HISTOIRE
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DE LA CONSTANCE, MAIS PAS DANS LA MAUVAISE DIRECTION !

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Allez, une dernière  pour  la  route, avant les vacances politiques.

« Pour réformer la France il faut de la constance ».

Dans une interview au Figaro, Bruno Le Maire notre  grand apothicaire a déclaré que pour réformer  la France, il fallait de la constance dans l’effort.  Si on peut être d’accord avec  la sentence, encore faudrait-il que les  efforts en question aillent dans la bonne direction. Notre pays a besoin de remèdes autrement  plus efficaces que  les évolutions à petites touches qui ont eu lieu depuis un an sur le droit du travail. Les  mesures les  plus significatives ont concerné la financiarisation de l’économie avec l’ISF et la « flat tax ». La formation  professionnelle et l’apprentissage font l’objet de choix catastrophiques dont je serais étonné qu’elles produisent les résultats attendus. Les  décisions fiscales sont incohérentes  et illisibles,  qu’il s’agisse de la taxe d’habitation ou de l’augmentation de la CSG sans contrepartie pour les retraités.  Le  prélèvement  à la source est une décision technocratique qui privera les Français du consentement  à l’impôt et commencera par un choc récessif et qui fera  peser  des charges supplémentaires sur les employeurs… Mais le  plus grave  c’est l’erreur de fond qui sous-tend la  politique économique de la  France. Nos gouvernants continuent de privilégier  le vieux schéma de la croissance  par la  consommation, financée par l’impôt et l’emprunt et se refusent à voir qu’il continue de nous appauvrir, tout simplement  parce  qu’il  produit moins de richesse que ce qu’il  coûte  en dette et en importations.  Les  constats  actuels : fléchissement de la croissance, augmentation de la dette, stagnation du chômage à  un niveau élevé, n’ont donc rien d’étonnant. Ils  étaient prévisibles et je les avais annoncés. C’est une politique qui conduit à l’échec. : La situation économique est décevante et n'est pas à la hauteur des promesses faites par Emmanuel Macron sur l'efficacité de sa politique.  

Et même sur le pouvoir d’achat,  le gouvernement a été mauvais.

La médiocrité de l'évolution de la consommation des ménages est la conséquence directe de celle du pouvoir d'achat. Il ne fait guère de doute que la hausse de la CSG des retraités et celle des taxes sur les carburants ont pesé. Le gouvernement paie cash sa stratégie illisible sur le calendrier de mesures fiscales qui sont contradictoires. L'opération de bascule des cotisations sociales ne concernait pas tout le monde au début de l'année et il faudra attendre le dernier trimestre -avec la taxe d'habitation- pour que les perdants du premier commencent à récupérer leur mise. Et encore un grand nombre de retraités seront perdants y compris sur trois ans !

Le retour à une croissance molle est un avertissement.  

Le chef de l'Etat doit sortir de l'ambiguïté sur les sujets   cruciaux. Le financement de ses mesures fiscales, notamment  la suppression imbécile de la taxe d’habitation, en est un. La façon dont il compte respecter ses engagements de baisse des déficits publics en est un autre, et pour l’instant, rien n’a  vraiment été fait,  puisque les dépenses ont encore augmenté. Sans faire d'économies dans les dépenses, rien ne sera  possible  et ce sera plus douloureux avec des rentrées  moindres. Le budget 2019 devra être celui de la clarification.

Le tableau de bord de la  France est explicite.

La dette continue d’augmenter à 96,8 du PIB,  parce que les dépenses ne sont pas contenues, c’est le  pays le plus taxé d’Europe, et nous sommes 23ème sur 28 pour le taux de chômage. L’impôt devrait être l’exception pour corriger les inégalités, il est aujourd’hui la norme de Bercy pour financer  les dépenses nouvelles. Le retard de compétitivité de nos entreprises s’exprime  clairement : pour 100€ dans la  poche du salarié, l’employeur doit débourser en plus, en taxes et en impôts 131€ en France, 109€ en Allemagne, 77€ en Espagne, 54€ au Royaume-Uni (qui a créé 2,5 millions d’emplois).

Une autre politique est nécessaire.

L’assainissement de nos finances et l’amélioration de  la compétitivité de nos entreprises sont les seuls moyens  de rétablir la situation de notre économie et le retour à la prospérité  pour les Français. Ce n’est pas par la consommation des  ménages qu’il faut commencer,  mais par l’augmentation de nos exportations pour parvenir à un excédent de notre balance commerciale. L’urgence c’est donc un grand plan d’économies pour baisser les charges et les impôts. La résorption du chômage structurel et l’amélioration du pouvoir d’achats suivront logiquement.  Ce n’est pas le gouvernement actuel qui peut porter cette politique.   

Ensuite, il faudra de la constance dans la bonne direction.

 


BENALLA, OH, LA, LA …

TEMPETE-DANS-UN-VERRE-D-EAU

 

Voilà une histoire tellement ubuesque qu’on a bien du mal à y croire.

Je vais  vous la conter  telle  que  Monsieur Toutlemonde a   pu  la comprendre. D’abord  le feuilleton commence  par  un coup de théâtre : le 19 juillet, le  journal Le Monde, ça n’est pas rien, publie un article qui relate les  exploits  d’un Superman, venu à l’aide de la police  lors  des  manifestations du 1er mai.  Mais on a réussi à mettre  un nom  sur le superman : Alexandre Benalla, garde du corps (parait-il que non) et « ami » du président de  la République. Et tourne alors  en boucle sur les réseaux sociaux une vidéo où il  apparaît casqué et muni d’un brassard de la police, en train de  molester un homme puis une femme…. On est quand même deux mois  et demi après les faits. Aussitôt la classe politique s’enflamme, mais ça  c’est  une autre histoire.

Revenons à nos moutons.

Voilà donc un membre du cabinet de l’Elysée qui se trouve avec les forces de l’ordre,  place de la Contrescarpe.  Déjà on peut se demander ce qu’il fait là.  On nous dit qu’il a été invité pour observer.  Soit. Première anomalie : à un moment donné il se précipite sur des personnes  qui jettent des projectiles sur les CRS. Je  résume : il contribue à interpeller deux personnes au comportement violent, c’est indiscutable. Il  les moleste au passage sans qu’on en voie l’utilité. Deuxième anomalie : les deux personnes ne sont pas déférées, comme cela aurait dû se faire  normalement. C’est que,  troisième anomalie, il aurait fallu faire mention de  l’intervention « inappropriée » de M.  Benalla qui n’avait pas le  pouvoir d’intervenir et expliquer, quatrième anomalie, pourquoi il portait un brassard de  la  police, un casque de CRS et était muni d’une radio. Pour éviter que l’affaire s’ébruite, est donc la réponse à  cette deuxième anomalie. D’ailleurs, le Procureur de la République, M.  Mollins  demande aujourd’hui officiellement des explications sur cette absence de défèrement de ces deux personnes aux forces de polices concernées.

Je continue.

Forcément, les  policiers mécontents ont fait remonter  l’incident à l’employeur du superman. Comme ça n’est pas bien,  il sera  puni.   Va-t-on le dénoncer et le présenter  à  la   justice ? Que nenni,  un membre du cabinet,  ça ferait désordre : il sera  mis à pied deux semaines sans salaire (qui apprend-on, n’a pas été retenu), sanction jugée proportionnée. C'est déjà scandaleux au regard du simple flic qui est mis en examen pour un coup de   matraque. Et la vie a repris, tranquille comme Baptiste.  On a pu voir à nouveau dans le sillage de Jupiter le sieur Benalla au Panthéon pour la  cérémonie Veil, au 14 juillet, dans le  car des bleus… Pendant deux mois et demi, le grand public a été tenu à l’écart de l’incident,  mais aussi la  justice. Tout a été fait  pour enterrer cette histoire, ce qui est scandaleux de la part de gens qui prêchent la « République exemplaire ». "Enorme" crierait Fabrice. A l’Elysée, on peut croire l’affaire oubliée et  la vie a repris comme si de rien pour l’intéressé : attribution d’un logement de fonction, voiture de fonction  équipée « police », …  Un puni qui se  porte bien,  quoi ! Les vacances approchent, et il semblerait qu’on lui ait confié la sécurité  du Président au fort de Brégançon. Est-ce la goutte qui a fait déborder le vase ?  Toujours est-il que quelqu’un de bien intentionné a pris soin de faire  parvenir la vidéo compromettante dûment commentée pour son interprétation au journal Le Monde.

Et voilà  le scandale qui éclate.

L’Assemblée nationale s’enflamme, la majorité En Marche est à l’arrêt, comme tétanisée (il faudra attendre que Macron appuie sur le bouton « reset » pour qu’elle redémarre), Le Président pourtant très bavard se mure dans le  silence… La suite vous la connaissez, et elle n’est pas triste, avec les auditions par les parlementaires, l’ouverture généralisée des  parapluies par  les (hauts) fonctionnaires, les contradictions, les trous de mémoire … On n’a pas  fini d’en entendre parler.

Que va dire l’ordinateur de Benalla ? Sur quoi va déboucher la procédure judiciaire ?  L’affaire de l’été est  bien une affaire d’Etat quoi qu’en disent les partisans de M. Macron : un Président qui soustrait un justiciable à l'action de la  justice, c'est inqualifiable. Et  j’imagine Alexis Kohler lui téléphonant : « On est  mal patron, on est mal ! ».

Moi, j’ai envie de chanter :  « Oh lé, lé, Oh la, la, Quand il faut y aller, Benalla est là  … »

Et du coup, on en a même oublié qu’on était champions du monde ! Incroyable !

 


EDOUARD TETREAU, T’ES TROP !

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Hystérie collective ?

Dans une tribune publiée ce 24 juillet par le Figaro l’essayiste proche de Macron crie à « l’hystérie collective » contre le président au sujet de l’affaire Benalla. Sa plaidoirie prête à rire à défaut de pouvoir être prise au sérieux. On voit bien la ligne suivie, celle fournie par le « château », il s’agirait de « l’histoire minable d’une dérive personnelle ». Pour le reste circulez, il n’y a rien à voir, excepté « quelques erreurs commises et reconnues par l’Elysée ». Et encore, avec quelques excuses : « une équipe éprouvée par deux années ininterrompues de campagne et de présidence ». Il suffira « d’un renouvellement des hommes et des méthodes de gouvernement à la rentrée » et roule ma poule. Sur les deux maux que l’auteur a identifiés –les hommes et les méthodes-, je reviendrai plus loin.

Le procès des médias : tiens ?

Edouard Tréteau dénonce les « piliers du système politique et médiatique » qui font le lit du populisme par leur comportement. Et il nous livre une analyse extraordinaire. Je vous en livre les principales lignes : «  … un mélange toxique de propagande, d’approximations, de non-vérifications des faits mêlés aux opinions, d’incapacité à prendre du recul sur l’évènement. Le journalisme d’investigation se fait journalisme de délation, avec la nécessaire complicité de policiers bafouant le secret de l’enquête ou de l’instruction pour faire avancer leurs agendas parallèles. Le journalisme de combat est devenu journalisme d’invective : exit Henri Frenay et Albert Camus, place à Jean-Jacques Bourdin… » Cela ne vous rappelle rien ? Ne découvre-t-il pas tardivement le traitement qui a été infligé à François Fillon auquel M. Macron doit sans nul doute son élection. Cette indignation est donc à la fois suspecte et tardive.

Le procès des partis traditionnels : tellement facile !

Quant aux « grandes gueules de l’opposition », elles n’ont rien de comparables avec celles du XXème siècle. Il n’y voit qu’une radicalisation des comportements et des expressions : « on exécute d’abord, on écoute et on réfléchit ensuite ». Forcément quand on ne voit dans l’affaire Benalla, qu’on devrait d’ailleurs plutôt appeler « Benjupiter », qu’un épiphénomène, alors qu’il y a accumulation de dysfonctionnements qui consacrent la confusion des pouvoirs et des genres entre ce qui appartient au gouvernement et ce qui procède de la présidence ; forcément quand on se fait le chantre du pouvoir avec la thèse et les éléments de langages fournis par le cabinet de la rue Saint-Honoré, forcément, ce sont les autres qui font le lit du populisme. Il ne veut pas voir que c’est la pratique du pouvoir et le comportement de la majorité qui provoquent cette exacerbation, imprégnée d’arrogance et de mépris. Les oppositions sont dans leur rôle : elles ont le devoir d’exiger toute la lumière sur ce qui est bien plus qu’un incident dont on peut penser que tout a été fait pour qu’il soit enterré. Sans elles, il n'y aurait pas de commission d'enquête !

Le renouvellement des pratiques démocratiques : chiche !

Néanmoins, la tribune n’est pas exempte de réflexions lucides. Quand il présente LREM comme « un parti d’automates et de dévots qui doit s’enrichir de vrais débats internes… et de débats externes avec les autres partis de gouvernement », ne fait-il pas le procès de l’incompétence et d’une certaine arrogance conférée par la « masse », qui a accentué la « verticalité » du pouvoir macronien. Le silence et la tétanisation qui les saisit depuis que le « château » se mure dans le silence en dit long. Il regrette fort justement que le système « majoritaire projette (malencontreusement –dit-il) ce qui ressemble à une arrogance de caste au lieu de diffuser une confiance collective ». Mais changer les équipes et la méthode suffira-t-il ?  Oui, cette affaire constitue une belle occasion de sursaut et de renouvellement de toutes nos pratiques démocratiques. A l’Elysée, d’abord : arrêt des tentatives de renforcement du pouvoir personnel et d’affaiblissement du parlement, et de régression démocratique, contenus dans la réforme de la Constitution ; au Parlement en prenant en compte les propositions souvent constructives des députés n’appartement pas au parti majoritaire, et celles des sénateurs, au lieu de les rejeter en bloc. Il a le même refrain pour les instructions judiciaires, les pratiques journalistiques et policières : on peut rêver.  La vérité, c’est que le sujet « Benalla » est bien une affaire d’Etat, ce que montrent assez bien les découvertes successives auxquelles elle donne lieu. Ce n’est pas une dérive personnelle mais celle d’un système qui procède d’un seul homme.

Et c’est à juste titre qu’on s’en prend à Emmanuel Macron.

Car, le Premier ministre et les députés LREM ont continué à nier l’importance de l’affaire pour empêcher qu’elle remonte au Président de la République, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Il a été répété en boucle le même mensonge : une sanction a été appliquée à sa juste mesure. Mais répéter un mensonge n’en fait pas une vérité. Le ton moralisateur un brin méprisant empreint d’une certaine désinvolture qu’Edouard Philippe a utilisé à maintes reprises ne préjuge pas de l’évolution souhaitée par Edouard Tétreau, pas plus que les déclarations suant l’arrogance et le mépris du Président devant ses troupes, en marge de l’Assemblée, bombant le torse et se revendiquant comme « le seul responsable », (« s’ils cherchent un responsable, qu’ils viennent le chercher ») une forme de provocation à l’égard de l’opposition qui a obtenu la mise en place des commissions d’enquêtes parlementaires. Un Président qui choisit la provocation après s’être muré dans le silence et avoir tout fait pour que l’affaire ne soit pas sue ! Enfin, Un mot sur les auditions de Gérard Colomb : le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur se comporte en expert lyonnais qu’il est de Guignol, tant ses « ignorances » sont grotesques.

 


LE FEU CHEZ JUPITER

Macron Benalla

 

Le conseiller a été finalement « foudroyé ».

Les agissements « curieux » d’Alexandre Benalla ont pris, en vingt-quatre heures de révélations et de condamnations, un tour vertigineux. Premier temps : les faits, ils  sont confirmés par des vidéos, et suivis de l’insuffisante réaction du staff élyséen. Deuxième temps : le silence présidentiel. Pourtant, il est impossible de relativiser la gravité des faits. Un homme, tout conseiller pour la sécurité à l’Élysée qu’il fût, a usurpé la fonction de policier et a tabassé un manifestant le 1er mai. Il a été filmé. Quand le cabinet du président, qui l’avait autorisé à se rendre à la manifestation en tant qu' « observateur », a su ce qu’avait été son comportement, il s’est contenté de lui infliger une mise à pied soi-disant non rémunérée de quinze jours.  C’est une sanction bien légère au regard de la  gravité des faits, alors qu’on nous assure qu’il s’agit d’une punition exemplaire. On apprend au passage que ce genre d’autorisation est une pratique courante. Il y aurait donc des barbouzes parmi les policiers qui assurent le  maintien de  l’ordre quand il y a des  manifestations. Emmanuel Macron est mouillé,  forcément Contraint et forcé, il  a bien fallu qu’il licencie M. Benalla. Il aura fallu attendre deux mois et demi pour que l’affaire soit rendue publique : c’est sans doute parce que Alexandre Benalla a été vu dans d’autres circonstances, notamment lors du retour en France de nos footballeurs, que la vidéo a été diffusée et a permis au « Monde » de raconter l’histoire. Une histoire que l’Elysée a pu croire enterrée puisque  le  conseiller du président s’est vu attribuer un logement de  fonction début juillet.

La loi n’a pas été  appliquée.

Il était pourtant simple, pour les conseillers de M. Macron, de saisir la justice dès le 2 mai et de se dispenser définitivement des services de M. Benalla.  S’ils ne l’ont pas fait, c’est forcément sur instructions venant d’en haut, et sans doute parce qu’ils ont pensé que, si l’affaire ne s’ébruitait pas, ils pourraient l’enterrer. Sauf qu’il existe un article 40 du code de procédure pénale qui stipule que, si un fonctionnaire a connaissance d’un délit ou d’un crime, il doit le signaler à la justice. Tenu au courant, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, n’a pas cru bon, lui non plus, d’informer le procureur de la République. Qui plus est, le Président lui-même informé, n’a pas fait la démarche non plus, ni donné la consigne de la faire ! L’erreur du pouvoir est là, et elle gravissime, surtout si on se souvient que M. Macron a fait campagne sur le thème de la République exemplaire ! Evidemment, dès qu’elle a été connue l’affaire a créé  le tohu-bohu à l’Assemblée nationale  qui, à la vitesse grand V, a décidé de créer une commission d’enquête, tandis qu’une instruction judiciaire était ouverte, parallèlement à une enquête de l’IGPN, demandée  par le Ministre de l’Intérieur. Branle-bas de combat tardif mais nécessaire. On finira donc par connaître la vérité dans ses moindres détails et il est indispensable que l’exécutif prenne la pleine mesure de cette affaire dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ébranle la République. Et  plus on en apprend et plus l’exécutif s’enfonce.

Un président atteint.

A l’Assemblée, les explications fournies par le Premier ministre et par la ministre de la Justice n’ont été ni claires ni utiles, à l’établissement de la vérité. Édouard Philippe et Nicole Belloubet n’ont, en réalité, probablement rien à voir avec cette histoire et ils ont été certainement court-circuités par les manigances de l’Élysée. Mais pas Gérard Collomb, informé, selon France-Inter, depuis le 2 mai. Dans ce contexte, Emmanuel Macron doit absolument prendre la parole. Il n’a pas voulu répondre au débotté pendant une visite en province, il a esquivé une question sur l’altération de la République qui pouvait en résulter. Il a seulement répondu qu’elle restait « inaltérable. » Et il feint d’ignorer les injonctions multiples en provenance des oppositions. Non seulement  la République est touchée au cœur, mais sa présidence, elle, est altérée,  ça  c’est certain. C’est ce qu’on appelle « une  affaire d’Etat », sans doute la plus grave depuis son arrivée à l’Élysée. On attend ses explications, or il se mure dans le  silence, tout en laissant la  justice, qu’il a  oublié de saisir, faire enfin  son travail. En tout état de cause, sa crédibilité est désormais atteinte et entachée d’insincérité par la volonté de cacher des faits délictueux. Jusqu’à maintenant, la  communication de l’Elysée sur cette affaire accumule les mensonges, sans qu’on sache pourquoi M.  Benalla a bénéficié d’un tel régime de faveurs. Comme manifestement il y a le feu à la maison, la foudre jupitérienne s’est abattue sur le malfrat. Même si d’autres têtes tombent, personne ne sera dupe : la foudre pourrait bien s’abattre aussi sur le directeur de cabinet et même sur le Ministre de l’intérieur. Cela ne suffira pas à éteindre l’incendie : il faudra  que le Président explique l’inexplicable ! Et l’arrogance ne suffira pas.

Un cadeau aux oppositions.

Les oppositions n’en demandaient pas tant. Leur rôle  est cependant de mettre le doigt où ça fait mal,  et d’alerter l’opinion publique. Cette histoire est  tellement rocambolesque que les militants et élus de la République en marche en ont le tournis. Les rares qui acceptent de s’exprimer veulent minimiser le rôle  de leur « dieu ». Ils  voudraient bien que le chef de l’État fasse toute la lumière sur l’affaire, mais comme c’est périlleux pour lui  et que  les « éléments de langage » venant habituellement du « château »  sont aux abonnés absents, la plupart préfèrent se terrer, ne sachant quoi dire. Quel  crédit  pourra-t-on désormais accordé  à un Président qui oublie  d’appliquer la  loi dont il  est  le garant ?  Les forces de l’ordre elles-mêmes sont furieuses de ce qu’un individu dangereux ait usurpé les fonctions qui sont les leurs et entaché leur réputation.  Macron  comptait sur l’effet Coupe du monde du football pour rassembler les Français  et  aborder ainsi plus aisément un programme chargé  de réformes  difficiles. C’est raté.  Il  veut réformer la Constitution : mieux vaudra y regarder à deux  fois !  Un referendum s’impose !

 


LA DROITE VA DANS LE MUR !

Virginie Calmels   Laurent-wauquiez- la droite de retour   Valérie Pécresse


Un été qui promet d’être meurtrier.

Consternation : quel que soit le côté où je me tourne, je ne trouve que militant désemparé, sympathisant déboussolé, perdu, écoeuré. Le spectacle qu’offre la droite en est évidemment la cause. Si Les Républicains continuent leur guéguerre des chefs, oubliant l’essentiel, je ne donne pas cher du résultat des élections au Parlement européen, même avec un programme réaliste : notre électorat fera ce qu’il fait quand il ne veut pas arbitrer, il restera à la maison. Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez en seront les principaux responsables, ce qui n’exonère aucun des autres. Valérie Pécresse parce qu’elle mène une guérilla interne « d’Iznogoud » dont tout le monde voit bien que ses postures sont artificielles et dictées par une ambition personnelle. Laurent Wauquiez parce qu’il manque à sa mission de rassembleur du parti et de la droite, à cause de son caractère emporté et de son intransigeance. Le limogeage de Virginie Calmels qui se prolonge en affrontement brutal, les manigances de la Maire de Paris dans les élections internes ont toutes les chances de perdurer avec la constitution de la liste européenne. Tout cela est désolant, catastrophique.

La ligne politique est en cause.

Les Républicains ne sont pas audibles parce qu’ils ont l’air de se répéter avec une antienne qui est toujours la même : l’immigration et  le communautarisme islamiste. Ces sujets, s’ils ne sont pas à négliger, ne doivent pas occulter les autres tout aussi essentiels, sinon plus. Et notamment, ceux touchant au projet économique. Or l’on voit se développer avec des propositions telles que celle lancée par Guillaume Peltier d’augmentation du SMIC de 20%, reprise par Valérie Pécresse, dans un concours démago-populiste inacceptable, un discours jacobino-étatiste qui n’est pas de nature à sortir la France de l’ornière. On sait que le patron du parti n’est pas favorable  à repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, mesure indispensable à l’équilibrage du financement et tient par ailleurs un discours plutôt protectionniste évoquant les ravages de la libre concurrence…  On attend un projet axé sur la baisse de la dépense publique et la promotion de la libre entreprise, la baisse massive des impôts et des charges, mais déjà les Jacobins du parti dénoncent le caractère trop « dur » (trop libéral) du programme de Fillon ce qui n’annonce rien de bon. En présentant Macron comme « ultra-libéral », en reprenant ce thème de l’ultragauche, on lui facilite la tâche pour tromper les électeurs de droite, alors que nous avons un président centralisateur comme jamais, étatiste comme jamais, faisant de la France une "technocrature". Au contraire, c’est sur le terrain du libéralisme qu’il faut le combattre, car c’est avec la liberté que nous aiderons les classes moyennes à retrouver espoir.

Pourtant, un boulevard s’ouvre devant la droite.

La meilleure critique de l’action du pouvoir que j’ai lu nous vient de Patrick Mignola, député Modem de Savoie. Vous allez dire « un comble ». Presque. Que dit-il ? Qu’Edouard Philippe fait les poches des collectivités locales et des « CCI », lance des ballons d’essai sur les aides sociales et les pensions de reversion… et que ce n’est pas en cherchant sans cesse des recettes nouvelles au lieu de baisser les dépenses qu’on s’en sortira. Avec 57% de dépense publique, nous persistons dans la voie du « toujours plus »  alors que nous sommes à un niveau de l’impôt « confiscatoire » !  Il va même plus loin : nous inventons une nouvelle forme de « démocratie illibérale » qui rogne sur les libertés économiques (et j’ajouterai bientôt sur les libertés publiques avec la loi sur les « fake news »). Il précise que ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la trajectoire budgétaire à laquelle se raccroche Bercy pour justifier toutes les ponctions, mais surtout les classes moyennes, la rémunération de leur travail, la reconnaissance de leurs efforts, la capacité à préparer l’avenir de leurs enfants. Démonstration à l’appui, tout ce que nous savons déjà. Comme j’aurais aimé entendre cette argumentation venant de chez Les Républicains ! Au-delà, cela montre que sur ce terrain, le fait qu’un député Modem s’alarme démontre sans qu’il y ait besoin d’être grand clerc, qu’un boulevard existe à droite, qu’il suffit d’emprunter pour peu qu’on élargisse un peu la vision politique, profitant des excès de communication d’un Président hyper narcissique. Oui, la France moyenne n’en peut plus et j’enrage qu’on passe à côté de ce constat. Si la ligne du parti doit se résumer à la droite Buisson-Houellebecq, alors attendons-nous à un funeste devenir.  Alors, ce sera sans moi.

 


COULIS D'ETE ...

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LA PLAGE AUX « SENIORS-EN-MODE-PAUSE »

Les séniors en mission.

Juillet et août sont les mois bien connus où l’on voit sur les plages nombre de grands parents en mission : ils assurent la garde de leurs petits-enfants pendant que les parents sont encore au travail et en attendant qu’ils prennent la relève. Non pas que les structures d’accueil manquent, il y a souvent des « centres aérés » et autres « camps d’été » à disposition, mais fréquemment les enfants préfèrent aller chez « papy et mamy » où ils savent par avance qu’ils seront choyés. Alors quand en plus, il y a la mer à la clé, la question ne se pose même plus. Et l’on voit donc des têtes chenues s’affairer ballon au pied ou faire trempette entourées de leur descendance… au milieu de la foule des vacanciers qui ont envahi l’espace, armés (au sens maritime) de parasols, planches, nattes, serviettes, pelles et seaux. Nous n’échappons pas à la règle.

Heureusement, il y a aussi des moments de pause au cours de l’été.

C’est alors que nous changeons de stratégie.Tiens, par exemple, aujourd’hui, il fait chaud, très chaud, surtout au-début de l’après-midi. Depuis la fin de la matinée, nous avons vu passer, parfois en bataillons constitués, des cohortes de vacanciers, fuyant leur « habitat de plein air » surchauffé. Elles se dirigent vers la plage. Celle-ci, naguère déserte ressemble maintenant aux Champs-Elysées au moment du retour des champions du Monde ou au hall de la gare de Lyon un soir de grève. Le mètre carré de sable disponible est devenu très cher. Le temps est magnifique, le ciel est bleu immaculé et vers vingt heures la marée sera haute,  inutile de se presser. Nous attendons que la chaleur commence à retomber. Vers dix-sept heures trente, des « écrevisses géantes » commencent à remonter, saturées de rayons solaires. Puis, ce sont les jeunes mamans qui abandonnent le terrain, entourées de leurs bambins dont il faut assurer l’intendance exigeante. Le moment est venu. En chemin nous croisons les mères de famille qui remontent, transat sous le bras, vers les « mobile homes » du camp tout proche : il faut préparer le repas du soir ; elles sont suivies de près par leur mari qui aura en charge le barbecue, corvée ou plaisir, c’est selon. Nous voilà maintenant sur notre coin favori, à l’abri du vent.

La plage a pris un aspect plus fréquentable.

Quelques groupes de minettes, allongées sur leur natte, en cercles façon « concertation grave », nous gratifient de leurs éclats de rire pointus ; elles prolongent leur séjour mais ne tarderont pas à lever le siège pour aller se faire une beauté : ce soir, il y a karaoké sur le port. Le calme s’est fait progressivement. Un père, peut-être divorcé, esseulé, tape dans la baballe avec fiston ; lui ira probablement au restaurant. Le bruit du ressac reprend le dessus. Désormais, le sable nous appartient. Les cris aigus des mouettes ont remplacé les rires des midinettes. Elles passent en rase-motte pour chiper quelque reste de goûter ou de pique-nique abandonné au sable. Le soleil sur le déclin, nous caresse de ses rayons obliques. Le vent est tombé. L’océan a pris sa couleur « Méditerranée » tandis que la plage blondit dans une ambiance dorée. Restent maintenant quelques couples, célibataires ou retraités comme nous, encore là parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Nous sommes installés confortablement sur notre siège de plage : reprendre l’un, la lecture du bouquin en cours, l’autre s’affairer sur un sudoku. Le moment venu, une petite baignade viendra ponctuer cette séquence de « lâché-prise ». Laisser le temps filer…  Pas de ballon intempestif, plus de rumeur sourde de la foule. Juste la mer, les oiseaux et quelques odeurs marines. Il fait franchement bon. Nous clignons juste un peu des yeux au soleil vespéral. Un vrai plaisir d’été !

Ah ! Déjà 20 heures passées… Il est temps de plier bagages. Vivement demain, même heure, même lieu.

 


DES BLEUS… SI TERNES !

Champions du monde

C’est entendu, nos bleus sont champions du monde.

Rien à y redire. Hier, Pogba et Mbappé nous ont gratifiés chacun d’un joli but. Comme celui de Pavart ou de Umtiti avant eux. Une main et une tête malheureuses de joueurs croates leur a permis de creuser l’écart. Il aura fallu une bévue monumentale de LLoris pour qu’ils réduisent le score au tableau d’affichage. 4-2 : une belle victoire donc !

Pourtant, ce ne sont pas nos bleus qui ont fait le jeu.

L’équipe croate a développé un football attrayant, fait de passes précises, de renversement de jeu, de rapidité d’exécution, à tel point que les commentateurs de TF1 tremblaient tellement nos adversaires nous étouffaient et empêchaient toute relance de notre équipe. On avait l’impression de joueurs tétanisés par l’enjeu, courant après le ballon sans jamais parvenir à le saisir et quand c’était le cas c’était pour des passes avortées ou des gestes de sauvetage. L’impression d’une équipe assiégée dans ses dix-huit mètres. Le gardien français, malgré sa maladresse qui nous a valu un but, peut être pardonné tant il en a sauvé d’autres. Il a suffi de quelques contres, à l’italienne, avec la vitesse d’un Mbappé ou le réalisme d’un Pogba, pour faire la différence.

Un jeu qui n’enflamme pas.

Depuis le début de la coupe, cette équipe, malgré un parcours sans faute, n’a jamais réussi à m’enthousiasmer, que ce soit contre l’Argentine ou contre l’Uruguay. Elle est certes efficace, sinon la quête du trophée serait inexplicable, mais il y manque cette touche de génie qu’un Platini ou un Zidane apportait. Son jeu est rarement fluide, et les gestes épatants comme cette roulette en arrière de Mbappé devant les buts argentins (si je me souviens bien), beaucoup trop rares. Reconnaissons à Deschamps d’avoir su créer un bon collectif et de leur avoir permis de faire toute la coupe avec une excellent condition physique, preuve d’un entraînement rigoureux.

Mon commentaire n’est que celui d’un spectateur lambda.

Les spécialistes vont nous abreuver de leurs explications à l’infini. Je m’en tape. Je sais que mon avis est partagé par mon voisin, ma concierge et le monsieur « toutlemonde » perdus parmi les 19 millions de Français qui, comme moi, ont tremblé pendant quelques 100 minutes. Jamais content, vous allez dire : non, exigeant ! cette chose qui manque tant à notre époque, dans presque tous les domaines.

Cela étant dit, on est bien content.

On a pu voir aussi que, comme son prédécesseur, notre président attirait l’orage. A moins que ce soit le ciel qui n’ait manifesté son mécontentement, trouvant le score infligé aux Croates par trop injuste au regard de la physionomie du match. Allez savoir !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Internet

OUF, Y A DU RESEAU !

On vient à peine de se lever et déjà les ordis sont allumés. Pour eux, pas de problème, la wi-fi fait le job et la « box » se laisse faire. Les engins sont connectés. Mais depuis que le smartphone a remplacé  le portable, en fait on est « branché » sur le réseau 24h sur 24. C’est quoi  le « réseau » ? On ne sait pas vraiment, alors on dit Internet, ça fait savant pour pas cher. Mais comme beaucoup de gens, on ne sait  pas  vraiment comment ça  marche. Il faut bien en passer par là puisque le « fixe » ne sert plus que lorsqu’on est près de lui. Et encore.

Bon, mais ça, c’est quand tout va  bien et qu’Orange ne nous fait pas de misères. On a connu une époque où c’était la galère, la  « box » décrochait sans arrêt. C’était parait-il parce qu’on était en fin de boucle. Puis un technicien plus malin s’est aperçu que notre prise de raccordement au réseau téléphonique était très érodée en raison de son grand âge. Une fois remplacée par une neuve, nos problèmes avaient disparu. Depuis les décrochages sont devenus rares et nous prenons la précaution de tout débrancher, y compris la prise téléphone, chaque fois que nous nous éloignons pour quelques jours. Chat  échaudé  craint  l’eau froide. Il a  suffi qu’on  oublie une fois  pour qu’on retrouve  la « box » cramée à cause d’un orage.

La  « box »  est devenue le  centre névralgique de la  vie familiale. Enfants et petits-enfants, à peine arrivés, réclament  la clé de connection pour pouvoir profiter du réseau. Je l’ai photographiée dans mon « smart » pour éviter la  gymnastique indispensable pour énumérer la liste longue comme un jour sans pain de chiffres et de lettres. Tous sont munis  de  tablettes, de iphones ou de ipads et autres objets connectés. Dans le  monde connecté, il y a les « avec fil » et les « sans fil ». Ces derniers ont pris le pas sur les premiers. Mais pourquoi donc se connekton ? (pardon,  se connectent-on). De jour comme de nuit, à la maison ou sur la route, en voyage ou au travail (pour ceux qui bossent), en haut débit ou bas débit, nos écrans  servent pour jouer ou pour consulter nos messages, pour suivre la vie de la famille ou des amis sur Viber ou Whatsap, pour travailler aussi…  nous sommes connectés. On va sur la page facebook pour  lire les derniers « post » arrivés sur le  « mur », écrits par des  connaissances le plus souvent, mais aussi des  inconnus, amis de nos amis…

Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, l’important, c’est : « y a-t-il du réseau ? »  C’est aussi vital  que le soleil. Ainsi nous avons une résidence secondaire dont nous avons supprimé  la ligne téléphonique fixe. Payer un abonnement pour si peu de consommation,  ça ne valait plus le  coup depuis que nos téléphones mobiles nous permettent de rester joignables ou d’appeler partout. Sauf qu’Internet, c’est  comme « les bras et le chocolat » : plus de ligne, plus de connection. Nous  avons donc opté pour la clé 4G, dénommée option « nomade » dans notre abonnement (sans la caravane ni la guitare). Elle nous permet de connecter l’ordi portable au réseau mobile. Enfin quand il est disponible. C’est qu’à certaines heures, à certaines  époques, au bord de la  mer, nous ne sommes pas tout seuls à vouloir utiliser le dit réseau, et il sature, l’animal.  Il faut se brancher tôt le matin quand les djeunes roupillent, par exemple. Quelle galère pour vaquer à nos occupations « webiennes » quotidiennes !

Bah,  à quelque chose malheur est bon. On a  plus de temps à consacrer à la lecture ou à  la   promenade dans le monde réel, et ça fait  grand bien : sentir le vent,  humer les odeurs iodées de  l’océan, sentir la  caresse des rayons du soleil sur la peau et … rencontrer des vrais gens avec qui « causer ». Car plus nous sommes connectés, en vérité,  plus nous sommes   déconnectés de la  réalité du monde  physique.  L’écran peut nous transporter partout, et  c’est à  peine si on regarde le  temps qu’il fait dehors. Mais l’écran est aussi un as du virtuel qui fait plus vrai que le vrai. La différence entre le vrai et le faux  n’a jamais été aussi difficile à établir et plus nous nous connectons, plus nous mettons d’écrans entre nous et la réalité du monde extérieur, quelle qu’elle soit. Au point que  l’informatique fait écran entre les choses (ou les informations) et  ce  que nous croyons qu’elles sont. Vous suivez encore ?  J’ai envie de dire qu’avec les objets  connectés nous sommes devenus des « sujets » connectés. Esclaves quoi !  Et nous le serons de plus en plus.  Déjà nous sommes, si nous n’y prenons garde, géolocalisables. Demain nous serons peut-être tapissés de puces qui renseigneront notre robot médecin sur notre santé… La chance au grattage garantie !  Et encore, je ne vous ai pas parlé de « réalité virtuelle » un oxymore (si c’est  virtuel, ce n’est  pas réel ?) ni de « réalité augmentée ».

Je crains qu’avec Internet notre bon vieux sens critique s’émousse. Ne pas croire tout ce qu’on nous raconte, cesser de gober sans réflexion les histoires les plus invraisemblables, savoir rester vigilant, autonome, attentif, face aux rumeurs et aux fables que charrient les médias et la « toile ».  Prenons le progrès pour ce qu’il est : en prendre  la  part utile, laisser le reste à ceux qui aiment l’asservissement.

Ouf, y a pas  de réseau !

 

 

 


LE FAUX LIBERALISME D’EMMANUEL MACRON

Des-liasses-de-billets

 

Le Président peut  pérorer tant qu’il veut et continuer à faire croire qu’il fait du « en même temps », si la  politique qu’il mène est vue comme « ultra-libérale » par le gars  Jean-Luc, elle n’en est pas  moins  une politique de  gauche classique sociale-démocrate, faisant quelques concessions au « capitalisme » faute de pouvoir s’en passer, mais profondément dirigiste et étatiste. Tant que je ne le verrai pas « détricoter »  toutes les lois et tous les règlements qui corsètent étroitement l’économie, mettant la liberté d’entreprendre et l’initiative privée  sous  contrôle  de «  l’Etat-stratège » et autres fadaises, je combattrai ce que j’appelle une escroquerie intellectuelle. Il est, comme ses  prédécesseurs  et pour les mêmes raisons, condamné  à l’échec.  Celui-ci commence à se voir malgré les efforts des médias pour le masquer. Et de voir tous ces gens de droite qui  se laissent avoir, parmi  les plus instruits, cela me laisse pantois.  Mais  j’ai une explication : ils ne savent pas ce qu’est le vrai  libéralisme.

Et  d’abord, le  constat.

Et  si on commençait par faire un simple  constat : le socialisme est en échec, même dans sa version   modérée sociale-démocrate. Partout la sociale-démocratie est en panne de logiciel et n’arrive pas à renouveler sa  pensée.  La France où  elle est minoritaire à gauche, n’échappe pas  à la  règle et la  première année de  pouvoir de  Macron en est une belle  illustration. Malgré quelques  timides réformes et  une  relance  keynésienne  avec  un énième prélèvement d’impôts   pour relancer  la  machine ( 24 milliards  d’euros avec  la hausse de la CSG), l’embellie de  croissance qui venait  de  l’extérieur  retombe sans  que  nous  ayons pu commencer  à redresser nos comptes, à rembourser  la  dette, à relancer durablement l’activité de nos entreprises. 24 milliards prélevés  en pure   perte  partis alimenter, comme les  précédents, le tonneau des Danaïdes, n’améliorant ni  le sort des  pauvres toujours plus nombreux, ni le chômage structurel et laissant en actualité  permanente le thème de « la pauvreté » qu’il  faudrait  éradiquer.  Tant qu’on fera la même politique,  il n’y a  aucun espoir d’y parvenir,  puisqu’on se paie le luxe, si je puis  dire,  de  creuser  encore un  peu plus  la  dette ! Si le  social-étatisme ça marchait, ça se saurait  depuis  le  temps qu’on l’applique !

En France,  l’offre  libérale n’a jamais  été présentée.

Exceptés François Fillon, chose exceptionnelle, qui a  présenté un volet  économique franchement libéral dans son  projet présidentiel, et  dans une moindre  mesure Alain  Juppé, les projets de gouvernement depuis des  lustres tournaient autour d’une même démarche étatiste. Au point que l’échec de la droite comme de la gauche  à force de  se complaire dans l’étatisme, la  réglementation,  la centralisation, a rendu tout changement de  majorité illusoire et  toute alternance vide de sens. On s’étonne  ensuite que les Français se tournent vers  les  extrêmes ou se  réfugient dans l’abstention. C’est l’échec de l’économie dirigée qui fait que les Français vouent une défiance  massive à la classe politique. C’est bien qu’ils attendent autre chose ! Mais encore aujourd’hui, une grande partie de  la droite et du  centre ne croit toujours pas  à l’alternative libérale, il suffit  d’entendre François Bayrou ou même Valérie Pécresse avec  sa  hausse du SMIC. Et demandez  à  Laurent Wauquiez s’il faut  privatiser  Air France,  il  vous répondra que non.

Il ne suffit  pourtant  pas de montrer l’échec économique et humain du socialisme. Les  déboires et les injustices que notre peuple subit n’ont  rien à voir avec le vrai capitalisme. La  crise de l’emploi et de son corollaire, la pauvreté, est  le  sous-produit  d’un capitalisme frelaté, amputé justement  de sa  dimension libérale. La  grande nouveauté de   notre temps,  c’est  de construire méthodiquement une alternative libérale. Elle n’a jamais été vraiment  présentée aux Français,  par aucun parti,  et la plupart de nos concitoyens ignorent que de nombreux  pays ont  pu éviter  la crise ou  en sortir sans dégâts  majeurs en acceptant les réformes libérales : le Canada, l’Australie, la  Suède, l’Allemagne.

Réconcilier le capitalisme avec le libéralisme.

Nous vivons les derniers soubresauts du capitalisme frelaté, où  le succès économique n’est plus la récompense des services rendus au bien commun, passés au filtre des  marchés  libres et ouverts, mais le résultat du « carnet d’adresses » et des pots-de-vin, de  la  collusion entre monde des  affaires et  hommes  d’Etat,  de  la corruption sous des  formes  subtiles et  souvent légales par l’octroi de  privilèges, de  monopoles, de  souscription à des  marchés publics, de subventions  ou tout bonnement de discriminations fiscales… avatars visibles et connus du dirigisme. On présentera ces tares en les mettant sur  le  dos du capitalisme, en s’appuyant sur les apparences  marchandes  des contrats, des sociétés, des directeurs, des crédits, des profits, fruits des montages  savants des oligarques, tous sortis de  l’ENA. Nous vivons mal l’adaptation à  l’économie mondialisée car elle a ouvert des brèches en mettant les Etats en compétition, alors que certains  ont misé  sur la  vraie liberté économique pour se développer et croître. Elle  met en lumière tous nos  modèles inefficaces : corporatisme, fonctions publiques, droits acquis.

La  France a des atouts. Elle  s’en sortira si elle mise sur le capitalisme réconcilié avec sa dimension libérale. Car la liberté économique n’est qu’un aspect du capitalisme, mais il est essentiel. Et c’est la dimension humaniste qui nous donne la clé : la liberté des actes est ordonnée à la dignité des  personnes. C’est cette dernière qui inspire et légitime le système d’économie de liberté. Autrement dit,  le système capitaliste ainsi défini est celui qui permet de restaurer la  créativité de l’être humain, sa propriété, sa responsabilité, et de développer le sens du service de  la  communauté, car nul ne peut y réussir sans satisfaire le besoin des autres, de choisir la confiance et la foi en la  parole donnée plutôt  que la méfiance et la  contrainte. Cette corde « libérale »  doit être adjointe aux autres qui constituent le socle de la droite.

Faire référence « aux valeurs »  n’est pas suffisant d’autant plus qu’elles reposent sur des notions floues aux interprétations diverses. La  liberté économique,  le capitalisme libéral,  reconnaissent les  fonctions régaliennes de l’Etat, ne sont pas  contradictoire avec  l’esprit civique  et peuvent être  les vrais moteurs de  l’économie de marché sans renier le sentiment national, bien au contraire. L’échec sans appel de Nicolas Sarkozy  à la primaire a mis fin à la culture bonapartiste de la droite et Laurent Wauquiez ferait bien d’en prendre conscience,  s’il veut que ça « imprime ».  Néanmoins, les accommodements entre libéralisme économique, politique et conservatisme social ne sont pas des vues de l’esprit, la  « synthèse » élaborée par François Fillon en témoigne. Un projet qui n’aliénait aucune composante de la droite. Voilà un héritage qu’on ferait bien de faire fructifier et qui était un chemin possible vers une société de liberté.

N.B. Il faut enseigner « l’économie libérale » en économie dès le lycée, ce qui n’est pas vraiment fait aujourd’hui.

 


L’ETE, LE TEMPS DES TONGS.

Chat string des pieds
 

Sous les tropiques, c’est la chaussure des pauvres, parfois taillée dans un vieux pneu. Dans nos contrées, c’est le beau temps qui les fait réapparaître. Je parle des savates qui s’enfilent entre le gros doigt de pied et l’orteil qui le jouxte, le « string du pied », comme dirait le Chat de Geluck. Les tongs vont avec le soleil comme le chandail bûcheron avec le froid. Et plus on descend vers le sud, plus leur période d’utilisation s’allonge. Les tongs sont inséparables du terrain de camping dont elles sont la composante uniforme de la tenue quotidienne, avec le short. Claude Brasseur l’a bien mis en évidence dans le film « Camping » en les enfilant dès la sortie de sa voiture à son arrivée : c’est la première chose qu’il pose par terre avant même les pieds. Les tongs, c’est les vacances ! Elles en font partie au même titre que le pastis vespéral et la serviette de bain.

Il n’y a pas d’âge pour les porter, c’est l’accessoire qui convient à tous : il suffit de regarder les présentoirs des commerçants. Toutes les tailles s’alignent, même pour les tout petits. Mais j’ai remarqué que chez les jeunes, ce sont surtout les filles qui en sont adeptes. Il y en a à tous les prix, mais attention, il y a tongs et tongs. La savate a aussi son aristocratie : les plus renommées, et aussi les plus coûteuses, portent un petit drapeau brésilien sur la lanière, pays où elles sont fabriquées, ce sont les Hawaïnas ! Elles constituent aussi un équipement toutes fonctions chez certains (ou certaines). On les porte alors toute la journée quelle que soit l’activité, aussi bien pour aller faire les courses au supermarché que pour aller à la plage, pour faire le « parcours santé » dans les bois que pour faire un tour à vélo. Avouons que cet usage n’est pas toujours rationnel. J’en ai même rencontré portés par des jeunes sur un chemin de randonnée plutôt escarpé des Cinq Terres en Italie, il faut le faire ! Il n’y a qu’un endroit où elles sont prohibées, au même titre que les talons aiguilles : au volant d’une voiture.

T’as tes tongs, les vacances peuvent commencer.

Moi, je les enfile pour aller à la plage. C’est ce qu’il y a de plus pratique pour arpenter les quelques mètres de sable mou chauffé à blanc par le soleil. Ils suffisent à protéger la plante des pieds de la brûlure désagréable avant d’atteindre le site où l’on plantera le parasol, sans avoir la sensation urticante de grains qui s’insinuent comme avec les espadrilles. Sur le dur, la semelle est plutôt souple et rend le contact avec le sol presque sensuel. Le pied se sent en liberté, au point, parfois de s’en échapper : il faut une certaine habitude pour marcher avec et la nonchalance est recommandée. Essayez de courir avec, et vous verrez !  Les orteils eux, respirent, tout heureux de prendre l’air, chose à laquelle ils ne sont guère habitués, enfermés qu’ils sont, la plupart du temps dans les chaussettes et les chaussures. Au moins, là, ils ne baignent pas dans leur jus comme c’est souvent le cas chez ceux qui portent des tennis ou des baskets à vif. Et je ne parle pas de l’odeur, disait l’autre…

Par contre, les tongs exigent une hygiène vigilante, surtout de la voûte plantaire. Le pied étant sans aucune protection, la négligence se voit tout de suite, surtout si on n’est pas au bord de la mer. En tongs, montre-moi tes pieds, je te dirai qui tu es ! Pour les adeptes du bain, évidemment, la solution est toute trouvée, encore que … On n’imagine pas ce que le sable peut être sale !

Une anecdote pour terminer.

L’épisode se passe au début des années 60 en Espagne. Nous passions quelques jours dans la famille de ma femme, chez un oncle, dans la région de Taragone. Nous étions partis faire un tour dans la campagne avec sa cousine alors âgée de six-sept ans. Le chemin était pentu et au bout de quelques centaines de mètres, elle s’arrêta et demanda qu’on la porte sur le dos : une de ses tongs était en effet hors d’usage. La languette qui traverse la semelle était sortie de son trou, en raison de l’usure, bien visible. Nous nous relayâmes pour finir le trajet en la portant à califourchon sur un dos ou l’autre. Le retour s’annonçait moins laborieux tout en descente d’un bout à l’autre. Elle retrouva alors sa capacité à marcher : vérification faite, la rusée disposait d’un petit clou qu’elle glissait en travers de la languette ce qui rendait sa savate à nouveau fonctionnelle. La paresseuse avait trouvé un moyen commode de ne pas trop se fatiguer. C’est resté un épisode familial qui lui a été longtemps rappelé ! A l’époque, on n’en portait guère en France, sauf peut-être dans le midi.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

A ta santé
 

A LA SANTE D’EDOUARD !

Il faut célébrer  comme il faut la décision du premier  Ministre qui  est  entrée en vigueur hier. Summum du délire technocratique et  solution de  facilité  pour abaisser le nombre des  victimes sur les routes,  au lieu de mettre  les  moyens contre  l’alcool au volant ou  les  produits stupéfiants qui à  eux seuls sont  responsables  au moins du tiers des  accidents mortels.  Mais voilà, améliorer les routes quand on serre la vis aux départements  qu’on accable  de dépenses  sociales par  ailleurs, ou multiplier  les  contrôles, coûtent  trop cher  à  un gouvernement  impécunieux qui se réfugie donc  dans la  décision démagogique dont  il  est assuré qu’elle   produira  un résultat  tant  il  est  vrai que baisser la  vitesse  fait chuter nécessairement l’accidentalité.  A défaut d’être capable  de  punir les vrais responsables qui sont une minorité, on préfère punir tout  le monde comme le   font tous  les mauvais pédagogues.

J’ai donc décidé de fêter cette belle régression,  car c’en est une, en sélectionnant "quatre vins" qui seront  mes  compagnons de l’été  et dont je vais vous vanter ici les  qualités.

Et d’abord le rosé. C’est par définition le vin des étés chauds et chaleureux. Ma  préférence  va invariablement au Tavel. Ce  cru du  sud de la  vallée du Rhône siège parmi les « grands ». Certains  le considèrent comme le   « meilleur rosé du monde ». Je n’irai pas jusque-là, même si c’est celui  qui a ma préférence depuis longtemps.  Sa personnalité il la tient de son assemblage en proportions variables selon les producteurs de Grenache pour la plus grande part, de Syrah, Cinsault, cépages  auxquels on ajoute  parfois de la Clairette blanche et du Bourboulenc. J’aime sa robe rubis intense et brillante, son nez aux senteurs de fruits rouges et  d’agrumes. On peut le boire jeune, mais sa structure en fait aussi un vin de garde. Avec lui, on n’est jamais  déçu, même si on l’oublie dans un coin de cave. Il s’accommode de toutes les  cuisines : épicées, colorées, exotiques même ! En bouche, il dégage une belle fraîcheur, il est généralement équilibré, avec beaucoup de minéralité, avec une très belle  intensité  aromatique. 

Pas d’été sans vin blanc, surtout si on séjourne en bord de mer. Je vous propose l’OVNI produit par Mourat, en Vendée, à Mareuil sur Lay.  Cet assemblage improbable de Chardonnay et de Sauvignon, donne chaque année un vin déroutant et attachant : à la fois aromatique et perlant, mêlant  la fraîcheur spontanée du Sauvignon et la douceur cachée de la suavité du Chardonnay. Vous serez séduit par sa robe jaune pâle et son nez aux parfums d’agrumes et d’amande. La bouche légèrement fruitée en fait un vin gourmand tout en légèreté. Un malheur sur les produits de la mer.

Et puis, il faut bien du rouge pour faire face à toutes les situations. J’en ai deux qui tiennent la corde dans mes casiers. Le château Chasse-Spleen  est un fidèle compagnon des repas quand on ne veut pas maltraiter ses invités. J’ai récemment eu l’occasion de découvrir son petit frère : seule autre référence estampillée Moulis, l’Oratoire de Chasse Spleen est une cuvée confidentielle bâtit à l'origine pour l'export, pour nos cousins canadien, grands amoureux de ce Château. Un assemblage de Merlot, petit Verdot et Cabernet franc, typique du Moulis. Sa robe grenat offre un nez ouvert sur la cerise. En bouche ce vin possède une attaque veloutée et charnue, sur le fruit et des tannins soyeux. Il fait honneur au gibier, aux viandes rouges et aux fromages corsés. C’est un  cru bourgeois exceptionnel.

Le second vient encore  de la vallée du Rhône, mais du Nord, cette fois-ci : un Crozes-Hermitage de chez Jaboulet Aîné. Ce 100% Syrah présente une robe d’un rouge profond presque violine. Il vous séduira avec  son nez aromatique et fruité.  En bouche, l’attaque est souple avec en finale une note de réglisse. Il fait un malheur avec les viandes  rouges.

Bon, vous voilà parés pour un été festif. Mais attention, l’abus d’alcool est dangereux. Ce petit rappel à l’ordre pour respecter la  loi. Et pensez-y, chaque fois que vous n’aurez pas à reprendre le volant, célébrons les « quatre vins » : « A ta santé, Edouard ! ».