HISTOIRE
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MACRON OU L’IMPUISSANCE POLITIQUE

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Vingtième samedi …

En attendant le vingt-et-unième ? C’est désormais un rituel bien établi : discours sur les réseaux sociaux, incantations enregistrées, et rendez-vous du week-end pour une communion déambulante souvent accompagnée de son cortège de casseurs qui profitent de l’aubaine. Pourtant, ça n’avance pas.  On ne sait plus à quels saints se vouent tous ces pénitents à la casaque jaune tant leurs messages sont confus et contradictoires. Qu’ont-ils de commun d’ailleurs ? Un agrégat de colères ou de rancoeurs venues de différentes sources ne constituent pas forcément un mouvement fédérateur au-delà de l’expression d’une solidarité de façade. Seule certitude : le point de départ a été le ras-le-bol fiscal d’une tranche de population certaine d’être mise à contribution jusqu’au-delà de ses limites. Elle n’a pas grand’chose à voir avec le mal vivre de ceux qui « touchent » et ont le sentiment d’être exclu ou de végéter sans avenir et qui se sont joints au cérémonial. C’est là qu’est peut-être le grand malentendu.  Les 10 à 15 milliards distribués au début du mois de janvier n’ont apparemment pas apporté la réponse attendue, même s’ils vont permettre à notre croissance de se maintenir artificiellement cette année à travers la consommation qu’ils relancent.

Le « grand débat » est un leurre.

La seule réponse politique tentée par le pouvoir aura été de lancer un « grand débat national », à peine vingt mois après la campagne électorale de la présidentielle. Cet épisode du « je suis votre chef, donc je vous suis » contraste furieusement avec la mise en scène jupitérienne devant la pyramide du Louvre. Ce « grand débat » lancé le 10 décembre 2018 et officiellement clos le 15 mars 2019 aurait réuni  plus de 500 000 participants dans 10 500 réunions locales, et autant ont déposé une ou plusieurs contributions sur le site dédié, sans compter les cahiers de doléances ouverts dans 16 000 communes. Et puis il y a eu les conférences citoyennes dans les régions, dont les débatteurs ont été tirés au sort sur leur numéro de téléphone, avec, dit-on un déchet de refus de 90%...  Enorme et « en même temps » insignifiant si on prend en compte les 60 millions de Français que nous sommes. Forcément, il faut relativiser, même si le pouvoir se flatte de « l’énorme succès ».  Maintenant, il va falloir décrypter le fatras de toutes ces élucubrations. On voit bien quelques lignes de force se frayer un chemin, mais tellement contradictoires. Et il faudra compter aussi avec le scepticisme qui entoure tout ce qui procède du pouvoir politique. La confiance est réduite : 62% des Français pensent que l’exécutif ne tiendra pas compte de leurs suggestions. Le grand débat n’aura été qu’un leurre.

Jupiter impuissant .

Forclos, le Président n’en continue pas moins de parcourir le pays pour discuter avec les Français, avec les élus, avec des élèves, hier dans le Maine-et-Loire… Faire la leçon et écouter pour après  se justifier à l’infini. Le roi de la transgression et de la disruption n’est pas à ça près. Triste spectacle d’un pouvoir tombé à terre des mains d’un Président incroyablement déconnecté de la réalité du pays qu’il dirige. Brillant dans les discours, mais disqualifié par son parcours iconoclaste. On découvre un personnage sans morale, sans convictions établies, une âme vide à qui il manque l’épaisseur humaine que forge le « cursus honorum » des mandats locaux. Depuis l’affaire Benalla, à propos de la moralité, chacun a compris que le « nouveau monde » avait accouché d’un gnome hideux. Quant aux idéaux, on ne dirige pas un pays en connaissant par coeur les tableaux « excel » fournis par Bercy. Un retraité ce n’est pas une statistique et le montant de sa pension ne se résume pas à une « strate » plus ou moins imposable. En voulant gommer les différences politiques de la gauche et de la droite pour imposer sa pensée unique du « en même temps », Macron a consacré l’impuissance du politique. L’image bien réelle en a été l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, décision prise avec des arguments fallacieux pour faire plaisir à un ministre qui a démissionné ensuite, en bafouant, les élus locaux, la justice et même les citoyens qui s’étaient exprimés par referendum. Tout ça aussi pour ne pas affronter une poignée de zadistes violents. On comprend alors qu’on peine à prendre des décisions courageuses.  Maintenant, voilà le pouvoir Jupitérien pris au piège d’un mouvement venu des profondeurs du pays dont il n’est manifestement pas en mesure de saisir la dimension ni de répondre à la quête, encore moins de circonvenir l’expression hebdomadaire.

A quoi faut-il s’attendre ?

On nous annonce des décisions fortes ! Si c’est le cas, on peut craindre le pire : l’autoritarisme étant inversement proportionnel à l’autorité réelle. Jusqu’à maintenant le pouvoir nous a habitués à des paroles fortes suivies de décisions peu ou pas du tout à la hauteur. Faut-il suivre les pistes de sa majorité présentées par l’insipide Stanislas Guérini qui consistent à s’en prendre toujours aux mêmes : baisse du plafond d’indemnisation chômage pour les cadres, alourdissement de l’IFI, hausse de la taxation des successions, … un catalogue parmi d’autres dans ce concours Lépine pour faire davantage contribuer les classes moyennes aisées. Par contre bien peu de choses quand il s’agit de baisser la dépense publique, pourtant  mère de toutes les réformes pour relancer le pouvoir d’achat, le vrai. Toucher aux Institutions : on sait la tentation du pouvoir en la matière. Là encore un jeu dangereux qui ne résoudra en rien la crise sociale que nous traversons. On ne voit pas en quoi moins de parlementaires permettra de rapprocher les citoyens des élus et de faire des économies (l’ensemble des élus, députés et sénateurs coûtent 12€/an/Français), ou la proportionnelle faciliter la prise de décisions. Attendons d’en savoir plus. J’aurai donc l’occasion de revenir sur le sujet. Avec une certitude : les zézés seront bézés. Le tout est de savoir comment.

J’vous quitte, il y a FX Bellamy à la télé. Lui, au moins ouvre des perspectives, n’est pas possédé par le dogme matérialiste, ne se prive pas d’offrir un peu de transcendance dans le débat et ne fait pas l’impasse sur « l’idée de nation » comme élan d’appartenance. Raffraîchissant !

 


RENAISSANCE ? BAROQUE CONVIENDRAIT MIEUX !

Liste Lrem

Quand on constate quelle difficulté a rencontré LREM pour se trouver une tête de liste, on comprend mieux pourquoi Macron a voulu revenir aux listes nationales. Quand on a du mal à trouver une tête de liste, alors en trouver huit régionales … Bref ! Le pompeux titre « Renaissance » m’a fait franchement rire.  A découvrir la composition des trente premiers noms, on penserait plutôt à un assemblage « baroque ». D’ailleurs, les adjectifs qui ont fleuri depuis quarante-huit heures pour  la qualifier sont édifiants : « hétéroclite », « bric et broc », « pot-pourri »… Une liste « caméléon » qui n’a pas de colonne vertébrale. Il  s’agit, paraît-il de ratisser large, mais pour bien ratisser, il faudrait que les dents du râteau soient suffisamment rapprochées.  En fait, c’est une liste typiquement macronienne : du « en même temps » vide de sens par  les contradictions qu’elle porte en elle.

Technocrates, Débauchés, Recasés et Va-t-à-la-soupe…

D’abord, la  tête de liste donne le ton : une pure technocrate qui n’a jamais été élue nulle part, comme son maître. La connaissance des dossiers n’est pas suffisante, il faut aussi l’épaisseur humaine que confère la confrontation avec le suffrage des concitoyens. L’annonce de sa candidature à l’Emission Politique » a donné dans le grotesque. La suite est un ramassis de débauchés à droite, au centre, chez les verts ou à gauche. Ainsi se côtoient Gilles Boyer, le triste sire du Prince Juppé, Fabienne Keller qui se roulait par terre depuis plusieurs mois pour avoir une place, Pascal Canfin, le vert vif, débauché pour apporter une touche « écologique », le rose avec Pascal Durand. On y trouve les recasés de la macronie : Stéphane Séjourné, ancien conseiller du Président, en est le modèle. C’est aussi une liste très politicienne qui nous propose un savant jeu d’équilibriste par la place qu’il a fallu faire aux Modem qui seront sept en position éligible. Pas à dire, Bayrou sait pratiquer les rapports de force pour obtenir toujours plus que ce qu’il représente vraiment. Il parait qu’ils pensent tous la « même chose » sur l’Europe : un gros mensonge qui prendra corps quand il faudra aborder  les sujets sensibles comme la politique agricole commune ou l’immigration…

Quel  projet ?

Celui du Président, forcément. Mais surtout cette volonté d’unir les « progressistes » de tout poil veut installer son duel avec les « nationalistes » de Marine Le Pen. Mais il pourrait bien se retourner contre lui au vu des divergences parfois irréconciliables qui opposent les différents candidats de sa liste. Leur campagne n’a qu’un seul objectif : battre Marine Le Pen et l’Europe passe au second plan.  Et on comprend pourquoi. La lettre qu’il a publiée dans tous les pays de l’Union consacre une vision technocratique de la construction européenne que les Français ont rejeté majoritairement dans les scrutins précédents, soit en votant « extrême droite » soit en n’allant pas voter. Je ne pense pas qu’ils aient changé d’avis depuis.

A quoi vont-ils servir ?

Voter  pour cette liste, c’est perdre son temps. Que pourront faire, en effet, vingt-cinq élus de bric et de broc, aux convictions divergentes dans un Parlement de 750 membres ? Siègeront-ils tous au sein du même groupe politique au Parlement européen ? Rien n’est certain. On a l’habitude avec les centristes : on fait liste commune et à l’arrivée, dès qu’ils peuvent, ils font leur propre groupe. Dans le Parlement sortant, les anciens amis de Pascal Canfin siègent chez les écologistes, tandis que ceux de Gilles Boyer coexistent avec Viktor Orban au sein du PPE. Quant aux proches de François Bayrou, ils restent pour l’heure avec les Libéraux. Stanislas Guérini a bien promis ce mercredi que tous les élus LREM siégeraient au sein d’un même collectif... sans préciser lequel. Au mieux, ce sera au sein d’un groupe d’une soixantaine de députés : donc peu d’influence et peu de chances de décrocher une présidence de commission. Rien à voir avec le PPE qui regroupe près de 250 députés et qui restera de toute façon un groupe puissant. C’est là qu’il faut avoir des députés pour peser.

Les Français peuvent espérer mieux  pour les représenter et les défendre au parlement européen !

 


LA FAUSSE BONNE CROISSANCE.

Croissance économique

 

Quand on est pauvre, on se réjouit du peu qu’on a. C’est un peu ce qui arrive à Monsieur Le Maire, dont le jugement peu amène qu’il a sur son ancienne famille politique me  conforte dans l’idée qu’effectivement il n’avait plus rien à y faire, surtout si c’était pour y importer la politique ruineuse qu’il mène. Venons-en à notre sujet : l’Insee prévoit une croissance de 1,4% pour notre pays en 2019, chiffre retenu par notre « petit argentier ». C’est moins bien que le 1,7% initialement prévu,  mais c’est mieux, pour une fois que nos voisins,  notamment l’Allemagne qui connait un coup de mou. Y a-t-il vraiment de quoi se réjouir ?

L’exception française.

Une fois n’est pas coutume, l’environnement économique international est plus sombre que celui de notre hexagone. En effet, à l’automne dernier, le commerce mondial s’est replié pour la première fois depuis début 2016, pénalisé par l’escalade des droits de douane américains et la chute conséquente des importations et des exportations chinoises. Alors que tous les pays développés révisent à la baisse leur croissance, parfois de façon drastique comme l'Allemagne, avec une croissance à 0,7%, la France va peut-être afficher une croissance pour 2019, certes médiocre, mais, pour une fois, supérieure à la zone euro. L'Insee prévoit 0,4% au premier trimestre, 0,4% au deuxième trimestre. Après, c’est plus flou. L’économie française ne pourra rester longtemps insensible à la violence du choc subi par  son premier partenaire commercial : l’Allemagne est notre premier client et notre premier fournisseur. L’écrivain britannique Herbert George Wells disait : « On a les défauts de ses qualités, rarement les qualités de ses défauts ». En ce moment, la France a les qualités de ses défauts : elle exporte trop peu par rapport à l’Allemagne, et c’est bien pratique, lorsque le commerce mondial ralentit ; elle dépend trop de la demande intérieure  et c’est bien commode, quand le pouvoir d’achat et l’investissement des entreprises sont dopés par les milliards de l’Etat, en principe pour calmer les Gilets jaunes. Ainsi, le début 2019 avantage la France par rapport à ses voisins européens.

Une France déconnectée.

La France fait cavalier seul économiquement. À la hausse  cette fois-ci mais plus souvent, à la baisse. Si on regarde l'évolution de la France sur les 10, 20 ou 30 dernières années, l’évidence saute aux yeux : Elle semble être totalement déconnectée économiquement du reste du monde. Nous avons totalement loupé le cycle de rebond de la croissance mondiale pendant 5 ans du fait du quinquennat désastreux d'Hollande et nous sommes le seul pays développé à afficher encore un chômage élevé alors que la plupart affichent un plein-emploi. Quand la croissance mondiale rebondit, nous faisons du surplace  et quand la croissance mondiale chute violemment, nous baissons un peu. Mais il n’y a rien d’étonnant. C’est le résultat d’une économie totalement administrée caractérisée par une part significative de la population dans le secteur public qui amortit les chocs, une fiscalité confiscatoire qui freine toutes les envolées et un état omniprésent.

Une économie de pays socialiste.

Macron libéral ? Laissez-moi rire ! Contrairement aux apparences, loin d’être capitaliste, notre pays a toutes les caractéristiques d'un pays socialiste. La croissance est tirée par le moteur de la consommation des ménages directement dépendant de la hausse du pouvoir d’achat insufflé par les mesures étatiques financées sur le déficit public. Ce n’est pas le meilleur moteur et il va vite caler quand les effets conjoncturels de la relance budgétaire auront disparu. Le  peu de richesse induite sera absorbé rapidement par le poids des prélèvements opérés par l’Etat avec les impôts et les charges sociales qui empêchent les entreprises de s’épanouir en liberté. Celles-ci sont en plus corsetées par une forêt réglementaire de règles et de normes la plus touffue d’Europe, sur laquelle veille une armée de fonctionnaires zélés.  Avec plus de 1 000 milliards d’euros nous sommes les champions du monde des prélèvements  qui flirtent avec les 47% du PIB. Si bien que le fonctionnement de notre économie n’aurait rien eu à envier à celui de feu les démocraties populaires qui végétaient derrière le rideau de fer. On se souvient de la pauvreté qui y régnait. Eh bien, ne nous étonnons pas que la pauvreté se répande en France : mêmes causes, mêmes effets ! Notre système économique est une machine à fabriquer de la pauvreté dont le mécanisme s’est déclenché avec les 35 heures et s’est aggravé depuis 2012. Le résultat en est une faible ouverture  de son économie à l’international, relative protection aujourd’hui, mais lourd handicap quand la conjoncture s’améliorera.

Normal donc que nous soyons totalement dé-corrélés de l'économie mondiale globalisée. Même la Chine a opté pour le capitalisme…

 

 

 

 

 


BREXIT OU BORDEXIT ?

May 2018

 

Excusez-moi, mais ce Brexit, c’est le « bordel » ! 

Surtout chez nos amis du Royaume-Uni !  C’est à croire qu’ils ne savent plus où ils habitent !  Voilà une classe politique qui mériterait un bon coup de pied  au cul de la part du peuple, toutes tendances confondues, car  il n’y en pas  un pour racheter l’autre. Car le feuilleton absolument délirant du Brexit continue. Le Parlement la semaine dernière a donc voté « contre le deal » du Brexit présenté par une Theresa May opiniâtre, puis « contre le no-deal », et enfin pour  « la demande d'un délai ». Un délai pour faire quoi? Personne ne le sait, même pas le Parlement du Royaume-Uni. Encore plus délirant : Theresa May, têtue, avait projeté de représenter pour la 3ème fois le « projet de traité » rejeté deux fois, en espérant que la crainte d'un « no-deal Brexit » pousse les députés à l’adopter. Mais voilà, John Bercow, le « speaker » du Parlement, a exclu un nouveau vote sur le même accord  en invoquant une règle datant de 1604 qui interdit de remettre au vote le même texte de manière répétée lors de la même session parlementaire. Un nouvel accroc, un de plus, pour Theresa May, mais qui lui évite peut-être le suprême ridicule d’un désaveu une nouvelle  fois massif.

Du grand n'importe quoi.       

La Chambre des Communes a rejeté massivement par 391 voix contre 242 l’accord conclu entre la Première ministre britannique et la Commission de Bruxelles. Cet accord aurait permis à la Grande-Bretagne de sortir de l’Union européenne en évitant les difficultés majeures, à la fois politiques et commerciales, du Brexit. On a alors été témoin d’un spectacle  imprévu à voir la stupéfaction, le désarroi, la décomposition de Mme May lors de l’énoncé du résultat du scrutin,  véritable  révélateur de ce qu’on  pourrait appeler une crise aiguë de civilisation. La majorité hostile à l’accord est composée de deux types d’élus : ceux qui souhaitent le Brexit avec tant d’ardeur qu’ils se méfient des dispositions qui en atténuent les conséquences les plus dommageables, un peu comme s’ils recherchaient un absolu de souveraineté tellement  pure qu’ils accepteraient  d’en souffrir pendant des décennies ; et ceux qui haïssent toute la procédure anti-européenne consécutive au référendum prononçant le Brexit et tentent de démontrer qu’elle conduit leur nation à la catastrophe. La Première Ministre semble avoir totalement sous-estimé le clivage profond qui divise les conservateurs au-delà, probablement, de tout raccommodage, pas plus qu’elle n’a pris la dimension de la dérive de la gauche anglaise.

Dogmes partisans et querelles intestines.

Les députés britanniques votent avec un raisonnement perverti par les passions partisanes.  Il  y a longtemps qu’ils ne votent donc plus dans l’intérêt du peuple.  Depuis l’initiative malencontreuse d’un certain John Major !  Comme le pensent les Européens, l’Union est devenue l’otage de la politique intérieure britannique. Mais quand on analyse la situation d’un peu plus près, il  y a de quoi être surpris par les contradictions invraisemblables contenues dans le comportement des élus. Les Brexiters ont voté contre le Brexit, les anti-Brexiters ont voté pour le Brexit le plus dangereux et le plus dommageable. La situation se complique avec l’état des lieux politique : les Tories se sont soulevés en partie contre Thérésa May ; ils ont cent fois, en moins de trois ans, démontré leur impuissance et leur incohérence, multipliant inlassablement les calculs qui les ont littéralement conduits au bord de l’abîme. Les travaillistes, menés par le sombre et indescriptible Jeremy Corbyn, à qui le hasard offrait une cause toute faite, celle de la réparation du mal infligé au Royaume-Uni par l’impéritie des conservateurs, n’osent même pas dire qu’il sont contre le Brexit. Il existe en effet un danger, pour un leader socialiste, à se prononcer en faveur d’une Union européenne capitaliste dont il souhaite la réforme en profondeur. Comme si le respect des dogmes partisans avait plus d’importance que l’avenir du pays.

Il n’y a plus de May !

La  vaillante Theresa va se présenter une fois de plus devant les européens, mais cette fois avec les mains vides,  pour demander un report du Brexit, conformément au dernier vote des Communes.  En absence de causes réelles et sérieuses, il y a peu de  chances qu’un nouveau délai soit accordé. Michel Barnier a en effet déclaré que l'Union Européenne n'était pas décidée à accorder un délai à la Grand-Bretagne si elle n'apportait pas des éléments convaincants sur le deal à venir. A quoi servirait une prolongation de trois mois ?

La situation va devenir inextricable pour l’Union : faute de Brexit le 29 mars, il faudrait élire des députés britanniques dont les sièges ont été retirés et partagés entre tous les autres  membres. Qu’est-ce qui va se passer ?  Un nouveau référendum, et une situation transitoire donc forcément précaire,  ou un Brexit immédiat sans accord, sûrement suivi du chaos engendré par les contrôles aux frontières d’un pays qui ne peut se nourrir ni se soigner sans les importations ? On nage en plein surréalisme ou plutôt on croirait assister à un film de science-fiction. C’est comme si les Anglais avaient inventé un monstre qu’ils vénèrent, au détriment des valeurs qui, le siècle dernier, ont fait du royaume le modèle d’une démocratie solide. Les Tories sont divisés, les travaillistes sont divisés, la République d’Irlande et l’Ulster vont devoir ériger une frontière, l’Ecosse est tentée par la séparation et, de toute façon, dès lors que toute solution mécontentera la moitié des Britanniques, la bataille politique qui a commencé en juin 2016 n’est pas près de s’éteindre.

Les jours de May sont comptés, et  en mai ont lieu les élections. Que de [mè] !

Un Brexit sans accord affectera aussi l’UE.

C’est pourquoi la commission a négocié pas à pas, a proposé des compromis et fait des concessions. C’était l’intérêt bien compris des deux parties. Il est fallacieux d’invoquer une quelconque « arrogance » européenne, un désir de l’Union de faire payer cher aux Anglais leur volonté de rupture. Jamais le message européen n’a reposé sur l’idée que l’Union sortirait indemne de cette épouvantable procédure. Le manichéisme n’est pas européen. En revanche, il faut se souvenir du triomphalisme britannique qui a suivi le référendum. C’était la fin de l’enfer et l’accès au paradis. Dans ce paradis, les Anglais seront bien seuls. Une chose est sure, les brexiters ne pensaient certainement pas se trouver face à un front aussi uni de la part  de l’UE ! Ils espéraient même  diviser pour régner. Sur le continent, et particulièrement en France, certains se réjouiront aussi du départ des « Anglais ». Personne ne sait quel en sera le prix. La seule certitude c’est que, sans « deal », tout  le monde y perdra. Notre seule satisfaction, c’est le parcours sans faute de ce fin négociateur qu’a été Michel Barnier, car s’il y a échec, il ne vient pas de  lui.

 


FORUM DES REPUBLICAINS : POUR LA FRANCE, TRANSFORMER L'EUROPE

Chers amis,

Samedi prochain, à l’occasion du forum “Place des Républicains”, je présenterai le programme pour les élections européennes du 26 mai.
Voilà une belle occasion de nous retrouver. Les Républicains ont en effet réussi à constituer derrière François Xavier Bellamy, brillante tête de liste, le rassemblement des sensibilités, des territoires et des compétences associé à un nécessaire renouvellement. Nous avons la liste et nous avons un projet réaliste et concret.
Je vous invite à venir les découvrir.
Amitiés
Daniel HOULLE

Inscrivez vous avec le lien  :  https://goo.gl/forms/vEVBdP7Ho2Rtm6b93

Invitation 23 mars001

Projet européen LR


SOMMES-NOUS GOUVERNES ?

Macron mongie

 

La question se pose !

Je revois défiler les images de samedi sur les Champs-Elysées et j’ai envie de répondre « non » ! Ce dont nous avons été témoin en direct est surréaliste : des forces de l’ordre malmenées, une mise à sac des commerces de luxe et de l’emblématique Fouquet’s, et pendant ce temps-là Messieurs Philippe et Castaner, faisant tranquillement la tournée des popotes à quelques encablures. Et par-dessus tout, voilà qu’on découvre que le Président  au lieu d’être sur le pont, est en train de prendre du bon temps sur les pistes de La Mongie. Comme si c’était le moment ! Quelle désinvolture ! Déjà qu’il parle beaucoup trop, et va d’ailleurs continuer ce soir avec une cohorte d’intellectuels dont la plupart seront là pour l’encenser, alors qu’il ferait  mieux de  passer aux actes !  Car si la crise s’éternise c’est bien parce qu’il n’a été pris aucune initiative politique digne de ce nom, excepté la tarte à la crème du « grand débat national », faite davantage pour gagner du temps que pour apporter des solutions. Du côté  de la REM, on a eu droit au commentaire affligeant du pathétique Gilles Legendre, patron des députés  majoritaires, s’émouvant des réactions largement justifiées mais qualifiées de « politiciennes » provenant de l’opposition. Probablement la violence était-elle trop subtile et trop intelligente pour qu’on en comprenne l’origine. Si tous ces gens-là se respectaient un peu et respectaient les Français, devant tant d’inconséquence et d’incompétence de leur part, ils démissionneraient !

On peut penser que c’était voulu.

Comme l’affirmait l’autre jour  Alain Bauer à « C dans l’air », « les forces de l'ordre en place devaient avoir reçu des ordres pour ne pas bouger sinon comment expliquer qu'elles étaient témoins pendant de longues minutes de scènes de gens qui dépavaient la rue pour se resservir des  pavés contre eux après… Si la police est capable de déjouer des attentats, comment se fait-il qu’elle reste muette à contrer les casseurs, il y a un mensonge ou une omission ordonnée quelque part. Pour l'instant je pense que le but de Jupiter est de discréditer par tous les moyens les GJ qui ont osé le braver. »  Voilà une analyse qui a sa cohérence. Sauf qu’à vouloir jouer avec le feu, il arrive qu’on se brûle (merci de ne pas y voir du mauvais esprit). Il faut prendre  en compte aussi le  syndrome qui hante nos hauts responsables depuis « le  mort » du barrage de Sivens. Les forces de l’ordre ne doivent plus aller « au contact ». Et il faut prendre en compte aussi le très mauvais exemple de  l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, symbole de la défaite de l’Etat devant une poignée de zadistes violents, et de l’impuissance publique puisqu’on désavouait tous les élus, toutes les collectivités, toutes les décisions de justice et  jusqu’aux citoyens qui avaient voté  majoritairement. Après on s’étonne qu’il n’y ait plus de confiance dans les pouvoirs publics ! Samedi dernier le pouvoir a voulu jouer trop fin et il a perdu. Je  comprends la colère  des élus parisiens et des grandes villes saccagées. Cette colère ne tardera pas à se communiquer aux citoyens qui seront  appelés à payer la facture.

Philippe ce faux dur.

Pour samedi prochain, le  ton est donné. Acculé,  l’exécutif est bien obligé de réagir.  Mais au lieu de limoger  le  Ministre défaillant, c’est le préfet qui saute. Une lâcheté de plus. Il paie pour  l’inconsistance d’un pouvoir aux abonnés absents. Un fusible bien commode. Car la réalité est là Monsieur Castaner n’est pas à la hauteur des fonctions qu’il doit assumer. Edouard Philippe peut bien annoncer des mesures de durcissement du maintien de l’ordre : des moyens renforcés ou nouveaux, comme l’usage de drones… Il est bien temps ! Il est grand temps en effet qu’il comprenne qu’il n’a pas affaire désormais à de simples manifestants, mais à des émeutiers professionnels de l’ultra gauche anticapitaliste, organisée et  constituée  d’éléments aguerris et chevronnés.  Il  comprend enfin que les  débordements comme ceux de samedi dernier finiront par se retourner contre le pouvoir. On jugera donc sur pièce. On sait aussi que le prochain fusible sera place Beauvau, voire à Matignon dont  l’hôte doit trembler et prier pour qu’il n’y ait pas un mort ou des blessés malencontreux.

Pour autant, rien n’est résolu. Les débats passent, la crise continue. Les mouvements sociaux ne perdurent que parce la crise est aussi politique : la  majorité qui cafouille, empêtrée dans ses tendances divergentes, ajoute à  la carence d’un pouvoir  incapable de prendre les décisions.  Et gare si tout cela se termine  par une couche d’impôts supplémentaires payée par toujours les mêmes ! Car dans la majorité silencieuse se cachent de nombreux citoyens en gilets jaunes virtuels.

 


IL FAUT BAISSER LA DEPENSE PUBLIQUE !

Cercle vertueux001

 

Sans surprise, le thème du pouvoir d’achat arrive en tête des revendications exprimées aussi bien par les gilets jaunes que dans les séances du « grand débat national ». La  difficulté,  c’est que le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre pour l’augmenter par les procédures qui lui sont familières : prélèvement sur les « riches » pour saupoudrer, augmentation du smic…, autant de remèdes  mortifères pour une croissance déjà bien molle. Quant  à augmenter les impôts comme le proposent chaque jour des irresponsables qui n’ont toujours pas  compris,  c’est prendre le  risque de réveiller la jacquerie fiscale, qui pourrait alors être bien plus violente que celle du  mois de novembre dernier. Il n’y a qu’un seul et vrai moyen d’augmenter le pouvoir d’achat :  baisser les impôts !

Baisser les dépenses publiques. 

C’est urgent et c’est un préalable à la baisse des impôts.  Il est affligeant d’observer que l’exécutif continue d’évoquer des hausses d’impôts  sans jamais envisager de réduire la dépense publique qui a encore  augmenté de 44 milliards en 2018, et de 51 milliards depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. La baisse de la dépense publique est la mère de toutes les réformes quand on sait qu'en France, on a 56% de dépenses publiques et 45% de fiscalité contre 47,5% de dépense publique et 40% de fiscalité dans les autres pays de la zone euro.  

Economiser plus de « 20 milliards d'euros » par an c’est possible ! Dès l’automne dernier, « Les  Républicains » ont proposé un plan documenté et chiffré portant sur des éléments certifiés, préconisés soit par l’Ifrap, soit par la Cour des comptes.  Mais pour que cet effort soit acceptable, il faut qu’il soit accompagné de contreparties, c’est ce qui a été prévu.

La  première cible concerne évidemment la gestion de la fonction publique : porter progressivement le temps de travail à 39H/ semaine et réduire les effectifs en compensant par une hausse du temps de travail, soit 400 000 postes  en 5 ans. En même temps, on sanctuarise le régalien (sécurité, justice, défense), on reverse la moitié des économies en revalorisation salariale, mais on supprime la surrémunération des temps partiels  et on instaure 3 jours de carence.  Résultat : un gain de 3,6  milliards d’euros/an.

Il est possible aussi d’économiser sur le train de vie de l’Etat et des collectivités : en rationalisant le parc immobilier public,  le parc automobile administratif,  en optimisant les achats publics, en généralisant la digitalisation des administrations… Le  gain potentiel est estimé  à 2,5 milliards d’euros.  Les  Régions Ile-de-France et Auvergne Rhône Alpes ont testé la démarche avec succès. Ce travail doit être mené de pair avec la réflexion sur le périmètre des missions de l'Etat.

Les retraites  constituent un gisement important d’économies et nous ne pourrons pas faire l'impasse sur une réforme qui vise à une convergence des modes de calcul de la pension : un système de retraites plus juste qui supprimerait tous les régimes spéciaux et qui alignerait le public sur le privé, avec un recul inéluctable de l’âge de départ porté progressivement à 65 ans,  accompagné  d’une amélioration des coûts  de gestion, permettrait un gain de 3 milliards par an et 5 milliards à terme.

Des économies peuvent être faites sur le système de santé en améliorant la prévention et en optimisant le parcours de soins avec le développement de la e-santé. Avec la  création d’une allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic,  on pourrait atteindre un gain de l’ordre de 6 milliards  d’euros. La lutte contre les fraudes sociales et fiscales de tous ordres  déjà bien identifiées ajouterait 1 milliard supplémentaire.  Enfin avec la fin des  dispositifs incitant à l’immigration (type  AME  et accès aux prestations  sociales)  et la réduction du financement des syndicats, c’est près de 4 milliards d’économies !

Diminuer les impôts.

L’effort de baisse de  la  dépense permet de rétablir le cercle vertueux de la croissance. En effet, la  baisse  structurelle  de la dépense  publique permet la réduction du déficit, de la dette et par voie de conséquence des intérêts de la dette auxquels l’Etat consacre bon an mal an entre 40 et 50 milliards d’euros par an. Ensuite, on peut enclencher la baisse des prélèvements obligatoires, dont la France est championne du monde, sur les entreprises en priorité et sur les ménages.  Les entreprises retrouvent alors de la compétitivité et les ménages du pouvoir d’achat. Cela  débouche sur une amélioration de la balance du commerce extérieur et de la  consommation qui entraînent plus de croissance et des effets  bénéfiques sur la situation de l’emploi. C’est, en effet, par la création  de richesse qu’on augmente le pouvoir d’achat et non par la redistribution entre riches et moins riches  qui, elle, conduit à la pauvreté  généralisée.

Voilà pourquoi, Les Républicains proposent comme sortie de crise des mesures qui se concentrent autour de 3 thématiques : d’abord une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu et la hausse de 50% du patrimoine que l'on peut transmettre à ses enfants et petits-enfants, de son vivant, sans acquitter d'impôt ; la revalorisation du travail avec l'instauration de contreparties au RSA et la création d'une allocation sociale unique plafonnée à 75% du SMIC ; la réindexation des pensions de tous les retraités sur l'inflation, l'annulation de la hausse de CSG et le retour de la demi-part des veuves. Le coût : 14 milliards, largement financés si on met en œuvre le plan précité. Ils appellent aussi à une grande vigilance sur les attaques fiscales actuelles sur les successions : il faut au contraire faciliter la transmission familiale et baisser la fiscalité sur les donations - c'est une excellente proposition de loi de Nicolas Forissier - pour permettre un transfert plus rapide des richesses.

Vous direz que 20 à 30 milliards d’euros c’est encore bien peu pour résorber le gouffre des 100 milliards de déficit, mais le réenclenchement du cercle vertueux de la prospérité aura un effet démultiplicateur de croissance et l’on peut en espérer une accélération de l’amélioration de notre situation budgétaire, car les effets cumulatifs jouent aussi bien dans un sens que dans l’autre. A la spirale de l’endettement peut succéder celle beaucoup plus positive du désendettement !

 

 


RECOMPOSITION A DROITE.

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Loin de se désintégrer, la  droite résiste. Que les  Républicains aient été  mis à terre par  l’horrible année 2017, personne ne peut le nier. Mais le parti est là et il se reconstruit. Et ce  n’est pas du neuf avec du vieux.  Il faudra s’habituer aux têtes nouvelles, tant elles sont nombreuses et bien dans leurs  baskets. Alors que ceux qui disent que la droite n’a  pas d’espace entre Macron et le RN, chaussent leurs lunettes,  ça leur évitera de dire des bêtises  grosses comme eux.  Voilà pourquoi.

Le  centre éparpillé.

Ce  n’est pas la droite qui a explosé, c’est le centre. Il est éparpillé « façon puzzle » aurait dit Blier (Les tontons flingueurs).  On trouve  des centristes  à  LR, notamment les libéraux de l’UDF qui sont nombreux à  être restés ; à l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, réduite à peau de chagrin  et créditée de 1  à 2% d’intention de votes ce qui est catastrophique pour les européistes « canal historique » ; à la  Rem, où  ils sévissent avec le clan des Juppéistes ;  à Agir, ce parti qui est à l’UDF ce que le « canada dry.. » et qui a courageusement rejoint la macronie ; et enfin il  y en a chez les « centristes » d’Hervé Morin qui viennent de rejoindre logiquement la liste des Républicains  sur un constat réaliste. Alors oui, Macron a réussi, avec  son langage « en même temps », à  diviser  le  Centre : reconnaissons qu’il n’a  pas eu grand mérite, tant le travail était déjà largement fait. Il n’y a pas si longtemps, j’entendais déjà l’expression : " le  centre ? Combien de divisions ! " Traditionnellement alliés de la  droite,  les  différentes composantes du centre n’auront pas grand  mal  à revenir vers elle quand celle-ci démontrera sa capacité à être l’alternance crédible, ce qui ne saurait tarder.  On en a l’habitude !

Le recentrage bidon du RN.

Ceux qui accusent Les  Républicains de faire la course derrière le Rassemblement national feraient bien de réviser leurs arguments. Car c’est bien l’inverse qui se produit.  C’est Marine Le Pen  qui cale son discours  sur celui des Républicains, notamment sur l’Europe. La  voilà qui prend des références gaulliennes, qui adoucit son discours sur  les institutions européennes qu’il faut transformer de l’intérieur, qui ne veut plus sortir de l’euro… Le vieux Jean-Marie n’a pas fini de faire des tours dans ses godasses ! Tout est bon  pour élargir son électorat en cherchant à séduire la droite  plus  modérée,  après avoir pompé les électeurs du PC. La stratégie  attrape-tout est coutumière de l’extrême-droite. Il ne faut évidemment pas  en croire un mot. Ses alliances avec les autres  partis nationalistes européens en disent long.  Ce discours disruptif, Les Républicains qui ont toujours opposé des fins de non-recevoir très fermes à toute idée d’alliance avec l’extrême-droite,  doivent le dénoncer avec  constance : c’est une supercherie ! En matière d’Europe raisonnable, l’original vaut mieux  que la copie.  Surtout que sur tout le reste, il n’y a aucun accord ni aucune ressemblance  possibles.

La droite retrouvée.

C’est un fait : les réunions locales, les débats, les meetings, font salles combles. Les sympathisants se réveillent, les  militants s'investissent à nouveau et approuvent massivement la liste aux Européennes qui leur semble un ensemble cohérent, limpide et rassembleur. L’audience de notre tête de liste devient un  must des chaines d’info. Les sondages commencent à prendre en compte le discours apaisé mais clair et ferme dans ses fondements. Les Républicains sont en train d’investir l’espace qui est le leur. L'intérêt suscite une dynamique qui met du temps à se construire mais qui est effective. La force du réveil vient de la base. Les télés font tout pour tenter de nier la  progression,  mais les réseaux sociaux y suppléent largement. L’important, pour le moment, c’est que nos trois têtes de liste et le président du parti fassent l'unanimité des sympathisants qui vont à leur contact. Dans cette campagne LR a tout à gagner.

Et bientôt, vous ne reconnaîtrez plus la droite. Elle va  occuper à nouveau toute sa  place parce que son diagnostic est le bon : animée par l'amour de la France, consciente de ses responsabilités, elle va s'imposer avec tous ses nouveaux visages qui n'ont comme objectif que l'intérêt général. C’est la droite qui a tout compris : la fracture territoriale, les lacunes dans la gestion des affaires publiques et surtout  le besoin de justice des classes moyennes et populaires. Elle revient aussi avec ses valeurs, si précieuses en ces temps d’incertitude généralisée. On ne tardera pas à voir que sa vision de l’avenir est celle recherchée par le plus grand nombre de nos concitoyens. Oui, l'agriculture de demain se construit maintenant autour de nos terroirs ; non, l'industrie n'est pas condamnée ; évidemment, notre système éducatif et culturel a besoin de rigueur et d'ouverture et la discipline collective doit prendre le relais du laxisme. La droite, c’est la  France des femmes et des hommes qui croient qu'il est possible de stopper le déclin du pays et de la démocratie.

Chaque citoyen a son rôle à jouer dans la recomposition de la Nation. Ainsi, cette militante de l’UDI qui appelle son parti à rejoindre les Républicains. Son avis n'est pas neutre. La  vérité, c’est que le Centre traditionnel vit mal sa séparation avec les Républicains avec qui il a partagé tant de combats politiques. Cette député du centre enclenche une réalité qui va prendre forme de plus en plus. Avec  les Européennes, on va donc assister à une autre recomposition des forces du centre ou Hervé Morin peut jouer le rôle de chef d'orchestre. Car, c’est bien connu,  l’électorat ne suit pas forcément les stratégies des leaders des  partis, surtout si celles-ci apparaissent commandées par des rancunes et des querelles d’ego !

Je ne serais pas surpris que le score de la liste de François-Xavier Bellamy flirte avec les 20%,  voire plus. De quoi faire évoluer les rapports de force. Chacun sait, que Macron est un adepte de l’ambiguïté et on n’en sort rarement à son profit !

 

 


DU GRAND MENTOR AU GRAND MENTEUR

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Pour quelques points…

Pour quelques points de plus grappillés dans les sondages, il se damnerait. Aussi notre « grand  mentor » va-t-il prolonger un peu le  plaisir en continuant à organiser des « débats » au-delà du 15 mars. Quoi de plus confortable, en effet, que ces rencontres encadrées, pour ne pas dire très cadrées, où le Président peut exhiber son savoir et son talent d’orateur, bien réels, face à des questionneurs et quelques rares  contradicteurs, triés sur le volet et tous très policés. Lui qui rêve d’être en perpétuelle « apesanteur » trouve avec les chaînes d’info continue, un excellent  moyen de nous imposer sa présence à longueurs de journées. Mais on ne sait pas où va nous mener ce matraquage médiatique. Avec le mouvement des « Gilets Jaunes »  à l’automne dernier, Jupiter est tombé brutalement de son Capitole, ébranlé par l’été meurtrier de l’affaire Benalla. Tous ses mensonges lui sont revenus en pleine figure. La promesse des « jours meilleurs » s’est traduite par une aggravation sans précédent de la situation et des records de prélèvements fiscaux. Depuis, la France « en marche » continue d’être ballottée chaque fin de semaine par ce qui est devenu un rituel : « la  marche des gilets », avec  à la clé un ou plusieurs centre-ville plus ou moins saccagés. La  jacquerie tourne en eau de boudin, n’ayant ni leader, ni vrai projet, ni même une utopie.  Elle est devenue de la violence pour de la violence,  de la haine sociale, ou encore  pour les  plus paisibles, la simple détestation des élites  et la dénonciation naïve de ceux qui « ont » plus que les autres. Les vrais "gilets" du début ont laissé la place aux nihilistes. Comment satisfaire les imprécations les  plus contradictoires : c’est le rond-point de Raymond Devos, avec un sens interdit à chaque sortie ! Une forme d’impasse.

Le désarroi de la République en Marche.

Le terrain étant occupé  au plus haut niveau, difficile d’exister derrière. Le parti présidentiel en fait la cruelle expérience, ainsi que le gouvernement. Ce qui nous vaut un beau concert discordant. Comment  sortir du débat : voilà la bonne question. La  profusion des propositions dans tous les sens conduit à des choix inconciliables.  Il y aura forcément des déçus. Au lieu de promouvoir des idées neuves qui devaient « réinventer le monde » pour mettre fin aux maux de la France, à commencer  par la fiscalité confiscatoire, il ne se passe pas un jour sans qu’on nous propose d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, et tout y passe. Le  rétablissement de l’ISF, ce dont Macron ne veut pas entendre parler ; l’élargissement de l’IFI, sans se soucier de l’état du secteur du bâtiment qui bat furieusement de l’aile à cause de sa mise en place ;  durcissement du régime des successions, bonne manière de se  mettre à dos les  Français très attachés à la transmission ;  CSG  progressive, l’arnaque qui écrasera un peu plus les classes moyennes ; retour de la taxe carbone  qui serait un retour  à la case départ des gilets jaunes…. Une quête éperdue pour trouver de l'argent pour boucher le gouffre d'un Etat impécunieux. Chaque jour,  le Président ou son premier Ministre, doit refermer  la porte  que des députés en mal de visibilité veulent ouvrir. Par contre, pas un ne s’est penché sur une possible diminution des dépenses publiques qui conditionne l’indispensable baisse des impôts. Le  grand débat n’aurait donc eu pour but que d’être un grand défouloir en attendant que « ça se calme »,  ce qui finira bien par advenir. Le parti présidentiel vient de sortir du bois dimanche dernier pour constater « une forte demande de justice fiscale » qui émanerait du mouvement des gilets jaunes. Les Ministres avaient déjà semé leurs petits cailloux : de Darmanin à Gourault, de Le  Maire à Poirson et à Schiappa, les  propositions  ont fusé, avec  le  plus souvent en musique de fond  la ritournelle  bien connue : "faire payer les riches !" Au moment où la croissance marque  le  pas, on admirera  la synchronisation. On voudrait plomber un  peu  plus  le pays qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

Le grand menteur.

C’est  là que l’as de la manipulation et de la disruption va entrer en action. On nous prépare, parait-il  des  "mesures fortes". On peut donc craindre  le pire. Et ça recommence : en mots, on s’adresse à la droite,  et en faits, on va faire une politique de gauche, comme d’hab. ! Au charbon, Edouard Philippe : « il y aurait quelque chose de curieux à  imaginer que la sortie du grand débat soit plus d’impôt ». Ce serait oublier que la révolte a été déclenchée par un ras-le-bol fiscal. De l’autre côté, il faut bien comprendre que sans effort de baisse de la dépense publique, on ne pourra pas aller au-delà des 100 milliards de déficits programmés et qui représentent déjà une somme énorme par rapport aux 400 milliards  de recettes de l’Etat : 25%. Mais Macron a une botte secrète : comme pour sa lettre aux Européens, il  peut changer d’avis et s’emparer des idées des autres. Annoncer qu’on va faire, ne veut pas dire le faire !  Peut-on faire confiance à un Président qui donne le feu vert pour faire voter la loi anti-casseur et (en même temps) saisit le Conseil Constitutionnel avant même  qu'elle soit complètement votée  ? De  la  même façon, il ne peut sortir de son « grand débat » que par un grand mensonge. Et on sait qui seront une fois de plus les cocus : les classes moyennes. Qu’il se méfie, parce que le feu continue de couver partout.  Le  pays voit   bien que le système « prélèvements, déficits, emprunts, dette » a rongé toutes  les marges  et  est  une machine à fabriquer de la misère et de la pauvreté. Rien de bon ne peut sortir de cette crise, excepté des efforts, ce que visiblement l’exécutif répugne à proposer.

Pour gouverner, il ne suffit pas de dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre ou de faire la leçon.

 

 


çA FAIT PEUR !

Archibald en colère

Le Brexit fonce dans le mur, les populismes gagnent du terrain et l'économie européenne montre des signes de fatigue inquiétants dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. De plus, l'arme monétaire est épuisée. Trump se plante partout et ça commence à se voir. Enfin notre dette est catastrophique et notre déficit abyssal.

L'OCDE a publié ses prévisions de croissance.

Elles ont été revues à la baisse. 3.3% seulement  pour la croissance mondiale. Malgré des taux d'intérêt proches de 0, voire négatifs, malgré les injections massives de liquidités par les banques centrales, malgré des plans de relance comme la baisse massive des impôts aux États-Unis. C'est principalement la zone euro qui ralentit : en trois mois, l'OCDE vient quasiment de diviser par deux son pronostic de croissance, n'attendant plus qu'un maigre 1 % cette année. L'Allemagne marque le pas brutalement avec une croissance à 0.7%. L'Italie sera en récession. Le bilan de la banque centrale a dépassé depuis longtemps le seuil d'obésité et n'a plus guère de munitions. Elle doit se contenter de gagner du temps, ce que Draghi fait en relançant la politique de souplesse monétaire.

L'OCDE avance les explications suivantes : le ralentissement du commerce mondial, les tensions entre la Chine et les États-Unis qui ne s'apaiseront que momentanément avec un deal commercial, les incertitudes politiques. Mais ce sont des causes apparentes. Les causes réelles sont ailleurs. Nous vivons une rupture économique majeure. Le ralentissement de l'économie n'est pas conjoncturel, il est structurel. Et les économistes patentés semblent déroutés.

Trump a tout faux !

Le déficit commercial des Etats-Unis a explosé en 2018 : 621 milliards de $. Le plus large depuis 2008 : une claque pour Trump qui en avait fait son cheval de bataille avec les droits de douane et le protectionnisme. J’avais dit que ça ne pouvait pas marcher ! Le déficit avec la Chine est largement en cause : 419 milliards de $, une hausse de 43.6 milliards de $ sur l'année. Pour Trump, cela ne va pas être simple à assumer, ni à expliquer.

Trump veut retirer ses troupes d'Afghanistan. Et il s'apprête à laisser les clés de l'Afghanistan...aux Talibans, un groupe qui contrôle maintenant plus de la moitié du territoire et qui multiplie les attentats.

Le boulet de la dette de la France.

La gravité de la dette française ne fait, elle, aucun doute car notre niveau d'endettement excède ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Les facteurs d’aggravation sont déjà présents : une croissance qui plafonnera à 1,3% cette année, des taux d’intérêt bas qui amputent  la capacité de prêter des banques. Cette configuration va à l'opposé de l'expansion. Si on retient comme hypothèse  que la France peut continuer à subir 1.038 milliards de prélèvements obligatoires et si on suppose inchangé le niveau des taux d'intérêt, on s’aperçoit qu'il faudra près de 27 ans si l'on éponge 30 milliards par an, pour amoindrir la seule moitié de notre dette, sans y inclure les près de 4.000 milliards additionnels de la dette hors-bilan. L'hypothèse d'une inversion des taux (taux d'intérêt et taux d'inflation) est imminente car la crise va générer de véritables tensions déflationnistes que la BCE a déjà anticipées. Le signal nous est envoyé par l'Allemagne  qui a frôlé la récession au quatrième trimestre de 2018. Et ça, ce n’est pas bon du tout pour notre dette ! Cette situation mène Macron dans l’impasse. Il cherche à se défausser sur l’Europe, mais ce n’est pas en créant un empilage de structures technocratiques supplémentaires qu’elle  pourra nous aider à sortir de l’ornière.

On n’est pas près de voir la fin des déficits.

Côté fiscal, au gouvernement, c’est la foire, entre ceux qui proclament qu’il faut baisser les impôts  et  ceux qui en proposent un différent chaque jour. Voilà un climat d’instabilité très dangereux pour l’économie et les  investisseurs. Dernière  en date : le retour des successions dans le viseur.  De quoi déclencher une guerre de tranchée avec les propriétaires. Mais le  plus grave n’est pas là, il tient dans l’ampleur du déficit  public 100 milliards d’euros en 2019. Vous allez dire, bah, ça n’est que 3% du PIB. Mauvaise pioche, la  vérité est autre : les recettes de l’Etat ne sont que de 400 milliards d’euros (TVA : 130, CSG :  115, IRPP : 70, IS : 30, carburants : 17,  autres : 30).  Le déficit représente donc 25% du budget. C’est énorme. Voilà la réalité. Imaginez un ménage qui gagne 2 000 euros/mois et qui en dépense 2 500. Voilà pourquoi l’exécutif ne parle jamais de baisser la dépense.  Il  en est strictement incapable ! Par contre, on  peut être certain qu’il y aura des impôts supplémentaires.

Pourtant les armes économiques et politiques sont les seules qui nous restent : pour l’hexagone, il faut au moins 25 milliards de baisses des dépenses publique par an. Les Républicains ont présenté un plan chiffré et sérieux en octobre dernier. Pour l’Europe, il faudrait une initiative de relance budgétaire coordonnée par les pays les moins endettés, ce qui exclut la France, la poursuite des réformes structurelles, une refonte des règles de concurrence qui permettrait l'émergence de champions européens face aux mastodontes chinois et américains. Justement, c’est ce que proposent, pour l’essentiel les Républicains. Une Europe du bon sens ! Mais Macron passe  son temps  à brasser du vent !

Vivement  l’alternance !

 

 


LE JOUEUR DE FLÛTE D’HAMELIN

Macron flutiste

 

Macron,  c’est le joueur de flûte d’Hamelin : il nous conduit à la catastrophe. Il ne joue pas de la  flûte, mais il parle. Il aime s’écouter parler aussi. Il a transformé le « grand débat » en Macronthons qui multiplient les contributions et les motions,  mais ne résolvent en rien la  crise. Et l’on découvre, si besoin était, ce qu’est le système de  pouvoir qu’il a mis en place : immense et vide. Son discours sur l’Europe est du même acabit. Encore un coup de pipeau !

Depuis le discours de la Sorbonne…

Athènes, la Sorbonne : les deux grands moments européens qui ont inauguré le quinquennat. Mise  en scène : le Parthénon, pour le premier, le temple du savoir pour le second. Le Président y proclamait une nouvelle ère  et une action extraordinaire qui allait permettre la résurrection de  la construction de  l’Union du vieux continent. Les  mots y étaient, pompeux et grandiloquents, les principes aussi, démocratie et puissance. Il allait entraîner tous nos partenaires dans son sillage et enrayer définitivement la glissade populiste. Le discours de la Sorbonne devait donner le « la », force est  de constater que chacun a continué de jouer sa partition dans son coin. Il n’a été suivi par aucun autre pays sur ses propositions, qu’il s’agisse de la réforme de la zone euro ou de la taxation des Gafa. 

La France peut-elle assurer le leadership ?

Pouvait-il en être autrement ? Pour entraîner les autres, il aurait fallu que notre pays donne l’exemple, qu’il se réforme en profondeur. La « transformation » n’est restée qu’un mot, mis à toutes les sauces pour cacher une réalité, elle aussi, immense et vide. Le bilan est celui que nous connaissons tous : champion du monde du déficit, des prélèvements, de la dépense publique avec une dette à 100% du PIB, un chômage de masse persistant quand il est à 6% en moyenne chez nos partenaires et un déficit commercial de 60 milliards d’euros.  Pas étonnant alors que la France soit la risée de l’Europe quand elle veut faire la leçon. Car  en plus, notre Jupiter tombé de l’Olympe ajoute l’arrogance !

Les mots, toujours les mots.

Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher de donner des leçons à la terre entière. Mais la réalité c’est qu’avec sa tribune il continue à isoler la France. Il a l’outrecuidance de  passer par-dessus les gouvernements pour s’adresser directement aux peuples d’Europe. Viendrait-il à l’idée d’Angela Merkel de s’adresser ainsi aux Français pour leur dire ce qu’il faut faire ?

Ce que Macron propose, les Français n’en veulent pas, et les autres européens pas plus : toujours plus de technocratie ! On en crève en France, et il veut en rajouter une couche en Europe. Que retenir de sa tribune publiée dans les journaux européens sinon un peu plus d’incantations et d’organismes de gestion, comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Un «conseil de sécurité européen» sans qu’on sache avec quels membres, selon quels critères et quelles modalités ; ainsi la France qui n’a pas été en mesure de faire accepter une coopération structurée permanente de défense avec moins de 25 États pourrait imposer cette idée ultra-sélective ! Comme ce n’est pas suffisant, il rajoute : une agence de protection des démocraties, un office de l’asile, une banque du climat, une agence de supervision des plateformes numériques, un conseil de sécurité intérieure, un conseil de sécurité extérieure, un conseil de l’innovation, et pour couronner le tout une «conférence pour l’Europe», grand débat fourre-tout version européenne, qui devra tout proposer. De  la pure technocratie à la mode énarque : un problème égal une structure pour le résoudre. Au fond, comme dit à juste titre Bruno Retailleau : « cette tribune européenne est une tribune très macronienne : incantatoire et technocratique, c’est une tribune qui enfile les mots comme on enfile les perles. » Immense et vide une fois de plus !

L’air de la disruption.

Son talent de jouer de flûte il tente aussi de l’exercer dans la préparation des élections. La liste LRem est toujours un canard sans tête, mais elle ressemble de  plus en plus à une auberge espagnole. Le caillou dans la chaussure ce sont les Républicains qui viennent de désigner un trio séduisant et qui incorporeront deux « centristes » d’Hervé Morin dans les vingt premiers, ce qui en fait vraiment une liste de la droite et du centre. Macron enrage de ne pas pouvoir annihiler la droite. Elle le gêne.  Il fait tout pour tenter de la faire imploser.  Certains tombent dans le piège, comme Juppé et Raffarin. Tant qu’elle existe, son rêve de se retrouver seul face à Le Pen, seule chance pour sa réélection, pourrait être compromis. Mais c’est un pari terrible, car soyons en persuadé, si cela se reproduisait, la prochaine fois c’est Le Pen qui l’emporterait. En attendant, Macron continue de tendre  le miroir aux alouettes aux électeurs de la  droite et du centre.  Il infléchit son discours et il copie des morceaux du programme des Républicains. Mais cette disruption ne peut séduire qu’à la marge, tant la manoeuvre pue la vieille politique politicienne. Il  faut dénoncer cette  façon de faire. Mieux vaut, en effet, l’original que la copie. Il suffit de regarder la politique nationale qu’il mène : technocratique et dirigiste comme jamais, à droite par le verbe, mais à gauche dans les faits, penchant imposé par le groupe LRem composé très majoritairement d’anciens du PS. On cherche vainement le libéralisme sauf dans ce qui touche à la financiarisation de l’économie, en paiement des soutiens qu’il a obtenus lors de la présidentielle.

Heureusement, la musique de Macron n’est pas du Mozart, elle sonne faux, c’est pourquoi elle n’attirera pas grand monde. Car au fond, les ralliements de Juppé et Raffarin sont des « non événements », tant leurs prises de positions étaient prévisibles.  Ils n'obtiennent que les commentaires des laudateurs  du macronisme,  abonnés aux « éléments de langage ».

 

 


ET LES LUMIERES DANS TOUT ÇA ?

Foulard islamique

L’affaire n’est pas anodine comme certains communautaristes déguisés en défenseurs de la laïcité tentent de nous le faire croire. Le débat sur le port du voile (foulard serait  plus exact)  relancé  par l’initiative commerciale de Décathlon, revient dans l’actualité avec toujours le même argument en boucle : nous n’avons pas à nous immiscer dans le choix vestimentaire de tout un chacun. Présenté sous cet angle-là, cela paraît effectivement puéril. Mais ce n’est pas  de ça qu’il est question. On appelle foulard islamique, le foulard qui détoure le visage et cache complètement la chevelure. On sait qu’il n’est  pas religieux, mais les islamistes en fond un étendard politique. Le foulard islamique est bien autre chose qu’un simple vêtement et le comparer, comme l’a fait Aurélien Taché à un serre-tête qu’auraient porté les jeunes enfants de Marie,  c’est commettre une faute énorme de la part d’un député de la République.  Car il s’agit bien, de la part de celles qui ont décidé de le  porter, consentantes ou par obligation, d’afficher une volonté  politique qui va à l’encontre des valeurs de la République, notamment celle qui édicte l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le débat ne se situe pas sur le plan vestimentaire.

Ce n’est pas la question du simple port d’un vêtement qui est posée, mais bien celle des rapports entre notre civilisation occidentale et l’interprétation la plus étroite de l’Islam. Il y a une trentaine d’années, les chefs d’établissement interdisaient la mini-jupe ou le pantalon pour les filles, au nom des usages en vigueur à l’époque. L’usage impose encore aujourd’hui quelques règles de politesse comme se découvrir pour saluer (de moins en moins) ou entrer dans certains lieux, dont l’école fait partie. A ce  sujet, sur le plan strictement vestimentaire, si l’on accepte une exception pour le « foulard », rien ne permettra plus alors de s’opposer à la casquette sur l’oreille ou d’autres accessoires moins anodins. Et de ce point de vue, l’école reste un des rares endroits où se fait l’apprentissage de la politesse et des usages. A l’école, et encore plus en classe, quelle que soit sa forme, il est contraire aux usages. Le foulard islamique, dans la rue, pas plus que la kipa ou le turban hindou, personne ne songe à l’interdire tant qu’il se limite au fichu posé sur la tête,  mais on voit aujourd’hui apparaître des formes beaucoup plus austères qui flirtent avec la provocation : la sorte de « cagoule » proposée par Décathlon en fait partie.

Le débat ne peut se situer que sur le terrain des valeurs.

D’abord, une précision : ne confondons pas le foulard avec le  voile qui est le tissu  qui cache le visage. Pour ce dernier, le  cas  est tranché par la loi : son port est interdit. Ce qu’on essaie de nous imposer avec le foulard islamique, quand il ne laisse apparaître que le visage, comme avec le burkini,  c’est une obligation associée à une morale et une pratique sociale toutes deux incompatibles avec nos valeurs. Rappelons que le foulard islamique est le symbole ostentatoire d’une condition féminine inacceptable pour nous, instituant l’inégalité avec l’homme par la soumission de la femme : la femme stérile répudiée, la femme adultère punie de mort, le témoignage de l’homme qui vaut celui de deux femmes, la soeur qui n’obtient que la moitié de la succession dévolue à son frère, le mariage mixte interdit, la polygamie autorisée… Nous avons le devoir de ne pas l’ignorer. C’est là sa vraie signification. L’affirmation de leur « islamité » par les jeunes filles ne s’arrête pas à cet accessoire vestimentaire. Elle s’accompagne généralement de contraintes supplémentaires telles que l’interdiction de suivre les cours de sciences naturelles, d’éducation physique ou de musique, voire même de s’adresser au professeur si celui-ci est de sexe masculin. D’où le mutisme de certaines filles en classe  que les professeurs ne comprennent pas toujours.

Un « voile »  sur les « Lumières » ?

Tolérer le foulard islamique, c’est renier le « siècle des lumières ». Depuis le XVIIIème siècle, l’individu européen a conquis une à une toutes ses libertés. Cette remise en cause devenue permanente, à laquelle l’église catholique s’est elle-même adaptée, a permis la proclamation puis l’application progressive des « Droits de l’Homme ». C’est au nom des Droits conquis que nous avons le devoir de lutter contre toutes les atteintes aux droits élémentaires de la personne. Comme le dit Alain Finkielkraut : « ou les hommes ont des droits, ou ils ont une livrée… ». De peur de paraître intolérants avec les musulmanes « on les confond avec la livrée que leur a taillée l’Histoire ». Voilà le piège : sous prétexte de droit à la différence, on voudrait imposer sur notre sol un apartheid. Ces musulmanes devraient savoir que les lois de la République s’imposent à tous et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec celles édictées par leur coutume. Les respecter est un devoir pour chaque citoyen et impose des comportements : il n’est pas possible de remettre en cause ce qui touche aux fondements de notre Constitution, au nom des pratiques d’une religion. La France est d’abord un état laïc. Ce débat,  je l’ai eu avec mon petit-fils qui a vingt ans. Le fait que la France soit porteuse de valeurs « universelles » lui échappe totalement, comme cela  échappe à Aurélien Taché. Une génération à laquelle on a oublié de transmettre l’essentiel et qui a pris le raisonnement à la mode : celui du relativisme. C’est la  France qui porte la « déclaration universelle des  Droits de l’Homme et du citoyen ».  Cela nous impose des devoirs face au reste du Monde.

Céder serait catastrophique.

Ce serait donner aux partisans d’une certaine pratique de l’Islam les moyens de renforcer leur oppression intellectuelle sur la communauté musulmane. Comme me disait une jeune « beur » : « n’oubliez jamais qu’une jeune fille musulmane vit sous le regard permanent de sa communauté et que cela suffit à la persuader de faire autrement qu’elle le souhaiterait ». Et de fait, depuis quelques années, le port du foulard islamique se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus jeune. S’il ne faut pas obliger toute personne d’origine étrangère à calquer sa conduite sur notre façon d’être, il est possible tout de même de dénoncer cet aspect de la tradition islamique, sans pour autant vouloir détruire sa culture. D’autant plus qu’il s’agit d’une interprétation la plus étroite de l’Islam, issue du Wahabisme, contre laquelle les femmes luttent dans beaucoup de pays musulmans.

Les minorités religieuses doivent pouvoir exister à condition que celles-ci soient constituées d’individus libres et égaux. Il nous appartient de faire en sorte que ces deux conditions soient toujours remplies.

 

 


A QUOI JOUE VALERIE PECRESSE ?

Valérie Pécresse

 

Puisqu’elle vient après-demain mardi, chez nous, à Angers,  c’est l’occasion pour moi de dire ce que je pense  de son action. Et  j’espère bien qu’il y aura quelques bonnes âmes pour relayer  mon message à sa réunion,  car je ne m’y rendrai pas. Non  pas que ce soit lâcheté ou sectarisme de ma part,  mais plutôt l’envie de ne pas cautionner une démarche que je trouve désobligeante à  l’égard  d’un grand nombre de militants et d’adhérents de notre parti. J’en connais, en Seine-Saint-Denis, qui ont tracté pour elle en se levant à 6h du matin, et qui ne comprennent plus !

Un bilan  exemplaire en Ile-de-France.

Valérie Pécresse est  talentueuse et compétente. On l’a peut-être oublié, mais c’est la seule Ministre des Finances à avoir fait voter un budget en régression en euros réels par  rapport à celui de l’année précédente.  C’était en décembre 2011. Hollande s’est empressé de rajouter 40  milliards de prélèvements dès juillet 2012.  Malheureusement !

A la tête de  la Région Ile-de-France, elle a fait preuve de la même technicité : là aussi, et c’est incontestable, elle a fait reculer fortement la dépense publique à coups d’économies bien ciblées. On peut aussi mettre à son actif sa victoire aux régionales : si elle préside la plus prestigieuse région de France, elle ne le doit qu’à elle-même,  parce que les puissances tutélaires ne se sont pas précipitées outre-mesure  pour la soutenir. Je ne peux même pas  lui reprocher d’avoir soutenu Alain Juppé, j’ai failli faire comme elle. J’ai finalement opté pour Fillon. On connait la suite… J’avoue que  le  positionnement de Juppé aujourd’hui me déçoit profondément, moi qui ai été à la fondation de l’UMP, son Secrétaire départemental dévoué et actif. Pour des raisons personnelles, je lui gardai  une place à part dans mon panthéon. Les derniers avatars de sa  carrière qui le font entrer au Conseil Constitutionnel  par la grâce de Macron me libèrent totalement. Je ne sais pas ce qu’en pense Valérie…

Un pied dehors, un pied  dedans.

Elle a choisi de rester dans le parti.  Très bien.  Elle n’aime pas Wauquiez. Elle a le droit, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce serait mieux qu’elle dise pourquoi  en ne se contentant pas des banalités affligeantes : « ligne droitière… » . C’est un procès en diabolisation un peu trop simpliste et trop commode. Je ne crois  pas qu'il y ait deux droites, il y a une droite qui s'allie avec  le centre qu'il faut reconquérir. Moi,  je soutiens notre  Président. Ai-je eu le choix au moment de son élection à la tête du parti ? Pas  vraiment.  Valérie Pécresse avait là une occasion  de  faire valoir sa vision différente,  si tant est qu’elle le soit. Elle ne l’a pas fait. A-t-elle été pour autant rejetée du parti ? Pas que je sache. Si ma  mémoire est bonne,  elle a sa place au Bureau politique qu’elle a refusé  d’occuper  et  Laurent Wauquiez lui a aussi proposé la présidence du Conseil National, qu’elle a refusée aussi.  C’est son droit.  Elle a  préféré faire bande à part avec « Libres ! ». Je cherche vainement dans ses prises de position et son projet, excepté quelques nuances que je qualifierais de puériles, de vraies divergences avec la ligne politique défendue par la direction actuelle des Républicains sur les grands sujets : la dette, les dépenses publiques, la fiscalité, les classes moyennes,  la famille … Au premier Conseil national, elle est arrivée en retard, à grand renfort de brouhaha, pour délivrer quelques propos peu amènes et est repartie sans attendre la réponse.  A  Menton, elle a rejoué le même scénario. Pourtant le projet esquissé pour l’Europe a tenu compte de ses demandes. Récemment, j’ai lu dans le Figaro Magazine qu’elle ne "se sentait pas impliquée par la liste Bellamy", arguant du fait qu’elle "n’était consultée sur rien" !  Un peu facile.  Elle a tout fait pour ne pas l’être, non ? pourtant le trio désigné rassemble les sensibilités du parti, et la suite  des  candidats,  j’en prends le pari,  sera de même facture. Elle donne rendez-vous à Laurent Wauquiez le 26 mai : elle prend un gros risque, et  en disant cela, elle se tire déjà une balle dans le pied. Si elle n’avait pas fait cette déclaration, je serais venu l’écouter.  Mais c’est trop. Elle fait le jeu objectif des macronistes et du RN, en tentant d’affaiblir Wauquiez. Sa position ne sera  pas tenable longtemps et une grande partie de l’électorat LR pourrait un jour s’en souvenir. Car n’en doutons pas, Valérie Pécresse « y pense », comme on dit, le  matin en se poudrant le minois.

Et si on commençait par jouer groupé. 

Le  moment n’est pas  venu de  choisir qui devra représenter notre famille à la Présidentielle. Si elle espère une primaire de la  droite et du centre comme la dernière fois, qu’elle n’y compte pas. Chat échaudé craint l’eau froide !  Tout au plus peut-on imaginer une compétition interne. Encore faudrait-il que Laurent Wauquiez n’ait pas réussi à devenir le candidat légitime d’ici là. Je demande donc à Valérie Pécresse de rentrer un peu ses griffes et je fais donc appel à son intelligence. Le  combat pour nos valeurs et nos idéaux, pour la  France,  bien mise à mal  par la gestion chaotique de Macron, mérite mieux que les petites cuisines personnelles qui se font dans leur petit coin sur de petits réchauds. D’autant plus qu’elle doit savoir qu’elle n’est pas seule dans ce cas.   

PS. Ce lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse annonce qu'elle votera pour la liste LR, au motif que FX  Bellamy a la volonté de réconcilier toutes les sensibilités de la droite. Dont acte.  Encore un petit effort Valérie et faites campagne ! Je réviserais alors mon jugement.