HISTOIRE

ASSEZ DE LA CHIENLIT GAUCHISTE !

Blocage science po


 

L’extrême-gauche s’est toujours trompée : pendant des décennies le PC avec les lendemains qui chantent de l’URSS en restant dans le déni des crimes staliniens et des goulags, puis les maoïstes ont pris le relais avec l’agit’prop dans les universités et les exaltés de mai 68. On sait aujourd’hui l’escroquerie intellectuelle que ça a été. Mélenchon procède de la même démarche avec son islamogauchisme et sa solidarité avec le peuple palestinien qui cache en réalité un soutien aux terroristes du Hamas.  Tout est bon pour peu que l’on pourfende Israël au nom de la lutte contre le sionisme qui cache mal un racisme antisémite, et devenu le symbole de l’impérialisme blanc, occidental qu’il faut « déconstruire ». 

Il suffit d’une poignée d’étudiants, largement minoritaires mais déterminés, pour faire le ramdam. Bloquer une fac, une grande école, c’est tellement facile. Mais quand le mal touche un établissement comme Science-Po Paris, sensé former les élites qui gouverneront demain, on s’interroge sur l’intelligence et les compétences de ces excités. Que penser devant le spectacle de cette salle d’université remplie de jeunes dont beaucoup de petits citadins plutôt des beaux quartiers, chauffés par des conférenciers contre « l’Etat colonial génocidaire et raciste d’Israël », à coup de formules en novlangue « intersectionnelle ». Ils n’ont que faire de la vérité historique ou géographique, connaissent-ils seulement le nom du Jourdain, mais ces défenseurs des opprimés ne sont jamais soumis à l’évaluation des connaissances et pratiquent encore moins le débat contradictoire.

A leur décharge, ces étudiants sont le fruit des deux dernières décennies qui ont vu sombrer le système éducatif, munis d’un baccalauréat au rabais. On est loin de l’objectif visé :  faire d’eux une génération de citoyens éclairés, capables de penser par eux-mêmes, forts d’une raison critique charpentée. Ils nous offrent le spectacle affligeant d’amphithéâtres transformés en tribunes de l’ignorance, du négationisme et du complotisme.  Université française et tes traditions universalistes où es-tu ? Faute de culture historique, ces jeunes militants sont perméables aux manipulations et aux mensonges politico-historiques dont LFI s’est fait la spécialité, Mélenchon reproduisant le modèle de ses prédécesseurs.

Le plus grave c’est que ces jeunes activistes adhèrent à l’idéologie gaucho-frériste et font le jeu des ennemis du monde occidental, de nos démocraties et de nos libertés.  Il n’est peut-être pas inutile de leur rappeler que la révolution en Iran est née de la jonction entre communistes et islamistes. Et Mélenchon aveuglé par son délire électoral, devrait pourtant savoir que Khomeyni s’est empressé d’emprisonner et exécuter ses alliés communistes sans l’ombre d’une hésitation, une fois au pouvoir.

Ce triste spectacle devrait inciter nos gouvernants et nos intellectuels à réagir fermement pour rétablir la vérité : mettre fin à l’amalgame entre musulmans et islamistes voulu par les islamistes au nom de « l’islamophobie » dont nous serions coupables alors que nous sommes face à une laïcitophobie exacerbée de leur part, muselant les citoyens français musulmans dans une illusion communautaire qui dessert tout le monde.

La laïcité c’est la promesse républicaine incarnée. Comme le proclame Abnousse Shalmani, « quelles que soient nos différences de naissance, de sexe, d’ethnie, de religion, nous sommes frères et sœurs en humanité.  C’est révolutionnaire et puissant ». Elle réunit sous le même drapeau et sans discrimination tous les citoyens qui signent le pacte républicain, rassemblant dans un même mouvement universalisme et humanisme, ouvrant sur la possibilité de choix, donc la liberté individuelle. Il est urgent de retrouver le chemin de l’universalisme : cessons d’abandonner nos concitoyens à la pression communautaire des islamistes, soutenons les efforts de nos intellectuels qui défendent encore ses valeurs, soyons fermes face aux dérives qui empêchent leur transmission à l’école ou ailleurs. La laïcité, plus que jamais reste le rempart de la République.

C’est au nom de la laïcité et de la liberté individuelle contre l’embrigadement qu’il faut combattre LFI, Mélenchon et ses sbires mal éduqués qui dégradent l’image de la démocratie par leur comportement à l’Assemblée nationale et en instrumentalisant des jeunes en mal de causes à défendre. La laïcité, c’est le point faible de Mélenchon.  

 


EUROPEENNES : LES VOTES DE L’IMPUISSANCE.

Europa

 

La liste RN caracole en tête des sondages avec 30% des intentions de vote. Beaucoup d’électeurs qui se disent de droite vont semble-t-il contribuer à ce succès. Ce constat me navre tellement je suis persuadé qu’ils sont en train de faire une grosse bêtise dont ils constateront trop tard les effets délétères. Au moins les électeurs   de gauche sont-ils moins bêtes en fuyant les outrances de Mélenchon et en reportant leurs voix sur le candidat socialiste Raphaël Glucksmann. A droite, ils n’ont pas l’excuse de l’absence d’alternative, car  ils ont à  leur disposition la liste de  François-Xavier  Bellamy  qui présente toutes les  garanties de sérieux et d’efficacité comme  en témoigne le bilan des actions  menées au cours du mandat sortant et de renouveau avec l’arrivée de Céline Imart et du Général Gomart.

Voter Bardella est une escroquerie.

Bardella, épargné à force de ne rien dire, fait campagne contre Macron : hors sujet. Après le 9 juin, il sera toujours là. Il réclamera la dissolution de l’Assemblée nationale : nouveau hors sujet et aucune chance de l’obtenir, car c’est Macron qui détient la décision. Une campagne sur un double mensonge, donc. Mais surtout, comment ne pas voir ce qui attend la France si le RN devient l’ambassadeur de ses intérêts à Bruxelles. Rappelons qu’il avait déjà gagné il y a cinq ans et qu’a-t-il fait de sa victoire ? :  Rien ! La réponse est simple :  l’Europe n’intéresse pas le RN.  Il brille par son absentéisme au Parlement européen où le parti est faible et isolé. Il n’y dispose d’aucun allié sinon l’Afd néonazie et l’encombrante Ligue italienne, soutien de la Russie. Pointé régulièrement pour son manque de travail, le RN ne dispose d’aucun relais à la Commission européenne et au Conseil. C’est un nain politique qui affaiblira l’influence française. De  plus, l’escroquerie continue avec les votes à Strasbourg, à rebours des principes  qu’il affiche  à Paris :  jamais il  n’a approuvé la moindre mesure de soutien économique ou militaire à l’Ukraine, de peur de  froisser ses « alliés » russes ; partisan d’un contrôle musclé aux frontières, il s’est constamment opposé au renforcement des moyens de Frontex. Plus grave, prônant une Eruope à la carte et  le rétablissement des frontières nationales, il continue de défendre un « Frexit » qui ne dit pas son nom, au mépris de tous les accords et traités signés par notre pays.Ce qu’il préconise n’est soutenu que par Orban (Hongrie) et Frisco (Slovaquie), alliés notoires de  Moscou au sein des 27.  Avec son beau sourire et à coups de selfies, Jordan Bardella conduit la France dans l’impasse. De Moscou à Pekin, on voit bien qui peut s’en réjouir. Les électeurs de droite sensés, ne peuvent être complices d’une telle aventure !

Marine, la ruine !

En proposant de baisser la TVA, de ramener l’âge légal de la retraite à 60 ans et d’exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30ans, Marine Le Pen entend ratisser « large ». Mais avec ces mesures aussi ruineuses qu’injustes, elle fait courir au pays le risque de la faillite.  En réalité, ces promesses ont un coût :  c’est 100 milliards d’euros de déficit chaque année en plus. Ses propositions sont révélatrices de l’absence de programme économique d’un parti qui se présente comme un parti de gouvernement. La seule proposition vaguement chiffrée (16 milliards d’euros) concerne l’immigration comme source de coût pour les finances publiques, calcul largement contestable qui méconnaît la réalité. Cette obsession sur le lien supposé entre immigration et emplois peu qualifiés révèle un biais et un angle mort qui caractérise la vacuité de la réflexion économique du RN qui ne va jamais au fond des choses. D’ailleurs, en conclusion de sa chronique dans les Echos, elle invite elle-même les experts et les économistes « de bonne volonté » à chiffrer et à compléter ses propositions.  Si ça n’est pas une preuve d’indigence en matière de programme, j’en perds mon latin. Marine Le Pen est seule. Sa politique de communication de dédiabolisation pour sortir des vieilles images fachos de son père a fonctionné et permis de séduire les médias. Elle n’a plus besoin de communiquer sur l’immigration, l’actualité s’en charge pour elle. Le RN attrape toutes les colères.  Mais au-delà de la démagogie et de ses beaux discours, on tombe sur une incohérence idéologique totale qui enferme son parti dans une spirale du vide : le programme est pauvre, manque de sérieux.  Collectionner les colères donne du bruit, pas une direction. Le discours de Bardella à Marseille nous donne un bon résumé : trois quarts d’heure de dénonciations de Macron, des disparitions de la France, de libertés confisquées… et aucune réelle proposition.

Ouvrons les yeux.

L’immense majorité des européens pensent que l’Europe est nécessaire. Les populistes donnent de fausses réponses   à de bonnes questions. Cherchons donc ceux qui dans cette campagne tentent de nous donner les bonnes réponses à ces questions simples : face aux empires autoritaires, faut-il renforcer l’Union européenne ? Face à l’agressivité économique de la Chine, faut-il renforcer les réponses de l’Union ? Pour contrer la Russie, L’Union européenne est-elle le bon niveau pour faire face ? …  Les sujets ne manquent pas.  Une dernière chose :  pour avoir de l’influence au Parlement européen, il faut siéger dans l’un des  deux puissants groupes qui le dominent :  le PSD, à gauche et  le  PPE à droite. 

Voter Bardella ou Reconquête, ce sont des voix perdues.

 


COMMENT TROUVER 20 MILLIARDS D’ECONOMIES…

Pluis de billets

Le glissement du déficit budgétaire de 2023 à 5,5% du PIB au lieu des 4,8% attendus a mis  le  gouvernement au défi de trouver 10 milliards d’économies supplémentaires au 10 milliards déjà prévus, et déjà… difficiles à trouver. C’est que le contexte général ne permet plus les fantaisies : la charge de la dette va en effet mécaniquement passer de 46,3 milliards en 2024 à 54 milliards en 2025 puis 62,7 en 2026 pour atteindre 72,3 milliards en 2027. Et encore, si les taux ne s’affolent pas. Et dans le même temps, l’exécutif programme (sérieusement) le retour dans les clous des 3% de déficit à la même échéance.

A la recherche de la recette magique.

Le Ministère des Finances mobilise tous les outils à sa disposition : Direction du Trésor, Inspection générale, Direction du Budget… et les réunions s’enchainent avec les différents agents, conseillers et ministres tandis que   les « notes » s’empilent. C’est la quête de coupes tous azimuts avec à la clé 5 milliards d’euros à trouver d’ci la fin de l’année en plus des 10 milliards déjà actés, sans parler des 20 milliards pour l’an prochain nécessaires pour respecter les objectifs. Le problème c’est qu’on voit ressortir les mêmes recettes qui sortent toujours des mêmes tiroirs pour proposer toujours les mêmes économies qu’on sait inopérantes. Au point où on en est, on comprend bien qu’un « pilotage fin » des dépenses ne sera pas suffisant. Et comme il n’est pas question d’augmenter les impôts, il va bien falloir tailler dans les dépenses. Les endroits ne manquent pas  entre l’administration centrale, les collectivités  territoriales, les dépenses sociales  et  d’une manière générale la « suradministration » ….

Et toujours plus de fonctionnaires.

Mais comment faire des économies avec toujours plus de fonctionnaires supplémentaires. Macron avait promis d’ne supprimer 120 000, Pécresse 150 000, Fillon 500 000.  En 2022, les effectifs de la fonction publique ont augmenté de 17 300 et pour 2023 ce serait 60 000 de plus selon l’Insee. On constate dans le même temps que la qualité des services publics se dégrade. La question de la productivité des 5, 7 millions d’agents publics se pose plus que jamais d’autant plus que l’état des lieux est accablant : 30% des agents de l’hôpital ne sont jamais devant les patients et 250 000 agents de l’Education nationale sur 1,2 million ne sont jamais devant les élèves et 200 000 fonctionnaires ne font pas les 35 heures légales.  Bureaucratie, absentéisme, suradministration embolisent le système.  De quoi mettre à mal le principe de « la nécessité de renforcer l’efficacité du service public par une augmentation des effectifs ». C’est d’une réforme dont la fonction publique a besoin. La comparaison avec nos voisins de l’Union européenne est à cet égard édifiante : nous avons trop d’administratifs peu performants.  

Mais le problème de fond reste posé : il ne sera pas possible de baisser les dépenses si on ne diminue pas le nombre des fonctionnaires. C’est aussi simple que cela ! Avec la bureautique moderne et l’Intelligence artificielle, les opportunités ne devraient pas manquer. Il suffit d’un peu (beaucoup) de volonté politique.


L’homme qui valait 1000 milliards

Cette fois,  je laisse la place à notre ami, le Sénateur Stéphane PIEDNOIR qui s'exprime sur l'état de la dette de la France.

Stephane-piednoir

"Concernant l’état des finances publiques de notre pays, tous les signaux d’alerte sont désormais dans le rouge écarlate.  Même s’il ne s’agit sans doute pas du tout premier sujet de discussion des déjeuners de famille, cela relève de la plus haute importance et la situation s’aggrave considérablement depuis dix ans.

La dette de la France culmine en effet à plus de 3100 milliards d’euros de dette, soit 110 % de notre PIB contre 96% en 2016. L’écart se creuse avec tous nos voisins européens (65 % en Allemagne, 82 % en UE), et seuls l’Italie et la Grèce font pire. Ainsi, chaque nouveau-né français vient au monde avec un solde débiteur de 45 000 € !

Chaque année depuis 1974, l’exécutif national présente un budget structurellement en déficit et s’endette toujours plus, non pas pour engager les dépenses d’investissement nécessaires à son développement, mais pour payer des charges de fonctionnement qui sont hors de contrôle.

La France vit largement, et de plus en plus, au-dessus de ses moyens, sans consentir aux efforts nécessaires pour redresser ses comptes. Tout cela engage le pays sur une pente bien glissante qui condamne les générations futures à des horizons bien sombres.

Et il y a plus grave : l’insincérité. Avec cynisme, le Gouvernement a fait adopter en décembre dernier (à l’aide de l’article 49-3 !) un Projet loi de finances qui misait sur une croissance nettement supérieure aux prévisions de tous les instituts.  Résultat, deux mois plus tard : le Ministre le Maire s’est vu contraint, dans la précipitation, de passer un coût de rabot de 10 milliards d’euros touchant quasiment tous les postes budgétaires, sans concertation ni débat parlementaire.

Mais il y a encore pire : le déni. Alors que l’INSEE annonce un nouvel écart conséquent sur le déficit de l’année 2024, le Président de la République affirme que « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindre recettes ». De toute évidence, l’homme qui valait 1000 milliards (de dette !) est frappé d’une cécité et d’une paralysie politiques qui l’empêchent de mener les réformes profondes dont notre pays a besoin. En revanche, il ne s’interdit pas de piocher dans la poche des Français et des collectivités locales pour résorber un trou budgétaire qu’il a lui-même contribué à créer depuis dix années au cœur de l’exécutif !"

 

 


ZERO IMPUNITE…

Bagarre_village_gaulois

 

« Plus le monde s’enlaidit, plus la société s’ensauvage et plus le regret du passé suscite la méfiance voire la colère… » remarque Alain Finkielkraut dans « Pêcheur de perles ». Sans sous-estimer les innombrables bienfaits de la modernité, on a le droit de garder la mémoire intacte et d’affirmer que bien des choses étaient mieux avant. Et il poursuit : « Quand être absolument moderne est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est qu’on puisse le soupçonner d’être passéiste ». Et c’est bien ce qui se passe. En nous acharnant contre notre passé, par la déconstruction systématique des anciens repères, nous avons anéanti les murs porteurs de la société. Ne nous étonnons pas alors de voir surgir le chaos. Le triomphe de l’individualisme exacerbé efface toute référence collective et conduit à méconnaitre les piliers de l’autorité : ni souverain, ni maître, ni père…

Alors, vient le règne de la violence ordinaire qui se banalise. 

Pas un jour sans son fait divers criminel :  hier soir encore, attaque au couteau à Bordeaux avec un mort et un blessé grave ; pas un jour sans qu’un ado tombe sous les coups d‘une meute vengeresse… Une litanie insoutenable de crimes où l’inhumanité se fait fille de l’impunité, concrétisant le grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la horde sur l’autorité. Les causes sont multiples et s’y ajoutent l’expansion des obscurantismes religieux et autres, les méfaits amplificateurs des « réseaux sociaux », les pulsions les plus brutales que désormais aucune retenue fondée sur la raison n’empêche, une justice trop souvent défaillante par l’incapacité à sanctionner. Il s’agit bien d’un mouvement de « décivilisation ».

Le remède, c’est l’école.

Malheureusement elle est en déroute. Elle, qui devrait être le sanctuaire de la transmission, le temple de l’instruction, le refuge de l’émancipation, est frappée au cœur par l’entreprise de décivilisation qui ne se donne aucune limite. Les nouveaux maîtres de la doxa préfèrent s’intéresser aux « violences symboliques » que d’ouvrir les yeux sur la jeune fille battue à mort sur le trottoir à la sortie de son collège. Et le proviseur est obligé de démissionner, menacé de mort pour avoir osé demander à une lycéenne de retirer son voile. C’est là qu’on voit l’inversion des valeurs :  on veut voir de « l’islamophobie » dans ce qui est en réalité de la « laïcitophobie ».

Pourtant, rien n’est perdu.

Des professeurs, des policiers, des infirmières, des parents, dans la tempête, ne baissent pas les bras et tiennent ce qu’ils peuvent. Le génie universaliste qui fonde notre République n’est pas mort. On surmontera la sauvagerie par le retour de l’autorité intangible, la maîtrise des pulsions et l’élévation des sentiments et de la pensée. La science et le savoir doivent en être le socle. La juste répression et le « zéro impunité » la règle.  On le voit bien, l’institution scolaire est au cœur du problème. Elle a besoin d’une rénovation de fond en comble : formation des maîtres, contenus des savoirs, primauté des valeurs républicaines. Tout le pays attend une discipline fondée démocratiquement, capable de protéger nos libertés fondamentales et la vie de nos enfants.

 


AH OUI, LA DETTE !

Dette publique

 

Près de 50 milliards d’euros d’intérêts par  an, c’est le « service »  de la   dette qui dépasse  les 3000 milliards d’euros. Le premier budget de l’Etat.  Mais dormez en paix, le gouvernement, promis, juré,  n’augmentera  pas les impôts  pour commencer à la rembourser.  D’ailleurs le déficit public a explosé tous les pronostics en 2023 avec 5,5%. On devrait être sur la pente du retour à 3%.  Cherchez l’erreur. « La séquence est tout bonnement sidérante. Nous avons les meilleurs technos à Bercy, qu’ils soient ministres ou dans nos grandes directions, ils ont fait les meilleures écoles, ils savent tout sur tout et ils n’auraient pas vu arriver l’iceberg du déficit 2023 ? » s’interroge Agnès Verdier-Molinié.

Comment, plus de déficit !?

A-t-on affaire à des Diafoirus ? Personne ne semble prêt à endosser la responsabilité des gigantesques 154 milliards de déficit public. Ce qui a péché est avant tout la dépense. 20 milliards de plus. Quant aux prélèvements obligatoires, ils sont 10 milliards en dessous de la prévision. Par rapport à 2022, les prélèvements augmentent de 36 milliards et les dépenses de… 70 milliards. On a voulu nous faire croire que les recettes étaient moins importantes que prévues. Mais la vérité c’est que les moindres recettes sont moins importantes que les dépenses supplémentaires. Cela ne nous enlève pas notre statut de champion des prélèvements obligatoires. Ceux qui veulent encore augmenter les prélèvements obligatoires (les impôts) n’ont rien compris. Le levier fiscal est mort :  ce  n’est pas avec la taxation des « superprofits » ou la  suppression de « niches fiscales » qu’on trouvera les revenus suffisants, quelques centaines de millions tout au plus, pour combler le gouffre des 150 milliards.

Pas d’impôts mais des taxes  …

Pour rétablir le déficit public mais pour donner aussi un gage de bonne foi à son aile gauche courroucée par la réforme annoncée de l'assurance chômage, le gouvernement a eu une idée brillante : Gabriel Attal a annoncé des propositions pour la « taxation des rentes » d'ici juin. Les rentes ! Il fallait y penser. Mais de quelles rentes parle-t-on et quels sont les rentiers visés ? Il ne s'agit pas évidemment d'une catégorie de fonctionnaires qui bénéficient d'une « rente » de situation. Alors s’agit-il des « personnes qui s'enrichissent en dormant » que visait par Mitterrand ? Là encore, si on s'en tient à la définition d'une personne qui tire des revenus d'un capital, tous les Français ou presque sont concernés : le livret A est une rente, l'assurance-vie est une rente, l'immobilier locatif est une rente, les dividendes des actions sont des rentes… En fait ce qui est visé, c'est l'épargne. Et n'oublions pas l'autre définition d'une rente : « emprunt de l’État, représenté par un titre qui donne droit à un intérêt ». En fait, le plus gros marché de la « rente », c'est la dette publique !!! Si on veut donc s'attaquer réellement à la « rente », il faudrait interdire de prêter de l'argent à l’État pour financer son déficit !!! En réalité, c’est un message clair pour l'Europe, à qui on dit : « ne vous inquiétez pas pour nos 3300 milliards d'€ de dettes, nous avons en garantie 12 000€ milliards d'€ d'épargne des ménages dont nous pouvons piquer une partie dès qu'on le décide. »

Nous sommes au pied du mur.

Le levier fiscal est mort. Enterrons-le et activons enfin le levier dépenses. Il n’est plus temps de faire les poches des Français et de leurs entreprises. Il est temps de couper l’herbe sous le pied à ceux qui voient toujours l’augmentation des impôts comme premier recours alors que le consentement à l’impôt s’effrite, la croissance potentielle aussi et la capacité de création de richesses marchandes dans notre pays avec. La baisse de la dépense demande que l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale marchent main dans la main pour faire les efforts au lieu de se refiler la patate chaude.

Mais pour cela, il faudrait du courage et de la détermination.



FAIRE AVANCER L’EUROPE DANS LE RESPECT DES NATIONS

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D’abord, aller voter.

Une récente enquête IPSOS publiée à mi-mars met les intentions d’aller voter entre 42% et 46%, au-dessous des 50% de participation enregistrés en 2019. L’élection des députés au Parlement européen ne passionne pas les foules et c’est bien dommage. Les Français ne mesurent pas suffisant ce qu’ils doivent à l’Union dans leur vie quotidienne ou alors seulement quand les politiques se défaussent sur Bruxelles ce qui est d’une grande commodité mais rarement à juste titre. Normalement le niveau d’intérêt devrait être plus fort qu’en 2019 parce que l’action de L’Europe a gagné en visibilité au gré des crises et des menaces, comme la pandémie ou la guerre en Ukraine. Mais ce scrutin à la proportionnelle peine à intéresser les Français qui se détournent de plus en plus des urnes. Et pourtant…

Le Parlement européen.

Son rôle est malheureusement trop mal connu. Les groupes qui le composent échappent la plupart du temps à l’idée que l’on se fait de la politique dans l’hexagone. Il a longtemps été dominé par les  deux grandes familles politiques qui traversent les 27 :  les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates (PPE), dans lesquelles se fondent les partis nationaux. Lors des dernières élections, l’équilibre a été bousculé par une poussée des écolos (en France avec EELV) et une première percée populiste. Même si le rôle du Parlement n’est pas extraordinaire, il n’en est pas moins mesurable, comme on l’a vu avec les décisions prises sous l’influence des Verts. Cette fois-ci les projections donnent les populistes encore plus nombreux au point d’atteindre une possible minorité de blocage. Dans le contexte géopolitique actuel, ce serait dramatique. Vous voyez Orban Président de la Commission, moi  pas.  Les démocraties n’ont vraiment pas intérêt à offrir le spectacle de la paralysie face aux empires autoritaires tels que Russie et Chine qui se frotteraient les mains. Il est donc primordial de mobiliser les modérés de droite et de gauche vers les votes utiles à la fois pour l’Europe et pour la France.

Mobiliser les électorats.

Les partis le savent : il s’agit davantage de mobiliser ses propres électeurs que d’aller chercher ceux des autres partis. Les sièges se gagnent avec la participation. Ensuite ne pas se tromper d’élection : plus de la moitié des électeurs disent qu’ils voteront avant tout pour manifester leur soutien ou leur opposition au président ou à son gouvernement. Certains comme le RN ou LFI, faute de vrai programme pour l’Europe, cherchent à surfer sur cette vague. L’essentiel de l’enjeu repose sur le parti présidentiel qui du coup veut surjouer le face-à-face avec la liste Bardella en cherchant à remobiliser son électorat ne serait-ce qu’en dramatisant les complaisances du parti lepéniste avec Poutine, ce qui est réel. Les Républicains et le PS doivent d’abord conserver leur socle électoral.  Il a été rétréci par les précédentes élections mais ce sont des partis qui sont mieux armés que d’autres grâce à un maillage dense d’élus locaux et à des électeurs plus âgés qui votent davantage. François-Xavier Bellamy comme Raphaël Glucksmann, parce que leur formation fait partie des deux grands partis du Parlement européen peuvent faire état d’une action concrète au cours des 5 dernières années et parient sur la force de leur bilan pour convaincre leurs électeurs. Ils peuvent aussi lorgner sur les déçus du macronisme souvent issus de leur électorat. Un bon moyen aussi de dissuader de voter pour les petites listes qui ne sont là que pour recueillir des votes qui financeront leur activité microscopique ou des listes parasites qui n’ont aucune chance d’avoir de l’influence à Strasbourg, comme  « Reconquête » ou  « Debout  la  France » …

Renforcer l’Union face aux défis géopolitiques.

Nous avons plus que jamais besoin d’Europe. La question est de savoir si l’on veut continuer à donner à l’Ukraine les moyens de se défendre contre Vladimir Poutine. Le jour où  Zelinski et Poutine décideront de négocier, ce dernier devra comprendre que derrière l’Ukraine il y a une puissance de défense prête à s’engager pour que sa tentation impérialiste ne s’étende pas à d’autres pays. L’enjeu c’est la façon dont l’Europe sera capable d’être encore plus forte et plus autonome face à cette nouvelle donne géopolitique. En matière de défense en Europe, on sait tout faire, nous avons toutes les compétences technologiques.  L’Europe a fourni plus de 28 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine à quoi vont s’ajouter 21 milliards en 2024 :  c’est plus que les Etats-Unis. On dépense en matière de défense au niveau européen 250 milliards d’euros par an, ce sera 140 milliards d’euros de plus avec l’effort qui est engagé. La Russie a dépensé 60 milliards pour sa guerre avec son PIB  qui se situe au niveau de l’Espagne. Alors oui, avec ses 450 millions d’habitants, l’Europe peut peser dans les rapports de force continentaux.

Faire évoluer l’Europe.

C’est vrai que les institutions sont complexes. C’est vrai qu’à 27, les décisions sont longues à prendre. Forcément c’est plus difficile que quand on est tout seul. N’étant ni fédéraliste, ni eurosceptique, je pense qu’on peut faire évoluer les institutions au gré des besoins des nations qui la composent.  Chaque fois qu’unis, nous sommes plus forts. Ne laissons pas le discours de la rupture aux extrêmes.  Utilisons ces élections pour favoriser les changements qui s’imposent.  Non que le Parlement ait une influence considérable, mais c’est le seul moment où l’on peut s’interroger sur le fonctionnement de l’Union. Faisons de la puissance de la démocratie un atout majeur. L’Europe est une machine à fabriquer du consensus et il faut s’en réjouir. Elle s’est un peu enrayée mais elle peut être encore décisive face aux idéologies rigides des pays autoritaires. De quels élus avons-nous besoin ? Il s’agit   d’envoyer à Strasbourg les femmes et les hommes qui sauront créer des consensus et coalitions pour répondre aux enjeux des années à venir. Choisissons des élus moins dans le discours et plus dans l’action, de fins connaisseurs des pays européens comme de nos terroirs, plus stratégiques et compétents scientifiquement, capables de rassembler en traçant une voie claire et expliquer les enjeux et les chemins pour y parvenir. Une liste comme celle des Républicains, quoi !

Pour l’Europe, il est peut-être minuit moins cinq. Regardons les dégâts occasionnés aux Anglais par le Brexit alors qu’on leur avait promis monts et merveilles, que le Royaume-Uni allait redevenir une puissance planétaire. Tout était faux !  Comme dirait l’autre, au fond, l’Union c’est pas si moche.


CAPTEUR DE COLERES, MAIS APRES ?

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Le  discours de Marseille.

Le lancement de la campagne du RN  a  eu lieu à Marseille, l’occasion pour Jordan Bardella de faire un discours fleuve de trois quart d’heures.  Au moins, penserait-on, aura-t-il décliné  un projet dense et construit. Nenni : trois quarts d’heure de slogans creux de dénonciation de Macron, de l’Europe, de Bruxelles, mais aucune réelle proposition. Celui qu’on désigne déjà comme la droite  ultrabrite (autrefois on aurait dit « dents blanches ») et roi du selfie remplit parfaitement son rôle de « dédiabolisateur », mais sa réthorique reste creuse.

L’Europe de tous nos maux.

Une vieille rengaine consiste à dénoncer les travers technocratiques d’une institution dont les Français connaissent mal le fonctionnement.  C’est vrai qu’à 27, le fonctionnement est forcément complexe, et que la répartition des pouvoirs entre le  législatif, le Parlement, et les exécutifs qui comprennent le Conseil européen des chefs d’Etats et son bras armé la « commission européenne », ne sont pas complètement aboutis. De  fait, les  projets y avancent lentement, il faut du temps pour parvenir à l’unanimité indispensable à toute décision, mais l’Union a joué un rôle utile pour tous les  pays plus souvent qu’on ne veut bien le reconnaître, pendant la crise du Covid  et face à la guerre en Ukraine, par exemple. Mais le public est tellement peu informé sur ces réalités qu’il n’en perçoit pas souvent l’intérêt.  Il faut dire que nos médias ne font guère d’efforts  pour donner l’importance qu’elle  mérite à la politique de l’Union européenne.  Dans ces conditions, il  est très facile de mettre sur le dos de l’Europe bien des maux qui sont pourtant bien hexagonaux, la France étant la reine de la « surtransposition » des directives. L’Europe bouc-émissaire est un sport facile à pratiquer et le RN y excelle.

Le RN, quelle  Europe ?

Il  y a encore peu, le RN envisageait logiquement de quitter l’Union : le Frexit. Mais vu le désastre que cela a été pour l’Angleterre et cette perspective n’étant absolument pas  populaire, le parti a  modifié son discours. Il prône  une « alliance européenne des nations libres et souveraines » sans qu’on sache le contenu réel de ce concept qui est à l’opposé du principe de l’Union depuis 70 ans, qui repose sur des souverainetés partagées  dont l’euro est le  parfait exemple. L’Europe dont parle le RN est impossible à envisager puisqu’il faudrait l’accord  des partenaires de la France pour défaire les traités en vigueur. Elle se limiterait à des « coopérations » à la carte et renoncerait à ce qui est le cœur de l’Union, à savoir le grand marché et l’absence de frontières intérieures. Quant à imaginer que la victoire de Marine Le Pen suffirait à fléchir  les autres dirigeants, c’est pure fiction. La réalité c’est que la France se retrouverait isolée, condamnée à se plier, comme Méloni, ou à sortir.

L’immigration, cheval de bataille.

Voilà un sujet sur lequel le RN se vante de « victoires idéologiques ». On ne peut pas lui donner tort. La majorité actuelle et  la droite a repris en partie son programme : expulsion des clandestins, mise sous conditions des aides sociales, … Mais on voit bien aussi les limites concrètes de l’application de ces mesures. Nos juridictions de recours, tribunaux et Conseil d’Etat,  participent d’ailleurs à compliquer  la tâches.   Il y a en Europe une aspiration des  peuples  à  un contrôle plus strict des immigrations  et c’est au niveau de l’Union que le principal doit se jouer, sinon, nous nous perdrons dans des  procédures constamment remises en cause ou inapplicables.  Déjà les 27 ont avancé sur le sujet en durcissant les conditions d’entrée dans « Schengen » et en renforçant « Frontex ». Décisions que les élus RN n’ont pas votées. Encore faudrait-il que le vieillissement des populations ne constitue pas  un « appel d’air » pour de la main d’oeuvre immigrée indispensable pour faire tourner nos économies. Là encore, les slogans sont plus faciles que  la mise en place de politiques efficaces. Les électeurs qui croiraient aux mirages du RN seraient condamnés à une déconvenue, comme ceux de Méloni en Italie.

Economie, rien ne va plus.

En ce qui concerne l’économie, le RN reste sur une ligne démagogique  irréaliste : revenir sur la réforme des retraites, baisse de la TVA, hausse des salaires de 10%, tout en appelant (récemment) à des économies. Verbalement ça tient, mais en cohérence, c’est impossible à mettre en œuvre. On ne fait pas d’économies en dépensant plus. Aussi,  les propositions restent-elles  souvent au niveau de l’affichage comme « assurer notre indépendance énergétique », ou « garantir aux agriculteurs des prix respectueux », sans expliquer comment on s’y prendra. Il manque au parti un appareil technique qui lui fait défaut depuis toujours. Marine Le Pen est seule et Jordan Bardella appartient au sérail. Le RN n’a aucun outil  intellectuel qui lui permette d’atteindre la crédibilité. Il se contente de sa politique de communication pour sortir des vieilles lunes fachos du père, ce qui a permis de séduire les médias et une partie des Français, donc de monter dans les sondages et de gagner des élus, sans parvenir à s’implanter complètement. De fait, il attrape toutes les colères,  mais l’assemblage des colères ne donne pas  une direction. On le voit bien avec la guerre en Ukraine. D’avoir parié sur la Russie de Poutine s’avère aujourd’hui être un boulet que Marine Le Pen n’arrive pas à porter. La  position qu’elle a développée dans son discours à l’Assemblée nationale est une pantalonnade.

Il faut  à Bruxelles des élus qui comptent.

Le danger de l’avantage électoral cache un inconvénient  majeur qui risque d’enfoncer la  France dans une crise profonde : c’est l’incohérence idéologique alimentée par un jeu trouble jusqu’aux franges du socialisme avec un programme économique qui est un copié-collé de celui de Mélenchon, et qui enferme le RN dans une spirale du vide. Alors, à quoi bon envoyer des députés RN au Parlement européen où leur présence n’a aucun impact, et d’autant plus que les projections montrent que malgré la poussée des extrêmes-droites, les groupes PPE et Socialistes resteront largement dominants. Tout au plus ils auraient une minorité de  blocage : la belle affaire !  Avec seulement 8 élus, Les Républicains ont compté beaucoup plus grâce à leur influence au sein du groupe PPE.

Est-ce bien le  moment de paralyser l’Europe  dans un monde où les empires voudraient imposer la  loi du plus fort comme droit international.

 


PAS DE DEMOCRATIE SANS VOTE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Le droit de voter : combien de morts ?

Notre système démocratique, si confortable et si rassurant en apparence, est mis en danger par la paresse des citoyens. Il a pourtant été conquis de haute lutte. Il en a fallu des combats et des révolutions pour parvenir à le mettre en place et le stabiliser. Mais voilà, voter suppose un effort intellectuel, choisir, et pour choisir il faut faire le tri entre les faits et les croyances et parce que nous sommes des millions, nous pensons que notre vote individuel ne sera pas décisif. Grave erreur. Le mal vient très  probablement d’une perception de la réalité faussée par de nombreux facteurs qui n’existaient pas autrefois, quand  s’instruire et s’informer était relativement simple. Aujourd’hui l’état  d’ignorance de  l’opinion publique sur de nombreux sujets indispensables à l’édification d’une conscience citoyenne apte à faire des choix, tels  que  l’état de l’économie ou la vérité scientifique, creuse un fossé entre les croyances et le savoir  établi. Il  peut en résulter une démotivation  ou une  polarisation partisane aveugle. Dans les deux cas, la stabilité démocratique est menacée.  Lorsque les conditions l’exigent, et ce sera bientôt le cas, il serait préférable que nous exercions notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux.

Perceptions et réalités.

Prenons l’exemple de la Russie. Le peuple russe est appelé à voter la semaine prochaine pour élire le président de la fédération. On pourrait croire qu’il s’agit d’une démocratie. Sauf que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que s’exerce un vrai choix : les médias sont astreints  à une propagande éhontée en guise d’information, les opposants dignes de ce nom sont en prison ou éliminés physiquement comme Navalny, le scrutin n’est pas sincère. Le candidat officiel est assuré d’un score que l’on aurait qualifié autrefois de « soviétique ». Il s’agit d’un simulacre pour masquer l’un des pires régimes dictatoriaux de la planète et lui donner une  apparence de légitimité populaire. La réalité, c’est que les vraies démocraties sont de moins en moins nombreuses dans le  monde. Et il  n’y a guère qu’en Europe où elle est établie, bien que là aussi elle soit menacée.  

L’élection présidentielle aux Etats-Unis nous offre un autre exemple. Pour comprendre l’avantage de Trump, il faut considérer la perception qu’ont les Américains de la  santé économique  du pays, car  ils accordent davantage d’importance à l’économie qu’aux questions sociétales. Et ce qui est surprenant c’est qu’un grand nombre jugent les conditions économiques très  mauvaises alors que tous  les indicateurs sont au vert et que  le bilan de Biden est  jugé très bon par les experts. Mais ils préfèrent croire les discours simplistes de Trump qui ment comme il respire et suivre un candidat cerné par une multitude de procédures. La  croyance dans la théorie du complot y a de nombreux adeptes, celle de « l’Etat profond » qui veut faire la peau à Trump, l’influence obscurantiste des évangélistes qui voient en Trump un « sauveur », la polarisation des  médias avec les chaines en continu très regardées qui penchent pour les extrêmes et le mépris pour la vérité  par certains  politiciens  forment un cocktail destructeur pour renforcer les inclinations individuelles des citoyens.

La manipulation de l’information.

L’information joue un rôle capital. Nous avons la chance de vivre dans un pays où elle est plurielle, qu’elle soit écrite ou télévisuelle. Nous ne sommes pourtant pas à l’abri : les chaines publiques en France ont une orientation très marquée définie par Mme  Ernotte :  « Nous présentons le monde tel que nous voudrions qu’il soit ! », ce qui est loin de garantir une certaine objectivité. Et la guerre faite à Cnews en dit long sur la tentation « monothéologique ». Mais la situation est encore plus compliquée quand on sait que nombreux sont ceux, surtout les  jeunes, à ne s’informer que sur les  « réseaux sociaux », ce qui est  le pire moyen tellement le faux y côtoie  le vrai. Et puis il y a tous ceux que cette  multiplicité des sources décourage. Le fossé qui se creuse entre les croyances et les faits par la polarisation partisane conduit à une faiblesse structurelle des régimes démocratiques. Ainsi, on a vu récemment en Slovaquie, comment une campagne de « trolls » en provenance des « fermes »  moscovites a inondé la campagne présidentielle et a réussi à faire élire Robert Fisco, le candidat favorable à Poutine. Récemment, j'ai été surpris par la manière dont la plupart des médias ont repris en la déformant ou en la sortant de son contexte la phrase de Macron sur la "possibilité d'envoyer des troupes sur le terrain en Ukraine". Je ne défends pas le Président, j'observe simplement qu'entre ce que j'ai compris quand il l'a dite, et je ne crois pas être idiot, et ce qui a été repris, analysé et décortiqué, il y avait une volonté d'orienter  la réflexion des Français, et plutôt dans le sens du narratif de M. Bompard (LFI).   

Montée des obscurantismes et des idéologies totalitaires.

Les dangers qu’elle doit affronter sur notre continent sont nombreux. Notre liberté est aussi notre faiblesse. Chez nous les idéologies totalitaires ont encore pignon sur rue, très voyante à l’extrême-gauche avec Mélenchon, admirateur des dictatures sud-américaines,  plus camouflée à l’extrême-droite mais pourtant bien présente dans les fondamentaux du RN. L’islamisme radical est un autre mal qui gangrène la démocratie quand il proclame la supériorité de la loi religieuse sur la  loi républicaine.  Et comment faire contre le pouvoir des  paraboles branchées sur les pays d’origine dont les télévisions crachent à longueur de journée sur la France. Même l’institution scolaire est  menacée, où, sous la  pression, de nombreux enseignants s’autocensurent sur les sujets qui « déplaisent ». Dès lors, la stabilité démocratique repose sur un pari : que lorsque les conditions l’exigent, nous exercions  notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux. Ce sera le cas, pour nous, en juin prochain avec l’élection des députés au parlement européen.  Nous allons jouer à « Europe, stop ou encore ? ». Dans le contexte actuel, ce serait une folie d’envoyer à Strasbourg des eurosceptiques  d’extrême gauche ou d’extrême droite qui ne rêvent que de défaire ce que nous avons mis des décennies  à construire laborieusement.  On aura l’occasion d’y revenir.

 


QUAND LA COLERE REMPLACE LE BON SENS…

Colere

 

Qui n’est pas en colère, en France ?

Avant-hier c’était les agriculteurs, hier les infirmiers, aujourd’hui les chauffeurs de taxi, et demain… les professionnels du bâtiment et les artistes subventionnés. On n’en finirait pas de faire la liste des mécontentements qui s’expriment désormais en dehors de tous les cadres que la  a mis en place pour les canaliser. Le même refrain est scandé  jusqu’à plus soif : « on ne veut pas nous  entendre ! ». On, il s’agit évidemment des « élites » responsables de tous nos maux. Un  peu facile.  En fait, la colère n’est que le versant opposé de l’assistanat  quand celui-ci ne donne plus satisfaction dans un pays où l’on a habitué le bon peuple à vivre aux crochets d’un Etat-nounou  qui  doit se faire parcimonieux en raison de la dette qu’il a accumulée mais dont la plupart des citoyens ne veulent pas entendre parler.

La colère, banalisation de la violence.

Pas un jour où une profession, un groupe social, une communauté ou une catégorie,  parfois des  individus, ne fassent connaître leur colère.  « J’ai pété un cable », entend-on à la suite  d’un coup  de couteau porté au hasard dans la rue ou pour justifier un féminicide ;  on justifie à peu  près de la même façon le saccage d’une bibliothèque ou une école brûlée ; l’inauguration du salon de l’agriculture a servi de prétexte à une poignée d’agriculteurs pour des violences inacceptables au moment où le Président de la République s’est présenté. Dorénavant, « la  colère » est le moyen légitime, un droit fondamental pour exprimer  une  doléance, ou faire connaître  une revendication. Je n’oublie pas les quartiers communautarisés où la colère est alimentée par un communautarisme obscurantiste et gangrénés par les trafics en tous genres avec leur cortège de violences.

Les Français sont par nature des rouspéteurs, mais  ce  tempérament est aujourd’hui exacerbé par un contexte, qui n’est pas  propre qu’à notre pays.  Le monde entier est entré dans une  ère où la violence devient la règle au mépris du droit et des lois. En même temps, la démocratie décline. Comme  si les deux phénomènes allaient de paire. La pandémie colérique s’appuie aussi sur internet et les réseaux sociaux, qui sont déjà en soi, des vecteurs de banalisation de la violence, et alimentent le populisme. Et il faut compter aussi avec les « fakes » produites par les fermes à troll de puissances bien intentionnées pour aggraver les crises quand elles se produisent. On a ainsi vu des messages détournés et multipliés  des milliers de fois, en provenance de sites russes pendant les  manifestations des agriculteurs. Toutes  les manipulations deviennent possibles.

Colère légitime ?

Le  pire, c’est que l’opinion publique  manifeste son empathie  vis-à-vis du moindre colérique  en action : « il a raison ! ».  Les revendications collectives échappent désormais à ceux qui sont patentés pour les présenter et l’on a vu les contrôleurs SNCF « en colère » organiser leur grève à partir d’une plate-forme sur « facebook » au mépris de  leurs syndicats et des usagers, mais avec la « compréhension » de ces derniers  (pour ceux qui n’avaient pas à voyager ce jour-là). Voilà donc le peuple souverain en capacité de faire entendre sa voix haut et fort, avec les réseaux sociaux qui servent de porte-voix. Le juron et l’insulte,  qui constituent le langage immédiat de la colère, ne sont-ils pas  monnaie courante sur les réseaux sociaux.

Mais qui ne voit que ce que l’on considère comme légitime  n’est qu’un moyen de facilité qui met en péril  notre démocratie et ses institutions  faites justement pour apporter à la colère l’apaisement de la raison.  Les  partis populistes sont les champions  de la colère et les rentiers du ressentiment, mais  pour les raisons exposées ci-dessus, ne comptez pas sur eux pour apporter des réponses et des solutions.  

La colère est mauvaise conseillère.

L’adage est toujours d’actualité. Le  contrôle de soi est passé de mode et c’est bien dommage. Les colères individuelles ou collectives qui s’expriment sans ambages renouent avec « l’anarchisme spontané » du siècle dernier qui prônait la révolution violente.  Mais la lutte des ego a remplacé la lutte des classes, avec les mêmes dégâts en perspective. Or, il n’y a pas de société sans sociabilité ni des formes d’encadrement par les corps intermédiaires. Les émotions doivent laisser la place  à la raison, l’ignorance de laquelle se nourrit la colère être remplacée par  l’information et la connaissance, et les docteurs populistes  et leurs solutions simplistes renvoyés à leurs études.  C’est au citoyen de se réveiller et de se prendre en main. Notre paysage politique présente encore à leur choix  des candidats sensés. Ecouter et comparer, ça n’est pas si difficile. Il  ne faut  pas céder à la théorie du complot. Il suffit d’un peu de discernement  pour sortir de la pente fatale.

Il est encore temps. 

 

 


BARDELLA LES APPARENCES …

Salon-de-l-agriculture-2024

 

Un personnage lisse et bien élevé.

La colère orchestrée par la « coordination rurale » et les erreurs de Macron lui ont ouvert un boulevard. Un dimanche de selfies : en contraste du président de la République, Jordan Bardella réplique aux attaques de Macron à coups de selfies, de sourires et de répliques  polies et dilatoires.  Il a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. Il est   venu pour les caresser dans le sens du poil, et pas que le bétail ! Le  physique est là, mêlant prestance  et séduction.  Mais, comme à son  habitude, on reste  sur sa faim quant aux propositions. Le patron du RN se contente de surfer sur les questions en répondant par des lieux  communs qui peuvent passer pour du bon sens. Plaire d’abord. Un peu court, jeune homme…

Des propositions simplistes

Dans sa récente lettre ouverte aux agriculteurs de France, Jordan Bardella pousse la logique en demandant une loi « mangeons français ! ». Si le RN séduit cet électorat, c'est avec un discours qui vante les mérites des « circuits courts » et du « localisme ». Le concept se veut habile. Il prétend concilier écologie et préférence nationale et procurer à celle-ci légitimité politique et force morale puisqu'il s'agit de sauver la planète…Le marché mondial est oublié, le RN ne jure plus que par le « local ». Mais le fait est qu'il séduit en dépit de ses faiblesses évidentes. Pourtant, on n'a jamais vu nulle part que favoriser un nombre limité de producteurs nationaux les rendait plus productifs, plus efficaces et moins chers. C'est même tout le contraire et l'histoire de la deuxième moitié du XXe siècle montre que les pays qui se sont essayés à cette forme d'autarcie se sont effondrés économiquement. Bardella, c'est « Martine à la ferme » ! Pour un pays qui compte 145.000 entreprises exportatrices, a vendu plus de 84 milliards d'euros de produits agroalimentaires à l'étranger l'an dernier et affiche dans ce domaine un rare excédent, le localisme est une impasse. De plus, alors que l'inflation alimentaire a atteint 20 % sur les deux dernières années, le RN n'explique pas comment acheter local améliorerait le pouvoir d'achat dont il se veut le défenseur. Voilà un parti qui a plutôt choisi de repousser le moment de tester la validité de ses propositions. Il est plus facile de flatter que de convaincre.

Un projet mortifère pour l’agriculture française.

Jordan Bardella a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. « Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange », a déclaré le président du Rassemblement national. Car si en théorie « des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l'agriculture française »« à chaque fois (...) c'est à notre désavantage », a ajouté le député européen. Il a tout faux !

Localisme et protectionnisme sont les  pires remèdes pour notre agriculture. La crise agricole est d'abord le résultat de la fin d'un modèle, celui de l'exploitation familiale de petite taille. Si notre souveraineté alimentaire est en danger, c'est en grande partie parce que le modèle hexagonal de l'exploitation familiale a fait son temps. Un changement de paradigmes s'impose, certes. Pour que nos agriculteurs puissent vivre décemment du travail de la terre, d'abord. Mais aussi, maintenant que le mirage du tout-bio s'est dissipé, pour rendre possible le virage de la transition écologique. Et ce n'est pas la fermeture des frontières dont il rêve qui sera la solution. Elle provoquerait une inflation des prix alimentaires que personne ne souhaite sans apporter de solution  à l’exploitant  dont l’outil trop  petit ne permet pas un revenu suffisant.

Pour impulser un changement salvateur, il va falloir en réalité faire sauter plusieurs verrous. Celui de la surréglementation, que plus personne n'ignore, évidemment. Celui de la répartition de la marge dans la chaîne agroalimentaire, ensuite( pas nouveau). L'inscription de clauses miroirs, imposant une réciprocité des obligations environnementales notamment, dans les accords de libre-échange négociés par l'Europe, enfin (et obtenues par les élus LR). Dommage que sur tous ces sujets, les  élus du  RN aient été  totalement absents au Parlement européen.

Mais il faudra aussi, et peut-être surtout, s'attaquer à la question de la taille moyenne de nos exploitations, devenue insuffisante pour survivre dans un marché agricole largement mondialisé. Et ce n’est pas avec la vision passéiste qu’ils  proposent pour plaire que l’on pourra avancer. Nous devons nous débarrasser des représentations romantiques qui figent le monde paysan dans un passé largement fantasmé. Une nostalgie qui freine la constitution de grandes exploitations. L'Etat a évidemment un rôle clé à jouer dans cette recomposition de la carte agricole. Il dispose déjà des outils pour le faire, à travers notamment les Safer qui maillent le territoire. Ne manque plus qu'une volonté politique pour créer les conditions de l'émergence d'une nouvelle génération d'agriculteurs à la tête d'exploitations à la taille critique, d'autant que la démographie agricole nous y aidera. Dans les dix ans, plus de 40 % des exploitants vont partir à la retraite. Des repreneurs qu'il faudra accompagner pour leur permettre de produire aux meilleurs standards environnementaux, des investissements pour l'avenir et non plus des subventions à fonds perdu dans des entreprises condamnées.

Allié objectif de Poutine.

La  position des élus du RN sur le  soutien à l’Ukraine est inquiétante. La réticence affichée, s’appuyant sur les problèmes de concurrence  agricole, cache en réalité et malgré le discours officiel, un penchant pour le narratif poutinien sur l’évolution du conflit. Il est bien évident que l’Ukraine entrera un jour dans l’Union européenne,  mais cela se fera  une  fois toutes les étapes franchies de  mise à  jour aux normes de l’Union.  Les problèmes actuels  comme sur  les « poulets », sont conjoncturels et circonstanciels.  Il est inutile de s’alarmer à l’avance. D’ici là, tout le monde aura eu le temps de s’adapter, comme  il  en a été  pour l’arrivée de l’Espagne ou de la Grèce… N’oublions pas toutefois le tropisme de Marine  Le Pen  en faveur du maître du Kremlin. D'ailleurs Jordan Bardella n'a pas voter les sanctions contre la Russie  au Parlement européen. Et ce  n’est  pas un hasard si les réseaux d’influence pro-russes s’appuient sur  les partis d’extrême-droite en Europe pour tenter de déstabiliser l’Union.  Leur victoire  à l’élection européenne, serait une victoire pour Poutine.

 


CES « NEWS » QUI GÊNENT !

Cnews-partage

Haro sur CNEWS.

La chaîne privée est désormais la cible : il faut l’abattre. En cause : une ligne éditoriale qui ne respecterait  pas le pluralisme des opinions.  Curieux procès fait à une chaîne  privée, alors que le PAF ne manque pas d’émetteurs divers et pour beaucoup bien monocolores. Il est surprenant que le Conseil d’Etat fasse peser les contraintes du pluralisme justement sur un opérateur privé, alors  que cette exigence devrait exclusivement concerner le service  public financé  par  nos impôts.

C’est l’association « Reporters sans frontières » qui est  à l’origine de l’arrêt du Conseil d’Etat. Ayant demandé à l’autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle (Arcom) de mettre en demeure  Cnews de « respecter le pluralisme et l’indépendance de l’information » parce qu’elle jugeait insuffisante la diversité des points de vue exprimés à l’antenne, celle-ci a estimé qu’elle ne devait comptabiliser que les temps de parole des personnalités politiques.  Mécontente de cette décision, l’associations RSF a saisi le Conseil d’Etat qui a rendu son arrêt le 13 février dernier. Celui-ci juge que l’Arcom ne doit pas se limiter au décompte du temps de parole des politiques, et demande  que soit  tenu compte des interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés… L’autorité de contrôle est sommée de rééxaminer dans les six mois la plainte de l’association requérante.  On croit rêver.

Arrêt inepte.

L’arrêt du Conseil d’Etat est inapplicable. Il contrevient à la loi de 1986 qui distingue pluralisme interne et pluralisme externe. S’agissant des chaînes  privées, la  loi considère que le pluralisme de l’information s’apprécie globalement et doit être assuré par l’offre audiovisuelle dans son ensemble de manière que les auditeurs et téléspectateurs disposent d’un choix suffisant et libre. C’est le pluralisme externe et la situation actuelle y souscrit. Quant aux obligations des opérateurs en matière de pluralisme interne, elles sont circonscrites à l’honnêteté de l’information et à l’équilibre des temps de parole entre personnalités politiques. Mais chaque antenne privée est libre d’avoir sa ligne éditoriale et il n’a jamais été question d’exiger que les animateurs, journalistes, chroniqueurs et invités divers représentent eux-mêmes la diversité des points de vue politique. Ce pluralisme interne-là concerne essentiellement, en termes d’obligations, le service public. Si les  décisions du Conseil d’Etat étaient appliquées par l’Arcom, elles entraveraient la liberté d’expression et la liberté d’entreprise dans le domaine audiovisuel. Elles compromettent la diversité de l’information audiovisuelle et nuisent au pluralisme. Voilà un paradoxe bien curieux pour un arrêt rendu au nom du  pluralisme.

Mission impossible.

Surtout, on ne voit pas comment l’Arcom va s’y prendre pour établir le « catalogue » des « étiquettes » de chaque intervenant. Le Conseil d’Etat impose à cette autorité administrative indépendante une forme de contrôle qui, non seulement contredit sa pratique éprouvée, mais encore dépasse ses ressources humaines et ses moyens techniques. Une chose est en effet de comptabiliser les temps de parole des personnalités politiques ; autre chose serait de mesurer l’équilibre des sensibilités entre toutes les personnes participant aux émissions des chaînes d’information. Ce serait infiniment plus lourd et plus coûteux, pour ne pas dire hors d’atteinte. Comment, en effet, apprécier la sensibilité de chacun ? Par ses attaches politiques, associatives et philosophiques ? Par ses déclarations ? Par ses fréquentations ? C’est à une véritable inquisition que l’Arcom devrait ainsi se livrer, à un fichage impraticable tant pratiquement que moralement. Et aussi, on ne voit pas pourquoi il n’y aurait que Cnews de concerné. Il est également curieux que le Conseil d’État fasse peser les contraintes du pluralisme interne sur un opérateur privé, alors que cette exigence doit exclusivement être la règle pour le service public de l’audiovisuel, financé par nos impôts. Or, celui-ci mériterait bien d’être interpelé sur les « biais » affectant ses antennes, et pourtant, il n’a jamais été juridiquement inquiété. On comprend bien pourquoi Reporters sans frontières  n’a pas engagé le même recours contre France info ou autres… Ce qui a mis  en colère Robert Ménard, créateur de l’association, qui a réglé son compte au dénommé Christophe Deloire, en constatant : « Aujourd’hui, Reporters sans frontières est contre le pluralisme ! »

La liberté en cause.

Il n’est pas  acceptable que se trouve ainsi placé sur la sellette et potentiellement menacé d’un retrait de fréquence un opérateur fédérant une audience substantielle et croissante, mais regardé par certains comme politiquement incorrect. Alors, à quand le tour d’Europe 1, qui partage avec CNews heures d’antenne et animateurs ? Faudra-t-il bâillonner la voix différente, et parfois dissonante, que le groupe Bolloré a permis de faire entendre ? Qu’y gagnerait la diversité des courants de pensée et d’opinion ? On est en droit de s’interroger sur les motivations du Conseil d’Etat voire  sur l’idéologie sous-jacente qui animent ses juges. Non, ils n’auront pas notre liberté de penser.

C’est en faisant monter l’audience de Cnews que nous devons nous manifester !

 


POUR UNE EUROPE « REMPART »

Europe324

 

L’Union Européenne va jouer sa survie à la  prochaine échéance électorale. Il faut s’attendre à une nouvelle poussée populiste qui risque de paralyser l’Union au moment critique où elle doit faire face à  l’offensive économique américaine, à l’agressivité de la Russie, au dumping des produits chinois en mal de reconquête et à la nécessité de resserrer les rangs face à la vague  migratoire.

La  survie passe par une Union plus étroite.

Dès lors que les états européens ne sont plus de taille à répondre isolément aux menaces des empires autoritaires et même aux enjeux globaux du XXIème siècle tels que pandémies, guerre de haute intensité, dérèglement climatique, migrations, le  défi consiste à réinventer l’Union autour de la sécurité et de la souveraineté partagée. La  guerre d’Ukraine constitue un moment de vérité : jusqu’à maintenant L’UE a choisi tant bien que mal la liberté plutôt que  la servitude, en faisant bloc pour aider à repousser l’agresseur russe. Sur le  plan militaire elle aurait tout à perdre en permettant à Putin de l’emporter, et  en même temps elle doit livrer une guerre hybride à Moscou qui tente de déstabiliser nos démocraties. La  conséquence, c’est le  constat que le commerce n’achète pas la paix et que le grand marché doit dès maintenant intégrer l’impératif de sécurité ainsi que les formes d’économie de guerre aux nombreuses implications telles que le contrôle des investissements étrangers ou la prévention des opérations de désinformation.

La concurrence américaine.

La  politique menée par Biden est redoutable d’efficacité avec l’IRA qui permet à son économie une croissance record alors que celle de l’Europe est anémique. L’écart se creuse  inexorablement. Les  vingt-sept ont compris qu’ils avaient du mal à faire face et identifié l’une de leurs faiblesses  pour attirer les investissements du monde entier : la fragmentation de leur marché. L’ancien Premier ministre italien, Enrico Letta, a été chargé d’une mission pour tenter de rendre plus simple  un système qui comprend  vingt-sept dispositifs normatifs nationaux. Mais comment réaliser un aplatissement des frontières au moment où les opinons publiques demandent l’inverse ?  

Le réarmement face à  la Russie.

L’attaque de l’Ukraine par la Russie a mis fin à trente années  de « dividendes de la paix ». Le réveil est plutôt brutal, et la menace du retour de Trump à la Maison blanche n’arrange rien, lui qui menaçait déjà : « Si l’Europe est attaquée, nous ne viendrons pas vous aider et vous soutenir ». L’Union doit d’urgence rattraper trois décennies de sous-investissement dans la défense par un effort commun pour assurer l’interopérabilité des forces armées des vingt-sept.  Déjà elle cofinance les projets  communs portés par les industriels d’au moins quatre pays. Elle a déjà accéléré  pour assurer la production de 1 million de munitions par an, engagement qui sera atteint cette année. Mais ce n’est pas suffisant. Thierry Breton, le  Commissaire européen en charge du développement industriel préconise que tous les états atteignent le seuil de 2% du PIB (exigé par l’OTAN) de leurs enveloppes consacrées à la  défense ce qui  permettrait d’ajouter 143 milliards d’euros aux 200 milliards actuels. Pour accélérer le mouvement, il avance l’idée d’un nouveau fonds de 100 milliards d’euros pour la défense commune. En attendant le sommet des chefs d’Etat a validé début février un plan d’aide à l’Ukraine de 50 milliards d’euros. Dans le même temps, l’Allemagne prévoit le même montant de 100 milliards d’euros pour moderniser sa propre armée. Le problème, c’est que les  poches de l’UE sont vides et  que les états membres sont réticents à trouver de l’argent frais. L’effort de réarmement européen doit être coordonné et la mutualisation des capacités militaires accélérée, y compris avec le Royaume-Uni qui reste un partenaire  majeur pour la sécurité du continent.

Les populistes n’ont pas les solutions.

Le scrutin de juin prochain sera influencé  par la double protestation contre l’absence de régulation de l’immigration et contre l’excès de dirigisme en matière d’écologie. Les  correctifs récents apportés  par la commission sur les deux sujets ne seront pas  suffisants  pour calmer le mécontentement. Pourtant l’expérience Méloni en Italie montre clairement qu’au-delà des discours, les populistes  aux affaires ne sont pas  capables  de faire mieux et de  satisfaire leurs promesses. Sauf surprise, le PPE - parti de centre droit - et les sociaux-démocrates - S&D - resteront les deux premières forces du Parlement européen, perdant quelques sièges. Pourtant, en France, le Rassemblement national fait la course en tête, en Italie Fratelli d’Italia  devance largement le Parti démocrate, en Autriche, le FPO dépasse largement les  autres partis, aux Pays-bas, le PVV de Geert Wilders  devrait faire bien mieux que lors des élections générales de 2023, et en Belgique, le Vlaams belang est donné en tête en Flandre, la région la plus peuplée du pays. Ailleurs, les droites conservatrices et nationalistes arrivent à la deuxième ou à la troisième place. Sur fond d’inquiétudes multiples - immigration en hausse, coût de la vie exorbitant, règles environnementales écrasantes, instabilité géopolitique croissante -, la poussée pourrait être cette fois suffisamment forte pour que l’équilibre des pouvoirs s’en trouve modifié à Strasbourg, où les chrétiens-démocrates du PPE, les sociaux-démocrates et les centristes et libéraux de Renew formaient depuis 2019 une coalition suffisamment solide pour être en mesure de faire passer la quasi-totalité des textes. La donne pourrait donc changer. C’est pourquoi les manœuvres ont déjà commencé à l’extrême-droite et dans les rangs des Conservateurs et réformistes européens, où l’on assume vouloir devenir la troisième force du Parlement de Strasbourg. Ce qui est loin d’être fait compte-tenu du panier de crabes que constituent les multiples groupes répartis à travers les 27. Néanmoins, si on a près de 200 élus à l’extrême droite, on arrivera rapidement à des situations de blocage parce qu’on a toujours des groupes qui votent contre et des voix qui se perdent, jeu dans  lequel ils excellent. Or, l’Union ne peut pas se permettre la paralysie au moment où va  se  jouer la guerre en Ukraine.

En France, les macronistes et la droite en première ligne.

Sauf surprise, le PPE - parti de centre droit - et les sociaux-démocrates - S&D - resteront les deux premières forces du Parlement européen, perdant quelques sièges. La campagne à venir pourrait permettre de contenir la lame de fond. Les macronistes ne croient pas que les partis conservateurs soient en mesure de les submerger. Et François-Xavier Bellamy, à la tête de la liste LR, malgré un travail  exceptionnel  réalisé  pendant son  mandat, peine à se faire entendre bien qu’il  propose un solide programme à la fois responsable et cohérent. Seront-ils capables d’endiguer la convergence des colères ? Loin de refluer, sécurité, immigration, excès de réglementation, écologisme autoritaire, sont devenus des questions non négociables pour les citoyens. On risque d’assister  à une surmobilisation des campagnes. La faiblesse de  la gauche  modérée est un facteur supplémentaire de faiblesse pour le camp des démocrates : le refus de prendre en charge des thématiques dites de droite la conduit systématiquement à la défaite. Or son apport est indispensable au Parlement européen pour maintenir l’équilibre au centre.

Une chose est sûre, les performances économiques du populisme au pouvoir ne sont pas bonnes. Ce n’est pas étonnant, ces partis ne sont pas principalement reconnus pour leurs solutions économiques. Le désir de sanctionner les sortants, les partis traditionnels, les instances nationales et européennes, les élites intellectuelles, peut se satisfaire d’une victoire tout en acceptant de faire le deuil de grands espoirs pour la suite. Néanmoins, il est très risqué de penser que le déclin des populistes pourrait se faire au bénéfice des partis modérés. La dislocation du système partisan, voire de l’organisation politique sur le plan national comme sur le plan européen rend difficile toute reconstruction. Il ne faut pourtant pas désespérer : la coalition des « raisonnables »  comme l’appelle de ses vœux Claude Malhuret, si elle se réalisait  pour les Européennes, ce qui est bien improbable, en réunissant les  modérés du centre gauche de Manuel Valls à la droite républicaine d’Eric Ciotti,  en passant par Renaissance et Horizons, obtiendrait probablement une majorité bienvenue.  Mais je rêve. L’Europe en aurait pourtant bien besoin.

 


LA FRANCE A LA GODILLE

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Des nominations qui inquiètent.

Le gouvernement est enfin au complet.  L’accouchement aura été laborieux. Le pays est-il dans de  bonnes mains ? : j’en doute. Je me contenterai d’évoquer le  psychodrame de l’attribution du ministère de l’Education.  Après le feuilleton improbable Oudéa-Castera  le voilà confié à une gaucho sur le retour d’âge,  Nicole Belloubet, dont la sympathie pour les  thèses  « pédagogistes » sont bien connues. La ligne Attal risque bien de connaître un  mauvais  sort.  Déjà que malgré ce nouveau cap, le système éducatif avait peu de chances de se relever, compte tenu de la mauvaise volonté manifestée par les syndicats professionnels, avec ce nouveau coup de barre en sens inverse, l’effondrement va  continuer.  Autrement dit, c’est une nomination à but thérapeutique. Macron cherche avant tout à calmer la grogne chez les  enseignants.

Le  procès des groupes de niveaux.

On aura eu droit, au passage, à la litanie des leaders syndicaux contre la  mise en place des  groupes de niveaux. Toujours le même discours depuis 50 ans.  Ils ont  beau camper  sur un tas de  ruines, il ne faut rien changer. Péremptoires, ils affirment que c’est une procédure pédagogique qui ne marche pas et qui ne peut  qu’accroître les inégalités entre les élèves. L’égalitarisme a ses exigences, non mais ! D’abord,  ils ont tort, ça marche. Ensuite,  pour les inégalités, tout dépend du point de vue selon lequel on se place.

Les groupes de niveaux, je  les ai expérimentés dans les  années  1975-80 au Collège Jean Vilar à Angers. L’établissement  bénéficiait d’un statut  particulier qui permettait de mettre en place  un fonctionnement  atypique.  Les classes étaient réparties par niveau en « groupes d’ancrage » et à certaines  heures, les alignements de l’emploi  du temps  permettaient de modifier la répartition des   élèves entre les  profs d’une même discipline. Nous pouvions donc mettre en place des groupes de niveaux matière, comme en Français. L’équipe avait dans son emploi du temps, une heure de concertation par semaine, absolument indispensable pour répartir les tâches, fixer les objectifs communs et procéder au tri des élèves. Le principe : fournir à chaque élève un  contenu accessible susceptible de le faire progresser. Il fallait donc définir les contenus par niveau, évaluer  les compétences des élèves pour les répartir correctement, se mettre d’accord sur les  objectifs à atteindre et les contrôles de connaissances en fin de séquence. Pas de groupes  de niveaux sans travail d’équipe et concertation. A  ces conditions, les  groupes  de niveaux produisent de bons résultats. Mais voilà,  les  bons sont toujours  meilleurs et les  plus modestes progressent, mais à leur rythme plus modeste. Conclusion : les écarts s’accroissaient, ce qui était insupportable à nos égalitaristes. Il a fallu abandonner sous la pression des syndicats. Il faut reconnaître que ça demandait  un énorme travail de préparation à toute l’équipe. Le prétexte a donc été : il faut  plus d’heures de concertation dans le temps de travail (les 18 heures de cours) ce que l’établissement était bien incapable de fournir. Attal s’est donc avancé un  peu vite  en lançant l’idée des groupes de niveaux. Je vois deux obstacles  à leur mise en place : la  mauvaise volonté  des enseignants qui sont idéologiquement contre, le manque de moyens en personnels. J’ajouterai en outre qu’il faudrait leur dispenser auparavant une formation pédagogique appropriée.

Le  Français menacé.

Autre problème que l’actualité met sous les projecteurs et qui a lui aussi, son importance : la primauté du Français  en France. « Comment peut-on vouloir être un grand pays exportateursi on n'est même pas capable de vendre notre propre langue, une grande langue internationale ? » s’émeut l'Association Francophonie Avenir (Afrav). « Choose France » , « French Tech », « Next 40 » : les mots anglais « choose », « french » et « next » étant parfaitement traduisibles en français, « ces marques » contreviennent à la loi linguistique de notre pays, dite loi Toubon. Les défenseurs de la langue française ont donc poursuivi le gouvernement. Si l’Afrav vient de perdre, en appel, trois procès qui l’opposaient à l'État au sujet de ces marques en anglais dont il est le créateur et le propriétaire, un comble, elle ne baisse pas les bras : l’association a décidé de faire un recours devant le Conseil d'État, et son avocat travaille à une QPC (question prioritaire de constitutionnalité). Car, apparemment, les juges se sont contentés de chercher parmi les 9 000 termes présents dans le registre terminologique de la « Commission d'enrichissement de la langue française », souligne Régis Ravat, président de l’Afrav. « Choose », « french » et « next » n'ayant pas d'équivalents en français dans ce registre, ils en ont conclu qu’ils ne contrevenaient pas à la loi Toubon. La langue de la République est le Français (article 2 de la Constitution) et l’article 14 de la loi Toubon est très clair, qui dispose que « l'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française ». Les  juges n’ont pas fait correctement leur travail.  Il leur appartenait de prendre   en compte la mission de la Commission qui est, comme son nom l'indique, d'enrichir la langue française en créant des mots pour nommer de nouveaux concepts, qui ne sont pas encore désignés en français. Cela a été le cas, par exemple, pour le mot « e-mail » :lorsqu'il est apparu en France, la Commission a proposé« courriel » comme équivalent.

C’est pour que l’esprit de la loi Toubon soit respecté que les associations sont prêtes à aller  jusqu’au bout. Organisme fédérant 120 associations francophones dans le monde, l'AFAL va dans le même sens : « Pourquoi l'État n'utilise-t-il pas des expressions françaises ?, s'offusque son président, l'ancien ministre Jacques Godfrain. Quitte à les traduire quand on s'adresse à un public étranger ! Cette décision de la cour d’Appel révèle clairement les lacunes de la loi sur l'emploi de la langue française, trente ans après son adoption. Et montre bien la nécessité de revoir cette législation. Nous allons d'ailleurs rendre prochainement un rapport sur le sujet aux pouvoirs publics, pour les inciter à une réforme d'ensemble rapide. »

On a fait une loi  pour protéger la langue française, ce serait bien que l'Etat donne l'exemple  en la respectant scrupuleusement. Il est temps que Macron arrête de se complaire dans  le "globish" pour  illustrer son concept  avorté de "Start-up Nation". Sa navigation à la godille et l'anglomanie ne font pas illusion.  En matière de  modernité, l'habit ne fait  pas le moine. 

 

 


REARMEMENT DEMOGRAPHIQUE

Nouveau-ne

 

Cri d’alarme.

Dans sa dernière prestation, le Président de la République  s’est ému de la  chute de la natalité en France. 2023 a, en effet, marqué un tournant. Avec 678 000 naissances, le chiffre le plus bas depuis 1946, elle a baissé de 6,6% en un an et de 20% par rapport à 2010. Plus grave, l’indicateur de fécondité chute à 1,68 enfant par femme, qui s’éloigne du seuil de remplacement des  générations, au-dessus de 2. Le mal ne concerne pas que la France.  Il est même bien pire en Italie, en Espagne et au Japon. Normalement chez les mammifères, l’instinct de préservation de l’espèce pousse à activer la reproduction quand elle se sent menacée. D’où, des rebonds  démographiques souvent inexpliqués. Alors comment en est-on arrivé là ? La question se pose d’autant plus que la chute démographique ne concerne pas tous les peuples sur la Terre. Loin de là. Et ses conséquences en seront dramatiques pour notre  pays si cette pente se poursuit, tant au point de vue socio-économique que sur le devenir même de la nation.

Un domaine très prévisible.

S’il existe en politique trop de sujets dont élus et responsables ne maîtrisent pas les données et les perspectives,  les obligeant à naviguer à vue, ce n’est pas le cas de la démographie. C’est un domaine dont les indicateurs sont sûrs et les projections bien établies. Et surtout dont les implications avec l’avenir sont déterminantes, car nul observateur ne peut en ignorer l’impact sur les comptes publics, l’avenir des retraites, le vieillissement de la population et les déséquilibres sociétaux qui vont avec. On sait que la proportion croissante de personnes âgées engendre une société qui voit régresser la prise de risque et les cotisations sociales quand les  dépenses liées à la vieillesse et à la dépendance sont à la hausse.

Natalité et politique familiale.

La  mise à mal par François Hollande et poursuivie sous Macron de la politique de la famille et de la natalité qui faisait  la singularité de la France, porte une responsabilité tragique. La cellule  familiale a été sévèrement mise en cause par le démembrement du code civil napoléonien et  par toute une série de réformes qui ont attaqué les fondements  de la  politique familiale telle qu’elle a été instituée après la dernière guerre : altération du principe d’universalité des allocations familiales au détriment de plusieurs millions de familles, baisse du quotient familial décidé en 2013 au détriment de 800 000 foyers de la  classe moyenne, réforme pénalisante du congé  parental. Il faudrait y ajouter un facteur idéologique véhiculé par les écolos et plus généralement par une certaine intelligentsia de gauche qui considère l’accroissement de la population comme un danger pour la  planète faisant de l’enfant une menace et non  plus une chance pour  l’avenir. Perspective millénariste teintée d’obscurantisme. La résonance de ce discours sur les jeunes par les déclinistes de tout poil qui croient sauver la planète en la vidant, n’est hélas pas négligeable.

Pour un vrai réarmement  démographique.

Emmanuel Macron a raison de s’émouvoir. Il propose  un plan de lutte contre l’infertilité et un futur congé de naissance plus  court et  mieux indemnisé. Ce sera  loin d’être suffisant. Ces annonces posent la question de l’alchimie délicate qui permet la  réalisation du désir d’enfant :  modes de garde, situation économique des familles, évolution des moeurs… En fait, les leviers de la natalité sont multiples. Déjà, on sait que c’est l’offre d’accueil des enfants de 0 à 3 ans qui a le plus d’impact sur  la  fécondité. Il  faut donc renouer avec une vraie politique de la famille et commencer par réparer ce qui a été détruit et qui ne marchait pas  si  mal. Il faut néanmoins  aller plus loin et  adapter le  dispositif à notre époque.  Car le combat est loin d’être perdu : si l’on en croit l’Unaf, le désir d’enfant reste fort, évalué à 2,39 enfants en  moyenne par  couple. L’enjeu mérite une  volonté  politique forte à la hauteur du besoin.  Commençons par quatre mesures fortes qui rétablissent intégralement le quotient familial,  les  allocations familiales  découplées  de toutes conditions de ressources et considérées  comme une politique volontariste de la natalité, un effort concentré sur le  2ème et le 3ème  enfant, une lutte impitoyable contre la décohabitation dans le logement social. Il faudra adjoindre une panoplie de mesures visant à concilier vie professionnelle et vie familiale,  à commencer par la  prise en compte du sous-équipement en maternités de proximité,  du manque criant  de solutions de garde du jeune enfant, en crèches et à domicile, estimé à 200 000, et qui pèse lourdement sur les choix entre carrière et rôle parental.

Un devoir politique.

Promouvoir une renaissance démographique constitue un investissement dans l’avenir du pays qui devra être  prioritaire. Une politique ambitieuse de  la  famille, telle que décrite ci-dessus, réclame des  moyens et doit s’appuyer sur un volontarisme sans faille dans la durée. Ce n’est  pas  avec du « en même temps » qu’on y arrivera.  Car il  ne s’agit pas que d’une affaire de dispositifs, il y faut aussi la volonté de promouvoir un monde capable  d’accueil et d’espérance. Le plus difficile sera d’agir sur les  mentalités, de braver les  vitupérations des néo-féministes et de leurs suppôts wokistes, avec leur litanie de droits individuels tournés sur eux-mêmes, de passer outre les  invectives alarmantes des écolos déclinistes qui annoncent la fin du  monde à chaque tournant… La garantie pour les femmes que devenir mère ne les empêchera  pas de travailler est une des clés  de la fécondité. Oui, il faut démontrer qu’il vaut  mieux avoir un enfant qu’un chien, et non l’inverse comme le  proclament les  Espagnols. Les défis sont multiples  tels  que  l’allongement des études, l’émergence (et c’est heureux) des femmes cadres, la répartition des tâches dans  le couple qui doit encore  progresser, la montée en puissance du célibat et le zapping des partenaires… Aucun n’est insurmontable.  Le fait que 60% des enfants naissent hors-mariage et que les décohabitations se fassent généralement au détriment des femmes en les plongeant souvent dans la pauvreté et la précarité, doit être combattu vigoureusement, quitte  à faire hurler les adeptes du mouvement Ginks et des écolos féministes qui refusent que « leurs utérus ne soient une affaire d’Etat ».

Ben si ! Désolé !

 


FABIUS CONTRE LES FRANÇAIS

Conseil_constitutionnel

Le naufrage de la plus haute juridiction.

Le Conseil constitutionnel a rendu son verdict : il a sanctionné plus du tiers des articles de la loi immigration. Il s’est bien gardé de trancher sur le fond ; pour la plupart des articles censurés, il a invoqué le motif du « cavalier législatif ». Le  plus grave dans l’affaire, c’est qu’il s’agit des articles apportés  par la droite, le Sénat en particulier, et contestés par la gauche. La ficelle politique  saute alors aux yeux et le procès en partialité devient inévitable.

Une censure massive.

Alors que la France n’a jamais accueilli autant d’immigrés qu’en 2023 avec plus de 320 000 titres de séjour, le Conseil constitutionnel saisi par les parlementaires de gauche et « en blanc » par le Président de la République  sur le projet de loi « immigration »  a supprimé les mesures de fermeté ajoutées par Les Républicains. Pas moins d’un tiers des dispositions disparaissent ainsi totalement ou partiellement du texte, dont les plus emblématiques pour l’opinion publique : restriction du regroupement familial, modalités d’accès aux prestations familiales, réforme de la nationalité, quotas migratoires  … Dans ces conditions, seule  une révision constitutionnelle permettrait de passer outre  les  injonctions des Sages.

Une censure très discutable.

La loi, adoptée  à une large majorité par le Parlement, est remise en cause avec une grande rigueur au motif de l’utilisation de « cavaliers  législatifs ». Pourtant, la  révision constitutionnelle de 2008 stipule que « tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu’il présente un lien, même indirect avec le texte déposé ».  Or, des sujets comme le regroupement familial, la condition de durée de séjour régulier pour obtenir une prestation sociale, les règles d’acquisition ou de déchéance de la nationalité ne sont pas dépourvus de tout lien avec les dispositions d’un projet consacré à l’immigration, à l’asile et à l’intégration. Il se trouve que pour la plupart, les dispositions issues d’amendements du Sénat ont été censurées avec une vision draconienne de ce qu’est un « cavalier législatif », faisant passer les sénateurs  pour des « amateurs » en droit, ce qui est un comble.

Un jeu de dupes.

Que l’opposition saisisse la  haute juridiction sur certains articles de la loi, elle est dans son rôle.  Ce qui est  troublant dans cette affaire,  c’est la démarche d’Emmanuel Macron qui a accepté de co-construire la loi avec Les  Républicains en acceptant le  durcissement que ceux-ci réclamaient, pour finalement déférer le texte entier au Conseil constitutionnel. Comme par hasard, Monsieur Fabius censure tous les articles  qui gênaient le Président, ramenant le texte quasiment à sa version initiale. Il est permis de penser qu’un accord tacite, sinon une requête téléphonique, ont permis d’aboutir à ce qu’il souhaitait. Des langues bien pendues avaient prévenu que nombre d’articles étaient « inconstitutionnels »… Retour au « en même temps », donc. Une hypocrisie que les parlementaires LR seront tentés de faire payer à la première occasion.

Un affaiblissement démocratique.

Cet épisode ne va pas renforcer la confiance des Français dans leurs dirigeants et dans leurs institutions. Cette censure procédurale d’une rare ampleur apparaît comme trop opportune, va à l’encontre des souhaits d’une large majorité du peuple et jette le doute sur l’impartialité de la  plus haute juridiction tout en faisant passer  le Sénat pour une assemblée incompétente. Elle aboutit à un affaiblissement des pouvoirs publics et alimente le  populisme comme jamais. Surtout, elle conduit à poser une question plus générale sur le rôle du Parlement et la séparation des pouvoirs : « Que peut décider encore le législateur, dans ces conditions ? » se demande jean-Eric Shoettl, ancien Secrétaire général du Conseil constitutionnel. Bien entendu, la loi a été aussitôt  promulguée. Une loi faussement ferme qui fera que la politique migratoire de la France ne bougera  pas d’un iota et que nos frontières resteront des passoires.

En attendant, j’en connais une qui se frotte les mains. Marine Le Pen n’a pas  besoin de faire campagne, Fabius et Macron s’en chargent pour elle.


LE GRAND DENUEMENT

Dati culture

 

Le nouveau gouvernement exprime on ne peut plus clairement le grand dénuement dans lequel se trouve la Macronie. Déjà privé d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, Macron, prisonnier de son hubris, se révèle incapable d’ouvrir sur des forces politiques complémentaires qui lui permettrait de gouverner efficacement jusqu’à la fin de son mandat. Il préfère commettre la même erreur que Chirac en 2003 qui avait nommé un gouvernement chiraco-chiraquien, incapable de pardonner  à ceux qui avaient soutenu Balladur. L’équipe laborieusement constituée est plus resserrée et plus à droite pour coller davantage à l’opinion publique, mais il n’y a guère de grands changements. La seule surprise est l’arrivée tonitruante de Rachida Dati à la Culture qui cache la misère.

Le  Gouvernement Attal est un gouvernement de repli sur soi.

La Macronie, toute la Macronie, rien que la Macronie. Le « en même temps »  ne marche pas. Macron ne veut rien céder des pouvoirs qu’il s’est arrogés au mépris de la constitution. Il a nommé un gamin à  la tête du gouvernement et « son ex-mari » aux affaires étrangères.  Les deux sont des « hommes-liges » qui obéiront au doigt et à  l’oeil. Quant à Rachida, aussitôt exclue de LR dont elle assurait la présidence du Conseil National, sa nomination n’est pas susceptible de changer la répartition des groupes à l’Assemblée nationale et s’explique surtout par son incontournable envie de prendre la mairie de Paris que seule une alliance avec Renaissance lui permettra de conquérir. Sa mise à l'écart de LR est logique mais prend aussitôt un caractère sectaire. Les poids lourds du gouvernement restent en place et seul l’hyperministère de l’Education et des Sports fait débat par son étendue  dans l'année des JO à Paris. La nomination d’un ministre délégué à l’Education auprès de la ministre en titre ne fait aucun doute et viendra en alléger la charge. Enfin, Macron en profite pour régler ses comptes en virant les ministres frondeurs de la  loi sur l’immigration, à l’exception de Sylvie Retailleau qui garde son poste, ce qui accentue le tropisme droitier du nouveau gouvernement. Au fond ça ne change pas grand-chose.

Un coup d'audace trompeur.

Le  coup d’audace du Président et de son Premier Ministre est bien dans la désignation de la Ministre de la Culture et les médias se sont précipités dessus comme des loups affamés sur un chevreau, éclipsant toutes les autres nominations au profit de la star parisienne dont la puissance de feu est bien connue.  Enfin, un peu d’animation !  On va  peut-être un peu moins s’ennuyer. Néanmoins, ne soyons pas dupes : sous la com, la banalité. Bruno Le Maire qui reste à Bercy et élargit son périmètre à l’énergie, Darmanin à Beauvau, Lecornu aux Armées, Dupond-Moretti à la Justice, ceux-là gagnent le statut de «poids lourds ». En prenant en compte la susceptibilité des alliés, les rodomontades de Bayrou et la popularité d’Édouard Philippe essentiellement, Gabriel Attal avait une marge de manœuvre ténue : dans ce gouvernement, il sera plus encadré que soutenu. Le  resserrement ne lui a pas permis de prendre en compte totalement la parité. Pour terminer, une anecdote : hier soir, à la télé sur France info, à l’énumération de la  liste des ministres, Christophe Béchu a été totalement oublié, et avec lui la transition écologique. Le choc émotionnel « Dati » sans doute dans ce repère de gauchos !

Avec son jeu de chaises musicales limité, ses féodaux confirmés  et ses débauchages restreints, l’opération voulue par Macron garde une note politicienne bien légère en regard de la gravité des temps. Aussi, cette nouvelle équipe pas si nouvelle que ça, sera jugée avant tout sur l’efficacité de son action.

 


AU NOM DE L’INTERÊT GENERAL !

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En attendant Godeau …

Le Président nous promet  un « grand rendez-vous avec la Nation » et annonce  un nouveau gouvernement qui  aura  pour tâche de  rétablir  l’autorité  et l’éducation. Chiche ! On verra à l’ampleur du remaniement et la répartition des postes si l’objectif est tenable ou si comme  les fois précédentes, Jupiter se contente d’un habillage pour mieux travestir une réalité qui échappe. La réussite  viendra à deux conditions : que l’action soit menée au nom de l’intérêt général quoi qu’il en coûte à l’hubris de ceux qui gouvernent, et qu’elle se fasse au nom de la vérité, aussi cruelle soit-elle pour les Français.

La vérité.

Elle n’est pas difficile à cerner. D’abord refuser le déni sur l’état réel du pays que nos compatriotes perçoivent confusément. Il  est caractérisé par un endettement massif de plus de 3 000 milliards d’euros, une économie presque sous-développée, plombée par les charges et dont la dette  ampute  à coup sûr le potentiel de croissance, le tout aggravé par une suradministration qui multiplie les freins que les « petits hommes gris »  toujours plus nombreux s’empressent d’actionner pour prouver qu’ils existent.  Son effondrement scolaire et intellectuel, ensuite, avec un système éducatif englué dans son égalitarisme qui empêche toute promotion du mérite et des enseignants paupérisés et sous-formés  dans tous les domaines incapables de transmettre les savoirs fondamentaux. Il en résulte un déclin intellectuel qui se traduit par le tarissement des grands esprits largement remplacés par la débâcle abrutissante des réseaux sociaux.  La violence banalisée nous est livrée  par le  lot quotidien des faits divers : femmes violées, poignardages, festival de  kalachnikovs, refus d’obtempérer avec des forces de l’ordre prises régulièrement  pour cible. Les fractures qui minent la société dans laquelle le « vivre ensemble »  est constamment bafoué par le communautarisme qui progresse  sous la pression notamment de l’Islam politique, et par les idées  obscurantistes  propagées par le wokisme. Enfin, il n’y a pas  besoin d’être grand clerc pour constater que nos libertés reculent en même  temps que notre démocratie représentative par  la contestation systématique des lois et projets votés, le mépris pour les élites et le règne du chacun  pour soi.

Ce que j’attends.

Il faudrait qu’une équipe déterminée uniquement motivée par l’intérêt général et le service de la France, s’engage avec lucidité sur le travail de long terme qu’il est envisageable d’accomplir pour œuvrer au redressement du pays. Le rétablissement de la  prospérité ne viendra pas sans efforts, mot oublié, ni sacrifices, et le chemin risque d’être long. Il ne s’agit pas de déclencher une révolution brutale comme certains en rêvent, qui nous conduirait tout droit dans un abîme encore plus profond et douloureux, mais d’une action patiente, clairvoyante, menée avec pédagogie et répartissant les efforts avec équité.  Il y faudra de la constance, mais l’œuvre accomplie par le Général de Gaulle, à son retour au pouvoir, nous montre que c’est possible et que  les fruits peuvent venir  plus rapidement que  prévus. Si le cercle vicieux  de la facilité et de la dépense  est enrayé et remplacé par le cercle vertueux de la rigueur, tout peut redevenir possible. Il ne suffit pas d’avoir des gens courageux pour se mettre à la  tâche, c’est aussi aux Français  de  choisir !

 


L’AGITATEUR FRENETIQUE

Mélenchon Bastille 2013

 

Les Américains ont Trump, les Russes ont Poutine, nous, nous avons Mélenchon !  Un cas de plus au chapitre de l’incompréhension pour mon entendement. Les  outrances du leader de la  France Indigne, nous y sommes habitués depuis que nous l’avons vu en furie à la porte de son appartement lors d’une perquisition qu’il voulait empêcher.  Mais le dérapage auquel il vient de se laisser aller contre Ruth El Krief pose la question de sa santé  mentale.

Rappelons les faits.

Mme El Krief a eu un entretien sur LCI avec Manuel Bompard, coordinateur de LFI, et en journaliste chevronnée elle a  posé des questions qui ont mis l’intéressé dans l’embarras à cause de la position prise sur le conflit entre Israël et le Hamas. De quoi provoquer une énorme colère, exprimée sur les réseaux sociaux, du « saint oracle de LFI » qui a traité la journaliste de « manipulatrice » ce qui est injurieux, et de « fanatique », ce qui n’est pas acceptable compte-tenu de la teneur antisémite de l’accusation. Un propos  qui dépasse les bornes. Les téléspectateurs qui connaissent bien Ruth El Krief auront été étonnés du portrait que le chef de file de l’extrême gauche dresse d’une journaliste rigoureuse et dont la courtoisie est établie,  toujours respectueuse de ses  invités. L’attaque a été si vive, dans le contexte actuel, que le gouvernement a décidé de lui accorder une protection policière.

Un propos antisémite  flagrant.

Ruth El Krief rappelle qu’elle est née au Maroc et qu’elle a été éduquée dans un monde rassemblant cultures et religions. Il est évident que le message vengeur de Jean-Luc Mélenchon prend une autre dimension du fait des origines de  la journaliste. Dès lors on peut considérer le propos comme ouvertement antisémite et si grave que Gérald Darmanin a estimé qu’une « cible lui a été placée dans le dos ». Quant à Eric Ciotti, il considère Mélenchon comme « un sombre et  vulgaire lanceur de fatwas » et même le placide Gérard Larcher, notre Président du Sénat, est sorti de ses gonds en lançant un « ferme ta gueule !  ». Il n’est  pas étonnant, que la polémique enflant, elle ait  reçu le soutien de ses confrères et même de la France entière.

Une ficelle de plus en plus grosse.

On aurait tord de  prendre à la légère de tels propos racistes qui devraient tomber sous le coup de la loi et dont les répercussions vont déboucher sur une disposition qui va bouleverser la vie quotidienne de la journaliste. On en arrive à penser qu’il faudrait peut-être légiférer sur ces excès de langage qui se traduisent par des crimes dont il est aisé de suivre la litanie dans la presse. On a certes compris que, loin de bouillir de colère, Mélenchon tente de rafler le vote musulman en France. La ficelle est de plus  en plus grosse. C’est d’abord supposer que les Français musulmans votent tous par antisémitisme, ce qui n’est pas sûr et ceux d’entre eux qui ont compris la basse stratégie de LFI devraient être furieux de ce qu’on puisse croire qu’il est tellement facile de les manipuler.

Mélenchon perdant. LFI avec.

Le bilan de cet épisode est négatif à tout point de vue. Il l’est parce que la liberté d’expression vient de prendre un coup sévère ; il l’est parce qu’il met en danger une innocente. Il l’est parce que la stratégie électorale de Jean-Luc Mélenchon a touché le fond : son attitude à l’égard d’Israël a achevé la Nupes, grand mais vain espoir d’union de la gauche. À mettre chaque jour le pays en tension comme il le fait, il a lassé plus d’un de ses anciens fans. Il y a chez lui un côté suicidaire : il a créé la Nupes (Nouvelle union politique, écologique et sociale), c’est lui qui l’a détruite. Il a probablement  enterré les espoirs de la gauche pour les élections européennes et pour la présidentielle de 2027. Il l’est enfin parce qu’il hystérise en permanence le débat politique, ce dont toute la classe politique pâtit, et par les temps qui courent, on s’en passerait  bien.

Il faudrait mettre Mélenchon hors d’état de nuire. Mais cela ne peut venir que des siens.

C'est clair, il veut mettre la  France à feu et à sang pour espérer prendre le pouvoir. On ne le laissera pas  faire. 

 


FAUT-IL VIRER MARLEIX ?

Marleix 2

 

Les Républicains en ordre dispersé.

La loi immigration devait consacrer le retour de l’unanimité au sein du groupe parlementaire Les  Républicains à l’Assemblée nationale. Il n’en est rien.  Le  même psychodrame que  pour la réforme des retraites recommence. Dix-sept députés viennent d’afficher publiquement leur attitude constructive envers le projet de loi immigration du gouvernement.  Ils ont signé dimanche dernier dans « La Tribune » un texte qui rend hommage au remarquable travail de la majorité sénatoriale et  plaide pour parvenir à un point d’équilibre qui serve l’intérêt des Français … Et ils se déclarent prêts à voter le texte si la version qui sortira de l’Assemblée ne s’éloigne pas trop de celle votée en première lecture au Sénat. Le gouvernement ne risque plus d’encourir une motion de censure que lui promettait le président du groupe LR, car avec le renfort des 17 députés, il y a une possible majorité pour voter  le texte que Darmanin s’évertue à construire. L’exécutif cache son enthousiasme, tant l’équilibre trouvé avec la droite est fragile. Mais les chiffres sont rassurants. Des écologistes et des socialistes voteront pour également. D’autant que le Sénat a adopté un texte qui ne s’écarte pas trop de son contenu initial.

Marleix est désavoué.

Il faut 58 voix pour déposer une motion de censure et LR ne dispose que de 62 suffrages, moins les 17 qui souhaitent voter le texte adopté par le Sénat. C’est un échec pour le chef des députés LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, qui s’était engagé à faire en sorte que le projet de loi ne passe pas et qui, d’un seul coup, est privé du moyen d’atteindre son but. Il espérait en faire le fer de lance  contre la politique de Macron, il n’en est rien. Olivier Marleix est convaincu que ses postures véhémentes sont applaudies par l’électorat bien qu’elles soient contredites par le fait que les électeurs de LR sont de plus en plus nombreux à voter pour le Rassemblement national. En tout cas, la stratégie du «  toujours non pour humilier l’exécutif » n’a pas fonctionné. Il n’est pas suivi par les élus LR qui veulent rester dans une mouvance susceptible d’empêcher Marine Le Pen  de faire des scores très élevés aux prochains rendez-vous électoraux. La déchirure au sein de LR s’élargit d’autant plus que le parti va divisé vers les européennes en repoussant sans cesse l’investiture de FX Bellamy, malgré des sondages prometteurs et un travail remarquable  de  l’intéressé au parlement européen, ce qui est incompréhensible pour les  adhérents et sympathisants. Le bilan de LR s’annonce bien triste et présage de résultats plus qu’insuffisants aux européennes et, plus tard, à la présidentielle. Il dépend des Républicains de l’Assemblée  qu’ils s’engagent dans la voie constructive adoptée par les sénateurs. Pourquoi le groupe fait-il  preuve de cohésion au Sénat, alors qu’il  pratique la division à l’Assemblée ?  Voilà un constat qui met en cause directement celui qui le dirige au Palais bourbon.

Une coalition est nécessaire.

Le vote de la loi sur l’immigration pourrait servir de révélateur. Le tableau du rapport de forces entre les partis politiques est présenté comme une fatalité. Ce n’est pas vrai : il est encore possible de renverser la tendance et de créer une coalition de la droite et des centres qui meublera les dernières années du macronisme dont on sait qu’il disparaîtra à la première minute de la fin du quinquennat. Le gouvernement ne peut que se réjouir à l’idée de faire passer sa loi sans avoir recours au 49-3. On n’en est pas encore là. La discussion va occuper tout le mois de décembre  et il faut compter avec l’aile gauche des macronistes, les Houllié et Legendre en tête pour faire capoter l’opération. Ceux-là n’ont toujours rien compris et tiennent à faire voir leur capacité de nuisance par des ukases. Le risque existe que, sous la pression de l’aile gauche de Renaissance, la majorité décide de détricoter les changements apportés par le Sénat afin de revenir au texte tel qu’il a été proposé par le gouvernement. L’intérêt de l’exécutif et celui de l’Élysée ne sont pas identiques. Ce qui fait craindre un retour à la case zéro, avec une nouvelle crise parlementaire et l’indispensable mais honni 49-3. Pour M. Houllié, Les Républicains n’ont pas d’autre ambition que d’imprimer leurs idées dans un texte très important qui constitue la première préoccupation des Français.  Il n’y aura de loi sur l’immigration que si elle correspond à un compromis, qu’on se le dise clairement.

Pourquoi ce qui est possible au Sénat, ne l’est pas à l’Assemblée nationale ?  Mystère ! Une chose est certaine : dans la configuration actuelle du paysage politique, si la droite et le centre vont dispersés aux élections, ils seront balayés. Le temps presse  pour en prendre conscience et  agir en conséquence.

 


POUSSEE DE L’EXTREME-DROITE AUX PAYS-BAS

Geert wilders

 

La poussée d’extrême-droite se confirme dans l’Union européenne, élections après élections. La  Pologne fait exception et l’Espagne a gardé son gouvernement de gauche après un accord très controversé avec les indépendantistes catalans. Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV), formation d’extrême droite, est arrivé en tête aux élections législatives en obtenant 35 sièges sur 150. Pour autant le chef du parti, le célèbre Geert Wilders, n’est pas assuré de devenir Premier ministre.

Une poussée européenne.

La Hollande est un pays éminemment démocratique qui, pendant 13 ans, a été dirigé par un  centriste, Mark Rutte. On assiste à la montée des extrêmes droites en France (au moins dans les sondages), en Italie, en Allemagne, dans un contexte dominé par le problème de l’immigration et l'islamisme politique. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne pour cette raison et l’Italie a mis l’extrême droite au pouvoir. Mais les pourfendeurs de l’UE n’ont rien changé à la crise migratoire. Il est navrant de constater qu’un quart des Hollandais ait préféré l’aventure proposée par Gert Wilders au sérieux de Rutte. Si celui-ci arrivait à constituer un  gouvernement, ils s’en repentiraient aussi sûrement que les Britanniques.

D’autres coalitions sont possibles.

Le triomphe de Wilders est relatif. Les autres partis, dans cette représentation nationale très morcelée par la proportionnelle, ne sont pas pressés de faire alliance avec lui. Les écologistes obtiennent 25 sièges, le centre droit 24. Comme on le voit, d’autres coalitions sont possibles. La victoire de Wilders, qui s’est agité comme un beau diable pour être enfin reconnu, risque de retomber comme un soufflé. Les grandes démocraties se gouvernent au centre. Mieux : quand l’extrême droite arrive au pouvoir, comme en Italie, elle fait des choix centristes.

De l’eau dans le vin extrémiste.

La réalité, c’est l’invasion lente mais sûre de l’Europe occidentale par les extrêmes qui inquiète  une part croissante des électeurs européens. L’immigration mal contrôlée, exaspère  et fait craindre une perte d’identité. Mais que faire, alors que Georgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien démontre tous les jours qu’elle n’est pas plus efficace dans la crise migratoire que ses prédécesseurs.  L’autre réalité, c’est que,  quand ils accèdent au pouvoir, les gouvernements dominés par l’extrême-droite, se plient à la discipline européenne et restent liés à l’OTAN. 

À quoi sert-elle alors ?

C’est vrai pour la France, même si le raisonnement semble traduire l’illusion d’une continuité. Marine Le Pen a déjà renoncé à la récupération des instruments de la souveraineté française. Elle  espère  ainsi augmenter ses chances de conquérir le pouvoir en 2027. Evidemment,  elle nie complètement être rentrée dans le rang. Ce qui ne l’empêchera pas d’appliquer les directives européennes. Dans ce cas, on sera en droit de se demander en quoi elle est différente de la droite classique. On risque d’assister au scénario classique : elle peut conquérir le pouvoir pour, ensuite, trahir son propre discours. Elle ne serait pas la première à annoncer une politique pour en faire une autre, une fois qu’elle aura été élue.

Un signal à prendre en compte.

Le résultat hollandais arrive à quelques mois du renouvellement du parlement européen. Il est grand temps pour les droites modérées de prendre en compte le message envoyé par les électeurs dans les pays de l’Union : elles ont le devoir de s’organiser et de se rassembler  pour  aller à l’élection, d’autant plus que le scrutin est proportionnel, et d’ici là, promouvoir une réponse crédible pour endiguer la crise migratoire.  Ce travail est déjà commencé, mais une réponse commune forte est attendue. Il n’y a plus de temps à perdre !

 


L’ART DE SE MOQUER DU MONDE !

Anne Hidalgo

 

La « Hidalga » est maîtresse en la matière.

Son récent voyage à Tahiti n’en finit pas de  lui revenir à la figure tel un boomerang et ses arguties pour se défendre, loin de la disculper, l’accable encore plus. De la gauche, elle a  perdu les qualités et n’empile  que les  défauts : menteuse,  profiteuse, mauvaise gestionnaire, politicienne, mauvaise foi, désinvolte, et venimeuse quand elle est acculée…

Un site qui a le dos large.

Anne Hidalgo et sa délégation devait visiter le site olympique de surf de Teahupo’o, c’était la principale raison de sa venue en Polynésie française. . Seulement, en arrivant à Tahiti, rien ne se passe pas comme prévu : les autorités de Papeete lui déconseillent fortement de se rendre sur le site olympique à cause d’une manifestation sur place. Des militants s’opposent à la construction d’une tour d’arbitrage en aluminium  qui abîmerait le corail. Il  est donc finalement convenu que seul Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie et en charge du dossier des Jeux olympiques se rendrait sur les lieux le lendemain. Mais pourquoi sans la maire…?  En fait Anne Hidalgo devait se rendre sur l’île de Raiatea où réside sa fille  et il  aurait fallu qu’elle change son billet pour repousser son déplacement. Ainsi, est confirmé que la maire de Paris avait décidé de profiter de ce voyage pour aller rendre visite à sa famille dans le cadre de vacances privées.

Mélange des genres.

Alors que le déplacement devait rester discret - inscrit à aucun agenda officiel - sa révélation est venue jeter un sérieux trouble. Comment désormais justifier le déplacement d’Anne Hidalgo en Polynésie française alors qu’elle n’a pas mis un pied sur le fameux site olympique ? Surtout, comment garantir aucune collusion entre le voyage public de la maire et ses congés privés dans la foulée ?  D’autant plus que les erreurs de  communication vont s’enchainer. La plus grotesque est sans doute la publication d’une vidéo Instagram datant du 19 octobre où on retrouve Anne Hidalgo en train de déambuler à vélo dans la capitale, avec en légende: « Quand les rayons de soleil sont de retour, à Paris c’est à vélo qu’on les savoure. » Or, à ce moment-là, la maire ne peut pas être sur une piste cyclable parisienne puisqu’elle est … en Nouvelle-Calédonie. 

Une maire donneuse de leçons …

Face à la polémique de plus en plus grandissante, le cabinet de la maire tente de jouer la transparence. Un communiqué de quatre pages est envoyé à la presse le lundi 6 novembre pour détailler toutes les séquences du déplacement. « Généralement, quand on fait un communiqué, on essaie d’être un minimum concis. Là, quatre pages… Ça donne le sentiment qu’on n’est pas forcément très à l’aise avec tout ça», s’en étonne encore un élu de la majorité. Le coût du déplacement est également avancé : près de 60.000 euros. « La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge. Anne Hidalgo est rentrée le dimanche 5 novembre en finançant son billet », est-il précisé. L’hémicycle du Conseil de Paris s’est rapidement transformé en bouillant chaudron et les questions de l’opposition fusent en interpellant la maire : « Étiez-vous mandatée par le Comité d’organisation des JO pour cette visite ? Avez-vous des compétences particulières en surf que nous ignorerions et qui justifieraient une inspection de la plage par vos soins ? » A son habitude, la  Maire fait le choix de ne pas répondre à sa non-visite sur le site olympique, et préfère déplorer les critiques de la droite qui l’épingle sur ses voyages à l’étranger en détournant le sujet : "Vous avez oublié de mentionner Auschwitz où je me rends chaque année avec une délégation du Conseil de Paris… ». Référence insupportable ! L’opposition quitte la séance.

Plainte pour détournements de fonds publics.

En parallèle, une association anticorruption a indiqué mercredi à l’AFP avoir porté plainte contre X pour détournement de fonds publics. Le feuilleton n’est donc pas fini. Saura-t-on un jour le fin mot et de combien le contribuable  parisien en aura été de sa poche. Si seulement la ville était bien gérée.  Mais elle est surendettée et la  mise sous tutelle a été évitée par un artifice  comptable. Les  griefs s’accumulent : la ville est sale, enlaidie, en perpétuels travaux … Non, Anne Hidalgo n’est pas sortie d’affaire !

« Si t’as été à Tahiti, t’as pas  pu y aller en vélo… »

 


NON A L’ANTISEMITISME !

Braun pivet  Larcher

C’est un appel hautement symbolique et solennel à la hauteur de l’enjeu.

Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, et  Gérard Larcher, Président du Sénat convient la population à une grande marche qui aura lieu dimanche entre le siège de l’Assemblée et celui du Sénat. La  vague d’antisémitisme qui déferle sur notre pays ne correspond pas au visage de la France. Tous  les  partis s’associent à l’appel sauf LFI, comme par hasard. Il faut que   les  Français répondent massivement par leur présence.

Le niveau d’antisémitisme n’a jamais été aussi élevé depuis la Seconde Guerre mondiale, ce qui devient intolérable. L’initiative des deux présidents est donc la bienvenue. Elle participe à une prise de conscience de ce qui s’est passé le 7 octobre dernier en Israël et qui reste perçu par l’opinion publique comme un épisode de plus dans le conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas un épisode, mais un tournant historique dans la vie d’Israël qui doit obtenir la libération des quelque 240 otages et rassurer les Israéliens sur leur sécurité, largement compromise depuis l’assaut du Hamas, et éradiquer de Gaza, si c’est possible, le terrorisme .

Il est  inutile de rappeler ici l’horreur vécue par les Israéliens le 7 octobre. Il  n’est pas question non plus d’ignorer la souffrance de la population gazaouie. Simplement, la France ne peut pas tolérer le racisme quel qu’il soit.  Il est essentiel que s’unissent les forces démocratiques. Tous les partis politiques, sauf LFI, ont répondu « oui » à l’appel des deux présidents. La position inspirée par l’islamo-gauchisme est une mauvaise farce qui inverse les principes sur lesquels notre société est organisée. C’est  aussi insupportable.

Au-delà, comme en atteste les sondages, les Français doivent montrer qu’ils sont unanimes, au moment où l’Etat juif vit une tragédie,  pour condamner les trop nombreuses manifestations d’antisémitisme, parfois organisées de très loin, qui s’expriment sur les  murs  et sur les réseaux sociaux. La  meilleure réponse  à apporter au machiavélique Mélenchon et  à tous ceux qui voudraient alimenter  un antagonisme communautaire en France,  c’est  la foule qui répondra à l’appel de Braun-Pivet  et de Larcher !  

Vive  la République !


DRÔLE DE JUSTICE !

Dupont Moretti

 

Curieuse situation.

Quelle époque vivons-nous ? Depuis hier, Éric Dupond-Moretti, Garde des sceaux, comparaît devant la Cour de justice de la République (CJR) pour « prise illégale d’intérêts », tout en restant à son poste.  Oui, c’est possible ! Comment le citoyen lambda peut-il comprendre cette situation  plutôt ubuesque.

Le PNF sur la sellette.

Au cœur du sujet on retrouve les méthodes du Parquet National financier. On a vu comment le Conseil constitutionnel avait fini par donner raison à Nicolas Sarkozy et François Fillon qui dénonçaient les procédures inquisitoriales utilisées. Le sujet ici est simple : un avocat est sacré. Les magistrats du parquet financier n’ont jamais répondu à cette question, bien qu’elle soit prépondérante. Ils se sont contentés d’émettre des réponses évasives sur leurs propres méthodes qui, de toute évidence, ne les grandissent pas, affectant d’avoir tous les droits pour la recherche de la vérité, y compris celui de s’immiscer dans le rapport entre l’avocat et son client. Si c’était aussi simple, les enquêtes judiciaires seraient courtes et les avocats deviendraient bien inutiles.

Un sujet incontournable.

Il serait surprenant que les juges de la CJR n’accordent pas un peu d’intérêt pour les arguments de l’intéressé. Mais, pour nous, demeure une question lancinante que Me Dupond-Moretti sera peut-être amené à développer, du moins on l’espère : est-il seulement légal, pour des juges, d’écouter les conversations téléphoniques entre des accusés et leurs avocats ? Comment se fait-il que notre société, elle qui dispose de tous les instruments d’une justice égale pour tous et profondément démocratique, tolère sans broncher le viol de la relation accusé-avocat ? Nous sommes les meilleurs quand il s’agit de plaider, mais beaucoup moins bons quand il suffit de ne faire que ce que le droit permet.

Le doute est permis.

Pour plusieurs raisons, le  doute est permis. La CJR fonctionne mal et il a été envisagé de la supprimer. Surtout que l’affaire a tout à voir avec un règlement de comptes entre avocats et magistrats et rien avec l’exercice serein de la justice. L’initiative de celui que l’on  appelle « Acquittator » aurait été mieux traitée par une instruction discrète qui aurait mis à égalité les protagonistes. En outre, toute l’histoire se déroule dans un flou juridique dense d’où le pire peut sortir, à commencer par une perte d’éligibilité et une forte amende pour l’actuel ministre, lequel n’a pas jugé utile de quitter ses fonctions pendant la durée du procès et assure qu’il mènera de concert son procès et la gestion de son ministère.

 « Une infamie ».

« Ce procès est une infamie », a déclaré d’emblée Éric Dupond-Moretti, ce qui laisse présager des débats plutôt houleux, déclaration qu’il a atténuée en ajoutant qu’il était « soulagé » de pouvoir se défendre. Dans l’affaire lancée par le Parquet national financier, une enquête sur le financement de campagnes électorales, notamment celle de Nicolas Sarkozy, avait été étendue à ses avocats, ce qui, déjà, est parfaitement illégal, mais est allée jusqu’à écouter les conversations téléphoniques de M. Dupond-Moretti qui, lui, n’était nullement concerné par le scandale. L’avocat, à bon droit,  a explosé de colère, a porté plainte contre les magistrats, sans prévoir que, plus tard, il serait hissé au poste de ministre. Il est accusé d'avoir utilisé sa fonction pour enquêter sur les magistrats du PNF, un crime de lèse-majesté. Et sans pouvoir imaginer qu’il allait, de cette manière, créer  un sac de nœuds inextricable dont souffrent la justice, la magistrature et le pouvoir politique.

Question de démocratie.

Le procès de Me Dupond-Moretti ne manquera pas de soulever ces points litigieux . Ils sont consubstantiels à la démocratie et pourtant considérés avec la plus grande indifférence par l’opinion publique qui, d’ailleurs, voit dans ce procès une sorte de match où s’entretuent des personnages pourtant essentiels au fonctionnement de l’État. La démocratie, rappelons-le, est en recul dans le monde et cela affecte notre façon de vivre. Il a fallu la gagner et, surtout, il faut se battre tous les jours pour la conserver. Le verdict  du procès donnera  une indication essentielle à sa survie,  alors que les réseaux sociaux et les  médias en continu la fragilisent plus qu’ils  ne la confortent.

 


LA POLOGNE MONTRE LA VOIE…

Proportionnelle 3

 

Le  pire n’est jamais inéluctable. 

La  victoire de  la droite libérale  en Pologne face  aux extrémistes du PiS nous montre qu’il est toujours  possible de conjurer le mauvais sort.  A condition de s’organiser convenablement.

La dernière enquête IPSOS nous  apporte  des éléments de réflexion qui devraient inviter  les partis de la droite et du centre à gamberger. Elle nous montre  une évolution du regard des Français  sur les forces politiques. Jusqu’à il y a peu, En dépit de sa progression électorale constante, le Rassemblement national gardait une mauvaise image. Il restait perçu comme un parti inquiétant, distant et peu compétent. Cette nouvelle enquête témoigne d’une évolution nette le concernant, tandis qu’une évolution inverse s’effectue concernant la France Insoumise. Ainsi, pour la première fois, LFI est considérée comme plus «dangereuse pour la démocratie» que le RN (57 % contre 52 % alors qu’il y a trois ans, c’était nettement l’inverse (61 % pour le parti lepéniste, 51 % pour le parti mélenchoniste). De même LFI «attise la violence» pour 60 % des sondés contre «seulement» 52 % pour le RN. Le Rassemblement national est jugé de moins en moins d’extrême-droite (12 points de moins qu’il y a sept ans) ou xénophobe (11 points de moins). En positif il est regardé comme étant plus proche des préoccupations des Français (29 % en 2020, 40 % aujourd’hui), et surtout « capable de gouverner le pays » (25 % en 2017, 34 % en 2021, 44 % en 2023). Ce dernier « item » est capital pour Marine Le Pen. Car si, en dix ans, elle a gagné la bataille de la « dédiabolisation » , elle gardait un très fort déficit de crédibilité. Elle est en train de le combler. Plus encore, de toutes les forces politiques d’opposition représentées à l’Assemblée nationale, le RN est celui dont le « comportement à l’Assemblée nationale » est le plus approuvé : 37 %,  loin devant LR (28 %), les Verts ou le PS (27 %) et le PC et LFI (23 %).

Le RN comme alternative.

Cette enquête a été effectuée avant les événements qui ont embrasé le Proche Orient et l’assassinat de Dominique Bernard à Arras. Inutile de dire que c’est de nature à renforcer encore un  peu  plus l’avenir électoral du RN. Il convient donc de prendre au sérieux la  possibilité de Marine Le Pen de gagner à la Présidentielle. Il s’agit  d’abord de bien comprendre la  stratégie qui l’amène à ce statut de présidentiable qui lui échappait jusqu’alors.

Elle le doit :

. à sont travail propre, sur son discours, son image, ses élus. Dix ans dans de «dédiabolisation» produisent des fruits.

. à la comparaison avec LFI, car, notamment depuis les débuts de cette législature, les mélenchonistes se sont fait remarquer par leurs outrances, leurs dérapages, leurs injures. Le mistigri de la radicalité et d’une forme d’incompatibilité avec les règles de la vie démocratique a changé de camp et le RN en profite.

. enfin à l’usure du macronisme au pouvoir. En 2017, et même encore en 2022, Emmanuel Macron a terrassé Marine Le Pen sur le sérieux et sa capacité présumée à gérer le pays. Les échecs ou les limites du bilan présidentiel rendent moins dirimantes celles du projet lepéniste. La déception suscitée par ceux qui gouvernent offre au RN le bénéfice du doute.

La séquence, dans laquelle nous sommes encore, a achevé de faire tomber les masques mélenchonistes. Même une partie de leurs alliés décrètent l’impossibilité de travailler avec eux. La Nupes est  en train de voler  en éclat. De l’avis quasi unanime Les « Insoumis » sont sortis de ce fameux « champ républicain », expression bien commode qui n’avait jusqu’alors d’autre visée que d’en exclure le Rassemblement national.  Lequel RN s’est montré à l’inverse irréprochable et inattaquable. Ce qui s’est passé cette semaine est comme l’amplification de ce que l’on constate depuis dix-huit mois.

Mais en politique,  rien n’est jamais irréversible.

Et les résultats des élections polonaises nous le montrent. Il convient donc de regarder de près comment les partis modérés  s’y sont pris pour battre l’extrême-droite.

La Coalition civique, dirigée par Donald Tusk, l’ancien président du Conseil européen, a obtenu un score honorable de 31%. Le parti centriste dispose de solides alliés pour former un gouvernement pro-UE dans les prochaines semaines. En effet, avec 14% de soutien, la « Troisième Voie », une alliance entre démocrates chrétiens et agrariens, obtient un score remarquable. Elle a séduit les électeurs modérés, épuisés du duopole entre centristes et nationalistes conservateurs. Enfin, la gauche, a été suivie par 8,6 % des Polonais.  Elle espérait sans doute un meilleur score, mais elle entend porter sa voix progressiste, laïque et sociale dans un pays où le droit des femmes a été mis à mal. Selon les projections, ces trois formations devraient obtenir ensemble 239 députés sur 460 possibles, synonyme de majorité à la Diète. D’après la Constitution, le président de la République, Andrzej Duda, est dans un premier temps chargé de désigner le parti qui va tenter de former un gouvernement. Issu du PiS, le président Duda devrait logiquement assigner son camp à la tâche. Avec 196 députés sur 460  dans la nouvelle Diète, le parti Droit et Justice doit persuader 35 autres parlementaires de collaborer pour former une majorité. Un scénario impensable car aucun parti ne souhaite mener un dialogue avec les nationalistes conservateurs. Certes, on peut estimer que le PiS paie son usure depuis 8 ans qu’il est au pouvoir, ce qui ne serait pas du RN en France. Il est difficile de comparer les contextes des deux pays, évidemment, mais la chose certaine qui ressort, c’est que si un barrage  peut être construit pour empêcher le parti de Marine Le Pen d’arriver au pouvoir, c’est autour de la droite modérée (LR)  et des partis centristes qu’il peut s’organiser. Reste à trouver le Donald Tusk, susceptible de redonner le moral aux Français et de les mobiliser.

A bon entendeur, salut !

 


TOUJOURS PLUS DE FONCTIONNAIRES

Dette publique

 

La dette aux oubliettes.

La dette de la France est préoccupante et devrait être l’une des premières priorités du gouvernement pour tenter de la réduire, d’autant plus qu’avec la remontée des taux son coût annuel augmente à vue d’œil.  On s’attendait donc  à trouver des économies dans les documents budgétaires pour 2024 au sujet des dépenses de personnel public. Il n’en est rien, bien au contraire : depuis 2017, le coût des rémunérations publiques a tout simplement explosé, passant de 291 milliards à plus de 357 milliards d'euros pour 2024. Par rapport au PIB, la dépense reste supérieure à 12 % de la richesse nationale, soit presque 3 points de PIB de plus qu'en zone euro, qui est à un peu plus de 9 % en moyenne. Un écart de l'ordre de 75 milliards d'euros par an,  identique à ce que nous avons en matière de retraites avec la moyenne des pays de la zone !

Promesse non tenue.

Depuis 2017, on a constaté, hors contrats aidés, une augmentation de 148.000 postes puisque le nombre d'agents est passé, selon l'Insee, de 5.526.000 à 5.674.000. Pourtant, une des promesses phares du président de la République était la suppression de 120.000 postes publics. On en est loin. En ce qui concerne le budget de l'Etat 2024, selon les plafonds d'emplois affichés dans le projet de loi de finances, les effectifs de l'Etat atteindraient en équivalents temps plein 1,987 million, tandis que ceux des opérateurs dépasseraient les 408.000. L'ensemble représentant donc près de 2,39 millions de postes budgétaires, soit + 52 829 depuis 2017. Entre 2017 et 2024, les augmentations les plus significatives sont allées à l'Education nationale et à l'Intérieur, ce qui est compréhensible, mais elles auraient dû être  compensées  par des réductions ailleurs. Pour baisser les dépenses, le bon sens voudrait qu'on diminue le nombre des postes de fonctionnaires, non ?

Et en plus l’absentéisme augmente aussi !

Une nouvelle étude montre l'aggravation sans précédent de l'absentéisme des agents dans les villes, avec en moyenne 30 jours d'absence annuels toutes causes confondues en plus des congés et des RTT, et jusqu'à plus de 44 jours par an et par agent en moyenne à Marseille, Toulon ou Bordeaux. Rien que le surcoût de l'absentéisme public par rapport au privé peut être évalué à 7 milliards d'euros par an, selon l’IFRAP ! Les primes et les revalorisations se sont enchaînées en même temps que les embauches, sans réflexion sur le tabou qu'est le sujet du temps de travail réel des agents et de leur productivité au travail. On  peut  légitimement conclure que rien n'est fait pour freiner les dépenses de personnel public. Ainsi, à  l'occasion de la réforme des retraites, la clause du grand-père n'a pas été votée pour les agents des trois fonctions publiques, alors que cela aurait permis des économies très importantes à l'horizon 2050 (de l'ordre de 15 milliards par an). Les dépenses de personnel sont le premier des surcoûts à cause d'une décentralisation jamais aboutie et d'un phénomène de sous-travail jamais exploré. Cela devrait être la revue de dépenses numéro 1 !

Il faut encore ajouter la hausse des rémunérations.

L’évolution des rémunérations des salariés de la Fonction publique et de l’Etat anticipés pour 2024 (et mis à jour pour 2023) se traduit par une augmentation – en comptabilité nationale – de +10,9 milliards d’euros entre 2023 et 2024, atteignant pour l’ensemble des administrations publiques 357,6 milliards d’euros. Cette hausse était inévitable et était même incontournable dans certains secteurs comme l’enseignement : les revalorisations salariales catégorielles de l’Education nationale (pacte enseignants, pieds de grille etc.) représenteraient pour 2,46 milliards d’augmentations à elles seules. Globalement, l’évolution se décompose  ainsi : 4,7 milliards pour l'Etat, 0,9 milliard pour les opérateurs de l’Etat, 1,9 milliard pour les collectivités territoriales et 3,4 milliards pour les administrations sociales. 

On aurait pu penser qu'après la réforme des retraites, qui représentent plus de 330 milliards de dépenses annuelles, avec le report de l'âge à 64 ans pour réaliser des économies et tenter d'équilibrer les comptes, le sujet suivant mis sur la table par le gouvernement et Bercy serait la dépense liée à la masse salariale publique. Parler de revues de dépenses et d'économies pour désendetter la France, c'est bien. C'est encore mieux de s'attaquer aux surcoûts que nous avons sous les yeux. Mais tant qu’on augmentera le nombre des fonctionnaires, l’équation sera impossible à résoudre.

Une fuite  en avant qui fait peur !

 

 


QUAND LA SENESTRE SEVIT !

La liberté guidant le  peuple bis

 

La  culture prise en otage.

L’idéologie, c’est bien, mais à petite dose sinon, les inconvénients de la pensée toute prête font des ravages et peuvent conduire au désastre comme on l’a vérifié avec l’effondrement de l’Union soviétique sur elle-même, par le pourrissement intérieur généré par le stalinisme. Je  parie que le même destin menace la Chine avec la reprise des fondamentaux marxistes par Xi Jinping. Mêmes causes, mêmes effets.  Ce n’est qu’une question de temps. Cela ne veut pas dire que nous, les occidentaux, attachés aux droits de l’Homme, à l’Etat de droit, au respect  des règles internationales, nous soyons à l’abri.  Car nous sommes  minés de l’intérieur par une idéologie plus sournoise, puisée aux mêmes sources par les Derrida, Foucault  et cie, née dans les années  70, exilée aux Etats-Unis et qui nous est revenue par le biais le plus inattendu : la consommation de biens culturels. Inutile d’évoquer le « wokisme »  puisque selon ses propagandistes, ça n’existe pas, comme la « théorie du genre », d’ailleurs, tout comme « l’islamo-gauchisme », qui sont autant de notions inventées par les réacs blancs pour discréditer les partisans du « bien ».

Le nouvel art officiel.

Pourtant, il y a bien une idéologie qui impose son cadre à la fiction (roman, ciné, télé) jusqu’à l’absurde, une politisation de la  culture qui n’hésite pas à trier, censurer, réécrire les œuvres… Un nouvel art officiel est né, promu par Netflix et Hollywood  et même le service  public français, qui vise à construire un nouvel imaginaire à toute une génération. Si vous n’avez pas tout compris, je traduis : il s’agit de montrer à travers la fiction que l’Occident est un enfer pour les minorités raciales, les LGBT et les femmes et de faire de ces trois catégories, les héros exclusifs de la production artistique. Prenez par exemple n’importe quel épisode de n’importe quel policier, qu’il soit français, anglais, scandinave ou allemand,  vous n’échapperez pas aux enquêteurs en mal de couple, plus ou moins séparés, dont les tribulations occupent la moitié du scénario ;  l’enquêteur en chef est presque toujours une femme, elle a, pour l’aider, inévitablement son  lot de  « diversitaires » noirs ou autres, elle doit faire avec des collaborateurs ou collaboratrices en couples homosexuels, et forcément c’est le blanc qui est le méchant … Dans son livre « Woke fiction » , Samuel Fitoussi (un affreux réac) dresse la table de la loi qui régit les productions actuelles : des  héros vertueux, des minorités discriminées, pas d’appropriation culturelle, pas de stéréotypes de genre, les  non blancs seront gentils et les blancs méchants, les  hommes seront haïssables, les normes déconstruites… le  tout sous l’oeil de l’Arcom, institution publique chargée de surveiller l’audiovisuel en France, qui établit chaque année un « baromètre de la diversité »  (qui consiste à compter les Noirs et les Blancs à la télévision). Le réalisme woke rappelle le réalisme socialiste dans un seul pays (l’URSS), sauf qu’il est mondialisé et systémique.

C’est pas bien de résister.

Les grandes œuvres d’art sont celles qui puisent dans le réel et le transfigurent, pas celles qui le falsifient. Depuis des  millénaires, la  culture est ce qui nous grandit, nous ennoblit, qui fait que nous sommes des êtres irrigués des  mots de nos pairs, enracinés dans une terre, constitués d’une certaine idée de la liberté de l’Homme et de sa place dans le monde à laquelle on ne peut renoncer sans se nier. Voilà ce que nous sommes et qu’on voudrait nous empêcher de rester. Et  comme la France est un pays rebelle par nature, la résistance à  la « révolution culturelle en marche » oblige ses protagonistes à sortir leurs armes : tout ce qui résiste est fasciste, d’extrême-droite, et doit être discrédité  et  combattu.  D’où les  campagnes menées par l’intelligentsia senestre (= gauche) contre le  JDD et Geoffroy Lejeune qui est aussi facho que moi je suis évêque,  contre Cnews où l’on ose encore nommer les Saints du jour et parler de religion chrétienne, contre Alain Finkielkraut d’autant plus méprisable qu’il vient de la gauche (mais l’autre, la sociale démocrate de Jacques Julliard)… C’est triste et coûteux, car l’offensive en France se fait avec notre argent. Consolation : ces œuvres subventionnées et subversives rencontrent rarement leur public.

Le « nouveau monde ».

Mais ce n’est pas tout. L’Occident est  aussi attaqué  par les  partisans du « nouveau monde », conçu selon Poutine et XI.  En échange de nos démocraties, certes parfois imparfaites, ils nous proposent des régimes « forts », gérés par des Kleptocrates selon  le modèle russe, où une poignée d’oligarques milliardaires se gavent sur  le dos du peuple en pillant les richesses de leur pays voire, d’autres pays (en Afrique, par exemple) où ils se comportent en prédateurs   impérialistes. Le  modèle proposé  par  la Chine n’est guère plus attirant, avec son dictateur doctrinaire qui décide de tout y compris du destin du moindre de ses « sujets ».  Les deux modèles ont en commun une surveillance étroite de chaque individu  et le règne par la terreur y est la règle, relayé par une propagande qui zombifie le peuple. Vraiment, non, merci.

L’universalisme indépassable.

La  culture c’est ce qui permet de faire société, et faire société, c’est passer de l’animalité à l’humanité. Voilà pourquoi il faut tenir absolument à notre héritage des lumières sur lequel sont fondées nos démocraties libérales. L’universalisme qu’il a engendré est indépassable mais fragile. Il ne tient pas sans le soubassement sur lequel il s’est peu à peu élaboré, de Pétra à Athènes et à Rome, ces fondements que d’aucuns voudraient effacer alors qu’ils expliquent tout. Ils sont le  caractère essentiel constitutif de notre culture et en même temps sa fragilité. C’est cet universalisme qui caractérise et définit la  civilisation, et c’est de l’ignorance que viendra le drame, si on ne transmet plus ou si on « efface » (cancel). L’ensauvagement et la « décivilisation » viennent de  là. L’idéologie « woke » refuse l’universel puisque chacun est ramené à ses caractéristiques identitaires. Alors on n’envisage plus les hommes dans leur unité, mais on les évalue selon leur utilité. Voilà une dimension à prendre en compte dans le débat sur la « mort assistée ». Car tout se tient. Car la civilisation commence vraiment lorsque quelqu’un prend soin d’un autre.

Tant que l’esprit critique veille, ceux qui veulent nous faire attraper la « sinistrose » n’y arriveront pas !

 


LA MORT « CHOISIE »

Fin de vie

 

Comme c’est joliment dit.

Notre époque à cet art inimitable d’utiliser les « expressions camouflages » pour cacher une réalité, enjoliver une réalité ou tout simplement la  nier : un manœuvre devient un « ouvrier  spécialisé », un paralytique est « une personne à mobilité réduite » et un aveugle est un « non-voyant ». Alors, il ne faut pas traumatiser le quidam avec  une expression aussi brutale que « suicide assisté », encore   moins « euthanasier ». On dira donc : « mort choisie ».  Relevons le côté  poétique du choix… Cela ne veut pas dire  que le projet de loi sur le sujet qui est concocté  par le gouvernement passe mieux pour autant.

La Convention citoyenne.

La Convention sur « la fin de vie » voulue  par Macron avec des citoyens tirés  au sort  a fini ses travaux il y a six mois et ne semble  pas avoir dégagé un consensus sur « l’aide active  à mourir ». Le  président de la République s’est engagé à proposer un projet de loi. Sauf que six mois après la fin de ses travaux, les  anciens de la convention citoyenne ne parlent pas d’une seule voix.  Deux associations ont vue le jour pour poursuivre et faire vivre leurs travaux. L’une veut exister dans le débat et veut faire valoir ses arguments favorables à une euthanasie, l’autre propose une version plus élargie du travail effectué et rappelle que l’unanimité s’est faite sur  le nécessaire développement des soins palliatifs et une meilleur  connaissance de la  loi actuelle.

Une concertation cahotique avec les soignants.

Ils sont évidemment les premiers concernés par une loi sur la fin de vie. Le mélange dans le nouveau texte du développement des  soins palliatifs et du suicide assisté scandalise beaucoup de soignants et professionnels de santé. Car c’est une loi de société majeure, susceptible de provoquer  un « vertige éthique » selon les  mots mêmes d’Emmanuel Macron. Le droit à une aide active à  mourir serait réservé aux patients atteints d’une maladie incurable, avec un pronostic vital engagé à moyen terme. Le texte  prévoit trois parties : accès aux soins  palliatifs, aide active  à mourir, droits des  patients. Un mélange des genres qui hérisse les opposants au projet. Le collectif des sociétés savantes et organisations professionnelles de santé regrette les conditions du débat et le regroupement des deux sujets. Il dénonce un « enfumage » et le contexte actuel des établissements de santé qui ne serait pas en mesure d’appliquer la nouvelle loi. Il déplore la manière  dont a été menée la concertation avec des réunions sans ordre du jour et des longues présentations qui ne permettaient pas le débat. L’accompagnement de la fin de vie est un sujet  qui méritait la consultation de l’ensemble des  parties prenantes. Visiblement elle n’a été que de façade.

Un piège sociétal.

Selon Jean Leonetti, père de  la  loi actuelle, le projet s’inspire de la légalisation du droit au suicide assisté tel qu’il a été autorisé dans l’état de l’Orégon aux Etats-Unis. Pour lui, le débat reste ouvert au Parlement et chacun aura à se déterminer en fonction de ses convictions personnelles. Mais il met en garde contre la tentation d’utiliser une loi comme simple marqueur politique pour aller dans  le sens de l’opinion de  l’instant au nom d’une modernité, alors  qu’il s’agit de choix culturels voire civilisationnels d’une société. Il rappelle que les positions de la France dans le domaine éthique sont observées, respectées et quelquefois inspirantes  pour d’autres pays. C’est une responsabilité dont il faut avoir conscience. Et il pense que sur un sujet aussi sensible et complexe, le Président de la République ne devrait pas prendre le risque de diviser les Français. 

La priorité n’est-elle pas de faire en sorte que la loi actuelle soit correctement appliquée sur l’ensemble du territoire, ce qui n’est pas le cas. 

 


L’IMPUISSANCE DE L’EXTRÊME DROITE !

Migrants Lampedusa

 

Avec  l’affaire de Lampedusa, l’idée  m’était venue d’écrire un article sur le thème.  Mais je  lis dans le Figaro l’excellent texte de Vincent  Jeanbrun, Maire de l’Hay-les-Roses. Comme je ne ferai pas mieux, je vous  le livre.

 

« Nul besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater l’impuissance de l’extrême droite »

« Six mille vies échouées sur le sable d’une petite île au sud de l’Italie. En quelques jours, Lampedusa est (re)devenue le cœur symbolique d’une Europe divisée, cristallisant les tensions mais aussi et surtout les postures, des effets de manches autoritaires aux proclamations des éternels tartufes transis d’humanité, pour peu que la cause soit loin de chez eux. Car, après l'afflux de migrants, s’est bousculé derrière eux le traditionnel cortège de journalistes en quête de l’image choc, de politiques aux formules qui claquent et de leurs traditionnels commentateurs relayant abondamment les informations, vraies ou pas (pour peu qu’elles soient marquantes…) Le tout devant les yeux résignés des 6000 habitants de cette île jadis calme et dont le nom résonne désormais comme le symbole de l’immigration incontrôlée, des vies dévastées et d’une Europe à la dérive, plus divisée que jamais.

Dans mon village familial, perché dans les montagnes du Frioul, les discussions vont bon train. On y craint la « submersion », on y prononce désormais l’expression de « grande sostituzione », directement importée des vocables de l’extrême droite française ; preuve malheureuse que notre influence culturelle n’a pas tout à fait disparu, même en matière de théories déclinistes. Au téléphone, mon cousin me raconte que ce midi, un voisin attablé au café du village s’exclamait : « Si même Meloni n’arrive pas à les repousser, qui va le faire ? » Et, au fond, ils sont nombreux à penser comme lui, en Italie comme en France.

Le  constat de l’impuissance.

Car plus que la compassion, l’inquiétude, la peur de disparaître ou de se compromettre, le sentiment qui domine, c’est l’impuissance. L’impuissance d’une politique : celle De Giorgia Meloni, élue présidente du Conseil italien il y a un an, instantanément devenue l’égérie de l’extrême droite européenne, prônant une fermeté sans faille sur l’immigration et qui apparaît aujourd’hui dépassée, prise au piège de sa propre rhétorique incendiaire. Comme tous les candidats d’extrême droite, elle s’appuyait sur des diagnostics lucides, proposait des solutions simples et désignait un ennemi consensuel : l’Europe. Celle qui déclarait il y a quelques mois encore avec une éclatante confiance « si je gagne, pour l’Europe, la belle vie, c’est terminé » se voit aujourd’hui contrainte d'appeler au secours  l'Union européenne, affirmant être soumise à une pression migratoire « insoutenable », et appelant à « affronter le problème de manière pragmatique ». Pire, la  voilà qui accueille sur place la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, scellant ainsi la « normalisation » de ses relations avec les institutions européennes.

Des solutions qui n’en sont pas.

La promesse, pourtant projet phare de sa campagne, d’instaurer un « blocus maritime » contre les migrants et de « briser le trafic d’êtres humains en Méditerranée » semble bien lointaine. Pas plus que Donald Trump n’aura construit son « mur » à la frontière mexicaine, pas plus que Viktor Orban n’aura fait adopter son « référendum anti-immigration » en Hongrie, les déclarations martiales de la candidate Meloni n’auront pas suffi à protéger les Italiens d’une immigration devenue incontrôlable. Pire, si les Italiens ont appris à ne pas croire aux promesses trop « belles » pour être vraies, l’extrême droite comptait au moins sur l’effet symbolique de l’élection d’une candidate si radicalement hostile aux migrants pour créer un effet dissuasif. Résultat : depuis le 1er janvier 2023, plus de 100.000 migrants ont franchi illégalement les frontières italiennes. C’est deux fois plus que sur la même période en 2022.

Marion l’opportuniste.

En débarquant par le premier avion sur l’île de Lampedusa, Marion Maréchal – qui est à un bateau de migrants ce qu’un papillon de nuit est à une lanterne un soir d’été – avait sans doute à cœur de fanfaronner devant une si belle occasion de démontrer combien l’immigration illégale qu’elle dénonce – à raison – était le péril de notre civilisation. Elle en aurait presque oublié ses propres déclarations, jugeant que « la victoire de Meloni protéger(ait) les Français de l’immigration ». Clairvoyant. Accordons-lui de ne pas avoir été seule au club des admirateurs de Giorgia Meloni. Jordan Bardella, des étoiles dans les yeux, déclarait après son élection : « Les peuples d’Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main. »

Les Dalton de la  droite dure.

Bardella, Zemmour, Le Pen, Maréchal : les « Dalton » de la droite dure voyaient en elle l’espoir de prouver au monde et surtout aux Français qu’au-delà des discours, l’extrême droite était une solution fiable pour les protéger face aux crises migratoires. Pourtant, il n’est point besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater quotidiennement l’impuissance de l’extrême droite au pouvoir. Pour ne prendre qu’un exemple, dans la commune du Luc, dans le Var, le maire RN a fait voter une charte par son conseil municipal en octobre 2017 : « Ma commune sans migrant. » À l’élégance s’est ajoutée l’impuissance lorsque, quelques moins plus tard, il accueillit une trentaine de migrants, dans un centre pour réfugiés. Nous sommes donc prévenus. Monsieur Bardella et Madame Maréchal, c’est Madame Meloni en pire. Jordan Bardella, c’est un colosse aux pieds d’argile. Marion Maréchal, c’est un tigre de papier. Ils ont un point commun : la parole sans les actes. Car comme souvent, l’extrême droite se nourrit des problèmes, pourvu qu’elle n’ait pas à les résoudre. »

Vincent Jeanbrun est maire de L’Hay-les-Roses, président du groupe Île-de-France Rassemblée à la région Île-de-France et porte-parole des Républicains.

En dehors du sujet de l’immigration, j’ajouterai que notre extrême-droite n’est pas crédible sur bien d’autres points de son programme, comme la proposition de remettre la retraite  à 60 ans. Alors braves citoyennes et citoyens, avant d’aller voter, comme par  exemple aux européennes, lisez bien ce qui est proposé, car rien ne pourra être tenu. Car bien évidemment , la  crise migratoire  ne  pourra être  contenue que pas  une politique européenne cohérente de l’ensemble des Etats de l’Union, et qui est en train d’être mise en  place.


D’Où QUI PUE DONC TANT ! (Zazie)

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La gauche veut placer son discours sur le terrain des odeurs.

Elle n’a vraiment pas peur ! Chaque fois qu’ils le peuvent, ses propagandistes, qui s’attribuent le titre de journalistes à Libération, y vont de leurs qualificatifs olfactifs : ainsi la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby «  sentait la naphtaline », et symbolisait « une France rance »… rien que ça ! Je passe sur les détails entre ceux qui disait leur honte et ceux qui ont y vu un racisme subliminal. En plus de l’odorat, ils ont de l’imagination. Nous sommes habitués à ce répertoire : tout ce qui n’est pas eux, est d’extrême-droite, donc « nauséabond ». Nos déconstructeurs pleins de certitudes n’ont aucune vergogne.  

Mais qui sont donc  ces censeurs qui ne supportent pas le succès du Puy du Fou, spectacle récompensé plusieurs fois comme meilleurs parc d’attraction du monde, qui magnifie notre histoire nationale et qui est adoubé par plus de 2 millions de spectateurs, au point de faire un reportage réquisitoire aux sous-entendus vraiment puants. Mais que voulez-vous, Mme Ernotte, Présidente de France Télévision, est plus préoccupée de « représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit » (sic) que de nous informer objectivement.

Ils sont cette intelligentsia prête à Maduro comme à Poutine, qui n’a rien appris de l’Histoire passée ou récente des régimes qu’ils appellent de leurs vœux, ses idoles s’appellent « Kim le fada » et « XI le bouffi » dont les peuples sont privés de la liberté la plus fondamentale, celle de penser, et sont transformés en playmobiles marchant au pas cadencé. Ce sont les Mélenchon, Rousseau, Tondelier, Bompard, et autres Panot et cie de « La France Imbécile », qui hurlent, bavent, manient l’invective en guise d’arguments, ils sont les militants échevelés d’une meute qui ne sait qu’aboyer et dont les remugles que leur bouche libère sont ceux des millions de morts des régimes qu’ils chérissent.

Ils sont ceux qui appellent à la révolte et les premiers à provoquer les violences légitimes des  forces de  l’ordre  par  les  désordres qu’ils créent volontairement, criant  à la  « violence  policière », par un savant amalgame, hurlant à la  mort de Nahel,  mais cois quand un  policier est traîné sur plusieurs  mètres par la voiture d’un délinquant  et  gravement blessé.

Leur dénigrement systématique est puant, leur vision de la société est puante, d’autant plus qu’elle nous est imposée en disposant du magot de la culture subventionnée … comme en témoigne la pièce vedette du Festival d’Avignon « Carte noire nommée désir », mise en scène par une afro-féministe militante queer, en une performance radicale pour dénoncer les soi-disant discriminations systématiques, qui consiste, entre autre, à empaler sur un balai des poupons blancs en plastique. Et naturellement, elle aura les honneurs du Théâtre de l’Odéon cet hiver.

Petite précision qui a son importance : au moins le Puy du Fou ne coûte rien au contribuable, ne bénéficiant d’aucune subvention  (ce serait plutôt l’inverse) et ne rapporte pas un sou à Philippe de Villiers, son créateur. Qu’on se le dise.

Ceux qui puent le rance ne sont donc pas ceux qu’on pense.