
N’y a-t-il rien de plus pressé, vraiment, que le mariage
homosexuel et l’adoption qui va avec, au moment où le chômage explose,
l’économie s’effondre, la violence se déchaîne… ? D’autant plus qu’il n’est
pas sûr que les Français soient prêts à cette révolution juridique autant que
le laissent penser les sondages. Encore que ces derniers évoluassent
rapidement, marquant l’évolution rapide de l’opinion publique au fur et à
mesure que les conséquences d’une telle loi se découvrent à elle.
On
touche à une institution millénaire.
Avec ce projet, nous nous apprêtons à toucher à une
institution millénaire. Le mariage a toujours été l’union d’un homme et d’une
femme pour fonder un foyer et avoir des enfants. Il touche au cœur de la
civilisation construite anthropologiquement sur l’union de personnes de sexe
différent. La différence sexuelle comme moteur de la vie, recèle encore bien
des mystères, apparaît bien avant l’homme, dès les premiers organismes
complexes, il y a plus d’un milliard d’années. Et dès l’origine, les sociétés
humaines ont éprouvé le besoin de régler la sexualité et la procréation sur la
base d’une différence reconnue entre l’homme et la femme, donnée universelle
s’il en est. On objectera que l’homosexualité existe, elle aussi, depuis longtemps,
mais l’idée d’un mariage entre personnes de même sexe est a contrario, absente de l’histoire, sauf pour en
faire la parodie. Alors, il faut bien considérer que le mariage entre personne
du même sexe constitue un bouleversement de première grandeur.
Le
mariage homosexuel introduit le « droit à l’enfant ».
Le mariage unisexe remet en cause cet ordre ancestral. Si
ce n’est pas un argument en soi -tout peut avoir une fin- il ouvre néanmoins la
porte à d’autres remises en cause qui devraient inciter le législateur à la plus
grande prudence. La principale touche au « droit à l’enfant » que la
filiation par l’adoption et l’éventuel recours à la procréation médicalement
assistée instituerait, ce qui veut dire qu’on modifie la base de l’état civil,
et évidemment la généalogie. Le socle anthropologique de la société est
beaucoup plus bouleversé qu’il n’y parait au profit de la fumeuse
« théorie du genre » selon laquelle il n’y aurait pas de différence
entre les sexes.
Seul,
le mariage civil est concerné.
Aucune église n’est prête à reconnaitre le mariage
homosexuel, ce qui est logique. Le débat ne concerne donc que le mariage civil.
La foi est respectable et continuera de s’exprimer dans le mariage religieux,
mais elle ne saurait prétendre être source de la loi dans une société laïque.
Laissons de côté aussi l’homophobie qui ne doit motiver
aucunement l’argumentation. Cela fait des décennies que l’homosexualité est
considérée par la société comme le choix souverain de sa sexualité par une
personne normale. Les homos ont droit au même respect que les hétéros.
Pourquoi
s’opposer au mariage homosexuel ?
Il existe plusieurs raisons de s’opposer au mariage
homosexuel.
On fera observer que les homosexuels peuvent déjà
bénéficier d’une reconnaissance officielle par l’Etat de leur situation
matrimoniale. Ils ne se battent donc plus pour la protection sociale du
conjoint en cas de décès ou d’héritage. Ce qu’ils veulent, c’est qu’il n’y ait
plus aucune différence d’ordre fiscal, civil ou symbolique entre eux et les
hétérosexuels. Cette demande est recevable. Elle pouvait être satisfaite par un
aménagement du PACS pour le transformer en « union civile » célébrée,
pourquoi pas devant le maire.
On fera observer aussi que la revendication du mariage
intervient bizarrement dans un contexte où celui-ci est très dévalorisé.
L’institution a en effet perdu son caractère sacré depuis près d’un
demi-siècle. Il y a belle lurette que le mariage civil n’est plus un engagement
pour la vie pour nombre de nos concitoyens. Dans les grandes villes, un mariage
sur deux aboutit à un divorce. C’est même la première chose qu’on sacrifie dès
qu’un problème sentimental, professionnel ou autre arrive. Quitte à assumer
–pas toujours- les conséquences de la séparation, pension alimentaire et
famille recomposée…
On fera encore observer que l’on s’apprête à bouleverser
gravement un ordre établi pour le bénéfice d’une minorité infime dont
l’influence est inversement proportionnelle à sa réalité. Si l’on se fonde sur
le nombre de couples de même sexe pacsés et sur les statistiques de nos voisins
belges et espagnols, environ 2% de la population formalise une union
homosexuelle. Des mouvements gays se prononcent eux-mêmes contre ce
« mariage pour tous » qui rendrait l’institution vidée de sa
substance, accessible à d’autres unions fantasques.
Adoption
et procréation médicale : on ouvre la boite de Pandore.
Le problème, c’est la revendication du droit à l’enfant.
C’est là que le bât blesse. Mariage et filiation sont liés. La question des
enfants va se poser inéluctablement. D’abord il parait difficile de dire aux
couples homosexuels qu’ils peuvent être parents ensemble dans le cadre de
l’adoption mais que l’on ne revient pas sur les règles qui encadrent la
procréation médicalement assistée. Qu’on le veuille ou non, il faut toujours un
homme et une femme pour faire un enfant : on ouvre donc la boite de
pandore en sortant de la filiation biologique. Ce qui fait dire à Gérard
Collomb, le maire de Lyon : « qu’on
évite en France ce qu’on connait en Californie : une véritable industrie
du portage d’enfant pour autrui. Ce serait une vraie difficulté pour notre
société ». Rappelons que la gestation pour autrui est illégale en
France. Les notaires soulignent les multiples procédures qui pourraient se
développer liées au statut de beau-parent, le nom que l’enfant devra porter, ce
qu’il deviendra en cas de séparation du couple,… un enfant pourra-t-il avoir
trois mamans ? Sans parler des problèmes soulevés par les pédopsychiatres
freudiens pour qui une enfant a besoin de l’altérité pour se structurer. Tout
enfant sait qu’il est né de l’union d’un homme et d’une femme, qu’elle soit
fugace ou pérenne, naturelle ou médicalement assistée. Quand on sait ce qu’il
en est des recherches en parenté d’enfants adoptés par des couples « normaux »…
Où
est le débat national ?
Il faudrait un vrai débat. La majorité a refusé la « commission
spéciale » à l’assemblée. Le lobby homoparental s’appuie sur des études
qui, dans leur quasi-totalité ne sont que pseudo-scientifiques, pour prouver
que les enfants élevés par des parents homosexuels vont bien. Il utilise le
bluff, en sachant que personne n’ira lire les études citées. Sans parler des
procédés d’intimidation par le biais du « politiquement correct » et
de l’ « homophobie » pour empêcher tout débat serein. Et
pourtant, le gouvernement serait bien inspiré de diligenter un groupe de
travail composé de spécialistes du psychisme dûment patentés pour énoncer les
conclusion solides que l’on peut tirer sur le sujet. Il ne faut pas avoir peur
de vérifier ce que ce projet de loi implique en donnant sa place au « savoir »
face à l’intimidation et aux études biaisées.
Il faudrait alors pour le moins un referendum. Et
pourquoi pas un referendum d’initiative populaire tel que la réforme de 2008 l’a
institué (50 parlementaires et 10% du corps électoral) pour trancher la
question et avoir le débat national que ce sujet mérite. D’ailleurs certains
juristes, faisant référence au texte de la constitution, vont même jusqu’à
penser que le projet de loi touche à ses fondements et nécessiterait de la
modifier. Ce qui est encore une autre affaire. Et puis on ne parle jamais du
coût que va induire le mariage homosexuel par les droits qu’il ouvre.
Comme on le voit, … la messe n’est pas dite !
Alors, tous à Paris le 13 janvier !