JOYEUX NOËL !
22 décembre 2017
La politique française dans tous ses états !
A droite, c’est la « commedia dell’arte » !
Tout le monde avait beau s’y préparer, beaucoup font aujourd’hui la gueule : Laurent Wauquiez a été élu à la tête du parti Les Républicains, mais avec une participation et un score qui le rendent incontestable. Alors, il y a ceux qui partent ou qui veulent rester marginaux… Ils seront marginalisés. Car les médias ne nous disent pas tout. D’abord, s’ils n’avaient pas contribué à l’ostraciser comme ils l’on fait, il n’y aurait peut-être pas eu une mobilisation aussi forte. Il arrive un moment où trop c’est trop ! Et l’effet continue si l’on en croit le flux d’adhésions et de renouvellements de cartes depuis le 10 décembre. Et, autre bonne nouvelle : le renouvellement est « en marche » avec la nouvelle équipe dirigeante. Alors, tous ces peines à jouir qui se réfugient dans leur petit coin, leur micro parti, comme Pécresse avec « Libres » dont on ne connait même pas le nombre d’adhérents, ou comme Raffarin qui se permet le ridicule de mettre le nouveau président des Républicains « sous surveillance », accordant sa « bienveillance » plutôt au Président de la République –on se demande sur quels critères-, ou encore comme Xavier Bertrand qui n’attend même pas de voir pour aussitôt annoncer son départ alors qu’il ne paie plus sa cotisation depuis le printemps… Et Baroin qui joue les Ponce Pilate, Estrosi qui est dans on meilleur rôle, la « danseuse ». Ils sont tous davantage préoccupés par leur petite carrière ou leurs ambitions personnelles : une réélection à leur Région, la prochaine présidentielle, un poste en vue… C’est ce que De Gaulle aurait appelé « faire sa petite cuisine, dans son petit coin, sur son petit feu » ! A l’heure de la soupe, ils risquent d’arriver trop tard.
Macron et la disruption.
La disruption, c’est l’art d’empiéter sur le terrain de son adversaire, à la manière de coups de mains, comme autrefois les razzias des touaregs. On sait qu’il veut dézinguer la droite. Comme toutes ses manœuvres ont échoué jusqu’à maintenant, y compris la diabolisation de Wauquiez, pour laquelle tout son état-major de porte-flingues s’était mobilisé, Macron a décidé de préempter tous les thèmes de prédilection de celui qu’il juge comme un adversaire dangereux. Il sait que la France des Territoires ne lui est pas favorable : il envoie Edouard Philippe tenir conseil à Cahors et s’activer sur la fracture numérique. Bon, les moyens sont dérisoires, mais la mousse médiatique y suppléera. Il sait que la France périphérique est inquiète de l’invasion migratoire : aussitôt, tel le chevalier Ajax, le voilà parti récurer les centres de réfugiés pour annoncer un durcissement des contrôles : un discours raide pour cacher une réalité toute autre sur les reconduites. Mais là encore, la publicité remplace l’action. Macron s’active aussi sur un deuxième front : l’élection au parlement européen en 2019. Il a déjà changé le mode d’élection en revenant, par un superbe salto arrière, aux listes nationales tant décriées naguère. Le monde nouveau va chercher le très ancien à la rescousse. Il pense que ce sera plus facile pour lui d’imposer une liste à sa main. Il développe donc tout son activisme pour rassembler un maximum sur le centre-droit, afin de fermer l’espace aux Républicains. Il saute comme un cabri en criant « Europe, Europe, Europe » dans un paysage figé par la crise allemande, où rien ne bouge, excepté son agitation. Chapeau l’artiste ! Mais tout ça, c’est de la comédie.
Les folles dépenses.
350 000 euros pour revenir de Nouvelle Calédonie. Il parait que c’est normal. Autrefois on aurait eu aussitôt la transcription en nombre de smics. L’excuse : Valls avait payé plus cher ! C’est tout ? Ah si, le Premier Ministre « assume » totalement (langue de bois macronienne dès qu’on est pris en défaut). Et que dire de sa Majesté qui s’en vient faire la fête à Chambord ? Comme message envoyé au smicard qu’on va augmenter de quelques euros au 1er janvier, c’est plutôt sympa, non ? A vrai dire de tout ça, on s’en fout « royalement ». Simplement, on n’ose même pas imaginer le déluge médiatique qui se serait abattu sur le Président et son Premier Ministre si c’était arrivé du temps de… Sarkozy. Chambord, comme symbole, c’est moins « petit bourgeois parvenu » que le Fouquet’s, on est bien d’accord. Allez, une dernière pour la route : vous savez qui est l’un des patrons de Kantar, l’institut de sondage qui a racheté TNS Sofres ? - Le beau-fils de Macron ! Voilà pourquoi quand on est sondé, on a un peu mal au cul ! (Pardon, j’aurais pas dû)
Notre Président est un as de la diversion. Pendant qu’il fête son anniversaire ou Noël, on ne sait pas très bien, à Chambord, ce qui ne manque pas de faire jaser, et qu’il reçoit Delahousse avec sa brosse à reluire, à l’Elysée, pour parler de la pluie et du beau temps –le climat-, les Français ne s’intéressent pas à ce qui fait l’essentiel de leur vie quotidienne.
Toujours plus de chômeurs que les autres.
Ainsi, Nous avons appris cette semaine que, pour la première fois depuis dix ans, les principaux pays développés ont retrouvé un niveau de chômage inférieur à ce qu’il était avant la grande crise de 2007. Evidemment, il s’agit d’une moyenne mais on constate que parmi la poignée de « mauvais élèves de l’emploi », se trouve la France. Et loin derrière : celle-ci compte, en proportion, près d’un quart de chômeurs en plus. Et pour 2018, on espère une « stabilisation »… pas mieux. Pourtant ça n’émeut personne ! Ce désastre s’explique pourtant logiquement. Les réponses se trouvent dans les « performances » économique et budgétaire pour lesquelles nous battons des records et cumulons les cuillers en bois.
Championne d’Europe des prélèvements obligatoires
La France est championne d’Europe des prélèvements obligatoires, tous impôts et taxes confondus. Les prélèvements fiscaux et sociaux représentent 47.6% du PIB en 2016, contre 47.3% au Danemark et 46.8% en Belgique. La première place française s’explique surtout par le haut niveau de cotisations sociales nettes, reflet de son vieux modèle social : elles représentent près de 19% du PIB contre une moyenne de 13,3% dans toute l’U.E. Le modèle nordique est différent : les cotisations sociales en Suède ne représentent que 3,3% du PIB, ce sont les impôts qui sont très élevés. En décidant d’une hausse de la CSG pour compenser la baisse des cotisations sociales, Macron fait un pas en direction du modèle nordique. Ce qu’on risque avec nos pouvoirs publics et leur addiction à la dépense publique, c’est d’avoir un cumul des deux. Alors que le pourcentage des prélèvements baisse un peu partout, en 2016 il n'a fait que stagner en France. Voilà une première place dont on se passerait bien.
Championne de la zone euro du déficit
La France est championne pour la zone euro de l’impasse budgétaire et laisse en outre dériver ce déficit qui dépassera l’an prochain les 85 milliards d’euros. Nos dépenses publiques représentent 56% du PIB, 10 point au-dessus la moyenne de la zone euro à 46%. La rupture sur les dépenses publiques n’a pas eu lieu. L’Etat se contente toujours de coups de rabots qui ne corrigent pas les dépenses structurelles. Elles vont progresser encore de 1% l’an prochain. En 2019, ça ne sera guère mieux, car, sous l’effet de la transformation du CICE en baisse de charges sociales (coût : 20 milliards), le déficit de l’Etat augmentera encore fortement. Malvenu, car en même temps le volume de remboursement de la dette restera très élevé.
Championne des emprunts
Pour financer ces trous dans les comptes du pays, il faut emprunter. Toujours plus. Quelque 195 milliards d’euros en 2018, soit 10 milliards de plus que cette année. Jamais notre pays n’avait été à ce point dans la main de ses créanciers. C’est qu’en plus du déficit budgétaire, il faut financer116, 6 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme arrivant à échéance. En face, il n’est prévu qu’un petit milliard de cessions de participations dans des entreprises affecté au désendettement… Les montants à rembourser sont colossaux : il s’agit des titres émis à dix ans pendant la crise financière. Il faudra le même effort en 2019. Ils restent supportables tant que les taux d’intérêt restent faibles. Mais une progression est entamée et l’agence France Trésor sera obligée de faire une actualisation en mars prochain, en fonction des évolutions constatées.
Etrangement, l’opinion publique n’a toujours pas fait le lien entre l’assommoir fiscal et la dégradation de l’emploi, entre le poids des dépenses publiques et la difficulté du pays à lutter contre le chômage. Il est vrai que les Français sont nuls en économie et la France a été tellement habituée à aligner les contre-performances économiques, budgétaires ou sociales, que plus personne ne semble s’en émouvoir. Même nos représentants n’en ont cure : pour les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale plus de 1 700 amendements ont été déposés, dont une grande partie pour empêcher des suppressions d’impôts, les réduire ou créer de nouvelles taxes !!! On a les élus qu’on mérite.
Le gouvernement a reçu le rapport des trois médiateurs chargés de proposer des pistes, c’est le cas de le dire, pour résoudre l’incroyable imbroglio qui, depuis plus de 50 ans, empêche l’État de prendre une décision au sujet de la construction d’un nouvel aéroport près de Nantes. Rappelons toutefois, que si les premières démarches sont très anciennes, c’est parce que le département de Loire-Atlantique avait pris très tôt la décision de constituer une réserve foncière en vue d’une réalisation jugée inévitable à terme. En réalité, la décision de construire l’aéroport, qui appartient à l’Etat, remonte au gouvernement Jospin, au début des années 2000, ce qui n’est pas si loin que ça. Rappelons aussi que nous sommes au terme d’une longue série de procédures toutes gagnées et même validée magistralement par un referendum, que « courageusement » Hollande, ce faux-cul, n’a pas appliqué. Rappelons enfin que toutes les collectivités concernées, toutes couleurs confondues, y compris les écolos un temps, ont approuvé et approuvent encore le projet de délocalisation. Quant à l’avis de De Villiers, dont on se demande ce qu’il vient faire ici, on peut penser qu’il est plus motivé par la rancœur à l’égard de Bruno Retailleau que par l’impact sur le Puy du Fou.
Un rapport qui enfonce les portes ouvertes.
Le dernier rapport, qui est le énième, continue de cultiver l’ambiguïté : au lieu de répondre oui ou non à la construction, il dit que celle-ci est envisageable et que, si la décision est impossible à prendre pour diverses raisons psychologiques et politiques, le gouvernement peut accepter de développer l’aéroport actuel de Nantes. Cette dernière option ne tient curieusement pas compte du fait que l’actuel aéroport est classé comme dangereux par l’aviation civile et ne peut fonctionner que grâce à une dérogation en attente de sa délocalisation ! Ce n’est pas étonnant étant donné la composition de cette commission d’enquête, nommée par Hulot. Les auteurs du document insistent aussi sur le fait qu’il appartient à la force publique d’évacuer complètement et définitivement la fameuse ZAD, la « zone à défendre », expression utilisée par la poignée de gauchistes activistes qui occupent l’emplacement du futur aéroport, au mépris de toutes les lois, et jurent qu’il faudra passer sur leurs corps avant de les transférer ailleurs.
C’est la démocratie qu’on bafoue.
Face à cette poignée de fanatiques , le référendum qui a été organisé par François Hollande, en échange de l’entrée de quelques écolos au gouvernement, a permis aux électeurs de Loire-Atlantique, mobilisés à plus de 50%, de se prononcer à 55 %, en faveur de la construction d’un nouvel aéroport. François Hollande n’a pas donné suite au résultat du scrutin, qu’il avait lui-même prescrit, déçu que le « oui » l’ait emporté, au prétexte que les contestataires protestaient que l’on ne s’était pas adressé aux citoyens d’une aire plus large et même de tout le pays, ce qui est un comble. Sachons tout de même que le choix de l’aire départementale correspondait à des arguments juridiques, à savoir qu’il s’agissait de garder le même périmètre que celui de l’enquête publique. Et on ne voit pas ce que l’habitant de Perpignan ou de Colmar aurait eu à voir avec ce projet. Ce qui est certain, c’est que l’inertie de l’exécutif a laissé tout le temps aux zadistes de renforcer leur présence sur les lieux, d’y construire sans permis diverses constructions, d’en faire un camp retranché et de défier l’État, brûlant une voiture de gendarmerie, agressant des chercheurs, commettant des exactions sur les riverains, avec un mépris absolu pour la consultation. De l’autre côté, des élus en grand nombre, dont Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et ancien maire de Nantes, qui exige l’aboutissement du projet pour lequel le constructeur Vinci est prêt. Le chantier pourrait démarrer dès février. Ce sont deux mondes qui s’opposent : le premier, composé d’anarchistes qui défendent l’environnement jusqu’à la violence, n’éprouve aucun respect pour les institutions et le fonctionnement de la démocratie. Le second croit encore au pouvoir de la majorité et exige que l’Etat remplisse son devoir: un gouvernement doit recourir à la force contre des énergumènes armés. Sinon, dans quel pays vit-on ? Le nouvel aéroport de Nantes sera un bon test si l’on veut renforcer l’autorité de l’Etat, car on ne me fera pas croire que celui-ci n’a pas les moyens de faire évacuer la zone. Quand la démocratie est bafouée, c’est à l’exécutif de la défendre !
Une question d’autorité.
Le gouvernement est dans la nasse. D’abord, Emmanuel Macron veut garder Nicolas Hulot comme ministre de l’Environnement alors que celui-ci a déjà annoncé que, si l’on donnait suite au projet, il démissionnerait. La Terre continuera de tourner sans cet hurluberlu au gouvernement. Ensuite, le président, s’il veut montrer qu’il ne plaisante pas avec les institutions, doit confirmer que l’état de droit est toujours en vigueur en France, ce qui signifie que, quoi qu’il décide, il devra évacuer la zone promptement, acte éminemment dangereux. Il peut imaginer de l’évacuer en donnant satisfaction, au moins partiellement, aux écologistes. Il s’agirait alors de faire au moins une concession qui permettrait aux écologistes politiques de cesser de soutenir ceux qui occupent la ZAD. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est une impasse : le développement et le réaménagement de l’aéroport actuel coûterait bien plus cher que la construction d’une infrastructure toute neuve, ne serait-ce que parce qu’il faut indemniser Vinci (plus de 300 millions d’euros). Personne ne sous-estime la détermination des zadistes qui saisiront n’importe quel prétexte pour rester. Mais le choix de l’amélioration de l’ancienne infrastructure sera perçue comme un recul de l’État, et ne prend pas en compte toute une procédure à refaire et tous les recours qu’elle produira, car il existe pour le coup, de graves nuisances qui ne feraient que s’amplifier avec le développement du trafic aérien. Ce serait une fuite en avant d’un statu quo inadmissible, qui fait fi des impératifs d’équipement voulu par toute une région, voire de deux, avec l’étouffement aérien rapide du grand ouest et l’épée de Damoclès d’un avion qui tomberait sur la tour Bretagne ! Si Macron a du bon sens, il n’a guère le choix.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a déclaré que le gouvernement prendrait sa décision en janvier. On lui souhaite le courage du bon sens. Il hérite d’une situation qui n’a cessé de s’aggraver, d’une crise qui ridiculise la France et les hésitations de ses gouvernants, d’un mélodrame où l’irrédentisme des écologistes n’a cessé de croître, pour un enjeu finalement mineur, mais qui restera dans la mémoire comme l’un des plus graves dysfonctionnements de notre démocratie. Il se grandirait en choisissant l’avenir contre les partisans de la lampe à huile !
Mathieu Laine, ce penseur libéral tombé amoureux de Macron nous gratifie d’une tribune dans Le Figaro qui vaut son pesant de caramels. Qu’il ait une connaissance approfondie de l’œuvre de Balzac, on n’en doutera pas en le lisant, par contre, il ne sait apparemment pas grand’ chose de la vie interne du parti dont Laurent Wauquier vient de prendre la présidence, ce qui le conduit à dire des inepties. L’amour macronien rend aveugle.
Comme tous ceux qui font le procès actuel au nouveau patron des Républicain jusqu’à l’accuser d’avoir triché pour obtenir son résultat, le discours de Mathieu Laine est construit sur des bases erronées. Je tiens à préciser qu’ayant été cadre de l’UDF et fondateur de l’UMP, je sais de quoi je parle. D’abord, la « Droite de Wauquiez », comme il dit, ne « réinvite pas le religieux en politique ». La mode est de s’en prendre à « Sens commun » et d’en grossir l’influence, alors que le mouvement issu de la Manif’ pour tous pèse autour de 20% dans le parti et est donc largement minoritaire. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas toute sa place, et pour ma part ça ne me gêne pas. Même chose quand il affirme que « Wauquiez tourne le dos à la pensée libérale », alors que c’est tout le contraire, puisque les « libéraux », les vrais, pas ceux qui s’accommodent de l’économie administrée et fiscalisée de Macron, sont aux avant-postes de la nouvelle équipe dirigeante, avec Virginie Calmels comme 1ère Vice-présidente. Je trouve d’ailleurs curieux que Mathieu Laine qui se dit « libéral » soutienne un pouvoir qui passe son temps à renforcer l’Etat au détriment des collectivités territoriales, des partenaires sociaux et des entreprises.
Mathieu Laine se trompe encore quand il fustige la volonté de défendre la culture française dans ce qui fait notre identité, la dénonciation de l’assistance généralisée qui pèse sur les classes moyennes -il suffit de faire la liste de tout ce qui est sous condition de ressources-, le retour de l’ascenseur social pour lutter contre les inégalités, car toute une France est en attente, que la gauche et le pouvoir actuel ont trompé et laissé sur le bord du chemin. Il se trompe encore en classant Les Républicains dans les « conservateurs » alors que ce sont, dans la tradition giscardo-gaulliste, profondément des « réformateurs ». Certes, ils ne sont ni « progressistes » ni « libertaires ». En bon intellectuel parisien, asservi à la pensée dominante de l’intelligentsia germanopratine, il dénonce ce qui est pourtant la triste réalité : oui la province, la France des territoires, est abandonnée au profit des métropoles, oui le travail de nos paysans n’est pas pris en compte par le monde globalisé dont Macron est le représentant, oui les classes moyennes n’en peuvent plus de cette politique qui conduit à toujours plus d’impôts sur leur dos pour acheter de la croissance à crédit et finalement continuer d’endetter le pays au plus grand bénéfice des banques anglo-saxones.
Il est évident que la France a besoin d‘une opposition. Celle des Républicains sera, comme elle l’a toujours été, constructive chaque fois que les décisions lui paraîtront aller dans le bons sens, mais vigilante et déterminée. Il ne s’agit pas de s’opposer pour s’opposer, mais de contrôler et de montrer qu’une alternative est possible. La démocratie y gagnera. Mais de grâce, y en a marre de ce procès d’intention perpétuel en tentation d’alliance avec l’extrême-droite. Surtout que si on écoutait Mathieu Laine, en nous fondant dans le magma informe de la Macronie, nous laisserions le champ libre au FN pour se reconstruire. Et comme la politique keynésienne est à bout de souffle, en 2022 ce n’est pas 35% que fera le successeur de Marine Le Pen, mais bien plus. Là est le vrai danger. Et puis, pour en terminer, il reste encore à démontrer que « les constructifs » servent à quelque chose. Une remarque au passage : l’exemple de Le Maire et de Darmanin ne vaut pas tripette, affairés qu’ils sont à mener une politique inverse à celle qu’ils prônaient naguère. Seules les décisions de Blanquer peuvent être saluées, mais ce sont bien les seules. Il n’a guère le choix, car notre système éducatif a bien besoin de mesures conservatoires pour le restaurer et il est vrai que le ministre de l’Education est classé comme « conservateur », ce que Mathieu Laine devrait dénoncer !
Les Républicains aspirent à une droite qui renouvelle son idéal, en renouant avec sa vocation : d’une part défendre l’idée que la France peut persévérer dans le respect de son histoire tout en se projetant dans le futur et en prenant en compte la réalité européenne, et le faire sans complexe, d’autre part offrir un autre projet de société où la liberté retrouverait toute sa place, du citoyen à l’entreprise, associée à une autre conception du développement économique libéré de toute tutelle étatique autre que la régalienne. C’est un autre chemin dont les censeurs de gauche, qui font la loi médiatique et décident de ce qui est respectable et ne l’est pas, pour qui le libéralisme ne peut être qu’ « ultra », qui invente la « droite dure » pour nous obliger à culpabiliser et faire peur, ne veulent pas entendre parler. Voilà pourquoi ils craignent plus que tout l’OPA de Laurent Wauquiez. Mais ils n’ont pas mesuré l’impatience d’une majorité de Français à renouer avec leur enracinement associé à leur soif identitaire. Ce n’est pas être extrémiste que d’aller à leur rencontre. Et pour le faire, on se passera de la tutelle idéologique de la gauche et de ses sicaires constructifs… Et des commentaires d’un Mathieu Laine !
Le titre évidemment c'est de l'humour. Les Républicains redémarrent, et c'est ça le plus important. Et comme pour la chenille, le collectif va compter.
Avec plus de 74 % des suffrages, Laurent Wauquiez a été très largement élu président des Républicains. Aucun suspense donc : il était annoncé gagnant dès le début de la campagne et il a gagné son pari après une campagne de terrain très active. Florence Portelli, qui n’avait jamais cessé de répéter qu’elle était « absolument certaine » de l’emporter, arrive loin derrière lui, avec 16 % et Maël de Calan (juppéiste) encore plus loin avec 9 %. Avec 100 000 votants, alors que le parti est au creux de la vague, c’est un bon échantillon des forces qui le traversent.
Premier constat : personne ne lui contestera le titre qu’il vient d’acquérir. On aurait aimé que d’autres comme Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand aient le courage de participer à cette désignation. Leur défaut ne retire donc rien au triomphe du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : les absents ont toujours tort. Nous allons donc avoir droit maintenant aux analyses convenues des commentateurs qui ne veulent voir en lui qu’un conservateur qui préparerait le retour au bonapartisme d’une droite qui aurait toujours besoin de se trouver un chef avant de repartir à la bataille.
Deuxième constat : son score lui permet d’ouvrir les bras à tous ceux qui veulent travailler. Rien n’est plus sommaire comme analyse, parce que Laurent Wauquiez a bénéficié de soutiens bien plus larges que ce que l’on veut faire croire à l’opinion publique et il en aura d’autant moins de mal à rassembler, du centriste Marc-Philippe Daubresse au gaulliste social Daniel Fasquelle en passant par la libérale Virginie Calmels et le filloniste Bruno Retailleau qui se déclare prêt à travailler avec lui à la reconstruction.
Troisième constat : il a un espace politique suffisamment large à occuper entre LREM et le FN. La politique de Macron, qu’on se complait à nous présenter comme celle que la droite aurait voulu faire, n’est rien d’autre que la prolongation de celle de Hollande : fiscalité et achat de la croissance à crédit avec au bout la France qui s’enfonce un peu plus. Les quelques aménagements qu’on nous présente ne compromettent en rien la réalité d’une économie administrée qui dépend du bon vouloir de l’Etat. Avec Laurent Wauquiez, la droite va pouvoir à nouveau exposer aux Français sa vision d’une société dans laquelle le mot « liberté » prend tout son sens, ce qui n’empêche pas un Etat fort dans ses fonctions régaliennes. Pour cela, il a une feuille de route sortie des « ateliers de la refondation » et nous ne partons pas de rien. Le projet de François Fillon reste un socle validé par des millions de Français.
L’Europe, premier chantier électoral.
Laurent Wauquiez n’est pas, au demeurant, un président d’opérette et il faut le prendre au sérieux. Son parcours est remarquable, car il n’a pratiquement subi aucun échec. Agé de 42 ans, énarque et normalien à la fois, député à 29 ans, plusieurs fois secrétaire d’Etat ou ministre, il a déjà accompli un parcours particulièrement brillant. Il est trop intelligent et tacticien pour ignorer qu’il lui faut rassembler « le peuple de droite » au-delà des militants de Sens commun, ce qui n’est pas bien difficile. Il ne craint pas d’incarner une droite qui affirme clairement ses valeurs et qui n’hésite pas à s’adresser à tous les Français, particulièrement à ceux des territoires qui peuvent se sentir sur le côté du chemin, en se faisant le défenseur de notre culture et en prônant le retour de l’ascenseur social. Et contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’est pas eurosceptique. Son article dans le Figaro est très éclairant et pétri de réalisme. Qui ne voit où le refus de réguler la crise migratoire a mené Angela Merkel et l’Allemagne ? Alors crier Europe, Europe, Europe comme le fait Emmanuel Macron, c’est un peu risible. D’ailleurs depuis son grand discours d’Athènes, est-ce que quelque chose a bougé ? Rien ! Là encore un espace politique existe que Les Républicains vont pouvoir exploiter dans le sens d’une Europe des réalités et non rêvée.
En Maine et Loire résultats à la présidence LR :
Participation : 43,29%
Vauquiez : 70,74%
Portelli : 21,12%
De Calan : 8, 14%
Je m’adresse ce soir à mes amis Républicains. J’ai trois sujets : j’ai envie de pousser un coup de gueule, de délivrer un satisfecit et de donner une recommandation. Mon ancienneté dans la maison et mes états de service m’y autorisent.
Ne nous faisons pas avoir !
D’abord le coup de gueule pour dénoncer la coalition des petits et grands intérêts pour discréditer le favori de l’élection de dimanche en le faisant passer pour ce qu’il n’est pas. Que les gens de Macron jouent ce jeu-là, rien à dire, c’est leur jeu ; mais que nos amis de la maison s’y mettent, c’est insupportable ; car en tirant sur l’un d’entre eux ils donnent de notre parti l’image d’une pétaudière, et c’est peut-être ce qu’ils souhaitent pour démobiliser les adhérents et les dissuader d’aller voter. C’est le parti tout entier qu’ils tirent vers le bas. Nous avons la chance d’avoir trois candidats qui expriment des sensibilités propres à donner à chacun une raison de participer à l’élection. Mais de grâce, qu’on arrête de jeter des anathèmes et de proclamer des exclusives, car elles ne grandissent pas ceux (ou celles) qui les profèrent. D’autant plus que, programme à l’appui, ils ont quasiment les mêmes propositions sur les sujets « sensibles ». Enfin quand j’entends M. Lagarde dire qu’il ne s’alliera plus jamais avec les Républicains si Laurent Wauquiez était élu, je ne sais pas pourquoi mais j’ai encore dans l’oreille son discours d’Andard, aux côtés de Nicolas Sarkozy, où il proclamait : « Notre alliance n’est pas de pacotille » ce qui faisait plutôt sourire quand on sait de combien de candidats centristes sur les listes LR la pacotille fut payée. M. Lagarde ne meurt jamais mais se rend toujours au dernier moment ! Aussi son admonestation oscille-t-elle entre le grotesque et le ridicule.
Merci à Bernard !
Au moment où il va rendre son tablier, je crois qu’on peut dire un grand merci à Bernard Accoyer. Mis en place pour gérer les affaires courantes pendant la campagne présidentielle, il a hérité de la difficile mission de gardien du temple après le double échec de mai et juin. Non seulement il a continué à assurer l’intendance, mais il a eu la bonne idée de mener à bien une étape importante de la reconstruction : « les ateliers de la refondation » ont été un succès et surtout vont montrer leur utilité dès que le parti sera à nouveau en ordre de bataille. Ce n’est pas une mince tâche qui a été effectuée. Il faut que justice lui soit rendue. le Militant de base que je suis lui est reconnaissant d’avoir tenu fermement la barre : il a fait honneur à notre famille politique. IL fallait que ce soit dit !
Il faut voter dimanche !
Et maintenant la recommandation : Républicains, vous n’avez pas d’excuses si vous ne votez pas. Il ne faudra pas venir ensuite vous plaindre du résultat. Comme on dit, les absents ont toujours tort. Une élection n’est jamais jouée d’avance. Je sais pour qui je vais voter, mais c’est mon affaire personnelle et je me garderai ici de vous le dire. Chacun est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire. Il ne s’agit pas que de l’image de notre parti. Il importe que le plus grand nombre d’entre nous s’exprime. Tout simplement parce que le nombre de votants sera un bon indicateur pour la reconstruction de notre parti. Il importe que dans notre pays, il y ait à droite une opposition démocratique et républicaine : c’est cela l’enjeu !
Pour vous aider dans votre choix, vous trouverez ci-dessous une présentation succincte des candidats.
Maël de Calan : 37 ans, élu municipal à Roscoff, Président de la Fédération du Finistère et conseiller départemental. Il ne cache pas qu’il est « juppéiste » et veut une droite ouverte à ses alliés au centre. Il proclame sa fidélité aux valeurs de la droite tout en se déclarant prêt à travailler au-delà des frontières partisanes. A l’intérieur du parti, il veut défendre les idées européennes libérales et sociales et reste très attaché à l’union de la droite et du centre. Il souhaite que Les Républicains soient un parti d’opposition ouvert : qui approuve quand la majorité va dans le bon sens et qui sanctionne les décisions qui vont dans le mauvais sens comme la dépense publique, la CSG ou l’absence de politique migratoire. Il ne souhaite pas une confusion électorale pour les élections européennes. Le clivage droite-gauche existe ! Il préconise un code éthique pour le choix de nos représentants, un Etat plus fort pour répondre à l’insécurité identitaire, l’instauration d’un « serment républicain » pour tous les Français à 18 ans… La France a besoin de partis politiques forts pour structurer le débat.
Florence Portelli : 39 ans, Ex porte-parole de François Fillon, Conseillère régionale d’Ile-de-France, maire de Taverny (Val d’Oise). Elle s’inscrit dans le droit fil du projet défendu par François Fillon. Elle veut être la représentante des classes moyennes à qui la droite doit parler en priorité et redonner espoir. Sur le plan interne elle est sévère avec ceux qui ont « trahi » leur parti. Elle veut s’appuyer sur son expérience d’élue local, comme vice-présidente de la plus grosse agglomération du Val d’Oise chargée de la sécurité, et de vice-présidente du groupe Les Républicains dans la première Région d’Europe : de quoi comprendre les enjeux qui concernent la France et les Français. Elle veut moderniser le parti : remettre la méritocratie au cœur de son fonctionnement en consultant par exemple les adhérents pour les investitures, former les militants et les élus locaux, et donner plus de pouvoirs aux territoires. Dans son projet politique on retrouve la nécessité de réduire le nombre des fonctionnaires, un système de bonus sur la dotation globale de fonctionnement pour encourager la bonne gestion des finances locales. Elle se dit très attachée à la politique culturelle, à une écologie de droite et à la résorption des fractures sociales et territoriales. La droite doit défendre l’équité. Elle veut introduire le « service minimum » dans la constitution, tout comme la « règle d’or » budgétaire. Trois mots d’ordre en résumé : réformer le parti, insuffler de la méritocratie et redonner la parole aux militants et aux territoires.
Laurent Wauquiez : 42 ans, ancien Ministre, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa priorité : faire entendre la voix de la droite pour clarifier son avenir. Pour lui, les militants sont le reflet de la France. Il assume son positionnement « vraiment de droite » tout en intégrant « le centre » dans son périmètre. Il veut dépasser le conservatisme sociétal pour réinstaller la droite dans sa vocation sociale. Une droite ouverte et moderne est celle qui brise les chaînes du déterminisme social en réinstaurant l’ascenseur social, en permettant à chacun de s’émanciper. Il n’est pas contre les satisfecits accordés à la majorité quand les réformes sont bonnes, mais il souhaite rappeler en permanence que la droite ferait autrement et davantage. Il veut une droite qui soit elle-même : lutter contre la désertification des provinces, l’immigration incontrôlée, la dépense publique non maîtrisée ; une droite qui veut rétablir l'autorité de l'Etat, l'autorité de la loi et la nécessité de l'ordre. La sécurité doit être une priorité, avec des forces de l'ordre modernisées et plus nombreuses, une justice ferme et rapide, la construction de nouvelles places de prison et le rétablissement des peines-plancher pour les multirécidivistes. La droite n'est pas la droite quand elle n'est pas rassemblée, mais le rassemblement est d'autant plus fort que nos convictions sont fièrement assumées. Personne ne se rallie à un drapeau en berne. Il veut faire des Républicains un vaste rassemblement qui fasse la preuve que nos idées sont capables de fédérer précisément parce qu'elles sont franches et sincères.
S’il est facile de voir à travers ces résumés ce qui nous unis, les sensibilités exprimées et les priorités différentes vous offrent la possibilité d’exprimer votre sensibilité. Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site national.
L’important, c’est de voter !
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Deux égarés à leur façon.
J’ai découvert Jean d’Ormesson tardivement, il y a quelques années. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’avais jamais lu aucun de ses romans, même les plus connus. Peut-être parce qu’il n’était pas dans les œuvres susceptibles d’être étudiées au collège … Déformation professionnelle. Et puis, la curiosité m’a poussé à lire « C’est une chose étrange à la fin que le monde ». A cause du titre bizarre, et aussi et surtout, parce qu’à défaut de l’avoir lu, j’avais eu de multiples occasions d’apprécier l’esprit brillant de l’académicien lors de ses passages sur les plateaux télévisés. Et ce fut une révélation. D’ormesson avait l’art de rendre intelligents ceux qui le lisent autant que ceux qui l’écoutent. Du coup, j’ai pratiquement lu tous ses derniers ouvrages jusqu’au fameux « guide des égarés ». Mais voilà, l’écrivain, chroniqueur, journaliste Jean d’Ormesson est mort à 92 ans. Au-delà de l’auteur illustre qu’il était, il exprimait des idées qui méritaient d’être retenues par la classe politique. Ce qui frappait c’est que son engagement à droite ne l’a pas empêché d’être apprécié de tous à force de penser pour tous, y compris des adversaires qu’il séduisait par sa souplesse intellectuelle et sa grande tolérance. Sa grande capacité à pratiquer l’auto-dérision n’est pas pour rien dans la popularité qu’il avait acquise. Il a incarné un bonheur de vivre d’autant plus compréhensible qu’il avait de la chance : entourage bourgeois, existence cossue, carrière éblouissante, toutes choses qu’il devait en partie au fait d’être bien né mais surtout à ses dons éclatants, son talent, sa vivacité d’esprit incomparable, sa culture insondable qu’il ne mettait jamais en avant, son humour ravageur. Un « égaré » dans un pays où le pessimisme est promu en art de vivre, un chanceux conscient qui n’hésite jamais à se demander ce qu’il fait là.
Johnny Hallyday n’est pas entré dans mon répertoire tout de suite. Moi, j’étais plutôt « 3 B » : Bécaud, Brel et Brassens. J’ai pourtant le même âge que lui. Mais le style « yéyé », au début des années 60, je trouvais ça puéril. Et puis les « blousons noirs », c’était pas très bien vu dans mon environnement familial … Il faut dire que je sortais de « l’austère maison d’Instituteurs », autrement dit l’Ecole Normale. J’ai commencé à aimer Johnny Hallyday à partir de la période « Noir c’est noir ». Ensuite, comme tout le monde, j’ai goûté chaque fois un peu plus la voix et le spectacle, sans pour autant avoir jamais eu l’occasion d’assister à un de ses concerts, ce que je regrette aujourd’hui. Donc, Johnny Hallyday est mort dans la nuit de mardi à mercredi d’un cancer des poumons, à l’âge de 74 ans. Il est parti trop tôt, c’est une évidence. Sa disparition est accueillie à juste titre par un chagrin et un deuil national. Car il était, plus qu’un chanteur, plus qu’un rocker, il était un facteur d’unité du pays. Il ne cachait pas que sa préférence allait à la droite. Ce qui n’était pas évident quand on connait son parcours et d’où il vient. Il avait eu d’autant plus ma sympathie qu’il avait soutenu Giscard et je vois encore Jean-Pierre Raffarin imiter le rocker lors de nos « universités d’été » politiques. Il était un ami de Nicolas Sarkozy. Mais cela ne l’empêchait pas de se rendre à la fête de l’Huma. L’homme faisait ses choix, le chanteur s’adressait à tous, ce qui traduit générosité et liberté de sa part. Dans son genre, il pouvait se targuer de réunir autour de son art un immense consensus, tant il était incontestable. Il faisait partie de ces hommes très rares dont l’immense notoriété les rend indiscutables. Ce qu’il disait ou pensait n’enlevait rien à ce qu’il apportait à tous les Français, cette communion de sentiments, d’admiration, de bonheur collectif. Et pourtant, lui aussi est un « égaré » dans la chanson puisque son rêve était d’être comédien ou acteur, bref, de faire du cinéma. Certes, il en a fait, pourtant ce n’est pas ce qu’on retiendra de lui.
Une même communion nationale.
Entre celui dont la dextérité et l’abondance littéraires lui valait des millions de lecteurs, pour qui la curiosité et le partage culturel lissaient les différences, et qui passait parfois pour un amuseur public, et celui pour qui la liberté de vivre comme il l’entendait n’avait pas de prix, et qui de sa voix puissante a eu une carrière exceptionnelle, une existence de triomphes et de gloire, le même droit à la communion nationale s’est imposé. Jean d’Ormesson était dans la vie, c’est-à-dire avec un appétit inextinguible, comme il était dans le combat. Académicien, c’est lui qui a fait entrer dans la vénérable institution la première femme, Marguerite Yourcenar. C’est lui aussi qui a menacé de quitter l’Académie, qu’il aimait par-dessus tout, si Alain Finkielkraut, harcelé par une cabale qui n’honorait guère quelques-uns de ses futurs collègues, n’y était pas admis. Mais il n’est jamais tombé dans l’engagement aveugle. Comment ne pas penser, en même temps, au caractère de lutteur de Johnny Hallyday, prêt à tous les sacrifices pour sa scène et honorer un public. L’un a eu une vie peut-être plus courte, mais si chargée de moments magnifiques qu’elle lui aura probablement semblé plus pleine, et jusqu’au dernier moment, il aura chanté, puisqu’un dernier album était prêt et va sortir. L’autre a patienté longtemps pour aller vérifier ce qu’il y a de l’autre côté, comme il disait, continuant à produire ses écrits jusqu’au bout. Ultimes point communs de deux être exceptionnels à tous égards. Deux modestes aussi.
La postérité dira si Jean d’Ormesson est du niveau des écrivains que l’histoire et l’enseignement retiennent. Elle dira aussi, si Johnny existera encore dans les bacs des disquaires longtemps après sa disparition physique. A vrai dire, personne n’en sait rien. Ce que l’on peut simplement affirmer, c’est que la France vient de perdre deux monstres sacrés, qui contribuaient chacun à sa manière, à son identité culturelle. Et c’est toujours une perte. Nous sommes envahis par le regret d’avoir perdu deux hommes qui tenaient une si grande place dans la vie de presque tous leurs concitoyens, et donc dans la nôtre..
Nous abordons le dernier mois d’une année 2017 vraiment accablante. Accablante pour le mandat Hollande dont nous commençons à mesurer tous les errements avec leur cortège de bombes à retardement pour ceux qui lui succèdent. Accablante aussi pour ceux qui nous gouvernent parce qu’ils nous entraînent dans la mauvaise direction.
Un quinquennat désastreux.
Il a beau utiliser tous les moyens, y compris les plus futiles, pour ne pas se faire oublier, Hollande aura été le président le plus calamiteux que nous ayons connu depuis bien longtemps. Et les Français ne sont pas près de l’oublier. Car il revient toujours d’une façon ou d’une autre dans notre vie. Il y a peu, c’était l’affaire de la surtaxe sur les dividendes, cette décision fiscale censurée par le Conseil d’Etat qui a conduit à une ardoise de 10 milliards d’€. Les grandes entreprises ne récupèreront jamais ces milliards que l’Etat hollandais leur a illégalement prélevés, puisque le successeur trouve le moyen de faire payer les plus riches d’entre elles pour la moitié du remboursement qui est imposé à l’Etat. Hier, c’était l’annulation de l’encadrement des loyers, le dispositif le plus emblématique de la politique du logement de l’ancien président. Avec comme résultante des bailleurs et des locataires condamnés à spéculer sur le montant des loyers. Aujourd’hui, c’est le calendrier de la baisse de la part du nucléaire dans la production de notre énergie qui est revu avec comme effet une filière énergétique ballottée à tous les vents alors qu’elle était un fleuron de réussite. Et pour terminer, il aura fallu attendre 2017 pour voir la France, assommée par le choc fiscal de 2012, renouer avec la croissance en rejoignant le train des pays développés pour qui elle avait redémarrée dès 2010. Ce sera cette année 1,8%, une performance plus de deux fois supérieure à celle que notre pays a connu depuis le début de la décennie (0,7%). Elle reste toutefois encore inférieure à celle de la zone euro qui atteint 2,3%. Et Hollande voudrait faire croire que cette performance est atteinte grâce à la politique qu’il a menée. Vraiment pas sérieux !
Macron, guère mieux.
Cassons déjà la patte au canard : l’embellie actuelle de l’économie française n’est en rien redevable à l’actuel gouvernement, même si évidemment on ne s’en plaindra pas. Nous avons un Président dont on cerne mieux les contours : il est arrogant, égocentrique, un rien autoritaire et présomptueux. Il est plus dans l’esbroufe que dans la réalisation concrète. Car en fait, sa politique est superficielle. Il aime faire de longs discours, il soulève la poussière mais quand elle est retombée, peu de choses ont bougé. C’est pourquoi il multiplie des chevaux de bataille, s’agite, court la planète, tire à hue et à dia, afin que la poussière soulevée ne retombe jamais et nous empêche de voir la réalité. Après la réforme du code du travail, on allait voir ce qu’on allait voir, enchainer les réformes pour transformer le pays. Le grand soir de la fiscalité : reporté à 2020 ; la baisse de la dépense publique : pas à l’ordre du jour, le gouvernement serait même plutôt dépensier et le Ministre des Finances est obligé de courir à Bruxelles bidouiller quelques accommodements comme au temps de Sapin ; pour la politique du logement, sujet à 40 milliards, le projet de réforme tourne à la Bérézina : après avoir annoncé 1,5 milliards d’€ de baisse des APL aux organismes HLM, pour les forcer à réduire les loyers, l’effort a été discrètement ramené à 800 millions , qui pourraient même descendre à 400, cet épisode pourrait même se solder par une hausse de la TVA. En matière de réforme de la politique du logement, on a vu mieux ! Dernier épisode : le SMIC, pour lequel un rapport d’experts estime qu’il ne faut surtout pas l’augmenter, car il écrase la politique salariale en empêchant les augmentations, le gouvernement répond dans la plus grande tradition des technocrates socialistes que son augmentation est nécessaire pour la « juste » rétribution des salariés, au nom de l’égalitarisme, évidemment. Tous smicards !
L’Etat dépensier reste la panacée.
Interrogée sur les mesures Macron en faveur des femmes, Caroline De Haas, figure de proue du féminisme répond : « sans hausse de budget, c’est impossible ! » Tout est dit ! C’est ainsi que le Président a enrayé la grève des routiers contre la loi Travail : en les achetant. Voilà bien le problème. Faute d’enrayer son goût pour la dépense publique, notre pays est condamné à acheter cher et à crédit une croissance faible. Ce sera encore le cas en 2018 : croissance prévue à 1,7% au prix d’un déficit de 2,9% ! L’économie française reste constamment sous la menace des déficits du commerce extérieur et des finances publiques qui témoignent de déséquilibres fondamentaux que le gouvernement Macron-Philippe ne cherche pas à résorber. La hausse de la croissance, qui est une bonne nouvelle ailleurs, se traduit, chez nous, par une détérioration de la balance commerciale dont le déficit s’élève à 62 milliards sur 12 mois ; et les parts de marché françaises sont réduites à 3,3% dans le monde, une résultante de la dégradation de la compétitivité de nos produits. Désormais la France est 22ème au classement du Forum économique mondial, alors qu’elle était encore 15ème en 2010. Merci qui ? La situation des finances publiques n’est pas meilleure, malgré les rodomontades de M. Darmanin. Le déficit ramené en-dessous de 3% est un résultat précaire, d’autant plus que les taux d’intérêt ont entamé leur remontée. Le bon indicateur c’est la place de la France en 2018 : la dernière de la zone euro, alors que le déficit espagnol sera à 2,4% en 2018 et 1,7% en 2019… L’asphyxie de notre pays résulte de la dérive continue des dépenses qui culminent à 55% du PIB. La transformation du modèle social (les transferts sociaux représentent 34% de la dépense publique) ne sera pas portée par nos partenaires ! Seules les réformes intérieures effectives pourraient rehausser la croissance potentielle. Mais les discours ne suffisent pas, et la poussière soulevée finit toujours par retomber.
Par Virginie Calmels, Aurélien Véron et Pierre-Gilles Tronconi
La droite est encore groggy quelques mois après sa double défaite électorale.
Il y a un an, tout le monde déclarait « imperdables » la présidentielle et les législatives. Aujourd’hui, la droite compte moins de 100 députés. Depuis, le piège Macron semble s’être refermé sur elle : la droite est KO, sans cap, et sans doute ses anciens leaders portent une part de responsabilité dans cet échec.
Si elle veut retrouver un avenir, la droite doit se réinventer et changer complètement de paradigme. Certes, Laurent Wauquiez n’est pas libéral ; il l’admet d’ailleurs bien volontiers. Mais en proposant à Virginie Calmels d’être sa vice-présidente, il a compris l’importance cruciale de redonner aux idées libérales toute leur place. Ce sentiment n’a été que renforcé par les Universités de la Liberté organisées par DroiteLib’, le Parti Libéral Démocrate et Ecologie Bleue : lors de son intervention, Laurent Wauquiez a rappelé que la droite se devait de marcher sur deux jambes : conservatisme et libéralisme. Par ces mots, Laurent Wauquiez nous prouve que, plus que jamais, les libéraux ont une réelle chance de contribuer à la renaissance de la droite.
La droite doit remettre l’individu et la société civile au cœur de son projet, et repenser le périmètre de l’Etat en le recentrant sur ses missions régaliennes. Ce changement de paradigme est d’autant plus nécessaire qu’Emmanuel Macron est parvenu à séduire un électorat de droite bienveillant à son égard. Les modestes réformes de ce social-démocrate issu du parti socialiste plaisent d’autant plus que le bilan de la droite au pouvoir est décevant.
Projet disruptif.
La droite ne pourra pas renaître dans l’opposition systématique et doit ainsi concentrer ses efforts sur la construction d’un projet disruptif et courageux. Baisser les impôts, c’est bien. Refondre le pacte social entre les citoyens et l’Etat, c’est mieux. La droite doit remettre l’individu et la société civile au cœur de son projet, et repenser le périmètre de l’Etat en le recentrant sur ses missions régaliennes. Fini l’Etat infantilisant, l’Etat spoliateur, l’Etat harceleur des initiatives privées. Place à l’innovation, à la valorisation du mérite et de la performance, à la promotion d’une écologie positive ; à la concurrence dans les services publics pour offrir le meilleur aux Comment ?
L’Etat doit revenir au service des citoyens dans la transparence. Il ne peut plus être un amas bureaucratique de monopoles ruineux au service d’eux-mêmes. A l’ère du Big Data, toutes les collectivités et administrations ont le devoir de publier en ligne leur budget détaillé de fonctionnement. Les parlementaires ne devraient pas pouvoir conserver leur statut de fonctionnaire afin d’être réellement indépendants des administrations dont ils sont censés surveiller la qualité du travail et dont ils votent le budget chaque année. Ces mesures simples, accompagnées d’une réduction radicale du mille-feuille administratif, où trop de collectivités se mêlent de tout, restaureraient la crédibilité des dirigeants politiques aux yeux des Français.
Chaque Français naît avec 80 000 euros de dettes sur le dos : faire peser sur nos enfants un impôt futur aussi massif sans leur consentement constitue un grave déni démocratique
Mais ne perdons pas de vue l’essentiel.
Après 44 années de déficits ininterrompus que l’explosion de la pression fiscale n’a pas suffi à endiguer, chaque Français naît avec 80 000 euros de dettes sur le dos : 32 000 euros au titre de la dette « apparente » de 100 % du PIB, et 48 000 euros au titre des engagements non financés de l’Etat, soit 150 % du PIB selon la Cour des Comptes. Faire peser sur nos enfants un impôt futur aussi massif sans leur consentement constitue un grave déni démocratique. Que feront nos technocrates, lorsque les taux d’intérêt remonteront ? L’Etat français n’aura d’autre choix que de décréter un moratoire sur la dette, ponctionner l’assurance vie et suspendre les remboursements auprès d’investisseurs étrangers pour éviter la banqueroute.
Seuls les libéraux auront le courage nécessaire de réformer l’Etat et d’enrayer la spirale de la dépense publique pour revenir à une gestion véritablement saine de nos finances. Dire l’inverse aux Français et leur faire croire que l’on pourra sortir de l’impasse sans repenser le périmètre de l’Etat, c’est leur mentir. Comment imaginer qu’en exonérant 80 % des ménages de la taxe d’habitation, ils voteront de manière responsable des dépenses locales qu’ils n’auront plus à financer ? L’impôt doit toucher tous les citoyens sans exception afin de sensibiliser chacun d’entre eux à la dépense. A commencer par l’impôt sur le revenu sous la forme d’une « flat tax » transparente et juste, qui contrairement à l’impôt progressif, ne pénaliserait pas le courage et le mérite.
Bombe.
Les enjeux n’ont pas changé depuis la présidentielle. Emmanuel Macron ne s’est pas attaqué à la bombe de la dette qui met toujours en péril l’avenir des générations futures. Notre modèle social a toujours besoin d’être refondé et nos libertés restaurées pour remettre la France à sa juste place dans le concert des Nations. Au-delà des mots et de la gesticulation, les enjeux environnementaux ne sont toujours pas pris en compte avec clairvoyance et bon sens. Nous devons cesser la distribution de tranquillisants atténuant la « préférence nationale pour le chômage » pour enfin libérer l’activité. L’élection du président des Républicains nous offre une chance de fixer le cap sur les libertés pour la droite de demain.
Pour toutes ces raisons, les 10 et 17 décembre, nous soutiendrons la candidature de notre allié Laurent Wauquiez à l’élection de la présidence des Républicains et, dès le lendemain, nous relèverons nos manches pour construire ensemble un projet libéral pour la France.
Virginie Calmels est présidente de DroiteLib’, Aurélien Véron est président du Parti Libéral Démocrate et Pierre-Gilles Tronconi est président d’Ecologie Bleue.