s’agit plutôt d’un conglomérat de puissances plus ou  moins grosses qui jouent chacune leur partition, n’étant d’ accord que sur un point : le rejet de l’Occident à qui elles reprochent son colonialisme passé et de qui elles dénoncent son « néocolonialisme » même quand ce sont elles  qui appellent leurs anciens tuteurs à la rescousse.

Le  « Sud global » est une expression commode derrière laquelle  se cachent des régimes prédateurs qui s’appuient sur toutes les formes d’obscurantisme, et au moins deux colonialismes avérés : celui  de la Russie avec la déstabilisation des pays de l’Afrique francophone avec l’aide de Wagner dont l’aide pour se débarrasser de l’ancien colonisateur est assortie du pillage de leurs richesses en or et diamant  et la tentative de reconquête des anciennes marges européennes de l’URSS qui explique la guerre en Ukraine ;  celui de la Chine avec les fameuses « routes  de la soie » qui ne sont autres qu’un assujettissement pour s’emparer des ressources convoitées pour son propre développement en Afrique et partout dans le monde. Les deux régimes ont en commun la  dictature totalitaire, d’une clique cleptocrate pour l’une, du parti communiste pour l’autre. Ces deux pays prétendent au leadership mondial.

Pour compléter le tableau, il faut ajouter la Turquie d’Erdogan qui rêve de reconstituer l’empire ottoman, et qui a quasiment mis fin à la  République d’Ataturk en s’appuyant sur l’obscurantisme religieux, l’Iran Chiite qui rêve de dominer le monde  musulman, l’Inde qui joue sa  propre partition mais qui glisse vers un totalitarisme hindouiste. Chacun entraîne dans son sillage des pays plus ou moins  vassaux  tenus à la gorge financièrement. Tous ces pays ont en commun  des régimes qui s’accaparent les richesses sur le dos de leurs peuples en les maintenant dans l’obscurantisme et la suppression de la  liberté de penser, qu’il soit communiste ou religieux. Ils sont animés  par la nostalgie d’un passé révolu depuis  longtemps.

Quant aux pays arabes, particulièrement ceux du golfe, ils ont trop besoin de l’Occident pour écouler leur pétrole  et maintenir leurs  ressources pour s’en séparer franchement, ils jouent donc sur tous  les tableaux au gré de leurs intérêts bien compris.

Le mythe de l’occident faible.

Si on y regarde de plus près, le Sud global rassemble des  économies disparates et fragiles. La  Russie est en train de se détruire. Elle présente au monde le visage d’un pays sous-développé si on excepte Moscou et Saint-Pétersbourg, avec le PIB de l’Espagne. Elle a pour elle d’être une puissance nucléaire ce qui est suffisant pour asseoir sa capacité de nuisance. L’autre grand de ce conglomérat, c’est la  Chine. Son développement est cassé depuis l’arrivée au pouvoir de XI Jinping  qui a remis au goût du jour la  dictature économique du PC avec tous les inconvénients que l’on connaît bien depuis la chute de l’URSS. Si on prend en compte la gestion catastrophique du Covid et sa pyramide des âges, il est désormais certain qu’elle ne sera jamais la première puissance  mondiale. La Turquie d’Erdogan connaît une déroute financière, seule peut-être l’Inde semble avoir un avenir plus prometteur,  bien que le pays soit plombé par sa croissance démographique. L’amérique latine est loin d’être tirée d’affaire…

Etats-Unis, Europe, d’un côté, Australie, Japon, Corée du Sud, Taïwan de l’autre, ce que l’on appelle l’Occident assez improprement présente certes des faiblesses,  mais peut mettre sur la table encore de solides atouts. La puissance financière du dollar  n’est  pas près d’être détrônée, la recherche, la technologie, la qualification des  populations, les infrastructures sont autant de points d’appuis qui permettent de rebondir et compensent largement les faiblesses. Leur PIB cumulé reste  solide,  même s’il passe par des périodes de moindre croissance. Cette partie du monde là n’a pas dit son dernier  mot. Et il faudra compter  encore avec pendant quelques décennies. Merci Poutine : la guerre en Ukraine l’a sortie de sa torpeur.

Plus qu’une guerre de civilisations, c’est une guerre des pays oppresseurs contre les régimes démocratiques qui les gênent, car avec la mondialisation de l’information par internet, il est de plus en plus difficile de  maintenir comme autrefois des barrières étanches pour maintenir le conditionnement du cerveau.

 


LE SIGNAL EST ENFIN LA !

économie pour les nuls

 

Depuis qu’on nous parle du recul  de l’inflation, on avait fini par ne plus y croire. Mais le signal est  enfin  apparu, aux Etats-Unis, évidemment. Hier la publication de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a confirmé la baisse, et une baisse même plus forte qu'anticipée.

L'inflation a fait son retour au début de l'année 2022. Une inflation conjoncturelle dans toutes ses composantes : ce fut d'abord une inflation par la demande, avec l'effet rattrapage massif post-Covid,
puis nous avons eu l'inflation par l'offre avec la guerre en Ukraine et la flambée du prix de l'énergie et des matières premières alimentaires, s'est rajoutée ensuite l'inflation par les salaires avec les hausses de salaires post « grande démission », et en parallèle la « greedflation », l'inflation par les marges puisque de nombreuses entreprises ont profité de l'inflation pour amplifier la hausse des coûts qu'elles subissaient et augmenter largement leurs prix. Il était donc prévisible, sans être un grand devin, mais en s'appuyant simplement sur les bases de l'économie, que l'inflation recule. C’était une question de patience.

En effet, l'effet rattrapage post-Covid est terminé, les goulets d'étranglement ont disparu, l'économie ralentit, la consommation aussi, la demande chute. En conséquence, l’inflation par la  demande s’éteint. D’autre part, le cours de l'énergie et des matières premières a rebaissé, il redevient normal, sauf si un choc extérieur nouveau comme une extension du conflit au Moyen-Orient intervient. En attendant l’inflation par l’offre a disparu. Les salaires ont augmenté mais c'était un rattrapage par rapport à l'inflation, avec le ralentissement de l'économie, l'emploi se détend largement, et les salaires vont augmenter moins vite, il n’y a pas de boucle prix salaires, donc d'inflation de second tour. L’inflation par les salaires  pèse  peu. Il reste bien l'inflation par les marges des entreprises mais nous sommes arrivés aux limites de l'exercice, et aux basiques de l'économie et notamment la sensibilité de la demande par rapport aux prix : les prix ont atteint de tels niveaux qu'ils ont un impact sur la consommation avec des baisses de volumes. Et donc les marges de manoeuvre à la hausse des prix pour les entreprises sont limitées si elles veulent garder leurs clients. On voit bien que toutes les composantes  de l’inflation se dégonflent lentement mais sûrement.

Le problème c’est que les banques centrales n'auraient pas dû remonter autant leurs taux. Il suffisait de laisser l'inflation se dégonfler. Mais elles n'ont pas eu la patience d’attendre en grande partie par un réflexe ancien avec la BCE. Et ces hausses de taux brutales, trop, surtout en Europe, vont accélérer le ralentissement de l'économie au-delà du souhaitable. Cela explique que les taux à  long terme ont chuté et que la bourse a rebondi fortement. Chez nous,  l'inflation  va  refluer lentement mais elle sera  accompagnée d'un ralentissement économique.  On ne peut pas  tout avoir, d'autant plus que les intérêts de la  dette pèsent lourd !

En parallèle, Rexecode a publié une excellente étude qui explique que la Chine a réussi sa percée dans la voiture électrique grâce à une politique de subventions massives et une politique industrielle proactive, sans respecter les règles donc mais on a l'habitude. Sauf que maintenant, les Chinois  cassent les prix pour écouler leur stock  car ils ont  trop  produit.  Les  miracles des  économies  planifiées ! Chez Xi si les  entreprises  perdent de l’argent, ça n’est  pas grave.




TOUJOURS PLUS DE FONCTIONNAIRES

Dette publique

 

La dette aux oubliettes.

La dette de la France est préoccupante et devrait être l’une des premières priorités du gouvernement pour tenter de la réduire, d’autant plus qu’avec la remontée des taux son coût annuel augmente à vue d’œil.  On s’attendait donc  à trouver des économies dans les documents budgétaires pour 2024 au sujet des dépenses de personnel public. Il n’en est rien, bien au contraire : depuis 2017, le coût des rémunérations publiques a tout simplement explosé, passant de 291 milliards à plus de 357 milliards d'euros pour 2024. Par rapport au PIB, la dépense reste supérieure à 12 % de la richesse nationale, soit presque 3 points de PIB de plus qu'en zone euro, qui est à un peu plus de 9 % en moyenne. Un écart de l'ordre de 75 milliards d'euros par an,  identique à ce que nous avons en matière de retraites avec la moyenne des pays de la zone !

Promesse non tenue.

Depuis 2017, on a constaté, hors contrats aidés, une augmentation de 148.000 postes puisque le nombre d'agents est passé, selon l'Insee, de 5.526.000 à 5.674.000. Pourtant, une des promesses phares du président de la République était la suppression de 120.000 postes publics. On en est loin. En ce qui concerne le budget de l'Etat 2024, selon les plafonds d'emplois affichés dans le projet de loi de finances, les effectifs de l'Etat atteindraient en équivalents temps plein 1,987 million, tandis que ceux des opérateurs dépasseraient les 408.000. L'ensemble représentant donc près de 2,39 millions de postes budgétaires, soit + 52 829 depuis 2017. Entre 2017 et 2024, les augmentations les plus significatives sont allées à l'Education nationale et à l'Intérieur, ce qui est compréhensible, mais elles auraient dû être  compensées  par des réductions ailleurs. Pour baisser les dépenses, le bon sens voudrait qu'on diminue le nombre des postes de fonctionnaires, non ?

Et en plus l’absentéisme augmente aussi !

Une nouvelle étude montre l'aggravation sans précédent de l'absentéisme des agents dans les villes, avec en moyenne 30 jours d'absence annuels toutes causes confondues en plus des congés et des RTT, et jusqu'à plus de 44 jours par an et par agent en moyenne à Marseille, Toulon ou Bordeaux. Rien que le surcoût de l'absentéisme public par rapport au privé peut être évalué à 7 milliards d'euros par an, selon l’IFRAP ! Les primes et les revalorisations se sont enchaînées en même temps que les embauches, sans réflexion sur le tabou qu'est le sujet du temps de travail réel des agents et de leur productivité au travail. On  peut  légitimement conclure que rien n'est fait pour freiner les dépenses de personnel public. Ainsi, à  l'occasion de la réforme des retraites, la clause du grand-père n'a pas été votée pour les agents des trois fonctions publiques, alors que cela aurait permis des économies très importantes à l'horizon 2050 (de l'ordre de 15 milliards par an). Les dépenses de personnel sont le premier des surcoûts à cause d'une décentralisation jamais aboutie et d'un phénomène de sous-travail jamais exploré. Cela devrait être la revue de dépenses numéro 1 !

Il faut encore ajouter la hausse des rémunérations.

L’évolution des rémunérations des salariés de la Fonction publique et de l’Etat anticipés pour 2024 (et mis à jour pour 2023) se traduit par une augmentation – en comptabilité nationale – de +10,9 milliards d’euros entre 2023 et 2024, atteignant pour l’ensemble des administrations publiques 357,6 milliards d’euros. Cette hausse était inévitable et était même incontournable dans certains secteurs comme l’enseignement : les revalorisations salariales catégorielles de l’Education nationale (pacte enseignants, pieds de grille etc.) représenteraient pour 2,46 milliards d’augmentations à elles seules. Globalement, l’évolution se décompose  ainsi : 4,7 milliards pour l'Etat, 0,9 milliard pour les opérateurs de l’Etat, 1,9 milliard pour les collectivités territoriales et 3,4 milliards pour les administrations sociales. 

On aurait pu penser qu'après la réforme des retraites, qui représentent plus de 330 milliards de dépenses annuelles, avec le report de l'âge à 64 ans pour réaliser des économies et tenter d'équilibrer les comptes, le sujet suivant mis sur la table par le gouvernement et Bercy serait la dépense liée à la masse salariale publique. Parler de revues de dépenses et d'économies pour désendetter la France, c'est bien. C'est encore mieux de s'attaquer aux surcoûts que nous avons sous les yeux. Mais tant qu’on augmentera le nombre des fonctionnaires, l’équation sera impossible à résoudre.

Une fuite  en avant qui fait peur !

 

 


LA CHINE EN PANNE

Chine xi-jinping

 

Le déclin est bien  là.

N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les  importations sont à la baisse.  La  consommation des  ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes  publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois  moteurs de  l’économie que  sont les  investissements, les exportations et la  consommation sont tous en berne sinon au point mort.  Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le  département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et  la  main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe  jamais, la  liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.

La fin de la libéralisation.

La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période  faste après le lancement de la  politique dite « de réforme  et d’ouverture »  avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la  clause de la nation la  plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les  entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe.  Mais ces dernières  années, « l’Empire  du Milieu »  s’enfonce dans une spirale  descendante  et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.

Le retour du communisme stalinien.

En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises,  y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme  des vaches à lait en utilisant les procédés les  plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs  marchandises sans raison … Le retour du culte de la  personnalité, avec la  censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela  laisse  le champ libre à tous ceux qui font abstraction des  lois du marché, des sciences, de  la nature et  même de la  géopolitique, avec de lourdes  conséquences sur le  plan économique. La politique « zéo covid »  en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur  plus bas niveau depuis des décennies ; celles  avec l’Union européenne, le Royaume-Uni,  le Japon, la  Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années.  A cela s’ajoutent l’accent  mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong  et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe  peu à peu des capitaux, des technologies et des  marchés américains et occidentaux,  provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par  une explosion du chômage et faisant replonger dans la  pauvreté une grande partie de la population.  Mais le régime  proclame : « Le  marxisme, ça fonctionne ! »  .

Le but poursuivi est simple. 

Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées  par un système politique stalinien qui se sclérose.  Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle  touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la  crise immobilière avec ses villes fantômes et  ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce  que la  « centralisation démocratique peut produire » !  Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples  bouddistes et taoïstes au grand dam de  Xi le bouffi qui ne comprend pas  ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.

Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme  politique avec la mise en place d’une véritable démocratie.  Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une  chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance  mondiale comme  d'aucuns l'annonçaient !

 

 


L’INFO EN BREF

Iran voileIl y a un an !

 

Voici quelques brèves qui auraient pu vous échapper.

BCE.  La  Banque centrale européenne vient de nouveau de relever ses taux directeurs de 0,25% ce qui les  hausse à 4,75%. C’est la  10ème consécutive.  Elle pourrait constituer un frein supplémentaire à la  croissance européenne déjà en berne. Christine perdrait-elle la main ?

OPEP+. Le  cartel  pétrolier maintient la pression sur les cours du pétrole en limitant sa production  pour atteindre les 10$ le baril.  Un serpent qui se  mord la queue puisque le prix va produire une baisse de la consommation et si on y rajoute le ralentissement chinois, le  mauvais calcul  apparaîtra très vite.

UE. Ursula a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises sur les voitures électriques. Fin de la naïveté. La Chine  accuse l’Europe de  protectionnisme et menace de représailles : gonflée !

CHINE. C’est la 4ème mois consécutif de baisse des exportations. Et  avec le ralentissement de la consommation intérieure, les importations baissent aussi.  Rien ne va pour Xi le bouffi.

PACTE. Peu d’enseignants veulent travailler plus pour gagner plus. No comment !

BHARAT. L’Inde devrait bientôt changer de nom. Le  pays qui vient de dépasser  la Chine  en peuplement  connait aussi une forte croissance économique. Modi veut-il nous signifier qu’il  entend faire son beurre ?

ABSENT. En France, en 2022, 47% des salariés ont été absents au moins une fois au travail.

SENAT. 1800 candidats pour 170 sièges sur 348. Rappelons, seuls les  « grands électeurs votent ». Si je votais, ce serait pour la liste Piednoir… Au Sénat, il faut des élus  qui bossent !

35 Teq/hab. C’est l’empreinte carbone du Katar : 35 T de CO2 par habitant. Plus du double des Etats-Unis. En France on est  à 9 tonnes !

TRANS. Un gynécologue est poursuivi par une femme « trans » parce qu’il a refusé de l’examiner. Bah, évidemment, changer de genre, ça n’est pas changer de sexe.

INOX. Michel Drucker a 81 ans. 

ET DE 11 ! Elon Musk  est père d’un onzième enfant.  Le garçon se prénomme « Techno Méchanicus » (si, si !). Le papa ne dit pas si c’est une indication sur le mode de procréation.

 

 


L’ACTU DE LA RENTREE EN BREF

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88% des Français sont partis en France, cet été.  Ils ont bien raison, puisque c’est, paraît-il, le plus beau pays du monde !

1 355 milliards d’€ dorment sur les comptes bancaires des Français… qui ne rapportent rien. Quand on y pense, c’est du gâchis : placés ne serait-ce qu’à 3%, ils rapporteraient 40 milliards !

C’est la rentrée :

Pour les enseignants, pas un ne percevra  désormais  moins de 2 000 € par mois, sans compter   les  apports supplémentaires s’ils adhèrent au « pacte » … bon, avec des heures sup, évidemment. Ce  qui n’empêche pas les  études sur  le niveau scolaire d’être déprimantes.

12 millions d’élèves reprennent aujourd’hui le chemin de leur établissement : 6,4 millions dans les écoles, 3,4 millions dans les  collèges, 2,2 dans les lycées dont 620 000 en lycées professionnels.

C’est aussi aujourd’hui qu’entre en application l’interdiction de l’abaya.

Le  tarif réglementé du gaz d’Engie va augmenter de 8,7% ce mois-ci.

Et l’inflation repart à la hausse à 4,8%

C’est aussi la rentrée pour les syndicats : ils appellent à la mobilisation le 13 octobre. La  solution c’est la manif’…  (On connait le refrain)

Ailleurs dans le  monde :

La  Chine reste en panne avec 0,8% de croissance au 2nd trimestre.  Et  ça risque de se prolonger. Le chômage des jeunes a explosé.  Tous les moteurs sont grippés et la   crise financière du bâtiment ne rend pas  la situation plus aisée. Deux raisons principales : la reprise en main de l’économie par le PC et la  réorientation vers  le marché intérieur. Avec  les effets  inévitables : paralysie des initiatives et corruption.  A cela s’ajoute la chute de la population active due au vieillissement. Résultat : fuite massive des capitaux (plus de  11 milliards de dollars au cours de la 1ère quinzaine d’août).

La dette de  la Chine s’élève à 18 000 milliards de dollars (300%  de  son  pib).  Heureusement elle est détenue par  la  Chine. Ce qui ne la met pas à  l’abri d’une crise financière par la faillite des banques. XI Jinping a  méthodiquement détruit les fondements des « 40 glorieuses ». Et comme l’idéologie ne peut pas  avoir  tort  …

La Russie peut remercier la Chine. Les banques chinoises sont venues à la rescousse des banques russes après la mise en place des sanctions post-invasion en Ukraine. Leurs prêts ont été multipliés par 4 en seulement 14 mois. Parallèlement, le commerce entre les deux pays a explosé pour atteindre un record de 185 milliards de $. Xi Jinping attendra probablement la fin du conflit pour présenter la note à son nouveau vassal, et compte  tenu de la situation de son pays, il ne fera pas de cadeau. C’est beau les économies contrôlées  par  les dictatures.

Aux Etats-Unis, les réserves d'épargne qui ont permis aux salariés américains de rechigner à revenir au travail et d'être plus exigeants en matière de rémunération se sont épuisées. Et les crédits à la consommation ont atteint des records. Plus le choix donc, il faut revenir travailler. Mais parallèlement à cela, la situation économique se dégrade : les entreprises de la tech licencient massivement et depuis quelques mois toutes les entreprises sont sous pression du fait d'une demande qui commence à s'étioler et elles recrutent beaucoup moins. Résultat : le  taux de chômage remonte à 3,8%,  et les créations d'emplois continuent à baisser sous la barre des 200 000 par mois alors que les créations d'emplois des mois précédents sont revues à la baisse. A suivre.

Ah, j'oubliais, c'est  aujourd'hui l'anniversaire de la création de  la IIIème République, le 4 septembre 1870  !


FOCUS SUR LES BRICS

BRICS

 

Les BRICS vont tenir leur sommet annuel du 22 au 24 août à Durban. Il est peut-être  utile de  rappeler de qui on parle.  Le terme BRIC a été inventé en 2001 par… la banque américaine Goldman Sachs, pour désigner les principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde et Chine.  Le  S de  South Africa  a  été ajouté  plus récemment. En 2009, ce nom devient officiel avec le premier sommet.  L’objectif  alors est de  concurrencer le G7, l’hégémonie du dollar, et peser davantage dans les institutions internationales. Il faut bien comprendre que malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les BRICS ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Le  sommet de Durban a commencé  à faire parler de  lui en raison de l’impossibilité de Poutine d’y représenter es-qualité la  Russie  en raison du  mandat d’arrêt international lancé contre lui par  la CPI dont l’Afrique du Sud a ratifié  l’existence. .. et serait donc dans  l’obligation de l’arrêter !                   

Bric… à brac.

Mais si les BRICS peinent à se faire entendre, s’ils n’ont jamais réussi à bouleverser l’ordre international jusqu’à aujourd’hui  et si les analyses utilisent de moins en moins ce terme, c’est parce que les dissensions sont importantes entre les pays qui composent le regroupement. Ils ont du mal à montrer un front uni et à peser d'un seul bloc car les tensions sont notamment très fortes entre la Chine et l’Inde, des tensions économiques mais aussi territoriales. Et la Russie a reçu peu de soutien du groupe dans sa guerre contre l’Ukraine et les sanctions de l’Occident. On observe aussi que le Brésil et l’Afrique du Sud pèsent peu dans les échanges. Ajoutez à cela des économies divergentes, qui ont vécu de manière assez différente les derniers chocs tels que Covid, crise énergétique, inflation alimentaire, …  et vous obtenez un vrai bric…. à brac.

Un sommet pour relancer.

Aussi le prochain sommet annuel des BRICS sera peut-être l’occasion de les  remettre au centre de l’échiquier. Tout d’abord parce que, pour la première fois de l’histoire, la part des BRICS dans le PIB mondial dépasse de peu celle du G7 (31,5% contre 30,7%). Ensuite parce que seront discutés lors de ce sommet deux projets cruciaux pour les pays émergents : l’élargissement du groupe à d’autres pays, et la création d’une monnaie unique.

L’élargissement.

Selon un porte-parole du groupe, treize pays ont présenté des demandes officielles d’adhésion au groupe des BRICS, et six autres l’ont fait de manière informelle. Parmi les candidats l’Iran, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Mexique, ou encore l’Argentine.
La question de l’élargissement des pays membres des BRICS y sera prioritaire, mais les 5 pays fondateurs semblent déjà en désaccord. L’Inde s’y oppose et prône plutôt un dialogue, au contraire de la Chine pour qui cela renforcerait la stratégie des nouvelles routes de la soie. La Russie est également pour l’élargissement, d’autant qu’un des critères d’adhésion est le « non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS ». De son côté le Brésil est contre et craint que le groupe ne perde de sa « stature », si d’autres pays y accèdent.

Une monnaie commune.

C’est un serpent de mer : une monnaie des pays émergents pour concurrencer le dollar. La Chine en rêve en proposant la sienne comme support. On en entend parler depuis des années, sans voir d’avancées concrètes. Mais il semble que les BRICS soient décidés à étudier sérieusement le dossier cet été. Cette nouvelle monnaie de réserve pourrait être basée sur l’or. Un choix loin d’être anodin puisque depuis plusieurs années la plupart des banques centrales achètent de l’or pour diminuer leur exposition au dollar. Toutefois, le choix de l’or ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des BRICS, certains préféreraient une monnaie adossée sur un panier de leurs monnaies nationales. Pour réussir leur projet, les principaux pays émergents vont donc devoir s’accorder et mettre leurs divergences de côté, pour montrer un mur de « BRICS… » sans aucune fissure !

A suivre avec intérêt, donc !

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


LES CHIFFRES DE L’ETE…

Croissance économique

 

27 milliards d’euros :

Portées par la vente de 80 Rafale aux Emirats Arabes Unis, les exportations françaises d’armement ont battu leur record historique en 2022. La France est désormais numéro deux mondial, derrière les Etats-Unis.

62 milliards d’euros :

C’est l’argent qui a été engagé par l’Agence de rénovation urbaine en vingt ans dans les  banlieues. Après la gauche nous dit que l’Etat les a abandonnées.

15 000 :

C’est le  nombre de point de  deal démantelés  en 2022 et 157 tonnes de cannabis et de cocaïne ont été saisis.

137 225 :

C’est le nombre de vols commerciaux aériens qui ont été relevés le 13 juillet dernier. Un record. Un secteur en croissance continue. On relativise l’impact climatique quand on compare aux  milliards de trajets effectués par les voitures quotidiennement sur toutes les routes du globe. Et c’est encore beaucoup moins que la pollution numérique des datas centers.

7,1% de la population active :

C’est le taux de chômage enregistré au 1er trimestre de cette  année.  Le taux le plus bas  depuis… 1982. Mais on décompte aussi, paraît-il, 2millions de sans-emploi qui ne sont pas comptabilisés.

465 :

C’est le nombre des niches fiscales qui ouvrent droit à « crédit d’impôt ». Ces  dispositions fiscales dérogatoires  « coûteraient » 94 milliards d’euros. Dépense ou moindre  prélèvement. Dans le pays des plus hauts prélèvements fiscaux, certains veulent y voir  des leviers pour alléger la pression fiscale et un bon moyen pour cibler des politiques dont on veut renforcer l’efficacité. Limite : 73 dispositifs concerneraient moins de 100 contribuables, dont 35 qui n’ont aucun bénéficiaire…

9,5 milliards d’euros :

C’est le trou du système des retraites à l’horizon 2070, calculé  par le CSR (Comité de Suivi des Retraites) doublon matignonesque du COR. Un constat qui ne présente aucun intérêt et n’a aucune crédibilité. Et d’ici là, il y aura encore combien d’ajustements ? Mais il faut  bien justifier l’existence du machin.

60 milliards d’euros :

C’est le montant des économies que notre grand argentier va devoir trouver pour tenir les objectifs budgétaires et ramener le déficit en-dessous des 3% du PIB, ce qui n’empêchera pas la France de rester à la remorque de ses  partenaires européens.Et ça commence avec 10 à 15 milliards à trouver pour la prochaine loi de finances pour 2024.  On nentre dans le dur avec  à la clé des taux d’intérêts  pas vraiment aidants. Et encore, il faudra que la croissance tienne …

1 057 heures en 288 séances sur 134 jours :

C’est le temps passé par les députés au Palais Bourbon  cette année, pour examiner 66 projets de loi, voter  55 textes et rejeter 17 motions de censure. La  session a vu passer 11  fois la  procédure du 49.3.  Député : un travail de chien !

 

 


LES SABOTEURS VERTS

Haddock cons

 

Au moment où la  préoccupation principale pour notre  économie  nationale, c’est  la réindustrialisation, voilà encore un exemple de l’activisme contre-productif de nos écologistes. A Liffré, près de Rennes, ils sont à l’origine d’un renoncement symbolique : le groupe agroalimentaire le Duff jette l'éponge, il ne construira pas la boulangerie industrielle qu’il avait en projet depuis 2017.

Bridor dehors !

Explications : le groupe le Duff, c’est un succès de l’agroalimentaire français avec près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il avait prévu une nouvelle usine en Bretagne, sur un terrain de 20 hectares, un investissement de 250 millions d’euros et la création de 500 emplois. Il s’agissait de fabriquer, sous sa marque Bridor, des viennoiseries et du pain pour ses grands clients, hôtels haut de gamme, restaurants, dans une centaine de pays. Eh bien, Il n’y aura pas de nouvelle usine en Bretagne !

Un gros ras-le-bol. 

Le Duff a fini par faire une indigestion à force d’avaler couleuvres et rebuffades. Investir en France, est toujours un parcours du combattant, mais là, on a touché le  fond : cela fait six ans que le groupe affronte les oppositions de quelques élus verts et des militants écolos de la région sur son projet, pourtant adoubé par le président socialiste de la région Pays de Loire, Loik Chesnay Girard, qui fut aussi le maire de Liffré. C’est que, voyons, il y a des zones humides sur le site, il consommera trop d’eau ( eh oui, pour faire de la boulangerie, il faut de l’eau), il mange des terres agricoles. Des associations ont multiplié recours et procès. Le Duff a eu beau proposer de réimplanter des zones humides, d’amender le projet, rien n’a bougé. C’est ahurissant. Le projet a été lancé en 2017, l’usine devait initialement ouvrir fin 2021. Toujours pas une pierre de posée. Enquêtes diverses, études variées... Un temps fou. Puis multiplication des recours. Il faudra attendre dans le meilleur des cas 2026 pour que les actions en justice soient purgées. Ensuite, deux ans de construction. Ça porte le démarrage du site au plus tôt en 2028. 11 ans au mieux pour une usine… On n’est tout simplement pas dans le rythme de la vie économique, surtout dans un pays qui prétend se réindustrialiser. Tout cela est délirant. « Nos concurrents à l'étranger mettent un à deux ans maximum pour obtenir les mêmes autorisations de construction » explique le patron.  Pourtant, il   n'a fallu que mois de trois ans pour monter la gigafactory de batteries  inaugurée à Douvrin dans le Pas de Calais. Preuve qu’avec une volonté politique, c’est possible.

L’écologie de la décroissance.

Les opposants n’ont évidemment pas cherché à obtenir une amélioration du projet, notamment pour ses usages de l’eau, la préservation de la biodiversité alentour. Le but n’était pas que le projet soit acceptable, c’était qu’il capote purement et simplement. Tant pis pour l’emploi  local, tant pis pour la  croissance du PIB…. Il ne faut pas gratter beaucoup pour comprendre que le souci environnemental n’explique qu’une partie de l’opposition à la giga boulangerie. Les militants écologistes reprochent à Le Duff ce qu'il est : sa taille, ses  produits  industriels, son modèle d’export. Quelle idée de vendre des croissants à l'international ! Vendre un produit français au bout du monde, vous vous rendez compte ? Rien ne va dans une logique décroissante. Localement, Le Duff est devenu un épouvantail commode. Un gros ennemi bien méchant, facile à identifier, c’est rassurant. Un total Energie du croissant au beurre, Un Monsanto de la baguette surgelée, un Mc Kinsey du pain au raisin. L’anticapitalisme idiot se  montre dans toute sa splendeur.

Le malheur des uns …

Les  Bretons  devront se passer de la richesse apportée par leur compatriote. Le projet se fera, probablement au Portugal, ou peut-être même aux Etats-Unis, avec des standards environnementaux bien inférieurs aux nôtres. C’est sans doute la conclusion la plus navrante qu’on pouvait imaginer : mais les opposants auront la conscience tranquille, car personne, en Bretagne ne se salira les mains en profitant des emplois, des impôts et des taxes générés par une activité aussi honteuse que la confection et l’export de pains au chocolat et baguettes viennoises industriels destinés qui plus  est aux établissements de luxe. Moralité : Le Duff ira cuire ses croissants ailleurs.  Une partie de nos concitoyens se satisfait que  la France  meure économiquement, mais fort heureusement guérie de  son industrie. C’est l’œuvre de nos « Diafoirus » du 21ème siècle !  

Encore un bel exemple  de l'obscurantisme idéologique de nos "verts-rouges". 

 

 


TOUT CE QUI EST EXCESSIF…

Archibald en colère

 

Sarko, le feuilleton…

Le Tribunal en appel a tranché :  Nicolas Sarkozy est condamné  à 3 ans de prison dont un ferme ainsi que le  juge  Azibert et son avocat, Maitre Herzog, pour « trafic d’influence ».  Inutile de revenir sur l’affaire, à partir d’une écoute téléphonique très  contestable sur une autre affaire, dont le condamné n’avait pas connaissance évidemment, le  PNF a capté un  message aussitôt exploité.  Le trafic d’influence pour lequel il y a condamnation n’a donné  lieu à aucune démarche, aucune rétribution, aucune contre-partie. Inutile de commenter un jugement de justice,  sa sévérité  en regard des faits en dit tout. Ce qui est excessif est insignifiant. On comprend que les intéressés se pourvoient en cassation. Plus politiquement, il y aurait lieu de s’interroger sur l’existence de ce  PNF mis en place  par François Hollande et sur ses méthodes quasi inquisitoriales. Quel quidam ne serait pas tenté de penser à une justice orientée ?

L’arnaque de LIOT.

Dans la même veine de l’excès, la proposition de loi du groupe LIOT  à l’assemblée nationale, ultime tentative de barrage contre  l’application de la loi sur la réforme du financement des retraites. Ce groupuscule animé par deux  électrons libres  pour ne pas  dire irresponsables, Bernard Pancher et l’ineffable Charles de Courson, compte rassembler toutes les oppositions pour tenter de trouver  une majorité pour voter un texte qui devrait, en toute logique, être irrecevable puisqu’il veut abroger une  mesure qui privera l’Etat de 15 milliards d’euros de recette, sans en prévoir la  compensation, ce que le règlement de l’Assemblée nationale interdit. Sans compter sur le fait que cette proposition n’a aucune chance d’être examinée par le Sénat au moins avant l’automne et encore moins d’être votée. Alors à quoi sert cette initiative sinon à prolonger l’agitation dans le pays. Moi, j’appelle ça la dictature des  minorités et pouvoir de nuisance.

Alerte sur la démographie.

La France  va se retrouver en première ligne. C’est une alerte lancée par les agences de notation. Elles s’inquiètent des finances publiques des pays développés, du fait de la démographie et du poids des retraites. Avec la chute des naissances, et donc de la population active, et l’allongement de la durée de la vie, la charge des retraites va mener les dépenses publiques dans le mur. Inévitablement les déficits vont déraper et donc les dettes vont suivre. Et un dérapage des dettes avec des taux élevés provoquera inexorablement une dégradation des notations des pays, avec  à la clé  la hausse des taux d’intérêts. Sans compter le coût de la santé :  une population beaucoup plus âgée est plus consommatrice de santé publique. Si  bien que les agences de notation prévoient que la combinaison du poids des retraites, du coût de la santé et des taux d’intérêt élevés va provoquer un cocktail explosif pour les finances publiques. La part de la population des plus de 65 ans dans les pays développés, mais aussi en Chine, va passer de 20% aujourd’hui à plus de 30% en 2050. Et selon S&P, la dette de la moitié des pays développés sera considérée comme pourrie d’ici 2060, du fait du poids de la charge. La France, pire élève, est très mal placée évidemment. Et le déficit des États les plus dépensiers pourrait dépasser les 9% du PIB dans le même temps, du simple fait du vieillissement de la population. Pour les agences de notation, il faut des réformes urgentes sur le financement de la retraite et sur la durée de cotisation. Tiens donc ! Quand on voit ce qui s’est passé en France, on a du mal à imaginer qu’on va pouvoir passer l’âge de la retraite à 70 ans… Ou qu’on va s’attaquer, enfin, aux régimes spéciaux. Et pourtant, plus on attendra pour agir, plus ce sera douloureux. Il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir cotiser plus, et les retraites seront encore moins élevées qu’aujourd’hui. Une seule solution, le recours à la capitalisation. Encore un gros mot ! Nous voilà prévenus.

Pour terminer, le gros mensonge de Laurent Berger dans le JDD : il considère toujours que la réforme n’a pas été votée  par  l’Assemblée nationale, avec  le 49-3. Il oublie que la motion de censure qui a suivi a valeur de vote  favorable  en étant repoussée !