HISTOIRE
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PAYSAGES DE RENTREE : LES ECOLOS

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TOUJOURS A GAUCHE, LES ECOLOS.

Deuxième force depuis les élections européennes, avec laquelle il faudra compter à gauche, le regroupement des écologistes dans Europe-Ecologie tente aujourd’hui de se constituer en parti organisé. Passer du conglomérat à une structure susceptible de capter tous les courants de José Bové à Corinne Lepage en passant par « Les Verts » de Cécile Duflot, le tout avec la bénédiction incontournable de Dany Cohn-Bendit, n’est pas gagné d’avance. Les journées de Nantes ont montré à la fois les attirances et les tensions qui règnent dans cette grande nébuleuse. L’accord qui semble se faire sur une candidate – en l’occurrence, Eva Joly - à la présidentielle constitue un atout et un handicap. Ces journées auront eu le mérite de nous offrir une image à la fois grotesque et désuète de tous les leaders, dont Corinne-boudinée-dans-sa-robe jouxtant José la moustache en bataille, montés sur une charrette pour haranguer une poignée de contestataires sur le site du futur aéroport de N.D. des Landes.

En choisissant d’abord une personne, pour ensuite lui coller un programme, alors que la maison n’est pas totalement bâtie, demandera beaucoup de talent à Eva Joly, parce que la démarche prend à contrepied des gens qui ne portent pas dans leur cœur le système présidentiel et qui professent facilement contre le pouvoir personnel. Il faudra aussi contourner l’écueil que constitue la tentative de mainmise des « Verts » et la gauchisation que cela entraîne indubitablement. C’est d’ailleurs là l’origine de la grogne du leader charismatique qu’est Cohn-Bendit. Lui qui est partisan d’un large rassemblement voit d’un mauvais œil la mise en place du duo Joly-Duflot, car il y voit une volonté de contrôler idéologiquement la future campagne.

Attendons le mois de novembre pour savoir ce qu’il en sortira. Et ensuite, il y aura le programme et la campagne. Autant d’épreuves qui attendent les écologistes, à un moment où ils tentent d’exploiter les catastrophes de l’été pour regonfler la baudruche du dérèglement climatique lié à un réchauffement dont l’origine anthropique n’est toujours pas prouvée. Mais ils sont très habiles pour lier les impératifs écologiques à des considérations économiques. Le thème de la « décroissance » sera-t-il mis en avant ou préféreront-ils plutôt celui de la nouvelle croissance verte, plus vendeur ? La dernière formule n’étant qu’un habillage de la première. Qu’en pensera Corinne Lepage ? Les centristes modérés seront-ils à l'aise dans un rassemblement s'il est contrôlé par les gauchistes des "Verts" ? L'antisarkozysme sera-t-il suffisant pour souder les troupes ?

Néanmoins, ils ont prouvé aux dernières échéances qu’il faudra compter avec eux. Leur candidat pourrait très bien jouer le rôle du 3ème « homme », qui était tenu depuis la dernière présidentielle par un François Bayrou aujourd’hui au fond d’un gouffre dont il aura du mal à remonter. Les socialistes auront donc sur le chemin un concurrent sérieux avec qui ils devront négocier des sièges aux législatives et donc des pans de programme. Bonjour les négociations sur le nucléaire et les équipements comme l’aéroport de Notre-Dame des Landes !


PAYSAGES DE RENTREE : LE PS

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A GAUCHE, LE PS.


Le PS connaît une embellie qui se traduit dans les sondages, après la victoire aux élections régionales. C’est le résultat du travail mené par Martine Aubry depuis sa prise de fonction de première secrétaire. C’est un trompe l’œil. Malgré les apparences, rien n’est réglé. Le Parti est tenu d’une main de fer par la « tsarine » comme certains la surnomment. Une première secrétaire qui ne fait confiance à personne en-dehors des trois personnes qui constituent son entourage direct.

Les conditions de son élection restent un record de fraude, voulue, organisée, orchestrée savamment pour truquer le vote des militants et empêcher la victoire de Ségolène Royal. La mécanique est très bien décrite dans le livre d’Antonin André et Karim Rissouli (Hold-ups, arnaques et trahisons). Les commanditaires en sont une incroyable alliance DSK-Fabius qui veulent à la tête du PS quelqu’un qui ne soit pas présidentiable ! Avec Martine, ils sont servis. Au moment où celle-ci n’a que le mot « démocratie » à la bouche et traite  Nicolas Sarkozy de menteur à toute occasion, ce détournement de votes prend un relief particulier. Celle qui n’a pas assez de mots pour vilipender le Président de la République sur la morale, la justice, les atteintes aux libertés, les connivences avec les « riches », se présente comme une gardienne de la démocratie. Mais non contente d'avoir triché, elle gouverne son parti en autocrate. Très critique à l'égard du chef de l'Etat, à la Rochelle, la maire de Lille s'est surtout placée sur le terrain des valeurs et des grands principes qu’elle piétine quand ça l’arrange, comme quoi elle ne manque pas d’air !! C’est à pleurer !

En fait cette communication outrancière de dénonciation de celui d’en face est faite pour cacher ses propres turpitudes et celles de son parti. Au PS, le « collectif » est une façade obtenue avec le silence des agneaux. On l’a vu avec les désignations « démocratiques » des têtes de listes régionales : pour sauver sa tête, il faut s’aligner et c’est ce qu’a choisi Vincent Peillon, exilé dans le Sud-Est pour faire la place au serviteur Lillois de Madame, prix probable de son silence sur les tripatouillages locaux de l’élection de sa patronne. La presse de gauche subit des pressions à côté desquelles celles du Président de la République sont de la guimauve. Mais tout cela a un prix. Et le jour où la vérité sortira au grand jour …

Entre les éléphants, les haines sont recuites et nul doute qu’au moment décisif, les couteaux ne sortent à nouveau des fourreaux. Pour Hollande, qui s’y voit lui aussi, la patronne du PS est la « première menteuse » de France (cf JDD) et n’a pas de mots assez durs pour qualifier sa gestion. « Elle » avance masquée, ne dit jamais ses intentions et sort du bois au dernier moment. A bon entendeur… La guerre tactique pour déjouer la candidature du Président du FMI ne fait que commencer.

Après sa réélection confortable à la tête de sa Région, Ségolène Royal qui a préféré composer plutôt que de se lancer dans un procès qui aurait ruiné définitivement le crédit du parti, continue de se préparer. Elle n’a sûrement rien oublié, surtout que sa rivale n’a cédé que des bribes à celles qui a pourtant fait officiellement la moitié des voix des militants. Aujourd’hui esseulée, elle attend son heure. On peut être sûr qu’elle ne renonce à rien : il suffit de voir comment elle s’est fait inviter sur le 20H de France 2 quand sa rivale était sur celui de la « Une ». Marquage à la culotte ! Il est possible qu’elle ne participe pas aux élections primaires pour désigner le ou la candidate de 2012. Le nombre des prétendants peut en effet faire que l’opération n’ait plus de sens et tourne au fiasco, et alors là …

Car des prétendants, le PS n’en manque pas. En dehors de Ségolène dont je suis certain qu’elle reste candidate dans sa tête, il faudra compter évidemment avec DSK et Fabius, mais aussi avec les quadras (enfin, ils le sont un peu moins chaque jour) tels Manuel Valls, Vincent Peillon ou encore Benoit Hamon qui dit penser à 2017, mais se prépare pour 2012 au cas où … Et puis il y a  des oligarques qui ne laisseront pas le terrain libre aussi facilement à la Première Secrétaire comme Gérard Colomb, le maire de Lyon, capable de se présenter si DSK n’y va pas. Il y a le fantasque Georges Frèche qui est prêt à lui scier le vélo à la première occasion, pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

Ne nous y trompons pas, les sondages ne sont qu’un moment de respiration qui varie avec l’humeur du moment : le parti est fragilisé pour longtemps et il est talonné sur son terrain par la montée en puissance du vote écologiste. De quoi exacerber les passions.

Comme on le voit, les dix-huit mois qui viennent ne vont pas être tristes au PS.

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD.

Longue vue

 

La « lorgnette » est de retour. En attendant les articles de fond sur la rentrée promis, à partir de demain, voici l’actualité vue à la lorgnette par Archibald.

IMPRECATOR. Gargamel se verrait en « imperator », lui qui admire tant Napoléon. Mais pour l’instant, les lettres se sont un peu brouillées et nous avons droit à la figure de l’« imprecator ». Il n’a pas de mots assez durs pour qualifier la politique du Président de la République et concernant le démantèlement des camps de Roms, ose parler de « tache de honte sur le drapeau français ». Un propos qui fera peut-être « bander » les amateurs de folklore grandiloquent et « franchouillard » mais qui lui a valu une remise en place digne et calibrée du premier Ministre. Le « drapeau français n’est pas une banderole sur laquelle on écrit un slogan ! ».

INVERSION DES ROLES. ROYAL-AUBRY même combat ! C’est dire si l’hypocrisie prospère en cette fin d‘été. Chacune rivalise avec sa commère pour en rajouter dans l’antisarkozysme basique. « Un été de honte pour la France » s’exclame l’une, « La politique de Sarkozy crée de la violence » s’esclaffe aussitôt l’autre. Cette dernière ne croit pas si bien dire, parce que, la violence on la trouve surtout dans les critiques du PS. C’est la manière de s’opposer du PS qui crée de la violence dans le débat politique… par son sectarisme sans nuance !

DECRUE. Une nouvelle décrue du chômage a été constatée, mais si l’on en croit les commentateurs de gauche, il est inopportun de s’en féliciter. C’est comme pour la croissance qui a fait mieux que prévu. Même s’il faut rester prudent dans un contexte mondial volatil, c’est toujours bon à prendre, non ?

RSA. D’après une étude de l’INSEE, le RSA qui concerne aujourd’hui 1,8 million de foyers est bien plus efficace que le RMI. C’est réconfortant, mais rappelons que sa mise au point a fait l’objet d’une expérimentation avant le vote de la loi définitive. Lisez-donc le livre de Martin Hirsch, vous comprendrez pourquoi ça marche !                                                   

ÇA PROMET !  A la Rochelle les socialistes en étalant leur unité (de façade) pour dorer la pilule à l’opinion nous ont livré une version inédite et surréaliste du « bal des faux-culs ». Il est vrai que les Français, pourtant individualistes, ont horreur des guéguerres internes étalées sur la place publique. La socialiste nous promet une « autre France » avec un projet au printemps 2011. On a hâte de voir ça, même si je peux vous dire déjà que ce sera le retour du « social  à guichets ouverts ». Ils paieront comment, eux qui n’ont pas de mots assez durs pour qualifier les déficits actuels dus au financement des amortisseurs sociaux pendant la crise. Car hors ces dépenses, le budget de l’Etat a été tenu avec rigueur !

Au fait, ils ne disent jamais comment ils auraient fait eux pour financer les dépenses sociales sans les recettes correspondantes. La relance par la consommation qu’ils préconisaient auraient creusé les déficits et augmenté le chômage bien plus que ce que l’on vient de connaître.

 

                                                           Tonnerre de Brest !




EN MARGE DE LA ROCHELLE

                                       Xav presse-securite
                           

Pour accompagner utilement le rassemblement des socialistes à La Rochelle et décrypter les déclarations des uns et des autres et prendre leurs slogans unitaires pour ce qu'ils sont, voilà deux ouvrages qu'il faut absolument lire. Cela permet de relativiser les déclarations tonitruantes et insultantes de Mme Aubry, "première menteuse de France" selon François Hollande et "première tricheuse" depuis son élection à la tête du PS.

                                       

Hod-ups, arnaques001        HOLD-UPS, ARNAQUES ET TRAHISONS

        de Antonin André, qui a couvert pour M6  la campagne présidentielle et suit pour     Europe 1 l'actualité du PS

        et Karim Rissouli, journaliste au service politique d'Europe , grand reporter pour "Dimanche plus" sur Canal Plus.



                                                                      

Petits meurtres PETITS MEURTRES ENTRE CAMARADES 

Enquête secrète au coeur du PS.   (vient de sortir)

De David Revault d'Allonnes, journaliste à Libération.


PAYSAGES DE RENTREE

Territoiresnews

Rentrée 2010 : nous abordons les dix-huit derniers mois du quinquennat. Autrement dit nous entrons dans une période décisive où les stratégies pour la campagne de l’élection présidentielle de 2012 vont se mettre en place. Le contexte économique va jouer un rôle primordial. Mais l’état des forces en présence, leur capacité à projeter les Français dans un avenir lisible, le chemin parcouru depuis 2007 par les uns et les autres, l’union ou la désunion qui s’établira dans chaque camp pèseront d’un poids non négligeable au moment où les citoyens doutent (55% veulent la victoire de la gauche mais 57% pensent qu’elle ne fera pas mieux).

Dans quel état sont les partis de gouvernement ? Où en est-on des réformes ? Nicolas Sarkozy peut-il rebondir au moment où il va prendre la présidence du G20 ? Les syndicats auront-ils suffisamment de capacité de nuisance pour faire échouer la réforme des retraites ?…. Autant d’enjeux qui constituent le décor d’une rentrée pas comme les autres.

Voilà qui va occuper le bloc-notes dans les prochains jours. Une série de points vue étayés par de nombreuses lectures à l’ombre du soleil vendéen.

En attendant, si vous rentrez de vacances, vous pouvez toujours jeter un coup d'oeil sur les chroniques de l'été : une bonne manière de ne pas perdre le fil, surtout avec Archibald !




ARCHIBALD EN VACANCES

Longue vue de pirate


L’été déjà tire à sa fin. Le temps d’août, plutôt maussade, en tout cas sur la moitié nord du pays accentue cette impression. D’ailleurs c’est déjà la rentrée pour les « politiques ». Les Ecolos ont été les premiers à Nantes. Dans son fief, Arnaud Montebourg fête sa rose sous le signe de l’ouverture au « Che » et de sa retraite méditerranéenne le Président, entre footing et vélo réunit ses ministres économiques avec le premier d’entre eux pour ajuster le plan de bataille budgétaire de l’automne.

 

CECILE, EVA, DANY, JOSE & C°. A Nantes, les écolos de tout poil se sont réunis en université pour faire progresser le projet de transformation du conglomérat d’Europe Ecologie en un vrai parti politique. Sur la dynamique de leur percée depuis les européennes, et profitant d’un PS encore convalescent, ils entendent bien transformer l’essai, comme on dit. Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes verts. Dany le troublion joue le rôle du « schtroumpf » grognon. L’accord qui semble se faire sur la personne d’Eva Joly comme candidate à la présidentielle n'a pas l’heur de lui plaire. Ce caca nerveux en annonce d’autres. Déjà des observateurs  pensent que le tandem Cécile-Eva ne tiendra pas jusqu’en 2012. Car si Cohn-Bendit est par nature incontrôlable, la Duflot est parfaite dans le rôle de la « chieuse ». A suivre, donc….

  

TROU DE SOURIS. Arnaud Montebourg tient traditionnellement sa grande fête du PS local juste avant le raoût socialiste de la fin août. A cette occasion, il tente toujours un coup. Cette fois-ci, il avait invité toute la gauche et les écolos. Mais il n’y a que Chevènement qui est venu. Une ouverture large comme un trou de souris. Comme quoi il ne suffit pas d’ouvrir la porte… enfin, ils auront pu faire leurx choux gras de la politique « sécuritaire » du gouvernement.

   

DU ROM… AVEC MODERATION. « La France ne peut pas accueillir toute la misère de la Terre » disait déjà Michel Rocard. L’arrivée dans notre pays des Roms de plus en plus nombreux pose un problème insoluble. Européens, ils ont le droit de libre circulation. Mais encore faut-il qu’ils aient les moyens de subsister et de se loger. Or ce sont les plus pauvres qui nous arrivent… victimes d’une marginalisation dans leur pays où ils n’ont pas le plus souvent d’existence légale. On comprend alors de quoi ils tentent de vivre et l’attaque de la gendarmerie a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La décision de démanteler tous les camps qui sont autant de nids de fixation de mendicité, délinquance et organisation mafieuse en marge de nos lois ne choquera comme d’habitude que les professionnels de la protestation. A aucun moment le gouvernement n’a agi en dehors des lois, françaises comme européennes. L’opposition qui critique avec véhémence se garde bien de dire ce qu’elle ferait. Nous on le sait : rien !

 

RIGUEUR BUDGETAIRE. C’est clair, il faut trouver dix milliards pour rester dans les clous des prévisions. Comme il n’est pas question d’augmenter les impôts directs ni la TVA, il faut bien raboter dans les dépenses. C’est d’ailleurs le choix le plus vertueux : l’Etat doit adapter son train vie à ses recettes et non l’inverse. Et après avoir laissé jouer les « amortisseurs sociaux » plein pot pendant la crise, la pente est plus dure à remonter. Mons d’avantages fiscaux donc. Logique ! Curieusement, la gauche qui dénonçait il y a encore peu les « niches fiscales » comme des avantages donnés aux riches, crient aujourd’hui à l’augmentation d’impôts déguisée qui touchent les classes moyennes ! Allez comprendre ?

  

 Mille sabords !


LECTURES DE VACANCES (suite)

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« Secrets de Fabrication », chronique de Martin Hirsch.

Voilà un ouvrage dans lequel l’auteur fait de la politique sans qu’elle soit politicienne, affiche une hauteur de vue en permanence et analyse le rapport droite-gauche avec finesse en évitant le manichéisme qu’il fuit comme la peste. Un artiste de la politique concrète, au comportement honnête vis-à-vis de tous ceux qui ont des rapports avec lui. Suffisamment rare dans un milieu où la chausse-trappe est le sport favori.

 

En fait Martin Hirsch nous raconte l’histoire de son combat contre la pauvreté et de la construction très soigneuse du RSA. On comprend mieux, à la lecture, pourquoi il a accepté d’entrer dans le gouvernement, pourquoi il a refusé d’être Ministre ou Secrétaire d’Etat et pourquoi il a souhaité partir le moment venu. On y découvre aussi le vrai visage de Nicolas Sarkozy, toujours à l’écoute, disponible, capable d’abandonner ses certitudes, et toujours animé de faire avancer les choses, notamment quand il s’agit de son programme présidentiel. Rien à voir avec l’image d’hyper-président décidant de tout et ayant la science infuse.

 

Ce qui domine dans ce livre, c’est la loyauté réciproque des acteurs et le souci de rester authentique. Martin Hirsch ne fait rien au hasard et met en application sa formidable connaissance des rouages de l’Etat, maîtrise parfaitement le parcours d’une décision, de l’arbitrage au calendrier parlementaire et au vote. Il sait comment gagner du temps en glissant un amendement au nez et à la barbe des metteurs de bâtons dans les roues. C’est cette maîtrise de « l’agenda » et une équipe restreinte type « commando » cohérente et motivée qui lui permettront d’atteindre dans les temps qu’il s’était fixés le but poursuivi : la mise en place du RSA.

 

Enfin tout au long de la lecture on découvre l’homme : attachant, sincère, lucide. Il nous livre le débat intérieur de cet homme de gauche au service d’un gouvernement de droite. Son plaidoyer pour l’expérimentation est passionnant. Il a quitté le gouvernement mais n’a pas abandonné son combat, notamment contre la paupérisation des jeunes. Il reste chargé de la mise en place du service civique. Et il a toujours une dizaine d’idées d’avance, preuve que son analyse de la société et de son évolution donne encore du grain à moudre, de quoi alimenter les programmes électoraux de gauche comme de droite.

 

Il ressort quand même une chose : la gauche y apparaît bien plus sectaire que la droite, même si celle-ci n’est pas exempte de manichéisme. La preuve : elle n’a pas voté le RSA en prenant prétexte du « bouclier fiscal » et est capable de reprocher au gouvernement de mettre en œuvre des projets qui figuraient dans son propre programme.

 

Un livre qui ne vous laissera pas indifférent et nécessaire à tous ceux qui veulent nourrir une réflexion mesurée sur le devenir de notre société, au moment où le bras de fer pour la réforme des retraites va s’engager.

 

Martin Hirsch a été, entre autre, membre du cabinet de Bernard Kouchner à la Santé, Président des Compagnons d’Emmaüs et Haut-Commissaire aux solidarités actives et à la Jeunesse.

 

 

 


LECTURES DE VACANCES

 

 

Vous avez encore un peu de temps libre à tuer ? Alors voici deux livres qui ne vous laisseront pas indifférents : « Sacrées vacances » de Ted Stanger et « Secrets  de  fabrication » de Martin Hirsch. Deux registres différents, mais deux ouvrages qui se lisent d’un trait.


                                Sacrées vacances001

 

« Sacrées vacances, une obsession française », c’est le regard d’un journaliste américain sur nos coutumes, et notamment celle liée à notre goût prononcé pour les vacances, qui ne manque, certes, pas d’humour, mais dépasse le simple constat pour se lancer dans une tentative d’approfondissement pour comprendre ce ressort si profondément ancré dans nos traditions et qui « consiste à expédier un maximum de Français tirer la chasse d’eau là ou sévit la plus grande sécheresse estivale : la côte d’azur »

 

Morceaux choisis.

« Le monde entier pense que les Français sont un peuple un brin capricieux, pour une seule et bonne raison : ils changent de calendrier comme de chemise. En effet, le calendrier julien a triomphé en France pendant plus de quinze siècles, mais son successeur, le grégorien, se vit rudement bousculé à peine deux cents ans plus tard par une version révolutionnaire, pour finalement cent cinquante ans après, passer à l’actuelle configuration telle qu’elle fut dictée par les astrologues de la rue de Grenelle : le fameux calendrier scolaire de l’Education nationale. Deux millénaires d’histoire hexagonale pour accoucher de ce sacro-saint planning qui rythme la vie de 60 millions de Français priés de réserver leur train en temps et en heure !

Voilà ce qui rend la vie des Français si prévisible, si organisée, mais si curieuse aux yeux des étrangers. (…)

Pourtant réputés pour leur sens de l’improvisation, (les Français) ont choisi de vivre une vie sans surprise, parfaitement ordonnée, où le licenciement est interdit, les femmes pas trop chères, le pain quotidien, les cheminots en grève… et la date du prochain départ en vacances fermement établie. (…)

Les calendriers scolaires sont publiés trois ans à l’avance et aussitôt disponibles. Même si les deux congés les plus importants sont répartis en trois zones (depuis 1965), l’emploi du temps tel qu’il a été défini par le ministères de l’Education nationale ponctue les 365 jours de l’année comme le soleil, la lune et les marées rythmaient autrefois les travaux et les jours. Dans la plupart des pays, dont le mien, l’école aurait du mal à faire école. Les Etats-Unis sont une nation décentralisée riche de 15 000 systèmes scolaires, dont chacun est libre de choisir  les dates de rentrée et de vacances. La France, elle, respire comme un seul homme, avec les mêmes poumons, grâce au génie des éducateurs. Voilà pourquoi les gares, les aéroports, les taxis et les autoroutes sont régulièrement pris d’assaut comme si la Wehrmart venait d’envahir le pays et provoquer la débâcle…. »

 

Ce regard tantôt tendre, tantôt sévère, souvent amusé et amusant des turpitudes de ce goût pour les vacances depuis les fameux « congés payés » se termine par une question existentielle : « les vacances sans fin qui marquent la vie des Français finiront-elles par faire de vous les gagnants ou les perdants du nouveau siècle ? »

Je ne vous livre pas la réponse. A vous de voir.

 

A noter  que cet ex-directeur de Newsweek à Paris vit en France depuis 1993. Il est l’auteur de best-sellers dont « Sacrés Français », « Sacrés fonctionnaires, un américain face à notre bureaucratie »…

 

Demain, je vous parlerai du livre de Martin Hirsch, un regard instructif sur son passage au gouvernement et sur l’Homme.

 

 


ARCHIBALD EN VACANCES

  Longue vue de pirate

 

PLENELKU. Le site Mediapart n’en finit pas de publier des révélations contre Eric Woerth : un harcèlement qui passe par le menu la vie privée du Ministre en fouillant dans les poubelles. Un acharnement qui donne envie de vomir. Le sectarisme de la gauche est un obstacle au débat démocratique.

 

TITILLAGE. Alain Estrosi a mis tous les maires de gauche en émoi en accusant les maires de « se défausser lâchement en disant que (la sécurité) c’est l’affaire de l’Etat et pas la leur ». A noter qu’il n’avait pas mis spécifiquement les maires de gauche en cause en évoquant l’application de la loi de 2007 qui « met le maire au centre de cette lutte cotre l’insécurité ». Mais voilà, il a osé évoquer l’idée de mettre de fortes amendes aux municipalités qui ne l’appliquent pas. Les « angéliques »  se sont sentis visés et, vexés, se croient obligés de protester vertement à commencer par la première d’entre eux. Une manière de ne pas répondre sur le fond du problème qui tient au laxisme de beaucoup. Le sectarisme de la gauche est un obstacle au débat démocratique.

 

EH BEN MON GRAND ? Les villepinistes trouvent choquantes les opérations menées par le Ministre de l’intérieur contre les camps  de nomades.  Ils ne perdent jamais une occasion de coller aux protestations de la gauche par leurs réactions démagogiques. En termes familiers, on appelle ça « cracher dans la soupe ». On sait que les médias aiment ça. Cela dit, ils ont le droit de ne pas être d’accord. Tout est affaire de termes employés et d’intérêt général de son camp…

 

ATHLETES EN OR. L’été sportif finit mieux qu’il n’a commencé. Après les médailles de nos athlètes, voici le raz de marée de la natation. Cocorico ! Le coq a retrouvé des couleurs et la Marseillaise le chemin de nos oreilles. On dit les Français « individualistes », alors ne nos étonnons pas qu’ils réussissent mieux dans les sports individuels. Je plaisante : on a vu des sportifs animés par un bel esprit d’équipe et heureux de chanter l’hymne national : ça fait du bien !

 

JOLY-DUFLOT. Où va Eva ? Mais à la présidentielle bien sûr. On comprend maintenant pourquoi elle passe à la sulfateuse tout ce qui bouge, sauf du côté des Verts dont elle cultive soigneusement le soutien. On sous-entend qu’elle pourrait faire un ticket avec Cécile Duflot, le caillou dans la chaussure de Dany. Celui-ci, on le sait se réserve pour le Parlement européen dont il se verrait bien le Président…. C’est pourquoi on se demande parfois s’il est toujours de gauche !

 

PROGLIO TUE LE MARCHE. Les augmentations de tarifs d’EDF pour la fourniture d’électricité ne seront que de 3% pour les ménages. Cela n’empêche pas toutes les bonnes âmes de protester contre l’atteinte au pouvoir d’achat sans se poser la question de savoir comment le prix peut-être maintenu 25% en-dessous celui du marché. Au passage la fourniture aux concurrents d’EDF augmentera elle de 10% une manière de les asphyxier. Une belle manière de contourner l’ouverture du marché et d’empêcher la concurrence de jouer !

 

 

LA CROISSANCE N’EST PAS BIENVENUE. Avec 0,6% de croissance au dernier trimestre, la France a fait mieux qu’espéré. Elle dépassera probablement les 1,4% prévus pour 2010. Le contexte européenne est diversement porteur, mais la performance allemande à 2,2% peut nous rendre optimistes. Cependant, pour la gauche, les chiffres publiés par l’INSEE sont une illusion d’optique ! Ben voyons, puisqu’on vous dit que tout va mal ! Le sectarisme de la gauche est un obstacle au débat démocratique.

 

 

   Mille sabords !

 

 


C'EST L'ETE, ON S'DETEND !

  Vacancier

LES SERIES CAUSALES DE HASARD.

 

On dit communément « qu’il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas » ou encore que le « monde est petit ». Chacun d’entre nous aura bien quelque anecdote qui illustre ces adages. Les séries causales de hasard peuvent être à l’origine de rencontres fortuites, donner réalité à ce qui était proprement imprévisible, tant l’accumulation de petites causes qui s’enchaînent peut avoir de grands effets. Les climatologues parlent de « l’effet papillon » que l’on exprime parfois à l'aide d'une question : « Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ? ».

Ainsi, la tempête Xynthia n’aurait pu être qu’une grosse tempête comme notre littoral en a rencontré souvent. Sauf qu’elle a coïncidé avec une grande marée exceptionnelle. Sauf qu’elle a eu son maximum dépressionnaire juste au moment de toucher le continent, gonflant par effet mécanique la surface de l’océan de deux mètres supplémentaires. Sauf que son parcours a abordé un littoral poldérisé protégé par des digues mal entretenues…. Plus au nord ou plus au sud il n’y aurait pas eu tous ces morts, on peut l’imaginer. Voilà une série causale de hasards qui a débouché sur un drame dont on n’a pas encore fini avec les conséquences humaines.

Sans atteindre cette intensité dramatique, il y en a d’autres qui émaillent notre vie quotidienne et provoquent des événements heureusement aux conséquences beaucoup plus souriantes.

Ainsi, il y a quelques années, je me trouvais à Grenade en accompagnement d’un groupe d’élèves de mon collège. Un matin, nous devions visiter l’Alhambra de bonne heure, mais au moment du départ, il nous manquait un élève. Nos voilà bloqués sur le lieu du rendez-vous et à mettre tout en œuvre pour nous renseigner sur son sort. Finalement il arriva au bout d’une heure et demie : il s’était perdu en ville en venant au point de rendez-vous. Donc, nous arrivons à l’entrée du célèbre château et de ses jardins, dans une queue qui, vu l’heure, s’était copieusement allongée. Il fallut bien patienter. A un moment donné, je vis un peu derrière nous, une tête qui ne m’était pas inconnue : « tiens, me dis-je, voilà le sosie de Mme Gilles », la femme du maire de Saint-Barthélemy. Quelques minutes plus tard, les personnes s’étant déplacées, c’est la tête du maire qui m’apparut : « deux sosies, ça fait beaucoup ! ». Bref, nous nous retrouvâmes à l’entrée pour bavarder un instant. Eux non plus n’auraient pas dû être à l’entrée de l’Alhambra à cette heure-là, mais n’ayant pas trouvé de chambres à Cordoue, ils avaient poussé jusqu’à Grenade… Un pur hasard donc ! C’est là qu’on se dit rétrospectivement qu’il vaut mieux avoir une vie bien réglée…

Plus récemment, le mois dernier, nous étions à un mariage dans le Gers. Nous nous étions retrouvés avec plusieurs couples d’amis et nous en étions venus à évoquer les richesses patrimoniales –entre autres- de la région. J’expliquai à l’un de ces couples, Colette et Serge, qu’il existait une toute petite ville fortifiée tout-à-fait étonnante réduite à un rempart un donjon intérieur, une chapelle et quelques maisons : Larresingle. Le lendemain, ils devaient raccompagner leur fils à Marmande pour prendre un train, et ils s’éclipsèrent en début d’après-midi. De notre côté, avec le père de la mariée, il fut décidé sur le coup de cinq heures de l’après-midi, sans que cela ait été prévu, d’aller faire un tour dans les environs : il voulait montrer quelques bastides aux amis qui ne connaissaient pas le coin. Nous voilà partis à trois voitures, direction Fourcès, le village en rond,  Montréal du Gers sur son promontoire et finalement… Larresingle. Nous entrons dans la Carcassonne en minuscule et commençons à visiter. Au moment d’entrer dans la chapelle pour admirer la magnifique voûte, qui en sort ?  Vous l’avez deviné : Colette et Serge. Passant à proximité du village fortifié sur le chemin du retour, excités par la description que j’en avais faite, ils avaient décidé de faire le détour. C’est ainsi qu’à quelques minutes près, nous étions arrivés sur place en même temps. Nous en rions encore. Comme on dit, nous aurions voulu le faire exprès…

Cela donne à réfléchir sur la destinée humaine, pas vrai ? Enfin, ne vous fatiguez pas trop, c’est encore les vacances.

 


LA SURENCHERE PERMANENTE : KHAN C’EST DU JOLY !

 

« Ceux qui, sans nous connaître assez, pensent mal de nous, ne nous font pas de tort : ce n’est pas nous qu’ils attaquent, c’est le fantôme de leur imagination ».

La Bruyère.

La campagne d’agitation menée par des personnalités de l’opposition pour faire accroire que la politique de sécurité  menée par le gouvernement s’appuie sur les thèses du Front National est le seul moyen qu’elles ont trouvé pour masquer leur malaise face à un problème pour lequel leur idéologie est inappropriée et sans propositions de rechange. A tel point que l’un d’entre eux, Pierre Moscovici, a appelé ses amis à ne pas laisser le thème de l’insécurité et de la violence sans réponses. C’est bien là le problème !

« Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites ». Cet aphorisme d’Alphonse Allais vient d’être illustré par l’hebdomadaire Marianne avec une « Une » volontairement outrageante à l’encontre du chef de l’Etat. De tels comportements journalistiques entretiennent le climat de suspicion et de haine, incompatible avec le nécessaire dialogue démocratique. La passion l’emporte sur la raison en prenant une forme insultante, non seulement à l’égard de Nicolas Sarkozy mais aussi de tous ceux qui ont voté pour lui. Incapables de proposer une autre politique –il suffit de voir où en est le parti socialiste- ces apprentis sorciers s’unissent en une conjuration de la calomnie, car ils savent que c’est une arme redoutable.

Alors chacun y va de son couplet. Eva Joly assimile les choix du Président à du « Racisme d’Etat », le député PS Claude Bartolone a estimé que le président a une « grande part de responsabilité dans « cette dérive verbale », la députée Aurélie Filippetti accuse l'UMP de renouer avec « la tradition politique de l'extrême droite dans les années 1930 » après ses « attaques » contre la presse, tout cela parce que Nadine Morano a eu « l’audace » de dire la vérité, à savoir que les journalistes de « Marianne » sont en train de salir un des symboles de la République, appelant le magazine à s'excuser ou à changer de nom. Le voyou, ce n’est pas Nicolas Sarkozy mais Jean-François Kahn, n’inversons pas les rôles !

La politique de lutte contre l’insécurité et le banditisme que mène le gouvernement est difficile. C’est parce que la police et la gendarmerie agissent et obtiennent des résultats que la situation avec les délinquants se tend et que les réactions se font de plus en plus violentes. Les Français s’en rendent bien compte. C’est pourquoi, l’angélisme de la gauche sur le sujet fait froid dans le dos. Faire croire à un amalgame avec les idées de l’extrême droite, c’est du jeu politicien, mais après ?

 



 


C’EST L’ETE, ON S’DETEND

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LES CHICHIS

 

Pour certains, ce serait parler familièrement des Chirac, qui d’ailleurs font le marronnier cette semaine d’un hebdomadaire connu d’habitude pour le choc de ses photos. Le Président dont la cote quand il était en exercice frisait avec le gazon, profite d’une belle popularité « post électem ». Comme quoi les Français aiment bien leur personnel politique quand il est out. Bon, mais là n’est pas la question.

Les « Chichis » dont je veux parler, de leur vrai nom « churros » sont une recette espagnole fort connue à Grenade où le suprême consiste à les tremper dans un « chocolate » onctueux au petit déjeuner, à la manière de Garcia Lorca. Et il existe même un endroit couru où il faut absolument les acheter. Les « chichis » dont je parle ont envahi nos bords de mer : ils y font le bonheur des petits et des grands, servis dans des cornets par six, huit ou dix, accompagnés, si on veut, d’une petite tasse en carton remplie de « nutella » pour les tremper dedans. Ce sont les concurrents les plus sérieux des glaces, enfin, si on veut, parce que c’est en général le même marchand, prévoyant et diversifié, qui les commercialise. Pas fou !

Le churros, c’est de l’or en bâtons. Il suffit d’un peu d’eau bouillante salée, d’un peu de farine et le tour est joué : la pâte onctueuse est installée dans un appareil qui va vous démouler des cordons que l’on coupe à volonté avant de tomber dans la bassine à frire. Bien dorés, il suffit alors de les rouler dans le sucre et voilà ! Pour 2 € vous en aurez six de 12 centimètres… Quand on voit la quantité qui peut être débitée en une soirée un peu fraîche, on se dit qu’il y en a qui ne perdent pas leur temps.

Pourtant il vaut mieux consommer les chichis dans la journée, pour pouvoir les évacuer avec un peu d’exercice. Le soir, ils restent un peu sur l’estomac, surtout quand ils sont refroidis. Si vous y rajoutez la pâte à tartiner, c’est carrément à proscrire à ceux qui font le régime minceur. Mais justement, d’expérience je peux affirmer sans détour que ce  n’est pratiquement jamais le cas. Le chichi va avec une certaine prospérité côté embonpoint.

Il n’empêche, mes petits enfants en raffolent. « Allez, Papy, tu vas nous acheter un cornet ? » Que croyez-vous que je fasse ? Je cède… et participe aux agapes !

 


ARCHIBALD EN VACANCES

  Longue vue de pirate

« Ce ne sont pas les puces des chiens qui font miauler les chats ».

                                               Proverbe chinois.

 

BLANC. Le nouveau sélectionneur de l’équipe de France fait le grand nettoyage. On aura donc une nouvelle équipe « blanc pur » (« plus blanc que blanc », aurait dit Coluche) pour les Bleus. La plupart connaîtront leur première sélection, ce sont donc de vrais bleus, dans tous les sens du terme. Benzema en fait partie malgré sa mise en examen, au nom de la présomption d’innocence, ce qui est logique. On la réclame bien à cor et à cri pour notre Ministre du Travail. On va donc voir avec curiosité ce que ces bleus de Blanc vont donner.

SECURITE. La République n’est pas si abîmée puisque 80% des Français approuvent les propositions de Nicolas Sarkozy sans y voir forcément une stigmatisation de telle ou telle communauté. La « République respectée » c’est d’abord mettre les délinquants hors d’état de nuire et raccompagner chez eux ceux qui viennent chez nous sans nous demander l’autorisation.

UN JUGE ! UN JUGE ! La gauche réclame la nomination d’un juge d’instruction « indépendant » pour la moindre affaire, et notamment pour enquêter sur les multiples accusations qui ont été lancées par différents médias contre Eric Woerth. Encore faudrait-il que les enquêtes préliminaires menées par le procureur de Nanterre soient terminées. Mais si on nommait tout de suite un juge (appartenant au syndicat de la Magistrature, de préférence), ce serait sûrement mieux… pour instruire à charge ?

FRA-TER-NI-TE. La prochaine fête de la Fraternité se tiendra en banlieue, à Arcueil, ville du Val de Marne, pour « célébrer la forte cohésion sociale qui y règne entre ses 47 nationalités» nous informe Ségolène. Elle va parait-il riposter à « la brutalité et à la corruption d’un système qui tire la France vers le bas ». La nouvelle angélique du Poitou fait toujours dans le fiel. Au reste, avec ses gardes du corps, elle ne court pas le risque de se faire violer au pied d’une tour.

GRIPPE A. Le rapport du Sénat est certes critique avec le gouvernement. Mais il met surtout l’accent sur l’opacité de l’OMS et la pression commerciale exagérée des laboratoires pharmaceutiques, estimant que l’Etat « s’est retrouvé enfermé dans une situation dont il n’a pu sortir que par la résiliation des contrats ». Soulignons au passage que la Ministre de la Santé a limité les dégâts en obtenant des conditions meilleures que certains autre pays dans ses renégociations. De toute façon, on ne refera pas l’histoire. L’application du principe de précaution nécessite qu’il y ait catastrophe pour que les mesures prises soient comprises. Et comme c’est de l’anticipation…

 

                                                                                  Mille sabords !

 

 

 


L’ETE, ON S’DETEND !

 

LA CARTE POSTALE.

 

Le clin d’œil indispensable que le vacancier fait à sa famille et à ses connaissances passe invariablement par l’envoi d‘une carte postale. Elle est LE signe « extérieur » de villégiature que notre époque impose, non pas pour donner du travail aux postiers qui en ont de moins en moins –en ce sens, c’est faire preuve de charité-, mais pour marquer que le temps de repos dont les Français sont les recordmen a bien été utilisé. Elle répond à la question « alors, vous partez ? » qui revient chaque fois que des congés s’annoncent, mais surtout au moment des sacro-saintes vacances d’été. Même nos élites n’y échappent pas.

Des cartes postales, il y en a de toutes sortes. Les plus courantes et les plus utilisées sont celles que je classerais comme « descriptives » : le monument typique, la vue aérienne, la « polyvues » miniatures, indiquent d’entrée de jeu le lieu où vous avez séjourné. Elles sont agrémentées parfois d’un slogan vantard, mais elles portent toujours le nom de la ville ou de la région, pour qu’on ne se trompe pas. Comme certains les trouvent un peu ringardes ou conventionnelles, les présentoirs ne manquent pas de ressources : vous pourrez opter pour les pin-up dénudées assorties d’un commentaire graveleux, pour l’humoristique avec trou qui évite de trop écrire, ou pour la « sophistiquée » qui vous présente la mer avec un cadre translucide qui contient du vrai sable local, à regarder dans le bon sens évidemment. Les accrocs de la gastronomie vous enverront une recette du coin et les poètes un texte vaguement pompier écrit par un plumitif qui vante les charmes de son terroir. Il faut vraiment être coincé du bulbe pour ne pas en trouver une qui vous convienne.

Le problème des cartes postales, c’est qu’il faut écrire au dos et qu’elles s’envoient, en général, nues. Donc on se fend généralement d’un texte qui est à la littérature ce que le taliban est à la tolérance religieuse. D’ailleurs le seul fait d’envoyer la carte se suffit à lui-même. Mais puisqu’il y a un espace, il faut bien le remplir. Un se dévouera et toutes les signatures concluront, soulagées de ne pas avoir à faire la besogne. « Coucou » est un bon début. « On a un temps d’enfer », c’est le pied de nez obligatoire à ceux qui sont restés dans les brumes et les nuages septentrionaux. C’est généralement suivi de « on se dore la pilule » ou « on en profite à bloc », nouveau pied de nez à ceux qui continuent à bosser. Indispensable pour la sérénité vacancière. On se demande d’ailleurs pourquoi personne n’a encore pensé à proposer des cartes postales recto-verso prêtes à envoyer, sur lesquelles il n’y aurait plus qu’à signer et à mettre le destinataire…

La carte postale indique que vous avez pris du bon temps hors de chez vous. Elle a l’immense avantage de ne pas indiquer combien de temps vous êtes parti. Le plus souvent elle est un signe d’amitié que le temps de repos permet de mettre à profit. Elle peut être aussi un signe extérieur de vanité : voyez, je suis allé à tel endroit, ou très loin, … Les Français sont attachés à l’égalité, dit-on, mais chaque fois qu’ils peuvent s’en affranchir, ils ne ratent pas l’occasion. La carte postale, à cet égard est une insulte aux 45% de Français qui (soi-disant) ne « partent pas ». Zut ! V’la que je parle comme Martine. Et pourtant je ne suis pas en Aubriété !

 


ARCHIBALD EN VACANCES

 

« Ce n’est pas briller que de s’approuver soi-même »

                                                           Lao-tseu

 

 

SECURITE. Le seul socialiste qui ait un peu de bon sens, c‘est le député André Vallini ; aussi président du conseil général de l’Isère, qui demande « à la gauche et la droite de déposer les armes » dans le domaine de la sécurité et appelle à « un large accord politique ». Il est sûrement conscient que dans le passé la gauche n’a pas été très crédible face à la violence et l’insécurité.

SURENCHERE. La gauche qui dénonce la « surenchère sécuritaire » de Nicolas Sarkozy se vautre elle-même dans la surenchère de ses commentaires. Comme si faire respecter l’ordre républicain contre les vandales et les braqueurs c’était « jeter les Français les uns contre les autres ». Vision stupide et aveuglement idéologique.

GESTICULATOIRE. C’est la politique de lutte contre l’insécurité vue par Laurent Fabius. Le député PS nous a habitués à ce genre de bons mots outranciers pour critiquer. Il se garde bien de nous dire ce qu’il faut faire. « Une présidence gesticulatoire » donc ! Mais face à une « opposition masturbatoire » qu’il personnifie bien.

VALEURS. Une fois de plus, le PS en état d’aubriété, par la voix de sa première secrétaire, dénonce des mesures qui « abîment la République et ne correspondent pas aux valeurs de la France ». Alors il y a beaucoup de Français qui n’ont pas les mêmes valeurs que le PS,  qui veulent une « république respectée » !

TARIFS REGULES. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) se prononce dans un rapport pour l’abolition des tarifs régulés de l’électricité en France, y compris pour les particuliers, jugeant qu’ils constituent un obstacle à la libéralisation du marché, ce qui est pure vérité.  Ces tarifs créent une distorsion de concurrence, ne poussent pas aux économies d’énergie ou à l’amélioration de l’efficacité énergétique et n’envoient pas les signaux nécessaires pour les investissements. Rappelons que ces tarifs régulés (subventionnés par l’Etat) ne sont qu’un subterfuge pour empêcher le développement de vrais concurrents à EDF. Direct Energie et Poweo, accusés de tous les maux, alors que le plus grand nombre des litiges est le fait de Bleu Ciel (EDF), peinent à survivre… Mais où sont donc passés les libéraux de l’UMP ?

REBOND. Une note optimiste pour terminer : il semble que l’économie européenne soit mieux partie que prévue. Une embellie économique se dessine que les experts n’avaient pas prévue. On leur pardonne dans cette période de si grande volatilité. Il n’empêche, le taux d’activité en zone euro est en hausse notable et on enregistre une plus grande confiance des opérateurs économiques. On voit bien que la baisse de l’Euro a été bénéfique pour le commerce extérieur. L’Allemagne se porte beaucoup mieux, ce qui sera bon pour nous. N’en déplaise aux gueux et aux jeteurs de sorts !

                                                                

                                                                       Tonnerre de Brest !