AU SECOURS SARKO, ILS SONT DEVENUS FOUS !
19 novembre 2012
Comment transformer un beau succès en vrai gâchis ? Le spectacle qui nous a été donné hier soir, et qui se continue aujourd’hui, par les hauts responsables de notre parti engagés dans l’élection, est consternant. On savait qu’une consultation démocratique comportait des risques quant à l’organisation. C’est vrai que presque partout, les dispositifs d’accueil prévus se sont révélés insuffisants face au nombre des votants qui se sont déplacés. C’est vrai que le triple vote « équipe dirigeante-charte-motions » a ralenti la procédure de vote. Au centre d’Angers, la permanence n’a pas désempli de la journée. Une foule patiente et bon enfant faisait la queue. On peut concevoir alors que dans certains endroits l’attente ait été insupportable. 180 000 militants qui votent, c’est un succès inattendu après la double défaite du printemps et qui exprime une détermination des Français de l’opposition face aux errements du pouvoir socialiste.
Mais la fête était trop belle. Les inévitables difficultés inhérentes à ce genre de consultation : émargements, décomptes, procurations sont devenues phénomène dramatique dès lors que les deux candidats se tenaient, à la surprise générale, dans un mouchoir de poche. Si l’écart avait été indiscutable, on n’aurait même pas parlé de ces accrocs de scrutin, tellement ils sont mineurs. Les déclarations des uns et des autres, faites de rumeurs, de chiffres déformés, mal transmis, prenant les médias à témoin ont alimenté un vaudeville qui aura écoeuré plus d’un adhérent qui a fait l’effort de se déplacer. Se chamailler comme des gamins publiquement est à la fois puéril et inadmissible de la part de gens qui prétendent à nous gouverner.
On peut comprendre la déception d’un François Fillon qui se voyait déjà élu dans un fauteuil et que tous les sondages portaient aux nues. Probablement l’amertume est à la hauteur de la déconvenue. Même s’il l’emporte, ce sera d’un cheveu. Il est aussi facile d’expliquer le bon score de Jean-François Copé. Autant que la ligne politique qu’il a défendue, la « droite décomplexée », qui n’est pas comme on se plait à le répandre une ligne droitière, c’est le « capitaine courage » de la campagne des présidentielles que les militants ont voulu récompenser. A voir la queue devant la permanence, j’aurais pu dire qui votait Fillon et qui votait Copé. Ceux que l’on a vus dans tous les déplacements, à Villepinte, à La Concorde, au Trocadéro, et les autres. Faites vous-même la répartition.
Je ne pense pas que ce vote sanctionne une partition de l’UMP. Pour la simple raison que sur le fond, l’un comme l’autre défend les mêmes valeurs et les mêmes idées : on l’a bien vu lors du débat sur la Deux. L’affaire porte plus sur le caractère des personnes que sur ce qui est fondamental. C’est pourquoi, la division ou l’éclatement ne me paraît pas à l’ordre du jour. Par contre, l’étroitesse du résultat oblige le gagnant, quel qu’il soit, à faire les gestes de rassemblement encore plus que si sa victoire avait été largement acquise. En un sens, c’est peut-être un mal pour un bien. On peut toujours l’espérer.
Enfin, ce débat occulte un autre vote important : celui des motions. On constate que la « droite forte » de guillaume Peltier qui s’inspire de la « France Forte » de Sarkozy arrive en tête, talonnée par la « droite sociale » de Laurent Wauquiez et la « France moderne et humaniste » de Jean-Pierre Raffarin en 3ème position. Manière de dire que le courant sarkozyste reste puissant à l’intérieur du parti, ce qui n’a rien de surprenant et qu’il est équilibré par la sensibilité gaulliste sociale et celle des centristes et libéraux. L’UMP offre une image conforme à ce qu’elle souhaite représenter : la droite et le centre.
Néanmoins, la déception reste là. Il faut vite mettre fin à cette mauvaise pièce et repartir du bon pied. J’ai envie de dire à Jean-François et à François qu’on se fiche pas mal de leur problème d’égo. Gare aux défections.
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