LA DROITE VA DANS LE MUR !
19 juillet 2018
Un été qui promet d’être meurtrier.
Consternation : quel que soit le côté où je me tourne, je ne trouve que militant désemparé, sympathisant déboussolé, perdu, écoeuré. Le spectacle qu’offre la droite en est évidemment la cause. Si Les Républicains continuent leur guéguerre des chefs, oubliant l’essentiel, je ne donne pas cher du résultat des élections au Parlement européen, même avec un programme réaliste : notre électorat fera ce qu’il fait quand il ne veut pas arbitrer, il restera à la maison. Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez en seront les principaux responsables, ce qui n’exonère aucun des autres. Valérie Pécresse parce qu’elle mène une guérilla interne « d’Iznogoud » dont tout le monde voit bien que ses postures sont artificielles et dictées par une ambition personnelle. Laurent Wauquiez parce qu’il manque à sa mission de rassembleur du parti et de la droite, à cause de son caractère emporté et de son intransigeance. Le limogeage de Virginie Calmels qui se prolonge en affrontement brutal, les manigances de la Maire de Paris dans les élections internes ont toutes les chances de perdurer avec la constitution de la liste européenne. Tout cela est désolant, catastrophique.
La ligne politique est en cause.
Les Républicains ne sont pas audibles parce qu’ils ont l’air de se répéter avec une antienne qui est toujours la même : l’immigration et le communautarisme islamiste. Ces sujets, s’ils ne sont pas à négliger, ne doivent pas occulter les autres tout aussi essentiels, sinon plus. Et notamment, ceux touchant au projet économique. Or l’on voit se développer avec des propositions telles que celle lancée par Guillaume Peltier d’augmentation du SMIC de 20%, reprise par Valérie Pécresse, dans un concours démago-populiste inacceptable, un discours jacobino-étatiste qui n’est pas de nature à sortir la France de l’ornière. On sait que le patron du parti n’est pas favorable à repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, mesure indispensable à l’équilibrage du financement et tient par ailleurs un discours plutôt protectionniste évoquant les ravages de la libre concurrence… On attend un projet axé sur la baisse de la dépense publique et la promotion de la libre entreprise, la baisse massive des impôts et des charges, mais déjà les Jacobins du parti dénoncent le caractère trop « dur » (trop libéral) du programme de Fillon ce qui n’annonce rien de bon. En présentant Macron comme « ultra-libéral », en reprenant ce thème de l’ultragauche, on lui facilite la tâche pour tromper les électeurs de droite, alors que nous avons un président centralisateur comme jamais, étatiste comme jamais, faisant de la France une "technocrature". Au contraire, c’est sur le terrain du libéralisme qu’il faut le combattre, car c’est avec la liberté que nous aiderons les classes moyennes à retrouver espoir.
Pourtant, un boulevard s’ouvre devant la droite.
La meilleure critique de l’action du pouvoir que j’ai lu nous vient de Patrick Mignola, député Modem de Savoie. Vous allez dire « un comble ». Presque. Que dit-il ? Qu’Edouard Philippe fait les poches des collectivités locales et des « CCI », lance des ballons d’essai sur les aides sociales et les pensions de reversion… et que ce n’est pas en cherchant sans cesse des recettes nouvelles au lieu de baisser les dépenses qu’on s’en sortira. Avec 57% de dépense publique, nous persistons dans la voie du « toujours plus » alors que nous sommes à un niveau de l’impôt « confiscatoire » ! Il va même plus loin : nous inventons une nouvelle forme de « démocratie illibérale » qui rogne sur les libertés économiques (et j’ajouterai bientôt sur les libertés publiques avec la loi sur les « fake news »). Il précise que ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la trajectoire budgétaire à laquelle se raccroche Bercy pour justifier toutes les ponctions, mais surtout les classes moyennes, la rémunération de leur travail, la reconnaissance de leurs efforts, la capacité à préparer l’avenir de leurs enfants. Démonstration à l’appui, tout ce que nous savons déjà. Comme j’aurais aimé entendre cette argumentation venant de chez Les Républicains ! Au-delà, cela montre que sur ce terrain, le fait qu’un député Modem s’alarme démontre sans qu’il y ait besoin d’être grand clerc, qu’un boulevard existe à droite, qu’il suffit d’emprunter pour peu qu’on élargisse un peu la vision politique, profitant des excès de communication d’un Président hyper narcissique. Oui, la France moyenne n’en peut plus et j’enrage qu’on passe à côté de ce constat. Si la ligne du parti doit se résumer à la droite Buisson-Houellebecq, alors attendons-nous à un funeste devenir. Alors, ce sera sans moi.
Et comment vois tu les élections internes dans le 49?...
Rédigé par : Jfruguet | 19 juillet 2018 à 14:22