SOURIEZ, C'EST L'ETE !
02 juillet 2018
A LA SANTE D’EDOUARD !
Il faut célébrer comme il faut la décision du premier Ministre qui est entrée en vigueur hier. Summum du délire technocratique et solution de facilité pour abaisser le nombre des victimes sur les routes, au lieu de mettre les moyens contre l’alcool au volant ou les produits stupéfiants qui à eux seuls sont responsables au moins du tiers des accidents mortels. Mais voilà, améliorer les routes quand on serre la vis aux départements qu’on accable de dépenses sociales par ailleurs, ou multiplier les contrôles, coûtent trop cher à un gouvernement impécunieux qui se réfugie donc dans la décision démagogique dont il est assuré qu’elle produira un résultat tant il est vrai que baisser la vitesse fait chuter nécessairement l’accidentalité. A défaut d’être capable de punir les vrais responsables qui sont une minorité, on préfère punir tout le monde comme le font tous les mauvais pédagogues.
J’ai donc décidé de fêter cette belle régression, car c’en est une, en sélectionnant "quatre vins" qui seront mes compagnons de l’été et dont je vais vous vanter ici les qualités.
Et d’abord le rosé. C’est par définition le vin des étés chauds et chaleureux. Ma préférence va invariablement au Tavel. Ce cru du sud de la vallée du Rhône siège parmi les « grands ». Certains le considèrent comme le « meilleur rosé du monde ». Je n’irai pas jusque-là, même si c’est celui qui a ma préférence depuis longtemps. Sa personnalité il la tient de son assemblage en proportions variables selon les producteurs de Grenache pour la plus grande part, de Syrah, Cinsault, cépages auxquels on ajoute parfois de la Clairette blanche et du Bourboulenc. J’aime sa robe rubis intense et brillante, son nez aux senteurs de fruits rouges et d’agrumes. On peut le boire jeune, mais sa structure en fait aussi un vin de garde. Avec lui, on n’est jamais déçu, même si on l’oublie dans un coin de cave. Il s’accommode de toutes les cuisines : épicées, colorées, exotiques même ! En bouche, il dégage une belle fraîcheur, il est généralement équilibré, avec beaucoup de minéralité, avec une très belle intensité aromatique.
Pas d’été sans vin blanc, surtout si on séjourne en bord de mer. Je vous propose l’OVNI produit par Mourat, en Vendée, à Mareuil sur Lay. Cet assemblage improbable de Chardonnay et de Sauvignon, donne chaque année un vin déroutant et attachant : à la fois aromatique et perlant, mêlant la fraîcheur spontanée du Sauvignon et la douceur cachée de la suavité du Chardonnay. Vous serez séduit par sa robe jaune pâle et son nez aux parfums d’agrumes et d’amande. La bouche légèrement fruitée en fait un vin gourmand tout en légèreté. Un malheur sur les produits de la mer.
Et puis, il faut bien du rouge pour faire face à toutes les situations. J’en ai deux qui tiennent la corde dans mes casiers. Le château Chasse-Spleen est un fidèle compagnon des repas quand on ne veut pas maltraiter ses invités. J’ai récemment eu l’occasion de découvrir son petit frère : seule autre référence estampillée Moulis, l’Oratoire de Chasse Spleen est une cuvée confidentielle bâtit à l'origine pour l'export, pour nos cousins canadien, grands amoureux de ce Château. Un assemblage de Merlot, petit Verdot et Cabernet franc, typique du Moulis. Sa robe grenat offre un nez ouvert sur la cerise. En bouche ce vin possède une attaque veloutée et charnue, sur le fruit et des tannins soyeux. Il fait honneur au gibier, aux viandes rouges et aux fromages corsés. C’est un cru bourgeois exceptionnel.
Le second vient encore de la vallée du Rhône, mais du Nord, cette fois-ci : un Crozes-Hermitage de chez Jaboulet Aîné. Ce 100% Syrah présente une robe d’un rouge profond presque violine. Il vous séduira avec son nez aromatique et fruité. En bouche, l’attaque est souple avec en finale une note de réglisse. Il fait un malheur avec les viandes rouges.
Bon, vous voilà parés pour un été festif. Mais attention, l’abus d’alcool est dangereux. Ce petit rappel à l’ordre pour respecter la loi. Et pensez-y, chaque fois que vous n’aurez pas à reprendre le volant, célébrons les « quatre vins » : « A ta santé, Edouard ! ».
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